Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

1 000 jeunes manifestent contre l’extrême droite à Strasbourg

1 000 jeunes manifestent contre l’extrême droite à Strasbourg
Deuxième rassemblement en deux jours place Kléber.

Au lendemain d’une première manifestation spontanée, près de 1 000 jeunes se sont rassemblés place Kléber dans la soirée du lundi 10 juin. Pour l’union des gauches et contre l’extrême droite, les manifestants comptent bien prolonger la mobilisation dans la rue.

« C’est facile de se donner bonne conscience en partageant des stories (publications temporaires sur Instagram, ndlr). Mais ça ne change rien. Il faut investir de sa personne. » Lunettes de soleil, masque et casquette sur des cheveux mi-longs, Maxime (le prénom a été modifié) décrit son engagement naissant. Avançant sur les rails de tram, l’étudiant manifeste au sein d’une foule de près d’un millier de manifestants et manifestantes, la plupart étudiants. Membre de la communauté queer (bizarre ou inadapté en anglais, repris par les personnes non-hétérosexuelles ou qui ne se reconnaissent pas dans l’identité de genre assigné à leur naissance), Maxime veut s’engager face à la menace de l’extrême droite, incarnée par un Rassemblement national aux portes du pouvoir :

« Je veux m’investir au quotidien, ne plus louper les manifestations et passer à l’action concrète. Jordan Bardella refuse de garantir les droits de la communauté LGBT en Europe. C’est super grave. Ça veut dire que les persécutions de la communauté LGBT vont s’amplifier. »

« Ça ne suffira pas de faire une alliance politique »

La manifestation a commencé par un rassemblement autour de la statue du général Kléber aux alentours de 18h. Ils étaient déjà une centaine à 23h la veille, à crier leur colère dans les rues de Strasbourg lors d’une manifestation spontanée. Comme un sursaut face à un parti d’extrême-droite ravi d’avoir obtenu, du président de la République, des élections législatives anticipées. Les slogans qui rythment la mobilisation ont évolué, préférant désormais viser Jordan Bardella et Marine Le Pen, plutôt que Gérald Darmanin.

L’une des pancartes brandies lors du rassemblement, lundi 10 juin.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Avec une enceinte sous-dimensionnée pour l’événement, les prises de parole s’enchaînent. Le psychiatre strasbourgeois, Georges Yoram Federmann, commence par appeler à « s’ouvrir à l’autre » et à la réconciliation des gauches « malgré les différends ». Le militant pour les droits des exilés Gabriel Cardoen s’étonne quant à lui de l’absence de syndicats dans la mobilisation. Pour une « vraie lutte contre l’extrême droite », il appelle à une « mobilisation sur vos lieux d’étude, sur vos lieux de travail avec vos collègues, avec vos camarades pour descendre dans la rue. Ça ne suffira pas de faire une alliance politique pour les élections de la fin du mois ».

La jeunesse militante dans sa diversité

Au pied de la statue du général Kléber, la jeunesse militante prend la parole et porte des combats variés. Une membre de l’Union Communiste Libertaire appelle à manifester contre l’extrême-droite lors de la gay pride ce samedi 15 juin. Puis une étudiante active au sein du collectif Palestine Unistras appelle à maintenir une dimension anti-impérialiste au sein du mouvement.

Le député sortant Emmanuel Fernandes (La France insoumise) conclut les discours en visant Emmanuel Macron : « Le président de la République est un incendiaire qui va passer le flambeau aux fascistes. » Il est tout à coup interrompu par la foule qui répète en rythme : « On veut l’union de la gauche ! » Le candidat de la deuxième circonscription du Bas-Rhin approuve la demande en concluant : « Jamais ce pays ne basculera à l’extrême droite. » Applaudissements suivis d’un long chant antisfasciste : « Siamo tutti antifascisti », répété une quinzaine de fois.

Le discours du député sortant Emmanuel Fernandes (LFI) s’achève par un chant antifasciste italien.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Membre du syndicat Solidaires étudiant·es Alsace, Corentin se félicite de ces rassemblements spontanés mais il estime qu’il va falloir « faire plus vite et plus fort » : « Ce sont des moments importants pour s’encourager. Mais il va falloir sortir dans les villages. Parce que c’est pas ici que les gens ont voté RN. Et on a plus le choix. On peut pas simplement rester dans notre bastion de gauche. »

« Il faut sortir dans les villages », affirme Corentin, du syndicat Solidaires Étudiant·es Alsace.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Rendez-vous le lendemain même heure

Vers 20h, un cortège de plusieurs dizaines de militants habillés tout en noir et aux visages masqués s’engage dans la rue des Francs Bourgeois. Le groupe est suivis par près d’un millier de personnes. Les manifestants et manifestantes passent à travers la Petite France, devant la faculté de Médecine, traversant le site du Nouvel Hôpital Civil vers la place d’Austerlitz.

La manifestation bifurque régulièrement, lorsque quelques véhicules de police apparaissent au coin de la rue. Des barrières métalliques et des poubelles sont jetées au sol, des déchets brûlés. Sur les murs, des bombes taguent régulièrement : « RN = nazis ». Trois personnes seront interpellées. Peu après 21h, la manifestation prend fin. Rendez-vous est donné le lendemain 19h place Kléber.

À Strasbourg, la gauche déjà prête à former un Front populaire

À Strasbourg, la gauche déjà prête à former un Front populaire
Les affiches utilisées en 2022 pourraient-elles resservir en 2024 ?

Dans un courrier commun, la France insoumise, les Écologistes, le PCF et le PS annoncent leur intention de s’unir pour contrer le Rassemblement national, aux législatives du 30 juin et 7 juillet. À l’exception du Parti socialiste 67, la gauche strasbourgeoise est déjà prête à l’union.
« Ne nous trahissez pas ! Ne nous trahissez pas ! » Entassés devant le siège des Écologistes à Paris, au soir du lundi 10 juin, une centaine de jeunes en liesse scandent en chœur un même avertissement. Face à eux . . .

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Tram nord : report de l’enquête publique

Tram nord : report de l’enquête publique

La période d’enquête publique pour le projet d’extension du tramway vers le nord de l’agglomération strasbourgeoise ne devrait pas débuter avant la rentrée. Le début des travaux est repoussé d’autant, ainsi que la mise en service.

France Bleu Alsace a obtenu de la préfecture du Bas-Rhin une confirmation : l’institution n’a pas saisi le tribunal administratif pour lancer l’enquête publique sur l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération strasbourgeoise.

Le début de cette phase administrative était attendu en juin. Toute cette succession d’aménagements, un dossier majeur pour les exécutifs de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, va donc prendre au moins trois mois de retard.

L’enquête publique doit permettre de recueillir les remarques des habitants et de toutes les parties concernées par ces aménagements par une autorité indépendante, la commission d’enquête publique, désignée par le tribunal administratif, à l’aide de réunions publiques et de permanences. Cette commission rend ensuite un avis (favorable, avec réserves ou défavorable), qui permet d’engager notamment les opérations d’expropriations et les autres procédures juridiques nécessaires pour débuter les travaux.

Cadeau pour l’opposition

La préfecture du Bas-Rhin n’a détaillé à personne les raisons de ce délai, pas même à France Bleu. Mais il est une aubaine pour l’opposition strasbourgeoise, qui milite depuis quelques mois contre ce projet voulu par les écologistes. Elle dispose désormais d’un calendrier plus favorable pour mener son travail de sape, l’objectif ultime étant d’obtenir à force de recours un report des travaux après les élections municipales de 2026. L’opposition de droite ne digère pas qu’une partie de l’avenue des Vosges soit évacuée de son trafic de transit automobile dans le projet retenu par les municipalités écologistes de Strasbourg et Schiltigheim.

Les travaux d’aménagements, très conséquents notamment sur les tronçons schillickois, devaient débuter au courant de l’année 2025 selon les prévisions. Cinq kilomètres de voies nouvelles et neuf stations sont à construire, pour un coût estimé à 268 millions d’euros, aménagements urbains et matériels nouveaux compris.

L’Alsace, symbole du pari perdu d’Emmanuel Macron

L’Alsace, symbole du pari perdu d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron en meeting à Strasbourg lors de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2022.

En Alsace, seules dix communes ont placé la liste présidentielle en tête des élections européennes. Destination régulière du président et des membres du gouvernement, la région incarne la défaite du camp macroniste.
Au lendemain des élections européennes 2024, le parti Renaissance se réveille moribond. Pour les députés macronistes alsaciens, la gueule de bois est encore plus sévère. Parmi les 880 communes alsaciennes, le parti présidentiel est arrivé premier dans 10 villages seulement. La liste menée par l’eurodéputée Valérie Hayer n’a récolté qu’à peine 111 000 voix (16,09% des suffrages exprimés) sur 1,3 million d’électeurs et d’électrices. En obtenant 229 000 votes (33,28% des suffrages exprimés) la liste de Jordan Bardella pour le Rassemblement national (RN) double littéralement ses concurrents de la Macronie.

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Élections européennes : la France insoumise domine à Strasbourg, les écologistes grands perdants

Élections européennes : la France insoumise domine à Strasbourg, les écologistes grands perdants
Meeting de la France insoumise à Strasbourg lors de la campagne des élections européennes le mardi 23 avril.

Bien au-dessus de son score national aux élections européennes, la France insoumise arrive en tête à Strasbourg avec 21,28% des voix, dimanche 9 juin. Pris en tenaille entre LFI et le PS, les Écologistes connaissent un net recul.
« Ils voulaient qu’on se compte, eh bien on s’est compté. Ce soir on peut affirmer haut et fort que Strasbourg est insoumise. » Sans s’étendre plus longuement sur la victoire, le député insoumis de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, savoure. Ce dimanche 9 juin, les . . .

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L’Alsace s’enfonce à l’extrême droite, grande victorieuse des élections européennes

L’Alsace s’enfonce à l’extrême droite, grande victorieuse des élections européennes
Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national.

Grand vainqueur des élections européennes, dimanche 9 juin, le Rassemblement national arrive également en tête en Alsace, avec 33,28% des voix. En plus d’y réaliser une meilleure performance qu’à l’échelle nationale, le parti nationaliste et populiste parvient à gagner de nouvelles communes.
« Sidération », « consternation », ou « choc ». Les qualificatifs commencent à manquer dans la langue française pour décrire les victoires de l’extrême droite en Alsace. Pour la troisième fois consécutive, le Rassemblement national arrive en tête dans la région avec 33,28% des . . .

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L’extrême droite triomphe en Alsace, les insoumis l’emportent à Strasbourg

L’extrême droite triomphe en Alsace, les insoumis l’emportent à Strasbourg

Annoncée victorieux dès le début de la campagne, le Rassemblement national remporte les élections européennes ce dimanche 9 juin, avec 31,5% des voix selon les estimations – en Alsace ce score s’élève à près de 33,44%. À Strasbourg, la France insoumise remporte la majorité des suffrages avec 21,28% des voix.

La carte des résultats des élections européennes en Alsace dépeint une victoire franche du Rassemblement national. Ce dimanche 9 juin, le parti d’extrême droite remporte les élections européennes dans la région, avec près de 33,44% des voix. Déjà en tête en 2019, avec 24,99% des voix, le mouvement nationaliste parvient à s’étendre au-delà de ses fiefs.

Dans ce paysage politique, Strasbourg fait partie des rares îlots de gauche de la région. La France insoumise se place en tête des scrutins, avec 21,28% des voix. Derrière, c’est le Parti socialiste (PS) qui arrive en deuxième place en place avec 18,20 % des voix, suivi de la majorité présidentielle (14,99%) et du Rassemblement national (14,16%). Enfin, les Écologistes obtiennent un score très en dessous de leurs derniers résultats avec seulement 9% des voix.

Le Rassemblement national domine l’Alsace

Dimanche soir vers 20h, dans les salons déserts du Centre administratif, une poignée d’agents de l’Eurométropole se réunissent autour des postes de télévision. Face à eux, les résultats tombent et un homme savoure bruyamment sa victoire : Jordan Bardella, tout sourire, promet aux partisans du Rassemblement national d’autres succès. « On peut dire que c’est plutôt de bons résultats », euphémise l’eurodéputée alsacienne Virginie Joron (RN). « C’est une preuve de confiance des Français, qui font de nous le premier groupe au sein de la délégation française. Avec les retours que nous avions sur le terrain, notamment ceux des jeunes, nous nous y attendions. » En 16e position sur la liste du Rassemblement national, elle récupère son siège au Parlement européen.

Le RN en tête, même à Colmar

En dehors de quelques exceptions, comme Mulhouse et Strasbourg, le parti nationaliste l’emporte dans une écrasante majorité des communes alsaciennes. Il emporte aussi de nouvelles prises, comme Colmar, où le RN est en tête avec 28% des voix, contre 21,32% en 2019 (deuxième position derrière La République en Marche). « En voyant les résultats en Alsace, on constate qu’il y a à nouveau une perdition des voix chez Les Républicains (LR), la dynamique est chez nous », se félicite Virginie Joron.

La France insoumise implantée à Strasbourg

Classée quatrième à l’échelle nationale, la France insoumise arrive en première position sur l’ensemble de Strasbourg, avec 21,28% des suffrages exprimés (17 175 voix). Le mouvement, qui obtenait seulement 6,89% à Strasbourg en 2019, triple son score aux dépens des Écologistes.

Ces derniers chutent drastiquement en passant de 20% en 2019 à 9% en 2024. Et ce, malgré l’investissement de la maire écologiste Jeanne Barseghian, qui avait soutenue la tête de liste Marie Toussaint lors de son passage au Port du Rhin et qui avait participé à un tractage trois jours plus tôt.

Les socialistes passent en deuxième position avec un score nettement en hausse : la liste du Parti socialiste et de Place publique, portée par Raphaël Glucksmann, passe de 7,7% des voix en 2019 à 18,20% des voix.

Mobilisation en réaction à la poussée nationaliste

Quelques temps après l’annonce de la victoire du Rassemblement national et l’annonce par le président de la République Emmanuel Macron d’une dissolution prochaine de l’Assemblée nationale, un rassemblement spontané s’est tenu place Kléber. Vers 22h30, une foule d’environ 200 personnes scandait en chœur une série de chants antifascistes. « Ce rassemblement, c’est en réaction à l’annonce de la dissolution », explique l’une des manifestantes. « Le fait que Macron dissout l’Assemblée au moment où l’extrême droite fait un tel score, c’est comme s’il avait fait une alliance avec le Rassemblement national. En tant que militant de gauche, on n’est pas d’accord pour paver la voie à l’extrême-droite, on vient dire que c’est important d’être actif, de ne pas laisser faire. »

À l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, une manifestation spontanée est partie de la place Kléber.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg / cc

Après une trentaine de minutes, le rassemblement autour de la statue de Kléber se meut en manifestation sauvage. Le cortège d’une centaine de personnes a défilé dans les rues en continuant de scander « Siamo tutti antifascisti ». Après l’envoi de gaz lacrymogènes, le défilé se divise en plusieurs groupes. Peu après minuit, les derniers manifestants sont rentrés.

Participation en hausse

En dehors de quelques couacs, liés au déménagement de plusieurs bureaux de votes, l’élection s’est déroulée sans incident à Strasbourg. La participation était en forte hausse à 56,84% pour 143 000 inscrits, contre 49,93% en 2019. Au niveau de l’Alsace, la participation s’élevait à 44,%, contre 50,59% des voix en 2019.

Résultats détaillés en Alsace : poussée du Rassemblement national hors de ses bastions

Résultats détaillés en Alsace : poussée du Rassemblement national hors de ses bastions
Résultats des élections européennes de 2024 en Alsace.

Retrouvez dans notre carte interactive les résultats des élections européennes en Alsace, détaillés par communes.

Résultats détaillés à Strasbourg : la France insoumise en tête

Résultats détaillés à Strasbourg : la France insoumise en tête
Résultats par cantons des élections européennes à Strasbourg.

Retrouvez dans notre carte interactive les résultats des élections européennes à Strasbourg, détaillés par bureaux de vote.

Forte abstention des quartiers populaires

Les réactions à Strasbourg face au choc de l’extrême-droite

Les réactions à Strasbourg face au choc de l’extrême-droite
Une manifestation a été organisée à la suite de l’annonce de dissolution.

Retrouvez le déroulé des élections européennes, réalisé en direct avec les résultats ainsi que les réactions à Strasbourg.

C’est la fin de ce compte-rendu en direct. Merci à tous de l’avoir suivi. Tout ce compte-rendu ainsi que les résultats ont été proposés gratuitement. Mais Rue89 Strasbourg n’est financé par aucun milliardaire, nous comptons sur vos abonnements pour financer notre travail. Si vous estimez que cette soirée vaut bien 5€, abonnez-vous.

Premier adjoint à la maire de Strasbourg, Syamak Agha Babaei réagit à la montée de l’extrême-droite :

La carte des résultats à Strasbourg est presque complète et ne devrait plus beaucoup varier.

La carte des résultats alsaciens est désormais complète :

Des gaz lacrymogènes ont été envoyés contre les manifestants dans le centre-ville.

Après un rassemblement spontané, deux jeunes personnes réagissent à la dissolution prononcée suite aux résultats des élections européennes :

Ameris Amblard au QG des militants écologistes. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc

Coresponsable du groupe des écologistes à l’Eurometropole de Strasbourg, Ameris Amblard détaille :

« Je pense que les bons scores de l’extrême droite sont corrélés aux baisses pour les différents partis de gauche dont les écologistes. On ne peut pas se satisfaire de ça, il y aura une autocritique à faire. Mais dans les faits, on est déjà en campagne pour les élections législatives puisque le premier tour des élections législatives pourrait être dans trois semaines. »

Frédéric lance à côté : « On a trois semaines pour faire en sorte que la France ne bascule pas dans le fascisme. »

250 personnes place Kléber pour protester contre le Rassemblement national

Environ 250 personnes se sont rassemblées en cercle place Kléber. Elles protestent contre la progression du Rassemblement national aux cris « siamo tutti anti fascisti » sous la surveillance de la police.

À Paris, la France insoumise et Europe Ecologie – Les Verts ont appelé à un rassemblement similaire place de la République. La crainte d’une arrivée au pouvoir de l’extrême-droite à l’occasion des élections législatives anticipées motive également ce rassemblement spontané.

Nouvelle estimation des résultats en France

Selon une nouvelle estimation Ipsos pour France Télévisions, la liste portée par Jordan Bardella (Rassemblement national) a récolté 31,5% des suffrages exprimés. Elle est suivie de celle portée par Valérie Hayer (Renaissance, 14,5%), puis par celle de Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique), qui obtient 14% des voix.

La liste de La France insoumise, portée par Manon Aubry, se place derrière avec 10,1% des voix exprimées, tandis que celle portée par François-Xavier Bellamy (Les Républicains) emporte 7,2% des suffrages, devant Marie Toussaint pour Europe Ecologie-Les Verts (5,5%) et Marion Maréchal (Reconquête !), qui obtient 5,3%.

Le reste des listes (dont le PCF, l’Alliance rurale, le Parti animaliste) n’a pas atteint le seuil minimal des 5 % pour envoyer des élus au Parlement européen.

Édith Peirotes depuis le QG de la majorité présidentielle.

Vice présidente du Modem Alsace, ancienne élue de Strasbourg de 2014 à 2020, Édith Peirotes réagit aux résultats de la soirée :

« Plus de 30% pour le RN, ça me choque… J’ai toujours combattu ces idées. La France a basculé dans quelque chose qui me désespère. Le mot attristé n’est pas assez fort. Le score de Valérie Hayer (Renaissance) n’est pas une surprise. C’est toujours difficile quand on est aux manettes. En France, il y a toujours eu un vote contestataire. Mais là, je suis très inquiète pour l’avenir. Il y a une part de responsabilité de la majorité présidentielle, mais je pense que quel que soit le parti en France, on est arrivé à un point de scission. Tout ce qui s’est cristallisé en terme de rejet autour d’Emmanuel Macron, je pense que n’importe qui aurait vécu la même chose. »

Jérome, militant et adhérent Renaissance et un urbaniste à la retraite : « on avait les sondages donc on s’y attendait. Au niveau local, en Alsace, ça m’a fait mal, je ne m’attendais pas à une telle poussée du RN. C’est certainement un ras le bol du président, les gens n’en veulent plus, je l’ai vu pendant les tractages ces dernières semaines. Je trouve que la dissolution est la bonne solution. Ça sera certainement un membre du RN qui sera premier ministre. Et comme ça les gens verront quand quand ils sont au pouvoir, c’est une catastrophe. Ils vont faire quoi ? Mettre tous les étrangers dehors ? »

Maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian réagit aux résultats et à la percée du Rassemblement national :

Nouveau résultat disponible pour Colmar :

Nouveau résultat disponible pour Saint-Louis :

Ursula von der Leyen estime avoir « gagné les élections européennes »

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué depuis Bruxelles dimanche soir que « le Parti populaire européen (PPE) est le groupe politique le plus fort (…). Nous avons gagné les élections européennes. » Elle brigue un second mandat en promettant « construire un rempart contre les extrêmes ».

Ursula Von Der Leyen en juillet 2019.Photo : Parlement européen / cc

Dans un communiqué envoyé à la presse, Jeanne Barseghian, maire (EELV) de Strasbourg, réagit :

« Le score écrasant de l’extrême droite ce soir est une terrible nouvelle pour notre pays et pour l’Europe. L’extrême-droite menace désormais concrètement notre démocratie, nos droits et nos libertés. Aujourd’hui, le Parlement européen change de visage, avec la mise en péril des valeurs qui fondent l’Europe et le recul de l’écologie.

À Strasbourg, capitale de la démocratie européenne, nous resterons fidèles à ces valeurs d’écologie, de paix et de justice, et combattrons sans relâche l’extrême-droite et ses idées. Plus que jamais, nos territoires restent engagés pour le climat et la solidarité, avec courage et détermination. »

À 21h30, le Rassemblement national a obtenu 36,89% des voix exprimées en Alsace. Il manque encore les grandes villes, où le parti d’extrême droite est moins suivi, mais il réalisera dans tous les cas un score sans précédent dans une région qui était plutôt ouverte et pro-européenne.

Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Catherine Trautmann a ajouté une nouvelle réaction :

Président du groupe d’opposition écologiste et communiste au conseil d’Alsace, Florian Kobryn voit dans la victoire du Rassemblement national une conséquence de la stratégie d’Emmanuel Macron :

Céline Geissmann était 24e sur la liste Parti socialiste / Place publique. Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg

Céline Geissmann, 32 ans, était 24e sur la liste de Raphaël Glucksmann :

« C’est un sentiment d’effroi avec les extrêmes droites à près de 40% en France. C’est sûrement un des meilleurs scores pour ces formations en Europe. C’est catastrophique. Ce résultat, c’est la conséquence de la politique des gouvernements d’Emmanuel Macron.

Au Parlement européen, la France va représenter l’un des plus grands contingent d’extrême droite. Il y a une forte poussée dans tous les pays d’Europe. La grande inconnue maintenant, c’est l’alliance entre le Parti populaire européen (PPE, droite) et les extrêmes droites. Ça ne pressage rien de réjouissant pour l’écologie, la démocratie, et les valeurs progressistes en général. »

Côté positif, Céline Geissmann voit en la stratégie de Raphaël Glucksman « des bases assez fortes pour le rassemblement de la gauche, qui a tranché sur la ligne pour l’Union européenne, sur la guerre en Ukraine, sur l’élargissement… »

« Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second », a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, dans une allocution télévisée depuis l’Élysée.

L’issue du scrutin européen « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe »« la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation », a-t-il ajouté.

Linda ibiem, conseillère régionale (PS), souligne qu’il y a « quand même une résistance de la gauche » en observant le score cumulé. Elle prône maintenant une union politique de la gauche en vue de l’élection présidentielle :

Pour Jean-Philippe Maurer, conseiller départemental et municipal (LR), la campagne de Jean-François Bellamy a été « correcte ». Il réagit aussi à la non-réélection de l’eurodéputée Anne Sander :

Au QG du Parti Socialiste au Neudorf, Catherine Trautmann, ancienne maire de Strasbourg et ancienne députée européenne, est arrivée sur les coups de 20h15. Elle a écouté les réactions aux premières estimations du candidat Glucksman. Voici ses premières impressions :

Virginie Joron (RN) voit son mandat de députée européenne renouvelé : « C’est plutôt de bons résultats, c’est aussi une preuve de confiance des Français, qui font de nous le premier groupe au sein de la délégation française. Avec les retours que nous avions sur le terrain, notamment ceux des jeunes, nous nous y attendions. En voyant les résultats en Alsace, on constate qu’il y a à nouveau une perdition des voix chez les LR, la dynamique est chez nous. »Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Nouveau résultat disponible pour Sélestat :

Nouveau résultat disponible pour Illkirch-Graffenstaden :

Nouveau résultat disponible pour Mulhouse :

Les sondages Ipsos de France Télévisions donnent le Rassemblement national largement en tête, avec la liste Renaissance en deuxième position.

Selon les sondages sorties des urnes, la liste portée par Jordan Bardella (Rassemblement national) arrive largement en tête des votes exprimés dimanche en France, avec 31,5% des suffrages exprimés. La liste Renaissance portée par Valérie Hayer est bien loin derrière, avec 15,2% de voix. Un peu derrière, la liste menée par Raphaël Glucksmann soutenue par le Parti socialiste obtient 14% des voix.

Sous les 10%, la liste de La France insoumise portée par Manon Aubry rassemble 8,7% des voix, la liste de droite menée par François-Xavier Bellamy (Les Républicains) n’obtient que 7,2% des suffrages. Autre performance, la liste Reconquête, également d’extrême-droite, envoie Marion Maréchal au Parlement européen puisqu’elle obtiendrait 5,5% des voix. La dernière liste majeure est celle d’Europe Ecologie-Les Verts, atteindrait de justesse 5,2% des voix, à peine suffisants pour envoyer Marie Toussaint à Strasbourg.

La participation est elle en hausse et atteint 52,5 %, plus de 2 points de plus qu’en 2019.

Chloé et Fabrice sont amis et soutiennent La France insoumise. Ils sont venus en Batorama au Parlement européen « Vu les sondages, on n’est pas hyper optimistes, dit Chloé. On espère quand même que l’extrême droite sera en dessous des 30%. » « On est venus pleurer dans un endroit sympa », ajoute Fabrice.

Bernadette, 67 ans, et Jean-Claude, 71 ans. Médecins à la retraite, ils rentrent juste d’un week-end en famille à Paris. « C’est essentiel pour nous ces élections en tant que pro-européens, confie Jean-Claude. L’Europe c’est l’union, l’entente et aussi la défense maintenant depuis la guerre en Ukraine. C’est un des arguments essentiels de mon vote aujourd’hui ». Bernadette espère « un rejet des extrêmes. C’est quand même très embetant que des anti-européens soient annoncés en tête pour des élections européennes ». « Il faut un retour du dialogue et du compromis, renchérit Jean-Claude. Dans les années 1980 ça fonctionnait, aujourd’hui c’est des invectives et des insultes, on n’avance pas ».

Beaucoup de monde s’est déplacé pour participer à la soirée électorale au Parlement européen

Benoît, sympathisant écologiste, a choisi de venir passer la soirée électorale au Parlement européen :

« Je ne suis pas défaitiste, je ne me fie pas aux sondages mais à ma confiance en l’élan démocratique qui a eu lieu aujourd’hui. Du moins je l’espère. »

Camille a voté au bureau de l’école Saint-Jean. Elle habite vers la place de Haguenau. Professeure des écoles, c’était important pour elle de voter pour aller à l’encontre de l’extrême droite : « Je peux comprendre l’abstention. Dans mon entourage, les personnes qui s’abstiennent disent que c’est parce qu’elles n’y connaissent rien. Mais si on veut que ça bouge, ça ne risque pas de marcher en restant chez soi sans s’intéresser à ce qu’il se passe. J’ai voté la France insoumise parce que ce qu’ils proposent rejoint mes convictions. Ils ont soutenu les mouvements de grève dans l’éducation, et ils ont des projets pour une meilleure inclusion des enfants en situation de handicap. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc

Victoire de la droite en Allemagne, progression de l’extrême droite

Selon des sondages à la sortie des urnes en Allemagne, ce sont les conservateurs (CDU/CSU) qui arrivent en tête des élections européennes en Allemagne avec 29,5% des suffrages exprimés. Le pays doit envoyer 96 eurodéputés sur les 720 du Parlement.

Le SPD (sociaux-démocrates) obtiendraient 14% des voix, en recul de presque deux points par rapport à 2019 et les Verts n’obtiendraient que 12%, soit huit points de moins qu’en 2019 ! Les libéraux-démocrates (FDP) sont crédités de 5% des voix. L’extrême-droite allemande, Alternative für Deutschland (AfD), progresse de cinq points par rapport à 2019 avec 16,5% et ce malgré les erreurs de communication de ce parti dont la tête de liste considérait que « tout SS ne devait pas être automatiquement considéré comme un criminel ».

Philippe est responsable de service dans une entreprise de location de bâche. Il vote habituellement le RN, mais aujourd’hui il « vient de se rendre compte que c’est aujourd’hui les élections. J’aurai voté pour qu’on sorte de l’Europe, quelque soit le parti. Sinon globalement je me désintéresse de la politique. Au fil des divers votes et référendums, quoiqu’on fasse, les choses se font avec ou sans notre consentement. Même le RN, c’est de la machination politique, on a l’impression qu’ils vont passer à chaque fois et ce sont les autres en face qui gagnent. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc

Fermeture des bureaux de vote partout en Alsace, sauf à Strasbourg où ils restent ouverts jusqu’ à 20h.

Bureaux de vote vides au Neuhof.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg / cc

Au bureau de l’école Guynemer du Neuhof à 17h, la participation s’établit autour de 25%. « C’est pareil qu’en 2019, indique le président du bureau de vote. Il y a beaucoup de jeunes qui viennent voter mais l’abstention est une réalité du quartier. On devrait être aux alentours de 30% maximum ce soir. »

De gauche à droite, Nari, Smail et Hannah avec ses deux enfants.

Nari, 24 ans, Smail, 19 ans, et Hannah, 26 ans, sont venus voter en famille. « On est venu pour contrer le Rassemblement national, on soutient La France insoumise, détaille Smail. Ces élections font peur mais on a bon espoir parce que les sondages pour Manon Aubry (LFI) étaient en hausse ces derniers jours ».

« L’Europe, c’est lointain dans notre quotidien, on y pense jamais même si au fond, c’est tout le temps là, dans les lois, sur les règles pour la consommation ou l’environnement, » complète-t-il.

Hannah indique « beaucoup s’informer par Twitter (devenu le réseau social X, NDLR) et quand je vois qu’on donne de la crédibilité à Jordan Bardella alors qu’il ne va pas au Parlement européen, je trouve ça aberrant qu’il soit en tête dans les sondages ».

Pour Hannah, « tout tourne autour de l’Islam et de l’immigration, alors qu’on a un million d’autres problèmes au quotidien, le pouvoir d achat, l’environnement… Je trouve ça ridicule. » Nari complète en indiquant que « les fachos nous jugent directement sur notre apparence. On a l’impression de déranger, alors qu’on est nés en France. »

Participation en hausse en fin d’après-midi

La participation aux élections européennes en France s’établit à 45,26%, deux points de plus qu’en 2019 (43,29%).

    À Strasbourg, la participation à 17h s’établit à 41,87%, également deux points de plus qu’en 2019. Dans le Bas-Rhin, la participation à 17h est à 44,62%, supérieure à celle de 2019 à la même heure (42,10%) dans les mêmes proportions, Dans le Haut-Rhin, la participation s’établit à 40,75%, soit trois points de moins qu’en 2019 (43,43%) mais bien plus qu’en 2014 (32,41%).

La participation dans les quartiers populaires risque de nouveau d’être très faible. Selon un pointage à 16h30 à l’Elsau, le bureau 216 (cité de l’Elsau) n’a enregistré que 280 votants sur 966, soit 29% de participation, tandis que le bureau 214, qui recueille le quartier pavillonnaire, 445 votants sur 1 069 se sont exprimés, soit 41%.

Hasan a voté La France insoumise. « J’ai suivi le mouvement parce que c’est d’actualité avec la guerre dans la bande de Gaza. Ils soutiennent clairement un cessez le feu. Je trouve que LFI a plus de cohérence que les autres partis sur ce sujet. »
Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc

Le bureau de vote 126 habituellement au théâtre du Scala a été déplacé à la médiathèque du Neudorf, juste en face. Il y a déjà plus de 50% de participations à 16h. « C’est un bureau qui vote beaucoup historiquement, mais là c’est vraiment très important. On va avoir du boulot pour le dépouillement, » plaisante un assesseur.

Parmi les votants, il y a Farid, 39 ans :

« Quand on voit que le RN est annoncé gagnant, il faut agir. La droite s’est transformée en extrême-droite aujourd’hui, ils ont les mêmes discours sur plein de points. J’espère qu’un changement viendra de la gauche. »

Pour Farid, la campagne a été difficile à vivre :

« On a trop laissé la parole à l’extrême droite dans les médias. Il suffit d’avoir une couleur de peau ou un prénom à connotation arabe pour être stigmatisé, même si je n’ai jamais ressenti ça personnellement. Mais quand on rabâche à longueur de temps aux gens que les Arabes ou les musulmans sont un problème, ils finissent par y croire. Ça fait peur au gens, et la peur peut mener à la violence. Si je pouvais je m’investirais plus dans un parti, je commence a vraiment me renseigner sur la politique ces derniers mois. »

Franck, 31 ans, est développeur informatique. Très intéressé par la politique, il vote à toutes les élections et les européennes n’ont pas fait exception. Grâce à Internet et Youtube, il s’estime bien informé sur les enjeux et les débats européens. « Les algorithmes savent que la politique m’intéresse, alors ils me proposent plein d’informations », dit-il. Votant « souverainiste », il se félicite que l’Ukraine ait été au programme de nombreux candidats cette année mais s’il regrette « une certaine polarisation des débats. » Pour Franck, voter est important car « le Parlement européen a de l’influence sur l’Union européenne, qui elle-même a beaucoup d »influence sur les pays membres ». Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Plusieurs files d’attente se sont constituées devant les bureaux de votes cet après-midi, comme ici à l’école Louise Scheppler dans le quartier Laiterie. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
À 30 ans, Gauthier, juriste à Strasbourg, n’a accordé qu’un œil distrait aux débats de la campagne des élections européennes. « J’avais déjà mon idée », dit-il. Et cette idée, c’est Europe Écologie – Les Verts. Il est sûr que les écologistes dépasseront les 5% leur permettant d’envoyer des députés au Parlement et qualifie leur campagne de « sérieuse » avec une « volonté de ne pas apparaître comme déconnectés des réalités ». Pour Gauthier, le Parlement européen a de l’influence sur l’Europe et la vie quotidienne des Européens : « les grands chantiers de la transition écologique, la taxe sur les plus grandes fortunes… et sur tous les sujets juridiques que je suis. » Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Sulaiman a 23 ans. Né en Afghanistan, il est arrivé en France en 2014. Aujourd’hui ouvrier dans le bâtiment, hors de question de ne pas voter. « C’est important la démocratie, dit-il. Autour de lui, il fait figure de l’engagé de service et motive ses proches à se déplacer aux urnes. Il vote « extrême gauche », pour « l’amélioration du pouvoir d’achat, des salaires. Il en a été beaucoup question à la télévision. » Il a suivi les débats mais sans que ça ne modifie son vote. Quant aux résultats, il attend de voir mais n’accorde pas beaucoup de crédit aux sondages « qui sont inventés », dit-il.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Annie habite au quartier Coop. Elle a voté plus tôt dans la journée et accompagne son copain, inscrit sur les listes de l’école Louise Scheppler, quartier Laiterie : « C’est important de voter à toutes les élections. J’ai été éduquée dans une famille où on réfléchit à l’impact des pouvoirs publics. L’Europe, c’est des décisions et des règles qui peuvent changer le quotidien, la politique agricole, les normes sur les produits qui nous entourent comme les fruits et légumes, les shampoings, les médicaments… Je vais voter Raphaël Glucksmann (Place publique – PS, NDLR). C’est un choix réfléchi. J’ai regardé les candidatures pendant un mois. Sur 38 listes, la moitié n’étaient vraiment pas sérieuses. Je suis sympathisante socialiste, j’ai été déçue par François Hollande, surtout au niveau social sur la fin de son mandat. Mais j’ai fait ce choix aujourd’hui parce que j’estime que c’est un programme qui prend à la fois en compte la politique internationale et les intérêts de la France. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Les électeurs du bureau 414 compréhensifs

Les bureaux de vote qui étaient à l’ENGEES ont été déplacés sans que leurs électeurs habituels ne soient prévenus.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg / cc

François et Marie arrivent devant les anciens bâtiments de l’Ecole du génie de l’eau (Engees). Ils y abritaient le bureau de vote 414 mais il a été déplacé à l’Hôtel de Ville.

« On s’est douté que ce n’était pas ici quand j’ai vu qu’il n’y avait pas de panneaux, mais on était pas du tout au courant que le bureau avait été déplacé, » affirme François. Christian et sa fille entrent dans l’ENGEES sans porter attention au panneau accroché sur la porte. Ils ressortent un peu surpris :

« Tout est ouvert, comme d’habitude, mais il n’y a pas le bureau. C’est dingue qu’on soit rentré comme ça, je vote ici depuis 2000 et c’est la première fois que ça arrive. »

Quelques minutes plus tard, une famille fait demi-tour en arrivant devant le panneau :

« On continue notre promenade, il y’a du soleil, c’est pas très grave. L’Hôtel de ville n’est pas très loin, ça va. »

Un groupe de 7 ou 8 personnes passent devant le panneau sans y prêter attention. C’est l’incompréhension. « Comment on connaît notre numéro de bureau de vote ? C’est bizarre que ça soit déplacé… » « Peut-être qu’ils ne veulent pas qu’on vote », plaisante Josh avec sa fille.

Belle affluence pour un bureau de vote déplacé.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg / cc

Devant le 9 rue brûlée, la surprise se mêle à un peu d’énervement. « Ma mère est handicapée et vous la faites se déplacer comme ça, c’est pas normal du tout », lance une femme à l’agent d’accueil, qui se plaint qu’il n’y ait pas de place pour se garer. « Nous avons eu quelques remontrances mais les gens sont compréhensifs la plupart du temps » explique-t-elle.

Il y a une petite file d’attente au bureau 414, une trentaine de personnes font la queue pour déposer leur bulletin dans l’urne. Le bureau est définitivement déplacé à l’Hôtel de ville confirme la présidente du bureau de vote 414.

Un peu moins de 30% de participation sur ce bureau de vote à 12h, un bon score par rapport à la moyenne strasbourgeoise (18,5%).

DM

Participation habituelle à midi

La participation aux élections européennes en France s’établit à 19,8%, légèrement plus qu’en 2019 (19,3%).

    À Strasbourg, la participation à midi s’établit à 18,90%. Dans le Bas-Rhin, la participation à midi est à 18,5%, sensiblement moins qu’en 2019 (20,05%) Dans le Haut-Rhin, la participation à midi s’établit à 19,09%, soit un point de moins qu’en 2019 (20,40%) mais bien plus qu’en 2014 (13,99%).

Les opérations de vote se déroulaient à un rythme soutenu dans la matinée au bureau 415.

Vous ne savez pas pour quelle liste voter ? Deux applications permettent de déterminer la meilleure liste en fonction de vos opinions :

    Candidator.fr est un outil français qui propose, à partir d’une série de 16 affirmations autour de 8 thématiques, d’évaluer la meilleure liste pour ces critères en fonction des réponses des utilisateurs. L’outil propose à la fin une visualisation des propositions de la liste sélectionnée en fonction de celle de l’utilisateur. EU & I (L’Union européenne et moi) est un outil disponible dans tous les pays de l’union. Puisque les listes et les programmes sont nationaux, l’outil débute par la sélection du pays de vote. Puis 30 affirmations sont proposées, sur lesquels les utilisateurs sont invités à exprimer leur adhésion ou leur rejet. À la fin du processus, les listes disponibles sont classées selon un score d’affinité.

Dans un communiqué publié samedi, la Ville de Strasbourg prévient que « suite à une erreur informatique lors de l’édition des cartes électorales, les cartes des électeurs impactés par un déplacement du lieu de vote n’ont pas été générées ; de ce fait, ils n’ont pas été informés du déplacement de bureau de vote ».

Huit bureaux déplacés

Les bureaux de vote déplacés sont :

    Les bureaux de vote 503, 504 et 514 qui étaient situés au Pavillon Joséphine – parc de l’Orangerie sont déplacés à la salle du Bon Pasteur (12 boulevard Jean-Sébastien-Bach à Strasbourg) ; Les bureaux de vote 623 et 627 qui étaient situés à l’école Alice-Mosnier (anciennement Neuhof A) sont déplacés à l’AEP du Kammerhof (15 chemin du Kammerhof à Strasbourg – Neuhof) ; Les bureaux de vote 126 qui était situé au Scala et 611 qui était situé à l’école Libre Sainte-Anne sont déplacés à la Médiathèque et Artothèque de Neudorf (place du Marché- Neudorf à Strasbourg) ; Le bureau de vote 414 qui était situé à l’École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (ENGEES) est déplacé à l’Hôtel de Ville (9 rue Brûlée à Strasbourg – centre).

Les élections européennes visent à élire 720 députés européens au suffrage universel direct.

Quand ?

En France métropolitaine l’élection se tient ce dimanche 9 juin. D’autres pays (Pays-Bas, Irlande, République tchèque, Lettonie, à Malte et en Slovaquie) votent à partir du jeudi 6 juin. Certains territoires français voteront dès le samedi 8 juin en raison du décalage horaire.

Où ?

Dans les bureaux de vote habituels, ouverts de 8h à 18h partout en Alsace, sauf à Strasbourg où ils ferment à 20h. Il n’y a pas besoin d’apporter sa carte électorale, il est cependant nécessaire de venir avec une pièce d’identité (passeport, carte nationale d’identité…).

Certaines listes n’auront pas de bulletins déposés dans les bureaux de vote. Pour voter pour elles, il est nécessaire d’imprimer le bulletin de vote avant de se rendre devant l’urne, sur une page A4 au format paysage, d’un grammage compris entre 70 et 80 grammes et avec une seule couleur d’encre. Les modèles sont disponibles sur les sites des listes concernées.

À quoi ça sert ?

Les élections permettent d’envoyer 81 représentants français sur les 720 qui siègeront au Parlement européen, venus de 27 pays. Les Eurodéputé·es votent les directives (lois européennes), et peuvent significativement influer sur leur élaboration. Ils doivent en outre approuver les membres de la Commission européenne (le gouvernement européen).

En France, 38 listes se partagent les suffrages. Leur liste complète et leurs programmes sont publiés sur le site de l’Union européenne et sur le site du ministère de l’Intérieur.

Les scores qui comptent

Le classement

Contrairement à toutes les autres élections françaises, les européennes n’ont qu’un seul tour, à la proportionnelle. Il n’y a pas de « prime » pour la liste arrivée en tête, si bien que les deux premiers peuvent très bien envoyer le même contingent d’eurodéputés si leur score est très proche. Néanmoins l’ordre d’arrivée est toujours synonyme de victoire ou de défaite politique.

La barre des 5%

C’est le score minimal qui permet à une liste d’envoyer des représentants au Parlement européen à Bruxelles et Strasbourg. On ne peut pas savoir exactement à combien de députés correspond le score de 5%. Il dépend du nombre de listes qui passent cette limite minimale. Mais franchir ce cap devrait permettre envoyer au minimum 4 députés.

Le seuil des 3%

C’est le seuil qui permet de se faire rembourser une partie de ses frais de campagne, dans la limite des plafonds légaux autorisés (9,2 millions d’euros).

Le droit local d’Alsace Moselle, toujours vivant 100 ans après mais bloqué

Le droit local d’Alsace Moselle, toujours vivant 100 ans après mais bloqué

À l'occasion du centenaire du droit local, le centre du même nom organise un colloque sur les transformations du droit alsacien-mosellan, les 21 et 22 juin. Cédric Lutz-Sorg, avocat au barreau de Strasbourg et ex-bâtonnier, détaille ce qui pourrait évoluer et ce qui bloque.
Le 1er juin 1924, deux lois dites "d'introduction" ont été promulguées, en matière de droit civil et commercial. À l'époque, l'Alsace et la Moselle sont à nouveau françaises depuis six ans et le système juridique doit être mis en concordance avec le système national.
Considérant que certaines normes allemandes sont plus progressistes que le droit français, en matière sociale notamment, sont conservées des dispositions régionales, qui correspondent à ce qui s'appelle depuis, le droit local. L'importance de ces spécificités régionales s'illustre au niveau des associations, du droit du travail, du commerce ou encore des jours fériés.
Me Cédric Lutz-Sorg est avocat au barreau de Strasbourg et l'un des intervenants du colloque de l'institut du droit local. Pour Rue89 Strasbourg, il revient sur l'évolution du droit local et son avenir.

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À Cronenbourg-Cité, toutes les écoles et le collège en grève jeudi 13 juin

À Cronenbourg-Cité, toutes les écoles et le collège en grève jeudi 13 juin
L'école Paul Langevin, rue Lavoisier.

Des enseignants des écoles Langevin, Wurtz et Perey, ainsi que du collège Sophie Germain, seront en grève jeudi 13 juin. Ils dénoncent un regain de tension dans le quartier et demandent plus de moyens humains.

« C’est la première fois que tous les groupes scolaires du secteur s’organisent ensemble. C’est un ras-le-bol collectif. » Après que les derniers enfants aient quitté sa classe, une enseignante s’autorise un ton plus sérieux. Celle qui se vante avec un sourire d’être la « plus ancienne maîtresse de l’école » – 23 ans au groupe scolaire Paul Langevin – assure avoir vu ses conditions de travail se détériorer au fil des années. Comme toutes les professeures des écoles de son établissement, mais aussi une grande partie de ceux de l’école Charles Wurtz, Marguerite Perey et du collège Sophie Germain, elle fera grève le jeudi 13 juin.

Les trois écoles bordant la Cité nucléaire, à Cronenbourg, avaient déjà déposé une alerte sociale commune. Désormais, ils constitueront un cortège commun, jeudi 13 juin à 9h devant l’école Langevin, pour marcher ensemble jusqu’au rectorat, avec le soutien d’une intersyndicale composée de FO, la CGT, la FSU, SE-Unsa et la CFDT.

Manque chronique de remplaçants

Dans toutes les écoles, les enseignants dénoncent un manque d’effectifs récurrent. « On se mobilise pour avoir plus de moyens, il faut vraiment plus de remplaçants », soupire l’enseignante :

« Cette année par exemple, pour une enseignante qui partait en congé maternité, nous étions avertis plusieurs mois à l’avance mais nous n’avons trouvé qu’au tout dernier moment une remplaçante. »

Depuis l’un des couloirs colorés de l’école, une collègue entend la discussion et opine du chef. « Aujourd’hui même (mercredi 7 juin, NDLR), on a dû se partager la classe d’une collègue qui ne pouvait pas être remplacée », commente-t-elle : « Et l’année dernière, nous n’avions justement pas réussi à trouver de solution pour une autre collègue en congé maternité. On a dû se répartir sa classe entre nous. »

À l’école Charles Wurtz, un professeur fait le même constat. Il est aussi pénalisé par le manque constant d’accompagnant d’élèves en situation de handicap : « On n’a pas les moyens humains pour accueillir tous ces enfants convenablement. Et au final, il y a des enfants qui restent chez eux certains jour de la semaine, à cause du manque d’accompagnants. »

Requalifier en REP+

En plus des problèmes de personnel, les deux enseignantes évoquent aussi une atmosphère tendue dans le quartier. Le souvenir d’un individu armé rodant autour de l’école, en février, est encore dans toutes les têtes. « Et puis il y a aussi les événements de l’été 2023 (suite à la mort de Nahel à Nanterre lors d’un contrôle de police, NDLR), l’incendie du collège Sophie Germain. Ça nous a marqué », glisse l’une d’elle. À cause d’un autre incendie, l’école Marguerite Perey n’avait pas pu ouvrir pour la rentrée scolaire en septembre 2023.

Pour obtenir plus de moyens, les enseignants réclament aussi le classement du collège Sophie Germain, actuellement en REP, en REP+. En plus des dispositifs déjà appliqués en REP, les enseignants en REP+ disposent de plus d’heures consacrées au suivi de l’élève en dehors de la classe, notamment auprès de ses parents.

Sept jours à la rencontre des réfugiés à Strasbourg

Sept jours à la rencontre des réfugiés à Strasbourg
Semaine des réfugiés, 2023.

La Semaine des réfugiés est prévue à Strasbourg du 13 au 20 juin 2024. Tournois sportifs, expositions et rencontres culinaires sont au programme d’une semaine chargée, placée sous le signe de la rencontre et du vivre ensemble.

Du jeudi 13 au jeudi 20 juin 2024, l’Association du Foyer Notre-Dame, l’association Stamtish et la Ville de Strasbourg organisent la sixième Semaine des réfugiés. Une soixantaine de structures spécialisées dans l’accueil, l’insertion, le logement et les enjeux des personnes réfugiées proposent des rencontres, des tournois sportifs ou des ateliers pour les réfugiés strasbourgeois.

34 lieux seront mobilisés pour les activités ludiques, créatives, artistiques ou plus intellectuelles. Toutes les activités citées ci-dessous sont gratuites, certaines nécessitent de s’y inscrire car les places sont limitées.

Football, basket et danse indienne

Dès le vendredi 14 juin, des ateliers et des cours de yoga débutent à La Grenze, ainsi que du basketball au CAES de Lingolsheim. Le lendemain, ce sera au tour du volley-ball, à l’école Paul Langevin. Le 16 juin, des tournois de badminton sont proposés au gymnase de la Musau ou de football au stade de l’Ill, au Wacken. Dans un style plus créatif, une initiation à la danse indienne se tiendra dans l’après-midi du mercredi 19 juin, place Saint-Thomas dans le centre-ville de Strasbourg.

Un atelier de cuisine est organisé le 14 juin aux Petites cantines, dans le quartier Gare. Le repas préparé sera servi le soir même à la Maison citoyenne au Neudorf, à l’occasion d’un apéro ouvert à toutes et tous. Le lendemain une cueillette de fruits et plantes suivie d’un atelier cuisine aura lieu au jardin Mélanie, à la Robertsau. Au même endroit le 16 juin sera célébrée la Fête de la cerise et du sureau, et donnera lieu à une cueillette libre.

Il y a aussi des ateliers de pâtisserie intergénérationnels qu’organise Mamies Gâteaux à Neudorf, les 17 et 18 juin, et dont les produits seront dégustés dans l’après-midi du 19 juin place Saint-Thomas. Une autre dégustation à l’aveugle se tiendra le même jour, à la pâtisserie Sébastien à la Krutenau. Plus risqué, un concours de sauces piquantes est organisé par le bar du Théâtre national de Strasbourg, le 20 juin, lors de la journée de clôture de la semaine des réfugiés.

Des conférences et échanges

Plusieurs temps seront dédiés aux discussions autour de l’accueil, à Strasbourg et au-delà. Une bonne entrée en matière pourrait être un film sur le parcours de réfugiés et réfugiées, jeudi 13 juin à 17h à l’Amsed dans le quartier de l’Esplanade. Des personnes réfugiées en France seront présentes au même endroit le 14 juin à 16h dans le cadre d’un apéro linguistique.

Le 15 juin au Club de la Presse de Strasbourg, place Kléber, le récit de vie chargé d’une universitaire iranienne fera l’objet d’un échange autour de la condition des femmes en Iran et de leur soulèvement.

Parapluies dans la rue

Table-ronde suivra, le mardi 18 juin, autour de la protection des enfants non accompagnés au Lieu d’Europe à la Robertsau, avec la représentation permanente du Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies au Conseil de l’Europe. Le même jour, le documentaire Le chant des vivants sera projeté à la salle des fêtes de Bischheim ; le film suit le séjour de mineurs réfugiés durant plusieurs jours à la campagne, où ils apprennent à mettre des mots sur leurs vécus.

Jeudi 20 juin, Humanis organise dans leur local à Schiltigheim une discussion autour des préjugés, ouverte aux collégiens, lycéens et jeunes adultes. Et à l’occasion de la dernière journée de la semaine, le Théâtre national de Strasbourg met en scène une programmation l’après-midi sur le thème de l’exil, en accès libre.

Dernier événement à noter : la marche des parapluies, symbole de protection des réfugiés, qui se tiendra le mercredi 19 juin à 13h30, place du Château à Strasbourg.

Quand la Marque Alsace invite ses membres à déjeuner avec Nicolas Sarkozy

Quand la Marque Alsace invite ses membres à déjeuner avec Nicolas Sarkozy

La Marque Alsace, qui regroupe les entreprises alsaciennes ancrées dans le territoire, a invité ses 10 000 adhérents à déjeuner avec l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Une première pour cette institution censée plutôt s'occuper de développement économique.
"Nous aurons le privilège de recevoir Nicolas Sarkozy, 6e président de la Ve République, pour un déjeuner exceptionnel le 11 juin à Strasbourg." Voici le message que les quelque 10 000 entreprises partenaires de la marque partagée Alsace ont reçu mercredi . . .

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Jean Rottner soupçonné de favoritisme : l’hôtel de Région perquisitionné

Jean Rottner soupçonné de favoritisme : l’hôtel de Région perquisitionné
Jean Rottner en bonne position pour remporter le Grand Est pour la première fois en tant que tête de liste.

Les enquêteurs de la police judiciaire de Nancy ont perquisitionné le siège de la Région Grand Est à Metz. Une enquête préliminaire est en cours pour prise illégale d’intérêt et favoritisme de la part de l’ancien président de Région, Jean Rottner.

Des enquêteurs de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du tribunal judiciaire de Nancy ont perquisitionné l’hôtel de la Région Grand Est dans la journée du jeudi 6 juin. L’opération, révélée par France Bleu Lorraine, a commencé dans la matinée pour prendre fin aux alentours de 15h30. La perquisition s’inscrit dans le cadre d’une enquête préliminaire visant l’ancien président de la Région Grand Est Jean Rottner (Les Républicains). L’ancien élu, reconverti dans l’immobilier depuis décembre 2022, a fait l’objet d’une plainte de l’association de lutte contre la corruption AC !! pour prise illégale d’intérêts et favoritisme.

Jean Rottner en plein conflit d’intérêts

La plainte contre X d’AC !! au Parquet national financier (PNF) repose sur des révélations des Dernières Nouvelles d’Alsace et de Rue89 Strasbourg. Notre enquête avait révélé que le cabinet de recrutement Fursac Anselin a rémunéré Jean Rottner 2 500 euros la journée de consulting, entre 2019 et 2022, à raison de deux jours par mois. Or, dans le même temps, le cabinet a bénéficié de plusieurs contrats avec la Région Grand Est.

« J’ai porté plainte au PNF en janvier 2023. Le dossier a été transmis à la JIRS et un an plus tard il y a perquisition. C’est un bon signe. J’ai connu des dossiers qui ont mis plusieurs années avant de connaître une perquisition », se félicite Marcel Claude, ancien membre de l’association Anticor et désormais président de l’association AC !!.

Sur ce dossier, Jean Rottner s’est défendu en rappelant que ses rémunérations par le cabinet Fursac Ancelin ont été déclarées auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. L’ancien président de la Région souligne aussi que la collectivité avait engagé le cabinet de recrutement avant son arrivée à la tête du Grand Est.

Un parking derrière la gare en 2027, un accès direct en 2030

Un parking derrière la gare en 2027, un accès direct en 2030
Plan pour l'option avec passerelle et tunnel des Postes.

Un parking de 800 places ouvrira en 2027 rue du Rempart. Mais l'accès direct à la gare centrale de Strasbourg ne sera pas disponible avant 2030. En attendant, il faudra marcher. Une navette est à l'étude.
Un parking en silo de 800 places ouvrira ses portes rue du rempart en 2027. Fin mai, la presse locale a abondamment relayé l'annonce faite par l'Eurométropole de Strasbourg (EMS), la Région Grand Est et quatre différentes entités de la SNCF. Les collectivités et la société ferroviaire sont fières de mettre fin à des décennies d'immobilisme sur l'ouverture de la gare à 360 degrés. Mais dans leur communication, les porteurs du projet restent discrets sur une question essentielle : comment faire transiter les passagers entre le parking en silo, la gare routière et la gare centrale de Strasbourg ?
Un scénario de liaison entre le parking et la gare est basé sur l'utilisation du tunnel des postes, situé devant le terminus de la ligne C.

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