Tous les syndicats de la CTS ont déposé des préavis de grève fin juin. En cause, des rythmes épuisants et la crainte d’une dégradation de la situation avec l’augmentation de l’offre voulue par les collectivités. « Le souci, c’est que vu de l’extérieur, les gens croient que c’est facile quand on est assis dans notre cabine. » Stéphanie Muller est conductrice de tram à la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) et déléguée syndicale CGT. Elle témoigne de la « fatigue psychologique » propre à son métier :
« Toute la journée, on évite des accidents, surtout avec les cyclistes et les piétons. Et en même temps, on doit respecter des cadences de plus en plus difficiles. En fin de service, je suis toujours très tendue parce que j’ai accumulé du stress pendant des heures. »
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La communauté des strasbourgeois juifs de gauche a été profondément heurtée par une série de déclarations ambiguës de Jean-Luc Mélenchon et d’autres cadres de La France insoumise. Les derniers communiqués du Nouveau Front populaire n’ont pas réussi à les convaincre que l’antisémitisme avait durablement disparu de l’union des gauches. « Nous ne sommes plus très nombreux, les juifs de gauche. » Le philosophe Jacob Rogozinski a vite fait le tour : « J’en compte encore quatre parmi mes amis. Tous ceux que je connais voteront au centre, ou blanc, parce qu’ils sont persuadés que La France insoumise est antisémite. »
La communauté juive de Strasbourg n’est pas réputée progressiste. Forte d’environ 20 000 personnes, elle compte tout de même quelques éminentes figures de gauche. Parmi elles, il y a Georges Federmann, le psychiatre qui a dédié sa vie à l’écoute des exclus. Lui votera Nouveau Front populaire. Il fait partie des premiers signataires d’une tribune de personnalités juives invitant, dans Libération, à ne pas se tromper d’ennemi.
Mais cet appel est inentendable pour Norbert Engel. À 76 ans, l’ancien directeur de cabinet de Catherine Trautmann, maire (PS) de Strasbourg dans les années 90 et ministre de la Culture du gouvernement de Lionel Jospin, n’a rien perdu de sa combativité.
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Lundi 17 juin, l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler était l’invitée du Conseil représentatif des institutions juives d’Alsace pour présenter son enquête sur les Frères musulmans en France. L’anthropologue se présente comme une résistante face à un islamisme rampant, dont la gauche serait le meilleur allié.
Salle comble au Münsterhof, lundi 17 juin. Plus de 150 personnes, la plupart assez âgées, se sont pressées dans la salle paroissiale à l’invitation de trois associations juives de Strasbourg. La présidente de l’association Pour une communauté plurielle Janine Elkouby présente le cycle de conférences en cours « initiée pour répondre au désarroi et à l’inquiétude de la communauté juive en proie à la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre ».
Derrière la petite dame, un grand écran affiche la couverture du livre de l’anthropologue et chercheuse au CNRS Florence Bergeaud-Blackler : Le frérisme et ses réseaux. La vice-présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Alsace, Sophie Cohen-Elbaz, poursuit l’introduction. Elle insiste sur la gravité de la situation :
« Le Crif Alsace s’est associé à cette rencontre car nous sommes investis dans la défense des valeurs de la République. La République est en danger. Ce n’est pas un mot en l’air. Il faut lutter contre toutes les formes d’extrémisme et permettre à une universitaire de proposer un raisonnement. Il y a un contexte actuel où le discours scientifique est inaudible. On n’a jamais lutté contre l’extrémisme par l’extrémisme. Le Crif Alsace sait que la communauté est en première ligne et qu’il faut se mobiliser pour les valeurs de la République et les partis républicains. »
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Dans un appel signé par plus de 450 personnes et organisations, le monde du drag appelle ses spectateurs et spectatrices à voter contre l’extrême droite, pour le Nouveau Front populaire. À l’origine du mouvement, des collectifs strasbourgeois.
« Le Drag est un art contestataire dont l’histoire est intrinsèquement liée à la lutte pour nos survies. »Sur son site web minimaliste, le message est clair. Le collectif Drag font populaire appelle ses sympathisants et sympathisantes à faire barrage à l’extrême droite et même plus, à voter pour le Nouveau Front populaire.
Derrière les paillettes, « une communauté en danger »
À l’initiative des Houses et collectifs drag de Strasbourg, la démarche vise à fédérer pour tenter de préserver les droits fondamentaux de la communauté LGBTQIA+, à laquelle appartiennent les artistes de drag. Historiquement, les drag queen et drag kings sont des personnes qui se travestissent et se réunissent au sein de « Houses », maisons en anglais, et organisent de grandes compétitions sous forme de bals. Si la première drag est répertoriée dans les années 1880, c’est réellement aux États Unis dans les années 1990 que le mouvement explose. Il permet aux personnes à la marge d’une société blanche et hétéronormée de se retrouver, jouant avec leurs expressions de genre.
Depuis, des émissions telles que Drag Race ont été largement diffusées et la culture drag a pris une place importante dans le divertissement et la culture populaire.
« Derrière nos paillettes et nos belles tenues, se cache une communauté en danger que vous devez aider. Si vous aimez nous voir nous produire sur scène, alors vous devez nous défendre dans les urnes. Le vote, qui est pour vous un acte simple d’altruisme, est vital pour nous. »
Collectif Drag Front Populaire
Dans la tribune, désormais signée par plus de 470 personnes et collectifs dans toute la France, les créateurs et créatrices précisent que leur peur de la montée du fascisme devient concrète : « Ne pas voter Nouveau Front populaire est un privilège qu’on ne peut pas se permettre. »
Dans le Grand Est, des agents des services de l’État en charge de l’immigration craignent de ne plus pouvoir protéger les exilés si l’extrême droite accède au gouvernement. Après sept ans de politiques macronistes, ils constatent déjà un durcissement de l’accueil et une dégradation de leurs conditions de travail. « Après les résultats des élections européennes, certains demandeurs d’asile m’ont demandé s’ils devaient partir tout de suite. Évidemment, je leur ai dit que non. » Si elle raconte cet évènement comme une anecdote, Mathilde (tous les prénoms ont été modifiés) sait que la crainte est fondée. Conseil juridique auprès des demandeurs et demandeuses d’asile, l’Alsacienne a travaillé pour l’État avant de s’orienter vers une autre structure d’aide aux exilés dans le Grand Est.
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Lors du passage de la flamme olympique à Strasbourg mercredi 26 juin, les policiers municipaux et les conducteurs de la CTS seront en grève.
La flamme olympique partira de Mulhouse à 8h30 mercredi 26 juin. Elle terminera son parcours alsacien à Strasbourg, par une parade du Parlement européen jusqu’à la place Kléber de 17h50 à 19h30. Plusieurs mobilisations sociales auront lieu en parallèle, afin de profiter de l’exposition médiatique ce jour-là.
Les agents de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) prévoient de reprendre la grève qu’ils ont débuté vendredi 21 juin. Ils revendiquent plus de temps de repos aux terminus pour changer de cabine. Stéphane Daveluy, délégué syndical Unsa, explique que, souvent, « les conducteurs n’ont même pas le temps d’aller aux toilettes ». Il alerte sur le risque que les conditions de vie et de travail des chauffeurs ne soient pas prises en compte avec l’augmentation des fréquences des trams, y compris le dimanche, souhaitée par l’exécutif métropolitain, soutenu par les écologistes.
Les trams circuleront uniquement de 6h à 20h mercredi 26 juin. Les lignes de tram A, B et D passeront toutes les 14 à 16 minutes environ. La ligne de tram F circulera toutes les 20 à 30 minutes environ. Les lignes de tram C et E toutes les 14 minutes environ. Les services « bus de remplacement » des trams C et E passeront toutes les 7 minutes. De nombreuses lignes de bus verront leur cadence baisser à toutes les 10, 15 voire 30 minutes (le détail ici).
La police municipale en grève pour de meilleures retraites
L’intersyndicale de la police municipale de Strasbourg a déposé un préavis de grève pour le mercredi 26 juin, de 5h à 22h30. « Aujourd’hui, 20% de notre revenu est une indemnité de fonction sur laquelle on ne cotise pas pour la retraite », précise Éric Schumacher, délégué CFTC :
« J’ai 53 ans, et je suis policier municipal à Strasbourg depuis 32 ans. Je gagne 2 500 euros nets par mois en comptant 500 euros d’indemnité. Quand je partirai à la retraite, j’aurai environ 1 600 euros de retraite, mais si on cotisait sur l’indemnité, je serais à 2 000€. J’ai une fille de douze ans mais je travaille trois week-end sur cinq, c’est un gros engagement. Je ne me plains pas parce que je l’ai choisi, mais il faut qu’il y ait une reconnaissance. »
Selon le syndicaliste, l’intégralité des policiers municipaux sera en grève le 26 juin, « hormis trois agents maintenus en service au poste de contrôle ».
Pas de mobilisation des forains finalement
Les forains ont annulé la foire Saint-Jean 2024, estimant que le nouveau site proposé par la Ville de Strasbourg était trop petit. Comme l’a révélé Actu Strasbourg, ils envisageaient une mobilisation le jour du passage de la flamme olympique. Frédéric Kopp, représentant du syndicat Union défense active foraine, a participé à une réunion avec le directeur de cabinet de la préfète du Bas-Rhin le 24 juin :
« Nous voulons un rendez-vous le plus rapidement possible avec la mairie pour la foire de l’année prochaine. En fonction de la réponse, nous déciderons de la suite de notre action. Il faut bien comprendre que c’est une situation très difficile pour les forains, moralement et aussi financièrement. »
Les forains ont finalement décidé de ne pas organiser de blocage ce 26 juin.
Cinq drones de surveillance autorisés à Strasbourg
Par un arrêté du 21 juin, la préfecture du Bas-Rhin autorise la captation d’images par cinq drones de 15h à 21h, sur un très vaste territoire couvrant toute la Grand-Île, les quartiers Gare, Laiterie, Finkmatt-Nouvel Hôpital Civil, Krutenau, Orangerie, Contades, Kablé, Tribunal, Halles, ou encore les abords du Parlement européen. Toutes les autres communes où passera la flamme sont aussi concernées par de tels arrêtés, avec par exemple quatre drones autorisés à filmer simultanément à Saverne et Marckolsheim.
La vente, le port et le transport d’armes, la détention et l’utilisation de feux d’artifices et de pétards, ou l’achat et le transport de carburant sont également interdits dans ces périmètres de protection.
Les candidats alsaciens du Nouveau Front populaire aux élections législatives annoncent ce 24 juin que les partis de gauche s’engagent, s’ils obtiennent la majorité, à extraire les déchets de Stocamine.
Près de l’entrée du site de Stocamine, où 42 000 tonnes de déchets industriels sont entreposés, des candidats alsaciens du Nouveau Front populaire (NFP) prennent un engagement solennel ce lundi 24 juin. Si les partis de gauche obtiennent la majorité aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet, ils s’engagent, « dés la formation du gouvernement du NFP, à stopper les travaux d’enfouissement et à engager l’extraction immédiate et totale des déchets », assure Simone Fest, candidate de La france insoumise dans la quatrième circonscription du Haut-Rhin, où se trouve cette décharge souterraine.
À partir de 1999, Stocamine a placé des big-bags et des futs contenant des substances toxiques dans des galeries minières, sous la nappe phréatique, réserve d’eau potable d’au moins 5,6 millions de personnes. L’opération devait être temporaire. Elle a pris fin en 2002, à cause d’un incendie causé par des déchets non conformes.
Un engagement pris sous l’impulsion d’Emmanuel Fernandes
Depuis, les gouvernements successifs ont tardé à prendre la décision de les ressortir. Seul l’exécutif socialiste, entre 2012 et 2017, a déstocké les déchets contaminés au mercure, considérés comme étant les plus dangereux pour l’eau potable.
Présent à Wittelsheim ce lundi, le député sortant de Strasbourg Emmanuel Fernandes (LFI) a régulièrement affirmé son opposition au confinement définitif lors de son mandat. « Nous mettons au premier plan la question de Stocamine dans cette campagne, nous utiliserons tous les moyens pour ressortir les déchets », déclare t-il.
C’est lui qui a appelé Mathilde Panot, ancienne présidente du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale, pour l’inciter à formuler cet engagement de campagne. Les autres partis de gauche ont donné leur accord.
Lors du conseil municipal du 24 juin, la municipalité écologiste va faire voter la création d’une société publique pour effectuer elle-même les contrôles et la gestion du stationnement. Les salariés de Streeteo seront réembauchés par cette structure.
« La gestion du stationnement en voirie va redevenir publique ! » Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, a annoncé la nouvelle sur Facebook le 11 juin. « Les dividendes n’iront plus à des actionnaires privés, mais resteront sur le territoire, au bénéfice de l’investissement local », continuait-elle. La création de la société publique locale (SPL) Stationnement sur voirie, qui gérera cette activité à la place de l’entreprise Streeteo, doit être votée lors du conseil municipal ce lundi 24 juin.
Une transition fin 2025
Le contrat de Streeteo se terminera fin novembre 2025 et c’est à ce moment que la société Stationnement sur voirie devrait reprendre son activité. La vingtaine de salariés sera alors réembauchée. Ils « auront plus de stabilité, comme la SPL ne sera pas remise en concurrence », assure Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge de la voirie. « Ce n’est pas Streeteo qui pose problème intrinsèquement, c’est le fait de déléguer ce service public », explique t-il :
« On veut mettre en œuvre beaucoup de changements rapides. Mais ce n’est pas possible si on délègue à une entreprise extérieure avec qui on doit à chaque fois attendre de trouver un accord qui sortirait du contrat initial. Nous avons de nombreux projets, comme créer des marquages au sol en dehors de zones payantes et l’élaboration d’une application, pour informer les utilisateurs sur les travaux en cours ou la présence de places violettes dans la ville grâce à des capteurs. Cette politique innovante est plus adaptée à une société publique locale. »
Dans la même logique, l’exécutif veut constituer une autre société publique pour la création, l’aménagement, la gestion et l’entretien des parcs et aires de stationnement en lien avec, par exemple, « le covoiturage, l’autopartage, les mobilités pour les personnes en situation de handicap » ou pour le tourisme. Une opération censée « renforcer le rôle d’autorité organisatrice des mobilités » de la municipalité, avec davantage de souplesse de pilotage. Elle permettrait de se passer de négociation avec des acteurs privés pour ce secteur stratégique.
Acquisition d’un bâtiment pour la T’Rêve
Par ailleurs, les élus devront examiner 76 délibérations au cours du conseil municipal du 24 juin. Parmi elles, l’adoption d’une stratégie municipale contre l’habitat indigne. La Ville estime qu’environ 1 800 logements du parc privé présentent « des infiltrations de vent, des manifestations d’humidité et de moisissures, des risques électriques, un chauffage insuffisant ou encore la présence de parasites ». Elle souhaite coordonner davantage les acteurs comme la Caisse d’allocations familiales et l’État, afin d’empêcher au maximum les locations abusives.
Les conseillers municipaux devraient aussi voter l’acquisition, pour 1,3 million d’euros, du bâtiment du centre culturel turc de Strasbourg, situé route des romains à Koenigshoffen. Le but est d’y installer la T’rêve, centre d’accueil de jour pour les sans-abris, ainsi que le tiers lieu de la Maison des projets, actuellement hébergé au 91 route des romains (ancien squat de l’hôtel de la rue), juste à côté du centre culturel turc.
La Ville souhaite aussi la création d’une mission d’information et d’évaluation sur la situation des clubs de foot amateur strasbourgeois, dont certains déplorent des subventions municipales trop faibles.
Samedi 22 juin, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées contre l’extrême-droite et ses dangers pour les minorités sexuelles sur la place Kléber à Strasbourg. Les membres de la communauté LGBT craignent des agressions plus fréquentes et la suppression de leurs droits.
« Même la météo est à nos côtés contre l’extrême-droite », sourit une manifestante, drapeau bleu et rose accroché sur les épaules, qui ferme son parapluie en arrivant près de la statue de la place Kléber. Malgré le temps menaçant et humide de ce samedi 22 juin, plus d’une centaine de personnes sont rassemblées contre l’extrême droite et ses dangers pour les minorités sexuelles. Toutes et tous ont répondu à l’appel lancé par l’association SOS homophobie « pour afficher collectivement nos oppositions à l’arrivée possible de l’extrême droite au pouvoir à l’issue des prochaines élections législatives » affirme l’association dans un communiqué.
Parmi les manifestantes et les manifestants, de nombreux membres d’associations LGBTQIA+. Marie est cofondatrice et présidente de l’association queer Juin69 :
« On a toujours dû se mobiliser et se battre pour nos droits. L’histoire nous a montré qu’ils ne sont jamais acquis. Mais avec l’extrême-droite au pouvoir, c’est l’arrivée de la transphobie et de l’homophobie décomplexée. Si le RN passe, les agressions vont se multiplier. Ça fait peur de fou, il faut absolument faire barrage. »
Le soir de la victoire de la liste menée par Jordan Bardella aux élections européennes, plusieurs militants du GUD (groupe union défense, organisation étudiante d’extrême-droite) ont insulté de « sale pédé » et agressé à Paris une personne qu’ils ont assimilé à un membre de la communauté LGBT+, comme l’a révélé Streetpress dans un article. L’un d’eux aurait déclaré aux policiers avoir hâte d’être après les élections législatives pour « casser du PD autant qu’on veut ».
Le risque d’une « LGBTphobie institutionnalisée »
Des prises de paroles de différents collectifs de défense des droits de la communauté LGBTQIA+ s’enchaînent. Le mégaphone passe de main en main, ponctué par des applaudissements fournis. Dans la foule, Camille, militant dans plusieurs associations LGBT de Strasbourg, craint l’apparition d’une « LGBTphobie institutionnalisée » avec l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France :
« En Pologne, après l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en 2015, les membres de la communauté LGBTQIA+ ont été attaqué par l’État. Les zones anti-LGBT ont été mis en place, les discours de haines étaient partout, ils ont dû lutter contre la police pour revendiquer leurs droits. »
Un avis partagé par Tanguy Poiret, co-délégué de l’association SOS Homophobie Alsace, et organisateur du rassemblement du jour :
« Quand on voit le nombre de lois d’invisibilisation de la communauté LGBT dans plusieurs États des États-Unis comme en Floride ou au Texas, ou encore la perte des droits pour l’homoparentalité en Italie, tout ça, c’est le fruit de l’extrême droite. Il faut vraiment rappeler les faits comme ils sont. »
La crainte de l’invisibilisation des personnes trans
Le risque d’invisibilisation de la communauté trans avec la victoire de l’extrême droite, l’organisation solidarité trans (OST) l’a bien saisi. Charlie, membre de l’OST, ne cache pas son inquiétude, notamment concernant la loi sur l’interdiction des transitions de genre pour les mineurs, votée au Sénat fin mai :
« En cas de victoire du RN, et après ce que vient de dire Emmanuel Macron, la loi à toutes les chances d’être votée à l’Assemblée nationale. Il est en train de créer une panique morale sur le dos des personnes trans à des fins électorales, c’est lamentable. »
Le militant fait référence à l’échange du président de la République face à des citoyens le 18 juin, dans lequel il qualifie « d’ubuesque » la mesure sur « le changement de sexe en mairie » proposé par le Nouveau Front populaire.
Raphaëlle, également membre de l’OST, rejoint la conversation après sa prise de parole devant la foule :
« Aujourd’hui, nous avons peur. Nous avons peur de perdre nos droits de remboursements des soins pour assurer notre transition, voire même qu’ils soient tout simplement supprimés. Et puis, il y a tout le côté transition au niveau administratif aussi qui est menacé, et notamment le changement de prénom à l’état civil par exemple. »
« Le plus grand danger, ce sera dans l’espace public »
Juste derrière eux, deux adolescents commencent à prendre des vidéos et des photos de la manifestation. Eve, pancarte à la main, les interpelle et leur demande de les supprimer : « Pour moi, le plus grand danger avec l’extrême droite au pouvoir, ce sera dans l’espace public, à n’importe quel moment. Ce sera l’insécurité au quotidien pour les personnes LGBT. »
Alors qu’une légère pluie recommence à tomber sur la place Kléber, l’organisateur du rassemblement s’empare du mégaphone. Il conclu le rassemblement par un message d’encouragement à poursuivre la lutte contre l’extrême-droite : « Rendez-vous dimanche à 15 heures au même endroit pour une nouvelle manifestation. Défendez nos droits, défendez nos vies. Votez le 30 juin et le 7 juillet contre l’extrême-droite, pour notre avenir à tous et à toutes ».
Mercredi 19 juin, des militants du Nouveau Front populaire se sont mobilisés pour faire connaître l’union des gauches sur le marché de Schirmeck, dans la vallée de la Bruche. Mais les Schirmeckois semblent las des échéances politiques, et oscillent entre pudeur politique et abstentionnisme revendiqué.
Il est 10h sur la place du marché de Schirmeck. Dans la Grand’rue, les étals se succèdent, avec, sur leurs tablettes, de la tome des Vosges ou des habits pour l’été, des poulets rôtis ou des matelas. Sous un soleil paisible et une statue de la Vierge Marie surplombant le bourg, des militants du Nouveau Front populaire (NFP) se sont donné rendez-vous, mercredi 19 juin. Ils sortent d’un cabas de courses leurs tracts multicolores, tout juste sortis de l’imprimerie. « On devrait recevoir les dernières versions cet après-midi », déplore Frédéric.
Ils sont six à s’être mobilisés. « Quand on va voir les gens, on arrive avec le sourire. Si on réussit à dialoguer, c’est cool, sinon ce n’est pas grave, on dit au revoir et bonne journée. On se répartit en petits groupes mais on fait en sorte de se voir malgré tout, au cas où la tension monte », explique le militant. Habitant « juste au dessus » de Schirmeck, il se mobilise à chaque période électorale, pour la gauche et gère le groupe local de La France insoumise. « À chaque élection, on arrive en troisième ou quatrième position, il y a du travail », soupire-t-il.
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Veille sur des canaux Telegram d’extrême droite, patient travail de recherche et de mise en confiance de sources… Guillaume Krempp suit de près l’actualité des droites radicales à Strasbourg et en Alsace. Son travail dérange : en 2023, il a été menacé par les hooligans de Strasbourg Offender lors d’un rassemblement organisé par l’Action française.
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Vendredi 21 juin, 18 associations strasbourgeoises ont lancé leur collectif de défense de la démocratie à Strasbourg. L’objectif : faire bloc contre l’extrême droite et ses idées.
Dans la salle de réunion du club de la presse de Strasbourg, vendredi 21 juin, Pierre Greib, co-président de La Cimade dans le Grand Est, présente un collectif de 18 associations qui se reforme régulièrement. « En 1996, nous faisions déjà partie du mouvement appelé Justice et Libertés, justement contre Jean-Marie Le Pen, dont le Rassemblement national est l’héritier », appuie-t-il. En 2022, le collectif s’est recréé dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle, lorsqu’Emmanuel Macron était pour la seconde fois consécutive opposé à Marine Le Pen.
Informer sur un programme politique dangereux
Pierre Greib liste ensuite 11 menaces liées aux idéologies d’extrême-droite : droits des étrangers bafoués, atteintes à la liberté pédagogique, refus de lutter contre le dérèglement climatique, entraves à la liberté de la presse, recul des droits des femmes… « L’arrivée de l’extrême droite au gouvernement ne s’inscrit pas dans le schéma classique de l’alternance, c’est un danger », conclut-il.
Une des premières actions du collectif consiste à contextualiser ces onze affirmations. « Pendant onze jours, nous nous employons à donner les informations autour des idées d’extrême droite pour montrer que le RN ment, qu’il est hostile aux libertés publiques en prenant pour exemple les conséquences concrètes de ses votes et de ses idées, en France et à l’international », précise Ingrid Boury, présidente de la Ligue des droits de l’Homme à Strasbourg (lire son témoignage ici).
Les actions à venir du collectif seront annoncées sur les réseaux sociaux des associations membres du collectif.
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Suite à un article paru samedi 1er juin, reprenant des éléments d’une enquête du journal Le Point mettant en cause le professeur Philippe Bachellier des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, ce dernier a adressé ce texte à la rédaction, dans l’exercice de son droit de réponse. À la suite de cette publication, le journaliste du Point, Olivier Hertel, a fait de même.
Je fais suite à la publication en date du 1er juin 2024 sur votre site, d’un article intitulé « Les dangereuses expérimentations d’un chirurgien de Strasbourg sur des malades du cancer » avec comme sous-titre « Le journal Le Point révèle des dizaines d’opérations inutiles et dangereuses sur des patients atteints de cancer à l’hôpital de Hautepierre. En cause : le désir de repousser les limites d’un chirurgien de renom, le professeur Philippe Bachellier » rédigé par le journaliste Guillaume Krempp, dans lequel je suis personnellement mis en cause.
La lecture de cet article, qui se contente de relayer les informations erronées contenues dans un article publié en date du 28 mai 2024 sur le site du journal Le Point, rédigé par le journaliste Olivier Hertel, m’a stupéfait.
En effet, cet article relaye, sans les vérifier, une série d’informations erronées qui portent gravement atteinte à ma réputation. Plus précisément, ledit article fait apparaître, sur la base d’informations anonymes adressées au Journal Le Point, que j’aurais pratiqué des opérations inutiles, en traitant mes malades comme des cobayes, altérant leur fin de vie. Je conteste avec force ces allégations qui ne sont que le relais d’une rage que trois anciens confrères entretiennent à mon égard.
D’une part, je relève que lesdits informateurs n’ont pas hésité à transmettre au journaliste du Point des dossiers médicaux de patients prétendument anonymisés ainsi que des comptes- rendus opératoires tronqués, diffusant ainsi des informations protégées par le secret médical. Je vais saisir le procureur de la République d’une plainte à ce sujet.
D’autre part, s’agissant du fond de l’article, j’entends préciser que les opérations pratiquées au sein de mon service sont toutes validées lors de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) hebdomadaires entre confrères de différentes disciplines (oncologues…) au cours de laquelle les dossiers de chaque patient sont examinés et discutés de façon collégiale. Il est donc particulièrement inexact d’indiquer que j’aurais franchi des limites et serais « sorti du cadre » en m’affranchissant des avis de mes confrères. La décision d’opérer chaque malade est une décision qui est prise collégialement, lors de ces RCP, ce que votre journaliste aurait pu aisément se faire confirmer s’il n’avait pas réalisé une enquête à charge. Lorsque le journaliste Olivier Hertel (Journal Le Point) m’a rencontré en s’imposant à ma consultation du 6 mai 2024 (entre deux patients), je lui ai néanmoins proposé de passer une à deux semaines dans mon service et de vivre au côté de nos équipes dans chaque secteur de notre activité (clinique, enseignement, recherche et partie administrative).
Monsieur Hertel aurait ainsi pu appréhender toute la difficulté, la gravité et les subtilités de notre métier, et également toutes nos satisfactions du devoir accompli, lorsqu’un malade, souffrant d’une maladie grave cancéreuse, pouvait finalement bénéficier d’un traitement adapté, parfois chirurgical, dans le but de prolonger sa vie. Contrairement à ce qui est écrit, le seul objectif qui guide mes choix thérapeutiques est celui de prolonger la vie de mes patients tout en leur conservant une qualité de vie acceptable.
Or, le journaliste du Point a refusé catégoriquement ma proposition d’immersion dans mon service, préférant relayer des accusations anonymes qui lui ont été transmises. Pour des maladies graves comme le cancer du pancréas ou le cancer des voies biliaires, les stratégies thérapeutiques sont évidemment multiples, pleines de subtilités et doivent être adaptées à chaque malade.
Les divergences d’opinion, les choix thérapeutiques et les conflits entre médecins relèvent de discussions d’experts, et il n’est pas acceptable que certains confrères se servent des dossiers médicaux de certains malades pour régler leurs comptes par voie de presse, au mépris des règles déontologiques les plus élémentaires.
Enfin, s’agissant de mon activité en secteur privé (autorisée depuis la réforme Debré de 1958), je n’ai ni à en justifier, ni à en rougir. Cela fait 35 ans que je me dévoue corps et âme à ma profession et mets toute mon énergie au service de mes patients, sans compter mes heures ou mes jours de travail. La jalousie de certains confrères n’a décidément pas de limite. À toutes fins, je préciserai que les chiffres énoncés dans votre article ne correspondent pas du tout à la réalité de mon salaire net, déduction faite de l’ensemble des charges et cotisations que je supporte.
Un tel article, outre le fait de porter atteinte à ma propre réputation, jette également le discrédit sur toute la profession médicale. Manifestement, vous n’avez pas souhaité vérifier l’exactitude de l’information diffusée publiquement par le Journal Le Point, et ce, au mépris de la déontologie journalistique.
Pr Philippe Bachellier, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier Chirurgien des Hôpitaux de Strasbourg
Des associations de locataires en colère face aux promesses de candidats et candidates manquant d’expertise. Symptomatique des élections législatives organisées en catastrophe, une réunion publique d’associations de locataires a viré au dialogue de sourds.
En début de soirée, mercredi 19 juin, la Confédération Syndicale des Familles (CSF) tenait une réunion publique sur la crise du logement à la maison des associations. Invités : une série des principaux candidats aux élections législatives anticipées à Strasbourg, l’occasion -rare- d’un dialogue entre des élus et la société civile.
De gauche à droite, derrière plusieurs tables alignées : les candidats et candidates de la première circonscription du Bas-Rhin Sandra Regol du Nouveau Front populaire (NFP), Etienne Loos du parti Renaissance et Irène Weiss pour Les Républicains (LR). Emmanuel Fernandes (NFP) et Rebecca Breitmann, attablés avec eux, sont dans la course pour la députation de la deuxième circonscription.
Le logement, une crise profonde
En introduction, le président de la CSF, Dominique Leblanc, pose le décor d’un secteur du logement en crise :
« Face à un nombre record de demandes de logement à loyer modéré (2,6 millions en France, 30 000 dans l’Eurométropole), comment expliquer l’effondrement de la production ? Il y avait 295 000 mises en chantier au niveau national en 2023 contre 435 000 en 2017. Nous dénonçons régulièrement un effort public pour le logement qui n’a jamais été aussi bas depuis dix ans : de 2,2% du PIB en 2010 il est passé à 1,5% du PIB en 2021. Pour le logement, les associations attendent l’application d’une volonté politique portée par un exécutif doté de véritables moyens financiers et réglementaires qui résoudra enfin cette crise pluridécennale. »
Daniel Bonnot, président de la CLCV 67, complète ce sombre tableau en décrivant « ces familles, toujours plus nombreuses, qui viennent vers nous et n’arrivent plus à payer leur loyer et leurs provisions mensuelles pour charges ».
Position difficile pour le candidat Renaissance
Les propositions de campagne commencent à gauche avec Sandra Regol. La députée sortante (Les Écologistes) affirme qu’il faut « revenir sur les cinq euros d’APL supprimés par Emmanuel Macron puis les augmenter de 10% ». La candidate du Nouveau Front populaire évoque l’instauration d’un blocage des prix de l’énergie et un objectif de rénovation de 200 000 logements par an.
Face au constat négatif dressé dès le début du débat, Etienne Loos (Ren.) encaisse les critiques sur le bilan d’Emmanuel Macron en matière de logement. Le candidat de retour de Paris à Strasbourg patine dès sa première prise de parole : « On ne peut pas dire que rien n’a été fait. Il y a des contraintes budgétaires à respecter. On ne fait pas tout et n’importe quoi comme le prétend la nouvelle Nupes. » Le candidat Renaissance, communicant de formation, peut se reposer sur le Premier ministre Gabriel Attal pour avancer ses propositions : une exonération de frais de notaire pour l’achat d’un logement de moins de 250 000 euros et la rénovation de 300 000 logements d’ici 2027.
Les associations veulent du concret
Pour La France insoumise, Emmanuel Fernandes revient sur les choix politiques de la macronie. Il dénonce la suppression de l’Impôt sur la Fortune (ISF) et la baisse des aides au logement. Très vite, le candidat NFP est interrompu par Colin Riegger, secrétaire général de la CSF du Bas-Rhin. À plusieurs reprises, pour plusieurs candidats, l’animateur des débats demande des mesures concrètes. Le député sortant s’exécute, répète les mesures annoncées par sa camarade Sandra Regol et ajoute une sortie du marché européen de l’énergie pour faire baisser les prix.
À droite, Irène Weiss se montre concernée par la baisse du pouvoir d’achat en lien avec la hausse des prix du logement. Elle décrit la rénovation énergétique comme un « enjeu très important » et propose un « crédit d’impôt pour récompenser les propriétaires qui font des travaux ». Rebecca Breitman (Modem) insiste sur l’investissement dans le nucléaire pour réduire le prix de l’électricité. La conseillère municipale d’opposition répète aussi la nécessité d’accroître les pouvoirs des maires dans le domaine du logement.
« Faudrait un jour que vous échangiez votre appartement avec un logement indigne… »
Brigitte Breuil, de la CNL 67, aux candidats et candidates strasbourgeoises aux élections législatives 2024
Fait rare pour un débat politique, le micro reste parfois en suspens entre les concurrents. Au fil de la soirée, la parole passe plus difficilement d’un candidat à l’autre. L’échange est symptomatique d’une campagne organisée en catastrophe après une annonce de dissolution qui a pris tout le monde de court. Les représentants des différents partis ont tout juste été nommés. Les programmes viennent à peine d’être finalisés. La stratégie de campagne n’est pas encore rodée.
Le débat reflète aussi la colère des personnes engagées sur le sujet du logement, ou de celles qui vivent cette crise. Peu après le début de la réunion, deux hommes sortent de la salle en dénonçant le fait de ne pas pouvoir s’exprimer. Puis ce sont d’autres représentants d’associations de locataires qui interpellent les hommes et femmes politiques. La présidente de la section bas-rhinoise de la Confédération nationale du logement (CNL), Brigitte Breuil, se lance dans une diatribe sur l’indifférence du monde politique face à la crise du logement et à la problématique de l’habitat indigne : « Faudrait un jour que vous échangiez votre appartement avec un logement indigne… »
Parmi les dernières interventions, celle d’Abdelaziz Choukri, représentant des locataires au sein du conseil d’administration du bailleur social Ophéa. Comme d’autres personnes engagées sur cette thématique, il n’attendait pas des candidats et candidates d’être des spécialistes. Cette réunion publique était avant tout l’occasion de rappeler le ou la future députée à l’ordre : « Soyez plus affûtés sur ces sujets. Ils font la vie quotidienne des gens. Affinez vos stratégies et vos éléments de langage. Car l’enjeu est énorme et l’attente de la population aussi. »
Le collectif Nous vivrons appelle à un rassemblement pour dénoncer l’antisémitisme en France, dimanche 23 juin à Strasbourg. La manifestation est organisée en réaction au viol d’une enfant juive de 12 ans, samedi 15 juin en région parisienne.
La branche strasbourgeoise du collectif de lutte contre l’antisémitisme Nous vivrons organise, dimanche 23 juin à 19h, un rassemblement place de la République à Strasbourg. La manifestation fait suite au viol d’une enfant juive de 12 ans à Courbevoie, en région parisienne, samedi 15 juin.
Pour cette première manifestation organisée à Strasbourg par le collectif national Nous Vivrons, trois allocutions sont prévues. Pour Alexandre Lévy, représentant du collectif à Strasbourg, cet événement est l’occasion d’un « rassemblement républicain » :
« Face à l’augmentation des actes antisémites en France, il faut voir l’émergence d’un véritable front républicain contre l’antisémitisme. C’est pour cela que le collectif Nous vivrons a vu le jour après le 7 octobre, afin de susciter un sursaut dans la société française. L’antisémitisme est l’affaire de tous, pas uniquement de la communauté juive. »
Dans un communiqué, le collectif dénonce « un climat hostile aux Juifs » en France, « alimenté par des déclarations politiques irresponsables, visant à souffler sur les braises et à attiser la haine des Juifs depuis plusieurs mois ». La manifestation strasbourgeoise s’inscrit dans la continuité du rassemblement du mercredi 19 juin devant l’Hôtel de ville de Paris, déjà initié par le collectif Nous Vivrons.
La Foire Saint-Jean 2024 n’aura pas lieu. Faute d’accord trouvé entre les forains et la Ville de Strasbourg sur un emplacement convenant aux deux parties, les professionnels ont décidé de ne pas déployer leurs stands.
Les forains sont arrivés lentement à Strasbourg, lundi 17 juin, sous la forme d’une opération escargot pour protester contre le terrain que la Ville de Strasbourg leur avait attribué pour l’édition 2024 de la Foire Saint-Jean. Un accord de principe avait été trouvé au Jardin des Deux-Rives, mais l’emplacement a finalement été jugé trop petit. Les forains ont décidé d’annuler l’ensemble de l’évènement pour 2024.
Dans un long post sur Facebook publié le 18 juin, la Foire de Strasbourg explique être « désolée pour la centaine de familles de forains qui se retrouvent sans activité ni revenus pendant un mois, alors même que certains avaient déjà perdus 5 semaines d’activité à la Foire du Trône à cause des Jeux olympiques ».
Comme les DNA l’ont détaillé, cette annulation intervient après des échanges houleux entre les représentants des forains et la Ville de Strasbourg, pendant toute la période de préparation de la foire. Avec moins de place sur le terrain qui a été désigné aux Deux Rives par rapport à celui du Wacken, devenu inutilisable en raison des constructions, certains forains pourtant habitués de ce rendez-vous n’auraient pas pu s’y installer.
La Ville « prend acte »
Dans un communiqué, la Ville de Strasbourg déplore, jeudi 20 juin, la décision « unilatérale » des professionnels de la foire d’avoir annulé l’évènement :
« La Foire Saint-Jean ne pouvait se tenir que dans un format adapté et plus réduit, comme cela avait été clairement annoncé. Pourtant, le dialogue a perduré entre la Ville de Strasbourg et les représentants des forains. Tous les moyens ont ainsi été mobilisés pour que le site du Port du Rhin puisse être aménagé dans les temps. »
Pour les prochaines éditions de la Foire Saint-Jean, la Ville promet une concertation et annonce qu’une solution pérenne pourrait être la future Plaine Festive, dans la zone de la Plaine des Bouchers à la Meinau. Mais dès 2025, rien n’est moins sûr.