Dans une ordonnance du 16 juillet, le juge des référés a ordonné l’évacuation du camp de sans-abris du square du Krimmeri, à la Meinau. Le camp avait déjà été évacué le 19 avril 2024.
Sans surprise, le camp de sans-abris installé dans le square du Krimmeri, à la Meinau, sera à nouveau évacué. L’ordonnance du juge des référés, datée du 16 juillet, affirme que le campement présente un « caractère très précaire, insalubre et dangereux » et pointe la présence d’au moins une cinquantaine d’enfants. Selon les associations, 200 personnes y dorment sous tente mi-juillet.
Dans son ordonnance, le juge des référés Claude Carrière estime que la vingtaine de personnes assignées devant son tribunal « ne justifient pas avoir tout mis en œuvre pour obtenir un hébergement d’urgence ».
Lors de l’audience mercredi 10 juillet, les avocats des occupants Me David Poinsignon et Me Sacha-Abraham Partouche ont plaidé sur le manque d’alternative pour les familles et souligné qu’il était vain d’évacuer le camp alors que ces personnes ne sauraient pas où aller. Mais pour la Ville, Me Olivier Maetz a estimé qu’il serait plus utile pour ces femmes, ces enfants et ces hommes d’attaquer l’État au tribunal pour l’obliger à respecter son obligation de les loger.
Mettant fin au débat, le juge des référés a rappelé qu’aucune « disposition légale ou règlementaire » ne prévoit « qu’une demande d’expulsion d’un occupant sans titre du domaine public par une autorité publique soit subordonnée au respect par ladite autorité publique de ses obligations en matière d’hébergement ». Allant dans le sens du conseil de la Ville, il précise qu’aucun sans-abri n’a « exercé les recours prévus pour faire valoir ses droits » à un hébergement d’urgence.
Enfin, le juge des référés a balayé l’argument selon lequel une expulsion nuirait à l’intérêt supérieur des enfants, comme ces derniers vivent déjà dehors dans de mauvaises conditions. Ce camp a pourtant tout de même l’avantage de se trouver à côté d’une antenne du Secours populaire.
Les occupants ont deux jours pour quitter les lieux de leur plein gré à partir du moment où l’ordonnance devient publique. S’ils restent, la Ville de Strasbourg pourra solliciter l’État pour avoir recours à la police ou la gendarmerie afin de les forcer à partir. Ils seront alors redirigés vers un dispositif d’examen de leurs situations administratives et, pour les plus chanceux, vers des hébergements pour quelques temps. D’autres risquent de se retrouver dans un centre visant à les pousser à retourner dans leur pays d’origine.
Fabienne Keller est réélue ce 17 juillet au collège des questeurs du Parlement européen. Pour l’ancienne maire de Strasbourg, ce rôle lui permettra de continuer à œuvrer pour le maintien de l’institution en Alsace.
Fabienne Keller (REN) est eurodéputée et membre du groupe Renew, qui inclut les composantes du bloc présidentiel en France. Elle annonce ce 17 juillet être réélue par ses collègues comme membre du collège des questeurs du Parlement européen.
Elle l’avait déjà été lors de sa précédente mandature. Les questeurs sont chargés de trancher les questions touchant à l’organisation de l’institution. L’ancienne maire de Strasbourg vante son engagement au sein de ce collège pour garder le Parlement européen à Strasbourg, contre ceux dénonçant par exemple le surcoût de son maintien en Alsace. Fabienne Keller assure également qu’elle s’engagera à lutter pour « un Parlement plus indépendant, plus transparent et plus proche des citoyens » dans un communiqué envoyé ce mercredi.
La Maison urbaine de santé du Port-du-Rhin était prévue pour 2020 au départ. D’après la municipalité, elle devrait finalement ouvrir mi-2025. Les travaux ont démarré début juillet.
Une seule médecin généraliste pour près de 3 000 habitants dans le quartier du Port-du-Rhin. Il n’y a pas que dans les campagnes que le manque de professionnels de santé se fait ressentir : à Strasbourg, trois zones sont considérées comme des déserts médicaux, dont le Port-du-Rhin. Dans ce quartier, les habitants attendent leur Maison urbaine de santé depuis 2010. Initialement annoncée, sous l’ancien mandat socialiste, pour 2020, le projet était ensuite attendu au premier semestre 2024.
Jouez un rôle actif dans la préservation de la pluralité médiatiquePlongez en illimité dans nos articles et enquêtes exclusivesParticipez librement à la discussion grâce aux « identités multiples »
Après un périple à pied de trois semaines depuis Besançon, les manifestants de l’association Génération lumière amènent au Parlement européen une proposition de résolution contre l’extraction dévastatrice de minerais en République démocratique du Congo. « La transition écologique, c’est un nom sexy pour parler de l’extractivisme. L’Union européenne veut sauver la planète, mais au prix de la vie des congolais », lance d’une voix forte David Maenda Kithoko devant la cinquantaine de personnes rassemblées place de Bordeaux à Strasbourg. Des applaudissements chaleureux et des cris d’approbation couvrent la voix du président et fondateur de Génération lumière, association lyonnaise écologiste et de solidarité internationale, qui réalise des actions de justice climatique en France et en République Démocratique du Congo (RDC).
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Le tribunal de Saverne a acté la fin de l’entreprise alsacienne Caddie ce mardi 16 juillet. Les deux propositions de reprise exposées au juge n’ont pas abouti, laissant aux employés un gout amer d’impuissance.
« On aura fait tout ce qu’on a pu, si on en est là c’est à cause de la direction, pas des salariés. » L’émotion est vive pour Géraldine, 53 ans. Entrée chez Caddie il y a « une trentaine d’années », elle a évolué dans l’entreprise jusqu’à un poste administratif où elle se charge des relations avec les clients.
Elle est devant le tribunal de Saverne, mardi 16 juillet 2024. La chambre commerciale a décidé de n’accepter aucune des offres de reprise qui lui ont été présentées. D’un côté l’ancien propriétaire, Stéphane Dedieu, proposait de garder 42 des 110 salariés. De l’autre, le groupe Cochez, actuel propriétaire, voulait en garder 15. Mais le juge a tranché : Caddie cessera complètement son activité.
Fondée en 1928, le fabricant de chariots Caddie, situé à Dettwiller, a subi quatre procédures de redressement judiciaire depuis 2012. L’entreprise a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité le 27 juin 2024. Et ce 16 juillet, le tribunal de Saverne a décidé de la fin de cette poursuite d’activité, sans reprise, malgré tous les efforts des salariés.
En 2019, ils étaient passés à presque 39 heures hebdomadaires au lieu de 35, sans augmentation de salaire. La même année, l’entreprise avait diminué ses effectifs de 384 à 130 employés. En 2022, c’est le groupe Cochez, basé dans le Nord, qui est devenu actionnaire majoritaire, et qui proposait donc de se séparer de presque 90% des salariés désormais.
« Au moins on est fixés »
Mohamed, 51 ans, est opérateur régulateur depuis 20 ans chez Caddie. « C’est donc la quatrième fois que j’ai peur pour mon emploi, au moins cette fois on est fixés », soupire-t-il, assis au soleil devant le tribunal :
« Les offres de reprise n’étaient pas bonnes dans tous les cas, soit on virait 60 personnes, soit une centaine, soit on nous virait tous. Ce n’est pas comme si c’était facile de trouver du travail passé la cinquantaine. »
Venant de Strasbourg tous les jours pour travailler, l’opérateur régulateur semblait las même avant l’annonce de la décision judiciaire. « À chaque fois que l’entreprise s’est retrouvée devant le tribunal, nous on était là. Nous sommes restés, fidèles aux postes », souligne-t-il.
À ses côtés, Hafid, 57 ans, également opérateur régulateur depuis 30 ans chez Caddie, explique qu’il sentait bien « le couteau sous la gorge » des salariés depuis les années 2010 :
« Je n’avais plus d’espoir de toute façon. Le groupe Cochez nous a repris en 2022 puis il a découvert qu’il n’y avait pas d’argent à se faire dans les chariots. Au fur et à mesure, on a vu les primes disparaître, celle pour les vacances, pour la présence, puis le 13ème mois… »
Cette suppression des primes, Hafid et Mohamed la mettent en parallèle avec la fin des navettes organisées par l’entreprise depuis Drusenheim, Strasbourg et Haguenau. Conduites par les employés, elles permettaient de mutualiser les trajets aux frais de l’employeur. « Depuis fin janvier, aller travailler ça me coûte 200 euros d’essence par mois, tout ça pour être payé 1 300 euros par mois », souligne Hafid. Selon les deux employés, ils avaient droit à 18 euros mensuels pour leurs déplacements.
« Il n’y aura pas de repreneur »
Père de famille, il fait déjà des missions de nettoyage dans d’autres entreprises pour subvenir aux besoins de ses enfants. « En résumé, je travaille plus et je gagne moins à cause de la suppression des primes, le tout avec le coût de la vie qui augmente », poursuit-il. À 57 ans, il ne sait pas comment se reconvertir, ni dans quel domaine. « Après 30 ans, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Je sais être devant ma machine, je ne sais même pas quels sont mes choix », soupire-t-il : « Je suis dégoûté, d’habitude je parle fort, là je n’ai plus de voix. »
« Et qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Si on pensait que nos voix pouvaient changer quelque chose, on parlerait, on se battrait, mais il n’y a plus d’espoir », tranche Mohamed : « Nous les salariés, on a tout accepté, et pourtant on a tout perdu. »
Vers 11h30, l’avocat du Comité social et économique, Pierre Dulmet, annonce que c’est la fin :
« On a un délibéré cet après-midi, et il n’y aura pas de repreneur. On se dirige vers une liquidation, le procureur n’a pas accepté l’offre de monsieur Cochez. Il n’a pas eu le droit de la présenter. Et monsieur Dedieu n’avait pas levé ses conditions suspensives donc son avocat est venu pour dire qu’il ne présenterait pas sa proposition. Le tribunal n’a pas de proposition de reprise à étudier pour vous. Ce qui fait que cet après-midi, il formalisera la cessation totale d’activité de Caddie. »
Avec émotion, l’avocat a tenu à souligner « l’exemplarité des salariés » :
« Quatre redressements judiciaires, c’était un de trop. Le tribunal a dit stop, il y a trop de dettes, pas de projet industriel suffisant et ils arrêtent la casse, voilà. »
Parmi la cinquantaine de salariés présents, les réactions se font pudiques. « On s’y attendait, même si on est déçus », souffle une retraitée. « C’est pas possible », répète un autre employé avant de partir, téléphone à l’oreille.
Concentrée sur son cellulaire, Géraldine se demande comment elle va annoncer la fin de Caddie à ses clients. « S’ils m’y autorisent, j’aimerais bien me charger des derniers échanges », souffle-t-elle. Dans son carnet de commande, elle ne constatait pas le désintérêt des clients et estime que la fin de Caddie montre surtout l’absence de volonté de la direction de s’en sortir. « Des solutions il y en avait, il fallait faire le choix de poursuivre l’activité », estime Géraldine qui dit avoir joué au loto pendant dix ans pour espérer pouvoir investir dans l’entreprise.
« Ils ne peuvent pas nous reprocher de ne pas avoir fait notre travail »
« Tombée dans la marmite Caddie » dans la vingtaine, Géraldine regrette déjà sa « communauté de travailleurs », et la « cohésion » des salariés grâce à qui l’entreprise survivait, lorsqu’ils étaient encore quelques centaines. « On bossait tous ensemble, en 2022 on avait parlé de reprendre l’entreprise nous mêmes, mais nous n’étions pas prêts », souligne-t-elle, souriant à un ancien collègue retraité, venu en soutien devant le tribunal. Même si Caddie n’est pas toute sa vie, Géraldine est triste : « J’ai mal au cœur, je suis fatiguée. » La suite ? « On verra ce qu’ils nous proposent, ce à quoi on aura droit. »
« Au moins on aura moins de pression », tente Sylvain Longchamp, délégué syndical CFDT. « Ils ne peuvent pas nous reprocher de ne pas avoir fait notre travail », estime-t-il, déplorant la fermeture, une fois encore, d’une entreprise française.
Tous les salariés seront donc licenciés pour raison économique. Les actifs de l’entreprise seront vendus au plus offrant, de la marque aux machines, et en l’absence de plan de sauvegarde de l’emploi, les salariés auront droit aux minimum légaux prévus. « Pour quelqu’un qui a 30 ans d’ancienneté, c’est 9 mois de salaire, donc un peu plus de 20 000 euros », calcule Pierre Dulmet : « Ils n’auront aucune aide à la formation outre celles que tout demandeur d’emploi peut avoir, aucune aide à la création d’entreprise, et aucune indemnité supplémentaire de rupture. »
Le collectif bas-rhinois Solidarité pour la Kanaky organise, jeudi 18 juillet, un rassemblement devant le Parlement européen pour « faire entendre la cause kanak » auprès des eurodéputés.
Depuis la mi-mai, la Nouvelle-Calédonie est secouée par des émeutes. Les tensions entre les indépendantistes kanaks et le gouvernement français sont telles que l’état d’urgence a été décrété le 16 mai. « La démocratie et l’État de droit sont en danger en Europe », alerte le collectif Solidarité Kanaky 67. L’organisation invite donc les députés européens à un rassemblement devant le Parlement à Strasbourg le jeudi 18 juillet, de 11h à 14h. L’objectif : présenter aux eurodéputés les enjeux de la situation en Kanaky et défendre la cause des habitants autochtones.
Une répression toujours en cours
C’est une révision constitutionnelle qui a suscité la colère des indépendantistes kanaks. Le vote du 15 mai à l’Assemblée nationale de cette réforme du corps électoral a suscité une vive contestation locale. Car le texte approuvé par une majorité de députés doit élargir le droit de vote à tous les citoyens résidant en Kanaky depuis dix ans. Les indépendantistes ont ainsi dénoncé une perte de poids électoral des Kanaks. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont rapidement éclaté. Le collectif Solidarité Kanaky 67 déplore ainsi « de nombreux blessés et une dizaine de morts dont le dernier en date, le neveu du président du congrès de la Nouvelle-Calédonie, Chef Kanak et leader indépendantiste, monsieur Rock Wamytan« .
L’organisation alerte sur les atteintes à la liberté des Kanaks. La dernière en date : la suspension le 11 juillet de l’aide médicale aux plus démunis, empêchant l’accès aux soins à de nombreux habitants de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie. Plusieurs manifestations de soutiens aux indépendantistes kanaks ont déjà eu lieu en Alsace. En effet, l’un des leaders du mouvement de contestation a été incarcéré dans le centre de détention de Lutterbach fin juin.
Trois personnes nées à l’étranger et installées à Strasbourg détaillent leur parcours, faits de détermination, de courage et d’amour de la France. Loin des clichés véhiculés par le Rassemblement national et les médias d’extrême droite à propos des immigrés.
Premières cibles des discours de l’extrême droite : les étrangers installés en France. Rencontres à Strasbourg avec Omar, Oleksandra et Lai Yan, partis de leur pays natal ni par facilité, ni par opportunisme. Au bout de leur chemins, cette binationalité ciblée par le Rassemblement national dans l’une de ses mesures phares pendant la campagne des élections législatives 2024.
Émigrer pour avoir le droit d’étudier
Dans la cuisine commune de sa résidence universitaire, en pleine journée, Omar, 24 ans, ne passe pas inaperçu. Ses yeux rieurs lui ont ouvert beaucoup de portes depuis cinq ans qu’il vit à dans le quartier étudiant de la Krutenau. « Comment tu vas Omar ? », lui demande Esranur, une camarade de promotion en civilisation anglaise. Ils discutent notes, professeurs, partiels. Puis Omar l’informe : il est sur le point de raconter son histoire, sa migration depuis le Yémen. Esranur ouvre les yeux, soudain curieuse : « Ça te dérange si je reste écouter ? »
Omar est né en Arabie Saoudite de parents immigrés yéménites. Il y a grandi et a toujours supporté le club de football local d’Al-Hilal. Mais il n’a jamais eu droit à la nationalité saoudienne. Il explique : « Les Yéménites en sont exclus d’office. L’Arabie Saoudite a besoin des travailleurs pour leur économie mais ensuite leurs enfants ne sont pas reconnus comme des égaux des Saoudiens. »
Le jeune homme se souvient en particulier d’un concours scolaire où le vainqueur recevait le droit d’être félicité par le prince. Il l’avait emporté, mais l’administration a refusé de lui accorder la récompense et a choisi le premier camarade de classe saoudien. « Ça encore, c’était symbolique, raconte l’étudiant, mais le pire, c’est quand tu as de très bons résultats à l’école, que tu postules à l’université et qu’on te refuse l’entrée. Là, ça devient concret. »
De la chimie à l’étude des langues
Le départ d’Omar pour la France n’allait pas de soi. Avant d’arriver en Europe, il ne parlait pas un mot de français. Ses parents étaient effrayés à l’idée qu’il aille vivre dans un monde « si différent » du leur, si lointain. Mais Omar insiste : il veut « y arriver ». Il choisit la France après avoir entendu parler d’une bourse applicable dans ce pays. Il s’inscrit donc d’abord à la fac de chimie.
Mais une fois sur place, Omar comprend rapidement qu’il est plus doué pour les langues. Il est aujourd’hui quasiment bilingue en arabe et en français. Il converse aisément en anglais et a entrepris d’apprendre l’espagnol et l’italien en plus.
Omar enchaîne les petits boulots pour financer ses études et envoyer le peu d’argent qui (lui) reste en plus tous les mois à ses parents. Aujourd’hui, il travaille au restaurant universitaire comme plongeur, doit se lever « très tôt » et se coucher « souvent très tard » pour mener de front ses études et ce travail.
Deux pays, toujours le même racisme
Omar n’a donc pas beaucoup de temps pour lui, pas plus qu’il ne « suit ce qui se passe » au niveau politique. En revanche, il a bien compris que la petite musique de l’immigré profiteur se jouait de plus en plus fort au sein de la société française. « C’est comme en Arabie Saoudite. Un racisme que je ne comprends pas, déplore-t-il, toujours avec un sourire, mais cette fois plus amer. Là-bas, les Saoudiens ont peur que les Yéménites leur prennent leur travail, alors ils nous empêchent d’accéder à l’université ou aux postes importants. Pas parce qu’on n’est pas compétents, mais parce qu’on est Yéménites. » C’est en France qu’il a pris conscience du racisme qu’il subissait enfant en Arabie Saoudite, « parce que quand j’en parle aux Français, ils sont choqués, ils me demandent si ça va, si je n’ai pas trop souffert ».
Cette sollicitude chez les Français pour son statut discriminatoire en Arabie Saoudite est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est d’autant plus surpris d’entendre que les discours xénophobes du Rassemblement national sont si populaires ici :
« Je ne comprends pas pourquoi les gens pensent que les immigrés vont prendre leur place, ou voler leur job. Il y a de la place pour tout le monde. Je me lève tous les jours tôt le matin pour aller en cours, je me couche tard parce que je travaille après, donc je profite de la vie en France mais je contribue aussi. »
Omar envisage d’entamer une procédure de naturalisation une fois qu’il aura obtenu son master, puis de devenir interprète « en France ou dans un autre pays d’Europe ». Pourquoi pas en Arabie Saoudite ? « Non, c’est ici que je veux construire ma vie, même si ce n’est pas facile », tranche-t-il, le regard soudain déterminé.
Fuir la guerre
Si Omar a un rapport ouvertement pragmatique à la migration, d’autres histoires, comme celle d’Oleksandra, une Ukrainienne de 18 ans, se nourrissent volontiers d’irrationnel. Qu’est-ce qui l’a poussée à choisir la France à 17 ans ? Elle ne se l’explique pas. Mais un an plus tard, elle se voit y vivre « très longtemps” car elle s’y sent « comme à la maison ». La jeune fille s’installe sur les quais en face de la médiathèque André Malraux, son endroit préféré à Strasbourg car « avec les cygnes et l’eau calme », l’environnement lui fait penser à son quartier de Kiev.
Oleksandra et ses parents ont dû quitter la capitale ukrainienne en 2022 quand la guerre a éclaté : « Je me souviens de m’être réveillée avec le bruit des bombes, et les messages, les centaines de messages sur le portable. Mes parents n’ont pas hésité. On a de la famille en Bulgarie, alors on a rapidement fait nos valises et on est partis. » Elle vit quelques mois chez ses grands-parents, mais Oleksandra ne s’y sent pas bien. Elle a envie d’autre chose pour ses études, elle qui a toujours rêvé de rejoindre l’Université de Kiev. « Mon père connaissait quelqu’un à Limoges, qui pouvait me proposer un job. Alors j’ai dit oui. »
« Je suis rentrée en Bulgarie pour revoir mes parents une fois, et au bout de trois jours la France me manquait déjà. »
Oleksandra Shevchenko
À 17 ans, Oleksandra débarque en France pour y travailler en tant que vendeuse dans une sandwicherie. Elle apprend très vite les rudiments de la langue française, accumule des économies qui lui permettent toujours de vivre aujourd’hui et quitte son poste au bout de six mois. Direction Strasbourg, où elle s’inscrit à un cours de français. Comme Omar, elle parle aujourd’hui cinq langues (le bulgare, le russe, l’ukrainien, l’anglais et le français) et veut devenir traductrice. « J’aime l’idée d’aider des gens venus de pays et de cultures différentes à échanger entre eux », confie-t-elle.
Une vision des choses qui fait évidemment écho à la situation politique en France. Elle reconnaît ne pas suivre de près la situation politique tout en se disant surprise : « Ça me paraît bizarre, toutes ces idées sur les étrangers, qu’autant de Français pensent ça, alors que depuis que je suis ici, je ressens une ouverture, un accueil, je n’ai pas du tout l’impression d’être rejetée. » Oleksandra ne comprend pas, surtout parce qu’elle a ressenti cet attachement inexplicable et soudain à son pays d’accueil. « Je suis rentrée en Bulgarie pour revoir mes parents une fois, et au bout de trois jours la France me manquait déjà. »
« J’ai toujours peur qu’on me juge »
La décision d’être un jour naturalisée, Lai Yan Ho l’a déjà mûrement réfléchie. Cette Hong-Kongaise de 40 ans, qui reçoit dans la moiteur de son petit studio de Lingolsheim où elle vit avec son mari Kevin, prévoit de déposer sa demande d’ici un an :
« Je suis venue une première fois en France en 2017. Je suis repartie car je ne trouvais pas de travail et je suis de retour depuis 2020. Je crois que ça montre que je suis vraiment décidée à faire ma vie ici, non ? Le seul problème, c’est que malgré mes efforts, je n’ai toujours pas trouvé de travail stable.”
Elle le dit avec le sourire, avec un souci constant de ne pas susciter de pitié chez son interlocuteur. D’autres vivent des choses bien pires, alors elle n’irait pas se plaindre. Lai Yan Ho avait un travail de réceptionniste dans un hôtel mais « j’ai été agressée sexuellement par un client, et j’ai trouvé que le patron ne m’avait pas écoutée quand je m’en suis plainte ». Alors elle est partie et cherche du travail depuis.
Le problème, selon Lai Yan Ho, c’est sa maîtrise du français qu’elle juge encore « trop hésitant » :
« J’ai toujours peur qu’on me juge alors je ne parle pas beaucoup. Je ne réseaute pas comme il le faudrait… Je ne suis pas douée pour ça. »
« J’ai fait une croix sur ma vie à Hong Kong »
La native d’Hong-Kong était une vidéaste confirmée au moment où elle rencontre Kevin, ce Français “back-packer” pour qui elle a immédiatement un coup de cœur. Kevin s’essaiera à l’immigration en s’installant à Hong-Kong mais le couple opte finalement pour la France. « Lui ne pouvait pas supporter tout le stress de la ville, et moi, disons que ça ne se passait très bien non plus. Alors on a décidé de tenter notre chance chez lui.”
Pour Lai Yan Ho, il y a une méprise dans le débat public sur la place de l’immigration :
« Les gens confondent peut-être les immigrés avec les expatriés, qui s’installent quelque part en sachant que si ça se passe mal, ils peuvent rentrer, ou qui rentrent chez eux tous les six mois. Mais moi, j’ai fait une croix sur ma vie à Hong Kong et si je devais quitter la France je ne saurais pas où aller. Quand on est immigrée, c’est qu’on s’est décidé à reconstruire sa vie dans un endroit, donc à y travailler, à y fonder une famille.”
Elle se souvient de tous ces immigrés rencontrés en cours de français depuis 2020 qui, comme elle, s’investissaient cinq jours par semaine pour essayer de progresser :
« Il y avait des mères célibataires qui élevaient seules leurs enfants mais qui venaient quand même. D’autres qui travaillaient toute la journée. Je vous le dis, je le dis à tous ceux qui croient que les immigrés sont un fardeau : c’est faux, si on est arrivés là, c’est qu’on veut s’en sortir, construire, s’intégrer. »
Au-delà du choix
Le désir de Lai Yan Ho de s’installer en France a depuis longtemps dépassé le stade du rêve ou de l’idéal. Il s’est heurté à la réalité. Il s’est abîmé. Il a disparu un temps puis est revenu avec encore plus de force. Kevin, présent tout au long de l’interview à son bureau mais concentré dans son travail, casque sur les oreilles, a bien compris que ce n’était plus une question de choix, pour son épouse :
« Mon mari est tombé gravement malade, et quand il a eu peur de mourir, un jour, il s’est retourné vers moi et m’a dit que je devais vite entamer les démarches pour être naturalisée, parce que sans lui, je ne pourrais probablement pas rester. »
Lai Yan Ho se retourne, regarde brièvement son mari, puis dit : « Il s’en est sorti, et maintenant on est vraiment décidé à construire quelque chose ici, en France. Je ne partirai pas… »
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la municipalité écologiste met en œuvre une politique de végétalisation. Mais face à l’augmentation de la charge de travail, la CGT déplore des effectifs insuffisants au sein du service espaces verts. « Partout, dans toutes les équipes, nous sommes de plus en plus sous tension. » Daniel Brunoni travaille depuis plus de 30 ans au service des espaces verts de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg. En tant que délégué CGT du personnel, il recueille les récits de ses collègues qui relatent une dégradation de leurs conditions de travail :
Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.
Une douzaine de clubs de football amateurs strasbourgeois se sont réunis en collectif pour demander un soutien financier auprès de la municipalité et de l’aide pour entretenir les locaux. La Ville a pour l’instant lancé une mission d’information.
Les noms de Ronaldo, Mbappé, Haaland ou Griezmann floqués à l’arrière du maillot, ballons sous le bras et crampons aux pieds, une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans sortent des vestiaires du Football Club Olympique Strasbourg Koenigshoffen 1906 (FCOSK 06). C’est le dernier jour de leur stage de perfectionnement avant la pause estivale. Le co-président du club, Azziz Soylu, prend la direction opposée et s’engouffre dans la moiteur chaude du bâtiment : « Vous ne trouverez pas pire vestiaires dans toute la région », lance-t-il en ouvrant une première porte.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.
Depuis la vague #MeToo, les dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles existent dans les festivals et les lieux de fête alsaciens.
Agressions, frottements, contacts non-consentis… « Le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles n’épargnent pas le monde de la musique ni les festivals », reconnaît François-Xavier Laurent, membre du bureau de l’association Pelpass. Les organisateurs de festivals ont donc décidé de devenir des exemples en matière de prévention de violences sexuelles et sexistes (VSS) et plusieurs dispositifs de lutte et d’intervention ont été mis en place.
Du vendredi 12 au dimanche 14 juillet, le festival Décibulles, à Neuve-Eglise près de Sélestat, a ainsi reconduit son partenariat avec l’application Safer pour la troisième année consécutive. Créé en 2022, le dispositif vise « à prévenir, visibiliser et lutter contre les VSS » lors d’évènements festifs. Il repose sur un système d’alertes, formulées par des victimes ou des témoins et a déjà été utilisé sur plus de 200 évènements en France. À Marseille, il est notamment déployé sur les plages contre le harcèlement depuis août 2022 et une quinzaine de médiateurs ont été formés pour répondre aux signalements.
Les Décibulles, qui fêtent leurs 30 ans cette année, incitent les festivaliers à installer gratuitement l’application. S’ils font une alerte pendant les jours de fête, l’équipe bénévole est prévenue et sait où intervenir en soutien à la victime grâce à un système de géolocalisation.
« On peut intervenir instantanément. Des personnes sont mobilisées et font remonter les informations aux équipes dédiées, qui évaluent la gravité des faits », témoigne Coralie Wimmer, chargée d’administration au sein de Décibulles et coordinatrice du dispositif de lutte contre les VSS. En 2023, cinq alertes ont été faites sur l’application Safer lors de la 29e édition du festival.
Entre les évènements, des formations
Outre l’accompagnement des victimes pendant les festivals, les organisations se forment à la détection des VSS tout au long de l’année : « On a commencé par des actions de médiation en interne début 2023, pour être en mesure de bien qualifier les violences sexistes et sexuelles par exemple », explique François-Xavier Laurent, chargé de communication à l’Association Pelpass. À Strasbourg, les associations Dis bonjour sale pute et le Planning familial du Bas-Rhin animent ces formations : prévention des VSS entre les bénévoles, qualification des faits, prise en charge des victimes, écoute bienveillante… Pour Claire, animatrice au Planning familial, les formations sont utiles sur les festivals mais aussi au sein mêmes des organisations, le reste de l’année.
Dans l’association Pelpass, entre 20 et 30 bénévoles ont bénéficié de cet enseignement. « Mais on n’aura jamais fini de se former sur ce sujet-là », estime le chargé de communication.
Sur le festival Décibulles, 80 des 1 200 bénévoles ont été formés à la détection des VSS pour l’édition 2024. Ils sont reconnaissables lors de leurs maraudes sur le site grâce à un autocollant rouge qui précise « écoute et bienveillance ». En plus, « un médecin urgentiste se charge de la prise en charge médicale et psychologique des victimes éventuelles », prévoit l’organisation.
Les associations du Planning familial et Ithaque (spécialisée en réduction des risques) ont aussi des stands tout au long du week-end. « Il est important de montrer que des choses sont réalisées, il faut que les festivaliers et les bénévoles se sentent à l’aise », assure Coralie Wimmer, chargée d’administration à Décibulles. Mais malgré ces efforts, « on ne pourra jamais anticiper tous les cas de figure, car chaque situation est unique », insiste François-Xavier Laurent, de Pelpass.
Écouter et permettre l’isolement
Afin de bien s’adapter à la pluralité des situations et parce que l’organisation « ne peut pas prédire ce qui va se passer pendant le festival », Pelpass a aménagé un espace isolé sur le site du Jardin des Deux-Rives. Inaccessible au public, les victimes y sont accueillies, écoutées, entendues. Selon la gravité des faits, elles sont accompagnées, orientées vers des professionnels.
Cette idée d’espace de sécurité a aussi été appliquée à deux endroits de la Ville de Strasbourg lors de la Fête de la musique. Déjà testées en 2023, les « safer zones » sont un lieu de répit et d’orientation mis en place par les associations Dis bonjour sale pute, Planning Familial 67, Ithaque et Ru’elles. Place d’Austerlitz et place Saint-Étienne, Christelle Wieder, adjointe municipale en charge des droits de femmes, estime que « cela rassure le public de voir ces espaces et d’être mis en sécurité ».
En dehors des évènements notables, la Ville de Strasbourg a aussi formé huit médiateurs qui parcourent les rues, chasubles verts sur le dos, depuis avril 2024, « notamment le week-end aux abords des espaces de fête », précise l’adjointe. Ils sont chargés de réaliser de la prévention et de repérer les VSS.
Quel impact ?
Difficile pour les organisateurs de déterminer l’impact des dispositifs qu’ils déploient, au-delà de quelques retours verbaux satisfaits à la fin des évènements. D’une part car certaines des victimes ne parlent pas, selon la chargée d’administration de Décibulles. D’autre part par manque de retombées chiffrées. « Pour l’édition 2024 de Décibulles, nous allons interroger précisément nos festivaliers dans un questionnaire de satisfaction », précise Coralie Wimmer, questionnée sur le sentiment de sécurité de son public.
Pour Claire, du Planning familial, il est certain que leur présence en soutien de victimes est pertinente, ne serait-ce que parce qu’elle « rassure » : « Il y a plus de vigilance et moins de tolérance. » François-Xavier Laurent, de Pelpass, insiste : « Notre rôle est de montrer que nous croyons les victimes ».
La CGT 67 a envoyé une lettre aux députés Ensemble, élus « grâce aux électeurs de gauche » dans le Bas-Rhin. Le syndicat rappelle le rôle des politiques menées par Emmanuel Macron dans la montée de l’extrême droite et leur demande d’en tenir compte.
« Il nous a coûté d’appeler à voter pour vous », écrit Laurent Feisthauer secrétaire général de la CGT 67. La lettre a été envoyée aux cinq députés Les Républicains, Modem, Horizons et Renaissance élus aux élections législatives ce 7 juillet dans le Bas-Rhin :
« Nous ne partageons pas les mêmes idées. Le ressentiment contre la loi travail, la loi immigration, les réformes des retraites et de l’assurance chômage, reste particulièrement vif dans nos rangs et chez les salariés que vous avez obligé à travailler plus longtemps. »
La CGT locale dénonce le fait qu’Emmanuel Macron a demandé « à deux reprises » de voter pour lui au second tour de l’élection présidentielle, en 2017 puis 2022. Il assurait alors qu’il « tiendrait compte des votes des électeurs de gauche » avant de « trahir cette promesse ». Pour Laurent Feisthauer, le gouvernement a contribué à banaliser « les thèmes politiques du Rassemblement national », avec les lois immigration ou sécurité globale par exemple.
« Et surtout, [l’éxecutif] n’a pas répondu à la préoccupation première de la population : l’effondrement du pouvoir d’achat », ajoute le secrétaire général de la CGT 67 :
« Au vu des retours que nous avons des syndiqués dans les entreprises, nous tenons à vous alerter. […] Le populisme qui se développe est lié au libéralisme qui laisse de côté les campagnes au profit des centres-villes, qui détruit les services publics et exacerbe les différences de niveau de vie. Mais c’est aussi la destruction de l’emploi industriel, le chômage, la précarité, qui constituent le terreau sur lequel se nourrit l’extrême droite. »
Une autre lettre pour les députés de gauche
Laurent Feisthauer demande donc aux députés macronistes de ne pas faire comme s’ils avaient été élus sur leur programme. Il les exhorte à ne pas continuer « comme si de rien n’était [leur] politique libérale favorisant les entreprises au détriment des salariés, de leurs conditions de travail et de vie ». Sinon, la prochaine fois, « aucun front républicain ne pourra plus rien ».
Parallèlement, la CGT a envoyé une lettre aux députés de gauche élus à Strasbourg : « Nous serons à vos côtés pour appuyer dès la rentrée la mise en œuvre des ruptures annoncées par le programme sur les salaires, les prix et les retraites. Mais vous nous trouverez aussi sur votre chemin s’il ne se passe rien, ne nous décevez pas. »
En 2020 et 2021, les premières cours d’école maternelle et élémentaire ont été végétalisées par la municipalité strasbourgeoise. Absence de réelle concertation, aménagements inadaptés aux enfants, travaux réalisés dans l’urgence… de nombreuses difficultés sont apparues.
La cour de l’école maternelle de la Musau, au Neudorf, a été végétalisée pendant l’été 2021. À la rentrée cette année là, Jeanne Barseghian était même venue inaugurer la butte enherbée flambant neuve. La maire écologiste de Strasbourg entendait alors mettre en lumière le projet cours Oasis, qui a été initié en 2020. Entre 2022 et 2026, la Ville souhaite végétaliser 65% de ses établissements, à raison de 15 à 18 projets chaque année. Des opérations budgétisées à 5 millions d’euros par an, soit 25 millions d’euros en tout sur la période.
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Samedi 13 juillet, la mobilisation pour l’arrêt du massacre du peuple palestinien dans la bande de Gaza se poursuit à Strasbourg. Le collectif Palestine 67 organise un rassemblement sur la place Kléber à 14h.
En soutien au peuple palestinien, un nouveau rassemblement est organisé par le collectif Palestine 67 à partir de 14h sur la place Kléber à Strasbourg, samedi 13 juillet. Les organisateurs demandent un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et l’indépendance de la Palestine. Dans un communiqué, le collectif Palestine 67 dénonce les « 186 000 Palestiniens tués par Israël » depuis le 7 octobre 2023.
Un chiffre tiré d’une étude parue dans la revue scientifique britannique The Lancet vendredi 5 juillet. Cet article donne une première estimation du nombre de morts total dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. En s’appuyant sur d’autres conflits armés récents, l’étude affirme, selon « une estimation prudente », que le nombre de morts directes, liées aux bombardements et aux combats, et indirectes, liées au manque de nourriture, d’eau, de soins, ou aux déplacements de population, dépasse aujourd’hui les 186 000 victimes. Une estimation qui représente « entre 7 et 9% de la population gazaouie ».
Les auteurs de l’article affirment « qu’un cessez-le-feu urgent dans la bande de Gaza est essentiel, ainsi que la mise en place de mesures pour distribuer du matériel médical, des vivres, de l’eau potable et les ressources nécessaires aux besoins humains fondamentaux ».
La majorité très relative dont dispose le Nouveau Front populaire à l’Assemblée nationale alimente la peur des compromissions parmi les militantes et militants strasbourgeois. Une partie d’entre eux reste méfiante et mobilisée, alors que le député PS de la 3ème circonscription du Bas-Rhin, Thierry Sother, réitère son engagement contre la formation d’une « coalition contre-nature ». « Ce sera pas facile de nous trahir, les yeux dans les yeux. Quand les gens regardent pas, à la limite, mais là… Tout le monde est attentif. » En 19 ans d’engagement, le militant Insoumis de Cronenbourg Sébastien Mas, a vu passer quelques « trahisons ». L’adoption de la loi travail par le PS, puis le projet d’inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution en 2015, mais aussi le soutien public de Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens … À l’entendre, le quadra pourrait tout encaisser désormais. Pourtant, une pointe de déception s’entend encore dans sa voix, lorsqu’il parle de la situation du Nouveau Front populaire, pour lequel il a activement milité et qui est arrivé en tête aux élections législatives, le dimanche 7 juillet.
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la mairie de Strasbourg, a déposé plainte mercredi 10 juillet suite à la réception d’un courrier raciste lui étant directement adressé.
Selon un article paru dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), le premier adjoint à la mairie de Strasbourg, Syamak Agha Babaei, a déposé plainte mercredi 10 juillet, après la réception d’une lettre à caractère raciste. Ce courrier, qui lui a été nommément adressé, est arrivé la veille au centre administratif de l’Eurométropole de Strasbourg.
Le premier adjoint à la maire affirme être régulièrement visé par des courriers de ce genre et des publications haineuses sur les réseaux sociaux. Syamak Agha Babaei pointe du doigt auprès des DNA la banalisation des idées et des positions de l’extrême droite par certains médias et élus depuis les élections européennes :
« On peut avoir des désaccords politiques, des conflits politiques, tant que l’on reste dans la civilité. La parole publique doit se ressaisir et porter cet apaisement, même si les positions politiques sont différentes. »
Le premier adjoint rappelle que Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg, et lui-même ont été victimes d’injures à caractère raciste et de menaces de mort au Neudorf, lors d’une session de tractage pour la campagne des élections législatives de 2022. Des faits pour lequel l’homme à l’origine des menaces a été condamné.