Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au Molodoï, 30 ans d’autogestion ne craignent que le fascisme

Au Molodoï, 30 ans d’autogestion ne craignent que le fascisme

Depuis 1994, la salle du Molodoï abrite concerts, conférences, cours de sport et projets associatifs dans le quartier de la gare. Une longévité à mettre au crédit des bénévoles de l’association et des principes d’autogestion qui la régissent.
Sur une table de bois pliable face à la salle tout de noir peinte, Fred, Nico et David s’abritent du soleil. « On est en train de faire les travaux d’été », sourit Nico en s’excusant pour les outils éparpillés sur le comptoir du bar. Tous trois sont membres du conseil d’administration du Centre autonome jeune Molodoï, qui compte en tout dix personnes. « Ça fonctionne par cooptation, on propose à quelqu’un de nous rejoindre quand on sent que cette personne veut s’impliquer », esquisse David, membre depuis 2022.
Au-dessus du parking attenant à la salle, une énorme fresque célèbre les 30 ans d’auto-gestion qui marquent l’identité du Molodoï :

« On a toujours refusé de se professionnaliser, on est tous bénévoles. L’autonomie est incompatible avec le salariat et pour que l’auto-gestion fonctionne, il faut que personne n’ait d’intérêt personnel dans le projet. »

Ce modèle, aux antipodes de ce que le capitalisme valorise, permet à l’association et à sa salle de naviguer sur la scène culturelle sans couler ni trahir ses valeurs depuis 1994. « C’est un espace social, culturel et politique, chacun d’entre nous place ces mots dans l’ordre qu’il veut, résume Nico, au Molodoï depuis 2018, un lieu d’expression qui donne leur place aux petites assos. »

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Retraités du Neudorf sous pression immobilière : à la fin, le propriétaire gagne

Retraités du Neudorf sous pression immobilière : à la fin, le propriétaire gagne
De gauche à droite : Sonia Weyl, 67 ans, Fabienne Mathis, 62 ans, Françoise Heitz, 64 ans. Au centre : Richard Benz, 76 ans.

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Des merguez dans la choucroute, enquête sur l’origine alsacienne de la saucisse rouge

Des merguez dans la choucroute, enquête sur l’origine alsacienne de la saucisse rouge

La merguez doit-elle rejoindre le panthéon de la gastronomie alsacienne aux côtés de la choucroute, des knacks et autres tartes flambées ? Oui, car la saucisse épicée aurait été inventée par des Alsaciens. Enquête sans concession sur cette origine historique.
Chaque année, 120 000 tonnes de merguez sont vendues en France, soit près de 4 kilos par seconde. On la retrouve dans tous les grands événements, des manifestations syndicales aux festivals de l’été en passant par toutes les fêtes associatives. Mais la merguez est aussi politique. En 2023, un affrontement éclate entre Fabien Roussel, député du Parti communiste, et Sandrine Rousseau, députée écologiste, autour des merguez à la Fête de l’Humanité, un prélude à l’explosion de la Nouvelle union populaire et sociale (Nupes). 
En 2021, c’était la mairie de Colmar qui avait interdit les barbecues lors de la Fête de la musique. Le média 20 Minutes titre alors : Haro sur les merguez à la Fête de la musique. « C’est la Fête de la musique, pas celle de la saucisse ou autre », justifie alors le premier adjoint au maire, Yves Hemedinger. Sans doute mu par la volonté de préserver la gastronomie alsacienne du grand remplacement par les merguez orientales et les crêpes bretonnes, l’élu manque pourtant sa cible. Depuis quelques années, une hypothèse circule en Alsace : la merguez aurait été inventée… par des Alsaciens.

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17 contractuels en moins sur 31 pour la Protection judiciaire de la jeunesse alsacienne

17 contractuels en moins sur 31 pour la Protection judiciaire de la jeunesse alsacienne
Les agents de la Protection judiciaire de la jeunesse se sont mobilisés, jeudi 8 août.

Une quarantaine de membres de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ont manifesté devant le tribunal judiciaire de Strasbourg, jeudi 8 août. Elles réclament l’annulation des suppressions de postes de contractuels au sein de l’institution.

« On fait face à un plan social sans précédent. » Olivier Jung, secrétaire de l’Union départementale du syndicat Solidaires Justice, ne décolère pas face aux coupes budgétaires auxquelles la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) doit faire face. La direction a annoncé le 30 juillet « une économie de 1,6 à 1,8 million d’euros » entraînant jusqu’à 480 suppressions d’emplois de contractuels en France. « En Alsace, 17 contrats ne seront pas renouvelés sur 31 », chiffre Olivier Jung. En tout, 220 personnes travaillent à la PJJ dans la région et les contractuels représentent 8% de la masse salariale.

Une quarantaine de personnes se sont mobilisées devant le tribunal judiciaire, jeudi 8 août à 9h30. Sur leurs pancartes, des messages sans équivoque : « Contractuels méprisés = équipes dépossédées, jeunes négligés », « On a besoin de nos collègues », « La PJJ ne sait pas compter = contrats non renouvelés »…

Des contrats non-valables

Christine est éducatrice en charge de l’unité éducative en milieu ouvert (UEMO) du secteur Strasbourg-sud. Le 11 juillet, elle a signé, sur proposition de sa direction, un avenant de reconduction. Pourtant, comme d’autres contractuels employés par la PJJ, elle a appris moins d’un mois plus tard que son contrat, qui se termine le 31 août, ne serait finalement pas renouvelé.

Mercredi 7 août, elle en a été avertie par un courrier de la Direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse Grand Est :

« Nous sommes confrontés à une situation inédite où la direction nationale de la PJJ impose à chacune des directions interrégionales des restrictions budgétaires conséquentes, dans des délais restreints. […] Je me vois contrainte dans l’urgence de renoncer à un certain nombre de recrutements, contrairement à ce que j’avais autorisé durant le mois de juin et juillet. Aussi, je ne suis pas en mesure de renouveler votre contrat de travail à compter du 1er septembre 2024″.

Dans la fonction publique, le délai de prévenance doit pourtant être d’un mois, lorsque la durée du contrat précédent est égale ou supérieure à six mois et inférieure à deux ans – ce qui est le cas de Christine.

Ce revirement suscite chez elle l’interrogation :

« On nous dit que ces contrats ne sont pas valables car ils n’ont pas été contre-signés par la direction. Pourquoi nous a-t-elle proposé ces contrats, alors qu’elle était au courant de ces restrictions ? »

En Alsace, 17 des 31 contrats de contractuels seront supprimés le 31 août, selon Olivier Jung (au centre), qui est accompagné de Paula Da Silva (à gauche).Photo : Steeven Pellan / Rue89 Strasbourg

« Je ne sais pas comment je vais faire »

Christine, agente PJJ licenciée

Dans ce même courrier, les contractuels se sont vus notifiés que la prime de fin de contrat leur sera versée fin octobre, soit plus d’un mois après la fin de leur mission. « C’est laconique, il y a une maltraitance évidente et une incompétence de gestion », estime le syndicaliste Olivier Jung.

Face à cette situation, Christine, qui n’en est pas à son premier contrat à la PJJ, se trouve désemparée :

« C’est assez fou ce qu’il se passe. C’est la première fois que cela m’arrive. Je ne me sens pas bien du tout. On a très peu de temps pour se retourner, je ne sais pas comment je vais faire. Financièrement, l’allocation chômage ne règle pas tout ».

Ce jeudi 8 août, elle devait être de permanence éducative au tribunal judiciaire mais se sent incapable de s’y rendre :

« Je n’ai pas le moral. On a un jeune qui doit être déféré devant le tribunal. Le juge doit statuer avec l’écrit de la permanence éducative proposant un suivi éducatif adapté en fonction de la situation. Sans cela, il ne peut se prononcer ».

De nombreux agents de la PJJ sont venus soutenir leurs collègues dont les postes seront supprimés début septembre.Photo : Steeven Pellan / Rue89 Strasbourg

90% du personnel en situation de travail mobilisé

Pour Olivier Jung, secrétaire de l’Union départementale Solidaires Justice :« Cette décision a été prise en catimini. C’est la première fois en vingt ans de carrière que je suis confronté à quelque-chose d’aussi indécent. Il en va de la dignité de l’institution ». Il en appelle au ministre de la Justice :

« Éric Dupond-Moretti est le premier à s’enorgueillir du budget de la Justice. Il faut qu’il s’explique, il est trop silencieux. »

De nombreux fonctionnaires ont décidé de se mobiliser en soutien à leurs collègues. « C’est l’une des rares fois où les cadres sont présents. On touche plus de 90% du personnel en situation de travail. Notre mouvement est massif », observe Paula, une autre éducatrice.

En milieu de matinée, le rassemblement devant le tribunal judiciaire s’est transformé en un cortège, en direction de la Direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse (DTPJJ), boulevard du Président-Poincaré. « On va leur signifier notre colère et notre détermination afin que la parole engagée en juillet soit respectée », indique le secrétaire de l’Union départementale Solidaires Justice. En vain, regrette-t-il : la direction indique ne pas avoir de nouvelle « trajectoire » et ne pas donc revenir sur les suppressions de postes. Les syndicats se tournent à présent vers un appel à la grève nationale, prévue le 14 août.

Après dix mois de bombardements, rassemblement pour la Palestine le 10 août

Après dix mois de bombardements, rassemblement pour la Palestine le 10 août
Manifestation en soutien au peuple palestinien du 16 décembre 2023.

Samedi 10 août, le collectif Palestine 67 organise un rassemblement de soutien à la population Gazaouie, dix mois après les attaques du Hamas et le début des bombardements Israéliens.

Depuis dix mois, la bande de Gaza est bombardée presque sans cesse par l’armée Israélienne, suite aux attaques du Hamas sur son sol, le 7 octobre 2023. Un temps en tête de l’actualité internationale, ce que certains intellectuels qualifient de « génocide » a été rappelé au monde pendant les Jeux Olympiques de Paris, une délégation palestinienne y participant.

40 000 morts au moins

L’Orient Le Jour se questionne, le 15 juillet : « À partir de combien de morts passe-t-on de l’indignation à l’indifférence ? » Au 7 août, le ministère de la santé de Gaza comptabilisait 40 000 morts en dix mois, malgré la difficulté matérielle à tenir ce décompte. Dans une correspondance du journal scientifique The Lancet en juillet, trois chercheurs estimaient plausible que le nombre réel de décès depuis le 7 octobre, directs et indirects, liés au « conflit », soit en réalité plus proche de 186 000 personnes.

Outre les bombardements sur la bande de Gaza et ses habitants, qui sont déplacés sans cesse, Israël a également mené des opérations armées en Iran, au Yémen et au Liban. Le 8 août, la Turquie s’est jointe à la requête de l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice pour violation présumée de la Convention contre le génocide, à l’encontre de l’État d’Israël. Le même jour, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a affirmé qu’affamer des civils était un crime de guerre. Le président iranien Massoud Pezeshkian a quant à lui  » exhorté les pays occidentaux à cesser de soutenir Israël », une semaine après l’assasinat du chef du Hamas à Téhéran.

Quant aux prisons israéliennes, une ONG de l’État Hébreux les qualifie de « camp de torture », témoignages à l’appui. Y sont enfermés plus de 9 500 prisonniers palestiniens, pour certains sans procès ni inculpation.

Samedi 10 août, le Collectif Palestine 67 organise donc un rassemblement statique de soutien à la population palestinienne place du Corbeau, à 17 heures. Depuis dix mois, les militants manifestent presque toutes les semaines dans les rues de Strasbourg.

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En Alsace, des élus remontés contre l’État après l’attribution de permis de recherche de lithium

En Alsace, des élus remontés contre l’État après l’attribution de permis de recherche de lithium
Quarante-deux communes autour de Mulhouse (Haut-Rhin) sont concernées par le permis de recherches « Kachelhoffa Minéral ».

Mardi 2 juillet, le ministère de l’Économie a attribué un permis de recherche de lithium autour de Mulhouse à Vulcan Énergie France. Une décision jugée précipitée et opaque par de nombreux maires et élus locaux.
C’est une décision qui a mis des élus alsaciens en colère. Le ministère de l’Économie a délivré, le 2 juillet 2024, un arrêté accordant un permis de recherche de lithium en Alsace à Vulcan Énergie France. Cette filiale a été créée à Haguenau par Vulcan Energy, un groupe australien qui promet du « lithium zéro carbone », récupéré à partir de saumures géothermales.
L’autorisation qu’elle a obtenue de l’État, baptisée « Kachelhoffa minéral », lui permet de rechercher du minerai de lithium sur les bans de 42 communes du Haut-Rhin, autour de Mulhouse (voir ci-contre). La zone totale s’étend 463 kilomètres carrés (km2).

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« On ne lâchera pas » : marche de soutien aux indépendantistes kanaks samedi 10 août

« On ne lâchera pas » : marche de soutien aux indépendantistes kanaks samedi 10 août
Une nouvelle mobilisation en soutien aux indépendantistes kanakes emprisonnés a lieu samedi, à Strasbourg.

Une marche de soutien aux indépendantistes kanaks emprisonnés en métropole est prévue samedi 10 août à Strasbourg. Le cortège s’élancera de la place de la gare pour se rendre place de la République.

« On continuera, on ne lâchera pas tant qu’ils n’auront pas libéré nos prisonniers. C’est injuste ! », témoigne l’une des membres du collectif bas-rhinois Solidarité Kanaky. Elle organise une marche à Strasbourg samedi 10 août. Le départ est prévu place de la Gare à partir de 15h. Le cortège doit rejoindre la place de la République, par la rue du 22-Novembre, la place Kléber, rue de la Nuée-Bleue et le pont de la Fonderie.

C’est le projet de réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales, initié le 13 mai par Sonia Backès, présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie, qui a provoqué d’importantes manifestations en Nouvelle-Calédonie après sa ratification par l’Assemblée nationale le 14 mai.

Dès lors, de violents affrontements ont éclaté sur l’île, faisant dix morts, une centaine de blessés et de nombreux dégâts. Le président de la République Emmanuel Macron a suspendu la réforme le 12 juin. Insuffisant selon la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), le mouvement indépendantiste, qui réclame l’annulation de cette réforme et poursuit les actions revendicatives sur place.

Porter la voix des indépendantistes

À ce jour, treize membres de la CCAT ont été placés en détention provisoire en métropole, dont l’un des responsables, Christian Tein. Il est incarcéré dans le centre de détention de Lutterbach, près de Mulhouse depuis fin juin. Tous sont soupçonnés de complicité de tentative de meurtre et d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Le collectif Solidarité Kanaky réclame la libération « des déportés sans condition » et l’abandon des charges retenues contre eux :

« Christian Tein est victime d’une volonté de faire taire les voix kanakes car il criait contre le dégel du corps électoral. Il n’a jamais incité à la violence. Dans ses discours publics, il appelait à la paix. Pour nous, ce sont des incarcérations au cas où il se passe quelque-chose. Il est hors de question de mettre en prison des personnes qui ont décidé de se mobiliser. L’État français a rompu les liens avec les Kanaks en les déportant en métropole. »

Parmi les autres revendications, Solidarité Kanaky demande « les destitutions du procureur de la République de Nouméa et de Sonia Backès », « le rapatriement des forces françaises en métropole » et que « la lumière soit faite sur les meurtres perpétrés durant les émeutes ».

Le collectif du Bas-Rhin est associé avec celui du Haut-Rhin dans ses actions. « En tant que Kanaks en métropole, on veut porter la voix des indépendantistes dans la capitale européenne », assure une des membres. Un rassemblement devant le Parlement européen a d’ailleurs eu lieu jeudi 18 juillet. Solidarité Kanaky indique avoir reçu le soutien de trois députés européens de La France Insoumise, Anthony Smith, Emma Fourreau et Rima Hassan. « Ils ont accepté de déposer une résolution [texte déposé par un eurodéputé lui permettant d’exprimer son avis sur quelconque sujet, NDLR]. Nous sommes en train de réfléchir tous ensemble sur l’écriture de cette résolution et poser nos revendications claires ».

Le collectif Solidarité Kanaky a pu rencontrer Rima Hassan au Parlement européen, jeudi 18 juillet.

Le collectif Solidarité Kanaky prévoit d’organiser en septembre une réunion publique à Strasbourg avec des interventions de spécialistes sur les différents enjeux en Nouvelle-Calédonie.

Après leur expulsion du bidonville, des Roms déçus par les propositions de relogement

Après leur expulsion du bidonville, des Roms déçus par les propositions de relogement

Fin juin, les Roms du bidonville de Cronenbourg ont dû partir de leur bande de terre au milieu d’une bretelle d’accès à l’autoroute. Malgré les promesses de relogement, certaines familles restent insatisfaites et sont déçues par les institutions.
Contrairement aux nombreux camps de sans-abris « évacués », « expulsés » ou « démantelés » à Strasbourg, les vocables entourant la fin du bidonville de Cronenbourg ont été plus mesurés. Le départ des habitants a été « sécurisé » et le camp, « résorbé » le 28 juin. Entre 2019 et 2024, jusqu’à 120 Roms y ont posé leurs valises et construit un petit village, au centre d’une bretelle d’accès à la M35. Après un diagnostic social mené pendant cinq mois par le cabinet Trajectoires, les habitants et habitantes ont dû accepter de déménager, notamment en raison d’impératifs d’insalubrité sur leur camp.
En matière de relogement de sans-abris, cette opération de grande ampleur est citée en exemple par les protagonistes institutionnels qui l’ont initiée. Dans un communiqué de presse, la préfecture du Bas-Rhin reste vague sur le nombre de personnes concernées par ce démantèlement et précise qu’une « transaction » entre l’Eurométropole de Strasbourg et les Roms a été « homologuée » par un juge, le 16 juin. « La collectivité s’est engagée à proposer des solutions d’hébergement portées par la Ville et l’État », précisent les services préfectoraux.

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Un cirque s’installe à Cronenbourg sans autorisation

Un cirque s’installe à Cronenbourg sans autorisation
Place de l’Abattoir, à côté du magasin Ikea.

Le cirque franco-belge s’est installé sur une place du quartier de Cronenbourg à Strasbourg, sans attendre d’autorisation à la Ville de Strasbourg. Le cirque accueille des animaux sauvages dans ses numéros, une pratique autorisée jusqu’en 2028.

Dans un communiqué, la Ville de Strasbourg indique avoir « constaté lundi 4 août l’installation d’un cirque place de l’Abattoir à Cronenbourg ». Une « occupation de l’espace public sans autorisation délivrée par la collectivité » indique le texte qui précise en outre :

« La Ville de Strasbourg, engagée pour la cause animale et positionnée depuis 2017 contre l’exploitation d’animaux sauvages dans des spectacles de cirques, déplore que cette pratique dépassée puisse perdurer légalement jusqu’en 2028. »

Pas besoin d’autorisation ?

Les Dernières nouvelles d’Alsace et France Bleu Alsace se sont rendus sur place où le directeur du Cirque franco-belge, Serge Muller, a confirmé qu’il n’entendait pas demander d’autorisation, ni lever le camp avant la dernière représentation prévue le 25 août. Il s’appuie pour cela sur une décision du tribunal administratif du 27 juin, qui a annulé une interdiction d’installation du cirque prononcée par la Ville de Paris.

Mais pour Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge des espaces publics cité par les DNA et France Bleu Alsace, la Ville de Strasbourg va attaquer le cirque pour « occupation illicite du domaine public pour une activité commerciale », une action qui, si elle est suivie par le tribunal, pourrait contraindre le cirque à payer des indemnités. En 2023, le cirque franco-belge s’était installé de la même manière à Hautepierre.

Ludovic Haye, sénateur du Haut-Rhin, accusé de harcèlement par une collaboratrice

Ludovic Haye, sénateur du Haut-Rhin, accusé de harcèlement par une collaboratrice
Ludovic Haye lors de l’assemblée européenne des élus parlementaires en mai 2024.

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#Ludovic Haye

À Quai des Brumes, des choix de libraires contre les stratégies marketing

À Quai des Brumes, des choix de libraires contre les stratégies marketing

Liberté de proposer ce qu’ils aiment, de mettre en avant titres et auteurs méconnus, de créer des rayons au rythme des préoccupations sociétales… Malgré les difficultés économiques du secteur, les libraires de Quai des brumes expliquent pourquoi ils apprécient de travailler dans une librairie indépendante.
Sur la table des romans policiers du Quai des brumes, le dernier Franck Thilliez passerait presque inaperçu. Quelques ouvrages de l’auteur aux 9 millions d’exemplaires vendus figurent parmi les titres mis en avant au milieu des rayonnages. Mais ce n’est pas vers eux que se tourne Arnaud Velasquez au moment d’évoquer son dernier coup de cœur.
« Récemment, j’ai été séduit par cet ouvrage de Yonatan Sagiv », explique-t-il en saisissant Secret de Polichinelle. « La scène d’ouverture reprend les codes du roman noir pour s’en moquer. C’est drôle, sarcastique et extrêmement bien écrit. »
Résultat : le libraire a fait de la place sur sa table pour y déposer plusieurs ouvrages de cet auteur israélien méconnu.

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#indépendance

Quatrième marche en hommage à Dimitri Perrier, dimanche 11 août à Rouffach

Quatrième marche en hommage à Dimitri Perrier, dimanche 11 août à Rouffach
Un hommage à Dimitri Perrier sera rendu dimanche 11 août.

Dimanche 11 août, une quatrième marche blanche est organisée en hommage à Dimitri Perrier. À 28 ans, le jeune homme est décédé au centre hospitalier psychiatrique de Rouffach pour des raisons encore inexpliquées.

Pour la famille de Dimitri Perrier, le deuil est impossible à faire. Le jeune homme avait 28 ans quand il est décédé au centre hospitalier spécialisé en psychiatrie de Rouffach pour des raisons encore inexpliquées. C’était le 11 août 2020. Atteint d’autisme, Dimitri avait été hospitalisé quelques jours plus tôt pour des crises d’angoisse. Ses proches organisent une nouvelle marche blanche pour lui rendre hommage et demander des réponses, dimanche 11 août à 14h, à Rouffach.

Enquête toujours en cours

Quatre ans après son décès, l’enquête est encore en cours. « Nous n’avons toujours rien de probant qui permet d’expliquer les causes de son décès. On n’accuse personne mais la lenteur de l’enquête, ça suffit ! », dénonce Florian, son oncle et porte-parole de la famille.

« Je n’arrive pas à faire son deuil, témoigne Florian. C’est une souffrance au quotidien de ne pas connaître les raisons de la mort de mon neveu ». Les questionnements de la mère de Dimitri, Stéphanie, de Florian et tous ses proches sont permanents. Pour l’oncle, « l’imagination tourne à blinde ».

Dimitri Perrier en photo avec sa mère, Stéphanie Neunreuther.Photo : Document remis

Une pétition lancée

Les proches de Dimitri Perrier ont lancé jeudi 25 juillet une pétition de soutien « pour ne pas oublier ». Plus de 600 signatures ont été recueillies en une semaine. La famille aimerait atteindre le millier de signatures avant la marche qui précise qu’elle restera en ligne « tant que l’enquête n’avance pas et que des conclusions ne sont pas prononcées ». « La pétition représente un cri du cœur de notre famille et des nombreux soutiens pour que la vérité arrive le plus vite possible », confie Florian.

La marche blanche sera aussi l’occasion de mettre en avant un problème plus global, selon la famille. Florian est convaincu que « la mort de Dimitri est révélatrice des défaillances dans la prise en charge de l’autisme au sein du système hospitalier ».

#Rouffach

Le breakdance est aux JO à Paris mais toujours dans la rue à Strasbourg

Le breakdance est aux JO à Paris mais toujours dans la rue à Strasbourg
Sur les pavés de la place Gutenberg, Mathilde, 9 ans, enchaîne les acrobaties.

Le breakdance entre aux Jeux olympiques pour la première fois. La compagnie strasbourgeoise Faccrew y voit un signe de reconnaissance mais espère que cette danse ne perdra pas son essence, urbaine et marginale.
Quand au centre de la place Gutenberg Naël tourne sur la tête, les jambes en l’air, le public retient son souffle. Le jeune garçon vêtu d’un large t-shirt rouge et d’un pantalon ample se redresse sans douleur, la mine fière. Les beats rapides, funk et électroniques qui sortent de l’enceinte posée sur les pavés s’adoucissent, une mélodie orchestrale les remplace. Sept danseuses et danseurs le rejoignent sur le tapis qui sert de scène et s’élancent dans une chorégraphie, alternant gestes fluides et saccadés. Ce mercredi soir de juillet, la compagnie de breakdance strasbourgeoise Faccrew donne un show de deux heures, sans artifices, fait de sueur et de poésie.
Naël a commencé le breakdance il y a deux ans. Il s’entraîne quatre fois par semaine.

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Concerts au frais, toiles en liberté et dancefloor incandescent en août à Strasbourg

Concerts au frais, toiles en liberté et dancefloor incandescent en août à Strasbourg

En août à Strasbourg, une série d’organisations maintiennent la flamme de la vie culturelle tandis que dans les Vosges, c’est le moment de retrouver des notes dans leur plus bel écrin de pierre.

Des toiles sous les étoiles

Les deux cycles de cinéma en plein air se poursuivent en août, une bonne manière de profiter des soirs d’été à condition qu’ils ne soient pas trop humides. À Strasbourg, c’est l’association des Films du Spectre, qui organise le Festival du film fantastique, qui a programmé les films qui débutent à la nuit tombée :

    Vendredi 9 août, Yesterday un film attachant de Danny Boyle au parc des sports à Hautepierre, Vendredi 16 août, Le Dîner De Cons, la comédie grinçante de Francis Weber, avec Jacques Villeret et Thierry Lhermitte au sommet de leur art, au parc Henri-Will au Neudorf, Vendredi 23 août, Million Dollar Baby, une histoire de rencontre, de sauvetage et de fusion magistralement menée et interprétée par Clint Eastwood, parc Albert Schweitzer à Koenigshoffen. Âmes sensibles, prévoyez vos mouchoirs tout de même. Vendredi 30 août, Il Était Une Fois La Révolution, le film le plus fou et le plus explosif de Sergio Leone au jardin des Deux-Rives, avec l’inoubliable bande son d’Ennio Morricone.
Bande annonce d’Il était une fois la Révolution

À Strasbourg, un repli est prévu salle de la Bourse en cas de pluie, mousson ou de tempête tropicale. Une deuxième série, proposée par l’association du Troisième souffle, donne encore six rendez-vous dans des communes de l’Eurométropole :

    Samedi 3 août, Fantastic Mr. Fox, un film d’animation décalé de Wes Anderson à l’Espace Sportif d’Achenheim, Samedi 10 août, Billy Elliott, l’histoire d’un gamin du nord de l’Angleterre qui se découvre une nouvelle passion sur un fond de crise sociale, de Stephen Daldry au stade de foot, rue Jacques-Martin à Kolbsheim, Samedi 24 août, Alice au Pays Des Merveilles de Tim Burton au centre sportif et culturel de Lampertheim, Mercredi 28 août, L’incroyable destin de Harold Crick, une comédie bien tournée avec Dustin Hoffmann et Emma Thompson dans les rôles secondaires, au parc naturel urbain, rue du Niederholtz à Eckbolsheim, Samedi 31 août, Max et les Maximonstres de Spike Jonze, au stade de foot, rue du Rhin à Plobsheim, Samedi 7 septembre, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, l’épisode le plus réussi de la série, réalisée avec le talent et l’humour d’Alain Chabat, parc Wodli à Bischheim.
Bande annonce d’Astérix Mission Cléopâtre.

Puisqu’il est question de cinéma, il faut aussi se noter la 27e édition de Ciné-Cool, qui aura lieu du samedi 24 au samedi 31 août. Durant ces huit jours, toutes les places des cinémas Star de Strasbourg ne seront qu’à 5€, tandis que celles à l’UGC et au Vox seront à 6€. Une quarantaine de films seront projetés en avant-première durant cette semaine, et des événements sont programmés avec certaines équipes de films. Voir la programmation complète sur le site dédié.

Du jazz et d’autres musiques au frais

Le festival Au Grès du Jazz reste ancré dans sa case aoûtienne, et c’est tant mieux puisqu’il est l’un des rares rendez-vous majeurs du plein été en Alsace. Du 10 au 18 août, ce sont 28 concerts gratuits et 12 concerts payants qui vont se succéder entre les anciens murs de la vieille ville de La Petite Pierre. Soutenu par le parc naturel des Vosges du Nord, le festival propose une programmation bien au-delà du jazz, avec notamment Jeanne Added en formation acoustique, Keziah Jones ou le Strasbourgeois Thomas Schoeffler Jr. La soirée de samedi 10 août accueille également une nouvelle formation avec Rodolphe Burger, Sofiane Saidi et Mehdi Haddab.

Côté jazz, il faut saluer la présence du trompettiste Éric Truffaz, du duo formé par l’accordéoniste Vincent Peirani avec le violoncelliste François Salque, et du saxophoniste américain Kenny Garrett, une star du jazz habituée de Jazz in Marciac ou de Montreux. Le pianiste strasbourgeois Grégory Ott est aussi présent, vendredi 16 août avec Antonio Lizana.

Le concert de Kenny Garrett dans les bureaux de la NPR, la radio publique américaine.

Arts vivants, places vivantes

Du vendredi 23 au dimanche 25 août, le Festival des Arts de la Rue de Strasbourg (Farse) occupe les rues et les places du centre-ville de Strasbourg. 23 spectacles différents sont au programme, proposés par 21 compagnies dont certaines sont locales (Blah Blah Blah cie, Compagnie Titanos…), d’autres nationales (Le Grand Colossal Théâtre, le Collectif La Ville en Feu…) et certaines sont même européennes (Compagnie ADM-vzm de Belgique).

Tous les spectacles sont gratuits, la plupart des spectacles sont joués plusieurs fois durant le Farse, au moins une fois par jour. Le programme de tous les rendez-vous est sur cette page du site spécial de Strasbourg.eu.

Teaser de À 2 mètres, de la compagnie Adm-Vzw

La der du Longevity festival

Si vous n’êtes jamais allé au Longevity festival, le rendez-vous estival des musiques électroniques au jardin des Deux-Rives, voici venue votre ultime chance. Le festival s’arrêtera après cette dixième édition, prévue du vendredi 23 au dimanche 25 août.

Le festival assure être resté « loin des standards et des affiches mainstream » mais sa dixième édition programme tout de même samedi L.B. Dub Corp, qui n’est pas exactement un artiste émergent. En revanche, il tiendra l’autre promesse du Longevity, celle d’un « dancefloor incandescent du début à la fin ».

Le set de L.B. Dub Corp à Dekmantel en 2023.

Cinq artistes par soir sont programmés, dont des DJs du collectif Merci beaucoup de Strasbourg dimanche, une journée par ailleurs proposée à prix libre.

Rassemblement samedi 3 août pour soutenir Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd

Rassemblement samedi 3 août pour soutenir Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd
Paul Watson est détenu depuis le 21 juillet au centre pénitentiaire de Nuuk, au Groenland.

L’ONG de protection des espaces marins Sea Shepherd organise un rassemblement samedi 3 août à Strasbourg, en soutien à son fondateur Paul Waston, détenu au Groenland.

Samedi 3 août, l’ONG Sea Shepherd appelle à un rassemblement place Kléber, de 14h à 17h, pour soutenir son fondateur, le capitaine Paul Watson. Le défenseur des écosystèmes marins de 73 ans tente régulièrement, depuis les années 1970, de bloquer les navires chasseurs de baleines dans l’océan Antarctique. Il est détenu au Groenland depuis dimanche 21 juillet et doit y rester jusqu’au 15 août, le temps que le ministère danois de la Justice décide s’il doit être extradé au Japon.

Avenir risqué au Japon

Paul Watson est visé par un mandat d’arrêt international nippon depuis 2010. Le pays l’accuse d’avoir causé des dommages sur l’un de ses navires baleiniers et d’avoir blessé des membres de l’équipage. « Le Japon est dans une logique de vengeance, a alerté la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali sur Franceinfo, au lendemain de son arrestation. S’il va au Japon, il finirait ses jours en prison. »

Paul Watson a été arrêté par la police danoise alors qu’il ravitaillait son bateau. Il se dirigeait vers le le nord de l’océan Pacifique pour intercepter le Kangei Maru,« le plus grand navire baleinier jamais construit », selon Sea Shepherd. Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays au monde qui pratiquent encore la chasse commerciale à la baleine, interdite depuis 1986 par la Convention baleinière internationale (CBI).

Mobilisation en France

Sea Shepherd France a lancé une pétition internationale à l’attention de la Première ministre danoise. Emmanuel Macron est intervenu auprès des autorités du pays pour éviter l’extradition de Paul Watson, qui vit depuis un an en France. Lundi 29 juillet, Lamya Essemlali a rendu visite au détenu au centre pénitentiaire de Nuuk. Elle assure :

« Il va bien, il garde le moral. Il ne regrette rien. Il n’avait pas conscience de la mobilisation pour sa libération, particulièrement en France. Il a été très touché. »

Camp de Krimmeri : après l’expulsion, la crainte de l’éternel recommencement

Camp de Krimmeri : après l’expulsion, la crainte de l’éternel recommencement
Une fois un logement attribué, pour les personnes au bracelet vert, c’est le trajet final vers l’hôtel, sans direction ni tickets de tram distribué.

Pour la deuxième fois en quatre mois, le camp de Krimmeri a été évacué à la Meinau. Entre soulagement et inquiétude, les exilés décrivent le cercle infernal de leurs déplacements.

5h40 à Strasbourg. Le jour commence à peine à se lever. Le camp de Krimmeri est déjà réveillé. Ses habitants ont fait leurs valises. L’évacuation leur a été annoncée la veille pour le jeudi 1er août au petit matin. En quatre mois, c’est la deuxième opération de police pour déloger les sans-abris de leur tente dans ce square de la Meinau. Des enfants jouent silencieusement pendant que leurs parents démontent leurs tentes et préparent leurs affaires, parfois plusieurs gros sacs qui débordent. Des associations locales sont venues les aider et les accompagner, les rassurer surtout, dès 6h.

Cette deuxième procédure d’expulsion, initiée par la Ville de Strasbourg, propriétaire du terrain occupé, a été ordonnée par le juge des référés du tribunal administratif le 16 juillet. Dans son ordonnance, il a affirmé que le campement présentait un « caractère très précaire, insalubre et dangereux ».

L’errance continue

Autour de 200 personnes attendaient de quitter le campement qu’elles occupaient et espéraient avoir accès à un toit, appartement ou hôtel, un logement. « Vous êtes sûrs que la police va venir ? », demande une enfant. « Les sans-abris sont plongés dans l’incompréhension depuis 6h ce matin. Ils sont impatients de trouver un logement mais ont peur de quitter Strasbourg », explique Christina, bénévole de l’association des Petites Roues.

Pour la plupart des sans-abris, l’errance continue. Leurs itinéraires se comptent souvent en milliers de kilomètres. Fatima a 17 ans. Elle vit avec sa maman Malika et sa petite sœur. Toutes les trois ont fui la Tchétchénie. Elles se sont rendues à Rouen où la procédure de demande d’asile de Malika a été refusée. Ces femmes ont ensuite été expulsées de leur logement. Elles sont à Strasbourg depuis le 9 mars. « Nous étions chez des amis au début mais là n’avons pas d’autres solutions que d’être ici », explique l’adolescente. À ses pieds, seule reste la trace de leur tente installée fin avril. La sœur de Fatima s’est assoupie. Elle vient de passer quelques jours l’hôpital après une infection au pied.

Avant l’arrivée des policiers, Malika ne se sent pas très bien. Elle n’a pas dormi cette nuit. Depuis fin avril, la mère de famille cherche à mettre ses filles au sec. « On nous dit qu’il n’y a pas de place pour nous héberger et qu’il faut appeler le 115 (numéro d’urgence sociale, NDLR) ». Sans succès à chaque fois : « Au 115, ils disent que nos appels sont trop nombreux et que nous ne sommes pas les seules dans ce cas. »

Des vies déjà installées ici

Un peu plus loin, Abdoul, 36 ans et sa famille sont prêts à partir. Le père a rendez-vous début août à la mairie de Strasbourg pour finaliser l’inscription d’une de ses filles à l’école élémentaire. Un peu plus loin, un jeune adolescent afghan montre fièrement sa nouvelle inscription au club de foot de la Meinau. Les entraînements commencent le 18 août et il craint que les policiers lui disent de partir de Strasbourg.

Lucian, 53 ans, est roumain. L’homme vit seul. Il a voyagé à travers le Royaume-Uni ou encore l’Irlande et est arrivé début mai sur le camp de Krimmeri : « J’ai des amis ici. Je souhaite continuer de vivre en communauté. C’est triste d’être séparés. » Lucian s’inquiète des suites de cette expulsion car il assure avoir une formation de soudure à Reichshoffen prévue pour septembre.

À quelques pas, Saïd est venu soutenir son collègue Ibrahim. Le garagiste témoigne de son incompréhension : « Ibrahim a de superbes compétences dans ce métier. Il est doué et sérieux. Il ne boit pas et ne fume pas. Je pensais qu’il aurait le niveau d’un stagiaire mais c’est un vrai professionnel. ». Après avoir proposé de chercher du café pour tout le monde, Saïd insiste, il restera avec Ibrahim jusqu’à ce qu’il ait la certitude qu’il soit bien traité et logé dans un endroit qui lui permette de garder son emploi.

Saïd est venu soutenir son collègue Ibrahim.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg

Fakou est venu car lui aussi a des amis sur le camp. « Je viens soutenir une famille que je connais », explique-t-il en surveillant un bébé dans une poussette. Lui loge actuellement au Centre d’aide pour le retour à Bouxwiller. Là-bas, on l’a incité à rentrer dans son pays d’origine. Fakou a vécu dans de nombreux camps à Strasbourg et n’attend plus d’être régularisé.

Fakou est venu de Bouxwiller pour soutenir ses amis, dont il garde le bébé pendant qu’ils font leurs affaires.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg

Cas par cas

Les services de la Ville de Strasbourg ont aussi fait le déplacement. Ils sont arrivés avant la police dont l’intervention a commencé vers 8h. Dès les premiers hommes en uniforme sur les lieux, les familles se lèvent et s’activent. Elles traînent leurs sacs et en moins de dix minutes, toutes et tous sont prêts à être transportés dans le grand bus floqué d’un logo Blablacar. Ils laissent derrière eux des tentes, des matelas et du mobilier. La société en charge de nettoyer les lieux est déjà sur place. « Ça va nous prendre la journée », soupire un homme avant d’enfiler sa tenue de sécurité.

Puis le calme revient sur le camp. Les familles attendent leur tour pour monter dans l’autocar. En tout, il fera trois allers retours jusqu’au gymnase du Heyritz, où l’État et la Ville orienteront les sans-abris vers des logements, temporaires ou pérennes, au cas par cas. Environ 200 personnes restaient, jeudi 1er août, sur le camp.

Bracelets verts ou rouges

Peu après 10h, une première famille sort du gymnase, tout sourire. « On a eu une chambre en hôtel à Schiltigheim », s’enthousiasme Natia, dont les enfants sont scolarisés à Strasbourg. Même soulagement sur les visages de plusieurs familles, orientées vers des hôtels dans l’Eurométropole de Strasbourg, où selon les discours tenus aux exilés, ils pourront rester aussi longtemps que besoin.

« Qui vient nous chercher? », demande un homme tout juste sorti du gymnase. Dans sa main, un petit papier blanc indique l’adresse de l’hôtel où il sera hébergé. Mais il ne sait pas comment se rendre à Lampertheim. À ses côtés, un policer ne sait que répondre : « C’est la première fois que je fais ce genre d’opération. J’imagine que la préfecture n’a pas les moyens de payer le taxi pour tout le monde », tente-t-il, les yeux cachés derrières des lunettes opaques.

Chargés d’enfants et de valises, Abdoul et sa femme demandent l’itinéraire pour le tram. Ils se délestent d’un sachet qui contient des couvertures, faute de force pour faire les 20 minutes à pieds jusqu’au fameux arrêt de la place de l’Étoile. À leurs poignets comme à ceux des familles qui ont des papiers, un bracelet vert.

Aux poignets d’autres sans-abris, les bracelets rouges indiquent un autre destin. Leurs porteurs sont embarqués dans une petite camionnette blanche qui prendra la direction du Centre d’aide pour le retour de Bouxwiller. Sans papier ou en procédure de demande d’asile, une quinzaine de personnes ne pourront pas rester à Strasbourg.

Pour les hommes seuls, comme Lucian, ça sera sept jours en hôtel. « Je ne sais pas comment je vais faire après. J’ai ma formation de soudure en septembre, il me faudra un toit à ce moment-là », écrit-il, par texto, en fin de journée.