Samedi 15 juin à Strasbourg, la manifestation contre l’extrême droite organisée par les syndicats a offert une rampe de lancement inespérée pour le Nouveau Front populaire, l’alliance des partis de gauche pour les élections législatives anticipées. D’autant que dans le cortège LGBTQ, deux fois plus important, beaucoup de slogans appelaient également à faire barrage au Rassemblement national.
Finalement, il n’a pas plu et de toutes façons, ce ne sont pas quelques goutes qui auraient refroidi les ardeurs des dizaines de milliers de personnes venues manifester samedi 15 juin à Strasbourg. Toujours sous le double choc d’une dissolution de l’Assemblée nationale prononcée au moment où l’extrême droite progresse jusque dans les villes, de nombreuses personnes s’étaient promis de manifester poing levé contre l’extrême droite. Ils étaient 3 000 selon la police, 10 000 selon les syndicats et environ 8 000 selon les observations de Rue89 Strasbourg.
Place de la République, les manifestants ont été accueillis par les élus et les candidats du tout nouveau Front populaire, l’alliance inespérée à gauche formée dans la hâte au soir de la dissolution. Malgré de nombreuses fractures, des fossés parfois, elle est parvenue à présenter des candidats uniques dans chacune des 577 circonscriptions en moins d’une semaine pour les scrutins des 30 juin et 7 juillet. Parmi eux, Sandra Regol, députée écologiste sortante et candidate du Nouveau Front populaire (NPF) à Strasbourg centre. Elle a scandé aux manifestants « on se réveillera le 8 juillet dans une France de gauche ! »
La CGT, qui organisait la manifestation, a ensuite passé la parole à Emmanuel Fernandes, député insoumis qui se représente à Strasbourg – sud et au candidat investi par le NPF à Strasbourg – nord, le socialiste Thierry Sother. Après ces discours de campagne, c’est à la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qu’il est revenu d’inscrire la manifestation dans la gravité du moment : « Ce que nous redoutions depuis des années est arrivé : l’extrême droite aux portes du pouvoir, 80 ans après la libération de Strasbourg du joug nazi. »
Si le cortège a mis un peu de temps à démarrer, c’est parce qu’il attendait le départ de l’autre manifestation du jour, la Marche des visibilités. Organisée depuis 22 ans comme point d’orgue du mois des fiertés, en hommage aux émeutes de Stonewall en juin 1969 aux États-Unis qui ont permis aux minorités sexuelles de dénoncer les discriminations qu’elles subissaient, la Marche a accueilli entre 15 et 20 000 participants.
Le retour de la politique à la Pride
Malgré les efforts d’une partie de ses organisateurs pour l’exclure du contexte politique, une bonne partie des personnes qui ont manifesté ont arboré des slogans hostiles à l’extrême droite, voire appelant à voter pour le Nouveau Front populaire. Une partie du cortège, appelée pink bloc, a même tenu à affirmer la convergence des luttes entre le combat contre l’extrême droite et l’avancée des droits des personnes LGBTQI.
Aux sons diffusés à pleins volumes par les chars sponsorisés par des lieux nocturnes de Strasbourg, la Marche des visibilités s’est élancée dans cette ambiance de club de nuit en plein jour qui lui est familière.
Le cortège syndical a pris la suite, probablement entraîné par la bonne humeur et la joie qui régnaient dans la Pride. Mais les poings levés ont vite repris le dessus, notamment lorsque des rumeurs ont fait état de présence de groupes d’extrême droite aux abords du cortège.
Photos : Mathilde Cybulski
Les deux cortèges se sont dispersés vers 17h, place Kléber pour la manifestation contre l’extrême droite, place de l’Université pour la Marche des visibilités. Des syndicats ont annoncé leur volonté de se mobiliser dans les prochains jours dans les entreprises, les usines, les administrations et même en porte à porte partout en Alsace, pour dénoncer l’imposture sociale du Rassemblement national et appeler à voter en faveur du Nouveau Front populaire.
Jacob Rogozinski à Strasbourg.Photo : PF / Rue89 Strasbourg
Professeur émérite de philosophie à l’Université de Strasbourg, Jacob Rogozinski publie L’Inhospitalité aux éditions du Cerf, une exploration des racines de la xénophobie.
Jacob Rogozinski est né en France, de parents qui ont fui la Pologne après avoir survécu à la Shoah. Devenu français avant ses parents grâce au droit du sol, il connait deux ou trois choses sur les migrations et l’intégration, et s’interroge sur ce qu’il est advenu de ce pays autrefois accueillant. Rencontré au centre ville de Strasbourg le lendemain de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, Jacob Rogozinski espère ainsi « payer sa dette à la France ».
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
La Marche des visibilités a été suivie d’une manifestation contre l’extrême droite samedi 15 juin. Plus de 20 000 personnes ont participé aux deux cortèges, dont une partie était à la fois politique et festive. Au cœur des cortèges, la rédaction de Rue89 Strasbourg a suivi toute la mobilisation en direct.
⋅
15 juin, 17h49
C’est la fin de ce compte-rendu en direct. Merci à toutes et à tous de l’avoir suivi.
La Marche des visibilités est en train de se disperser place de l’Université.
⋅
15 juin, 17h44
Vanessa, présidente de Flag, une association de personnels LGBT du ministère de la Justice et de l’Intérieur. Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
Vanessa préside l’association nationale des personnels LGBT du ministère de l’Intérieur et de la Justice, Flag. Elle détaille :
« Nous avons développé une application de signalement pour les violences et accompagner les victimes même si elles ne portent pas plainte. Nous sommes des policiers, gendarmes et sapeurs professionnels, des magistrats aussi. Chaque infraction doit être correctement caractérisée, avec les aspects homophobes s’il y a lieu, nous apportons notre expertise pour que ce soit le cas et que les victimes soient satisfaites du service public. Dans nos fonctions, nous avons un devoir de réserve, mais nous savons qu’il est temps d’être solidaire et on se battra jusqu’au bout pour nos droits. »
⋅
15 juin, 17h28
La Marche des visibilités approche de son terme place de l’Université.
⋅
15 juin, 17h16
Flora, 25 ans : « Quand j’écris diaspora sur ma pancarte je pense aux personnes noires, car le racisme ne s’arrête pas aux portes de la communauté LGBTQI. Je ne m’y suis pas identifiée tout de suite alors que je suis queer moi aussi. Dans les prochaines semaines, j’aimerais voir des partis anticoloniaux mis en avant, que les autres se rendent compte de la honte de leurs ambivalence. »Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 17h10
Jean Michel Delay, de l’union départementale CGT : « On est très satisfait. Cette manifestation de 10 000 personnes rien que pour les organisations syndicales envoie un signal fort. Pour des tas de militants de gauche qui pensaient que les jeux étaient pliés, on voit que la victoire du Front populaire est possible, pour nos revendications : la retraite à 60 ans, l’augmentation des salaires… Maintenant il faut mobilier massivement dans les entreprises, les usines, les services publics. J’appelle aussi nos militants syndicaux à convaincre leurs voisins, tout le monde, dans chaque quartier, pour faire voter les abstentionnistes. Moi j’habite à Brumath où le RN était premier aux européennes, je vais aller faire du porte à porte. On a 1 200 syndiqués CGT sur ce secteur, déjà tous à convaincre du caractère décisif de cette élection. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 17h08
Place Kléber, la CGT prononce la fin de la manifestation contre l’extrême droite :
« Quel plaisir de voir aujourd’hui la jeunesse, les écolos, les LGBT, les quartiers, les communistes, les socialistes, les écolos, les cégétistes. On sera toujours là, toujours mobilisés. Bravo la jeunesse antifasciste. Bravo, on va gagner ! Il ne faut pas se résigner. »
La Marche pour les visibilités doit se terminer place de l’Université.
⋅
15 juin, 17h05
Le cortège contre l’extrême droite arrive place Kléber.
⋅
15 juin, 16h59
La Marche des visibilités est arrivée place Kléber. Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
⋅
15 juin, 16h56
Tom est un militant engagé auprès de Alternatiba Strasbourg.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
Pour Tom, militant d’Alternatiba Strasbourg, l’engagement pour le Front populaire est acté dans sa formation écologiste :
« On utilise nos réseaux de communication dans ce sens et on met nos ressources au service du mouvement. On appelle nos militants à participer aux actions de promotion du Front populaire. Moi je l’ai fait hier avec LFI à la Meinau. On le fait un peu partout où on peut. Pendant la vélorution de demain, on sera aussi présents. Notre expertise est dans les actions de désobéissance civile. On réfléchit à mettre cela au service du Front pop’, sans être des boulets pour la campagne. Le fait qu’il y ait une union, c’est une très bonne chose. Vu les régressions sous Macron, une taxation des super profits, une rénovation thermique des bâtiments, des services publics de transport, une réduction du temps travaillé, une planification écologique… On restera vigilant après les élections pour que tout soit respecté et que ça aille plus loin. »
⋅
15 juin, 16h49
Une personne lance des œufs sur les manifestants de la Marche des visibilités depuis sa fenêtre.
Ce qui n’empêche pas le cortège de continuer à avancer…
⋅
15 juin, 16h46
Tom, militant du NPA-Révolutionnaire.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
Tom, 25 ans, est un militant du NPA-Révolutionnaire, une formation qui n’appelle pas à voter pour le Nouveau front populaire et qui présente même un candidat dans la 2e circonscription de Strasbourg. Selon lui, le NPA-R est présent dans les deux cortèges, car la formation « défend les travailleurs et qu’il y a des personnes queer parmi eux. Nous ne donnons aucune consigne de vote mais c’est important de combattre ensemble l’extrême droite. »
Pour Tom, « c’est dans la rue que les travailleurs et les précaires doivent lutter » et ce sont les manifestations qui devraient amener à la création du Front populaire, et « pas l’inverse comme maintenant. »
⋅
15 juin, 16h34
Le début de la Pride est arrivé place Broglie.
La fin du cortège contre l’extrême droite est encore porte de l’Hôpital.
⋅
15 juin, 16h27
Slogans anciens et nouveaux dans la Marche des visibilités Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 16h22
Entre 12 et 25 000 participants
Laurent Feisthauer, secrétaire général CGT du Bas-Rhin, qualifie de succès la mobilisation d’aujourd’hui. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
Selon Laurent Feisthauer, secrétaire général CGT du Bas-Rhin, 10 000 personnes ont participé au cortège contre l’extrême droite. Il y voit « un vrai succès, engageant pour la suite, d’autant qu’il y a en même temps la Marche des visibilités dans laquelle il y a une partie de notre public. »
Les journalistes de Rue89 Strasbourg sur place évaluent à 8 000 personnes la participation à la manifestation contre l’extrême droite et à 13 000 celle de la Marche des visibilités.
La police évalue à 3 000 personnes la participation à la marche contre l’extrême droite et à 8 000 celle de la Marche des visibilités.
⋅
15 juin, 16h15
Véronique, militante de la fédération nationale équipement environnement de la CGT : « Être présente à une manifestation contre l’extrême droite fait partie de ce que je défends comme valeurs avec la CGT : humanisme, liberté, acceptation de tous… Donc je tiens à être présente, visible dans la Marche des fiertés pour montrer aux jeunes et à toutes les personnes de ce cortège qu’on les soutient, en particulier dans le contexte de montée du RN. Leurs droits sont menacés. Il ne faut pas rester indifférent. » Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 16h10
La plupart des élus de gauche de Strasbourg sont présents à la marche contre l’extrême droite. Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 16h08
Dans le pink bloc, les revendications pour les droits des minorités sexuelles sont allègrement mêlées à celles contre le gouvernement et l’extrême droite Photos : Mathilde Cybulski
⋅
15 juin, 16h04
Théophile (à droite), 17 ans et cosecrétaire du mouvement des jeunes communistes, est dans le pink bloc de la Marche des visibilités. « Depuis toujours, le Parti communiste a été à l’avant garde de la défense des minorités, et donc des LGBTQ. Je ne défile pas avec les syndicats aujourd’hui mais avec la Pride car la politique, ce n’est pas que des élus, c’est aussi des gens dont il faut rester proche. J’ai été fier et heureux de l’union de la gauche, enthousiaste qu’on arrive à s’organiser malgré nos différences. Il en sort un programme qui est pertinent et qui prend en compte la défense des minorités. J’ai compris les réticences au début à s’unir, mais ce n’est pas le moment de chercher à qui la faute après la Nupes. L’histoire jugera de notre division ou de notre unité, c’est ce qui importe aujourd’hui. »
⋅
15 juin, 15h58
Clément Soubise, du syndicat CGT cheminots et candidat dans la 2e circonscription du Bas-Rhin : « On a beaucoup de collègues qui votent RN. On leur distribue des tracts et on leur dit qu’il va falloir combattre l’extrême droite tous les jours depuis une semaine et on va continuer. On sait qu’il est notre ennemi même s’ils n’a pas encore de programme précis sur la SNCF. Par contre ce qu’on peut dire qu’ils votent contre l’augmentation du Smic, contre l’amélioration des conditions de travail du personnel soignant… C’est un vrai poison parce qu’ils utilisent la colère sociale des travailleurs en la dirigeant vers d’autres travailleurs. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 15h49
Les slogans du pink bloc de la Marche des visibilités Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
⋅
15 juin, 15h45
Les deux cortèges se rejoignent.
⋅
15 juin, 15h44
Lily (à gauche) 25 ans de Mulhouse et Anaelle (à droite) de Sélestat. Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
Lily :
« Je suis queer et je revendique mes droits. Le lendemain des élections européennes j’ai eu peur, je me suis sentie mal. On en parle avec mon grand père qui a fait la guerre et qui ne comprend pas que l’extrême droite monte à ce point. La Pride est une façon de se rassembler, d’être ensemble. À Mulhouse je ne sortirais pas comme ça, je n’y fais pas la Pride par peur des agressions. »
Anaelle :
« Je suis en colère et je me sens impuissante. Ce qui me ferait du bien, c’est de continuer à voir que la communauté de gauche et queer se mobilise, qu’on partage massivement des informations sur le programme du RN sur les réseaux sociaux. »
⋅
15 juin, 15h35
Antoine, 20 ans, étudiant : « Le résultat des élections européennes m’a fait un choc. Il y avait les sondages mais malgré tout, plus de 30%, ça a mis une ambiance très froide chez moi dans le salon. Je me suis dit que ca allait recommencer comme en 39, les discours contre les étrangers, contre les femmes, et maintenant contre les trans… Les jeunes ne votent pas, ils ont du mal à faire confiance aux partis et je les comprends ! On ne sait jamais si les promesses seront tenues ou si ce sont juste des paroles. Je suis peu politisé mais ça m’a fait plaisir de voir le Nouveau front populaire. Je ne sais pas si je leur fais confiance mais je n’ai pas le choix, je préfère ça au RN. Je veux pouvoir continuer à vivre en France et que mes droits soient protégés. Je vais leur faire confiance une dernière fois, je n’ai pas le choix et j’ai besoin d’espoir. Pour le futur, je veux un programme politique clair et médiatisé. Car j’ai le sentiment qu’on ne parle que de la montée de l’extrême droite, comment et pourquoi. Encore une fois on ne parle pas assez de la gauche ! »Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 15h33
Le pink bloc en amont de la Marche des visibilités arrive à Porte de l’hôpital.
⋅
15 juin, 15h28
Xavier Sengelen, maraicher à la ferme de Truttenhausen et militant de la Confédération paysanne : « Ce mouvement est l’occasion de convaincre les agriculteurs qui seraient indécis de rejoindre ce Front populaire, par rapport à leurs problématiques de revenu, en proposant des mesures comme la réglementation sur les prix d’entrée des produits en France, ou la régulation des marchés internationaux, changer les règles de la PAC pour qu’elle soutienne l’agroécologie. On discute avec les élus de La France insoumise et d’autres partis de gauche qui sont très à l’écoute de ce qu’on porte. C’est en négociation interne mais on réfléchit à comment aller voir nos collègues sur les exploitations pour en parler. On peut imaginer une caravane qui se déplacerait d’exploitation en exploitations. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 15h23
Amar Ladraa, secrétaire général de la fédération métallurgie Grand Est de la CGT : « on prévoit des distribution de tracts et des réunions dans les entreprises, quand c’est possible en intersyndicale. On appelle tous les élus et militants, la priorité c’est de sensibiliser, dans toutes les entreprises où on sait que certains votent RN, les salariés sur la réalité du programme antisocial du RN. Ils doivent aller voter pour le Front populaire les 30 juin et 7 juillet. » Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 15h15
Côté manifestation contre l’extrême droite, les antifas sont en place avec quelques drapeaux palestiniens Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
⋅
15 juin, 15h07
Barbara est journaliste, adhérente au Syndicat national des journalistes (SNJ) : « Je suis dans le pink bloc, on mène la Pride. Je suis d’extrême gauche et j’aime le côté festif de la Pride mais l’heure est grave. Il faut se battre. Dans le pink bloc il y a des jeunes, mobilisés sur plusieurs luttes sociales, dont les droits des LGBTQI mais plus radicaux que le reste de la Pride, même si on reste festifs ! Ça fait un moment que je sens l’extrême droite qui monte, ça ne m’étonne plus mais je suis agréablement surprise par la mobilisation de gauche. S’il n’y avait pas eu le pink bloc, je serais allée manifester avec les syndicats. »Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 15h03
La Pride tourne rue de Zurich pour aller vers la place d’Austerlitz. Dans la foule beaucoup de personnes apparement jeunes, avec ou sans drapeaux, beaucoup de pancartes politiques sur la fierté et le risque du RN. Photos : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
⋅
15 juin, 15h00
Ce compte-rendu en direct mobilise quatre journalistes. Soutenez ce travail en optant pour un abonnement. C’est 5€ seulement par mois, voire 25€ l’abonnement annuel jusqu’au 30 juin avec le code promo « urgence ».
⋅
15 juin, 14h54
Avant le char de FestiGays, environ 1 000 personnes composent le « pink bloc », derrière, plus de 5 000 personnes agitent des drapeaux multicolores.
⋅
15 juin, 14h52
Gabriella Carraud – co présidente de la section strasbourgeoise du Syndicat des avocats de France : « Nous sommes là tant que nos conditions de travail et les droits de nos clients sont menacés, en droit du travail, des étrangers et plus globalement des minorités. Si l’aide juridictionnelle est supprimée, ça détériorera nos conditions de travail et l’accès aux droits fondamentaux. Notre profession est attachée à l’État de droit et c’est ce principe qui garantit l’indépendance de la justice, nos conditions d’exercice et les libertés fondamentales. »Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h49
La pride débute : « Et on oublie pas, qu’est ce qu’on fait le 30 juin ? » La foule répond en cœur : « On vote ! ». Sur fond sonore de Let the sun shine. Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h39
Fabien,39 ans : « Si le RN arrive au gouvernement, statistiquement des gens vont mourir. Ils vont se faire tabasser par d’autres qui se sentent déjà légitimés par l’extrême droite, ils seront isolés et le taux de suicide augmentera, l’éducation sexuelle sera diminuée. Donc on se bat contre lors de la pride qui est une manifestation politique depuis ses débuts. Ce qui se passe entre deux personnes est éminemment politique, je suis content que le Nouveau front populaire existe, c’était pas gagné. Et je veux qu’on arrête de dire qu’on est ni de droite ni de gauche : on sait très bien que seules les personnes d’extrême droite disent ça .”Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h34
Ambiances mixtes à la Marche des visibilités
⋅
15 juin, 14h24
Yeliz Gencer, suppléante du candidat Marc Ruhlmann pour le Front populaire de la circo 67-5 à Sélestat : « Je suis issue de la société civile, militante associative du Chaudron des alternatives. J’ai décidé de m’engager il y a une semaine face à la menace fasciste. Je trouve que la dynamique du Front populaire crée un vrai engouement. C’est une action politique différente. On a l’impression qu’on porte vraiment quelque-chose d’énorme, et qu’on peut gagner. Au niveau de Sélestat, plein de bonnes volontés sont venus nous voir spontanément pour aider. Les gens se retroussent les manches, et pas forcément des personnes politisées. Ça fait du bien. Pour moi l’enjeu dépasse toute modulation fine, unis, on peut contrecarrer le RN et sortir par le haut avec un vrai projet de société. Le programme sorti dans l’urgence nous satisfait vraiment. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h21
La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a pris la parole avant le lancement de la Marche des visibilités.
⋅
15 juin, 14h18
Le cortège se met également en route du côté de la Marche des visibilités.
⋅
15 juin, 14h13
Catherine Trautmann, ancienne ministre, maire de Strasbourg et députée européenne : « pour faire barrage il faut se rassembler. Je me réjouis qu’on se rassemble y compris avec La France insoumise parce que la montée du RN dépasse nos clivages, qui sont de l’ordre du débat démocratique. On doit défendre nos valeurs fondamentales. C’est essentiel d’être là, ensemble. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h07
Esther Bauer, adhérente Solidaires : « On sera parti prenante de toutes les actions syndicales et citoyennes, voire des collectifs qui vont se mettre en place. On organise des stages pour conscientiser les travailleurs sur les dangers de l’extrême droite pour eux. Actuellement on communique partout, et on va organiser des tours de nos entreprises et administrations pour militer et dire “pas une voix pour le RN, pas une voix pour Macron, pas une voix pour la droite”. »Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 14h05
C’est la fin des prises de parole, le cortège contre l’extrême droite se met en route depuis la place de la République, à la suite de la marche des visibilités, qui doit partir de la place de la République. Le camion de la CGT diffuse une techno sur laquelle sont scandés « siammo tutti antifascisti ».
⋅
15 juin, 14h03
Si les galeries ci-dessous s’affichent mal, rechargez la page.
⋅
15 juin, 14h03
Thierry Sother, candidat NFP à Strasbourg – nord.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg / cc Emmanuel Fernandes, député sortant et candidat NFP à Strasbourg – sud. Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg / cc
⋅
15 juin, 13h59
C’est encore le temps des prises de parole par des élus et des candidats du Front populaire.
⋅
15 juin, 13h56
La place de la République se remplir alors que les nuages s’alourdissent.
⋅
15 juin, 13h53
Sandra Regol, députée sortante et candidate NFP : « J’en suis persuadée, le 8 juillet, on se réveillera dans une France de gauche. »
⋅
15 juin, 13h51
La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (Les Écologistes), a pris la parole avec un discours offensif rappelant le danger que fait peser l’extrême droite sur les droits des minorités sexuelles. Elle a rappelé que Strasbourg avait été libéré du « joug nazi il y a 80 ans ».
Jeanne Barseghian sur le camion de la CGT.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
⋅
15 juin, 13h45
Camille, 26 ans, salariée : « C’est la première fois que je me mobilise en dehors du fait d’aller voter. Depuis une semaine j’ai rejoint un groupe d’action, on tracte et on colle pour le Nouveau front populaire. Ça me fait peur la montée de l’extrême droite, je ne me reconnais pas dans ses valeurs donc c’est le moment de faire plus que juste d’aller voter. »
⋅
15 juin, 13h44
Maxime – président de Tolérance Haguenau : « C’est la première année que nous avons un stand. Nous sommes la seule asso de soutien aux personnes LGBTQ en Alsace du Nord, donc nous sommes trop sollicités. Les commerces et les passants peuvent déjà être réticents lorsqu’on tracte pour notre association, donc nous nous concentrons sur le fait de proposer un espace accueillant à celles et ceux qui en ont besoin. La politique vient après, on n’en parle pas forcément. »
⋅
15 juin, 13h42
Plusieurs élus de gauche et des candidats du Nouveau front populaire sont présents place de la République. Photo : Thibault Vetter
⋅
15 juin, 13h38
Et c’est parti pour ce compte-rendu en direct des deux manifestations ! Les prises de parole ont débuté place de la République.
Plus de 25 000 personnes sont attendues pour une manifestation d’ampleur à Strasbourg ce samedi 15 juin. Du côté de l’organisation de la marche des visibilités, le collectif Festigays annonce jusqu’à 20 000 participants. Le défilé aux couleurs de l’arc en ciel partira de la place de l’Université à 14h. Suivra un second cortège de taille : celui de la manifestation contre l’extrême droite à l’appel de syndicats, collectifs et autres partis politiques du Nouveau Front Populaire. La CGT du Bas-Rhin attend bien plus de 5 000 personnes pour cette manifestation.
L’équipe de Rue89 Strasbourg est mobilisée dès le début d’après-midi pour vous permettre de suivre en direct la mobilisation à près de deux semaines du premier tour des élections législatives anticipées.
La rédaction de Rue89 Strasbourg est composée de journalistes toutes et tous prêts à écouter les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois pour parler des sujets qui les intéressent. Notre existence et notre moral dépendent du nombre d’abonnements pris pour nous soutenir. 🙏⤵
Accédez à nos enquêtes et révélations exclusivesSoutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistesMaintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux
Pascal Vaudin, secrétaire général de la CFDT Transports.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Une large intersyndicale et de nombreuses associations se joignent aux partis de gauche pour former un front contre l’extrême droite. Elles exposent pourquoi une prise de pouvoir par le Rassemblement national serait un grave danger.
Inédit dans la vie politique française, le Front populaire contre l’extrême droite va au-delà des partis politiques. De nombreux syndicats et associations affirment leur appartenance à ce mouvement pour contrer le Rassemblement national (RN) aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Elles soulignent en premier lieu que le parti nationaliste légitimerait davantage le racisme, l’homophobie, et réprimerait encore plus les minorités. Ces régressions des droits sociaux ont eu lieu en Italie, en Pologne ou en Hongrie lorsque l’extrême droite y est arrivée au pouvoir. Des éléments qui se retrouvent d’ailleurs dans les programmes ou les positions du RN.
« Le gouvernement d’Emmanuel Macron a déjà fait voter les lois sécurité globale, sur le séparatisme ou l’immigration. Le RN au pouvoir pourrait les utiliser pour réduire fortement les libertés. Leurs prises de parole prônent régulièrement la répression. Ils prévoient d’aller beaucoup plus loin, avec par exemple une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Les policiers n’auraient plus à rendre de comptes et il y aurait encore plus de difficultés pour les victimes à contester les actes subis. »
L’extrême droite contre la liberté de la presse
Marie-Sophie Kormann, déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ) aux DNA, indique que le SNJ, le SNJ-CGT et le SNJ-CFDT « appellent à se mobiliser et à faire barrage contre l’extrême droite », ainsi qu’à « manifester le samedi 15 juin », avec les syndicats et les partis du Front populaire.
« L’extrême droite, depuis toujours prédatrice de la liberté de la presse, veut vendre l’audiovisuel public français à des groupes privés. Et pour l’ensemble des journalistes et des médias d’information, quels sont ses projets ? Il suffit malheureusement de constater les dégâts dans les pays européens où l’extrême droite est au pouvoir : toutes les formes de presse sont attaquées. »
Extrait du communiqué des syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT et SNJ-CFDT
« L’extrême droite s’attaque à tout ce que nous défendons », constate Victoria, présidente du Planning familial 67 :
« Nous avons répertorié une multitude de positions dangereuses du RN. Au Parlement européen, ses députés ont voté contre l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la charte européenne des droits fondamentaux, contre la condamnation de l’interdiction de l’avortement en Pologne (où l’extrême droite était au pouvoir jusqu’en 2023, NDLR), contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, ou encore contre un rapport condamnant les violences envers les femmes. »
Un groupe réactionnaire a tagué des slogans anti-avortement à plusieurs reprises ces dernières années.
Plus de prisons
Me Florence Dole, élue du bureau national du Syndicat des avocats de France (SAF), évoque les inquiétudes spécifiques aux acteurs de la justice. « Le RN au pouvoir, c’est l’augmentation de la répression des étrangers ou des personnes précarisées », débute la juriste. Elle déplore la volonté de Marine Le Pen « d’augmenter les places de prison, de rétablir des peines minimales pour les récidivistes et la perpétuité réelle ». Le SAF défend justement une vision opposée de la justice, « avec des alternatives à la prison qui sont plus efficaces », détaille Me Florence Dole :
« Comme d’autres services publics (sur lesquels le RN compte économiser de l’argent, NDLR), celui de la justice risque d’y passer, avec en outre des avocats surchargés de procédures liées à la politique répressive. Tout ce contexte provoquerait une baisse des droits de la défense. »
Maître Florence Dole, coprésidente de la branche strasbourgeoise du Syndicat des Avocats de France (SAF).Photo : GK / Rue89 Strasbourg
Pour Françoise Poujoulet, déléguée nationale de la Cimade Grand Est, une association chrétienne de défense des migrants, l’opposition à l’extrême droite est une évidence :
« Le discours du RN sur les questions migratoires est particulièrement hostile et inhumain envers les étrangers. Il propose de leur interdire de mettre le pied sur le continent européen sans avoir obtenu une autorisation dans leur pays d’origine, notamment en refoulant les bateaux de migrants. La stratégie d’Emmanuel Macron et de Les Républicains, c’est d’empiéter sur le programme de l’extrême droite pour l’empêcher d’accéder au pouvoir. Mais ça a l’effet inverse en rendant légitimes ces idées, on le constate en ce moment. »
Rejet de la protection de l’environnement
Zoé Mary, membre du collectif écologiste Alternatiba Strasbourg, précise que son groupe dénonce clairement la récupération des valeurs écologistes par la droite conservatrice : « Ils font des liens entre le fait de consommer local et la fermeture des frontières pour les étrangers. Mais dans leur programme, bien sûr, c’est le néant sur concernant l’écologie. Au Parlement européen, le parti rejetait de manière systématique toutes les propositions de protection de l’environnement et des océans lors des discussions et votes sur le pacte vert. » Elle cite également le vote des députés RN contre l’interdiction du glyphosate.
Par ailleurs, des associations LGBTQIA+ exprimeront leur rejet de l’extrême droite lors de la marche des visibilités (voir notre article dédié ici). Pour rappel, le RN n’hésite pas à s’allier au Parlement européen avec des partis ouvertement homophobes et transphobes. Idem pour l’Assemblée féministe, qui réunit plusieurs associations et collectifs et invite à rejoindre un cortège nommé Pink bloc, avec des slogans « contre la montée du fascisme » dans la manifestation du 15 juin et la marche des visibilités.
Les syndicats dénoncent le vernis social du RN
Dans leur appel à la manifestation contre l’extrême droite le 15 juin, la CGT, la FSU, l’Unsa, Solidaires et la CFDT, écrivent que les votes de l’extrême droite « sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs » :
« Nous le voyons aujourd’hui en Italie ou en Argentine : austérité pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles remettant en cause le rôle des syndicats, politiques racistes qui mettent en opposition les travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur de peau ou de leur nationalité. »
Pascal Vaudin, secrétaire général de la CFDT des transports, analyse que le RN a du succès en partie grâce à « un vernis social qui est une imposture ». « Ils sont contre le code du travail qui donne les moyens aux salariés de se défendre, c’est un parti qui combat les syndicats », assure t-il.
Environ 150 étudiants se sont réunis dans un amphithéâtre ce 13 juin, pour évoquer la lutte contre l’extrême droite.Photo : CB / Rue89 Strasbourg
Jeudi 13 juin à l’appel du syndicat étudiant AES, environ 150 personnes se sont rassemblées dans un amphithéâtre de l’Université de Strasbourg pour élaborer une manière de résister face à l’extrême droite.
La réunion organisée par le syndicat étudiant Alternative étudiante Strasbourg (AES) avait des allures d’assemblée générale ce jeudi 13 juin. À partir de 17h, plus de 150 personnes se sont réunies dans un amphithéâtre de l’université pour discuter des modes d’action à adopter contre la . . .
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
La campagne pour les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet débute. Voici la liste, définitive, des candidats et candidates en Alsace.
Des élections législatives expresses. Dans la soirée du dimanche 9 juin, le président de la République a décidé de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Les résultats des élections européennes n’étaient pas encore stabilisés qu’Emmanuel Macron annonçait un nouveau scrutin. Le premier tour aura lieu le dimanche 30 juin. Le second se déroulera le dimanche 7 juillet.
Voici les listes des candidates et des candidats aux élections législatives dans les 15 circonscriptions alsaciennes.
67-1 : la députée sortante face à un nouveau candidat Renaissance
Au centre-ville de Strasbourg, la députée sortante Sandra Regol (Les Écologistes) se représente pour le Nouveau Front populaire. En juin 2022, la candidate de l’alliance d’alors, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avait obtenu 38,1% des voix exprimées. Bien loin de son concurrent de la majorité présidentielle, Alain Fontanel (LREM). L’ancien premier adjoint du maire de Strasbourg Roland Ries vit désormais loin de la politique strasbourgeoise, à Manille dans le sud-est de l’Asie. Il sera remplacé par Étienne Loos (Renaissance), conseiller ministériel et ancien référent des Jeunes avec Macron (JAM) pour le département du Nord, qui a obtenu l’investiture du camp présidentiel malgré la candidature de Nicolas Matt, conseiller municipal de Strasbourg et d’Alsace. Dans cette circonscription, le Rassemblement National (RN) n’a aucune chance de l’emporter. Représenté en 2022 par une ancienne mannequin soupçonnée d’être un agent d’influence russe, Tamara Volokhova a été remplacée par Hombeline du Parc.
67-2 : le député sortant face à une nouvelle candidate macroniste
Au Sud de Strasbourg et à Illkirch-Graffenstaden, la configuration est similaire. Le député sortant Emmanuel Fernandes (LFI) se représente face à un candidat de la majorité présidentielle. Ici aussi, le représentant de Renaissance change. Sylvain Waserman, désormais président de l’Ademe, laisse Rebecca Breitman, conseillère municipale (Modem), mener la bataille. Au soir du premier tour de juin 2022, Emmanuel Fernandes avait plus de 2 000 voix d’avance sur son concurrent macroniste. Après avoir été réélue eurodéputée, Virginie Joron est désormais candidate RN dans cette circonscription.
67-3 : vers un match retour
Dans les communes de Bischheim, Schiltigheim, Reichstett et au Nord de Strasbourg, Bruno Studer (Renaissance) sera le candidat de la majorité présidentielle. Après avoir emporté 34,8% des voix au premier tour des élections législatives de 2022, il fera face au président de la section bas-rhinoise du Parti socialiste Thierry Sother, candidat du Nouveau Front populaire. Sébastien Mas, ex-candidat de la Nupes en 2022, avait recueilli plus de 30% des voix au premier tour en juin 2022. La candidate du RN reste la même : Stéphanie Dô. Elle avait recueilli 13,5% des voix au premier tour du scrutin de 2022.
67-4 : Françoise Buffet, députée sortante et candidate
Françoise Buffet est à nouveau candidate de la majorité présidentielle dans la quatrième circonscription du Bas-Rhin (Lingolsheim, Ostwald, Geispolsheim, Mundolsheim…). La candidate Renaissance avait pris une première place confortable au premier tour des élections législatives de 2022 en engrangeant 31,4% des voix. Côté Nouveau Front populaire, La France insoumise a investi Raphaële Krattinger. Delphine Dauberger a pris la place de Virginie Joron pour représenter le RN.
67-5 : le député sortant face à un nouveau candidat RN
Très vite, le médiatique député sortant Charles Sitzenstuhl (Renaissance) a annoncé sa candidature pour ces élections législatives anticipées. Dans la cinquième circonscription du Bas-Rhin, en Alsace centrale, l’élu macroniste avait récolté 32,62% des voix au premier tour du scrutin en 2022. Son ancien concurrent nationaliste, Marc Wolff, avait obtenu 21,09% des suffrages exprimés. Charles Sitzenstuhl fera face à un nouveau candidat RN, le délégué départemental adjoint du parti en Alsace, Thomas Esteve. Marc Ruhlmann est le candidat du Nouveau Front populaire, il vient de la section sélestadienne du Parti socialiste.
67-6 : Une députée macroniste et un nouveau candidat RN
La plus jeune députée d’Alsace se représente. Louise Morel (Renaissance) représentera la majorité présidentielle face à un nouveau candidat RN, l’essayiste et auteur chez Valeurs Actuelles Vincent Coussediere. Au premier tour des législatives de 2022, Louise Morel avait obtenu 25,4% contre 22,6% des suffrages pour l’ex-candidat du RN Jean-Frédéric Steinbach.
67-7 : le député LR Patrick Hetzel finalement concurrent du RN
Contrairement aux annonces initiales du Rassemblement national, Patrick Hetzel, député sortant (Les Républicains), fera face à un candidat d’extrême droite. Le député sortant avait vivement dénoncé l’alliance avec le RN annoncée mardi 11 juin par le président du parti LR, Éric Ciotti. Le lendemain, le RN avait d’abord annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat dans la septième circonscription du Bas-Rhin, au nord ouest du département. Patrick Hetzel a immédiatement réagi par communiqué, jurant n’être dans aucune négociation avec aucun parti. Lundi 17 juin, le candidat RN Denis Kieffer est apparu comme candidat dans cette circonscription. En 2022, Patrick Hetzel était arrivé en tête du premier tour avec 35% des voix, contre 21,3% pour sa rivale du RN, Valérie Eschenmann.
67-8 : la députée sortante face à un nouveau candidat nationaliste
Arrivée première du premier tour des élections législatives 2022, Ludwig Knoepffler a laissé sa place de candidate à Théo Bernhardt pour représenter le RN aux législatives 2024. Ce dernier sera face à la discrète députée sortante, Stéphanie Kochert (Horizons).
67-9 : Vincent Thiebaut face à un nouveau candidat RN
Dans le secteur de Brumath et Haguenau, dans la neuvième circonscription du Bas-Rhin, le député sortant Vincent Thiebaut (Horizons) se représente. Il fera face à Marc Wolff, ancien candidat de la cinquième circonscription du Bas-Rhin. Au premier tour des élections de 2022, Vincent Thiebaut avait obtenu 28,5%, contre 22% pour son rival d’extrême droite. Olivier Terrien sera le représentant du Nouveau Front populaire. Il est issu du Parti socialiste.
68-1 : Brigitte Klinkert face à Yves Hemedinger, sans alliance
La député sortante Brigitte Klinkert (Renaissance) avait été élue avec une centaine de voix d’avance au second tour des élections législatives de 2022. Deux ans plus tard, la configuration est bien moins avantageuse pour l’élue de la majorité présidentielle. Yves Hemedinger, proche d’Éric Ciotti, a semblé bénéficier de l’alliance entre le RN et le parti LR. Mais contrairement aux annonces initiales du RN, Laurent Gnaedig sera bien candidat RN dans la première circonscription du Haut-Rhin.
68-2 : le député sortant se représente, l’inconnue LR
Le député sortant Hubert Ott se présente à sa réélection dans la deuxième circonscription du Haut-Rhin (Guebwiller, Munster, Ribeauvillé…). L’élu Modem avait remporté 28,5% des voix au premier tour des élections législatives 2022. L’inconnue de taille réside dans la candidature de Jacques Cattin, encore incertain. Le candidat LR était arrivé deuxième au premier tour en 2022, avec 20,7%. Nathalie Aubert, du RN, sera à nouveau candidate deux ans plus tard. Elle avait obtenu 18,3% des voix au premier tour des législatives en 2022.
68-3 : deux ans plus tard, Lemaire et Zimmermann à nouveau candidats
Le conseiller régional et délégué départemental RN Christian Zimmermann se présente dans la troisième circonscription du Haut-Rhin. Le candidat nationaliste était arrivé premier au premier tour des élections législatives avec 20,38% des voix. C’est ensuite Didier Lemaire qui l’a emporté au second tour. Le député sortant (Horizons) se présente à sa réélection.
68-4 : Schellenberger contre Wilhelm bis repetita
Marion Wilhelm avait remporté 26,2% des voix au premier tour des législatives de 2022. La candidate RN se représentera deux ans plus tard. Elle fera à nouveau face à Raphael Schellenberger, qui a dénoncé l’alliance de son parti avec l’extrême droite. Le député sortant avait bénéficié d’un report de voix au second tour.
68-5 : Olivier Becht, retour aux urnes pour l’ancien ministre
Retour à la case départ pour Olivier Becht. Après avoir été ministre du commerce extérieur, le député sortant est désormais candidat apparenté Renaissance. Il avait obtenu une confortable avance au premier tour des législatives en 2022 en engrangeant 40,3% des voix. Il fera à nouveau face à Pierre Pinto, du RN, arrivé troisième avec 16,1% des voix en juin 2022. Du côté de LR, Florian Colom a annoncé qu’il ne se représentera pas. La candidate du Nouveau Front populaire est Nadia El Hajjaji, qui était arrivée au second tour en 2022 avec la Nupes.
68-6 : Bruno Fuchs candidat à sa réélection
Le député sortant Bruno Fuchs (Modem) avait obtenu une avance confortable dès le premier tour des élections législatives de 2022 avec 32,2% des voix. Sa rivale d’extrême droite Christelle Ritz était arrivée en deuxième position avec 25,2% des suffrages exprimés. Le même duel aura lieu deux ans plus tard. Les autres candidats et candidates ne sont pas encore connues.
Marche des visibilités à Strasbourg en 2022.Photo : Danae Corte / Rue89 Strasbourg
Samedi 15 juin 2024, la marche des visibilités strasbourgeoise devrait réunir jusqu’à 20 000 personnes. Un cortège que l’organisateur veut « apolitique ». D’autres associations et collectifs assument un engagement contre le Rassemblement national.
Désormais traditionnelle dans le paysage militant strasbourgeois, la marche des visibilités (Gay Pride en anglais) a lieu le samedi 15 juin à partir de 13h30. Le départ de la manifestation est prévu à 14h place de l’Université. L’itinéraire de la marche passe par les places d’Austerlitz, Kléber et de la République avant de trouver sa destination finale place de l’Université.
Pour l’édition 2024 de la marche, un petit train sera à disposition des personnes à mobilité réduite et handicapées, pour qui manifester « peut être difficile ». Une traduction en langue des signes des discours est aussi mise en place, encore une fois pour favoriser l’inclusivité.
Des collectifs contre l’extrême droite
Aux commandes de ce train, l’association Les audacieux et audacieuses, qui œuvre pour les séniors LGBTQIA+. « Ils se sont battus pour nos droits. On ne veut pas qu’ils retournent au placard. Donc on leur permet de participer », souligne Christophe Dercamp, coordinateur national de l’association :
« Nous avons signé la tribune de la fédération des centres LGBTQIA+ contre l’extrême droite, car nos identités sont en danger. On le voit en Italie. On le voit dans les tribunaux en France où certaines personnes disent avoir hâte de pouvoir nous casser la gueule. Nous accompagnons des personnes qui ont été agressées, qui ont vécu cette douleur. Donc il faut arrêter de fantasmer Jordan Bardella et réveiller les consciences sur ce que signifie voter pour l’extrême droite, concrètement. »
Christophe Dercamp se dit préoccupé. « Nous travaillons sur une maison de la diversité à Lyon. On aimerait faire la même chose à Strasbourg », explique-t-il : « Qu’arrivera-t-il à ces projets si l’extrême droite passe ? » Il estime qu’il est compatible de marcher pour défendre des identités tout en marchant contre des « valeurs nauséabondes » : « On demande juste à vivre notre différence. On ne gêne personne… »
« Une marche politique, par définition »
Sur et autour du char de l’association Hêtre, venue tout droit de Mulhouse et œuvrant en soutien des personnes LGBTQIA+, les messages politiques seront présents et militants. « Par définition, participer à une marche des visibilités, c’est politique », assène Odile Renoir, la présidente de l’association :
« Nous avons eu peu de temps pour préparer les pancartes, car le temps est court et les gens travaillent. Mais notre position est d’être vindicatifs, d’être politiques, de manifester contre l’extrême droite et contre le Rassemblement National, puisqu’il faut les nommer. »
À plus de 70 ans, la militante n’a pas peur de prendre position. « Je fais partie d’une famille queer. Ce sont mes enfants, mes petits enfants que je défends, soutient-elle, bien sûr que je me sens concernée par cette menace de l’extrême droite. »
Un cortège distinct de celui des syndicats
Après le départ de la marche des visibilités, un cortège syndical prendra sa suite contre l’extrême-droite. Pour Flora Giros, présidente de la Station LGBTI Alsace, basée à Strasbourg, la convergence des luttes est une évidence. « La première pride était une émeute et nos marches étaient protégées par les syndicats, à l’origine », détaille-t-elle :
« Nous sommes apartisanes mais pas apolitiques, car toute pride est politique. Toute l’année, on doit déconstruire les idées de l’extrême droite lorsqu’on fait des ateliers dans les écoles, pour protéger les jeunes qui sont rejetés par leurs familles. L’extrême droite veut nous retirer des droits. Le gouvernement en place lui organise une élection pour lui laisser la place. Bien sûr que nous nous mobilisons contre, c’est une nécessité absolue. »
Sans appeler à voter pour un parti en particulier, Flora Giros explique le travail d’éducation que les militantes et militants effectuent même en dehors de la période électorale. « On informe sur les groupes parlementaires, ce qu’ils font pour nos droits, et c’est le Front populaire qui en fait le plus », précise-t-elle. Avant de préciser comprendre que certaines personnes puissent être tentées de rester neutres :
« Nous n’appelons pas à voter pour tel ou tel parti »
Président du collectif FestiGays, Matthieu Wurtz tient cependant à l’indépendance de sa structure vis-à-vis des partis politiques :
« Nous n’appelons pas à voter pour tel ou tel parti. Nous ne donnons pas de consigne de vote. Mais nous incitons les participantes et participants de la marche des fiertés à se poser la question de la place des personnes LGBTQIA+ dans les programmes politiques. »
Selon le président, l’essentiel de la marche des fiertés est de donner de la visibilité à la communauté, en dehors du spectre politique. « Notre but est de fédérer », souligne-t-il, insistant sur la diversité des engagements militants au sein même de la communauté LGBTQIA+.
L’association l’Autre Cercle Alsace (qui milite pour l’inclusion des personnes LGBTQIA+ au travail) se définit comme « apolitique ». Par écrit, son président Jean-François Lehougre, précise :
« C’est pourquoi, nous tenons à maintenir notre neutralité vis-à-vis de toute prise de position politique, qu’elle qu’en soit l’origine et la destination. »
Le film alterne des scènes musicales et des moments de rencontre entre Japonais et StrasbourgeoisPhoto : Libelo Productions
Le groupe strasbourgeois Funkindustry a réalisé une tournée au Japon en 2023, qui doit tout au hasard et à la puissance des réseaux sociaux. Un documentaire de France 3 revient sur cette odyssée.
Tout a commencé par un mail en 2021. Un chorégraphe au Japon souhaitait créer un spectacle sur un morceau de Funkindustry. Le groupe de copains de Strasbourg découvre alors qu’il est « big in Japan » : tout un public amateur de « locking », une danse aux mouvements rapides et arrêtés, écoute leurs titres en boucle. Instagram est rempli de chorégraphies sportives sur leurs titres.
Une épopée au Japon
Ils décident de saisir l’opportunité pour organiser une tournée de plusieurs semaines au Japon après avoir enregistré pour l’occasion un demi-album, Midnight city lovers, avec cinq chanteuses japonaises de soul, jazz et funk. Les cinq musiciens strasbourgeois sont partis pour une tournée de neuf dates au Japon en juin 2023 et le documentaire Funkindustry raconte cette épopée.
Des sessions travail en visio au seul horaire convenable à Strasbourg et Tokyo, aux découvertes de leurs fans japonais à Kyoto ou Osaka, le film suit le groupe pas à pas, tout en donnant la parole à ceux qui ont participé à cette aventure. Le tout saupoudré de la musique de Funkindustry évidemment, dont les nouveaux morceaux franco-japonais. Rythmé, le film s’amuse à planter ses caméras au milieu des moments « lost in translation » que vit le groupe, malgré les efforts de Nathan, le chanteur du groupe, pour parler japonais à son nouveau public.
« Personne ne connaît Strasbourg »
Fabien Bonnin
« Est-ce qu’on doit dire qu’on vient de Strasbourg ? », tente Nathan auprès de Fabien Bonnin, l’organisateur de leur tournée. « Personne ne connait Strasbourg, lui répond-t-il, mais tu peux dire que c’est à côté de l’Allemagne. » Le match entre Funkindustry et le public japonais se cale sur l’amour et la mélancolie, deux thèmes très présents dans la musique du groupe strasbourgeois et dans la city pop, un genre de musique accessible et pointu à la fois, apparu dans les années 80 et très présent en Asie. Pensé comme un hommage, Midnight city lovers est donc un album à la frontière entre la city pop et le funk.
Les enseignants du lycée Couffignal ont adressé des pétitions à la Région Grand Est et au rectorat.Photo : Document remis
Dans deux pétitions envoyées au rectorat de l’Académie de Strasbourg et à la Région Grand Est, les professeurs du lycée Couffignal pointent du doigt la dégradation des conditions d’enseignement dans des locaux de plus en plus détériorés.
Manque de sanitaires accessibles pour les femmes, faux plafond qui s’effondre, absence d’eau chaude à l’internat… La liste des problèmes pointés par le corps enseignant du lycée Couffignal de Strasbourg est longue. Près de 150 d’entre eux . . .
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Réunion du RN au Parc des cicognes, à Kintzheim, pour l’élection présidentielle.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
Présent au premier tour des élections législatives de 2022 dans plusieurs secteurs, mais battu partout au second en Alsace, le Rassemblement national espère envoyer des députés alsaciens après les 30 juin et 7 juillet. Notamment depuis le Sundgau et le nord de l’Alsace. « On est en ordre de marche, prêts à partir en campagne dès demain, coller, tracter dans les marchés ! » Au lendemain d’une soirée de rêve, le coordinateur du Rassemblement national en Alsace, Christian Zimmermann, se montre souriant et . . .
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Manifestation à Strasbourg le 24 avril 2022 lors de l’entre deux-tours de l’élection présidentielle.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg / cc
Plusieurs organisations syndicales de gauche, des associations de jeunesse ainsi que les partis unis sous la bannière du Front populaire appellent à manifester à Strasbourg, derrière la marche des visibilités, samedi 15 juin. Des étudiants organisent une première discussion jeudi 13 juin.
L’union des gauches se concrétise. Samedi 15 juin, à partir de 13h30, les syndicats CGT, CFDT, Unsa, Solidaires et FSU appellent à manifester au départ de la place de la République contre l’extrême droite. Les partis membres du Front populaire (Les Écologistes, le Parti communiste, La France insoumise et le Parti socialiste) et des associations comme Attac et la Ligue des droits de l’Homme viendront grossir les rangs du cortège.
Au sortir d’une réunion mercredi 12 juin, le secrétaire général de l’union bas-rhinoise de la CGT, Laurent Feisthauer, décrit la décision prise pour la mobilisation du week-end :
« L’intersyndicale appelle à rassemblement place de la République à 13h30, avec d’abord des prises de parole. Puis nous remonterons l’avenue de la Marseillaise vers 14h, qui est l’heure de départ de la Gay Pride. On la laissera passer pour se mettre en fin de cortège. »
Ne pas rater la première marche du Front populaire
Après avoir échangé avec le collectif FestiGays, organisateur de la marche des visibilités, Laurent Feisthauer explique le choix de ne pas mélanger les deux mobilisations :
« Le collectif FestiGays ne souhaitait pas de fusion des cortèges. Car une partie de ceux qui sont à la marche des visibilités ne sont pas forcément politisés. Certains ne viennent que pour le côté festif. Nous respectons ce choix. Il n’y aura donc pas de fusion des manifestations. »
La manifestation du samedi 15 juin est cruciale. Elle aura lieu deux semaines avant le premier tour des élections législatives. Le Rassemblement national est en position de force après avoir réalisé un score historique lors des élections européennes du dimanche 9 juin (voir nos articles). Pour Laurent Feisthauer, l’objectif est de parvenir à initier une dynamique la plus forte possible en réaction : « Le Front populaire, c’est un mouvement qui est appelé à se développer. Pour ça, il ne faut pas rater la première marche. On a annoncé 5 000 personnes à minima, mais on sera largement au-dessus. »
Une « grande discussion » à l’université
L’Alternative étudiante de Strasbourg propose une « grande discussion » sur les meilleurs moyens de s’opposer à l’extrême-droite. Intitulée « comment se mobiliser lorsque le fascisme est aux portes du pouvoir ? », cette discussion générale est ouverte à tout public.
L’été dernier, la vélorution inter-quartier a relié la passerelle des Deux-Rives à Koenigshoffen.Photo : RM / Rue89 Strasbourg
L’association Strasbourg à vélo organise une vélorution avec sept points de départs différents, dimanche 16 juin. Les cyclistes convergeront vers la place de la République.
Pédaler pour réclamer des meilleurs aménagements cyclables dans l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). C’est tout l’objet des vélorutions, dont une nouvelle édition est organisée par l’association Strasbourg à vélo (SAV) le dimanche 16 juin. La manifestation aura sept points de départs différents dans plusieurs quartiers de Strasbourg, des communes de l’EMS et même d’Offenburg en Allemagne.
C’est la première fois qu’une manifestation de cyclistes d’une telle envergure est organisée à Strasbourg. « Nous attendons au moins 500 personnes« , affirme Pierre Peloux, président de l’association SAV. L’arrivée des différents cortèges est prévue à 15h30 place de la République. Les manifestants sont ensuite invités à un rassemblement au parc Heyritz.
Sept départs différents sont prévus pour la vélorution du dimanche 16 juin.Photo : Strasbourg à vélo
Une première via la route de Schirmeck
Le branche au départ du quartier de la Montagne Verte rejoindra le centre-ville par la route de Schirmeck. C’est la première fois qu’une vélorution doit emprunter cette voie où plus de 20 000 véhicules circulent chaque jour. Le collectif Transformons la place d’Ostwald-Montagne Verte milite pour mettre fin aux conflits d’usages entre cyclistes et automobilistes sur cette route. À l’occasion de cette vélorution, les membres du collectif ont publié un manifeste avec plusieurs revendications comme la mise en place d’un plan de circulation du quartier, une protection renforcée des piétons et des cyclistes ou encore l’arrêt du stationnement sur les pistes cyclables.
Dans le quartier de Koenigshoffen, l’association Koenigs au vert est également mobilisée. « La circulation est difficile pour les cyclistes depuis le début des travaux du tram ouest. Il n’y a presque pas de sécurisation pour les vélos ou les piétons. La mairie doit faire quelque chose », se plaint Yoav Shemer, président de l’association.
Permettre aux enfants de se déplacer en sécurité
Strasbourg à vélo présente la vélorution comme un événement familial et intergénérationnel. L’association demande à ce que les enfants de plus de huit ans bénéficient de conditions de circulation sécurisées dans toute l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). « À partir de cet âge-là, les enfants n’ont plus le droit de circuler sur le trottoir selon le Code de la route. Il est donc nécessaire que des aménagements cyclables adaptés soient prévus pour les protéger », détaille Pierre Peloux.
Parmi les autres revendications du collectif, l’abaissement de la limite de vitesse à 30 km/h dans les villes et les villages, avec des aménagements sécurisés pour les piétons et les cyclistes ou encore la séparation des pistes cyclables de la route et des trottoirs. « Les associations souhaitent un maillage continu d’aménagements cyclables sécurisés mais surtout qualitatif au sein de l’EMS. On veut de la continuité et de la qualité, pas des bouts de pistes et des aménagements périmés ! » complète-t-il.
Face à la situation politique actuelle, l’organisateur souhaite aussi que la manifestation prenne un ton plus politisé : « J’incite les cyclistes à se mobiliser et à élire des candidats pro-vélos pour les prochaines élections législatives. Il faut montrer que le vélo peut-être un outil puissant pour mobiliser le plus grand nombre.«
Une manifestation en soutien au peuple palestinien est organisée place Kléber, vendredi 14 juin.Photo : Fantasio Guipont / Rue89
Le Collectif Palestine 67 organise un rassemblement en solidarité avec le peuple palestinien le vendredi 14 juin à 17h30, place Kléber à Strasbourg.
Alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour l’obtention du cessez-le-feu et que le bilan humain s’alourdit à Gaza (37 164 morts selon le ministère de la Santé du Hamas), les organisations soutenant la Palestine depuis Strasbourg restent mobilisées. Un rassemblement est organisé place Kléber par le collectif Palestine 67 le vendredi 14 juin à 17h30.
« La résolution approuvée par le conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza est une nouvelle positive, mais encore faut-il qu’elle soit appliquée sur le terrain », explique Hervé Gourvitch, porte-parole du collectif Palestine 67. Ce dernier dénonce les 280 morts et près de 600 blessés civils palestiniens à Nousseirat lors d’une opération de libération de quatre otages israéliens, samedi 8 juin. Le collectif Palestine 67 maintient son appel à un cessez-le-feu définitif et réclame des sanctions internationales contre l’État d’Israël.
Dans un autre communiqué, le collectif apporte son soutien à l’organisatrice de la manifestation du 8 juin à Strasbourg, « jetée à terre par un policier qui essayait d’arracher une pancarte à une manifestante » et dénonce « la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien ».
Raphael Schellenberger, député Les Républicains sortant de la quatrième circonscription du Haut-Rhin.Photo : Antoine Lamielle / Wikimedia Commons
Les deux députés sortants alsaciens du parti Les Républicains rejettent catégoriquement toute alliance avec le Rassemblement national, annoncée par le chef du parti Eric Ciotti pour les élections législatives. « Je ne me compromettrai pas dans une alliance avec le Rassemblement national. » Député Les Républicains (LR) sortant de la quatrième circonscription du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger a immédiatement réagi à l’annonce du président du parti de droite, Éric Ciotti. Sur TF1 ce mardi 11 juin, celui qui est aussi déput . . .
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture