Sur le parvis du tribunal judiciaire, vendredi 5 juillet, une trentaine d’avocates et avocats se sont rassemblés à l’appel du Syndicat des avocats de France, en soutien à leurs collègues visés par une liste diffusée par un site d’extrême droite.
« Nous sommes là pour soutenir nos confrères et consœurs visés par la liste », esquisse Me Gabriella Carraud, co-présidente du Syndicat des avocats de France (SAF) à Strasbourg. Mercredi 3 juillet, le site d’extrême droite « Réseau Libre » a publié une liste « très partielle » de 98 avocats « à éliminer ». Le barreau de Strasbourg a déposé plainte.
Le rassemblement sur le parvis du tribunal judiciaire a été organisé dans l’urgence, à l’image du sentiment qui semble animer le co-président du SAF, Me Vincent Thalinger :
« Il faut faire savoir à l’extrême droite que nous ne céderons pas, nous allons continuer à signer des tribunes en masse. »
Selon Gabriella Carraud, les avocats sur la liste sont les signataires d’une tribune parue dans Marianne. Dans le texte, ces derniers se placent en « brigade du droit contre le Rassemblement national ».
« Notre profession est inquiète, nous pouvons être les cibles de violences dans l’exercice de nos fonctions, selon les personnes que l’on défend. On constate que l’idéologie d’extrême droite est une menace à l’État de droit et à la démocratie. »
Me Gabriella Carraud
Elle prend pour exemple ses consœurs nancéennes, agressées ou menacées alors qu’elles sont en charge de la défense de l’AS Nancy-Lorraine. « Il est hors de question que nous puissions être attaqués ou menacés selon nos clients, nous sommes inquiets pour nos conditions d’exercice », souligne-t-elle.
L’avocate précise que pour exercer, elle, ses confrères et ses consœurs ont dû prêter serment, celui d’exercer avec dignité, probité, conscience, indépendance et humanité. « Ce sont ces valeurs, qui nous obligent, qui sont menacées », assène-t-elle.
Portée par les militants de gauche du nord de l’Alsace, la manifestation contre le Rassemblement national et la xénophobie a réuni environ 130 personnes à Wissembourg. Grande absente du rassemblement : la députée sortante et candidate du parti macroniste Stéphanie Kochert. « Vous voulez un drapeau Nupes ou LFI ? J’ai les deux ! »« Nupes plutôt ! » Sur la place centrale de Wissembourg, Dorian Faucon rassemble des fanions avant de les distribuer autour de lui. Le rouge communiste vole dans la brise aux côtés du vert écologiste et de la rose socialiste. Mais aucune trace des bleus d’Ensemble ou des Républicains. « On les a invités pourtant », sourit le militant LFI, goguenard.
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Veille sur des canaux Telegram d’extrême droite, patient travail de recherche et de mise en confiance de sources… Guillaume Krempp suit de près l’actualité des droites radicales à Strasbourg et en Alsace. Son travail dérange : en 2023, il a été menacé par les hooligans de Strasbourg Offender lors d’un rassemblement organisé par l’Action française.
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À Illkirch-Graffenstaden, les électeurs ont placé la candidate du Rassemblement national en tête au soir du premier tour des élections législatives. Virginie Joron n’a même pas eu à vraiment faire campagne. « Virginie Joron est là, avec son suppléant et un groupe de militants ! » s’exclame Mireille Cassonne. La suppléante d’Emmanuel Fernandes, candidat Nouveau Front populaire aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Bas-Rhin, accourt vers deux jeunes hommes qui distribuent eux des tracts pour Rebecca Breitman, la candidate de l’ex-majorit . . .
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Samedi 6 juillet, le collectif Palestine 67 et plusieurs militants kanaks organisent une manifestation pour dénoncer « la colonisation en Palestine et en Kanaky », le nom donné à la Nouvelle Calédonie par les indépendantistes.
« On ne parle plus de ce qui se passe aujourd’hui dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, le sujet a été éclipsé par la campagne des élections législatives » soupire Hervé Gourvitch, porte-parole du collectif Palestine 67. Tandis que le conflit entre Israël et le Hamas s’élargit au Liban contre le Hezbollah, un mouvement islamiste qui intervient en soutien au Hamas, l’État israélien poursuit sa politique de colonisation en Cisjordanie occupée.
Mercredi 3 juillet, l’Autorité israélienne en charge des affaires foncières dans les Territoires palestiniens a annoncé que 1 270 hectares de terre sont devenues « propriété du gouvernement » israélien. C’est la plus grande saisie de terre par Israël depuis les accords d’Oslo de 1993, un traité qui visait à résoudre le conflit israélo-palestinien.
Convergence des luttes entre Palestine et Kanaky
Pour la première fois, le Collectif Palestine 67 étend ses revendications au-delà de la cause palestinienne. Les associations de soutien à la Palestine ont coorganisé avec plusieurs militants kanaks indépendantistes une mobilisation contre la colonisation en général. La manifestation, dont le mot d’ordre est « résistance dans toutes les colonies », partira de la place Kléber à Strasbourg samedi 6 juillet à partir de 14h.
Isabelle Atrua, kanak résidant à Strasbourg, a participé à la réunion de ces mouvements : « Je suis contente que nos mouvements se rejoignent. La lutte est commune contre la colonisation et nous serons beaucoup plus nombreux à porter nos revendications. »
Les collectifs indépendantistes appellent à la libération des prisonniers kanaks, dont Christian Tein le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), organisation indépendantise de Nouvelle Calédonie, est emprisonné à Lutterbach. « Des kanaks de toute l’Alsace et même de Suisse seront présents pour manifester samedi » assure Gabriel Cardoen, soutien du collectif Solidarité pour Kanaky, basé à Mulhouse.
Jeudi 4 juillet, une opératrice régulatrice du Samu a été jugée pour non-assistance à personne en danger, après avoir décidé de ne pas donner suite à l’appel de Naomi Musenga, le 29 décembre 2017. Elle a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis.
Naomi Musenga avait 22 ans, lorsqu’à 11h22, le 29 décembre 2017, elle a appelé au secours. D’abord la police, qui l’a transféré aux pompiers, qui l’ont renvoyée vers le Samu. Au bout du fil, la voix affaiblie de la jeune femme, mère d’une petite fille de 18 mois, rencontre celle de Corine, forte et semblant moqueuse. L’assistante régulatrice médicale (ARM) lui conseille sans ménagement d’appeler SOS Médecins, estime que de toutes façons, elle mourra un jour, la menace de raccrocher si elle ne précise pas ses symptômes.
Puis c’est la belle-soeur de Naomi qui compose le 15, à 12h32 le même jour. Elle parle à son tour à Corine, lui décrit une jeune femme blafarde, incapable de se lever, qui saigne, qui est couverte d’excréments et qui a besoin d’aide. L’ARM ne prend ni son nom, ni son numéro, ni son adresse. Ses mots sont plus doux mais son conseil reste le même : appeler SOS Médecins. Quelques heures plus tard, après que SOS Médecins ait dépêché une équipe chez elle et qu’elle soit effectivement transférée à l’hôpital à 13h58, Naomi décède, à 17h30.
Un retard de prise en charge qui n’a pas causé le décès
Ces enregistrements téléphoniques, la presse s’en est faite l’écho en mai 2018. Ils ont aussi résonné dans la salle du tribunal correctionnel, jeudi 4 juillet 2024, lors de l’audience où la justice a dû déterminer si Corine était, ou non, coupable de non-assistance à personne en danger.
Au premier rang, la famille de Naomi se tient serrée. La veille, la mère Bablyne Musenga a dit n’attendre de l’audience que des mots de pardon et de voir enfin le visage de celle dont ils ont tant parlé mais jamais encore vue. La sœur Louange Musenga a admis avoir hâte de passer à autre chose, que le nom de sa sœur ne soit pas juste celui d’une affaire. Le frère Gloire Musenga veut lui aussi que justice soit faite. Leur conseil Me Jean-Christophe Coubris le précise, il ne s’agit pas de juger l’opératrice du Samu pour le décès de leur sœur et fille. Le chef d’accusation d’homicide involontaire a effectivement fait l’objet d’un non lieu. Plutôt, il s’agit de savoir si Corine a bien fait son travail.
Car les expertises médicales confirment que ce ce retard de prise en charge n’a pas causé le décès de la mère de famille, comme le précise Me Coubris :
« Nous avons dû demander plusieurs expertises médicales, donc le temps de l’enquête a été long. La prise excessive de paracétamol a été invoquée comme cause du décès, doublée d’un soupçon insupportable que Naomi aurait volontairement mis fin à ses jours. Cette hypothèse a été écartée et on sait désormais que le décès de Naomi n’aurait pas pu être évité avec une prise en charge plus rapide, qu’elle est morte d’un choc abdominal. »
Dans la salle d’audience, au côté de la famille sur le banc de bois clair, il y a Corine. L’ARM est masquée et voilée d’un foulard bleu afin de se protéger de la dizaine de caméras qui scrutent son visage bien malgré elle. Mise en examen en 2023, elle a été la première a s’exprimer pour d’emblée, s’excuser :
« Mes paroles sont inqualifiables. À l’origine je suis dans ce domaine pour sauver les gens, lorsque j’entends cet appel, je ne me reconnais pas. »
Aucune compétence médicale
Pendant toute la matinée, l’ancienne ambulancière désormais au chômage expliquera ses conditions de travail et les blâmera pour justifier son choix de ne pas transférer l’appel à un médecin. Dans cette affaire, l’enquête de la police judiciaire a été doublée d’une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, dont fait partie le Samu du Bas-Rhin.
Les éléments montrent une employée dépourvue de formation, reclassée à la régulation suite à un accident du travail, depuis huit ans au moment des faits. En principe, son rôle de régulatrice consiste à évaluer la situation des personnes qui l’appellent et de transférer l’appel au médecin régulateur. Car Corine n’a aucune compétence médicale, son poste ne l’exigeait pas (il l’exige depuis 2019). Mais pour Naomi, elle n’a pas posé plus de questions, simplement demandé de décrire les symptômes et invité ses interlocutrices à faire appel à SOS Médecins.
« Le Samu 67 reçoit 1 200 appels en 24h et constitue 600 dossiers, pour trois ARM qui travaillent 12 heures d’affilée avec 30 minutes de pause », plaide son avocat, Me Thomas Callen. « On répond au téléphone et on voit les appels qui continuent à arriver, plus on attend plus les couleurs sont vives sur l’écran, on se dit que dans le lot il y a peut être un arrêt cardiaque, donc on va vite, trop vite », précise Corine, qui répètera qu’elle n’était, à l’époque déjà, plus capable de faire efficacement son travail et envisageait une reconversion :
« Je me sentais agressée à chaque appel qui entrait, j’avais dit à ma hiérarchie que je n’étais plus capable d’empathie mais je n’avais aucune autre compétence pour me réorienter. Une collègue avait l’habitude de dire que dans notre travail, parfois, on faisait de l’abattage. »
Tant la présidente du tribunal Isabelle Karolak que la substitut du procureur Agnès Robine réitèrent leurs questions, tentent de savoir pourquoi Corine, même si elle était surmenée, a si peu cherché à évaluer l’état de santé de Naomi. « Quand vous raccrochez au premier appel, vous savez juste qu’elle a mal au ventre, ça pourrait être une femme qui vient d’être poignardée par son conjoint, vous ne le sauriez pas, tant vous avez peu posé de questions », tranche la présidente.
« Je ne suis pas la seule en cause »
« Je ne peux pas vous répondre, je ne sais pas pourquoi », soupire l’opératrice. Sa réponse naïve et honnête agace, sur les bancs de la salle d’audience et parmi les avocats des parties civiles. « La régulatrice des pompiers, en me transférant l’appel, m’a dit qu’il faudrait faire appeler un médecin, je me suis fiée à son expertise », tente-t-elle :
« Je ne me sens pas responsable car je ne suis pas la seule en cause. Bien sûr que je reconnais les faits, mais ils ne sont pas arrivés sans contexte. Je ne peux pas être tenue responsable du manque d’assistants régulateurs médicaux du Samu, ça non. »
« Depuis le début vous avez considéré que cet appel était abusif », estime la juge. La régulatrice évoque la saison des épidémies de gastro, une surcharge de travail et le jeune âge de Naomi, le tout dans un contexte de surmenage l’ayant menée à ne pas avoir de doute : il n’y avait pas d’urgence. Les bandes sonores des appels enregistrent pourtant bien Naomi appeler à l’aide, dire qu’elle est incapable d’appeler SOS Médecins, qu’elle va mourir. « Mais des gens qui disent qu’ils vont mourir, ce n’est pas exceptionnel dans le cadre du métier de ma cliente », assène Me Callen.
À la barre, l’ancien directeur du Samu, Hervé Delplanque, dit sa colère, sa déstabilisation, ses questionnements après « l’affaire Naomi Musenga ». C’est lui qui a trouvé le second appel et qui l’a transmis à la famille, « je les ai tous réécoutés pour les donner à la famille », précise-t-il. Puis il a démissionné en décembre 2018, un an après le décès, assumant sa part de responsabilité dans l’absence d’humanité avec laquelle a été traitée Naomi Musenga.
Après avoir détaillé les protocoles du Samu 67 de l’époque, par ailleurs épinglé pour ses mauvaises pratiques par l’enquête de l’IGAS, Hervé Delplanque précise que l’opératrice aurait dû, poser plus de questions. « Où avez-vous mal au ventre, depuis quand, comment, quel intensité »… énumère-t-il.
Des paroles comme des coups de massue
Puis c’est à la mère de Naomi de venir à la barre, Bablyne Musenga. Aide soignante, son mari est décédé avant que l’audience soit fixée. « Si on avait eu des excuses à l’époque, ça aurait déjà été une petite réparation », soupire-t-elle. La famille ne demandera aucune indemnisation de son préjudice, simplement un pardon et participer au fait que ce genre de situation ne se réitère plus jamais :
« Les paroles de madame Corine ont été comme des coups de massue, c’est ça qu’on a ressenti en 2018, comme si ces coups avaient tué ma fille. Je ne me permettrais jamais de faire la même chose, je ne permettrais jamais à mes collègues de parler de cette manière-là aux personnes dont on prend soin. Je veux que justice soit rendue, pour que ça n’arrive plus. Mais je vous pardonne, madame Corine. »
Pour les parties civiles, Me Coubris précise que sa seule volonté « est que la personne responsable de la souffrance soit condamnée ». Dans le même sens, le parquet revient sur les éléments constitutifs de l’infraction de non assistance à personne en danger :
« La régulatrice n’avait pas seulement le pouvoir, elle avait le devoir de porter assistance. Son inaction caractérise la volonté de ne pas porter secours, et ce à deux reprises, lors de deux appels. Ces faits ne relèvent pas d’une inattention, mais bien d’une inaction. »
Agnès Robine demandera contre Corine dix mois de prison avec sursis, précisant bien prendre en compte les conditions difficiles d’exercice du métier d’assistante régulatrice médicale. « Je ne doute pas que vous souffrez vous aussi de n’avoir pas été à la hauteur de jour-là », conclut la magistrate.
Peu de temps après s’être retiré pour délibérer, le tribunal a prononcé à l’encontre de Corine une peine de 12 mois de prison avec sursis. Selon les DNA et l’AFP, elle n’a pas interjeté appel et la sanction est donc définitive. En sortant de l’audience, Me Coubris précise : « C’est à ma connaissance la première opératrice du Samu a avoir été condamnée, une fois la décision définitive il sera sensé de faire condamner l’hôpital. » Il envisage en ce sens une nouvelle procédure.
Une intersyndicale organise un temps d’échanges avec les trois candidats aux élections législatives du Nouveau Front populaire vendredi 5 juillet à midi à l’Université de Strasbourg sur le thème « Comment convaincre face à l’extrême droite ? »
Les appels à faire barrage à l’extrême droite se succèdent : le monde de la culture, le monde associatif, l’Université de Strasbourg a même pris une rare position politique… Mais ces appels à ne pas faire sombrer le gouvernement dans l’autoritarisme illibéral ont-ils des effets sur ceux qui ont mis un bulletin Rassemblement national dans l’urne ou ne confortent-ils que celles et ceux qui connaissent déjà les dangers de l’extrême droite ?
Pour en parler, six syndicats (CFDT, CGT, Unsa, FSU, SUD-Solidaires et Force ouvrière) organisent une table-ronde avec les trois candidats du Nouveau Front populaire encore en lice pour le second tour en Alsace, Sandra Regol (Les écologistes), Emmanuel Fernandes (La France insoumise) et Thierry Sother (Parti socialiste) vendredi 5 juillet à midi, à l’Institut Lebel sur le campus de l’Esplanade à Strasbourg.
Les échanges débuteront d’abord par des prises de paroles des syndicats, qui indiqueront les problèmes que pose l’extrême droite lorsqu’elle obtient le pouvoir, puis des associations luttant pour les libertés individuelles feront de même.
Les voisins de Velicious, enseigne végétalienne de Strasbourg établie en 2015, ont réussi à obtenir la fermeture du restaurant au terme d’un marathon juridique. Dix emplois vont disparaitre.
« On est dégouté. » Cédric Mincato ne cache pas sa colère. Avec sa copine Elena Reckewell, il avait ouvert, à 26 ans, le premier restaurant végétalien de Strasbourg en 2015 : « Je ne comprends pas, on est des jeunes, on tente de faire quelque chose de bien, on y arrive, mais on nous met des bâtons dans les roues. »
Grâce à un financement participatif, 600 contributeurs avaient permis l’ouverture de l’enseigne qui emploie 10 personnes en 2024. Elle a développé une offre de plats et de pâtisseries végétaliennes qui a trouvé son public. 12 000 personnes suivent la page Facebook de Velicious. Mais suite à une décision de justice rendue début juillet, le restaurant est expulsé de ses locaux selon Cédric Mincato. Le restaurant était enfin sorti d’un plan de redressement le 25 mars 2024. « On a dû fermer dix mois pendant le covid, donc a eu des difficultés qu’on avait réussi à surmonter. Ces derniers temps, notre restaurant se portait bien, on faisait des bons chiffres. Nous avions des réserves de trésorerie et plusieurs plans de développement », ajoute l’entrepreneur.
Les locaux doivent être « occupés bourgeoisement »
Le syndicat de copropriété de l’immeuble sis au 43 rue Geiler dans le Quartier des XV a attaqué le bail du restaurant d’après un communiqué envoyé par l’équipe du restaurant ce 4 juillet :
« Bien que le bail était conforme à l’activité de restauration, le motif de l’expulsion repose sur une clause du règlement de copropriété stipulant que les locaux doivent être “occupés bourgeoisement par des personnes de bonne vie et mœurs” et destinés à un “usage mixte”. Le local, qui a abrité divers commerces tels que des cafés, boulangeries-pâtisseries, salons de thé et restaurants depuis plusieurs décennies, a vu la copropriété utiliser cette clause pour justifier l’expulsion de Vélicious. »
Contactée, Corinne, la voisine habitant juste au-dessus du restaurant, estime au contraire que le bail n’incluait pas d’activité de restauration et assume la démarche menée avec le syndicat de copropriété :
« L’argument juridique est effectivement difficile à comprendre, c’est cela que les juges ont utilisé pour trancher en notre faveur. Mais dès le matin à 9h j’ai des odeurs de soupe et de cuisine. Ce local n’est pas adapté parce qu’ils n’ont pas de système d’extraction des fumées. Pour installer ce type de dispositif, il aurait fallu construire un conduit d’évacuation avec un moteur qui aurait causé des nuisances sonores. À part ça, c’est vrai que je n’entends pas les bruits de fourchettes, mais celui de la musique d’ambiance parce que les baffles sont accrochées au plafond. »
« Nous fermons à 21h et ne sommes pas ouverts les dimanches. »
Cédric Mincato
Pour Cédric Mincato, son restaurant cause justement « très peu de nuisances » :
« Ce n’est pas une boite de nuit ! On met du jazz, vraiment pas fort, en musique d’ambiance. Il y avait déjà de l’activité et une terrasse avant notre arrivée. Vélicious est un restaurant et salon de thé vegan, il n’y a ni viande, ni poisson, ni friture. Nous fermons à 21h et ne sommes pas ouverts les dimanches. »
Une fête d’adieu
Le jeune trentenaire originaire de Mulhouse assure qu’il « a tenté de discuter avec [ses] voisins mais [qu’ils] refusaient de trouver des compromis ». Corinne confirme qu’il n’a jamais été question d’accepter le restaurant : « On leur a tout de suite dit de partir. Pour nous c’était inenvisageable, il n’y avait pas de solution pour qu’on n’ait pas de nuisances. C’est dommage que le propriétaire leur ait loué ce local à eux. »
« Ce n’était pas possible de partir gentiment sans rien dire. Comment on fait si on trouve un autre endroit et qu’il y a aussi un voisin pas content ? », rétorque Cédric Mincato.
C’est en 2016 que le syndicat de copropriété a attaqué le bail « devant le tribunal judiciaire ». Après huit ans de batailles juridiques, la cour d’appel de Colmar a définitivement cassé le contrat de location début juillet 2024, « sans aucun dommages et intérêts ».
« Dix personnes vont se retrouver au chômage », regrette Cédric Mincato. Vélicious Burger, situé à Grand’Rue « va rester ouvert, mais ça va être compliqué parce que les deux restaurants sont interdépendants ». Le kebab Végéman, troisième enseigne de l’entreprise, devrait rester ouvert.
Le Vélicious invite ses clients à une « fête d’adieu devant le restaurant le vendredi 19 juillet 2024 à partir de 18h ».
Après une forte mobilisation des électeurs pour le premier tour des élections législatives anticipées, il reste à départager les candidats dans les 15 circonscriptions d’Alsace dimanche 7 juillet.
Au programme du scrutin de dimanche 7 juillet en Alsace, quinze circonscriptions avec 11 duels et 4 triangulaires. Des candidats de l’ex-majorité présidentielle et du Rassemblement national sont présents presque partout, tandis que les candidats de gauche ne sont plus disponibles qu’à Strasbourg. Trois candidates du Nouveau Front populaire se sont retirées pour éviter l’élection d’un candidat du Rassemblement national.
1ère circonscription du Bas-Rhin
Dans la première circonscription du Bas-Rhin, qui comprend le centre et l’ouest de Strasbourg, la candidate du Nouveau Front populaire, Sandra Regol, bénéficie d’une confortable avance. Députée sortante, elle a reçu deux fois plus de voix que son concurrent Étienne Loos, dépêché depuis Paris par Renaissance pour une sorte de tour de chauffe des élections municipales. Battue, Irène Weiss (Les Républicains) a appelé les électeurs de droite à voter pour lui.
C’est la seule circonscription d’Alsace qui ne présentera pas de candidat du Rassemblement national (RN) au second tour, Hombeline Du Parc n’ayant pas atteint le seuil de 12,5% des électeurs inscrits.
2e circonscription du Bas-Rhin
Le député sortant insoumis, Emmanuel Fernandes, a recueilli les fruits d’une mandature active et marquée par une forte présence sur le terrain, dans les manifestations et auprès de salariés en lutte, comme les employés de Clestra par exemple. Au soir du premier tour, il disposait de plus de dix mille voix d’avance sur Rebecca Breitman, la candidate de l’ex-majorité présidentielle. Elle aura donc fort à faire pour espérer battre le Nouveau Front populaire dans cette circonscription du sud de Strasbourg. D’autant que la candidate du RN, Virginie Joron, récemment réélue députée européenne, est aussi qualifiée pour le second tour.
3e circonscription du Bas-Rhin
La situation est encore largement ouverte pour l’avenir de la circonscription qui englobe les quartiers nord de Strasbourg, Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Le candidat du Nouveau Front populaire, Thierry Sother, installé par le Parti socialiste à la suite d’une bataille entre courants internes du Parti socialiste, a réalisé une belle percée dans cette circonscription réputée à droite. Arrivé deuxième, le député sortant Bruno Studer (Ren.) va devoir trouver 4 000 voix en puisant parmi les électeurs de droite qui n’ont pas basculé à l’extrême droite. Car Stéphanie Dô se maintient pour le Rassemblement national.
4e circonscription du Bas-Rhin
À l’ouest de l’Eurométropole et dans le Kochersberg, les électeurs ont mis Françoise Buffet, la députée sortante Renaissance, en ballotage défavorable face à Delphine Daubenberger, la candidate du RN. Un peu plus de 500 voix les séparaient au soir du premier tour. Mais le soutien de la droite et le désistement de la candidate du Nouveau Front populaire, Raphaële Krattinger, devraient permettre à Françoise Buffet d’être réélue.
5e circonscription du Bas-Rhin
Dans la circonscription de Sélestat, le député sortant Renaissance, Charles Sitzenstuhl paie cher le rejet des macronistes. Le candidat du Rassemblement national, Thomas Estève, également conseiller régional du Grand Est, l’a devancé de près de 5 000 voix. Charles Sitzenstuhl devrait cependant profiter d’une partie des 3 500 voix de droite et des 12 000 voix de gauche.
6e circonscription du Bas-Rhin
Dans la circonscription d’Obernai et Schirmeck, la jeune Louise Morel est aussi très loin derrière le candidat du RN : 7 000 voix séparent la candidate Renaissance de Vincent Coussedière. Mais Louise Morel a dû affronter au premier tour une concurrence à droite, Jean Biehler ayant obtenu tout de même près de 9 000 voix. Elle pourrait retrouver son siège si les quelque 10 000 personnes qui ont voté à gauche dimanche 30 juin retournent aux urnes avec comme objectif de battre le RN.
7e circonscription du Bas-Rhin
Duel à droite autour de Saverne. Patrick Hetzel, le député Les Républicains de la circonscription depuis 2012, doit composer avec la percée de Denis Kieffer, le candidat qui a multiplié par trois les voix du Rassemblement national dans la circonscription par rapport à 2022. Il devance le député historique de plus de 5 000 voix mais là encore, une forte mobilisation des électeurs de gauche et du centre pourrait faire barrage à l’extrême droite.
8e circonscription du Bas-Rhin
Dans cette circonscription, la députée sortante de l’ex-majorité présidentielle est très largement distancée. Discrète durant son mandat, Stéphanie Kochert n’a pas réussi à rattraper son déficit d’image en trois semaines… Résultat : le jeune Théo Bernhardt est presque déjà élu pour le Rassemblement national. L’addition des reports possibles, de droite et de gauche, même en cas de forte mobilisation, ne suffirait pas à éviter que le nord de l’Alsace envoie un député nationaliste, une première depuis 1986. Seuls un regain de la mobilisation des électeurs républicains, couplé à un renoncement des électeurs d’extrême droite, pourrait éviter l’élection de Théo Bernhardt.
9e circonscription du Bas-Rhin
Élu depuis 2017, Vincent Thiébaut (Horizons) est en difficulté face au candidat du Rassemblement national, Marc Wolff, lequel devance le candidat macroniste de 7 000 voix. Battu, le candidat du Nouveau Front populaire, Olivier Terrien a obtenu près de 9 700 voix au premier tour et il a appelé à voter Vincent Thiébaut.
1ère circonscription du Haut-Rhin
Ancienne ministre de la macronie, Brigitte Klinkert devrait être réélue dimanche 7 juin. Il ne lui manque qu’à peine 2 000 voix pour rattraper le candidat du Rassemblement national, Laurent Gnaedig. Elle devrait pouvoir compter sur une partie des voix qui se sont portées sur Yves Hemedinger au premier tour, même si ce sera à son corps défendant. En outre, la gauche a tout de même obtenu 8 700 voix, soit 17,8% des suffrages exprimés, une belle performance dans ce bastion de la droite.
2e circonscription du Haut-Rhin
Entre Guebwiller, Ribeauvillé et Sainte-Marie-aux-Mines, Nathalie Aubert est arrivée en tête au soir du premier tour pour le Rassemblement national. Mais elle ne devrait pas être en mesure de l’emporter dimanche 7 juillet face à Hubert Ott. Le député sortant du Modem dispose d’importantes réserves de voix à sa droite et à sa gauche.
3e circonscription du Haut-Rhin
La situation de Didier Lemaire, député sortant d’Horizons, est délicate. Distancé par le candidat du Rassemblement national, Christian Zimmermann, également conseiller régional, Didier Lemaire doit trouver plus de 7 000 voix à gauche et à droite, ce qui ne sera possible qu’en cas de forte mobilisation des électeurs républicains, qui vont devoir se rendre aux urnes avec comme seul objectif de battre l’extrême droite.
4e circonscription du Haut-Rhin
La candidate du Rassemblement national, Marion Wilhem, 33 ans, a devancé de plus de 8 000 voix le député sortant de droite, Raphaël Schellenberger, malgré ses nombreuses prises de position et son implication dans les dossiers locaux et régionaux. Une avance qui montre que dans cette circonscription au passé industriel, entre Thann et Cernay, le vote de rejet de la macronie a été massif. Sans une très importante mobilisation des électeurs de gauche en faveur du candidat de droite, la circonscription devrait envoyer un député d’extrême droite.
5e circonscription du Haut-Rhin
Ancien ministre, Olivier Becht (Agir) est arrivé en tête à Mulhouse et devrait retourner à l’Assemblée nationale comme député macroniste, d’autant que Nadia El Hajjaji, la candidate du Nouveau Front populaire, s’est désistée et a appelé à voter pour lui.
6e circonscription du Haut-Rhin
Dans la périphérie de Mulhouse en revanche, la situation est beaucoup plus compliquée pour le député macroniste sortant, Bruno Fuchs. Avec 5 000 voix à rattraper pour contrer Christelle Ritz, la candidate RN, il lui faudra convaincre les électeurs de gauche qui ont voté Florence Claudepierre, la candidate NFP, au premier tour. Cette dernière s’est désistée.
En Alsace, les candidats et candidates RN se sont qualifiés pour le second tour des élections législatives dans 14 circonscriptions sur 15. Passage en revue de leurs profils, entre novices et élus rompus, anciens profs, soignants, ou auteurs de propos racistes.
Jamais l’Alsace n’a eu plus de deux députés d’extrême droite. C’était entre 1986 et 1988. Le premier, dans le Haut-Rhin, s’appelait Gérard Freulet. Le second, dans le Bas-Rhin, s’appelait Robert Spieler. Il avait été condamné un an après la fin de son mandat pour incitation à la haine raciale. Le député FN avait fait campagne avec une affiche représentant une Alsacienne vêtue d’un tchador.
Trente ans plus tard, le Rassemblement national (RN) qualifie 14 candidats et candidates pour le second tour des élections législatives 2024. Parmi eux, 11 arrivent en première position. Avec 44,16% Théo Bernhardt a réalisé un score difficilement rattrapable dans la 8e circonscription du Bas-Rhin. Côté Haut-Rhin, Christian Zimmermann et Marion Wilhelm pourraient aussi remporter les élections dans les circonscriptions 3 et 4. Alors que le RN n’a jamais été si proche d’envoyer autant de députés alsaciens à l’Assemblée nationale, Rue89 Strasbourg a enquêté sur les profils de tous les candidats et candidates RN.
Plusieurs tendances se dégagent à la suite de nos investigations. Il y a tout d’abord des candidats et candidates novices en politique, comme Pierre Pinto, Delphine Daubenberger, Thomas Esteve ou Théo Bernhardt. D’autres sont relativement récents dans le monde politique, élus depuis près de trois ans au conseil régional comme Marion Wilhelm ou Nathalie Aubert.
Contre Patrice Geny, en poste de 1994 à juin 2024, la Cour a retenu comme circonstance aggravante « l’ancienneté et l’expérience du directeur, qui ne pouvait ignorer le niveau de délégation dont il bénéficiait en matière d’engagement des dépenses ».
Des dépenses excessives épinglées
Dans son communiqué, la Cour des comptes évoque une dépense de 400 000 euros pour l’organisation d’un marché de Noël exporté à New York en 2019, une autre de 170 000 euros pour le dispositif « Strasbourg mon amour » en novembre 2019 (alors qu’il pouvait seulement engager 30 000 euros) et des bons de commande d’une valeur de 40 000 euros pour la commémoration de la Grande Guerre, en novembre 2018.
En 2023, la Chambre régionale des comptes du Grand Est avait déjà adressé à l’Office du tourisme de Strasbourg onze rappels au droit et cinq recommandations concernant ses exercices entre 2016 et 2020. Elle estimait déjà que « le fonctionnement de ses instances [révélait] des défaillances ».
De plus, l’institution financière soulignait que les dépenses pour « Strasbourg mon amour » comme pour celle du marché de Noël organisé à New York étaient « affectés d’irrégularités » et que « leurs effets respectifs sur la fréquentation touristique [étaient] inexistants ».
Patrice Geny aurait quitté ses fonctions au sein de l’Office du tourisme dans le cadre d’une « réorganisation », à la fin du mois de juin. Contactée, l’Eurométropole de Strasbourg assure qu’elle « s’est engagée depuis plusieurs années à une refonte de la gouvernance et de l’organisation de cette structure pour permettre justement un meilleur contrôle de son fonctionnement et une gouvernance plus collégiale. »
44% des électeurs du nord de l’Alsace ont voté pour le candidat du Rassemblement National. Dans ce territoire industriel connaissant le plein emploi et une faible délinquance, les élus locaux restent dubitatifs sur le succès de l’extrême droite.
« C’est un des endroits les plus riches de la région, avec le moins de délinquance. Logiquement, ce territoire devrait être le plus heureux d’Alsace. » Questionné sur le succès du Rassemblement National (RN) dans le nord de l’Alsace, Samy Ahmed-Yayha, ancien candidat de la Nupes aux élections législatives de 2022, reste dans l’incompréhension. Il ne cache pas sa colère face au succès, encore plus grand, du parti de Marine Le Pen. Dans la circonscription la plus à l’est de France, Théo Bernhardt, le candidat du parti à la flamme a fait un véritable carton au premier tour des élections législatives de 2024.
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Les sections du Nouveau Front populaire de Wissembourg organisent une manifestation contre le Rassemblement national jeudi 4 juillet. Dans cette circonscription, le RN est arrivé très largement en tête au soir du premier tour des élections législatives anticipées.
Comment empêcher l’Alsace, particulièrement la 8e circonscription du Bas-Rhin, d’envoyer un député du Rassemblement national à l’Assemblée dimanche 7 juillet ? Ce sera très difficile puis que le candidat nationaliste dépêché dans cette circonscription traditionnellement à droite, Théo Bernhardt, a obtenu les suffrages de 26 313 électeurs dimanche 30 juin, soit 44,2% des suffrages exprimés.
Certes, la députée sortante, Stéphanie Kochert (Horizons, ex-majorité présidentielle), n’a guère brillé par sa présence et son engagement, que ce soit à l’Assemblée nationale ou dans la circonscription. Une réputation de députée fantôme qui explique en partie sa contre-performance.
Mais pour les rares militants de gauche de cette circonscription, qui peuvent se féliciter d’avoir tenu le score de 2022, pas question de laisser le terrain à l’extrême droite. Ils appellent dans un communiqué à un rassemblement, jeudi 4 juillet à 17h30 à Wissembourg, afin de reporter un maximum de voix vers la députée sortante. « À toutes celles et tous ceux qui tiennent au service public protecteur : montrons qu’il existe des voix qui appellent à la paix et à l’égalité », conclut le communiqué signé de Myriam Zekagh, qui était candidate du Nouveau Front populaire pour la circonscription.
Le candidat Les Républicains, Victor Vogt, a également appelé à voter contre le Rassemblement national. Il faudra bien ça : un rapide calcul montre que même en cas d’un report total des voix, le candidat d’extrême droite serait en mesure de l’emporter, à condition que tous ses électeurs reviennent au second tour.
Dans les circonscriptions rurales du Bas-Rhin, le Nouveau Front populaire n’aura pas réussi à exister face au RN. La durée expéditive de la campagne, l’ancrage électoral à droite et l’isolement militant expliquent ces défaites de la gauche. « La campagne était vraiment trop courte. » Même s’il s’y attendait, la défaite reste amer pour l’insoumis Jean-David Henninger. En trois semaines à peine de campagne, son camp n’aura pas réussi à inverser la tradition électorale dans la huitième circonscription du Bas-Rhin, qui . . .
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Le parti de droite, Les Républicains (LR), a choisi de ne pas donner de consignes de votes pour le second tour des élections législatives anticipées. En Alsace, les candidats LR battus en profitent pour rester discret face au Rassemblement national, à trois exceptions près.
Après l’annonce des résultats du premier tour des élections législatives dimanche 30 juin, Irène Weiss, élue régionale et candidate Les Républicains (LR) battue dans la première circonscription du Bas-Rhin, a pris position « au nom . . .
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Arrivés au deuxième tour des élections législatives anticipées à Strasbourg, les candidats de l’ex-majorité présidentielle cherchent une manière d’échapper à l’effacement.
Au second plan, dans toutes les circonscriptions strasbourgeoises. La relégation est difficile pour les candidats de l’ex-majorité présidentielle. Au soir du premier tour des élections législatives anticipées, Étienne Loos (Renaissance), Rebecca Breitman (Modem) et le député sortant Bruno Studer (Renaissance) sont arrivés en deuxième position, tous devancés par les candidats du Nouveau . . .
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