Autrice de l’essai La Terreur féministe, qui revient sur la question de la violence et de la radicalité féministe, Irene – prononcer Iréné – sera l’invitée de l’Action antifasciste Strasbourg au Molodoï. La conférence, initialement prévue lundi 20 mars, est reportée.
« Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours », assure la journaliste, écrivaine et militante Benoite Groult. Ces mots font aujourd’hui figure de totem pour nombre de féministes et gravent dans les esprits l’idée d’une lutte profondément pacifiste. Dans La Terreur féministe, petit éloge du féministe extrémiste, l’autrice Irene interroge ce présupposé :
« Le féminisme n’a-t-il vraiment jamais tué personne ? […] faut-il brandir cette non-violence supposée comme une valeur suprême ? Devons nous perdre du temps à montrer patte blanche et tenter de convaincre le monde de notre gentillesse et de notre inoffensivité ? »
Désireuses « d’organiser un événement dans le cadre du 8 mars », les membres de l’Action antifasciste Strasbourg (Afa) ont choisi de l’inviter pour une rencontre-discussion au sujet de son essai au Molodoï. La date initiale du lundi 20 mars ayant été annulée, cet article sera actualisé dès que le nouveau rendez-vous sera fixé.
Une manifestante dans le cortège du 8 mars à Strasbourg. Photo : CB / Rue89 Strasbourg / cc
Dans La Terreur féministe, l’anarcho-féministe sort de l’oubli des femmes « ayant pris les mesures les plus radicales pour survivre au système patriarcal ». Elle y convoque notamment l’histoire de sa grand-mère, victime de violences conjugales, mais aussi celle d’Ana Orantes, sexagénaire espagnole brûlée vive par son ex-mari après avoir osé témoigner des violences qu’il lui avait fait subir, de Maria Del Carmen Garcia, ayant immolé par le feu le violeur de sa fille ou de Noura Hussein, jeune soudanaise ayant poignardé l’homme auquel elle avait été mariée de force et qui l’avait violée. Des « faits-divers » ayant marqué l’actualité des pays où ils se sont produits, et l’opinion. Entraînant, parfois, des changements de législation.
« Nous nous posons régulièrement la question de notre rapport à la violence »
Au fil des pages, Irene interroge la violence comme outil de lutte politique. Et conclut à la nécessité de l’intégrer à la palette des moyens d’actions militants. « À travers son travail, ses livres – l’autrice a également écrit Hilaria, sur l’histoire de son aïeule basque espagnole et socialiste, NDLR – elle traite de thèmes qui nous parlent énormément en tant qu’organisation antifasciste », expose Louise, membre du collectif antifasciste :
« L’Afa est une organisation mixte au sein de laquelle il y a des femmes, et nous nous posons régulièrement la question de notre rapport à la violence. »
« Dans les représentations que l’on en a aujourd’hui, la violence, c’est mal. Mais c’est aussi viril, cela touche à la masculinité, poursuit Louise. Il y a cette idée que c’est un truc avec lequel les mecs sont à l’aise, contrairement aux femmes. Alors que pas du tout. Plein de femmes s’en sont saisie dans l’Histoire et s’en saisissent encore aujourd’hui. Ce n’est pas juste une thématique de mecs. »
Au travers des échanges, la rencontre vise aussi à interroger l’utilisation de la violence dans un cadre militant. « L’idée, ce n’est pas de prôner son usage à tout prix. Mais de pouvoir ouvrir la parole autour de cette question. De comprendre pourquoi certains et certaines y ont recours. On le voit lorsqu’il y a une manifestation, un blocage, des dégradations. Les gens ont du mal à se questionner sur pourquoi des personnes vont utiliser ce moyen d’action là et pas un autre. C’est intéressant que l’on puisse en discuter collectivement. »
Au premier semestre 2024, le stationnement en voirie dans le quartier du Neudorf deviendra payant. Un changement d’importance pour ce quartier résidentiel où garer sa voiture était, jusque-là, difficile, mais gratuit. Contraints de prendre un abonnement ou de trouver un garage, les habitants restent dubitatifs sur l’impact de cette mesure qui les touchera directement au porte-monnaie.
Mardi matin, au cœur du Neudorf. Sous une pluie fine, la foule se presse pour le marché. À l’abri de la grande halle, les badauds défilent devant les étals de produits frais. Parmi eux, Fabian Jund. L’intérimaire de 24 ans connaît bien les problèmes de stationnement du quartier :
« J’habitais rue du Ballon, le stationnement était clairement compliqué. Aujourd’hui, je suis rue Sainte-Cécile. Il y a toujours de la place même si avec des voitures des deux côtés, c’est parfois difficile de circuler. »
Il se dit peu surpris par la décision de la municipalité de rendre payant le stationnement dans l’ensemble du quartier à partir de 2024 – « ça devait arriver » – mais ne sait pas encore comment il va faire. Le jeune homme convient que l’objectif affiché de la mesure, réduire le stationnement sauvage dans le quartier et diminuer le nombre de voitures en ville, sont de bonnes idées. Il en regrette pourtant la forme : « Il faudrait construire un parking pour les résidents ou mettre un abonnement qui ne coûte pas un bras. » Si la Ville planche sur l’installation de parkings en silos dans le quartier, aucune date de mise en service n’est pour le moment annoncée.
Fabian Jund, 24 ans, intérimaire. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
« Si ça peut désengorger les trottoirs, c’est bien »
Un sac de livres sous le bras, Sylvia Kuhry attache son vélo aux arceaux sur le côté du marché couvert. À l’instar de Fabian, elle a besoin d’une voiture pour aller travailler en dehors de Strasbourg. « Sinon, il y a le vélo et le tram pour se déplacer en ville. » Pour la mère de 35 ans, il est parfois difficile de circuler dans le quartier :
« Les trottoirs ne sont pas très larges et quand il y a des voitures partout, on doit descendre dans la rue avec la poussette. »
Elle espère que le stationnement payant permettra aux habitants de trouver plus facilement des places pour se garer et circuler sur les trottoirs, sans gêne.
Le coût de l’abonnement ?
« Quand on a un garage, on relativise. Mais si on avait une deuxième voiture, on prendrait l’abonnement résident. C’est un coût raisonnable. »
De 15 à 40 euros mensuels en fonction des revenus, une dépense à mettre en regard avec le coût d’un garage. 10 000€ à l’achat pour celui de Sylvia.
Sylvia Kuhry, 35 ans, chargée de communication en Allemagne. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
Aux alentours de la place du Marché, dans les rues résidentielles, on mesure l’importance de la question du stationnement dans le quartier du Neudorf. Des voitures stationnent des deux côtés des rues, certaines sur les passages piétons. Pas une place à l’horizon qui ne soit instantanément prise par un automobiliste en quête d’un parking. Lydie remonte la rue du Maennelstein, deux sacs de courses sur le côté. Les voitures garées sur le trottoir laissent à peine la place de passer à la médecin généraliste de 29 ans. « Ça va, je suis mobile. Je pense que pour les personnes âgées, c’est plus difficile. » Elle n’est pas contre la mise en place du stationnement payant : « C’est dommage pour les habitants, mais si ça peut désengorger les trottoirs, c’est bien. »
Photo : AL / Rue89 Strasbourg / ccPhoto : AL / Rue89 Strasbourg / ccPhoto : AL / Rue89 Strasbourg / ccPhoto : AL / Rue89 Strasbourg / cc
« Tout augmente et on va en plus payer le stationnement »
À l’autre bout du Neudorf, rue de Stosswihr, Claudine discute sur le pas de la porte d’une voisine. En arrêt pour maladie professionnelle, l’ancienne aide cuisinière attend la retraite. « Le stationnement dans le quartier, c’est une horreur. Il y a de plus en plus de voitures, mais pas assez de places. » Autour, des voitures sont garées à touche-touche dans la petite rue. « Trouver une place le soir, c’est difficile, mais je m’arrange avec mon voisin pour stationner devant notre portail », ajoute-t-elle en désignant sa petite Ford bleue. Claudine a appris la mesure de la municipalité au journal télévisé, une « nouveauté » loin de la réjouir :
« On a la taxe d’habitation, le foncier, les charges qui augmentent… On paie déjà assez. »
Une pétition contre le stationnement payant a été initiée et a recueilli 200 signatures le 16 mars au matin.
Claudine habite rue de Stosswihr où il est particulièrement difficile de se garer. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
Devant le Auchan du Neudorf, rue d’Orbey, Mélina Gambs découvre la nouvelle en allant faire une course. Employée dans un restaurant de Reichstett, elle a besoin de sa voiture pour aller travailler. « En transports en commun, c’est au moins une heure et quand je termine le soir, il n’y a plus rien. » La jeune femme de 25 ans reconnait faire partie de ceux qui se garent parfois sur les trottoirs. « Le soir, c’est assez difficile, je tourne beaucoup pour trouver une place. » Le stationnement payant n’enchante pas la salariée. « Tout augmente et on va en plus payer pour se garer », avant de reprendre, résignée, « je n’ai pas le choix de me garer ailleurs, je vais payer. »
Mélina Gambs, 25 ans, employée dans un restaurant de Reichstett. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
« Je voulais revenir vivre à Neudorf, maintenant, j’hésite »
Place Henri-Will, c’est l’heure de la sortie d’école. Autour de l’aire de jeux, une ribambelle d’enfants courrent dans tous les sens sous le regard des mamans, des grands-mères et de quelques papas. Natacha est auto-entrepreneuse, elle exerce dans le domaine de la petite-enfance. Elle ne vit plus dans le quartier depuis un an et demi, mais continue d’amener sa fille à l’école Sainte-Anne à deux pas. « Je voulais revenir vivre à Neudorf, maintenant, j’hésite, » explique la jeune femme qui ne peut pas se passer de véhicule pour son activité professionnelle :
« Si un abonnement, c’est jusqu’à 40€ par mois, c’est beaucoup. Je n’ai pas de gros revenus avec mon entreprise et j’ai des clientes dans toute la ville. La voiture, c’est pratique pour transporter mon matériel. »
Natacha, 33 ans, auto-entrepreneuse dans le domaine du périnatal. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
« Quand on appelle la police, ils ne se déplacent pas ! »
La nuit tombe sur la route du Polygone. Les voitures se font plus nombreuses dans la rue et la lumière des phares se reflète dans la vitre du bar Cave d’Espagne. À l’intérieur, les discussions vont bon train autour d’un demi. Ici, le passage au stationnement payant du quartier ne compte pas beaucoup de soutiens. Danny Kuntz, 71 ans, commente la décision de la Ville de Strasbourg :
« Je ne pense pas que ça va régler les problèmes de stationnement. C’est du pipeau ! C’est pour ramener des sous dans les caisses de la municipalité. »
Le retraité possède deux garages près de chez lui, mais se sert de sa voiture pour se déplacer dans le quartier. « Quand j’ai des courses, ce n’est pas évident de faire le trajet à pied », expose t-il.
Danny Kuntz, 71 ans, retraité. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
Daniel Schaefer s’installe à une table avec Danny et quelques amis. Cadre bancaire, il a 51 ans et pas de garage. « Il existe des lois pour lutter contre les voitures ventouses et le stationnement gênant. Aujourd’hui, personne ne les fait respecter. » Un client du bar intervient : « Quand on appelle la police, ils ne se déplacent pas ! » Et Daniel de reprendre : « Les gens qui se garent dans le quartier sont des riverains, les pousser à prendre un abonnement ne libérera pas de place. Je ne vois pas en quoi ça va régler le problème, faisons déjà appliquer la loi. » Autour, les convives opinent du chef. Dehors, il fait nuit noire, la circulation route du polygone se fait moins dense. Dans les rues adjacentes, quelques automobilistes tournent toujours en quête d’une place.
Daniel Schaefer, 51 ans, cadre dans une banque. Photo : AL / Rue89 Strasbourg / cc
Dans la manifestation strasbourgeoise du 15 mars, plusieurs responsables syndicaux adoptent un ton plus menaçant à l’approche d’un potentiel vote de la réforme des retraites.
« Ce gouvernement fait comme s’il ne se passait rien dans la rue », constate, pleine de colère, Esther Bauer, cosecrétaire du syndicat Solidaires Alsace. Dans le cortège du mercredi 15 mars, le sentiment, généralisé, s’accentue : huit journées de mobilisation, des grèves reconduites depuis le 7 mars et une immense majorité de Français opposés au départ à la retraite à 64 ans… Et malgré cette colère populaire, une réforme qui suit son cours au parlement.
Le Sénat et ses membres aux retraites confortables ont voté pour. Place à la commission mixte paritaire, à huis clos, pour concilier le Palais bourbon et le Palais du Luxembourg. Il ne manque plus qu’une menace de recours à l’article 49-3 pour convaincre les manifestants strasbourgeois : avec la Macronie au pouvoir, la démocratie est dans la rue.
« On peut monter d’un cran »
Dans ce contexte de surdité du gouvernement, deux manifestantes forment une brigade spéciale de nettoyage des oreilles, celles du Président de la République. La manifestation est aussi un lieu de fête et de caricature. Mais les responsables syndicaux n’ont pas le cœur à rire. Délégué syndical Force Ouvrière pour Électricité de Strasbourg, Jonathan Reinhardt rappelle l’attitude mesurée de l’intersyndicale jusqu’à maintenant :
« Pour l’instant, on contient la colère. Mais on peut monter d’un cran avec des actions radicales comme des coupures d’électricité de notre côté. C’est loin d’être perdu, moi je suis optimiste sinon je ne serais pas là. »
Un nouveau duo a fait son apparition dans la manifestation strasbourgeoise contre la réforme des retraites. La brigade spéciale de nettoyage des oreilles. Photo : Rue89 Strasbourg / CG / cc
Renforcé par la détermination et le nombre de personnes mobilisées – « du jamais vu » – le conducteur de trains et secrétaire régional du syndicat Sud Rail Alexandre Welsch ne croit plus dans les grandes manifestations :
« La seule chose qui fera plier le gouvernement, et les gens le comprennent de plus en plus, ce sont les blocages, comme ceux des éboueurs à Paris, des routiers ce matin à Strasbourg ou des étudiants à la fac. Aujourd’hui on voit que de plus en plus de secteurs entrent dans la lutte et font des actions : le soutien populaire est énorme, des membres du gouvernement sont très fébriles pour défendre la réforme. Ils vacillent on va continuer pour les faire chuter. »
Alexandre Welsch, secrétaire régional Sud Rail à la SNCF. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« Même si le texte est adopté, la mobilisation doit continuer »
Nacer, conducteur de bus à la CTS et délégué syndical Sud Solidaire, estime que la mobilisation va se radicaliser si le gouvernement reste sourd aux revendications des syndicats :
« Cela s’ajouterait aux conditions de travail difficiles de nombreuses personnes. Je le vois chez les collègues, il n’en peuvent plus des cycles infernaux, des journées avec une amplitude de 12h. Ça va péter. Il va y avoir des grands mouvements de colère. »
« Même si la réforme est votée, cela ne changera pas le fond du texte, les gens voudront simplement le retrait du vote », abonde Yannick Lefebure. Pour le secrétaire général adjoint de l’union départemental de Force Ouvrière, « si le gouvernement sort le 49.3, le pays va s’embraser, les salariés ne le supporteraient pas ».
Au cours d’une conférence de presse commune, la présidente de l’Eurométropole et les maires de Strasbourg et de Schiltigheim ont détaillé les aménagements qui accompagneront l’extension du tram vers le nord de l’agglomération. Tout en maintenant le flou sur le calendrier.
Adossée aux murs pâlots du Palais des fêtes, une petite cohorte d’agents techniques attend patiemment le début de la conférence. Au centre de la salle, la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs (sans étiquette) prend le micro, suivie des maires de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EE-LV), de Schiltigheim Danielle Dambach (EE-LV) et du vice-président chargé des mobilités, Alain Jund (EE-LV). Passant d’une « slide » à l’autre, les élus égrènent les annonces concernant le futur tram reliant Strasbourg à Schiltigheim, et les aménagements urbains qui seront réalisés dans son sillage.
Un calendrier de travaux encore flou
Concernant le calendrier, le vice-président de l’EMS Alain Jund assure que « l’objectif sera de déposer un dossier d’enquête publique d’ici la fin 2023. » Restant évasif sur les dates, il annonce que les travaux « pourraient commencer » d’ici la fin 2024, et que la nouvelle ligne de tram pourrait être livrée pour « l’horizon 2027 ».
Le coût de cette nouvelle ligne de tram s’élèvera à 140 millions d’euros et le tracé, qui restera inchangé, liera le quartier des Écrivains de Schiltigheim à la place de Haguenau, avant de s’étendre à Strasbourg jusqu’au secteur République, en passant par l’avenue des Vosges. Solennelle, Danielle Dambach savoure le moment :
« Pour moi, c’est un grand moment d’émotion… J’allais dire d’Histoire. Ça fait trois ans que nous avons été élus sur ce projet de transformation. Depuis une quinzaine d’années que je milite, on nous a toujours répété qu’on ne pourrait rien faire pour amener le tram à Schiltigheim, que la dépendance à la voiture était une fatalité. On prouve le contraire. »
La carte du tracé du tram Nord. En direction de Strasbourg, il partira vers la gare ou vers la place de la République. (Photo fournie par l’EMS)Photo : Eurométropole de Strasbourg
« Reconquérir la promenade »
Dans le sillage de la future ligne de tram, d’autres chantiers vont fleurir dans les espaces attenants. La gare routière et une partie du secteur des Halles connaîtront une transformation, prévue pour être achevée au cours de l’année 2025. De même pour la route de Bischwiller, dont la première portion partant du cimetière Sainte-Hélène jusqu’à la rue Saint-Charles deviendra piétonne. Là aussi, les travaux devraient prendre fin début 2025.
La place de Haguenau, décrite par Jeanne Barseghian comme un espace « pas très agréable, ni très accessible », devrait connaître le verdissement le plus visible. Le site deviendra un parc de 16 hectares, plus ouvert à la circulation des cyclistes et aux promeneurs, au détriment des voitures.
La place de Haguenau en 2027 ? (visuel Alfred Peter)Photo : Modélisation / Alfred Peter
Même logique pour l’avenue des Vosges, qui sera entièrement réaménagée pour réduire drastiquement la circulation des voitures. Les visuels fournis par la municipalité promettent de larges terrasses estivales, installées sur des trottoirs élargis, un tram en circulation et des voies cyclables sécurisées. Partie à la « reconquête de la promenade », la maire de Strasbourg défend vivement le projet :
« L’avenue des Vosges n’est pas forcément un endroit où il fait bon se promener, alors que le patrimoine est incroyable. En végétalisant les trottoirs, nous permettrons de mieux profiter de ce quartier historique, classé, et de mieux valoriser les commerces qui s’y trouvent. »
Jeanne Barseghian promet également un réaménagement de la place des fêtes, située au centre de l’avenue des Vosges. Photo : RG / Rue89 Strasbourg / cc
Débats houleux en perspective
Les promesses de l’édile resteront difficiles à entendre pour l’opposition strasbourgeoise, qui a fait de l’avenue des Vosges une ZAD de droite. « Quoi qu’il arrive, la droite nous traitera toujours d’anti-bagnolards », glisse Alain Jund, qui s’attend à des accrochages sur le sujet avec l’opposition, lors des prochains conseils métropolitains et municipaux.
Concernant le tram Nord, le maire de Bischheim, Jean-Louis Hoerlé (LR), continue d’être hostile au tracé retenu, qu’il juge notamment trop étroit. Sur certains tronçons, la route du Général-de-Gaulle contraint le tram à circuler dans les deux sens sur une voie unique, reconnaît Danielle Dambach.
Mais la municipalité devra aussi convaincre les habitants de la Neustadt, pas forcément enclins à perdre des places de parking ni des surfaces de bitume. Une réunion publique est prévue mercredi 29 mars pour présenter aux riverains les conséquences de ces piétonisations sur la circulation automobile.
Pour la 8e journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites, la rédaction de Rue89 Strasbourg rend compte en direct des actions, défilés et blocages organisés.
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15 mars 2023, 17h23
C’est la fin de ce direct sur la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Strasbourg. Merci à vous de l’avoir suivi. Voici les informations essentielles pour ce mercredi 15 mars :
Selon nos estimations, plus de 6 000 personnes ont manifesté à Strasbourg. Une mobilisation moindre en comparaison avec la manifestation du 7 mars, qui avait rassemblé plusde 15 000 personnes.
Aucun TER n’a circulé en Alsace ce jour. L’assemblée générale des cheminots a voté une reconduction de la grève jusqu’au jeudi 16 mars.
A l’heure d’écrire ces lignes, une assemblée générale étudiante était en cours pour décider des suites à donner au mouvement
Entre 4h et 5h30, le collectif « On crèvera pas au boulot » a bloqué l’accès au port aux pétroles. Une cinquantaine de camions n’ont pu circuler jusqu’à l’intervention de la police.
Pour cette huitième journée de contestation de la réforme des retraites, toute l’équipe de Rue89 Strasbourg était mobilisée. Notre engagement nous pousse à produire des articles en libre accès pour donner la voix aux mobilisations sociales. Tous ces reportages, analyses et autres interviews ont pourtant un coût. Pour soutenir une rédaction indépendante, n’hésitez pas à nous soutenir en vous abonnant.
Selon nos estimations, à peine plus de 6 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites ce mercredi 15 mars.
Les signaux d’une manifestation de moindre ampleur en comparaison avec la sixième journée de mobilisation, le mardi 7 mars, sont multiples. La taille du cortège est tout d’abord inférieure. Nos journalistes sur place ont évalué la longueur de la manifestation à 900 mètres. C’est deux fois moins que lors de la mobilisation du 7 mars, qui avait rassemblé 15 000 personnes selon nos estimations.
Taille du cortège du mercredi 15 mars.
En utilisant le logiciel en ligne Mapchecking, il est possible d’évaluer un nombre de personnes en dessinant la surface qu’ils recouvrent et en estimant la densité de population de la manifestation. Avec un cortège bien plus court que lors des manifestations de janvier, on obtient une estimation de près de 6 000 personnes. Une évaluation proche du décompte réalisé sur place par notre journaliste Thibault Vetter.
Estimation du nombre de manifestants par le logiciel Mapchecking.
Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, la police évalue la participation à 4 100 manifestants. L’intersyndicale estime que 10 000 personnes ont manifesté ce mercredi 15 mars.
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15 mars 2023, 15h05
Christelle, professeure des écoles à Schiltigheim, adhérente au syndicat FSU :
« J’espère vraiment que le gouvernement reculera, mais je ne pense pas qu’il le fera à ce stade… Ca pue le 49-3. On verra… Mais si cette réforme passe, le seul moyen de contester sera la rue : des manifestations plus radicales et des grèves reconductibles dans des secteurs stratégiques, qui vont casser les pieds. J’ai fait toutes les journées de grève. Financièrement, ça serait compliqué mais pour l’avenir des jeunes, je ferai une grève reconductible. »
Christelle, professeure des écoles à Schiltigheim, adhérente FSU. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
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15 mars 2023, 14h52
Un nouveau duo a fait son apparition dans la manifestation strasbourgeoise contre la réforme des retraites : la brigade spéciale de nettoyage des oreilles. Elle répond à un besoin présidentiel, selon les brigadières, qui ont des cotons-tiges contenus dans des lettres scellées adressées à Emmanuel Macron.
Un nouveau duo a fait son apparition dans la manifestation strasbourgeoise contre la réforme des retraites. La brigade spéciale de nettoyage des oreilles. Photo : Camille Gantzer
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15 mars 2023, 14h42
La cortège s’élance vers la place Broglie :
Début de la manifestation du mercredi 15 mars. (Vidéo Camille Gantzer)
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15 mars 2023, 14h33
Jonathan Welschinger, cosecrétaire départemental du syndicat des instituteurs et professeurs des écoles FSU-SNUPP 67 :
« On va rester le plus unis possible. On se calera sur les décisions nationales de l’interprofessionnelle. Je pense qu’il va falloir poursuivre le mouvement. On réfléchit à la manière de le faire, aujourd’hui rien n’est encore décidé. Quoi qu’il arrive, on continuera à rendre visible le fait qu’on ne veuille pas de cette réforme. »
Jonathan Welschinger, cosecrétaire départemental du syndicat des instituteurs et professeurs des écoles FSU-SNUPP 67/ Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg / cc
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15 mars 2023, 14h29
Clotilde, 42 ans, professeure à la Haute École des Arts du Rhin (HEAR) :
« Je me mobilise contre la réforme des retraites et le sous-financement des écoles d’art, qui sont en train de se mobiliser à l’échelle nationale. Dans l’école il y a des professeurs qui se mobilisent avec les étudiants. Les gens en ont vraiment ras-le-bol. Je ne pense pas que la mobilisation s’arrêtera après le vote. J’ai l’impression que les gens veulent profiter de l’élan du mouvement national pour mettre en avant les combats qui habitent leurs professions. La culture est sous-représentée à l’ère Macron. »
Clotilde, 42 ans, professeure à la Haute École des Arts du Rhin (HEAR). Photo : Axelle Auvray / Rue89 Strasbourg / cc
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15 mars 2023, 14h22
Jonathan Reinhardt, délégué syndical Force Ouvrière et salarié de l’entreprise Électricité de Strasbourg :
« On a l’espoir parce que l’opinion publique est avec nous. Nous avons encore beaucoup de moyens de pression : nous avons interpellé tous les députés locaux pour leur demander de ne pas voter la réforme. Si elle passe, il y a la possibilité d’un référendum d’initiative partagée. Au niveau national, il y a des discussions à ce sujet. Enfin, pour l’instant, on contient la colère, mais il ne faut pas croire. On peut monter d’un cran avec des actions radicales comme des coupures d’électricité de notre côté. C’est loin d’être perdu, moi je suis optimiste sinon je ne serais pas là. »
Jonathan Reinhardt, membre du syndicat Force Ouvrière et salarié de l’entreprise Électricité de Strasbourg. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
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15 mars 2023, 14h08
Les manifestants se rassemblent devant la place de la République, avenue de la liberté. Pour rappel, le trajet de la manifestation est le suivant :
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15 mars 2023, 13h59
Les cheminots réunis en assemblée générale ont décidé de reconduire la grève contre la réforme des retraites jusqu’au jeudi 16 mars.
Assemblée générale des cheminots en lutte contre la réforme des retraites. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
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15 mars 2023, 11h23
Depuis 9 heures ce matin, une cinquantaine de salariés de Schaeffler à Haguenau sont rassemblés devant leur usine à l’appel de la CGT Métallurgie du Bas-Rhin. Un tract du syndicat dénonce la « détérioration du climat social dans l’entreprise » et « la situation de l’emploi et les conditions de départ des séniors de l’entreprise « . Les ouvriers de Haguenau rejoindront ensuite la manifestation strasbourgeoise, qui partira de l’avenue de la liberté à 14 heures.
L’assemblée générale des cheminots de Strasbourg a débuté. Près de 45 personnes y participent. Aiguilleur et membre de la CGT, Clément Soubize estime qu’il faudra se mobiliser même si la réforme est votée par le Parlement :
« Il faudra continuer à faire pression. Le CPE avait été voté puis retiré suite à la mobilisation. Parmi les députés et les sénateurs, combien sont ouvriers ? C’est quoi leur légitimité pour décider de cet réforme des retraites ? 93% des actifs sont contre la réforme. Nous sommes légitimes. Un maximum de secteurs doivent se mettre en grève et c’est cela qui peut faire plier le gouvernement. »
Aiguilleur et membre de la CGT Clément Soubize estime qu’il faudra se mobiliser même si la réforme est votée par le Parlement. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
Dans l’assemblée, un gréviste exprime sa lassitude vis-à-vis du mouvement social en cours : « Moi j’en ai marre des gens qui disent « on compte sur vous ». Quand je discute à la boulangerie, les gens disent « il faut que ça bouge ». Tout le monde est d’accord pour ça. Mais pour eux, il faut toujours que ça vienne d’autre part. Et ça je n’en peux plus. Les gens doivent comprendre que ça doit venir d’eux. »
Dans un entretien Rue89 Strasbourg publié samedi 11 mars, plusieurs membres de la CGT Cheminots de Strasbourg appelaient à la mobilisation générale.
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15 mars 2023, 10h27
La gare de Strasbourg est presque vide. Aucun TER ne circule. Une dizaine de TGV restent programmés selon le tableau d’affichage des départs.
La gare de Strasbourg est presque vide ce mercredi 15 mars. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg / cc
A 10h30, l’assemblée générale des cheminots décidera de la reconduction du mouvement de grève initié depuis le mardi 7 mars.
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15 mars 2023, 10h15
Vers 9h30, le ralentissement sur l’autoroute A35 au niveau du pont de la rue d’Illkirch, en direction de Strasbourg, prenait fin.
(Vidéo Thibault Vetter)
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15 mars 2023, 9h33
L’intersyndicale éducation du Bas-Rhin appelle à se rassembler devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) du Bas-Rhin, avenue de la forêt noire, ce mercredi 15 mars à 12 heures. Dans un tract commun aux syndicats CFDT, CGT, FO, FSU, Sud, Solidaires et Unsa, les organisations syndicales estiment qu’en plus de la réforme des retraites, « le gouvernement multiplie les provocations à l’égard des personnels de l’éducation : revalorisations insuffisantes dans le cadre du « socle », missions supplémentaires inacceptables dans le cadre du « pacte », suppression de postes qui auront dès la rentrée 2023 des conséquences scandaleuses.
Le cortège quittera ensuite l’avenue de la forêt noire pour rejoindre la manifestation contre la réforme des retraites qui partira de l’avenue de la liberté à 14 heures.
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15 mars 2023, 9h03
Nouveau blocage sur le campus central de l’université de Strasbourg. L’action est plus étendue que lors des précédentes journées de mobilisation. Selon le syndicat Alternative Etudiante Strasbourg, tous les bâtiments du campus Esplanade (Patio, Atrium, Portique, institut Lebel, faculté de droit, maths-info et chimie), le Palais universitaire et Sciences Po Strasbourg sont bloqués. Selon notre journaliste sur place, les militants contre la réforme des retraites empêchent l’accès à 12 bâtiments universitaires.
Au palais universitaire, peu avant 8h30, des étudiants ont tenté de forcer le blocus. L’un des militants explique l’action en cours :
« On est dans une situation qui est compliquée. On n’a pas envie de bloquer mais on n’a pas le choix. Je suis plutôt pessimiste pour la réforme des retraites, mais on doit se mobiliser. Ce n’est pas démocratique si le vote passe. C’est important de bloquer parce que ça nous permet de bloquer les cours et les examens et de rejoindre les manifestations. »
La faculté de sciences sociales organise une assemblée générale contre la réforme des retraites ce matin à 10 heures à la MISHA, en salle de conférence.
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15 mars 2023, 8h40
Opération escargot en cours sur l’autoroute A35 en direction de Strasbourg. Aux alentours de 8h20, le convoi ralentissant la circulation à 15 km/h se situait au niveau de la Vigie. L’opération est encadrée par la police. « Tout se passe bien », selon Pascal Vaudin, secrétaire départemental du Bas-Rhin de la CFDT Transports.
A 8h24, l’autoroute A35 en direction de Strasbourg s’est subitement vidée. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg
A 8h32, le convoi d’une trentaine de voitures siglées CFDT passait sous le pont de la rue d’Illkirch. Derrière elles, un long embouteillage.
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15 mars 2023, 7h57
Nouvelle action du collectif « On crèvera pas au boulot ». Après avoir bloqué l’entrepôt strasbourgeois d’Amazon le mardi 8 mars, plusieurs dizaines de militants contre la réforme des retraites ont empêché l’accès au Port aux pétroles à partir de 4 heures du matin avant d’être délogé par la police vers 5h30. « Une voiture de police était déjà présente quand on est arrivée pour le début du blocage… », souffle Camille (le prénom a été modifié), contacté vers 7h30. Le militant évoque une quarantaine de personnes mobilisées pour une cinquantaine de camions bloqués au moment de la fin de l’action.
L’accès au Port aux pétroles barré cette nuit par des militants du collectif « On crèvera pas au boulot ». Photo : Document remis
Dans un communiqué, le collectif « On crèvera pas au boulot » explique la démarche :
« Cette action a pour objectif de montrer notre solidarité avec la grève des raffineurs qui nous montrent la voie et de contribuer, à notre niveau, à la mise à l’arrêt de l’économie, seul moyen de se faire entendre du gouvernement et des grands patrons. Chaque semi-remorque à l’arrêt représente 36 000 litres de carburant qui ne seront pas livrés en ce jour de mobilisation du pays tout entier, et cela sans porter préjudice aux travailleurs routiers.
Nous irons jusqu’au bout, jusqu’au retrait de cette contre-réforme, mais pas seulement ! Nous voulons vivre dignement dès aujourd’hui, et non survivre dans une société où tout augmente sauf les salaires : les prix, la pauvreté, la réduction des moyens dans les services publics…. Nous voulons une société où l’on produise en fonction des besoins de la population et non des profits, une société qui respecte l’humain et la planète ! Nous sommes l’avenir, à bas les exploiteurs pollueurs et les politiciens qui les laissent détruire nos vies en toute impunité ! »
Les militants ont dû mettre fin à l’action dès 5h30.
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15 mars 2023, 6h00
Bienvenue sur ce compte-rendu en direct de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites menée par le gouvernement. Le Parlement examinera ce texte le jour même au sein d’une commission mixte paritaire (CMP) composée de sept sénateurs et de sept députés, afin d’aboutir à un texte commun qui pourrait être voté par les deux assemblées. Cette CMP doit se dérouler à huis-clos, la retransmission vidéo ayant été refusée par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale.
Cette réforme prévoit notamment d’allonger graduellement la durée de cotisation nécessaire pour se retirer à taux plein, et le recul de l’âge minimum. Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de « grève générale » ce mercredi, bien que le premier appel mardi 7 mars n’ait pas réussi à « bloquer le pays » comme ils l’espéraient afin de faire reculer le gouvernement.
Rue89 Strasbourg est mobilisé pour rendre compte ici même des mouvements sociaux dans les entreprises et les services publics, des blocages et des cortèges. Si vous êtes organisatrice ou organisateur d’une action, membre d’un collectif ou simplement témoin d’un événement en lien avec cette journée de mobilisation, merci de nous envoyer vos éléments à redaction@rue89strasbourg.com (en incluant un numéro de téléphone) ou via le formulaire de contact afin qu’ils puissent être relayés sur ce compte-rendu.
La rédaction de Rue89 Strasbourg est composée de journalistes toutes et tous prêts à écouter les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois pour parler des sujets qui les intéressent. Notre existence et notre moral dépendent du nombre d’abonnements pris pour nous soutenir. 🙏⤵
La qualité de l’air a baissé dans quatre communes du Kochersberg depuis qu’elles sont traversées par le Grand contournement ouest (GCO). Les maires de ces communes demandent que soient mises en place des mesures de santé publique.
En 2021, les communes de Duppigheim, Duttlenheim, Kolbsheim et Ernolsheim-sur-Bruche, toutes situées dans le Kochersberg à l’ouest de Strasbourg, ont confié à BioMonitor l’analyse de leur air ambiant. L’objectif était de documenter leur situation atmosphérique avant la mise en service du Grand contournement ouest (GCO), une autoroute de 24 km qui traverse le Kochersberg (voir tous nos articles).
Selon cette étude, dont les résultats ont été présentés vendredi 10 mars à Ernolsheim-sur-Bruche, les quatre communes ont observé une nette augmentation des taux de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air dix mois après l’inauguration du GCO. Le dioxyde d’azote est un gaz principalement émis par le trafic routier et impacte les fonctions respiratoires. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe ce gaz parmi les polluants atmosphériques – deuxième facteur de risque de maladies non transmissibles.
Une vue du GCO, l’autoroute A355 en service le 8 juillet 2022 Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Les huit capteurs répartis près de l’axe autoroutier sur les quatre bans communaux ont mesuré une hausse de la concentration de NO2 de 13h à 20h avec un pic autour de 16h et 17h, ce qui correspond aux variations du trafic sur l’autoroute A355. Cette hausse est comparable aux taux observés en zone urbaine de Strasbourg, mesurés par les trois capteurs d’Atmo Grand Est. Ces données publiques ont été intégrées à l’étude des quatre communes, à des fins de comparaison.
Les premières mesures ont été prises du 20 octobre au 4 novembre 2021, avant la mise en service du GCO, tandis que les mesures comparatives ont été effectuées un an plus tard. Les deux campagnes de mesures ont duré deux semaines chacune.
Les valeurs enregistrées dans les villages rejoignent celles enregistrées à Strasbourg (doc BioMonitor)
Les maires demandent de nouvelles études
Vendredi soir, les maires de Duppigheim, Duttlenheim, Kolbsheim et d’Ernolsheim-sur-Bruche ont réclamé l’installation d’une station permanente de mesure de la qualité de l’air aux abords de Duttlenheim et Duppigheim, les deux villages les plus touchés par cette pollution de l’air, et la limitation de la vitesse sur le GCO en cas de pic de pollution.
Les maires ont également demandé qu’une étude médicale indépendante soit menée sur un échantillon représentatif de la population locale, afin de diagnostiquer les effets du GCO à long terme sur la santé des riverains.
La réalisation d’une étude sur la pollution sonore qu’entraîne la circulation sur l’axe autoroutier serait également envisagée par les communes. Le maire de Duppigheim, Julien Haegy, avait déjà précisé en juillet 2022 que « des administrés disent que désormais, ils ont du bruit tout le temps, en fonction du sens du vent. Ils entendent soit l’A35 au sud, soit ils entendent le GCO à l’ouest. »
Salarié au Castorama de Lampertheim et délégué syndical CGT, Xavier Gaspard a entamé ce lundi 13 mars à 13 heures une grève de la faim. Il exige une augmentation salariale pour contrer la précarité croissante de ses collègues.
Employé du magasin Castorama de Lampertheim et délégué syndical CGT, Xavier Gaspard a entamé une grève de la faim ce lundi 13 mars sur le parking de l’établissement où il passera ses prochaines nuits dans son véhicule. « Par mon action, je veux rendre visible l’invisible », clame le vendeur du rayon peinture de 34 ans. L’objectif du syndicaliste : pousser la direction à prendre conscience de la précarité des employés de l’enseigne de bricolage pour négocier une augmentation salariale.
Xavier Gaspard, salarié du Castorama de Strasbourg, a décidé de faire un grève de la faim Photo : Document remis / Rue89 Strasbourg / cc
Une précarité grandissante
Xavier Gaspard déplore la dégradation des conditions de vie de ses collègues employés : « L’inflation est bien plus grande que l’augmentation de nos salaires, donc notre niveau de vie baisse », affirme le salarié rémunéré « 1 400 euros par mois avec 13 ans d’ancienneté ». Il dit s’être lancé dans cette grève de la faim pour ses collègues qui « en viennent à prendre des crédits à la consommation pour se nourrir et se loger. « Certains en viennent à dormir dans leur voiture », soutient le délégué syndical, sans avancer de chiffres sur le nombre de salariés concernés : « Les gens ont honte de leur situation et n’en parlent pas », explique-t-il.
Xavier Gaspard accuse le groupe britannique Kingfisher, actionnaire majoritaire de Castorama, de verser plusieurs millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, sans assurer les besoins essentiels des salariés.
« Je ne mettrai pas ma vie en danger »
Manger légèrement avant le jour J, boire 3 litres d’eau par jour et prendre des vitamines… Le syndicaliste se dit « bien préparé et conscient des risques » de son action. Il affirme avoir un suivi médical et évoque des camarades de la CGT Santé qui vont régulièrement prendre de ses nouvelles. « Si ça ne va plus, je le dirai, affirme Xavier Gaspard, j’arrêterai et je publierai un communiqué pour expliquer la situation.«
Un dialogue en prévision
Dans un communiqué adressé à France 3 Alsace, Castorama affirme qu’une réunion aura lieu le vendredi 17 mars avec l’ensemble des délégués syndicaux centraux. La direction indique également qu’une revalorisation de la grille salariale a été accordéeet« permettra une évolution de salaire de 7,3% entre mars 2022 et mars 2023 », à quoi s’ajoute une « augmentation générale minimum de 70€ appliquée en août 2022 et mars 2023 », ainsi que des « augmentations individuelles applicables en mai 2023 ».
Mercredi 22 février, des salariés du Castorama de Lampertheim avaient occupé le magasin pour obtenir une hausse de leurs salaires. Ils estimaient alors que l’augmentation accordée en 2022, limitée à 50 euros bruts par mois, n’avaient été qu’un « rattrapage de l’inflation ».
L’intersyndicale contre la réforme des retraites a appelé à une nouvelle journée de grève pour le mercredi 15 mars. Le point sur cette huitième journée de mobilisation à Strasbourg.
La huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura lieu mercredi 15 mars. Après le vote du Sénat en faveur de la réforme, l’intersyndicale réclame une consultation citoyenne à ce sujet « dans les plus brefs délais ». La semaine du 13 mars pourrait être décisive avec l’arrivée du texte de loi en commission mixte-paritaire (CMP) à partir du mercredi 15 mars. Cette commission est réunie lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat n’ont pas voté les mêmes mesures. Elle a pour objectif de parvenir à un texte commun entre les deux chambres du Parlement. Dans le meilleur scénario pour le gouvernement, cette procédure peut se terminer jeudi 16 mars. Il est néanmoins plus probable que le processus dure plus longtemps.
Manifestation du jeudi 19 janvier 2023 Photo : Pascal Bastien
Huitième manifestation contre la réforme
À Strasbourg, la manifestation partira à 14h de l’avenue de la Liberté. Le cortège passera par la place République, pour rejoindre la place Broglie, puis la place Homme de Fer. Il se dirigera ensuite vers le quartier de la Krutenau par la rue de la Division Leclerc, la rue de la Première-Armée, la rue des Orphelins et tournera ensuite vers la place de Zurich pour rejoindre les quais. Le cortège se finira à son point de départ : l’avenue de la Liberté.
La manifestation du mardi 7 mars avait réuni dans la capitale alsacienne plus de 15 000 personnes selon nos estimations. Pour la septième mobilisation appelée par l’intersyndicale, le samedi 11 mars, les syndicats estiment la participation à 5000 personnes contre 1 500 personnes selon la préfecture du Bas-Rhin.
Opération escargot sur les autoroutes A35, A4 et M35
La section transport et bois de la CFDT appelle à une opération escargot sur les autoroutes A35, A4 et M35 pendant toute la matinée. La circulation sera très perturbée sur cet axe. Le départ est prévu au magasin Cora de Dorlisheim à 7h30. Le cortège de voiture prendra la direction de Brumath en bloquant toutes les voies de circulation. Arrivés à Brumath, les manifestants repartiront de la même façon, dans l’autre sens, en direction du parking du magasin Auchan d’Illkirch-Graffenstaden.
Perturbations sur le réseau CTS
Après avoir recensé le personnel en grève le mercredi 15 mars, la CTS annonce les cadences suivantes pour les trams :
Les lignes de tram A, B, C et D circuleront toutes les 7 à 8 minutes environ.
La ligne de tram E circulera toutes les 9 minutes environ.
La ligne de tram F circulera toutes les 10 minutes environ.
Concernant les bus, la CTS avance une circulation normale pour les lignes de bus 12, 22, 27, 31, 41, 42, 43, 44, 45, 60, 62, 63, 64, 71, 72, 73, 74, 75 et 76. Les services Flex’hop, les services Taxibus ainsi que les circuits scolaires seront assurés normalement.
À Strasbourg, la grève des cheminots est reconduite jusqu’au mercredi 15 mars, comme l’indique le secrétaire régional du syndicat Sud Rail Alsace Alexandre Welsch. À Mulhouse, la grève des cheminots a été validée en assemblée générale jusqu’au mardi 14 mars. Le responsable syndical affirme que « le trafic TER sera très fortement perturbé ce mercredi 15 mars avec quasiment aucun TER en circulation en Alsace. »
Le groupe La Poste a installé des ateliers de reconditionnement des vélos électriques de ses facteurs. Des modèles solides et fabriqués en France mais que les particuliers ne peuvent acheter qu’en acceptant de se passer des subventions publiques.
La presse locale a salué l’installation en avril 2021 à Saint-Dié-des-Vosges d’une chaîne de reconditionnement des vélos électriques de La Poste. Recy’Clo, c’est son nom, fait appel à l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) « Les Alisiers » pour produire ces vélos. Le service est donc écologique, local mais aussi social puisqu’il permet à des personnes handicapées de travailler.
C’est formidable mais voilà : les acheteurs de ces vélos ne peuvent pas bénéficier des aides à l’acquisition prévues par l’État (de 150 à 2 000€ selon les cas), la Région Grand Est (closes depuis 2023) ou l’Eurométropole de Strasbourg (de 300 à 500€)… Tous ces dispositifs ne fonctionnent que pour des achats de vélos neufs.
Cette situation a ulcéré Raphaël, cycliste de Cronenbourg :
« Quand j’ai regardé pour un modèle électrique en magasin, les prix des vélos-cargos démarraient à 2 500€… Et puis je suis tombé sur Recy’Clo qui me proposait un vélo solide me correspondant parfaitement pour 1 300€. Je l’ai acheté puis j’ai demandé les aides. Quelle ne fut pas ma surprise en constatant que l’État prenait à sa charge jusqu’à 40% du prix d’un vélo importé de Chine mais refusait de m’aider pour un vélo fabriqué et reconditionné en France ! »
Le ministère de la Transition écologique confirme l’exclusion des vélos reconditionnés des aides à l’achat et à la conversion mais assure que leur prise en compte est « à l’étude ». De son côté, la Région Grand Est justifie cette exclusion par « une offre encore très réduite », par des prix moindres mais surtout par des craintes de fraudes.
Suite à ces refus, Raphaël, qui travaille dans le secteur des déchets et du recyclage, essaie d’alerter les administrations afin d’inclure les vélos reconditionnés dans le dispositif :
« Ce sont des vélos garantis et remis à neuf selon une norme Afnor, c’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Je vais contester le refus de l’État, ça me prendra du temps mais ça me semble important. J’ai essayé de contacter l’élu de la Région Grand Est en charge de ce dossier, sans succès pour l’instant… Je vais écrire au député de ma circonscription… »
Un vélo de facteur reconditionné dans l’atelier de Saint-Dié-des-Vosges Photo : doc remis
Directeur du développement de Recy’Clo, Serge Da Silva essaie aussi d’obtenir un changement de doctrine de l’État :
« On a alerté tous les échelons de l’administration sur ce problème mais nous n’avons eu aucun retour. Quelques métropoles incluent déjà les vélos reconditionnés dans le périmètre de leurs aides, à condition par exemple que l’atelier de reconditionnement soit dans la région, mais l’aide de l’État est de loin la plus importante. Son absence freine le développement de notre filière. »
La filiale du groupe La Poste a ouvert en juin 2022 un atelier de reconditionnement auprès de « Savoir et compétences » à Illkirch-Graffenstaden et prévoit de recycler 2 000 vélos par an dans une dizaine de sites à terme, quitte à prendre en charge d’autres flottes de vélos électriques que celle de La Poste. Dans ces ateliers, chaque vélo est entièrement démonté et remonté avec des pièces en bon état ou neuves (30% des cas). Les batteries sont systématiquement changées mais elles viennent d’Asie, du moins « jusqu’à ce qu’une solution française soit trouvée » précise Serge Da Silva.
Spectacles, conférences, rencontres et ateliers : du 18 mars au 2 avril, le Maillon organise plusieurs événements au sujet du travail, son impact sur nos vies et nos corps. Entretien avec la directrice du théâtre Barbara Engelhardt suivi de notre sélection des événements.
« Tu fais quoi dans la vie ? » C’est l’intitulé du « Temps fort » du théâtre du Maillon qui proposera des spectacles, des concerts, des conférences, des ateliers et des rencontres sur le thème du travail du 18 mars au 2 avril. Éclairage sur les intentions de cette programmation avec la directrice du Maillon Barbara Engelhardt.
Rue89 Strasbourg : Qu’est-ce qu’un Temps fort au Maillon ? Barbara Engelhardt : C’est une activité intense autour d’un sujet qui traverse la société d’aujourd’hui. On choisit toujours un sujet complexe, pour lequel il n’y a pas de réponse simple, qui génère des points de vue différents et donc des dialogues possibles entre générations, approches artistiques, scientifiques et artistiques… On déploie d’ailleurs plutôt des questions que des réponses. Les artistes et les scientifiques invités, les spectacles, les ateliers et les rencontres permettent aux spectateurs de varier les expériences, de se construire des parcours qui vont aiguiser leur curiosité et les faire participer à une réflexion débordante.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aborder ce sujet ? C’est un sujet qui nous concerne tous parce que notre identité en dépend. D’où le titre : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? », souvent la première question qu’on pose à quelqu’un qu’on rencontre. Le travail est lié à l’idée de notre valeur dans la société, qui nous suit depuis la petite enfance, à travers cette autre question : « Qu’est-ce que tu veux devenir ? »
« Le travail n’est pas qu’un sujet intellectuel »
Avec le Covid et le confinement, le détachement d’un quotidien professionnel habituel, s’est introduit le grand sujet du choix de ce qu’on fait de notre temps. Celui du sens du travail s’est aussi beaucoup aiguisé, avec le besoin d’en faire une question très personnelle, pas seulement systémique.
Comment avez-vous construit cette programmation ? Ce qui est important, c’est de mettre en avant la notion d’expérience pour les spectateurs, de rendre ce sujet tangible, à travers des formats différents et atypiques, comme 12 Last Songs ou L’Âge d’or (précisions sur ces œuvres plus bas, NDLR). Le travail n’est pas qu’un sujet intellectuel, mais très concret dans nos quotidiens, jusque dans notre sommeil.
La programmation a été conçue avant la mobilisation contre la réforme des retraites : l’actualité risque-t-elle de l’emmener ailleurs ? Ce thème fait d’autant plus sens aujourd’hui qu’on essaye de redéfinir notre rapport au travail comme priorité, de questionner sa durée et la difficulté de nos conditions de vie. La question du profit est omniprésente dans la programmation, celle du temps et de ce qu’on choisit d’en faire est centrale. Nous invitons les spectateurs à venir passer du temps ici, pour habiter un lieu public, croiser les autres, faire ses choix. C’est peut-être la mission d’un théâtre…
L’Âge d’or, visite guidée théâtrale de Igor Cardellini & Tomas Gonzalez Photo : Michiel Devijver
Notre sélection
L’Âge d’or
Comme deux guides touristiques, Igor Cardellini et Tomas Gonzalez nous emmènent visiter un immeuble de bureaux, en l’occurrence ceux d’AG2R La Mondiale à l’Espace Européen de l’entreprise. Et nous invitent à nous imprégner de l’espace, des rapports entre collègues qu’ils induisent, ainsi qu’une certaine conception du travail et de la société.
12 Last Songs, performance collective de Quarantine
12 Last Songs
Après le projet participatif ARK en 2021, le collectif britannique Quarantine est de retour avec une œuvre collaborative format XXL. Pendant 12h, de midi à minuit, 24 Strasbourgeoises et Strasbourgeois de tous les horizons et métiers monteront sur scène pour parler de leur travail, de la place qu’il occupe et occupera dans leur vie, hier, aujourd’hui, demain, de ce qu’ils ont rêvé et imaginent encore, de leur enfance à la fin de leur vie. En répondant à quelques-unes des 600 questions préparées par les artistes, toujours désireux de réagir au cours du monde et à interagir avec la société, ils complèteront de leurs témoignages les points de vue des chercheurs interviewés par Gérard Mordillat et Bertrand Rothé dans la série Travail, salaire, profit, diffusée en parallèle.
Travail, salaire, profit
Où l’on retrouve le prolifique Gérard Mordillat, qui n’a pas son pareil pour creuser les sujets jusqu’à la moelle. Avec la complicité de Bertrand Rothé, et les savoirs de 21 chercheurs de toutes disciplines et toutes contrées, il éclaire les arcanes de l’économie mondiale, souvent obscures pour les simples citoyens que nous sommes.
Le sens du « travail » en chantier
Une conférence de la sociologue Marie-Anne Dujarier, auteure de Troubles dans le travail (PUF, 2021) et Le Management désincarné (La Découverte, 2015), sur le sens du travail et la nécessaire réforme des institutions qui l’encadrent.
Société en chantier
Compagnon fidèle du Maillon depuis 2007, le collectif suisse Rimini Protokoll (qu’on a vu ici avec Cargo Sofia, Mnemopark, ou Bodenprobe Kasachstan) fait monter sur scène des comédiens non-professionnels, mais « expert.e.s du quotidien », qui partagent leur réalité avec le public. Ils évoluent dans des scénographies qui reconstituent leur univers quotidien et le rendent tangible, ici un chantier dans lequel les spectateurs sont aussi invités à circuler.
Société en chantier fait ainsi intervenir un avocat en droit de la construction, un ouvrier, un urbaniste, un entrepreneur, un spécialiste des insectes bâtisseurs, une conseillère en investissements, une travailleuse chinoise et une représentante d’un organisme anti-corruption, pour tenter d’embrasser toute la complexe réalité qui se déploie à partir du secteur du BTP, où la précarité et la pauvreté percute la recherche du profit à tout prix.
Qui se cache sous ce casque ?
Parallèlement au spectacle Société en chantier, les 8-12 ans sont invités par le collectif Rimini Protokoll à découvrir les coulisses d’un chantier, et à endosser tous les rôles nécessaires à son exécution.
Une histoire de l’argent racontée aux enfants et à leurs parents
Sous la houlette de la metteuse en scène Bérangère Jannelle, deux acteurs-conférenciers un peu bizarres déroulent l’omniprésente (et compliquée) question de l’argent, à partir de produits de consommation que tous les enfants connaissent : pâtes, sauces, conserves. Ils remontent dans le temps et entraînent le public dans les rouages de l’économie et du travail, citant volontiers mais sans assommer des théoriciens de tous bords. Un dispositif ludique et éclairant, pour les petits comme pour les grands.
Le pont de l’Europe nécessite des travaux de réhabilitation qui devraient avoir lieu entre mai et septembre 2023. Seule une voie sur deux sera ouverte et le passage sera interdit aux piétons, aux cyclistes et aux poids lourds.
Construit en 1960, le pont de l’Europe qui relie Strasbourg et Kehl devra subir des travaux de réhabilitation liés à son usure entre mai et septembre 2023 selon un communiqué de la Ville de Strasbourg du 9 mars :
« L’ouvrage présente des pathologies importantes, plus particulièrement au niveau des joints de dilatation ainsi que du revêtement de chaussée et des trottoirs. En plus du renouvellement du revêtement, la protection anticorrosion sera retouchée dans le cadre de ces travaux. Enfin, une partie de l’éclairage public sera renouvelée. »
Pendant la durée de ces travaux, seul des véhicules avec moins de 2,2 mètres de largeur et un poids total inférieur à 3,5 tonnes pourront passer le pont. Les poids lourds devront relier les autoroutes A35 (en Alsace) et A5 (en Allemagne) en passant par le barrage Gambsheim-Rheinau (D2/L87) au nord, ainsi que ou par le pont Pierre Pflimlin (N353/L98) au sud.
À gauche, le pont Beatus-Rhenanus, à droite, le pont de l’Europe. Photo : remise
Les piétons et cyclistes seront également déviés vers le pont Beatus-Rhenanus, parallèle au pont de l’Europe. Pierre Hermann, responsable du département d’ouvrage d’art de la Ville, explique que les travaux auront lieu sur une voie sur deux successivement, pour qu’une des deux voies permette le passage des véhicules :
« Les travaux sur une chaussée sur deux ne permettent pas d’avoir la place nécessaire pour accueillir les piétons et cyclistes en plus du trafic. »
Deux millions d’euros de travaux
D’après la Ville de Strasbourg, ce pont de 250 mètres est le point de passage le plus fréquenté entre le Bade-Wurtemberg et le Grand-Est : « Environ 23 000 véhicules traversent quotidiennement cette frontière, dont approximativement 1 000 poids lourds. »
Un premier diagnostic de l’état de l’ouvrage avait été fait en 2019 selon Pierre Hermann, relevant des pathologies « pas suffisamment graves pour s’inquiéter de l’état de l’ouvrage ». Un suivi régulier a été mis en place depuis lors. Les travaux ont pour but de prolonger la durée de vie de l’ouvrage, dont la dégradation a été « accélérée par la corrosion des joints de dilatation ». Le coût de la réfection s’élève à 2 millions d’euros et est assumé conjointement par l’Eurométropole de Strasbourg et la République fédérale d’Allemagne.
Des Alsaciens du nord ont manifesté contre la réforme des retraites à Haguenau samedi 11 mars. Dans le cortège, de nombreux ouvriers des usines du secteur, souvent très affectés physiquement par leur travail. Reportage.
Place de la gare à Haguenau, un peu moins d’un millier de personnes se rejoignent sous le soleil samedi 11 mars. « Le 21 février, on était 2 000. C’était la plus grande manifestation de l’histoire de la ville. Aujourd’hui on s’en rapproche », analyse Emmanuel Printz, président de l’union départementale de la CFTC et ouvrier chez Siemens, une usine située à quelques centaines de mètres.
L’un des cortèges les plus fournis de l’histoire d’Haguenau pour une mobilisation sociale a défilé samedi 11 mars. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Anne est venue de Laubach avec une amie : « C’est bien qu’il y ait une manifestation ici. C’est à côté de chez moi donc ça me permet d’éviter de payer trop cher le carburant pour une grande expédition jusqu’à Strasbourg. » C’est la première fois de sa vie qu’elle se mobilise, en se joignant à la lutte contre la réforme des retraites. Agent de voyage dans une petite entreprise, elle explique qu’une participation à la grève serait très mal vue par son employeur :
« Personne ne fait grève chez nous. Je serais trop isolée, donc c’est bien qu’il y ait des rassemblements le week-end, parce que je veux vraiment venir ! En tant que femme, je trouve le gouvernement injuste. J’étais une bonne partie de ma carrière à 80% pour m’occuper de mes enfants. Je ne sais pas si je pourrai arriver jusqu’à 64 ans, donc je risque de me retrouver avec une toute petite retraite. À l’agence, le téléphone sonne en permanence. On a une grande charge de travail. C’est très stressant, je suis déjà fatiguée à 49 ans. »
Anne, habitante de Laubach, tenait à manifester contre la réforme des retraites, « en tant que femme ». Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Les épaules cassées
L’ambiance est plutôt calme. Des klaxons et des sifflets couvrent par moment le bruit des conversations. La foule s’élance boulevard du Maréchal de Lattre de Tassigny. Une vingtaine de personnes scandent des slogans en tête de cortège : « Macron, si tu savais, ta réforme où on se la met. »
L’avant du cortège a repris de nombreux slogans, dans les rues calmes de Haguenau. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Ici, de nombreux Alsaciens ont trouvé leur emploi dans l’industrie. Plusieurs grandes usines sont implantées autour de Haguenau. Omer et Sukh travaillent à Bischwiller pour Duravit, une entreprise de fabrication de sanitaires. « Je dois soulever des cuvettes en PVC de 25 à 35 kg. J’ai 54 ans et j’ai les épaules cassées à cause d’une rupture des tendons des deux côtés. Ce genre de boulot, c’est impossible de le faire à 64 ans », considère Omer. De son côté, Sukh, 58 ans, a des douleurs au dos, aux coudes, aux pouces et aux épaules. « C’est pas possible ce passage en force du gouvernement. Personne n’est pour cette réforme », souffle t-il.
Omer (à gauche) et Sukh (à droite) soulèvent des cuvettes de PVC de 35 kg au travail. Photos : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Christine est actuellement au chômage. Après des emplois en production chez Mars et à l’usine de fabrication de composants automobiles Schaeffler, elle a été licenciée pour inaptitude. L’ancienne ouvrière est atteinte de troubles musculo-squelettiques et ne s’est pas vue proposer des postes adaptés. « J’ai 50 ans, quatre enfants, une carrière hachée… Je vais toucher une toute petite retraite. C’est vraiment difficile », confie t-elle.
Les habitants d’Haguenau sont peu habitués à voir passer des manifestations mais ils semblaient plutôt soutenir les opposants à la réforme des retraites. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« Pour la coupe du monde, tout le monde sort »
Vers 15h30, la manifestation atteint le centre-ville d’Haguenau. Les badauds, peu habitués à voir passer des cortèges syndicaux, regardent interloqués. « Ne nous regardez pas, rejoignez nous ! », s’exclament certains militants. « Les mobilisations dans les villes étudiantes, c’est bien. Mais il faut aussi venir dans des zones où ce genre de manifestation ne se passent jamais », estime Gautier, employé chez Lemaitre, une société qui produit des chaussures de sécurité à Val-de-Moder. Pour Huseyin, adhérent à la CGT et ouvrier chez Schaeffler, « c’est bien que les gens des petites villes ne voient pas les manifs juste à la télé ». Il regrette qu’il n’y ait pas plus de participants :
« Pour la coupe du monde de foot, ils sont tous dehors. Là, il y a plein de gens qui ne prennent même pas deux ou trois heures pour manifester pour leurs droits et après ils vont se plaindre. »
Husseyin (à gauche) et Morgan (à droite), sont ouvriers à l’usine Schaeffler. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Faire pression sur le député de la circonscription
Morgan est délégué syndical CGT à l’usine Schaeffler. Pour lui, la mobilisation « doit s’éparpiller pour entrainer un maximum de personnes dans la lutte et faire davantage pression sur les parlementaires ». Martial est délégué syndical CFTC France au sein de l’entreprise de fabrication de moteur Sew Usocom à Haguenau. Il s’inquiète du « manque de démocratie dans le fonctionnement du gouvernement ». Pour lui, « ce n’est pas possible d’ignorer la contestation d’autant de gens qui sont dans la rue ». Régis, aussi de la CFTC et électeur d’Emmanuel Macron, affirme sa déception :
« Nos députés doivent prendre en compte notre avis, ils sont censés nous représenter. Vincent Thiébaut (député local du parti Horizons – majorité présidentielle, NDLR), il soutient la réforme des retraites lui. Il se fiche de notre avis. Il ne faudra pas s’étonner quand plus personne ne votera. »
Régis est déçu du manque d’écoute du gouvernement envers les syndicats. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« Tout est encore possible »
« Thiébaut démissions », crient quelques manifestants. Jean-Michel, de la CGT territoriaux Haguenau, prend la parole au mégaphone :
« Le 19 janvier, le gouvernement disait : “Le mouvement va s’essouffler.” Le 31 janvier, ils disait : “Ils s’essoufflent.” Macron n’a jamais cessé de dire ça. Le 11 mars, nous sommes plus de mille à Haguenau. De plus en plus de députés commencent à douter, certains nous entendent. Vu le comportement du président, une motion de censure est possible. Le gouvernement peut tomber, cela ne serait que justice. »
La banderole de tête était tenue presque exclusivement par des femmes. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Les militants accueillent ce discours optimiste avec entrain. « Macron démission », hurlent-ils, malgré la faible mobilisation du jour dans toute la France. Quatre rassemblements ont eu lieu dans le Bas-Rhin, avec, selon les syndicats, 5 000 personnes à Strasbourg, 700 à Sélestat et 165 à Saverne. L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grève et de manifestations mercredi 15 mars. « Restons déterminés, tout est encore possible », assure Jean-Michel.
Jean-Michel a tenu un discours optimiste bien reçu par les autres manifestants. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
La cour d’assises a condamné vendredi Christophe, 50 ans, à 23 ans de réclusion pour avoir tué sa mère à coups de couteau, à Hoerdt en 2020.
Vendredi 10 mars, la cour d’assises du Bas-Rhin a reconnu coupable Christophe, 50 ans, d’avoir tué sa mère à Hoerdt en 2020 (voir notre article). Le jury l’a condamné à 23 ans de réclusion, une peine conforme aux réquisitions de l’avocat général, Fanny Fouquet.
Ce meurtre à coups de couteau avait été commis à la suite d’un différend sur le partage de l’héritage, l’accusé ne supportant pas l’idée de devoir vivre seul un jour. Lors d’une audience étendue sur une journée et demi, la cour d’assises a essayé de savoir si Christophe pouvait éprouver du remord suite à son acte. Citée en tant qu’experte, Valérie Ritzenthaler, psychologue clinicienne, a expliqué aux jurés qu’il n’en avait pas montré les moindres signes : « l’accusé parle de sa mère au présent, il n’a pas encore entamé le travail de deuil. »
Cette mère qui, selon Valérie Ritzenthaler, a toujours cherché à « compenser la dette du handicap de Christophe », un handicap des membres inférieurs l’empêchant de se déplacer normalement. Une attitude de déni qui a provoqué un rapport « uniquement utilitaire » de Christophe avec toutes les personnes de son entourage.
L’audience s’est tenu au Palais de justice de Strasbourg Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg
Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, Christophe a « encaissé le verdict sans ciller », estimant qu’il « l’accepterai parce que c’est le tarif. » Il avait auparavant confié qu’il avait hâte d’être condamné, afin d’être « enfin » transféré de la maison d’arrêt de Strasbourg vers un centre pour peine…
Au quatrième jour de grève des cheminots strasbourgeois contre la réforme des retraites, les membres du syndicat CGT se félicitent des nombreux soutiens de leur mobilisation. Ils espèrent néanmoins que la grève s’étendra à d’autres secteurs au niveau local.
Aucun TER en circulation le mardi 7 mars. Puis un quart des TER en circulation en Alsace entre le mercredi 8 et le vendredi 10 mars. À Strasbourg, la contrôleuse et déléguée du personnel CGT Louise Fève se félicite d’une « grève suivie » parmi les cheminots alsaciens. Toutes professions confondues, la direction des lignes TER Alsace a constaté un taux de gréviste de 38% au départ de la grève reconductible appelée par l’intersyndicale pour pousser le gouvernement à retirer son projet de réforme des retraites. Aiguilleur et membre du comité de grève, le cégétiste Clément Soubise est aussi enthousiaste :
« Depuis mon arrivée à la SNCF en 2015, je n’ai jamais connu une telle participation à la grève et aux manifestations. Le 19 janvier, plus d’une centaine de personnes ont participé au cortège des cheminots. »
De gauche à droite : Maxime Kieffer, Louise Fève, Christelle, contrôleuse contractuelle, Mehdi, salarié du sous-traitant Newrest, et Clément Soubise. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg /cc
« Les collègues demandent où sont les autres grévistes ? »
Mais si la mobilisation est forte et la grève reconduite jusqu’au lundi 13 mars (l’Assemblée générale décide chaque jour de la poursuite du mouvement pour le lendemain), les cheminots craignent d’être isolés dans la grève. Interview de Louise Fève, Clément Soubise et Maxime Kieffer, secrétaire général du syndicat CGT cheminots Strasbourg.
Rue89 Strasbourg : Au quatrième jour de grève, quel est l’état d’esprit des cheminots mobilisés ?
Louise Fève : Lors de l’assemblée générale du vendredi 10 mars, nous avons justement évoqué le moral des troupes. Plusieurs collègues ont demandé « où sont les autres grévistes ? ». Ils espèrent ne pas être les seuls mobilisés dans la grève reconductible.
Il y a une attente de voir des signaux de mobilisation d’autres entreprises. C’est normal, la grève c’est aussi une question de moral. C’est pour ça qu’on mène des opérations de tractage, pour sensibiliser les voyageurs sur la réforme des retraites et appeler à participer à la manifestation. C’est aussi dans ces moments qu’on est encouragé à maintenir la mobilisation. Et puis en manifestation, on entend des dizaines de personnes nous dire « Heureusement que vous êtes là. » Mais c’est certain que les cheminots ne veulent pas être seuls. Car seuls, on n’arrivera pas à faire reculer le gouvernement.
« Continuer de se mobiliser pour faire converger les luttes »
Maxime Kieffer : Oui, il y a des doutes sur cette grève générale mais on est clairement pas les seuls mobilisés. Ailleurs en France, le secteur automobile, les dockers et les enseignants sont aussi entrés en grève. Donc on est loin d’être résigné.
En manifestation, on a vu des salariés d’entreprises privées qui n’avaient jamais fait grève. Il y a une vraie contestation de ce projet, par l’immense majorité de la population, il faut maintenant continuer de se mobiliser pour faire converger les luttes.
Quel est votre regard sur la mobilisation au niveau local ?
Clément Soubise : J’éprouve beaucoup d’enthousiasme face à la solidité du mouvement chez nous. Bien sûr, tout le monde n’est pas en grève reconductible localement. Mais lors de la dernière manifestation, j’ai rencontré des salariés du secteur du BTP, où il est plus difficile de se mobiliser. Et pourtant, ils étaient une petite équipe à manifester et faire grève pour la première fois. Ils étaient prêts à convaincre leurs collègues de se joindre à la lutte. Cela témoigne d’un enracinement profond de la contestation. C’est ce que je choisis de voir.
Pour rappel, lors du dernier mouvement social comparable à la SNCF, en 2019, nous avons fait deux mois de grève sans aucun autre secteur en grève reconduite en Alsace. Ce premier projet de réforme des retraites avait quand même fini par être retiré.
« Le meilleur moyen de nous soutenir, c’est de faire grève »
La mobilisation actuelle suffira-t-elle à mettre fin à ce projet de réforme des retraites ?
Louise Fève : Seules des grèves étendues, notamment au secteur privé, pousseront le patronat à demander au gouvernement de renoncer à sa réforme. C’est pour cela que nous sommes attentifs à ce qui se passe dans les entreprises.
Maxime Kieffer : Il faut se mobiliser au plus proche du terrain, c’est à dire auprès des travailleurs, dans les entreprises. Il faut absolument convertir ce soutien à la grève des cheminots en participation à la grève.
Comment soutenir les cheminots en grève ?
Louise Fève : Retrouvez nous en manifestation intersyndicale samedi 11 mars à 10h30 au départ de la place de la gare de Strasbourg. Nous n’avons pas mis en place de caisse de grève, parce qu’à Strasbourg comme à Mulhouse, le meilleur moyen de nous soutenir c’est de faire grève avec nous.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Retenu dans la sélection 2022 de la semaine de la critique de Cannes, Dalva raconte l’histoire d’une enfant placée dans un foyer. Le film sera projeté en avant première au cinéma Star Saint-Exupéry lundi 13 mars, en présence de la réalisatrice Emmanuelle Nicot et de Frédéric Alvarez, compositeur de la bande originale.
Le film raconte l’histoire de Dalva, une enfant de 12 ans brisée par un père abusif, placée dans un foyer. Bien qu’abordant la thématique lourde de l’inceste familial, « ce n’est pas un film sur la pédophilie », précise Frédéric Alvarez, strasbourgeois et compositeur de la bande originale. L’œuvre retenue dans la sélection 2022 de la semaine de la critique de Cannes aborde surtout la reconstruction de la jeune fille, aidée par un éducateur bienveillant et ses camarades de classe. « C’est un film très solaire », assure Frédéric Alvarez, qui a aussi composé la bande originale de La Troisième guerre réalisé par Giovanni Aloi.
Affiche promotionnelle du film « Dalva » de Emmanuelle Nicot. Photo : remise
Le ton du film se retrouve d’ailleurs dans la musique, décrite par le compositeur comme « lumineuse » et « mélancolique ». Elle est réalisée à partir d’un mélange de sons de souffle à l’aide d’un synthétiseur, et de sons de verres très délicats. Fréderic Alvarez sera aux côtés de la réalisatrice Emmanuelle Nicot pour l’avant première strasbourgeoise du film, au cinéma Star Saint-Exupéry lundi 13 mars.