Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Rassemblement vendredi des travailleurs sociaux devant la CEA pour une meilleure considération de leurs métiers

Rassemblement vendredi des travailleurs sociaux devant la CEA pour une meilleure considération de leurs métiers

Le collectif « Rejoignez l’AEMO en lutte » organise vendredi matin, un rassemblement devant le siège de la Collectivité d’Alsace (CeA) à Strasbourg. Ils revendiquent une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail pour assurer un bon fonctionnement de la protection de l’enfance.

Les travailleurs sociaux de l’Association Régionale Spécialisée d’action sociale d’Éducation et d’Animation (Arsea), organisent un rassemblement devant la Collectivité d’Alsace, vendredi 1er juillet à 8h, pour porter leurs revendications. Ils sont éducateurs, assistants sociaux, secrétaires, psychologues en charge de mesure de protection de l’enfance ordonnées par le juge des enfants ou contractualisées par la famille avec l’aide sociale à l’enfance (lire nos nombreux articles).

Une trentaine d’agents du service de protection de l’enfance manifestaient devant le Conseil départemental dans la matinée du 14 mai. Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc

Dans une lettre ouverte, adressée à Frédéric Bierry (LR), le président de la CeA, les travailleurs sociaux revendiquent la baisse du nombre d’enfants accompagnés par éducateur, en-deçà contre « 31 à 32 enfants aujourd’hui », l’augmentation du prix de journée d’une mesure d’Action éducative en milieu ouvert (AEMO, une mesure de protection décidée par un juge pour enfants), une revalorisation salariale en adéquation avec l’augmentation du coût de la vie, ainsi qu’une reconsidération de leurs frais de déplacement.

Dans leur lettre ouverte, les organisateurs disent ne pas être « enfermés dans la plainte » :

« Nous aimons nos métiers. Nous voulons simplement que ceux-ci soient considérés. Que la difficulté intrinsèque à nos métiers soit reconnue et portée avec nous par les institutions de la protection de l’enfance, par les politiques et par nos financeurs. »

Cinéma en plein air : la programmation de l’été à Strasbourg et alentours

Cinéma en plein air : la programmation de l’été à Strasbourg et alentours

« Le troisième souffle » et « Les films du Spectre » proposent des projections de films en plein air à Strasbourg et dans sept communes de l’Eurométropole durant l’été. Voici la la programmation en détail.

Deux cycles de cinéma en plein air sont programmés cet été. Le premier dans les quartiers de Strasbourg et le second dans sept communes de l’Eurométropole.

Pour les Strasbourgeois, Les films du Spectre (qui organise chaque année le Festival du film fantastique), en association avec Speaker, proposent des séances les vendredis, mais aussi parfois le samedi ou le jeudi, du 1er juillet au 25 août. L’idée est d’installer des cinémas ambulants dans les parcs strasbourgeois, seuls endroits respirables au temps des grandes chaleurs.

Chaque soirée doit débuter aux alentours de 18h avec des animations, des quiz, des karaokés, etc, histoire de s’installer tranquillement. Des jeux en bois ou d’adresse sont également annoncés, et l’ambiance sonore sera assurée par une ou un DJ. Les projections démarrent à la nuit tombée, soit autour de 22h en juillet et 21h en août. Buvette et food-truck sont également prévus.

Bande annonce d’Astérix et Obélix mission Cléopâtre, Un film toujours culte !
La pelouse, meilleure salle de ciné Photo : Thaïs Breton / 3e Souffle / doc remis

Dans les communes de l’Eurométropole, c’est l’association « Le troisième souffle » qui est à la manœuvre d’une opération nommée « Ciné plein air ! » Thème 2022 : « Roulez jeunesse » avec une sélection pour rendre hommage aux thèmes de l’enfance et de l’adolescence.

Les projections sont prévues à partir de 19h, tous les samedis de l’été à partir de mi-juillet, avec en échauffement des concerts, des spectacles ou des jeux. Une restauration sur place est également prévue.

Vice Versa, une jolie histoire qui transperce les coeurs de tous âges, c’est la magie Disney dans ce qu’elle a de meilleur.

L’insertion d’élèves handicapés en milieu ordinaire plombée par le manque de places

L’insertion d’élèves handicapés en milieu ordinaire plombée par le manque de places

Le nombre d’élèves en situation de handicap est en augmentation depuis plusieurs années. Mais les moyens ne suivent pas assez vite. Les classes spécialisées dans leur accueil se retrouvent de plus en plus souvent bondées et en charge d’enfants et adolescents lourdement handicapés.

« Dans ma classe, je m’occupe d’une élève atteinte de trisomie et d’autisme. Elle a 9 ans mais on ne peut pas lui proposer d’activités scolaires, même un puzzle c’est compliqué. Je n’ai pas de solution pour elle », soupire Adèle (prénom modifié), professeure des écoles à Strasbourg dans une classe Ulis (Unité localisée d’inclusion scolaire). Depuis trois ou quatre ans, elle observe une augmentation du nombre d’élèves avec des handicaps lourds dans sa classe, ce qui a comme conséquence de perturber toute la classe.

Le dispositif Ulis sous tension

Le but des classes Ulis est d’accueillir à l’école, au collège ou au lycée des enfants en situation de handicap. Ces enfants sont inclus dans des classes régulières puis se retrouvent face à un « enseignant coordinateur », comme Maya, enseignante dans un collège strasbourgeois :

« En dehors des heures d’inclusion (dans les classes régulières NDLR), je donne surtout des cours de soutien en maths et en français. Je reprends avec les élèves leurs cours et je surveille leurs organisations quotidiennes, notamment leurs devoirs. On travaille beaucoup sur l’estime de l’élève, afin qu’ils dépassent leur handicap et on les pousse à atteindre leurs niveaux scolaires. »

À la rentrée 2021, 451 000 élèves en situation de handicap ont été scolarisés en France dans le premier et le second degré. Parmi eux, 105 909 ont bénéficié du dispositif Ulis, qui octroie notamment un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) pour chaque classe. L’Académie de Strasbourg compte 3 723 élèves dans ce dispositif, répartis dans 339 classes Ulis.

Une classe bien vide… Les Ulis sont de plus en plus surchargées Photo : Rue89 Strasbourg

Surcharge et mauvaises orientations

Mais selon Adèle, « dans ma classe, quatre élèves sur douze ont un profil IME ». Dans le jargon, un « profil IME » est un enfant avec un handicap trop lourd pour être en école. Ces enfants devraient bénéficier d’un Institut médico-éducatif (IME), qui propose des accompagnements éducatif, médical, en développement de l’enfant et de soutien à la famille. L’Alsace compte 37 IME pour 2 345 places. 

Adèle poursuit :

« On se retrouve avec des enfants qui hurlent, frappent, baissent leur pantalon… Ils mettent parfois en danger eux-mêmes et les autres. Ils passent pour des bêtes de foire auprès des élèves en milieu ordinaire. Dans ces cas-là, l’école devient maltraitante pour eux.  »

Manque de places en instituts spécialisés

Mais alors comment expliquer la présence d’élèves au profil IME dans les Ulis ? En grande partie par le manque de places en IME. Entre 2012 et 2021, les capacités d’accueil en institut sont restées peu ou prou les mêmes dans le Grand Est. En 2018, le média spécialisé sur le handicap « Faire Face » estimait à 30 000 le nombre de places manquantes en IME en France. Les délais d’attente sont aussi une explication à la présence d’élèves au profil IME en Ulis. Il faut en moyenne attendre deux à trois ans pour voir une place se libérer en institut. Maya en atteste :

« J’ai croisé récemment la maman d’une élève que j’ai eue il y a quatre ans. Elle était sur liste d’attente pour aller en IME. Aujourd’hui, elle commence à peine à avoir deux demi-journées par semaine en institut. Sauf que maintenant, elle a 18 ans. »

Une raison à cette saturation et à ces délais pourrait également résider dans « l’amendement Creton« . Cette mesure prise en 1989 permet le maintien en IME de jeunes adultes ayant dépassé l’âge limite, faute de places dans d’autres structures. Environ 6 000 jeunes adultes bénéficient de cette protection, les IME en accueillent 80,8%. Ce qui représente 8,2% de la capacité d’accueil dans ces instituts, sur les 70 000 places en France.

L’aspect financier pour l’État peut aussi expliquer cette situation. Le dispositif Ulis se résume à une prof supplémentaire et une AESH par classe. Tandis qu’en IME, une équipe pluridisciplinaire est déployée autour de l’enfant, avec des médecins, des éducateurs spécialisées, etc. ainsi que les frais de structure.

Les limites de l’école inclusive

Le nombre d’élèves en situation de handicap n’a cessé de croître en France. Entre 2005 et 2020, le nombre d’enfants en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire a augmenté de 202%. Le gouvernement se félicite d’avoir ouvert entre 2017 et 2021 environ 1 300 classes Ulis. Mais entre 2007 et 2018, les IME en France ont perdu 904 places.

La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République de juillet 2013 consacre le principe d’inclusion scolaire. Concrètement, cela signifie que chaque élève a le droit à une scolarisation en milieu ordinaire. Et que l’école doit s’adapter aux besoins de chacun.

Les effectifs des Ulis sont définis dans une circulaire de l’éducation nationale : 12 élèves maximum dans le premier degré et 10 dans le second. Mais la réalité est toute autre. À la rentrée, Adèle devra s’occuper de 13 élèves dans une école élémentaire tandis que Maya explique « tourner entre 13 et 15 enfants par classe au collège ». Ces classes se retrouvent surchargées.

Tous les élèves impactés

« En septembre, trois enfants arrivent avec une notification pour aller en Ulis. Mais seulement deux d’entre eux pourront bénéficier du dispositif. Ça veut dire que le dernier va se retrouver en milieu ordinaire », s’inquiète Adèle.

Pour faire évoluer la situation dans le bon sens, Adèle souhaite « l’ouverture de nouvelles places en IME pour soulager le dispositif Ulis ». L’institutrice insiste également sur « la difficulté à recruter des AESH ». « C’est un métier difficile et très mal payé. Les conditions sont assez précaires. Si on arrive à faire bouger ces deux choses, la situation en Ulis ne peut que s’améliorer », conclut-elle.

Pour les familles hébergées, la gestion du squat Jacoutot a été « traumatisante »

Pour les familles hébergées, la gestion du squat Jacoutot a été « traumatisante »

Expulsables suite à une décision de justice, les occupants du squat Jacoutot ont quitté les lieux depuis début juin. Sautes d’humeur, bagarres, demandes d’argent… Ils racontent les comportements du principal gérant de ce squat qui aura duré un peu plus d’un mois. Témoignages.

Dans l’ancien bureau des douanes, quai Jacoutot à Strasbourg, des fils électriques sont posés par terre, d’autres pendent des murs. Lina (prénom modifié), d’origine géorgienne, tient à garder l’anonymat, comme les autres personnes interviewées, face aux risques juridiques et par peur de représailles. Elle fait la visite du bâtiment où elle a habité au mois de mai. Vendredi 3 juin, le site, qui était occupé depuis fin avril, est vide. Lina revient sur ces semaines qu’elle juge « très stressantes » :

« Nous avons pris connaissance de cet hébergement sur Facebook mais nous n’avions pas bien compris de quoi il s’agissait. Nous ne voulions pas continuer à dormir dehors. C’est Edson qui nous a dit de venir. On lui a fait confiance. Mais après, il était parfois très colérique avec nous. Nous étions là avec nos enfants, il fallait les rassurer. »

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Manifestation samedi à Strasbourg contre l’annulation du droit à l’avortement aux États-Unis

Manifestation samedi à Strasbourg contre l’annulation du droit à l’avortement aux États-Unis

En soutien aux femmes américaines suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler le droit fédéral d’interrompre une grossesse, l’antenne bas-rhinoise d’Osez le Féminisme organise une manifestation samedi 2 juillet à Strasbourg.

L’association Osez le féminisme 67 appelle à manifester samedi 2 juillet place Kléber à Strasbourg contre la décision de la Cour suprême des États-Unis du 24 juin annulant l’arrêt « Roe versus Wade ». Cette décision a révoqué le droit fédéral à interrompre volontairement une grossesse (IVG), laissant aux États la capacité de légiférer sur ce sujet. Sept États, comme le Missouri par exemple, ont embrayé en interdisant l’avortement, une douzaine d’États devraient suivre…

L’association Osez le féminisme dénonce dans un communiqué cette interdiction du « recours à l’avortement médical, qui risque de mettre la santé de dizaines de milliers de femmes en danger, contraintes d’utiliser des méthodes d’avortement clandestines. » L’association organise cette manifestation pour protester « face à cet affront fait aux droits fondamentaux des femmes » et en soutien à « nos sœurs américaines victimes du fondamentalisme religieux ».

Manifestation d’Osez le féminisme en 2019 pour défendre le droit à l’IVG Photo : doc remis

Après le rassemblement place Kléber, le cortège prendra la direction du consulat des États-Unis, 14 avenue d’Alsace dans la Neustadt. La manifestation passera par la rue des Grandes-Arcades, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, quai des Bateliers, quai des Pêcheurs et le quai du Maire-Dietrich.

La décision de la Cour suprême survient après une série de coups portés aux droits fondamentaux par les ultra-conservateurs américains, devenus majoritaires au sein du Parti républicain et à la Cour suprême durant le mandat de Donald Trump à la présidence des États-Unis. En France, l’Assemblée nationale pourrait inscrire le droit à l’IVG dans la constitution, afin de le protéger d’un changement de majorité. Seuls quelques députés du Rassemblement national sont contre l’IVG.

Rue89 Strasbourg en déficit de 15 000€ en 2021

Rue89 Strasbourg en déficit de 15 000€ en 2021

Médialab, la société strasbourgeoise qui édite Rue89 Strasbourg, a terminé l’année 2021 avec un déficit de 15 000€. Notre chiffre d’affaires a augmenté, notamment grâce aux abonnements, mais pas assez pour couvrir l’accroissement de la rédaction.

En 2020, Rue89 Strasbourg avait terminé l’année avec un bénéfice de plus de 20 000€. En 2021, notre petite entreprise locale de presse, entièrement indépendante, accuse un déficit de 15 000€. Notre chiffre d’affaires a légèrement progressé de 177 723€ à 180 724€ mais nos dépenses en personnel également (+20%), avec l’embauche d’une quatrième personne à temps plein. La masse salariale représente la majeure partie de nos dépenses : 166 898€ soit 87% de nos charges d’exploitation.

Des prix stables pour 2022 encore

Nous le réaffirmons donc ici : nous ne produisons « que » du journalisme. En tant que média indépendant, chaque euro dépensé chez nous sert à produire des articles et des contenus devant améliorer la connaissance des citoyens sur des sujets qui les concernent. Malgré ce résultat qui inciterait à la prudence, nous allons continuer à investir dans le journalisme d’enquêtes puisqu’en septembre, nous créons un nouveau poste de journaliste permanent, comme permis grâce à la campagne de financement participatif des 10 ans de Rue89 Strasbourg.

C’est pourquoi il est essentiel, plus que jamais, que chaque lecteur et chaque lectrice de Rue89 Strasbourg participe à cette aventure d’un média différent, opiniâtre, indépendant et fouillé, en nous soutenant avec un abonnement. Nos prix sont fixes depuis 2017 (5€ par mois, 50€ par an), malgré le contexte actuel de l’inflation, c’est une bien petite contribution pour qu’existe dans l’Eurométropole un média d’enquêtes.

Fin 2020, Rue89 Strasbourg pouvait compter sur le soutien de 1 138 abonnés. Fin 2021, nous étions à 1 522 abonnés. Environ 550 abonnés permettent de financer un poste de journaliste. Notre point d’équilibre pour une rédaction de cinq journalistes à temps plein et une petite dizaine de pigistes en renfort se situe donc autour de 3 000 abonnés. Il nous faudra de toutes façons progresser encore, puisque nos journalistes permanents sont payés 2 000€ bruts par mois, ce qui n’est pas satisfaisant pour des professionnels qui cumulent des études longues et sélectives, un engagement personnel dans leur travail et une expérience unique.

L’équation économique de Rue89 Strasbourg est la cause la plus probable de l’alopécie précoce du gérant de Rue89 Strasbourg… Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Pour ces raisons, il n’est pas question d’abandonner les autres formes de revenus pour l’instant et notamment la publicité qui représente 39% de nos revenus. Cependant, la frilosité des grands annonceurs et des collectivités vis-à-vis de Rue89 Strasbourg nous fait craindre une stagnation de cette ligne de recettes (voir ci-contre).

Comme chaque année depuis 2018, nous avons bénéficié d’une subvention de 18 000€ du Fonds de soutien aux médias de proximité du ministère de la Culture pour notre opération d’éducation aux médias, Quartiers connectés. Cette opération, qui permet de détecter des sujets absents des thèmes traités par les journalistes grâce à l’écoute d’habitants, a été redéployée en 2022 à la Meinau et au quartier des Écrivains à Schiltigheim, elle se poursuit à l’Elsau.

En 2022, nous avons ajouté deux nouvelles sources de revenus. Rue89 Strasbourg a été habilité à publier les annonces légales et judiciaires, une mesure d’aide à la presse sur le dos des entreprises et des collectivités potentiellement importante mais en réalité assez faible puisqu’elle nécessite que les donneurs d’ordres, principalement les collectivités, les experts-comptables, les notaires et les huissiers de justice changent leurs habitudes… À ce jour, aucune annonce légale n’a été publiée sur Rue89 Strasbourg en provenance des collectivités alsaciennes ou de l’État.

Nous bénéficions aussi d’un partenariat avec Médiapart, dont la société éditrice est actionnaire minoritaire de Médialab depuis 2020. Cet accord annuel rémunère Rue89 Strasbourg pour les reprises de certains de nos articles sur Médiapart.

Les loyers du centre-ville de Strasbourg ont augmenté de 100 euros en cinq ans

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Dimanche 3 juillet, rassemblement à Rhinau contre le projet Europa Vallée 

Dimanche 3 juillet, rassemblement à Rhinau contre le projet Europa Vallée 

Les collectifs « Le chaudron des Alternatives » et « Jetzt Langt’s » organisent le dimanche 3 juillet une manifestation contre le projet Europa Vallée. Le rassemblement est prévu devant la mairie de Rhinau à 11 heures pour ensuite manifester devant le parc d’attractions Europa Park.

Dimanche 3 juillet, les collectifs « Le chaudron des Alternatives » et « Jetzt Langt’s » organisent un rassemblement à Rhinau puis à Rust contre les projets d’expansion économiques et touristique d’Europa Park. Les deux associations militent contre les nuisances produites par le parc d’attraction côté allemand et contre le projet Europa Vallée en Alsace centrale. Le rendez-vous est donné à 11h devant la mairie de Rhinau.

Un pique-nique sera organisé aux alentours de 12h30, toujours à Rhinau. Puis en début d’après-midi, les participants se rendront à vélo de l’autre côté du Rhin, dans la commune allemande de Rust. Objectif : organiser une « vélorution ». Une fois sur place des banderoles seront déployées à Europa Park, sous l’attraction du « Silver Star ». 

Une « vélo’rution » contre Europa Vallée

Les deux collectifs ont des revendications claires. Pour « Jetzt Langt’s », le but est d’exprimer le ras-le-bol d’une partie des habitants de Rust vis-à-vis des nuisances sonores et lumineuses liées à l’activité continue du parc d’attraction. Côté français, ce rassemblement est l’occasion de marquer leur opposition au projet Europa Vallée

Europa Vallée est un projet porté par la famille Mack visant à construire un complexe hôtelier côté français. Localisé entre les communes de Sundhouse et Diebolsheim, le site s’étendrait sur une surface (encore incertaine) de « 50 à 150 hectares » selon nos dernières informations. Le collectif écologiste français voit dans ce projet un risque d’augmentation de la pollution, une destruction de terres agricoles et une mise en péril de la biodiversité en Alsace centrale.

Rassemblement contre le projet Europa Vallée à Marckolsheim, mardi 28 juin Photo : document remis

Un premier rassemblement à Marckolsheim

En amont du rassemblement prévu ce dimanche, une autre manifestation a déjà été organisée mardi 28 juin au matin. L’agence de développement économique d’Alsace (Adira) a organisé ce jour une des deux demi-journées d’ateliers avec différents acteurs des collectivités locales dans le cadre de « l’étude portant sur le développement économique et touristique responsable et durable en Alsace centrale ». Mais ce rapport ressemble beaucoup à une étude de faisabilité d’Europa Vallée, comme l’a analysé Rue89 Strasbourg.

Lors de cette réunion, une trentaine de militants du « Chaudron des Alternatives » ainsi que d’autres collectifs se sont réunis à Marckolsheim dans le but d’afficher leur opposition au projet Europa Vallée. L’idée était également d’interpeller les élus et les acteurs concernés par ce projet. Pascal Lacombe, porte-parole du « Chaudron des Alternatives », raconte :

« On a compté une petite vingtaine de participants à la réunion. Parmi eux, la Chambre de commerce, des représentants de la région et du département, Monique Jung (présidente de l’Adira) ou bien encore Alsace Nature. À nos interpellations nous n’avons eu que des réponses de convenance, sans réel positionnement. Mais on espère voir du monde dimanche prochain, histoire d’envoyer un message fort contre Europa Vallée. »

Au conseil de l’Eurométropole, top départ pour la gare routière des Halles et l’Arena

Au conseil de l’Eurométropole, top départ pour  la gare routière des Halles et l’Arena

Le dernier conseil de l’Eurométropole avant l’été va se pencher sur le déménagement de la gare routière des Halles et les travaux pour l’Arena du club de basket de la SIG. À suivre en direct vidéo à partir de 9h.

Le dernier conseil de l’Eurométropole avant la trêve estivale présente un ordre du jour fourni avec 91 points. Comme à Strasbourg vendredi, la séance de ce mardi 28 juin débutera avec le compte administratif. Il s’agit de l’étude des recettes et dépenses de l’Eurométropole en 2021. La première « année pleine » de la coalition de maires et des écologistes a précédé le quadruplement très contesté du taux d’impôts de l’Eurométropole, soit une hausse de 10 à 15% de la taxe foncière. Ce choix, une ligne rouge pour l’opposition, devrait donc sûrement revenir dans les débats de début de séance.

Débat sur le déménagement de la gare routière

Ce n’est pas le seul point pendant lequel l’assemblée des 33 communes va revenir sur des sujets déjà abordés par le conseil municipal de Strasbourg (prolongation de la ligne G, déménagement du Wagon souk, implantation d’un commerce à l’Elsau, etc…). Ce sera notamment le cas du déménagement de la gare routière à l’arrière de la place des Halles (point 8). Le débat pourrait y être plus intéressant, puisqu’il prendra en compte l’avis des maires de première et deuxième couronne sur cette infrastructure, qui concerne davantage ces habitants que les Strasbourgeois.

En 2020, c’est notamment l’absence de solution sérieuse pour le déménagement de la gare routière, soulevé par différents maires dont l’actuelle présidente de l’Eurométropole Pia Imbs, qui avait amené l’ancien président Robert Herrmann (PS) à retirer le vote sur le déménagement du cinéma Vox à cet endroit.

Les bus continueraient de déposer des voyageurs place des Halles, mais sans y stationner. Photo : doc Eurometropole

Une « gare de passage »

Le nouveau projet prévoit de transformer le terminus actuel des autocars de la CTBR en « gare de passage ». Le détail des aménagements de la place (où s’arrêteront les autobus, les piétons, les vélos, quel agrandissement pour le square, etc.) sera soumis à une concertation du 12 septembre au 8 novembre. Les autocars, eux, auront pour nouveau terminus l’arrière de la gare ferroviaire.

Dans un premier temps, l’Eurométropole va créer quelques arrêts de bus temporaires rue du rempart, du côté nord près de la rue Wodli et de la Grenze. Ces solutions convaincront-elles davantage que celles d’il y a deux ans ? À moyen et long terme, il est question d’aménager une vraie gare routière et ouvrir la gare ferroviaire « à 360 degrés ». Une vielle idée d’urbanisme qui entrainera d’âpres discussions avec la SNCF, qui réinvestit dans son centre d’entretien des trains (28 millions d’euros) à cet endroit. L’exécutif a plusieurs front à mener, car il n’est déjà pas satisfait des évolutions à l’intérieur de la gare. Des travaux prévoient plus de place aux commerces et moins pour les passagers… qui devraient augmenter avec le Réseau express métropolitain à partir de décembre 2022.

Bus, trains, autocars et tram, l’Eurométropole souhaite que le secteur Halles/Gare soit une porte d’entrée de la ville en transports en commun. Photo : doc Eurométropole

Enfin des travaux pour l’Arena de la SIG ?

L’autre gros point à l’ordre du jour concerne l’Arena de l’équipe de basket de la SIG : un agrandissement du Rhenus actuel pour le porter de 6 100 à 8 500 places. À l’instar du stade de la Meinau, c’est un projet que les écologistes ont critiqué lors du mandat précédent, mais qu’ils ont décidé de mener à bien, quitte à reprendre plusieurs aspects.

« C’est un dossier complexe qui ne voyait pas le jour sous l’ancien exécutif », résume le vice-président aux Sports, Vincent Debes (divers droite), déjà partie prenante de la précédente majorité. C’est déjà la deuxième fois que la nouvelle majorité délibère sur ce dossier, dont les prémisses remontent à 2015 (lire nos articles).

Mais cette fois, l’Eurométropole pense avoir trouvé le bon équilibre. Elle a listé les dernières « conditions suspensives » à la signature d’un bail emphytéotique de 50 ans avec le club pour le déclenchement des travaux. Parmi celles-ci, la transmission des derniers contrats de travaux, un pacte d’actionnaire stabilisé et la signature définitive des emprunts avec les banques. La collectivité compte signer ce bail durant l’été. La démolition du Rhenus nord, où sera construit un terrain d’entrainement, a de son côté débuté.

Les ajouts des écologistes pour le projet Rhenus

L’opération vise à créer un grand parvis de plein pied face au Parlement européen. La nouvelle entrée du Rhenus s’y trouvera avec davantage de surfaces commerciales qu’initialement imaginé. Parmi les enseignes envisagées dans le quartier Archipel : une crèche, de la restauration et une salle de sport. La possibilité d’une extension future à 10 000 places a été abandonnée, ce qui facilite les travaux de surélévation de la toiture. Enfin, sur la toiture justement, des panneaux photovoltaïques seront ajoutés.

Côté business, l’Arena ne devra pas accueillir des spectacles et concerts qui peuvent se tenir au Zénith ou du Palais de la Musique et des Congrès. Le lieu pourra en revanche tenir des congrès « en partenariat » avec Strasbourg Événements et le parc des expositions, pour 5 000 à 8 000 personnes, des repas de gala jusqu’à 2000 convives ou des séminaires jusqu’à 500 participants.

Un coût passé de 40 à plus de 46 millions d’euros

Avec le renchérissement des matières premières et les modifications du projet, son coût est passé de 40,2 à 46,1 millions d’euros. Un différentiel supporté par le club, qui va augmenter son emprunt bancaire, pour s’élever jusqu’à 23 millions d’euros. Les subventions des trois collectivités (Eurométropole, Région Grand Est, Collectivité d’Alsace) sont toujours de 17,1 millions d’euros.

Objectif : premiers matchs dans ce nouvel écrin à partir de la rentrée 2024 ou la saison suivante. Pendant quelques mois de gros œuvre, les matches devront d’ailleurs trouver un lieu de repli, qui reste à déterminer.

Agriculture dans les quartiers et aéroports

Parmi les autres points, il sera aussi question d’installer des agriculteurs sur des petites parcelles des quartiers prioritaires de la ville (QPV) : au Neuhof (100 ares), à l’Elsau (80 ares), à la Cité de l’Ill (80 ares) et aux Écrivains (25 ares )à Schiltigheim-Bischheim. Avec le programme des « Cités fertiles », Strasbourg a récupéré des financements à hauteur de 653 250 euros (point 9). Le conseil de l’Eurométropole devra aussi se décider sur une aide à hauteur deux millions d’euros pour permettre à l’aéroport d’investir dans la rénovation des chaussées, la modernisation de l’éclairage, un pavillon d’honneur pour les diplomates, une centrale biomasse, etc (point 23).

Ce long conseil devrait se terminer dans l’après-midi, mais pas trop tard. Car à 16h30, les principaux élus d’Alsace sont tous attendus pour le lancement de la chaîne d’info en continu BFM Alsace.

Deux hooligans de Strasbourg Offender concernés par les perquisitions d’armes dans la mouvance néonazie

Deux hooligans de Strasbourg Offender concernés par les perquisitions d’armes dans la mouvance néonazie

Rodolphe et Alexis C. figurent parmi les cinq cibles des perquisitions dans la mouvance néonazie réalisée en Alsace le 31 mai 2022. Tous deux membres du groupuscule de hooligans néonazis Strasbourg Offender, Alexis est le seul à avoir été mis en examen pour trafic d’armes illégal.

Le soleil ne s’est pas encore levé lorsque des militaires encagoulés investissent la rue des Framboises à Villé dans le Bas-Rhin. Mardi 31 mai, 200 gendarmes de différentes unités appuyées par le GIGN sont déployés en Alsace. Une majorité sont dans le Haut-Rhin, missionnés à perquisitionner deux domiciles à Sierentz, une adresse à Brinckheim, à Mooslargue et à Richwiller. L’opération s’inscrit dans le cadre d’une enquête pour acquisition et détention illégale d’armes par des individus en lien avec la mouvance d’ultra-droite. Aux pieds des gendarmes, les chiens des brigades cynophiles ont été amenés pour faciliter la recherche d’armes à feu.

23 armes illégales, 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov

Lors de cette vague de perquisitions, Rodolphe C. a été interpellé à Villé avant d’être relâché, faute de preuves contre lui. Selon nos informations, aucune arme n’a été découverte à son domicile. Les 18 armes légales et 23 armes illégales, 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov et les plus de 35 kilos de poudre perquisitionnés ont toutes été trouvées dans le Haut-Rhin.

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#trafic d'armes

Un livreur agressé à Strasbourg, Uber Eats lui suspend son compte, Axa refuse de l’indemniser

Un livreur agressé à Strasbourg, Uber Eats lui suspend son compte, Axa refuse de l’indemniser

Un livreur d’Uber Eats a porté plainte pour agression suivie du vol de sa trottinette électrique, le 31 mai, dans le centre-ville de Strasbourg. Depuis, la société américaine lui a suspendu son compte et l’assurance Axa refuse de l’indemniser.

Teddy Samson, un jeune de 24 ans, travaille en tant que coursier pour l’entreprise californienne Uber Eats depuis fin 2019. Il s’est fait agresser, le mardi 31 mai aux alentours de 18h, près de la pharmacie de la Cigogne située Grand’Rue. Le livreur attendait une commande en fumant une cigarette. Puis soudain, le livreur est intimidé et menacé. L’agresseuse va tout d’abord réussir à lui prendre les clés de sa trottinette électrique avant de commencer à le racketter.

Teddy Samson, livreur Uber Eats agressé dans la soirée du 31 mai 2022. Photo : Achraf El Barhrassi / Rue89 Strasbourg /cc

Une agression par une « femme très violente »

Teddy Samson dit avoir été agressé par une femme « de forte corpulence et très violente ». « Elle m’a craché plusieurs fois au visage. Elle m’a demandé 100 euros pour qu’elle me redonne les clés de ma trottinette, sinon elle allait les jeter dans l’eau », raconte le jeune homme. 

Effrayé par la violence de son agresseuse et empêché de prendre la fuite en courant par des problèmes de santé, le jeune livreur accepte de l’accompagner vers un distributeur. « J’ai cédé sous la peur et les menaces. Elle avait des gants de moto coqués. Je ne voulais pas avoir des dégâts physiques et perdre ma trottinette, mon seul outil de travail », indique-t-il. 

Arrivés rue Adolphe-Seyboth, « elle m’a roué de plusieurs coups de poings, dont un énorme coup au niveau de la tempe droite », se souvient Teddy Samson. Il revoit son agresseuse « récupérer sa trottinette, l’allumer et partir avec en direction de la rue du Faubourg-National », le laissant au sol « en pleurs et en sang ». Dans cette petite rue, « plusieurs personnes ont assisté à la scène et ont appelé la police et les pompiers », raconte-t-il.

Transporté aux urgences du CHU de Hautepierre, le livreur présente un hématome à la tempe, côté droit, qui l’empêchait d’ouvrir l’œil. Un certificat d’hospitalisation, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, atteste d’une prise en charge de Teddy Samson du 31 mai au 1er juin 2022. En plus des dégâts physiques, s’ajoute la souffrance morale. « J’ai perdu mon travail du jour au lendemain. Je n’ai plus rien. J’avais des idées noires, je voulais en finir », raconte le coursier.

« Uber Eats refuse de m’indemniser »

Teddy Samson a informé Uber Eats de son agression en leur présentant tous les documents en sa possession, dont la plainte que Rue89 Strasbourg a pu consulter. Mais l’entreprise américaine l’a redirigé vers son assureur partenaire Axa… qui a répondu négativement à sa demande d’indemnisation :

« Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de répondre favorablement à votre demande d’indemnisation d’arrêt de travail du 01.06.2022. Votre arrêt de travail doit être supérieur au délai de carence contractuel de sept jours, appliqué pour toute maladie non professionnelle. Or votre arrêt ne respecte pas cette durée minimale. Nous regrettons ce refus contractuel et procédons à la clôture de votre dossier. »

« Uber Eats refuse de m’indemniser. Je me retrouve sans revenu aujourd’hui, déplore le livreur dont le compte a été bloqué depuis sa demande d’indemnisation. Il n’y a aucun soutien de leur part. Ils ne se soucient pas de mon état général et ils me laissent sans rien. », ajoute-t-il. En trois ans, Teddy Samson avait effectué plus de 3000 livraisons pour l’entreprise américaine.

« Nous vous préviendrons quand vous pourrez effectuer des courses », indique l’application UberEats de Teddy Samson depuis qu’il a demandé à être indemnisé pour son agression et le vol de sa trottinette. Photo : Document remis

Au commissariat de Sélestat, Merter Keskin est décédé après avoir subi un plaquage ventral de plus de trois minutes

Au commissariat de Sélestat, Merter Keskin est décédé après avoir subi un plaquage ventral de plus de trois minutes

Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2021, Merter Keskin est décédé au commissariat de Sélestat. La version officielle attribue ce décès à un arrêt cardiaque à la suite d’une prise de cocaïne. Mais le journal Libération a publié des images de vidéosurveillance de la cellule qui montrent le gardé à vue subissant un plaquage ventral de trois minutes 30. 

Libération a obtenu des images de vidéosurveillance du commissariat de Sélestat montrant qu’après son interpellation dans la nuit du 12 au 13 janvier 2021, Merter Keskin a subi un plaquage ventral de près de trois minutes trente dans sa cellule. Cette technique d’immobilisation au sol est contestée d’autant qu’elle est mise en cause dans le décès d’Adama Traoré en 2016 ou de Cédric Chouviat en 2020. Décédé au cours de sa garde à vue, la vidéo remet en question la version officielle attribuant la mort de Merter Keskin à une hyperventilation et une prise de cocaïne. 

Le journal détaille qu’à son arrivée au commissariat de Sélestat, l’homme de 35 ans apparaît la bouche en sang. L’autopsie révèle qu’il a perdu une dent tandis que l’incisive adjacente est branlante. Toujours d’après les informations de Libération, les policiers se défendent en décrivant Merter Keskin comme un homme agité, « donnant des coups de téléphone sur le sol, et contre sa tête ».

Le plaquage ventral une fois de plus mis en cause dans un décès suite à une interpellation Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg / cc

Le plaquage ventral mis en cause

Au poste, Merter Keskin se plaint de douleurs au cœur. Il est escorté par deux fonctionnaires de police en cellule. À ce stade, les témoignages des deux policiers divergent, indique l’article. L’un assure que Merter Keskin est agité tandis que le second le trouve toujours calme. Comme l’écrit Libération, « les images de vidéosurveillance de la geôle valident plutôt cette seconde version : l’interpellé ne s’agite pas, il est même immobile, les mains toujours menottées dans le dos, sur la couchette en béton où les deux fonctionnaires l’ont allongé à plat ventre – ce qui constitue un plaquage ventral. » 

Toujours d’après les images de vidéosurveillance, Merter Keskin commence à s’agiter une fois dans la cellule. Deux autres policiers viennent alors en renfort de leurs collègues. « À l’image, la manœuvre parait brouillonne, désordonnée, et surtout interminable », note Libération. Les policiers n’arrivent pas à retirer les menottes de l’interpellé. Plus les secondes passent, moins Merter Keskin se débat. Au bout de ces trois minutes trente de plaquage ventral, le corps du trentenaire est inanimé. Les policiers tentent un massage cardiaque. En vain. Le décès de Merter Keskin est constaté à 5h du matin le 13 janvier 2021. 

Des zones d’ombre à éclaircir

Le parquet de Colmar a ouvert une enquête en février 2021. L’expertise médicale a conclu à une « intoxication potentiellement létale à la cocaïne ». De son côté, la défense de la famille Keskin a fait une demande de contre-expertise. Elle estime « que les gestes exercés par les policiers ont été balayés des premières conclusions », comme l’écrit Libération. 

Un quart des cours d’eau d’Alsace très pollués par les pesticides

Un quart des cours d’eau d’Alsace très pollués par les pesticides

L’Agence de l’eau Rhin-Meuse recense 63 cours d’eau en mauvais état écologique, dont 17 en Alsace. La France a jusqu’à 2027 pour répondre aux normes de qualité de la directive cadre européenne sur l’eau. Mais les obstacles pour atteindre le bon état des cours d’eau sont nombreux.

Les eaux des rivières sont toujours en mauvais état en France. 38% des cours d’eau français sont considérés en mauvais état écologique, c’est-à-dire que la qualité de l’eau est trop mauvaise pour permettre à la vie aquatique (animale et végétale) de s’y développer correctement. 16,2 % d’entre eux sont par ailleurs en mauvais état chimique, c’est-à-dire qu’ils contiennent des substances dans des quantités toxiques pour la vie aquatique.

Ces indicateurs de bon ou mauvais état des cours d’eau ont été définis par la Directive sur l’eau adoptée par l’Union européenne en 2000. Cette directive fixe les règles pour que les eaux soient en « bon état » avant 2027. Pour effectuer ses contrôles de qualité des eaux de surface, les agences de l’eau ont chacune en charge un « bassin », c’est-à-dire un périmètre qui comprend certains cours d’eaux et leurs affluents. L’agence de l’eau découpe ensuite le bassin en des « masses d’eau » pour d’évaluer l’état individuel de chaque bout de rivière, surtout quand celles-ci sont grandes. Le bassin Rhin-Meuse comprend 614 masses d’eau. Parmi celles-ci, 10% d’entre elles sont en mauvais état écologique, et 54% en mauvais état chimique.

23,18% des cours d’eau en mauvais état écologique en Alsace

Un bon état écologique signifie que le cours d’eau permet l’existence d’une vie végétale riche et variée, ne contient pas ou peu de produits toxiques et qu’il y a suffisamment d’eau.

Corinne Grac, enseignante-chercheuse en hydroécologie de l’École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (ENGEES), explique :

« Un bon état signifie que l’on a des conditions qui sont proches de l’état naturel du cours d’eau et que l’eau n’a pas ou presque été altérée par les activités humaines. C’est quand l’indicateur est bleu ou vert. Si c’est jaune, orange ou rouge, on s’éloigne de l’état naturel du cours d’eau donc il y a quelque chose d’anormal. Cela peut être parce qu’il y a trop ou pas assez de poissons par exemple, ou que l’eau est trop riche de certaines substances ou trop pauvre en oxygène. »

En Alsace, ce sont 233 morceaux de rivières qui sont actuellement contrôlées sur les deux départements. Près d’un quart, 54 sont en état mauvais ou médiocre.

Des pollutions d’eaux résiduaires urbaines qui asphyxient la vie aquatique

Les rejets d’eaux usées dans le milieu naturel forment les premières causes d’apports des nutriments dans l’eau. Cet apport se fait par des rejets directs. Cela arrive notamment dans les zones rurales où les réseaux d’assainissements sont vieillissants et déversent des eaux usées mal traitées dans le milieu naturel. En Alsace, cela concerne au moins les communes des sept secteurs d’assainissements (Buhl, Waldighoffen, Reichshoffen, Bollwiller, Masevaux, Sentheim, Cernay) sous le coup d’une mesure précontentieuse de l’Union Européenne parce que l’assainissement n’est pas aux normes.

Guillaume Demortier, responsable de pôle à l’agence de l’eau Rhin-Meuse, détaille :

« Dans les grosses stations d’épuration, on va filtrer et réduire les taux de nutriments (nitrates, phosphores) qui sont présents dans les eaux traitées. Là où c’est le plus compliqué, c’est pour les petites collectivités qui n’ont pas les moyens de réaliser les travaux nécessaires pour effectuer ces traitements. Certaines communes ont des habitations qui déversent directement dans les rivières. D’autres dépendent de systèmes d’assainissements qui ne sont pas assez performants. »

Les rejets de matières organiques ont aussi pour conséquence de réduire le taux d’oxygène dans le ruisseau, qui est un paramètre vital pour la plupart des organismes aquatiques, explique Guillaume Demortier :

« La mauvaise oxygénation des cours d’eau est liée à la pollution organique. Les eaux usées des habitations vont être rejetées dans l’eau, à cause des fuites ou bien des déversoirs d’orage. Cela va consommer de l’oxygène dont les organismes aquatiques ont besoin pour vivre. »

En Alsace, 53,67% des masses d’eau sont dans un mauvais état chimique

Un autre état qui permet d’évaluer la qualité des cours d’eau est l’état chimique, une appréciation à partir de la présence de 41 substances pour lesquelles les normes de qualité environnementales (NQE) sont fixées pour tous les pays de l’UE. Sur 233 portions de rivières contrôlées en Alsace par l’agence de l’eau, 125 ne sont pas en bon état chimique et 58 n’ont pas été mesurées.

Isabelle Combroux, chercheuse à l’Université de Strasbourg spécialisée en restauration écologique des milieux aquatiques, précise :

« Ce n’est pas simplement l’apport d’un élément chimique qui va déclencher l’apparition ou la disparition d’un organisme aquatique, mais plutôt un ensemble d’éléments. Cela peut aussi être lié à l’infrastructure du ruisseau : si les berges sont bétonnées par exemple, cela va altérer la présence de végétaux dans le cours d’eau et donc la présence d’organismes… »

Des hydrocarbures cancérigènes liés aux voitures

Parmi les substances les plus problématiques pour l’état chimique des cours d’eau, il y a les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP), extrêmement cancérigènes. Toutes les masses d’eau en « mauvais état chimique » en contiennent, sous forme de benzo(a)pyrène ou de fluoranthène. Ces hydrocarbures sont en grande partie produits par la combustion et sont largement issus des zones urbaines et des usines. Malgré leur toxicité, Corinne Grac de l’Engees explique :

« Ces hydrocarbures sont produits par la combustion, ce que rejettent les moteurs des voitures par exemple. Ils sont naturellement présents dans les combustibles fossiles comme le carburant. Ils vont se retrouver dans l’eau par le lessivage des routes par les eaux de pluies. »

Des métaux liés à l’industrie

On trouve aussi dans les cours d’eaux certains métaux qui proviennent le plus souvent de l’industrie. C’est par exemple le cas du mercure, dont les seuils sont supérieurs à la réglementation dans cinq cours d’eau d’Alsace : La Thur, le Rhin, la Lauch et le canal de Thann-Cernay. Il convient de noter qu’il n’est pas contrôlé partout, mais seulement dans 121 masses d’eau d’Alsace sur 233.

Corine Grac prend l’exemple de la Thur, un affluant de l’Ill, qui contient des taux de mercure supérieurs aux seuils réglementaires. Les rejets provenaient de l’usine chimique Vynova PPC, située à Thann et qui en utilisait dans son processus de fabrication de chlore. Le site a été contraint de changer ce processus de production à partir de 2017, suite son interdiction par l’Union Européenne. L’hydro-toxicologue explique que les métaux issus de l’industrie sont moins rejetés dans l’eau depuis ces réglementations :

« La réglementation sur les rejets de toxiques dans les milieux naturels a beaucoup évolué depuis vingt ans. Les rejets industriels sont maintenant limités par la police de l’eau qui applique les directives européennes. Mais malgré une baisse de ces rejets, certaines de ces substances sont maintenant là de manière persistante, comme le mercure par exemple. »

Des substances chimiques liées à l’agriculture

En dehors des aires urbaines et industrielles, l’agence de l’eau Rhin-Meuse estime que la moitié des eaux superficielles des rivières du bassin Rhin-Meuse sont soumises à des pollutions agricoles. Cela inclue les pesticides mais aussi les nitrates présents dans les engrais.

Des substances interdites mais persistantes

Corinne Grac de l’Engees détaille :

« Il y a eu plusieurs générations de pesticides. Durant le XXe siècle, on utilisait par exemple des DDT organochlorés, qui ont été interdits en 1970 car nocifs pour la biodiversité. Ces premières générations de pesticides sont composés à partir de molécules tellement rémanentes qu’on les retrouve toujours dans les eaux et les sols. »

C’est le cas de l’isoproturon, une substance toxique pour les organismes aquatiques, interdite à l’achat par l’Union Européenne et retirée du marché en 2017. Cette substance est pourtant encore mesurée dans 100 cours d’eau en Alsace, particulièrement dans la rivière du Seltzbach, affluent de la Sauer, dont le seuil est supérieur au seuil réglementaire. Situé dans une zone fortement agricole, le périmètre qui encadre les zones de passage du Seltzbach et de ses affluents comprend 14 installations particulièrement polluantes, notamment des élevages.

Le délétère cycle des réglementations et des nouveaux polluants

L’Union européenne interdit de plus en plus de molécules actives présentes dans les produits phytosanitaire mais l’industrie chimique réplique avec de nouveaux produits, comme l’explique Guillaume Demortier de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse :

« L’isoproturon servait à traiter les céréales en hiver. Après son interdiction, il a été remplacé par diflufénicanil, qui est pourtant considéré comme néfaste pour les organismes aquatiques avec des effets à long terme par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). »

Le diflufénicanil est présent dans la Souffel, une rivière du Kochersberg dont Rue89 Strasbourg avait déjà évoqué l’état pollué. Cette substance y est présente en quantité trop importante (0,0102 microgrammes par litre), légèrement au dessus du seuil légal (0,01 µg/l). Toujours selon L’Anses en 2018, l’utilisation du diflufénicanil a plus que doublé sur les grandes cultures entre 2009 et 2017, passant de 168,4 tonnes pulvérisées en 2009 à 407,3 tonnes en 2017, juste après l’interdiction de l’isoproturon.

Le glyphosate dans la moitié des cours d’eau alsaciens

Le glyphosate est présent dans 44% des masses d’eau d’Alsace. Cette substance est utilisée pour le désherbage et est considérée comme « probablement cancérigène » par l’Organisation mondiale de la Santé. Elle ne fait pas partie des substances interdites par l’Union européenne, mais ses achats sont contrôlés.

Là encore, Claire Joachim, maître de conférences en droit public spécialisée dans l’environnement à l’Université de Poitiers, pointe une limite dans ces mesures de contrôle des achats de produits phytosanitaires :

« Pour limiter les usages, on va contrôler l’achat en tonnes de produits phytosanitaires effectué sur une année par les agriculteurs. Entre 2018 et 2019, ces achats de substances actives ont baissé de 23,8%. Donc on se dit que c’est bien et qu’on en utilise moins sauf qu’en réalité, ces produits sont progressivement remplacés par d’autres, plus polluants, mais achetés en plus petites quantités. On se base sur les factures mais pas sur l’utilisation réelle. »

Une augmentation des seuils d’interdiction

Corinne Grac de l’Engees dénonce une hypocrisie et des seuils trop hauts :

« La limite de taux de glyphosate dans l’eau était de 2 microgrammes par litre (µg/l) dans l’ancien système d’évaluation de la qualité des cours d’eau appliqué jusqu’en 2004. Au-dessus de ce seuil, on était donc dans le rouge. Avec le guide d’évaluation des eaux de surface de 2019 issu de la directive, il faut dépasser les 28 µg/l d’eau pour être dans le rouge, soit 14 fois plus que 15 ans plus tôt ! »

La rivière de l’Ehn, qui passe à Obernai, était contrôlée en état écologique moyen en 2018 à Bœrsch, trois kilomètres plus haut. Photo : Danae Corte / Rue89 Strasbourg / cc

1,7 milliard pour soigner les cours d’eau

Plus concret que l’état chimique, l’état écologique est le principal objectif d’amélioration de la directive européenne sur l’eau. Le 18 mars, l’agence de l’eau Rhin-Meuse a adopté un schéma directeur, appelé Sdage (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) qui détaille une série d’actions nécessaires pour atteindre 52% de masses d’eau en « bon état écologique » d’ici 2027. Ce Sdage est financé par 1,7 milliard d’euros en provenance de l’État et des collectivités locales. À ce jour, seules 35% des masses d’eau de surface sont en « bon état écologique ».

Guillaume Demortier de l’Agence de l’eau s’attend à une série de difficultés :

« Améliorer l’état écologique d’un cours d’eau nécessite la mise en œuvre de politiques sur plusieurs plans, mobiliser les maitres d’ouvrage pour qu’ils remettent les cours d’eau dans l’état le plus naturel possible, des travaux sur le réseau… Cela passe aussi par des actions sur le cours d’eau lui-même, comme replanter des végétations qui ont été retirées. »

L’objectif de « bon état chimique » est quant à lui fixé à 67% des masses d’eau mais la stratégie à adopter pour y parvenir est moins claire selon Florence Chaffarod, directrice déléguée à la communication de l’agence de l’eau :

« Pour les industriels qui rejettent encore des substances toxiques à éliminer en priorité, l’agence va encourager les bonnes pratiques pour réduire leur usage. Pour les agriculteurs, il sera demandé de modifier leurs usages de produits phytosanitaires, ou dans la mesure du possible, de passer à l’agriculture biologique, ou d’implanter des cultures à bas niveau d’impact. »

La police de l’eau et la Dreal sont les agents de l’Etat chargés de ces contrôles. Mais la préfecture du Bas-Rhin leur ont interdit de répondre aux questions de Rue89 Strasbourg. Difficile donc de savoir si cette politique de réduction des substances chimiques dans les cours d’eau reposera sur des contrôles stricts ou sur le volontariat des industriels.

Avec plus d’une centaine d’événements gratuits cet été, le TNS espère réconcilier le théâtre avec le public

Avec plus d’une centaine d’événements gratuits cet été, le TNS espère réconcilier le théâtre avec le public

Le Théâtre national de Strasbourg reconduit la « Traversée de l’été », une programmation déconcentrée dans les villages et les banlieues, gratuites, afin de briser les verrous qui empêche les gens de se rendre au théâtre. 115 événements sont programmés du 4 au 29 juillet.

L’été n’est pas une saison morte pour le Théâtre national de Strasbourg (TNS). Après deux premières éditions pensées en réaction aux consignes sanitaires de la pandémie, l’équipe du théâtre a décidé de proposer aux Alsaciens une troisième Traversée de l’été. Mêlant proximité et gratuité, le concept reste le même : profiter de la saison estivale pour ouvrir le théâtre et partir à la rencontre du public, dans les banlieues et les villages.

Une cinquantaine d’artistes seront présents pour partager leur passion avec les amoureux du théâtre, mais aussi avec les curieux qui n’y ont jamais mis les pieds. « Nous voulons profiter de l’été pour rappeler que le théâtre est accessible à toutes et à tous », présente Hélène Bensoussan, responsable de la coordination de La Traversée. La programmation de cet événement est pensée comme un mouvement réciproque. Les artistes quittent la boite noire pour aller rencontrer les spectateurs au plus près de chez eux, et le public est invité à (re)découvrir le théâtre en tant que lieu de vie et de travail, en dehors des représentations.

La Traversée sera inaugurée par un spectacle musical en soutien aux populations affectées par la crise ukrainienne, Danse Macabre de Vlad Troitskyi, avec les Dakh daughters Photo : Oleksandr Kosmach

Deux spectacles en itinérance et des lectures nomades

À la conquête de nouveaux lieux et de nouveaux échanges avec le public, deux pièces prendront la route pour investir des jardins, des hôpitaux, des établissements scolaires ou encore des instituts médico-éducatifs. Du 6 au 14 juillet, Nathalie Béasse – qui a notamment été programmée cette année par le Maillon – présentera sa mise en scène de Nous revivrons à Cronenbourg, Epfig, Erstein, Bischheim, Huttenheim et Strasbourg.

Cette création est librement inspirée de l’Homme des Bois, considérée comme étant la pièce la plus optimiste d’Anton Tchekhov. En utilisant la poésie des corps, la metteuse en scène tentera de faire entendre autrement ce beau texte racontant l’histoire d’un homme qui replante les arbres au fur et à mesure que les hommes les arrachent.

Pour faciliter les rencontres et les échanges, les événements auront lieu en petit comité. Compter une cinquantaine de places pour les représentations et une quinzaines pour les ateliers. Photo : Jean-Louis Fernandez

La seconde moitié du mois de juillet sera rythmée par les représentations de Combats, écrit par Nicolas Doutey et mis en scène par Adrien Béal. Les représentations auront lieu du 20 au 29 juillet, à Huttenheim, Hoenheim, Schiltigheim, Sélestat, au Neuhof, à la Robertsau et au TNS. En partant de préoccupations simples (Jo n’a pas envie de faire ce qu’elle doit faire, Al n’arrive pas à être lui-même avec Nina car elle l’impressionne…) la pièce propose de changer de perspective et de lier la vie et le jeu, les spectateurs et les acteurs du réel.

À noter que toutes les représentations seront suivies d’une rencontre avec les équipes artistiques autour d’un verre. Une belle occasion d’échanger avec les acteurs et les actrices qui ont tous et toutes suivi le programme Ier Acte qui promeut une plus grande diversité sur les plateaux de théâtre. De leur côté, Les Brigades contemporaines, constituées d’artistes de l’École du TNS proposeront des lectures nomades dans des Ehpad, des établissements médico-sociaux, des foyers de l’enfance,…

Une réappropriation du lieu théâtre

En parallèle des représentations, le public de cet été sera invité à prendre possession du théâtre en tant qu’art, mais également en tant que lieu. Hélène Bensoussan, une des organisatrices de La Traversée de l’été explique pourquoi renouveler cet événement lui semble indispensable :

« Nous nous sommes rendu compte que des personnes avaient peur d’entrer dans un théâtre. Le lieu peut paraître impressionnant, elles ne savent pas forcément quoi aller voir, et ont parfois l’impression de ne pas y être à leur place. Cet événement a pour but de leur montrer qu’elles sont toutes les bienvenues. Elles peuvent venir tester un atelier, faire une visite… Ça n’engage à rien puisque c’est gratuit, et cela peut être une belle découverte ! »

Tous les événements de la programmation sont gratuits et ouverts à tous à partir de 12 ans. Photo : Jean-Louis Fernandez

Des visites et des ateliers auront lieu à l’intérieur du TNS. Construits autour de l’écriture, du jeu ou du cinéma, ils seront accessibles à tous à partir de 12 ans, sur inscription. Découvrir les  « dramolets », petits drames écrits au XIXe siècle en réaction au théâtre naturaliste, s’interroger sur la forme de l’écriture théâtrale avec Nicolas Doutey, apprendre à se raconter avec Christophe Pellet ou découvrir les ateliers de construction de décors ? Il va falloir poser des vacances pour profiter de la large programmation de cette année.

Les premiers enseignements des élections législatives pour les municipales de… 2026

Les premiers enseignements des élections législatives pour les municipales de… 2026

De prime abord, les écologistes locaux sortent plutôt vainqueurs des élections législatives 2022 à Strasbourg. Mais le scrutin a posé les jalons d’un étonnant rapprochement entre Marcheurs et certains Socialistes au centre, ainsi que d’un potentiel décalage du centre de gravité de l’écologie à Strasbourg.

Au conseil municipal, il n’y a pas vraiment de vainqueur des élections législatives 2022 à Strasbourg… Mais ce scrutin à mi-chemin entre politique nationale et intrigues locales a tout de même remodelé le rapport de force à gauche et à droite. Une nouvelle donne avec laquelle il faudra composer lors des élections municipales de 2026.

Dans les oppositions, plusieurs types de défaites

Dans les oppositions, tout le monde est un peu perdant. À droite, les deux têtes d’affiche, Jean-Philippe Vetter et Jean-Philippe Maurer ont refusé de concourir dans un contexte difficile, malgré leur investiture. Et sans surprise, les remplaçants trouvés en mai ont obtenu des scores faméliques : 6,38% ; 5,49% et même sous les 5% dans la circonscription 1, 100% strasbourgeoise. Seul motif d’optimisme, il sera difficile de faire pire les prochaines fois.

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Avec Sabine Carriou, Strasbourgeoise engagée contre la grande précarité

Avec Sabine Carriou, Strasbourgeoise engagée contre la grande précarité

« Les Strasbourgeoises et Strasbourgeois engagés », un podcast de Rue89 Strasbourg. Dans cette série de portraits sonores, des militants racontent leur engagement et leur parcours. Quatrième épisode avec Sabine Carriou, présidente de l’association Les petites roues.

À l’été 2017, en pleine canicule, quelques amis se réunissent pour distribuer des repas aux personnes sans-abri. Cinq ans plus tard, la bande de potes s’est muée en association. Vêtements et produits de puériculture se sont ajoutés aux distributions et Les Petites roues vont même jusqu’à financer des nuits d’hôtels pour les personnes laissées à la rue par l’État. 

Sabine Carriou lors d’une distribution à la gare de Strasbourg

Fondatrice de l’asso, Sabine Carriou a une longue histoire d’engagement associatif. Cette ancienne professeure de mathématiques en reprise d’études a déjà réalisé des missions humanitaires en Afrique, donné des cours de FLE (français langue étrangère) et travaillé avec Caritas avant de participer à la création des Petites roues. Elle revient pour Rue89 Strasbourg sur un engagement qui n’est pas sans impact sur sa vie.