Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Une manifestation pour la Palestine revigorée par la présence des étudiants

Une manifestation pour la Palestine revigorée par la présence des étudiants

Près d’un millier de personnes ont manifesté en soutien au peuple palestinien ce vendredi 31 mai à Strasbourg. Le cortège a pris une ampleur et une intensité nouvelles grâce à une mobilisation étudiante bien installée.
Le cortège de tête vient d’arriver du campus de l’Université. Sur la place Dauphine, cette fin d’après-midi du vendredi 31 mai, étudiants et étudiantes tiennent une banderole blanche au message clair : « Israël colonise et génocide » suivi de « soutien = complicité ». Au devant, une étudiante et membre du collectif Palestine Unistra (Université de Strasbourg) porte le mégaphone d’une main. L’œil sur son téléphone, elle exhorte la foule à scander après elle : « Israël assassine les enfants de Palestine ! »

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Les dangereuses expérimentations d’un chirurgien de Strasbourg sur des malades du cancer

Les dangereuses expérimentations d’un chirurgien de Strasbourg sur des malades du cancer
Philippe Bachellier est chef de pôle pathologie digestive à l’hôpital de Hautepierre.

Le journal Le Point révèle des dizaines d’opérations inutiles et dangereuses sur des patients atteints de cancer à l’hôpital de Hautepierre. En cause : le désir de repousser les limites d’un chirurgien de renom, le professeur Philippe Bachellier.

Tout commence par un « mystérieux courrier anonyme » dont l’auteur se dit salarié de l’hôpital de Hautepierre. La rédaction du journal Le Point s’intéresse à cette alerte dénonçant à Strasbourg des malades du cancer « traités comme des cobayes » et traités avec des opérations lourdes « absolument inutiles ». Le mis en cause est le chef du pôle pathologies digestives, hépatiques et transplantations aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, le professeur Philippe Bachellier. Chirurgien reconnu dans son domaine, un professeur reconnu pour ses prouesses techniques et ses méthodes avant-gardistes… mais risquées, selon les éléments publiés par Le Point.

« Cela ne sert à rien d’infliger un tel acte au patient »

Pr Michel Ducreux, oncologue

Pour vérifier ces accusations, le journal a d’abord contacté de nombreux chirurgiens et autres oncologues « de très haut niveau ». Sous couvert d’anonymat, par crainte de poursuites de la part du Conseil de l’ordre des médecins, ces spécialistes ont confirmé les agissements répréhensibles, sur la base des compte-rendus opératoires transmis à l’hebdomadaire.

Le professeur Michel Ducreux, oncologue à l’hôpital Gustave Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), précise ainsi au Point que « la chirurgie est possible quand la tumeur est assez petite, qu’elle n’atteint pas les veines ni les artères voisines et ne produit pas de métastases sur le foie. Car il est montré que, même si on l’enlève, elle va récidiver. Cela ne sert donc à rien d’infliger un tel acte au patient. »

L’enquête du Point révèle que le professeur Bachellier a repoussé les limites de la chirurgie pour les tumeurs du pancréas et du foie : « Sur les six derniers mois, nous avons mis au jour au moins onze patients (…) qui ont été opérés malgré la présence de trop nombreuses métastases ».

« Sa qualité de vie a été sérieusement altérée »

L’hebdomadaire rapporte le cas d’un patient, opéré pendant huit heures, dont la quasi-totalité du pancréas, la rate et une glande surrénale ainsi qu’une partie du foie et de l’estomac ont été enlevés. L’homme est décédé huit mois après l’opération après avoir souffert de grande fatigue, de douleurs, d’une perte de poids de 15 kilos et de diarrhées incessantes. Un ancien collègue du professeur Bachellier réagit en ces termes à cet exemple : « Cette personne n’aurait jamais dû être opérée car il n’y avait aucune chance d’améliorer sa survie. Par contre sa qualité de vie a été sérieusement altérée. »

Le chirurgien Philippe Bachellier a répondu au journal Le Point au cours d’un échange tendu, entre menaces et insultes. Le professeur strasbourgeois a notamment assuré qu’il est de sa mission « de ne pas se contenter des acquis mais d’aller un peu plus loin ». Il a renvoyé vers deux éminents confrères pour assurer sa défense. Sauf que ces derniers ne soutiennent pas la totalité des opérations menées par le chirurgien strasbourgeois. « Le problème, c’est qu’il n’a jamais prouvé formellement les bénéfices de sa chirurgie », affirme l’un d’eux, Karim Boudjema, spécialiste de la chirurgie viscérale et digestive à l’hôpital universitaire de Rennes.

Une pratique très lucrative

Pour le professeur Bachellier, l’intérêt de ces opérations est aussi financier. Le journal Le Point révèle que le chirurgien perçoit le montant d’honoraires le plus élevé des HUS : 434 921 euros en 2021 (avant redevance à l’établissement de santé, cotisations sociales et impôts) grâce à son activité libérale au sein de l’hôpital.

Le journal Le Point a sollicité l’ancien et l’actuel directeur des HUS, Michael Galy et le professeur Samir Henni, de même que le président du comité médical d’établissement, le professeur Emmanuel Andres. Aucun d’entre eux n’a donné suite aux demandes d’entretien de l’hebdomadaire.

Frédéric Bierry poursuit sa croisade avec un « manifeste » pour le retour d’une Région Alsace

Frédéric Bierry poursuit sa croisade avec un « manifeste » pour le retour d’une Région Alsace
Frédéric Bierry s’est entouré d’une centaine d’élus pour ce nouvel épisode de sa campagne pour sortir du Grand Est.

Le président de la Collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry, a mobilisé vendredi 150 élus pour lancer un « Manifeste pour l’Alsace », un texte qui demandera au président de la République de créer une collectivité régionale alsacienne, séparée du Grand Est.

Tous parés de leurs écharpes, environ 150 élus alsaciens ont répondu présent vendredi 31 mai à Strasbourg, à l’invitation du président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), Frédéric Bierry (LR). Ils sont venus trouver un nouveau souffle pour sortir l’Alsace du Grand Est, après les propositions du président de la République qu’ils ont jugées insuffisantes. Ce dernier suggérait une simple délégation de compétences de la Région Grand Est vers la CeA. Un rapport sur la décentralisation remis en mai à l’Élysée recommandait de garder le périmètre de la grande région.

Ce souffle, Frédéric Bierry l’a toujours. Lors de son discours vendredi 31 mai (voir la vidéo), il a balayé les négociations en cours avec Franck Leroy, président de la Région Grand Est, sous l’égide de la préfète du Bas-Rhin, qu’il qualifie de « pouillèmes de compétences, des miettes de pseudo-décentralisation ». Et il cite Lénine : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. »

Voilà un état d’esprit qui correspond bien à celui de Frédéric Bierry, qui se déclare prêt à engager un rapport de force avec le gouvernement. Il ne croit plus au « chemin démocratique. On l’a fait dans tous les sens », a-t-il prononcé, et il avertit en avoir « un peu marre des mous du genou de la République ». Tremblez seigneurs et bourgeois, Frédéric Bierry « ne lâchera rien » et il arrive avec un couteau entre les dents contre « les impostures de la République ».

Ce couteau, c’est un Manifeste pour l’Alsace. Un texte qui appelle au retour d’une Région Alsace de plein exercice et que chacun peut signer. Frédéric Bierry se chargera de l’adresser directement au président de la République, et il promet « d’autres actions ».

Dans ce manifeste, on retrouve les arguments habituels depuis que Frédéric Bierry a lancé cette campagne il y a plus de six ans : cette région administrative serait un vœu des Alsaciens, en citant les résultats de la consultation auto-organisée de 2022. Elle serait simple à créer, elle réduirait le mille-feuille administratif et rapprocherait les centres de décision, etc. Face aux critiques, qui rappellent que l’Alsace seule serait mal armée pour négocier les grands chantiers d’infrastructures ferroviaires par exemple, Frédéric Bierry promet des « coopérations bilatérales entre la future Région Alsace et la future Région Lorraine-Champagne-Ardenne ».

Des amalgames manifestes

Le texte est présenté comme étant un « Manifeste pour l’Alsace », faisant l’amalgame entre l’Alsace, espace géographique et historique apprécié par les Alsaciens, et le programme politique de Frédéric Bierry visant l’Alsace en tant que collectivité. Ceux qui ne signeraient pas ce « Manifeste pour l’Alsace » seraient donc « contre l’Alsace ».

D’autres élus qui ont pris la parole vendredi, comme les anciens ministres Brigitte Klinkert (Ren) et Olivier Becht (Agir), ont pris soin de préciser que cette opération n’était « pas un repli identitaire » et qu’elle n’était pas dirigée « contre nos amis lorrains et champenois ». Peine perdue puisque au-delà des Vosges, cet éventuel départ du Grand Est est jugé égoïste, et que le ressentiment contre les élus alsaciens progresse à chaque épisode.

En soutien à la démarche de Frédéric Bierry, l’association Pour L’Alsace organise samedi 1er juin une marche pour une Région Alsace de 45 minutes au Mont Saint-Odile. Les participants sont priés de se garer au parking P3 « avec sérieux et à l’alsacienne », ils chanteront peut-être cette chanson proposée par les organisateurs dont les paroles célèbrent le blanc des cigognes et le rouge des géraniums et proclament que « sans demander notre avis, ils nous ont incorporés, ils nous ont assassinés… »

Premier rassemblement strasbourgeois pour les droits des travailleuses du sexe dimanche 2 juin

Premier rassemblement strasbourgeois pour les droits des travailleuses du sexe dimanche 2 juin

Dimanche 2 juin, le syndicat de travailleurs et travailleuses du sexe appelle à manifester place d’Austerlitz dès 15h, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour leurs droits.

Alors que la première section syndicale des travailleurs et travailleuses du sexe est entrée en activité à Strasbourg en 2024, elle appelle à un rassemblement dimanche 2 juin à 15h, place d’Austerlitz à Strasbourg – Krutenau. À cette date est célébrée la journée internationale de lutte pour leurs droits.

La section travail du sexe de la CNT STP 67 et le collectif Apéripute soulignent que dimanche est en réalité une date commémorative, « en mémoire de l’occupation de l’église Saint-Nizier à Lyon le 2 juin 1975 par les travailleuses du sexe harcelées par la police ».

Après cette date, les travailleuses du sexe elles-mêmes se sont fédérées pour demander moins de répression policière, faisant naître le début d’un mouvement par et pour elles (voir l’article de Rue89 Lyon). En quelques jours, 25 villes voient la mobilisation les gagner.

Depuis, des mouvements de travailleuses du sexe existent surtout sous forme d’organisations communautaires mais également sous forme de collectifs revendicatifs. C’est le cas des Roses d’acier à Paris par exemple qui aide les travailleuses chinoises, particulièrement réprimées par la police à l’approche des Jeux Olympiques.

Au conseil de l’Eurométropole : gestion du changement climatique, urbanisme et congé menstruel

Au conseil de l’Eurométropole : gestion du changement climatique, urbanisme et congé menstruel

Le prochain conseil de l’Eurométropole de Strasbourg devrait donner lieu à des débats techniques. La première partie de la séance sera notamment dédiée à un l’examen d’un rapport de la Chambre régionale des comptes, puis à la modification du Plan local d’urbanisme.

Le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) du 31 mai devrait commencer en douceur. Le premier point à l’ordre du jour s’annonce consensuel avec l’examen du contrat triennal 2024-2026. En tout, une somme totale de près de 300 millions d’euros, dont 62,8 M€ venant de l’EMS, est engagée aux profits d’une série d’investissements visant à solidifier la place de Strasbourg comme l’une des capitales européennes.

Le reste de la séance sera propice à des débats plus houleux. Dès le point suivant, la présentation d’un rapport d’observation de la Chambre régionale des comptes sur l’adaptation au changement climatique, l’opposition ne manquera pas l’occasion d’attaquer l’exécutif sur son bilan en la matière.

Une adaptation contrôlée

« Je retiens que nos efforts sont soulignés, ce qui est extrêmement encourageant », se félicite Danielle Dambach, vice-présidente de l’EMS chargée de la coordination de la transition écologique, lors d’une conférence de presse, mercredi 29 mai. « Je constate que l’Eurométropole prend à bras le corps tous les sujets. La Chambre régionale des comptes dit que le plan d’action associé et les orientations stratégiques sont cohérentes. C’est déjà un beau compliment. »

La vice-présidente insiste sur les efforts fournis en direction des communes au-delà de Strasbourg. Elle prend l’exemple de Vendenheim, où une zone d’expansion de crue mise en place en 2023 a pu éviter le débordement de la rivière Muelbaechel.

Danielle Dambach évoque tout de même deux recommandations du rapport. La Chambre régionale des comptes conseille à l’EMS de mieux évaluer les conséquences en termes de charges de personnel et de fonctionnement liées à la végétalisation. Elle souligne aussi des imprécisions dans la présentation des budgets.

Expérimentation d’un « congé de santé gynécologique »

À la suite, les conseillers eurométropolitains examineront la modification du Plan local d’urbanisme (PLU), un document traduisant le projet d’aménagement de la collectivité. En pratique, le PLU comporte une série de règles d’urbanisme relatives à plusieurs aspects importants : l’habitat, les mobilités ou encore la transition énergétique. Cette nouvelle version du PLU règlemente entre autres le « déploiement de huit sites de parcs photovoltaïques sur le territoire de l’Eurométropole ». Il crée aussi de nouvelles règles pour limiter l’installation des dark kitchens ou des dark stores dans les centres-villes – des enseignes fermées au public, dédiées uniquement à la livraison à domicile.

L’expérimentation d’un « congé de santé gynécologique » sera également examinée par le conseil. Sur présentation du certificat d’un professionnel de santé gynécologique et l’avis favorable d’un médecin du travail, les fonctionnaires souffrant de dysménorrhées (règles douloureuses) et d’endométriose pourront bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence, jusqu’à 13 jours par an, si la délibération est adoptée.

Petites mains et donneurs d’ordres condamnés pour un trafic de stups entre Strasbourg et les Pays-Bas

Petites mains et donneurs d’ordres condamnés pour un trafic de stups entre Strasbourg et les Pays-Bas
Image d’illustration – tribunal judiciaire de Strasbourg.

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Le lycée Marie Curie bloqué : « Nous sommes tous des enfants de Gaza »

Le lycée Marie Curie bloqué : « Nous sommes tous des enfants de Gaza »

Une vingtaine de lycéens, soutenus par une centaine de leurs camarades, ont bloqué une entrée du lycée Marie Curie jeudi 30 mai au matin. Ils demandent l’arrêt des bombardements à Rafah.

Mégaphone dans la main gauche, téléphone portable dans la main droite, Nathan interpelle la foule massée devant le lycée Marie Curie : « Israël assassine les enfants de Palestine. » Il est 9h30 passées, jeudi 30 mai. Le jeune en jogging et maillot de basket est juché sur l’une des poubelles placées devant l’entrée de l’établissement bloqué depuis plus de deux heures. Les tours de parole se suivent, toujours conclus par un appel à sortir de la passivité et une salve d’applaudissements. À la suite de Nathan, une lycéenne prend la parole : « Comment peut-on fermer les yeux sur la situation à Gaza ? Ceux qui refusent de reconnaître le génocide en cours sont complices. »

« Israël assassine les enfants de Palestine », s’insurge Nathan au mégaphone, bientôt applaudi par une centaine de lycéens.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Un cadre propice à la mobilisation

Dans la petite foule massée devant l’entrée, quelques professeurs écoutent attentivement. Lorsque les prises de parole cessent, l’un d’eux appelle les lycéens à continuer de s’exprimer : « Des prises de parole, encore ! » Parmi eux, un enseignant en histoire-géographie se félicite de voir des jeunes engagés : « Il faut du courage pour organiser un blocage, tenir tête à la direction de l’établissement, et peut-être à la police. » À quelques pas, trois policiers observent la mobilisation de leur véhicule.

Maélie et Lila se félicitent aussi de la mobilisation dans leur lycée. Pour les deux élèves de première, ce blocage démontre la capacité des jeunes à s’engager. Maélie explique :

« Les adultes ne sont pas toujours conscients qu’on peut se mobiliser en nombre, qu’on comprend ce qui se passe en Palestine et qu’on est capable d’exprimer notre refus de ce massacre en cours. »

Les lycéennes décrivent aussi un cadre propice à l’engagement au sein de l’établissement. Maélie continue :

« À Marie Curie, il y a régulièrement des blocages. L’année dernière, c’était contre la réforme des retraites. Ici, le Conseil de Vie Lycéenne fait des interventions toutes les semaines, sur des sujets comme les violences faites aux femmes, le harcèlement, l’homophobie ou la transphobie. Il y a aussi les heures d’histoire-géo, géopolitique et sciences politiques qui nous permettent d’avoir du contexte sur la situation à Gaza. »

Lila et Maélie se félicitent de voir leurs camarades mobilisés pour soutenir Gaza. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Appel à manifester

Au milieu des pancartes « Free Palestine » et « Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide », les lycéens et lycéennes continuent de scander des slogans en tapant des mains : « Nous sommes tous des enfants de Gaza. » Bilal, 15 ans, apprécie de pouvoir s’exprimer et de se sentir entendu : « C’est triste les gens qui ne se sentent pas concernés. Ici, les jeunes mobilisés ont fait un choix, celui de la paix, de la liberté et du soutien au peuple victime que sont les Palestiniens. »

L’une des entrées du lycée a été bloquée aux alentours de 6 heures du matin.

Vers 10h30, un étudiant prend la parole pour inviter à rejoindre le camp installé en soutien à Gaza sur le campus central de l’Université de Strasbourg. Une lycéenne lui succède sur une poubelle bleue faisant office d’estrade. Elle appelle le groupe à participer à la manifestation organisée par le collectif Palestine 67 le vendredi 31 mai à 17h30 : « Il faut continuer de bloquer et de manifester jusqu’à ce que ce massacre s’arrête. »

Rue89 Strasbourg adhère à la charte pour la traçabilité de l’information

Rue89 Strasbourg adhère à la charte pour la traçabilité de l’information

La rédaction de Rue89 Strasbourg se félicite de la mise en place d’une charte pour la traçabilité de l’information, un effort d’harmonisation des pratiques de reprises pour tous les médias professionnels.

Le Syndicat de la presse indépendante, auquel adhère Rue89 Strasbourg, a collaboré avec les autres organisations patronales des médias (Apig, SEPM, Sirti, FNPS…) pour établir une charte de la traçabilité de l’information. L’objectif est d’harmoniser les pratiques entre tous les médias professionnels, dans un univers où les informations sont parfois devenues difficiles à différencier des rumeurs et des propagandes.

Les lectrices et lecteurs de Rue89 Strasbourg ne seront pas étonnés par notre participation à cette charte. La rédaction indique scrupuleusement les sources de toutes ses informations dans les articles, a fortiori lorsqu’elle proviennent d’autres médias (voir par exemple nos « vigies »). C’est un principe cardinal de la déontologie journalistique et il est heureux de voir que tous les syndicats professionnels des médias le rappellent, et se dotent d’outils pour corriger les défauts de citation, le cas échéant.

Concrètement cette charte oblige tous ses signataires à sourcer les médias repris et ce, dès le premier paragraphe, en ajoutant un lien direct vers l’article original. Ça semble évident, basique, mais nombre de journalistes reprennent des informations de confrères et consœurs sans les citer, sans renvoyer vers l’article original.

Adhésion au Conseil de déontologie des médias

Dans le même esprit, Rue89 Strasbourg a adhéré au Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), un organe qui accueille les plaintes en provenance de particuliers sur des sujets qu’ils ont vu ou lu dans les médias et dont ils estiment qu’ils ne respectent pas les principes de déontologie des journalistes.

Le CDJM, après avoir validé la recevabilité de chaque plainte, examine les sujets et contacte les journalistes auteurs pour leur demander des explications. Il conclut ensuite à des plaintes fondées, partiellement fondées ou non-fondées si les journalistes ont travaillé dans le respect des règles de la profession.

Un professeur de la HEAR visé par une plainte pour viol et une enquête de l’Eurométropole

Un professeur de la HEAR visé par une plainte pour viol et une enquête de l’Eurométropole

Deux femmes ont porté plainte contre un professeur de musique de la HEAR. L’une pour violences par conjoint et l’autre pour viol. L’enseignant fait actuellement l’objet d’une enquête administrative de l’Eurométropole de Strasbourg.

« Un professeur peut-il avoir des relations sexuelles avec ses élèves ? » La question traverse une enquête de plusieurs mois publiée par le média spécialisé La Lettre du musicien. Enseignant à la Haute école des arts du Rhin (Hear) en clarinette, Jean-Marc Foltz est professeur de clarinette à Strasbourg depuis 1990. Il a aussi enseigné au Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Lyon de 2010 à 2023. Dans cet article du média spécialisé, la parole est donnée à trois femmes qui auraient entretenu des relations intimes avec le musicien. Deux d’entre elles ont déposé plainte : l’une pour violences par conjoint et l’autre pour viol.

Deux plaignantes témoignent

Clarinettiste professionnelle, Julie (le prénom a été modifié) a déposé une plainte pour « violence sans incapacité par une personne ayant été conjoint » contre Jean-Marc Foltz en décembre 2023. L’enquête de La Lettre du musicien rapporte une relation intime entamée peu après le début des études de la musicienne à la HEAR, fin 2016. Julie raconte notamment « l’isolement social » subi au cours de sa scolarité : selon son humeur, l’enseignant lui accordait des privilèges importants ou l’humiliait en devenant plus exigeant. « Mes cours se passaient bien tant que notre relation se passait bien », rapporte-t-elle à La Lettre du musicien.

Jeanne (le prénom a été modifié) a rencontré Jean-Marc Foltz alors qu’elle était ado. Le clarinettiste a été son professeur pendant près de dix ans. Au média spécialisé, la trentenaire décrit l’ambiguïté instaurée par l’enseignant. Elle se souvient d’un après-midi, alors qu’elle n’a que 17 ans, où elle est invitée à boire un café chez le musicien. Sur la télévision du musicien défilent des images de positions du Kamasutra. Jeanne raconte aussi les propositions de projets, à Milan, en Allemagne… « Des projets qui se faisaient en parallèle de propositions sexuelles », ajoute l’ancienne élève de Jean-Marc Foltz. Jeanne a déposé plainte pour viol contre l’enseignant en avril 2024.

La question de l’emprise

L’article de la Lettre du musicien soulève aussi la question de l’emprise d’un professeur de renom sur ses élèves. Un troisième témoignage porte sur une relation intime entre une jeune femme de 19 ans alors que le musicien en avait 40. « J’étais en pleine construction, mes parents étaient loin, j’étais vulnérable… », confie la musicienne qui a changé de voie et d’instrument après sa séparation avec Jean-Marc Foltz.

Ces faits font actuellement l’objet d’une enquête administrative au sein de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), employeur des agents de la HEAR. La Lettre du Musicien révèle que les investigations ont été initiées par un signalement d’une ancienne élève de l’école qui accuse Jean-Marc Foltz « d’emprise, de manipulation mentale, de chantage affectif et de viol par contrainte ». Toujours selon le média spécialisé, une vingtaine de personnes avaient été entendues fin mai 2024.

Une enquête interne en cours

Jean-Marc Foltz a été auditionné dans le cadre de cette enquête interne de l’EMS en janvier 2024. Il est toujours en poste. Le directeur de l’Académie supérieure de la musique de la HEAR Alexandre Jung a indiqué à La Lettre du musicien que les investigations n’ont « pas permis, à ce stade, d’apporter des éléments pouvant justifier (une suspension) en cours d’enquête ».

Jean-Marc Foltz n’a pas donné suite aux multiples sollicitations de La Lettre du musicien. « Il est présumé innocent », rappelle le média spécialisé.

Virginie Joron, eurodéputée RN : un mandat au service des covidosceptiques

Virginie Joron, eurodéputée RN : un mandat au service des covidosceptiques
L’eurodéputée Virginie Joron, lors d’une réunion publique à Strasbourg.

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Affaire Naomi Musenga : l’opératrice du Samu bientôt jugée par le tribunal correctionnel

Affaire Naomi Musenga : l’opératrice du Samu bientôt jugée par le tribunal correctionnel
Naomi Musenga en 2006.

Naomi Musenga est décédée fin 2017 après un appel à l’aide ignoré par le Samu. La juge d’instruction a ordonné le renvoi devant le tribunal correctionnel de l’opératrice du 15 pour « non-assistance à personne en danger ».

Naomi Musenga est décédée à 22 ans, le 29 décembre 2017 à 17h30, au Nouvel hôpital civil. Elle avait appelé le Samu dès le matin parce qu’elle souffrait de violentes douleurs au ventre et qu’elle saignait abondamment. L’employée du 15 ne l’avait alors pas prise au sérieux. « Je vais mourir », lui avait notamment lancé la jeune femme. « Oui vous allez mourir certainement un jour, comme tout le monde », avait rétorqué l’opératrice.

Lorsque la belle-sœur de Naomi Musenga s’est rendue chez elle un peu plus tard, elle a trouvé la jeune mère baignant dans son sang. Elle a appelé SOS Médecins. Le service d’aide d’urgence s’est enfin décidé à envoyer une ambulance lorsque le docteur a appelé en début d’après-midi. Mais il était trop tard. Les rapports d’expertise n’ont pas permis d’établir un lien certain entre le retard dans la prise en charge et le décès de Naomi Musenga.

L’opératrice du Samu avait été mise en examen en 2023, pour « non-assistance à personne en danger ». La juge d’instruction a ordonné le 7 mai 2024 son renvoi devant le tribunal correctionnel d’après les DNA. L’audience devrait avoir lieu le 4 juillet 2024, presque sept ans après les faits.

Spectacle de drones, bals devant la Cathédrale, concerts… Les animations de l’été 2024

Spectacle de drones, bals devant la Cathédrale, concerts… Les animations de l’été 2024
L’été 2024 sera riche en propositions culturelles.

La municipalité a dévoilé son programme culturel de l’été 2024 mardi 28 mai, en tenant compte de son statut de capitale mondiale du livre mais en maintenant ses événements habituels.

Au pied de la cathédrale, Guillaume Libsig et Anne Mistler, adjoints à la maire de Strasbourg, dévoilent le programme d’animations pour l’été 2024, mardi 28 mai, qui représente un budget municipal de 1,7 million d’euros. Les deux se tiennent sur la place du Château, juste à côté de la création artistique Pages Blanches, qui se pose comme lieu central des animations estivales du centre-ville, marquant le statut de capitale mondiale du livre de Strasbourg en 2024.

« Au vu des intempéries de ces derniers jours, on voit que la structure est solide, ça tient le choc. On espère que ça tiendra tout l’été », plaisante Anne Mistler, en référence à l’effondrement d’une œuvre au même endroit l’année précédente. Créée par le collectif d’architectes, artistes, urbanistes, médiateurs et constructeurs bordelais Bruit du frigo, l’œuvre est une structure métallique sur laquelle repose de grands rectangles de tissus blancs. Au sol, des plateformes sont aménagées avec des bibliothèques et des espaces pour lire.

L’œuvre Pages Blanches est encore en phase d’installation fin mai. Photo : DM / Rue89 Strasbourg

Nouveau jeu de lumière sur la façade de la cathédrale

En libre accès pendant tout le mois de juin, la structure qui a coûté 300 000 euros doit accueillir des bals sur différents styles musicaux chaque vendredi soir à partir de 18h en juillet et en août. Des concerts y sont aussi prévus pendant ces deux mois, les samedis soir. Sur la thématique de la littérature, deux « nuits blanches » autour de la poésie sont organisées le 20 juillet et le 31 août, de 18h à 2h du matin. Gastronomie, spectacles vivants ou encore karaokés sont aussi prévus dans cet espace en juillet et en août.

Le collectif de designers lumières AtFull a prévu une mise en lumière du lieu pour la nuit. Un travail dont s’est inspiré Daniel Knipper pour réaliser, comme l’an passé, une animation lumineuse sur la façade de la cathédrale, de 21h à minuit, tous les soirs. Ce spectacle lumineux est accompagné d’une œuvre sonore des Ensembles 2.2 pour les projections de 21h et de 23h.

Fête de la musique prolongée

Autre moment fort des festivités estivales : la Fête de la musique, que la municipalité a souhaité rapprocher d’un autre festival pour un grand week-end musical. Le vendredi 21 juin, à partir de 18h, les rues du centre-ville seront animées par des concerts d’artistes amateurs. Ce jour là, comme l’année dernière, les associations du Planning familial, Ru’elles, Ithaque et Dis bonjour Sale pute seront présentes dans un village associatif place d’Austerlitz pour faire de la prévention autour des violences sexistes et sexuelles.

Les deux jours suivants, samedi 22 et dimanche 23 juin, la traditionnelle Symphonie des arts se déroulera aux Jardin des Deux Rives. De nombreux concerts d’artistes locaux, comme Amor Blitz, BBCC ou Maeva, sont au programme. La chanteuse de pop Mau, le duo de folk rock et dream pop Grand Camino ou encore l’auteur-compositeur-interprète JJH Potter seront aussi pour la première fois sur la scène de la Symphonie des arts. L’Orchestre philarmonique de Strasbourg interprétera, samedi et dimanche soir, plusieurs compositions en rapport avec des œuvres littéraires.

Un 14-juillet mêlant feu d’artifice et spectacle de drones

La Ville prévoit une solution alternative le 14-juillet en cas d’interdiction du feu d’artifice par la préfecture, comme cela a été le cas en 2023 à cause d’un risque d’incendie. Un spectacle lumineux avec près de 400 drones dans le ciel devrait avoir lieu, à condition qu’il n’y ait pas trop de vent. En cas de temps idéal, le spectacle de drones devrait précéder le feu d’artifice parc de l’Étoile.

Comme d’habitude, les Strasbourgeois pourront aussi profiter des Docks d’été avec la plage éphémère sur la presqu’île André-Malraux et des séances de cinéma en plein air.

Le FARSe déplacé au mois d’août

Pour être certains de ne pas être en pénurie d’agents de sécurité ou de techniciens à cause des Jeux olympiques, la Ville a décalé le Festival des arts de la rue de Strasbourg (FARSe) à la fin de l’été, du vendredi 23 au dimanche 25 août. Pour cette neuvième édition, près de 70 représentations gratuites d’une trentaine de compagnies auront lieu dans les rues du centre-ville de Strasbourg.

À Wolfisheim, contre la fermeture d’une classe, des parents prévoient d’occuper l’école vendredi

À Wolfisheim, contre la fermeture d’une classe, des parents prévoient d’occuper l’école vendredi
La mobilisation pour les effectifs enseignants implique parents et enfants

Des parents d’élèves de Wolfisheim et alentours prévoient de brièvement occuper l’école où sont scolarisés leurs enfants, pour protester contre la fermeture d’une classe bilingue à la rentrée.

Les motifs se ressemblent mais les méthodes diffèrent. À Rothau, pour protester contre la fermeture d’une classe dans leur école, les parents ont détourné les élèves. À Wolfisheim, pour la même raison, les parents d’élèves prévoient de se transformer en zadistes pendant une heure, vendredi 31 mai.

Ils vont tenter de bloquer l’entrée des élèves et ainsi de provoquer un incident qui devrait remonter jusqu’au rectorat de l’Académie. Les parents d’élèves mobilisés protestent contre la fermeture d’une classe de CM1 bilingue prévue à la rentrée 2024, qui aura pour conséquence de répartir ces élèves dans deux classes à double-niveaux.

Déléguée des parents d’élèves, Cindy Kuntz détaille :

« On a fait les calculs, si cette fermeture se confirme, on se retrouvera avec des classes à 34 élèves en 2025 voire 37 deux ans plus tard ! Ce n’est pas gérable. L’Académie nous demande 104 élèves en bilingue pour maintenir cette classe, nous étions à 102 mais nous avons récemment eu la confirmation de l’inscription de deux élèves l’an prochain. Donc nous demandons à l’Académie de revenir sur sa décision de fermeture. »

L’école de Wolfisheim accueille actuellement 10 classes, dont cinq bilingues. Les parents d’élèves comptent sur une réunion des syndicats avec l’inspectrice d’Académie prévue le 7 juin pour faire évoluer la situation favorablement, mais l’Éducation nationale fait valoir une démographie déclinante à Wolfisheim pour justifier ce retrait.

Des chiffres contestés par les parents d’élèves, selon Cindy Kuntz :

« Nos chiffres indiquent une progression du nombre d’enfants dans la filière bilingue, au moins pour les quatre prochaines années. Et puis si une population est vieillissante, cela veut dire qu’il y aura du renouvellement… Des familles vont venir s’installer. »

Les parents d’élèves appellent leurs soutiens à signer une pétition en ligne. Sollicitée, l’Académie de Strasbourg n’avait pas répondu au moment de publier cet article.

Œuf pourri, levure, hydrocarbures… La carte des odeurs dans l’Eurométropole de Strasbourg

Œuf pourri, levure, hydrocarbures… La carte des odeurs dans l’Eurométropole de Strasbourg
De fortes odeurs émanent de certaines installations industrielles du Port autonome de Strasbourg.

Dans les quartiers Musau, Neudorf, Conseil des XV, Orangerie ou encore Robertsau, des Strasbourgeois signalent régulièrement des nuisances olfactives. Atmo Grand Est a établi une carte des odeurs dans l’agglomération grâce à une plateforme collaborative.
« Trois à quatre fois par semaine, on sent une odeur chimique ou de levure chez nous. » Jérôme Maréchal habite depuis cinq ans rue de la charité, à Neudorf. « Elles apparaissent ponctuellement, la plupart du temps la nuit. On dort souvent la fenêtre ouverte donc on se réveille pour la fermer. »
À Strasbourg, les nuisances olfactives représentent le deuxième motif de plaintes après le bruit selon l’Eurométropole. Une multitude de molécules sont rejetées dans l’atmosphère par les entreprises de la zone industrielle du Port autonome. Certaines provoquent des odeurs. « Cela n’est pas corrélé avec la toxicité », précise le directeur opérationnel d’Atmo Grand Est, Cyril Pallares :

« Le seul impact d’une odeur sur la santé est psychologique. Par ailleurs, les éléments toxiques peuvent être tout à fait inodores. »

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et enquête sur les alertes qui lui sont transmises, les suspicions de pollutions, les artificialisations masquées, la qualité de l’air et de l’eau… Sans Rue89 Strasbourg, des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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Après le bombardement d’un camp de déplacés, deux manifestations pour Gaza

Après le bombardement d’un camp de déplacés, deux manifestations pour Gaza
Des manifestations en soutien à la Palestine ont lieu toutes les semaines depuis octobre à Strasbourg.

Vendredi 31 mai, le Collectif Palestine 67 organise une manifestation à 17h30 au départ de la place Dauphine, en face du centre commercial Rivétoile. Samedi 1er juin, le collectif Strasbourg Palestine organise une autre manifestation à 14h.

Les revendications sont constantes sur les tracts du Collectif Palestine 67, qui appelle à une nouvelle mobilisation vendredi 31 mai à 17h30 au départ de la place Dauphine, devant le centre commercial Rivétoile. Samedi 1er juin, le collectif Strasbourg Palestine organise une seconde marche à 14h au départ de la place Kléber.

Depuis octobre 2023, presque toutes les semaines, des Strasbourgeois solidaires du peuple palestinien manifestent pour un cessez-le-feu à Gaza, l’arrêt de la vente d’armes à l’État d’Israël et des sanctions à son encontre. Car depuis le début de l’offensive israélienne dans l’enclave palestinienne, selon l’Unicef, plus de 35 800 personnes ont été tuées et 80 000 blessées, dans la bande de Gaza.

Le gouvernement d’extrême droite israélien justifie ses actions militaires en invoquant une riposte aux massacres du Hamas le même jour. Mais les images en provenance de Gaza, où plus de 103 journalistes ont été tués, ont suscité des revendications de cessez-le-feu à Strasbourg (voir notre reportage avec les étudiants) comme dans le monde entier.

Des déplacés bombardés

Surtout, l’État d’Israël a été sommé de tout mettre en œuvre pour prévenir le risque de génocide de la population Gazaouie. La Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire des Nations Unies, a réaffirmé le 24 mai pour la troisième fois qu’Israël devait assurer que l’aide humanitaire soit acheminée, notamment via un couloir humanitaire à travers Rafah, à la frontière avec l’Égypte. Malgré les ordonnances, l’armée y bloque le passage et un camp de déplacés a été attaqué par les airs le 26 mai ce qui a causé des dizaines de morts. Pour ordonner les mesures conservatoires à Israël, la CIJ s’appuie sur la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, que l’État hébreux a ratifié le 9 mars 1950.

Le 20 mai, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a demandé cinq mandats d’arrêt (comme il l’avait fait pour Vladimir Poutine en mars 2023), à l’encontre du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, de son ministre des armées et de trois dirigeants du Hamas. Il entend ainsi engager leur responsabilité pénale sur des faits qu’il considère constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Une motion du conseil municipal

Il qualifie les combats de « conflit armé international » et de « conflit armé non-international », deux notions entourées par le droit humanitaire (conventions de Genève, 1949) et le droit de la guerre (conventions de La Haye, 1907), qui disposent notamment qu’en principe, les civils ne peuvent jamais être la cible de l’armée. Contrairement à la Cour internationale de justice, la Cour pénale internationale examine la responsabilité des individus et non des États au nom desquels ils agissent. Elle a été fondée par le statut de Rome en 1998.

À Strasbourg, les massacres en Palestine ont suscité le vote d’une motion demandant notamment la reconnaissance de l’État palestinien au conseil municipal du 23 mai. Cette dernière dénonce également l’antisémitisme grandissant. La maire de Strasbourg n’a cependant pas mis fin au jumelage avec la ville israélienne de Ramat Gan.

Au collège du Stockfeld, « mobilisation historique » pour mettre fin à une « insécurité croissante »

Au collège du Stockfeld, « mobilisation historique » pour mettre fin à une « insécurité croissante »
Plus d’une trentaine d’enseignants et d’enseignantes du collège du Stockfeld ont exercé leur droit de retrait ce mardi 28 mai.

Plus d’une trentaine d’enseignants du collège du Stockfeld ont exercé leur droit de retrait mardi 28 mai. Selon les professeures mobilisées, en l’absence de surveillants et de CPE, il est impossible de donner cours en sécurité.
Mardi 28 mai. Il est 10h à l’entrée du collège du Stockfeld. Un élève en jogging noir sort de l’établissement du quartier du Neuhof, nerveux : « Il n’y a pas cours aujourd’hui. Et personne ne peut nous dire pourquoi… » Le portail se referme derrière l’adolescent. Quelques instants plus tard, une trentaine d’enseignants sortent sur le parking. Après avoir fait grève la veille, les professeurs poursuivent la mobilisation et exercent leur droit de retrait.
Comme l’explique Morgane Lecoustey, enseignante en histoire-géographie et représentante du syndicat Sgen-CFDT :

« Les neuf assistants d’éducation de l’établissement sont en arrêt maladie. De même, les deux conseillers principaux d’éducation (CPE) et la documentaliste sont en arrêt. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’assurer la sécurité à l’intérieur des salles de classe et dans les couloirs. »

De gauche à droite : Dominique Haquette, responsable de section pour le syndicat CGT Éduc’action. Angélique Lemoine, représentante du Snes-FSU. Morgane Lecoustey, représentante du syndicat Sgen-CFDT.

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