En France, la première raffinerie de lithium va être installée à Lauterbourg dans le nord du Bas-Rhin. Gérée par la société alsacienne Viridian Lithium, elle devrait produire annuellement jusqu’à 28 500 tonnes du métal, d’ici 2027.
Une raffinerie de lithium va s’installer à Lauterbourg, au nord de l’Alsace, confirme la société alsacienne Viridian Lithium, mardi 23 juillet. L’implantation de cette usine est une première en France et a été soutenue par l’État lors d’un appel à projet en 2022. Elle devrait ouvrir à l’horizon 2026 et pourrait produire 28 500 tonnes de lithium d’ici 2027, estime l’entreprise.
Le métal est crucial pour le secteur de la transition énergétique, principalement dans l’industrie automobile – les batteries lithium-ion y sont essentielles pour la construction de voitures électriques. Avec sa production, l’entreprise Viridian Lithium estime qu’elle pourrait répondre aux besoins de production d’environ deux millions de véhicules électriques par an.
Accédez à nos enquêtes et révélations exclusivesSoutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistesMaintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux
Un Alsacien de 19 ans avait appelé à des « ratonnades » quelques jours après les élections européennes. Il vient d’être condamné à deux ans de prison pour menaces de mort et provocations à commettre des crimes. « Ce soir, je fais sauter l’Elysée », « Prépare-toi, je vais mettre une bombe dans ta voiture ». Dans la vraie vie, le jeune de 19 ans s’appelle Théo. Sur Telegram, il utilise le pseudo « Panzer DAF . . .
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Accédez à nos enquêtes et révélations exclusivesSoutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistesMaintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux
Des élus du Pays de Bitche ont signalé au préfet de Moselle et au procureur de la République de Sarreguemines des faits liés au président de la communauté de communes, David Suck. Ils l’accusent, documents à l’appui, d’un détournement de fonds et d’avoir fait travailler une entreprise chez sa famille après l’avoir favorisée dans l’attribution d’un marché public.
Septembre 2021. David Suck (Parti radical, centre droit), président de la Communauté de communes du Pays de Bitche (CCPB), octroie un important marché public de transport de déchets à l’entreprise de BTP Grebil. La société a pourtant un tarif 33% plus élevé que sa concurrente.
Accédez à nos enquêtes et révélations exclusivesSoutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistesMaintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux
Une centaine de soutiens du Nouveau Front populaire ont manifesté jeudi 18 juillet, place Broglie. Tous appellent à constituer un gouvernement pour appliquer un programme de gauche.
« On veut rappeler à toute la classe politique qu’on a élu la gauche sur un programme, qu’il doit être appliqué, affirme Simon, 21 ans, drapeau La France Insoumise en main. Il faut respecter le choix des urnes. »Ce jeudi 18 juillet, place Broglie, il participe au rassemblement initié par les syndicats CGT, FSU, Solidaires et le syndicat de l’étudiant, l’Alternative Étudiante Strasbourg (AES). Une centaine de manifestants étaient présents pour faire entendre, à nouveau, leurs revendications sociales.
« Mes ressources sont en-dessous du seuil de pauvreté »
Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête du second tour des élections législatives du 7 juillet, a suscité beaucoup d’espoir chez les jeunes. Militant de l’Alternative Étudiante Strasbourg, Simon explique :
« On veut un revenu étudiant. Cette mesure permettrait une réelle égalité des chances. Nous sommes nombreux à travailler à côté de nos études pour vivre. Ce cumul est la première cause d’échec à l’université. Personnellement, je suis en service civique à côté de mes études. Je gagne 600 € par mois. Ce n’est pas une solution viable sur le long terme. »
« Je suis boursier échelon maximum. Même avec les repas à un euro au Crous, les fins de mois sont difficiles, soupire Alexandre, 21 ans, keffieh noir et blanc sur les épaules. Avec les aides que je reçois, je n’atteins même pas la moitié du seuil de pauvreté. » En France, selon l’Insee, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1 158 euros par mois pour une personne vivant seule.
Augmenter le SMIC
« On voit tous les jours des gens qui sont dans une galère sans nom, qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois », déplorent Astrid et Thérèse, retraitées de l’éducation nationale et engagées dans le milieu associatif. Les deux femmes veulent voir appliquer le programme du NFP dans son entièreté. « Les dix mesures sont très importantes ! Bloquer les prix des produits de première nécessité et augmenter le Smic à 1 600 euros net, c’est la moindre des choses », estime Thérèse. « Nous on fait partie des classes moyennes, qui payent le plus d’impôt. Mais on ne peut pas vivre bien dans un pays où le taux de pauvreté augmente sans cesse« , poursuit Astrid.
Elles sont présentes place Broglie ce midi pour « faire pression sur le président de la République afin qu’il reconnaisse la victoire de la gauche et pour appeler le NFP à appliquer son programme. » Astride ne cache pas sa déception quant aux difficultés de la gauche à proposer un ou une Première ministre. « S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, il faudrait demander aux députés élus de voter en interne entre les candidats et candidates à ce poste ! » Ce à quoi a aussi appelé Olivier Faure ce jeudi 18 juillet, au micro de BFMTV. Le premier secrétaire du Parti socialiste n’a pas précisé quand et comment ce vote pourrait s’organiser.
Soutenir et faire pression
David et Léa, avocats, admettent se sentir « impuissants, désabusés. Les résultats des législatives ont suscité beaucoup d’espoir, on a peur que ce soit gâché », explique le jeune homme. « On est là aujourd’hui pour signifier aux politiques qu’on est encore là, qu’on a des attentes et qu’ils ne doivent pas les oublier », ajoute Léa.
L’avocate travaille en majorité avec des étrangers et espère que la loi immigration sera abrogée. « Des décrets ont été pris dans l’ombre cette semaine(par exemple le décret concernant le refus ou le retrait d’un titre de séjour en cas de non-respect des « principes de la République », NDLR), qui restreignent encore plus l’accès au territoires pour les migrants . Il faut à tout prix combattre cette vision xénophobe et anti-sociale de la société. »
David souhaite aussi que le nouveau gouvernement revienne sur la réforme des retraites. « Ça c’est pour ma mère, qui est femme de ménage et qui attend avec impatience de pouvoir arrêter de travailler. » Il sourit, reprend. « On soutient le NFP mais on veut aussi faire pression. Il est urgent qu’ils arrivent à mettre en place quelque chose. »
Dérisoire, artificielle, folklorique… La compétition entre les deux départements d’Alsace est difficile à cerner. Cinq ans après la fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, que reste-t-il de cette rivalité ? Une poignée de clichés, un brin d’Histoire et beaucoup de vannes.
Si l’Alsace avait un nombril, ce serait une maison bleue. Du genre simple, posée au milieu de rien, coincée entre deux champs. Après trois nuits blanches et quatre jours de recherche sur la rivalité entre le Bas-Rhin et Haut-Rhin, la bâtisse se présente enfin. C’était le dernier espoir pour achever cet article et répondre à la question qu’il pose : qu’est-ce que la rivalité entre les deux départements qui constituent l’Alsace ?
Pile à la frontière entre les deux collectivités, fusionnées en 2019 pour créer la Collectivité européenne d’Alsace, se dresse une habitation, où l’on se rend en quête de réponses. Autour, c’est le vide. Aucune vie, aucun son, rien à part le ronronnement régulier d’une route proche, gorgée de vacanciers. Pour y entrer on ne frappe pas, une clôture nous sépare de la porte, donc on hurle. Après quelques cris, une silhouette finit par sortir des ténèbres, s’avance près du portail, sourit, puis partage sa pensée :
« Moi, la guéguerre entre Bas-Rhin et Haut-Rhin… Je m’en bas les steaks. »
Face à la déception qu’il provoque, David hausse les épaules et tente d’atténuer son propos. « Vous savez c’est pas contre vous, moi je viens du Pas-de-Calais, c’est pour ma femme qu’on s’est installés… » Trop tard, le mal est fait. Déçu et désœuvré, persuadé qu’une guerre sourde fait bien rage entre les deux départements frères, on repart sillonner la frontière.
Rage et chambrage
Quelques kilomètres plus loin, allongée à la romaine dans un parc de Sélestat, Aurore se montre plus loquace : « Pour moi cette rivalité est ancrée dans la famille. Mon père, mes oncles, tout le monde disait qu’il ne fallait pas aller dans le Haut-Rhin, que là-bas c’était la misère. » À ses côtés, ses deux enfants en bas âge regardent distraitement un chien au loin. « Quand ma sœur s’est mise avec un Mulhousien, il y a eu beaucoup de vannes. Avec le Haut-Rhin, notre relation ressemble à ça : on taquine, on joue des clichés, on chambre. Mais ça reste bon enfant. » À peine a-t-elle fini sa phrase, qu’un pitbull noir bondit pour lécher un bout de sandwich. Il repartira avec.
Assise au bord d’un étang plus loin, une enseignante d’Histoire à la retraite me dévisage. Lorsqu’on l’interroge sur la différence entre les deux départements, elle se braque, lance qu’elle « soutient le Grand Est », mais m’apporte tout de même un indice : « Vous parlez du Landgraben j’imagine ? Ça remonte à très loin cette histoire. Je préfère ne pas vous donner de fausses dates. »
Le terme qu’elle lance dans la discussion, le Landgraben, serait cette frontière historique entre les deux départements, se dessinant autour d’un fossé. « Cette frontière est un peu fantasmée », commente Victor Vogt, le président de l’Office pour la langue et les cultures d’Alsace et de Moselle.
Partisan de l’unification alsacienne (et d’une sortie du Grand Est), le maire Les Républicains de Gundershoffen considère que les différences entre les deux départements restent très secondaires : « En soi il n’y a pas de réelle rivalité. En fait la principale distinction, elle se trouve au niveau linguistique, dans l’accent, dans la terminaison de quelques mots. On dit que les gens du Nord parlent plus lentement par exemple. »
Guerre de la patate alsacienne
Écœuré par le pacifisme ambiant, je n’arrête pas mes investigations. Pour dénicher de la haine bas-rhinoise, je me tourne vers un sport qui déchaîne les passions : la pétanque. Mais très vite, le président de l’Amicale boules Sélestat, Claude Carrette, me rembarre : « Vous me demandez s’il y a déjà eu des bagarres avec des Ultras boulistes du Haut-Rhin ? Pas du tout ! On en a même quelques uns dans l’équipe. On s’entend bien avec tout le monde. »
Encore déçu. Autre piste : la célébration de la pomme de terre. Des deux côtés de la frontière on se vante de l’honorer comme il faut, avec une « Grumbeerefescht » à Diemeringen (Bas-Rhin), et une « fête de la pomme de terre » plus récente, à Wickerschwihr (Haut-Rhin). Cette dernière a-t-elle été créée par provocation ? « Bah, on a des planteurs de pomme de terre dans le coin, c’est tout », assure le président du comité des fêtes, Jean-Pierre Hug. « De toute façon c’est loin Diemeringen, et nous on ne draine pas les trois quarts de la France », ajoute–t-il, avec une humilité suspecte.
Du côté de Diemeringen, dans les Highlands vosgiennes, on se montre aussi parfaitement indifférent à la rivalité. Malgré de nombreuses relances. « Pour être franc, je ne connais cette fête que depuis quelques temps », lâche David Winckler, l’un des organisateurs de l’évènement. Il continue : « L’idée de la première édition, il y a 50 ans, vient de la femme du maire de l’époque. Elle venait du Haut-Rhin, et s’inspirait d’une fête de chez elle. » Tant pis, on ne va pas déterrer la hache de guerre dans un champ de patate.
De l’autre côté de la haine
En traversant le Landgraben, peut-être trouverais-je des Haut-Rhinois enclins à haïr les Alsaciens plus au nord ? Arrivé à Guémar, on peine déjà à trouver une présence humaine. En dehors du passage constant des voitures, aucun bistrot n’égaye la vie du village. Comme si la commune avait poussé d’un coup, autour d’un carrefour giratoire. « Le dernier restaurant a fermé il y a un moment », mentionne Hassan, en cherchant deux chaises. Le jeune quadra profite de l’après-midi pour nettoyer son garage et ranger quelques cartons. Il hausse des épaules : « C’est ridicule cette rivalité. J’entends souvent parler de ça au travail, ça se chamaille entre collègues. Et c’est les mêmes clichés : que les Bas-Rhinois ne servent à rien, que les Strasbourgeois sont hautains. »
De l’autre côté de la commune, dans une portion du village blindée de lotissements, Éliane et Christian partagent la même indifférence. « Dans le temps, on parlait peut-être de ces clichés oui, mais maintenant… », commence la septuagénaire. « Maintenant, ça n’a plus de sens », reprend son mari. « Il y a bien une concurrence, mais à partir du moment où on parle d’Alsace, tout le monde s’entend. »
Ou presque. Onze ans plus tôt, en 2013, un référendum a été organisé à l’initiative du président de Région, Philippe Richert, pour créer un « Conseil unique d’Alsace », une fusion avant l’heure. Pour que le scrutin soit valide, il fallait que le « Oui » représente plus de la moitié des voix et 25% des électeurs inscrits. Ce ne fût pas le cas. Pire : si le « Oui » l’emportait dans le Bas-Rhin avec 67% des voix, le Haut-Rhin votait « Non » à 56%.
« Durant cette campagne, le débat ne s’est pas porté sur les projets », regrette Jean-Georges Trouillet, le président du parti autonomiste Unser Land. Fustigeant la défense des intérêts d’une partie de la classe politique de l’époque, dont le maire de Colmar Gilbert Meyer, l’autonomiste cible également le traitement journalistique de la campagne :
« Pendant trois mois, on cherchait à monter de manière parfaitement artificielle les Haut-rhinois contre les Bas-rhinois. Et au final, l’année d’après, on se retrouve avec le Grand Est. Je note aussi qu’en 2019, la fusion des deux départements dans la Collectivité européenne d’Alsace n’a plus du tout fait débat. »
La querelle survit dans l’humour
Le fin mot de l’histoire se trouve sûrement sur Internet. Sur les réseaux, les groupes Facebook ou les mèmes en ligne, on retrouve les dernières traces de ces taquineries interdépartementales. Si une parodie devait résumer cette tension, celle de Tom Sawyer en Alsace le fait avec brio. Dans un épisode où Tom s’engage dans une bagarre avec un Haut-rhinois, on y entend la cultissime réplique : « À Huningue on n’est pas des baltringues, on est des dingues de flingues ! »
« Cette punchline, elle vient de mon pote Jérem, l’ami du Haut-Rhin avec qui on a fait cette vidéo », raconte Joseph Pasquier, le créateur de la série parodique. « En fait c’était surtout l’hymne de notre club de foot », précise l’intéressé, dans la pièce d’à côté. Je retrouve les deux amis dans les locaux de StrasTV, à la Krutenau. Le nez dans un logiciel de montage, Joseph reprend : « Pour moi, il n’y a pas vraiment de rivalité. Ou alors très légère. C’est toujours bon enfant. D’ailleurs à la fin de l’épisode, ils deviennent amis après la bagarre. »
Sur Instagram, le créateur de la Schlagbourg est encore plus dubitatif :
« C’est jamais un truc qui m’a percuté. Il n’y a déjà pas de vraie rivalité dans le sport, ou dans la bouffe, alors pas plus dans les vannes. Par contre, il y a beaucoup de choses à dire sur la Lorraine. »
Après tant d’efforts inutiles, tant de kilomètres parcourus pour rien, j’abandonne. L’amour entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin est plus fort que tout. Et les deux départements sont unis dans la haine de la Lorraine : presque toutes les personnes interrogées dans cet article le reconnaissent. Durant la série d’été dédiée aux rivalités alsaciennes, Rue89 Strasbourg reviendra longuement sur cette tradition bien plus riche.
Dans un communiqué, le Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA) annonce le départ de son entraîneur Patrick Vieira. La séparation relèverait d’un commun accord. Selon le journal L’Équipe, l’ancien joueur de l’équipe de France n’était plus en phase avec le projet du club.
« Le club et Patrick Vieira ont, d’un commun accord, pris la décision de mettre fin à leur collaboration. » Dans un communiqué publié jeudi 18 juillet 2024, le Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA) annonce le départ de son entraîneur, Patrick Vieira. Après une année marquée par des résultats inégaux et une 13e place de Ligue 1 en fin de saison, le journal L’Équipe révèle que l’entraîneur devenait critique vis-à-vis du projet du club et de son propriétaire, le consortium américain BlueCo.
À la suite de l’entraîneur corse Frédéric Antonetti, resté tout juste quatre mois en 2023, Patrick Vieira a signé avec le Racing à l’été 2023. Il devait rester jusqu’en 2026 et ne montrait, publiquement, aucune réserve quant aux recrutements. Selon L’Équipe, c’est en privé qu’il y aurait eu « des divergences » énoncées, « notamment sur le profil des joueurs recrutés ou sur la composition du staff technique ».
Le projet du club en question
Racheté par le consortium américain BlueCo à l’été 2023, le RCSA a vu plusieurs de ses joueurs emblématiques et expérimentés partir. Il a recruté de jeunes espoirs, faisant sienne la politique d’un recrutement avec une limite d’âge à 23 ans. Au détriment, selon les supporters, d’une vraie stratégie permettant au club d’évoluer en gardant ses vedettes pour encadrer les jeunes recrues.
Également propriétaire du club anglais Chelsea FC, le consortium BlueCo a été la cible de nombreuses critiques et de manifestations des ultras strasbourgeois. La crainte principale étant celle que le Racing devienne un club satellite, pour entrainer des joueurs avant qu’ils ne rejoignent le club anglais.
Les trains du Réseau express métropolitain européen circulent plus régulièrement et leur fréquentation augmente, mais des lignes comme Strasbourg – Lauterbourg ou Strasbourg -Wissembourg sont délaissées.
Poignées de main, bises amicales et sourires aux lèvres. Réunis sur le quai ensoleillé de la gare de Vendenheim, les concepteurs du Réseau express métropolitain européen (Reme) se félicitent les uns les autres ce 17 juillet. « C’est une vraie réussite, se réjouit Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole. Les résultats sont très satisfaisants, nous répondons bien aux besoins des habitants de la deuxième et troisième couronne. » Pour la SNCF, la Région et l’Eurométropole, le Reme est enfin fonctionnel.
« On a connu des moments chaotiques », reconnait Franck Leroy, président de la Région Grand Est. En janvier, un an après son lancement, le service ferroviaire faisait encore face à de nombreux retards et suppressions de trains. Ses concepteurs étaient revenus sur certains de leurs objectifs, dont la mise en place de 1 000 trajets supplémentaires par semaine. « On a encore des marges de progression, mais on a 650 trains hebdomadaires qui circulent en plus par rapport à 2022 et près de 15% d’usagers supplémentaires », assure Franck Leroy.
Pour les associations d’usagers, absentes de cette conférence de presse, la situation est moins glorieuse. « On est toujours à 50 % de ce qui avait été annoncé pour août 2023, il n’y a pas eu de nouveaux trains mis en circulation depuis janvier », tranche François Giordani, président de la branche Grand Est de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). « Ils ont délaissé certaines lignes », déplore de son côté Raymond Ruck, du collectif Montrainjytiens.
L’Alsace du nord délaissée
Effectivement, une note de l’Agence d’urbanisme de Strasbourg (Adeus) d’avril 2024 précise que la grande majorité des gares a bénéficié d’une amélioration de l’offre. Ainsi, autour de Strasbourg, 17 gares sont desservies par plus de 20 trains supplémentaires quotidiens par rapport à 2022. Mais certaines lignes, comme Mommenheim – Sarreguemines, Strasbourg – Lauterbourg et Haguenau – Wissembourg, n’ont connu qu’une évolution marginale, voire une légère dégradation.
Entre Haguenau et Wissembourg, des trains ont été supprimés depuis la mise en place du Reme. « Leur remise en place est dans les tuyaux, mais pas avant 2027 ou 2028 », déplore François Giordani. Et sur la ligne Strasbourg – Lauterbourg, les associations dénoncent un « trou » dans le service. « C’est une des seules lignes où le nombre de passages n’a pas augmenté, explique le président de la Fnaut Grand Est : « On nous avait promis des trains supplémentaires à partir de décembre 2024, mais le planning pour l’année prochaine n’a pas évolué pour l’instant. »
« À Gambsheim, les trains sont déjà bondés et les gens sont serrés comme des harengs », relate Raymond Ruck. « On ne peut pas tout faire d’un coup, répond Stéphanie Dommange, directrice de TER Grand Est et coordinatrice régionale chez SNCF. Je comprends l’attente et l’impatience, nous sommes mobilisés pour y répondre. »
Du 9 août au 9 septembre, une quarantaine de trains de fret allemands vont pourtant circuler tous les jours entre Strasbourg et Lauterbourg. Pour Raymond Ruck, du collectif Montrainjytiens, « c’est le coup de trop. La ligne est jugée vétuste, c’est pour ça qu’ils ne veulent pas mettre plus de trains pour les usagers mais des marchandises vont y circuler tout l’été ? C’est incompréhensible. »« Les lignes allemandes sont en travaux et si on veut sauver la planète, il faut faire circuler les marchandises sur des rails plutôt que par camion », justifie Stéphanie Dommange.
Les associations veulent participer
Globalement, le passage des trains dans les gares est de plus en plus régulier. Les TER s’arrêtent toutes les demi-heures, entre 5h et 22h, dans certaines villes périurbaines comme Saverne, Haguenau ou Molsheim. André Lott, président de l’association Bruche-Piémont-Rail et vice-président de la Fnaut, rappelle qu’une augmentation du cadencement est efficace seulement si on prend en compte les besoins réels des usagers :
« On a repris les horaires avec la SNCF sur la ligne de la vallée de la Bruche car cela ne correspondait pas aux plannings des travailleurs ou des lycéens. Mais il y a encore plus de frustrations aujourd’hui car ils ont mis en place 14 lignes omnibus entre Sélestat et Strasbourg, qui s’arrêtent à tous les arrêts. On en avait demandé seulement entre trois et cinq. Ça allonge nettement le temps de trajet et dissuade les gens de prendre le train. Il faut absolument que les associations participent à la mise en place de ce projet, sinon il ne sera pas efficace. »
Dans son rapport, l’Adeus souligne que, passé une certaine heure, les bus ne circulent plus et les gares du Reme demeurent inaccessibles pour les usagers ne vivant pas à proximité des gares ou ne possédant pas de voiture. Et l’horizon n’est pas clair. « On travaille à la mise en place d’un réseau de cars, ça sera prêt dans les années à venir, explique Thibaud Pillipps, vice-président de la Région Grand Est. On doit rediscuter des financements avec l’Eurométropole car ça coûte de faire tout ça. »
Du côté des retards et annulations, « on ne reçoit plus aucun courrier », se félicite Pia Imbs. Sur la page Facebook « TER Grand Est le ras le bol des usagers », des messages d’insatisfaits sont pourtant publiés tous les jours. Pour André Lott, vice-président de la Fnaut, le service mériterait encore d’être amélioré : « Sur tout le Grand Est, je compte entre 3 et 4% de suppressions partielles et totales de trains par jour. »
Horizon incertain pour le ticket unique
Les associations d’usagers réclament également la mise en place d’un tarif et d’un ticket unique sur tout le réseau du Reme. Dans l’Eurométropole, il existe déjà un abonnement unique. Il sera possible de prendre le TER cet été avec un ticket CTS. Mais pas au-delà de l’agglomération strasbourgeoise. « C’est aux établissements publics de coopération intercommunale de prendre leurs responsabilités pour arriver à cela », explique Pia Imbs.
La Région, l’État et l’Eurométropole avaient investi 700 millions d’euros dans ce projet. Ils prévoient d’y consacrer un budget supplémentaire de 110 millions d’euros, pour la suite de sa mise en place. En comparaison, 36,1 milliards d’euros ont été investis dans le projet de Grand Paris express. « On espère des financements en plus de l’État, nous interpellons souvent le gouvernement à ce sujet », expose Pia Imbs : « Mais on ne sait pas avec qui on va discuter, on attend la nomination du nouveau ministre des transports qu’on devrait rencontrer en septembre. »
À Strasbourg, le collectif Palestine 67 organise une nouvelle manifestation sur la place Dauphine en soutien au peuple palestinien à partir de 14h, samedi 20 juillet.
Après 285 jours de bombardements sur la bande de Gaza, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé vouloir y « augmenter la pression ». Depuis mardi 16 juillet, plus de 25 bombardements ont été réalisés par l’armée israélienne. L’un d’entre eux a tué 57 personnes dans une école gérée par l’ONU, selon la Défense civile de Gaza – un organe dépendant du Hamas.
Pour « continuer à faire entendre la voix des palestiniens » et celle « de la justice », le collectif Palestine 67 organise, samedi 20 juillet, une nouvelle manifestation sur la place Dauphine, à proximité du centre commercial Rivetoile, à Strasbourg. Le cortège partira à 14h et se dirigera vers la place de l’Université.
Cinq organisations strasbourgeoises organisent un rassemblement contre les transféminicides, la transphobie et le manque de mesures contre les violences transphobes. Il se tiendra place Kléber, jeudi 18 juillet à 19h.
Angelina, femme transgenre de 55 ans, a été tuée par son compagnon à Compiègne, le 5 juillet. Quatre jours plus tard, Géraldine, 30 ans, elle aussi transgenre et travailleuse du sexe, est assassinée dans son appartement à Paris par un client. En hommage à ces deux femmes, victimes de transféminicides (tuées car elles étaient des femmes transgenres), cinq associations et collectifs strasbourgeois appellent au rassemblement place Kléber, dès 19 h, jeudi 18 juillet.
Support Transgenre Strasbourg (STS), la Section Travail du Sexe de la CNT STP 67, SOS Homophobie, la Station LGBTI et l’OST Strasbourg souhaitent « rendre justice pour Géraldine et Angelina ». À l’issue des prises de paroles, des temps de discussions sont prévus.
Responsabilité de l’État
« Nous avons été particulièrement choquées par ces meurtres. Deux en une semaine, cela fait beaucoup, regrette Flora Giros, présidente de La Station LBGTI Strasbourg, à l’initiative du rassemblement : « Ce ne sont pas de simples faits divers. C’est un vrai système ».
Elle illustre ce système avec la publication du livre « Transmania », écrit par deux femmes excluant ouvertement les personnes trans de toutes les luttes féministes. Les affiches publicitaires à sa sortie en avril 2024 ont été retirées des rues de Paris, la municipalité dénonçant un discours de haine. De concert avec cette publication, Les Républicains et le Rassemblement national ont défendu avec succès une proposition de loi visant à interdire la transition de genre chez les mineurs.
Pour Flora Giros, « l’État a une grosse part de responsabilité dans l’augmentation des violences contre les personnes trans, au quotidien. » La présidente de La Station LGBTI estime qu’il est essentiel d’augmenter le nombre de places spécifiques dans les centre d’hébergement d’urgence. Elle appuie également sur les officiers de police, sur leur formation à la prise en charge des personnes victimes de transphobie.
Alternative étudiante Strasbourg, la CGT, FSU et Solidaires appellent à un rassemblement place Broglie, jeudi 18 juillet, notamment pour faire pression sur la gauche afin qu’elle réponde aux attentes de ses électeurs et électrices.
« Nos exigences sociales doivent être entendues », écrivent l’Alternative étudiante Strasbourg, la CGT, la FSU, et Solidaires. Alors que les dirigeants des partis du Nouveau front populaire n’ont toujours pas été capables de trouver un ou une Première ministre, les syndicats appellent au rassemblement place Broglie jeudi 18 juillet à Strasbourg de 12h à 14h, comme ce sera le cas un peu partout en France.
Après la forte mobilisation des électeurs et électrices de gauche au second tour des élections législatives le 7 juillet, l’intersyndicale rappelle l’urgence de la prise en compte de la parole des travailleurs : « Les résultats de ces élections législatives sont un signal et une alarme pour chacun et chacune d’entre nous. » Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT du Bas-Rhin, estime qu’il « n’y aura pas de seconde chance, personne ne doit nous décevoir ».
Pour le premier jour de la nouvelle Assemblée nationale, les syndicats appellent au rassemblement et à l’apaisement :
« La campagne a été marquée par de nombreuses paroles racistes, antisémites, homophobes décomplexées et par des violences. […] La période qui s’ouvre doit permettre un rôle renouvelé et renforcé du dialogue social en redonnant toute sa place à la négociation collective entre acteurs sociaux. »
Face à l’extrême droite, des mesures sociales
« On veut faire pression à la fois sur le gouvernement pour qu’il stoppe sa politique libérale et aussi sur la gauche. Il serait peut-être temps de se soutenir, s’unir et d’oublier les querelles politiques », insiste le secrétaire départemental de la CGT du Bas-Rhin. Pour lui, la lutte contre l’extrême droite passe aussi par une réelle prise en compte de l’urgence sociale.
Les syndicats exigent « plus de pouvoir d’achat, des augmentations de salaires, un abandon de la réforme de l’assurance chômage, l’abrogation de la réforme des retraites et le réexamen des ordonnances travail ». Ils demandent au gouvernement d’œuvrer pour la relocalisation des industries et une amélioration des services publics en investissant dans le système de santé, l’école ou encore la justice. « Stoppons la casse sociale », martèle Laurent Feisthauer.
Le Parisien a révélé qu’un Alsacien de 18 ans a été placé en garde à vue ce 17 juillet parce qu’il planifiait de s’en prendre à des porteurs de la flamme olympique sur une boucle de la messagerie Telegram.
« Gauchiste de merde faudrait créer un groupe du genre les SA (organisation paramilitaire du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, NDLR) et aller les fracasser tous les jours. » Martin (prénom modifié), 18 ans, écrivait ces propos, entre autres, le 14 juin dernier sur le canal Telegram « Division aryenne française » dont il est le propriétaire. Quelques jours plus tard, Rue89 Strasbourg publiait un article sur ce jeune Colmarien et sa boucle de messagerie d’extrême droite appelant régulièrement à la violence.
Néonazi revendiqué, il a été interpellé à son domicile en Alsace centrale et placé en garde à vue par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) ce 17 juillet selon le Parisien, dans le cadre d’une enquête ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).
Avec son profil intitulé Panzer, du nom des chars allemands pendant la seconde guerre mondiale, il est soupçonné d’avoir menacé de s’en prendre à des élus ainsi qu’à des porteurs de la flamme olympique, notamment une personne transgenre. D’après BFM, de la littérature et des objets néo-nazis ont été découverts chez lui.
À noter que sur la boucle « Division aryenne française », un autre profil avait publié en juin des listes de lieux à attaquer et de personnalités à cibler, dont la députée de Strasbourg Sandra Regol (Les Écologistes), qui avait alors effectué un signalement auprès de la gendarmerie.
Dans une ordonnance du 16 juillet, le juge des référés a ordonné l’évacuation du camp de sans-abris du square du Krimmeri, à la Meinau. Le camp avait déjà été évacué le 19 avril 2024.
Sans surprise, le camp de sans-abris installé dans le square du Krimmeri, à la Meinau, sera à nouveau évacué. L’ordonnance du juge des référés, datée du 16 juillet, affirme que le campement présente un « caractère très précaire, insalubre et dangereux » et pointe la présence d’au moins une cinquantaine d’enfants. Selon les associations, 200 personnes y dorment sous tente mi-juillet.
Dans son ordonnance, le juge des référés Claude Carrière estime que la vingtaine de personnes assignées devant son tribunal « ne justifient pas avoir tout mis en œuvre pour obtenir un hébergement d’urgence ».
Lors de l’audience mercredi 10 juillet, les avocats des occupants Me David Poinsignon et Me Sacha-Abraham Partouche ont plaidé sur le manque d’alternative pour les familles et souligné qu’il était vain d’évacuer le camp alors que ces personnes ne sauraient pas où aller. Mais pour la Ville, Me Olivier Maetz a estimé qu’il serait plus utile pour ces femmes, ces enfants et ces hommes d’attaquer l’État au tribunal pour l’obliger à respecter son obligation de les loger.
Mettant fin au débat, le juge des référés a rappelé qu’aucune « disposition légale ou règlementaire » ne prévoit « qu’une demande d’expulsion d’un occupant sans titre du domaine public par une autorité publique soit subordonnée au respect par ladite autorité publique de ses obligations en matière d’hébergement ». Allant dans le sens du conseil de la Ville, il précise qu’aucun sans-abri n’a « exercé les recours prévus pour faire valoir ses droits » à un hébergement d’urgence.
Enfin, le juge des référés a balayé l’argument selon lequel une expulsion nuirait à l’intérêt supérieur des enfants, comme ces derniers vivent déjà dehors dans de mauvaises conditions. Ce camp a pourtant tout de même l’avantage de se trouver à côté d’une antenne du Secours populaire.
Les occupants ont deux jours pour quitter les lieux de leur plein gré à partir du moment où l’ordonnance devient publique. S’ils restent, la Ville de Strasbourg pourra solliciter l’État pour avoir recours à la police ou la gendarmerie afin de les forcer à partir. Ils seront alors redirigés vers un dispositif d’examen de leurs situations administratives et, pour les plus chanceux, vers des hébergements pour quelques temps. D’autres risquent de se retrouver dans un centre visant à les pousser à retourner dans leur pays d’origine.