Mardi 1er mars, Sud Éducation appelait les personnels du rectorat à la grève. Ils dénoncent le sous-effectif à la division des examens et concours qui implique une surcharge de travail dans ce service. Reportage.
Il n’est pas encore midi et un camion de police est déjà stationné rue de la Toussaint, près du rectorat. Ce mardi 1er mars, plus de 50 fonctionnaires de la division des examens et concours (DEC) et quelques uns de leurs collègues d’autres services du rectorat se rassemblent au pied du bâtiment. À l’appel de Sud Éducation et d’une assemblée générale du personnel, plus de la moitié des 60 employés de la DEC sont en grève d’après les syndicats.
Ils dénoncent « le remplacement des employés permanents par des vacataires, le manque de moyens matériels conséquents, une augmentation de leur charge de travail, et la pression de leur hiérarchie ». Dans une enquête publiée également ce 1er mars, Rue89 Strasbourg révèle que certains professionnels ont enchainé les semaines de 50 à 60 heures et ont accumulé près de 200 heures supplémentaires à cause d’une surcharge de travail en mai et juin 2021.
« C’est la première fois de ma vie que je manifeste »
Nathalie travaille à la DEC depuis 11 ans :
« C’est la première fois de ma vie que je manifeste et que je fais grève, comme pratiquement tous mes collègues. Nous sommes vraiment à bout. »
À quelques mètres, Sébastien, témoigne spontanément de sa surcharge de travail. Il estime cumuler l’équivalent de trois postes. Et pour lui, ce sont également les usagers qui sont pénalisés :
« Les élèves sont perdus et ne savent pas forcément comment faire certaines démarches, ils ne comprennent pas pourquoi on peut mettre énormément de temps à leur répondre ou à les aider quand ils demandent conseil pour les inscriptions par exemple. Ils ne savent pas ce qu’il se passe derrière. »
Sébastien respecte le code vestimentaire fixé par les organisateurs. Il est vêtu de noir, comme la plupart des manifestants. Il dit aussi craindre l’apparition d’entreprises privées « qui proposeront les mêmes services qu’eux, mais payants ». « C’est le résultat de la privatisation de l’éducation. Sauf que les personnes qui ont besoin d’aide n’auront pas forcément les moyens de la recevoir », explique-t-il.
Début timide des négociations
La secrétaire générale accepte de recevoir trois volontaires grévistes du personnel de la DEC à 12h45 afin d’entamer les négociations. Mathieu Herbling, représentant CGT, Rémi Louis, représentant de SUD Éducation ainsi qu’une collègue gestionnaire des sujets du baccalauréat général qui a souhaité rester anonyme, ont rendez-vous avec la Secrétaire Générale Claudine Macresy-Duport.
D’après Rémi Louis, « la direction propose des réunions régulières de négociations avec les syndicats et d’autres employés mobilisés ». La prochaine aura lieu le 7 mars.
À la suite de la rencontre, les personnels organisent une assemblée générale. Plusieurs grévistes déclarent alors qu’ils ne sont pas satisfaits par l’annonce des réunions et qu’ils attendent des mesures plus concrètes. Ils souhaitent aussi montrer l’exemple et rassembler d’autres secteurs à cette cause. Enfin, ils observent que dans de nombreux domaines du service public, les fonctionnaires souffrent de mauvaises conditions de travail. Rémi Louis explique :
« La situation a été similaire par le passé pour la division des personnels enseignants (DPE) ainsi que la division des personnels administratif et d’encadrement (DPAE). Elle est alarmante à la DEC également dans d’autres Académies. »
Les représentants de SUD Éducation ont déposé un deuxième préavis de grève du 3 mars au 2 mai. Du côté du personnel de la DEC, une prochaine assemblée générale est prévue début avril afin de convenir d’une potentielle prochaine grève.
Yann, étudiant militant, avait été interpellé le jeudi 13 janvier pour deux tags lors d’une manifestation. Il avait passé 48 heures en garde à vue et son domicile avait été perquisitionné. Cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Strasbourg mardi 1er mars, il a été relaxé pour tous les chefs d’accusation.
« Je suis très soulagé », commente simplement Yann en sortant du tribunal judiciaire de Strasbourg ce mardi 1er mars. Il était poursuivi par le parquet pour « dégradation ou détérioration légère de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique par inscription d’un signe ou d’un dessin », « menace de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique » et « refus de se soumettre au prélèvement biologique ».
Le tribunal a rejeté tous les chefs d’accusation. Il relaxe Yann « au bénéfice du doute pour les tags et la menace de mort », et pour « nullité de procès verbal » en ce qui concerne l’accusation de refus de prélèvement d’ADN.
L’histoire remonte au 13 janvier 2022. Aux abords d’un rassemblement des employés de l’éducation nationale, le jeune homme avait été interpellé par des policiers qui le soupçonnaient d’avoir tagué « ACAB (All Cops Are Bastards, tous les flics sont des bâtards) » et « Mort à Blanquer » (du nom du ministre de l’Éducation Nationale) pendant la manifestation, ce qu’il niait. S’en était suivie une garde à vue de 48h et un déferrement devant le parquet. En outre, l’étudiant en master de sociologie était interdit de manifestation sur le territoire alsacien jusqu’à son audience devant le tribunal correctionnel.
« Des habits comme ça, on en voit partout en manifestation »
Avec une quinzaine d’amis derrière lui dans la salle d’audience, Yann a les épaules raides quand il arrive à la barre. La présidente lui décrit une vidéo de surveillance dans laquelle on voit un homme avec une casquette, une capuche et des gants noirs, taguant un abribus rue de la Toussaint. Elle lui montre plusieurs photos des affaires qu’il portait au moment de la garde à vue. Celles-ci semblent correspondre à la vidéo.
L’étudiant en master de sociologie affirme qu’il ne se reconnaît pas : « Des habits comme ça, on en voit plein dans les manifestations », soulève-t-il.
Son avocate, Me Sendegul Aras, relève plusieurs incohérences dans les pièces présentées par le parquet :
« L’individu ne porte pas de gants noirs, alors que Yann en avait lors de sa garde à vue. De plus, lors du procès verbal d’interpellation, les policiers avaient identifié une bombe de peinture dans son sac, ce qui semblait impliquer Yann dans les faits de dégradation. Or sur le procès verbal de fouille (intervenu avant la garde à vue), la bombe de peinture n’est pas mentionnée. »
Un seul témoignage de policier
La présidente présente le seul témoignage du dossier de l’instruction, livré par un policier. Il y décrit un individu avec « une casquette noire, des gants noirs, un jean gris et un drapeau noir et rouge « d’anarchiste » ». Cette description « extrêmement précise » selon la présidente semble correspondre en tout point à la tenue que Yann portait le jour de la manifestation.
Me Sendegul Aras considère que ce témoignage ressemble à « un heureux hasard » :
« Le policier dit avoir vu Yann à la manifestation et l’avoir reconnu en train de taguer l’abribus. Ce témoignage est intervenu quelques minutes avant le premier déferrement de Yann, donc après sa garde à vue. Pourquoi ne pas l’avoir interpelé au moment des faits s’il l’avait pris en flagrant délit ? »
« J’avais l’impression d’être un grand criminel »
Lors de sa garde à vue, Yann avait été réveillé à 3h du matin dans la nuit du 13 au 14 janvier par trois agents de police judiciaire. Le jeune homme avait, à ce moment là, refusé de se faire prélever son ADN. « Je trouvais cela trop pour des tags, j’avais l’impression d’être un grand criminel. C’était une mesure autoritaire et disproportionnée », justifie Yann, qui se dit « choqué » suite à cette garde à vue.
L’avocate a relevé que son client était en droit de refuser que les policiers ne prélèvent puis ne conservent son empreinte biologique. Celle-ci ne peut être conservée dans le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) que sur demande d’un officier de police judiciaire (OPJ) ou par le parquet, ce qui n’était pas le cas. De plus, la conservation de l’ADN d’un accusé ne se fait qu’en la présence « d’indices graves et concordants de l’infraction ». À ce moment-là, Yann était seulement soupçonné des faits reprochés.
Les cinémas Star et Rue89 Strasbourg s’associent pour projeter en avant-première À Demain Mon Amour, le film sur les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot. À cette occasion, les lecteurs et lectrices de Rue89 Strasbourg bénéficient d’un tarif préférentiel, sur inscription, pour cette soirée exceptionnelle.
Les cinémas Star et Rue89 Strasbourg s’associent pour projeter en avant-première À Demain Mon Amour, film sur l’intimité du couple de sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot. Sur simple inscription ci-dessous, les lectrices et lecteurs de Rue89 Strasbourg peuvent bénéficier d’un tarif préférentiel à 5€ par personne pour cette soirée.
Le pitch
Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues de la grande bourgeoisie, passent beaucoup de temps dans leur pavillon fleuri de banlieue parisienne. Ils s’aiment depuis plus de 50 ans, ont une retraite confortable dont ils pourraient profiter paisiblement. Mais, comme ils sont un peu dingues et sensibles à l’injustice, ils ont décidé d’accélérer leur combat contre le système capitaliste planétaire.
La soirée
Cette projection en avant-première se déroulera en présence de :
Monique Pinçon, sociologue, Basile Carré-Agostini, réalisateur du film.
Les échanges seront animés par Pierre France, journaliste à Rue89 Strasbourg.
La bande-annonce
Des places à 5€
Les cinémas Star proposent aux lectrices et lecteurs de Rue89 Strasbourg des places au tarif préférentiel de 5€. Pour en bénéficier, il suffit de remplir le formulaire ci-dessous.
La rédaction de Rue89 Strasbourg est composée de journalistes toutes et tous prêts à écouter les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois pour parler des sujets qui les intéressent. Notre existence et notre moral dépendent du nombre d’abonnements pris pour nous soutenir. 🙏⤵
Plusieurs initiatives permettent aux Strasbourgeois de venir en aide aux Ukrainiens, alors que la Russie a envahi leur pays. Voici une liste de ces initiatives.
Les antennes alsaciennes des ONG
De nombreuses ONG et organisations internationales telles que la Croix Rouge, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières ou l’Unicef se sont mobilisées afin de venir en aide aux Ukrainiens durant la guerre que leur livre la Russie. Le Secours Populaire du Bas-Rhin a débloqué près de 50 000€ et fait appel aux dons. Les chèques sont à envoyer 5, rue Jean-Henri Lambert à Strasbourg, d’autres formes de paiements sont disponibles sur leur site. Le Secours catholique fait également appel aux dons.
La mission permanente de l’Ukraine auprès du Conseil de l’Europe n’a pas encore d’opération en son nom. Elle conseille de faire des dons auprès d’organisations venant en aide aux réfugiés, « si possible de gilets pare-balles et de casques également ».
Aide financière
L’État français, l’association des maires de France et la Protection civile recueillent des dons, qui peuvent s’effectuer sur le site de la Protection civile (don.protection-civile.org) ou par virement au :
La Fondation de l’Université de Strasbourg a mis en place une plateforme de dons pour « soutenir financièrement les étudiants, totalement ou partiellement privés de ressources par le conflit, et à donner des bourses-relais aux étudiants qui arriveront des régions en guerre » : https://fondation.unistra.fr/refugies
En raison de la multiplication des initiatives et de la possible apparition de fraudes, il est conseillé de se renseigner auprès des sites officiels des collectivités et des associations avant de faire un don.
Les convois d’aide humanitaire, les dons en nature
L’association de la diaspora ukrainienne à Strasbourg, PromoUkraïna, organise des convois humanitaires à destination de l’Ukraine. L’association accepte les dons financiers via virement bancaire, les dons de médicaments, de couvertures, de vêtements, alimentaires, mais également des talkies-walkies afin de faciliter la communication entre exilés et hébergeurs. Très sollicitée, l’association propose un contact par formulaire sur leur site internet ou de les appeler au 06 78 95 31 84.
De nombreuses collectivités acceptent des dons déposés dans les mairies et les mairies de quartier. C’est le cas par exemple à Strasbourg (www.strasbourg.eu/solidarite-avec-ukraine) ainsi qu’à Schiltigheim et à Molsheim, à partir de lundi 7 mars aux horaires habituels d’ouverture. L‘Hôtel du département place du Quartier-Blanc à Strasbourg accepte aussi des dons du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h30. Le matériel collecté est acheminé jusqu’en Ukraine par l’association Protection civile.
Une liste du matériel à collecter est disponible sur amf.asso.fr, les vêtements ne sont plus nécessaires.
Le barreau des avocats de Strasbourg récolte les jours ouvrés entre 8h et 17h30 à la Maison de l’avocat située au 3 rue du Général-Frère à Strasbourg – Neustadt des médicaments de types « doliprane, ibuprofène, paracétamol, antalgiques (70% injectables, 30% comprimés), antibiotiques, anti-inflammatoires et antiseptiques » pour les envoyer aux Ukrainiens. L’initiative a été lancée par Yegor Boychenko, avocat inscrit aux barreaux de Kiev et de Strasbourg.
La Fédération des MJC d’Alsace prévoit d’acheminer un camion de 38 tonnes à destination de l’Ukraine et appelle d’ores et déjà à collecter des vêtements, des médicaments, des denrées non périssables, des couvertures et des sacs de couchage… La FDMJC est joignable sur son site web ou au 03 88 77 24 24.
L’Aide Médicale Caritative France-Ukraine envoie également des convois humanitaires vers l’Ukraine. Elle s’adresse principalement aux hôpitaux, aux entreprises ainsi qu’aux administrations françaises afin d’apporter du matériel médical, mobilier et des consommables médicaux pour les hôpitaux ukrainiens. L’association est joignable par téléphone au 06 67 81 98 23 ou par mail : amc@ukr.fr.
L’Université de Strasbourg, en lien avec l’Ordre des avocats et l’association Promoukraïna, propose à celles et ceux qui le peuvent de déposer des médicaments aux points de collecte suivants entre 9h et 16h30 :
Accueil du PatioAccueil du Palais UniversitaireAccueil de la DALI à l’Institut Le Bel : premier étage (N.B. : il ne s’agit pas de l’accueil dans le hall d’entrée)
Les scouts de Hoenheim organisent également une collecte. Médicaments (boîtes entières, non ouvertes, non périmées, antiseptiques et antidouleurs), matériel médical (compresses, bandages, scotchs à bandage, thermomètres, kits de premiers secours, gants à usage unique…), produits d’hygiène, matériel de survie, produits pour les bébés et des denrées alimentaires non périssables sont recherchées. À déposer au 45 rue de la République à Hoenheim de 18h à 20h en semaine et de 14h à 18h le samedi.
Les aides au logement d’urgence
L’association PromoUkraïna a modifié son site web pour permettre d’y publier des offres de logements et d’hébergement à destination des réfugiés en provenance d’Ukraine. La publication de ces annonces passe par le formulaire de l’association.
D’autres initiatives individuelles d’hébergements sont relayées sur Facebook, dans le groupe de l’association Agissons 67.
Dans le cadre de la coordination par la Préfecture du Bas-Rhin, la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg sont en train de recenser les lieux qui peuvent accueillir des personnes fuyant l’Ukraine. Les personnes en capacité d’accueillir chez elles des personnes seules ou des familles peuvent se signaler à l’adresse suivante solidarite.ukraine@strasbourg.eu. Ces informations seront mises à jour au fur et mesure de l’évolution de la situation et des besoins sur le site strasbourg.eu/ukraine.
L’Université de Strasbourg invite celles et ceux en capacité d’héberger temporairement des personnes chez elles/eux de se manifester auprès de l’adresse générique solidarite_guerre_ukraine@unistra.fr en indiquant leur adresse, le nombre de personnes qu’elles pourraient accueillir et la durée maximale de cet accueil.
Signaler des situations
L’Université de Strasbourg a créé une adresse générique pour les étudiants qui rencontrent des difficultés d’ordre médical, psychologique ou matériel (comptes bancaires bloqués, non renouvellement de documents officiels…). Les personnes qui auraient connaissance de ces cas sont invités à écrire à notre adresse générique : solidarite_guerre_ukraine@unistra.fr
Aider à la coordination
L’association PromoUkraïna souhaite entrer en contact d’autres associations et centres de coordination qui désirent organiser des collectes, aider à l’accueil des réfugiés, ou simplement relayer des informations utiles et autres projets pour venir en aide à la population ukrainienne afin de les développer. L’ONG ukrainienne Go On fait appel aux organisations qui ont la possibilité de mettre en place des échanges de jeunes et des volontariats pour les Ukrainiens tentant de fuir leur propre pays.
Les personnes souhaitant donner un peu de leur temps et aider les associations peuvent également écrire à solidarite.ukraine@strasbourg.eu.
Des représentants du personnel du rectorat de l’académie de Strasbourg dénoncent un sous-effectif permanent au service « examens et concours ». En mai et juin 2021, les fonctionnaires ont dû enchainer des semaines de 50 à 60 heures pour que les épreuves puissent se dérouler. Mardi 1er mars, les agents sont en grève et organisent un rassemblement à midi devant les locaux du rectorat . . .
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Le tribunal administratif a annulé des décisions de la préfecture du Bas-Rhin qui contraignaient les ressortissants étrangers à utiliser la voie numérique pour leurs procédures. La Cimade et d’autres associations dénonçaient des difficultés d’accès et une invisibilisation des étrangers.
Dans un communiqué publié mardi soir, le tribunal administratif de Strasbourg a indiqué qu’il avait décidé l’annulation d’une série de mesures prises par la préfecture du Bas-Rhin, obligeant les étrangers à utiliser le numérique dans le traitement de leurs demandes de titres de séjour.
C’est une victoire pour les associations d’aide aux étrangers, dont La Cimade et la Ligue des droits de l’Homme, qui avaient saisi le tribunal sur cette question (voir notre article initial). Lors de l’audience, qui s’est déroulée le 22 février, le rapporteur public, un magistrat chargé de proposer une solution au tribunal, avait déjà préconisé cette annulation (voir le compte-rendu de l’audience).
Des dispositions annexes qui interrogent
Avocate pour La Cimade et intervenant régulièrement en défense des étrangers, Me Typhaine Elsaesser réagit :
« La rapidité par laquelle le jugement a été rendu est surprenante ! Le tribunal nous a suivi sur certains points mais c’est un jugement en demi-teinte, puisque les regards restent tournés vers le Conseil d’État. Est-ce que le tribunal a voulu rendre un jugement symbolique, par lequel il prend position en retenant l’illégalité des téléservices pour les étrangers, ou est-ce qu’il a voulu rapidement juger cette affaire pour passer le relai de ce dossier sensible à la Cour administrative d’appel de Nancy ? »
Car le tribunal administratif a assorti sa décision de quelques dispositions, par « souci de sécurité juridique » indique-t-il. D’abord, les « situations constituées antérieurement au jugement ne seront pas affectées par cette annulation ». Mais surtout, sa décision ne prendra effet qu’au 1er juillet 2022, soit après le délai d’appel mais surtout à une date qui donne au Conseil d’État l’opportunité de se prononcer sur cette question… qui a vocation à faire jurisprudence en France.
Dans les motivations de sa décision, le tribunal considère que les procédures dématérialisées de prises de rendez-vous et de pré-demandes « n’ont pas été instaurées conformément au règlement sur les téléservices. Ces procédures auraient dû être créées par un acte réglementaire publié et précédé de la transmission d’un engagement de conformité à la Commission nationale Informatique et liberté (CNIL) ».
En outre, le tribunal considère que les demandes relatives au droit au séjour en France sont « en principe exclues du droit de saisir l’administration par voie électronique et qu’elles portent atteinte à l’obligation de comparution personnelle du demandeur prévue par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. »
Les associations avaient tenté de démontrer, lors de l’audience, que les étrangers se retrouvaient piégés et seuls face à des procédures complexes dont ils ne comprenaient pas le sens. La préfecture du Bas-Rhin dispose de deux mois pour faire appel de cette décision.
Sous-payés, les experts psychiatres se font rares. Mais les procédures judiciaires exigent de plus en plus d’expertises, les juridictions se débrouillent avec les experts disponibles même s’ils sont défaillants. Exemple à Strasbourg où avocats et magistrats se sont habitués à travailler avec des rapports que tout le monde ignorent . . .
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Plus de 3 000 personnes se sont rassemblées samedi 26 février à 15h place Kléber à Strasbourg pour manifester contre la guerre lancée en Ukraine par le chef d’État russe Vladimir Poutine. Des élus, des ressortissants ukrainiens et d’autres pays proches de la Russie appellent à un soutien diplomatique, militaire et matériel de l’Europe.
Samedi 26 février place Kléber à Strasbourg, plus de 3 000 personnes se sont rassemblées à l’appel de l’association de la diaspora ukrainienne à Strasbourg, PromoUkraïna, pour dénoncer l’invasion russe de l’Ukraine. Des rassemblements similaires ont eu lieu dans plusieurs villes de France et d’Europe.
Borys Tarasyuk, ambassadeur et représentant permanent de l’Ukraine au Conseil de l’Europe, a pris la parole, en s’appuyant sur les haut-parleurs installés sur le balcon de l’Aubette. Il a remercié la Ville de Strasbourg pour avoir éclairé le centre administratif aux couleurs de l’Ukraine et rappelé que la veille, le Conseil de l’Europe avait exclut la Russie de tous ses droits de représentation au sein de l’assemblée européenne. Après avoir évoqué les victimes civiles de ce conflit, Borys Tarasyuk a averti Vladimir Poutine qu’il se retrouverait poursuivi par la Cour pénale internationale comme criminel de guerre.
À ses côtés, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a déclaré que la Ville de Strasbourg serait « aux côtés des Ukrainiens » et qu’elle « étudiera les possibilités d’accueil » des réfugiés ukrainiens. La maire a promis d’apporter une « aide matérielle et humanitaire aux zones touchées par le conflit ».
Des bombardements jour et nuit
Beaucoup d’ukrainiens parmi les manifestants ont toujours leur famille en Ukraine. C’est le cas de Sophia et Daniel. Originaires de Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, les deux étudiants parlent de coupures d’internet incessantes qui empêchent de prendre des nouvelles :
« Notre frère a essayé de passer la frontière mais ils ne l’ont pas laissé passer parce qu’il a 30 ans (depuis le 24 février, les hommes ukrainiens de 18 à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays, NDLR). Ils entendent des bombardements tous les jours, même la nuit. On a très peur. »
Sophia, Daniel et leur père, originaires de Lviv en Ukraine, craignent pour leur famille restée là-bas. Photo : Rue89 Strasbourg / Danae Corte / cc
« Il faut que les sanctions de l’Europe soient très strictes »
Un peu plus loin, Alexandre reste bien proche de ses parents. Ils sont venus d’Ukraine il y a dix jours et ont échappé de justesse aux bombardements. L’ingénieur de 30 ans regrette une réponse timide de l’Europe face aux attaques :
« Il faut que les sanctions de l’Europe soient strictes. On a déjà demandé à ce qu’ils retirent la Russie du système monétaire Swift (un système international de transactions bancaires, NDLR.), mais l’Allemagne et d’autres pays européens font blocus. »
C’est aussi l’avis de Kateryna, 24 ans. Pour elle, ces manifestations sont un « appel à l’aide » adressé aux occidentaux :
« Le gouvernement russe peut supporter les sanctions, ce sont les gens ordinaires qui vont les subir. Ce qu’il faut, c’est une aide à l’armement de l’Europe ainsi qu’une aide humanitaire. Il faut aussi que les pays se préparent à accueillir les réfugiés. »
Devant le consulat de Russie, les manifestants proclament des slogans anti-Poutine. Photo : Danae Corte / Rue89 Strasbourg / cc
« Le peuple russe ce n’est pas le gouvernement »
Arrivés devant le Consulat de Russie, les manifestants proclament des slogans et accrochent des pancartes anti-Poutine. La veille, des croix gammées avaient été taguées sur la façade de ce bâtiment de la Neustadt par une personne voulant protester contre les attaques russes en Ukraine.
Anna est russe et souhaite modifier son prénom pour ne pas risquer de « stresser en allant voir ma famille » :
« Ici je suis en sécurité, en Russie ils arrêtent tous ceux qu’ils considèrent comme des opposants. S’ils cherchent des informations sur moi et qu’ils voient que j’ai participé à une manifestation, je peux me faire arrêter. Il y a déjà eu 1 700 manifestants arrêtés là-bas. S’ils vont dans la rue, ils font 30 jours en prison »
Devant le consulat de Russie.Devant le consulat de Russie.Devant le consulat de Russie.Devant le consulat de Russie.Devant le consulat de Russie.Devant le consulat de Russie.
Elle regrette les liens qui sont faits entre le peuple russe et la propagande du gouvernement. C’est aussi l’avis de Lucia (prénom modifié), originaire du Kazakhstan, qui met en garde contre les fausses informations reprises des médias russes :
« J’ai vu passer un chiffre dans la presse locale qui dit que 70% des russes sont favorables à la guerre en Ukraine. Mais ces chiffres sont repris du gouvernement et des médias de propagande comme RT France ou Sputnik donc ils sont invérifiables. C’est Poutine qui veut la guerre, pas la Russie. »
La majorité métropolitaine ne compte désormais plus qu’une soixantaine de membres, après plusieurs départs d’élus en 2021. Malgré une hausse d’impôts à venir, la coalition des maires et des écologistes pense avoir réuni les conditions pour ne plus subir d’autres défections, grâce à un grand nombre de projets. L’opposition conteste la vision développée à l’échelle des 33 communes . . .
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Depuis qu’un fichier numérique composé de 5 000 images a été vendu chez Christie’s pour 69,35 millions de dollars, la technologie NFT (non fongible token) intéresse le marché de l’art, qui y voit une manière de certifier les oeuvres numériques. Entretien avec l’artiste mulhousienne Hao Jingfang.
L’artiste chinoise Hao Jingfang travaille en duo à Mulhouse avec Wang Lingjie. Après avoir obtenu leur diplôme d’ingénieurs en design industriel à l’université maritime de Shanghai, ils décident de s’orienter vers les arts plastiques et de poursuivre leurs études en France. En 2008, ils intègrent l’École supérieure d’art de Lorraine.
Wang Lingjie (gauche) et Hao Jingfang (droite) Photo : Hao Jingfang / doc remis
Leurs œuvres, souvent liées à des changements parfois subtils du monde naturel, ont été, depuis 2012, exposées dans de nombreux centres et événements artistiques internationaux : Beaubourg, Palais de Tokyo, Biennale de Lyon ou CEAAC à Strasbourg. À l’été 2021, Hao Jingfang et Wang Lingjie ont été invités à participer à L’Industrie Magnifique à Strasbourg, au sein du Cosmos District place du Château. Grâce à un dispositif composé d’une lentille, d’un socle et de papier thermique installé, les artistes ont invité le soleil à dessiner sur le papier sa course au-dessus de Strasbourg.
Après avoir créé l’œuvre immatérielle Une et Sept Milliards de Lunes (exposée en 2021 à Beijing Contemporary Art Expo), Hao Jingfang n’a de cesse d’explorer la technologie des Non Fungibles Tokens (NFT), une méthode certifiant l’unicité de l’achat d’un objet numérique.
Quand avez-vous découvert les NFT pour la première fois ?
Hao Jingfang : Mon premier contact avec les NFT a eu lieu en mars 2021, lorsque l’application de discussions audio Clubhouse a été lancée. Il y avait de nombreux salons dans cette appli sur l’art et les NFT. Puis, en avril, plusieurs personnes dans mon cercle de l’art crypté cherchaient des artistes afin de collaborer sur des projets NFT : j’ai presque été « forcée » d’en apprendre plus.
Pourriez-vous expliquer ce que sont les NFT dans l’art ?
Le NFT est d’abord une technologie, qui ne s’applique pas uniquement aux œuvres d’art. C’est un jeton, une sorte de monnaie, stockée dans une blockchain (chaîne bloquée, c’est à dire non modifiable). Puisque ce jeton n’est pas homogène, c’est un actif unique qui ne peut pas être échangé de manière équivalente comme l’argent que l’on utilise quotidiennement. Les NFT peuvent être attaché à des fichiers numériques, tels que des sons, des vidéos, des éléments de jeux vidéo ou d’autres formes d’œuvres créatives, de souvenirs et d’objets de collections.
La rareté de l’art est une source importante de sa valeur. Comment les œuvres NFT peuvent-elles être uniques ?
Si le NFT se combine avec l’art, ce ne sera que pour prouver l’unicité. Une œuvre certifiée par NFT aura une identité unique sur la blockchain. Il n’y a aucun doute sur cette unicité. De plus, le NFT stocke toutes les informations d’un objet numérique, y compris son code, l’adresse du contrat ou les transactions d’achat sont traçables sur la blockchain. Si on copie une image numérique, son historique ne suit pas forcément. C’est en fait la partie la plus attrayante de l’art crypté : une transparence totale.
Si j’achète une œuvre NFT, télécharge l’image et la retélécharge sur Internet, l’œuvre peut être copiée de manière illimitée, n’est-ce pas ? La rareté des œuvres ne peut-elle n’exister que dans le monde de la blockchain ?
Les acheteurs de NFT se soucient davantage de la valeur ajoutée d’un NFT que de la valeur de l’objet lui-même. Par exemple, l’attribut de combat d’un personnage de jeu vidéo est sa valeur ajoutée mais sa rareté, si cette valeur est attachée à un NFT, est sa valeur réelle.
Il existe de nombreuses œuvres NFT populaires (par exemple, le célèbre collage Everydays: The First 5000 Days de Beeple), leurs images sont très générales, mais elles peuvent apporter d’autres retours en plus de l’expérience visuelle, de sorte que les acheteurs ne soucieront pas si les images sont belles.
Ce qui est amusant, c’est que j’avais acheté une image avec un NFT et que j’ai voulu l’enregistrer et l’utiliser en tant que photo de profil de mon réseau social, mais je ne pouvais pas la télécharger. Je n’ai pu prendre qu’une capture d’écran, puis la couper. Les développeurs de NFT semblent ne pas se soucier de savoir si les images NFT en haute résolution sont téléchargeables ou non…
Hao Jingfang et Wang Lingjie, Une et Sept Milliards de Lunes, 2021 Photo : Hao Jingfang / doc remis
Pourriez-vous présenter l’œuvre NFT Une et Sept Milliards de Lunescréée avec Wang Lingjie ?
Ce travail a l’air un peu naïf maintenant, mais je l’aime toujours. C’est une œuvre créée lorsque nous avions relativement peu de connaissances sur le NFT. Maintenant, j’en ai une compréhension différente. Le point de départ à l’époque était justement de mettre en cause cette question de l’unicité. Si on peint un tableau dans le monde réel, il n’y a aucun moyen de le copier parfaitement : la peinture et la température ne sont pas identiques. Il ne peut s’agir que de deux peintures différentes en sens physique, tandis qu’une image ou une vidéo numérique peut être copiée à l’infini. J’étais très sceptique à l’égard du caractère unique de ce type d’œuvre.
Le philosophe Walter Benjamin pense que l’aura des œuvres d’art disparaît progressivement au cours de leur processus de reproduction technique. Pourtant, l’essence des œuvres numériques n’est faite que de 0 et de 1… Une copie infinie produira toujours exactement la même image, sans aucun changement de pixel. Dans ce cas-là comment peut-on dire qu’une oeuvre attachée à un NFT est unique ? Nous avons donc créé cette œuvre intitulée Une et Sept Milliards de Lunes. Sept milliards représente la population humaine sur terre. On dessine une lune dans le monde virtuel, puis on la copie sept milliards de fois pour que tout le monde puisse en avoir une. En supposant que l’aura de l’œuvre originale existe, puisque les codes sont les mêmes, l’aura de toutes ses copies est exactement la même. S’il s’agit d’une œuvre d’art, nous pouvons donc désormais partager une œuvre d’art sans aucune perte d’aura.
Malheureusement, j’ai compris depuis que le marché de l’art crypté maintient délibérément la rareté des oeuvres attachées aux NFT, afin de réaliser des bénéfices.
Le NFT ne semble pas être acceptés par le cercle de l’art contemporain. En tant qu’artiste active dans ce milieu, que pensez-vous de cette nouvelle forme d’art ?
Parce qu’il est nécessaire de s’immerger dans le monde virtuel pendant longtemps pour comprendre profondément le NFT, la plupart des gens dans le cercle de l’art contemporain ne le comprennent pas très bien. On ne peut pas juger l’univers de l’art crypté avec ceux qui s’appliquent au monde de l’art contemporain.
Quel avenir imaginez-vous pour les NFT dans l’art ?
Si on veut vraiment combiner l’art et le numérique, alors il faut intégrer les technologies telles qu’elles se développent. Quant à savoir les NFT peuvent représenter un nouveau courant, cela dépend de leur diffusion. Je pense qu’il y a de l’espoir, mais nous devons encore trouver une bonne jonction entre l’art et cette technologie de cryptage.
Proposé par le Département des Arts Visuels de l’Université de Strasbourg, le Master professionnel « Critique-Essais, écritures de l’art contemporain » forme sur les plans pratique et théorique, à la spécificité de l’écriture appliquée à la création artistique contemporaine, dans la diversité de ses supports, techniques, formats et publics. Cette spécialisation en deux ans, unique en France et ouverte à des étudiants issus de cursus divers (Arts plastiques, Histoire de l’art, Philosophie, Lettres, Cinéma, etc.), propose une pédagogie innovante centrée sur une articulation dynamique entre la recherche universitaire, l’acquisition de compétences professionnelles et la réalisation concrète de projets curatoriaux et éditoriaux, grâce à un réseau international de chercheurs et de partenaires culturels renommés.
Le Collectif antifasciste de Strasbourg organisait vendredi soir une table ronde au sujet de l’extrême-droite à la maison des syndicats. Vers 22h, une quinzaine d’individus équipés de bâtons ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. Ils ont été repoussés par le service d’ordre du collectif après un affrontement d’une dizaine de minutes.
Vendredi 25 février, le Collectif antifasciste 67 a organisé une table ronde. Le sujet : comment définir l’extrême-droite et le fascisme en 2022 ? Quel est le danger fasciste en France aujourd’hui ? Comment y faire face ? Une historienne, une autrice, un syndicaliste et un membre de la Jeune Garde devaient prendre la parole sur ces thèmes devant plus de 100 personnes.
Peu après 22h, la discussion a été interrompue par une tentative d’intrusion violente d’un groupe d’une quinzaine d’individus. Ces derniers ont été filmés en train de jeter des projectiles et d’approcher de la porte en frappant les membres du service d’ordre de l’événement. William (prénom modifié), du Collectif antifasciste 67, témoin de l’événement, relate :
« Nous avons identifié au moins cinq membres bien connus des Strasbourg Offender (un groupe de hooligans néonazis). Ils ont couru vers le bâtiment mais plusieurs antifas avec des bâtons se sont mis dans le cadre de la porte. Quand ils ont compris que personne ne bougerait, ils se sont mis à jeter des objets, notamment trouvés au niveau de tentes de sans-abris juste à côté de la maison des syndicats. Au bout d’une dizaine de minutes, ils sont partis, peu avant l’arrivée de la police. »
Hier soir, une vingtaine de nazis ont attaqué la maison des syndicats où se tenait une table ronde du collectif antifasciste 67. Heureusement ils ont étés repoussés par le service d'ordre de l'événement. pic.twitter.com/1kiMvGSqwk
Vidéo postée sur Twitter par Cem Yoldas, porte parole de la Jeune Garde Strasbourg.
Selon William, aucun participant n’a été gravement blessé. Seule une personne placée en première ligne dans l’encadrure de la porte a subi une petite entaille à la tête. Les DNA ont recensé un autre blessé léger. « Nous revendiquons le fait de nous être défendus, pour empêcher les néonazis d’entrer et d’agresser le public », ajoute-t-il. Pour rappel, les collectifs antifascistes Jeune Garde Strasbourg et Action Antifasciste Strasbourg estiment que l’autodéfense est indispensable pour protéger les mouvements de gauche. « On voit bien que la police ne nous défend pas, au contraire, elle réprime nos mouvements », dit William.
« Les fachos ont pu partir tranquillement »
Rue89 Strasbourg a retrouvé une habitante de la rue, qui a vu la scène depuis son balcon. Elle confirme avoir observé entre 15 et 20 individus se battre pour entrer dans la maison des syndicats, sans succès. Cette dernière se dit choquée par une scène d’extrême violence. Comme d’autres riverains, elle a prévenu les forces de l’ordre « qui sont arrivées trop tard ».
Vers 22h40, au moins cinq véhicules de la police nationale étaient sur place. Des débris de projectiles jonchaient encore le sol. Une barrière de chantier était en équilibre sur des vélos en face de la porte de l’immeuble. Selon nos informations, aucune arrestation n’a eu lieu sur place. « Les fachos ont pu partir tranquillement », s’insurgent plusieurs participants à la table ronde. Fin novembre 2021, Rue89 Strasbourg publiait un article sur l’impunité des néonazis de Strasbourg Offender, qui ont pourtant déjà revendiqué plusieurs attaques violentes.
Après une vingtaine de minutes sur place, les forces de l’ordre sont parties. Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg
Cette fois-ci, un hooligan des Strasbourg Offender contacté par Rue89 Strasbourg nie l’attaque. Selon les DNA, une source proche du dossier indique que les agresseurs sont « une douzaine de membres de l’ultradroite dont certains étaient venus armés de bâtons ». Interrogée, la police nationale n’a pas encore répondu à nos questions sur l’événement.
Une plainte pour dégradation
Albert (prénom modifié), du Nouveau Parti Anticapitaliste, était présent pour filmer la table ronde. Il a porté plainte samedi 26 février pour dégradations, car les individus d’ultradroite ont arraché les rétroviseurs de son scooter garé devant la maison des syndicats. « Je les ai vu se saisir de barrières de chantier et les jeter sur le service d’ordre. Ils étaient particulièrement violents. Je n’avais jamais vu une attaque comme ça », s’inquiète-t-il.
Des débris de projectiles devant la maison des syndicats le 25 février vers 22h40. Photo : Danaé Corte / Rue89 Strasbourg
Mina (prénom modifié), qui participait à la réunion, n’est pas étonnée par l’attaque. « On sait que quand il y a un événement antifasciste, les fachos nous prennent pour cible. C’est triste mais ça fait des années que ça dure », commente-t-elle.
Du IXe au XVe siècle, les Strasbourgeois avaient l’habitude de célébrer la Saint-Adelphe à grands coups de rasades de vin dans la cathédrale. Voici l’histoire de cette tradition oubliée.
En cherchant parmi les événements festifs du Moyen-âge strasbourgeois, on trouve le « Adelphi Tag », ou le jour de la Saint-Adelphe. Il s’agissait d’une sorte de fête du vin qui avait lieu tous les 29 août à l’intérieur de la cathédrale de Strasbourg, probablement dès le IXe siècle. C’est la plus ancienne fête du vin strasbourgeoise dont nous avons la trace. Considérée comme trop festive et surtout pas assez chrétienne, elle fut interdite à la fin du XVe siècle puis progressivement oubliée, tout comme Saint Adelphe, les légendes et le pèlerinage qui en étaient à l’origine.
Toute une nuit à boire et manger…
Pour la Saint-Adelphe, le peuple de Strasbourg et de tout le diocèse se rassemblait la nuit venue dans la nef de la cathédrale. Ils n’y venaient pas pour prier ou chanter des cantiques, mais pour passer la nuit à boire et à manger. Enfin, surtout à boire puisqu’à cette occasion, la ville distribuait gratuitement environ 500 litres de vin directement dans la cathédrale.
De plus, selon l’historien strasbourgeois, Philippe-André Grandidier (1752-1787) qui a publié en 1782 un « Essais historiques et topographiques sur l’église cathédrale de Strasbourg », on y chantait des chansons profanes, on y dansait et on y fautait dans toute l’église. Toujours selon Grandidier, ces veillées dégénérèrent souvent en « un affreux libertinage » et donnèrent lieu « aux excès les plus criminels ». Il arrivait même qu’on force les gens à boire et on s’amusait à réveiller les personnes trop saoules en les piquant avec des instruments pointus ! À côté de la Saint-Adelphe, les fêtes du vin d’Alsace actuelles (qui se déroulent en général les après-midis) ont l’air bien sages…
Pour rajouter à la folie, durant les deux jours précédents et suivants la fête, on jouissait à Strasbourg d’une immunité personnelle : nul ne pouvait être poursuivi en justice, sauf les criminels et ceux qui purgeaient une peine déjà édictée par la ville…
Il y avait donc une fois l’an une foule d’hommes et de femmes ivres en train de bien boire, bien manger, danser et chanter des chansons paillardes sous la grande nef de la cathédrale encore en construction. Cette beuverie durait toute la nuit ; seules les bougies à la lumière tremblante éclairaient les fêtards, de nombreux recoins sombres devaient permettre de se cacher sous les arcs brisés et entre les piliers gothiques.
Extraits des « Essais historiques et topographiques sur l’église cathédrale de Strasbourg » à propos de la Saint-Adelphe. L’ouvrage est librement consultable dans la salle du patrimoine de la Médiathèque André Malraux.
Saint-Adelphe, obscur évêque, obscure tradition
Adelphe a été évêque de Metz entre 350 et 450, il est mort un 29 août. Adelphe vient d’un mot grec qui signifie ouvert et tolérant. Une fois sa vie terrestre achevée, son corps a été placé dans le caveau de l’église Saint-Clément de Metz. Le reste de sa biographie est sujet à caution, en raison des légendes qui ont été tissées sur son culte.
Car sa mort n’est que le commencement de la vie de ses reliques. Dès le premier siècle, des pèlerinages chrétiens s’organisèrent autour des tombeaux de martyrs, à mesure que la nouvelle religion gagnait du terrain dans l’ancien empire romain. Certains pèlerinages prirent de l’importance, contribuant à la prospérité de certains lieux grâce aux flux commerciaux.
Les moines de l’abbatiale de Neuwiller-lès-Saverne eurent aussi envie de créer un pèlerinage mais ils ne possédaient aucune relique. Une solution fut trouvée lorsque les moines parvinrent à obtenir de Drogon, l’évêque de Metz et un des fils illégitimes de Charlemagne, la translation des reliques de Saint Adelphe vers leur monastère, le 17 mai de l’an 826.
D’après la légende, trois miracles se produisirent lors de l’arrivée de ces reliques à Neuwiller-lès-Saverne, dont un lié au vin. Le jour de l’arrivée des reliques dans l’abbaye, le cellérier (moine chargé de l’intendance) se trouvait dans les caves du monastère. Il venait d’ôter le bouchon et d’ouvrir le robinet d’un grand tonneau de vin. C’est à ce moment que toutes les cloches du village se mirent à sonner à la volée pour annoncer la venue des reliques. Attiré par les sons, le moine sort de la cave en oubliant de refermer le robinet du tonneau. Se rendant compte de son oubli, il retourne dans la cave, craignant d’avoir perdu le précieux liquide. C’est là que le religieux fut témoin d’un miracle : le vin ne s’était pas déversé sur le sol mais formait un parcours magique, sortant du robinet puis tourbillonnant dans les airs avant de retomber dans le tonneau par le bouchon resté ouvert !
Le miracle du vin représenté sur une tapisserie du XVe siècle. Le dernier tonneau montre le parcours du vin qui en sort, puis qui retourne miraculeusement à l’intérieur par le bouchon. Photo : Laurène Jacob
Grâce au miracle du vin et dans le but de faire venir un maximum de monde à leur nouveau pèlerinage, les moines de l’abbatiale décidèrent d’écrire une biographie légendaire de la vie du saint. Tâche difficile, surtout quand la personne en question est décédée depuis plus de 500 ans… et qu’on n’en sait quasiment rien. Mais cela n’a pas découragé un moine anonyme d’écrire cette œuvre, dans laquelle on peut lire que Saint Adelphe aurait été le fils d’un duc d’Aquitaine et qu’il descendrait en droite ligne de l’empereur romain Constantin… Des assertions que l’historiographie connue des princes cités réfute mais malgré ses erreurs, cette œuvre réussit à lancer les pèlerinages. Les reliques sont rapidement créditées de guérisons miraculeuses, notamment pour les maladies des yeux. Le pèlerinage de Saint Adelphe devient vite un des plus important en Alsace, derrière celui de Sainte Odile.
Les pèlerins venant participer au culte des reliques de Saint Adelphe Photo : Laurène Jacob
De ce pèlerinage, il reste aujourd’hui quelques vestiges, visibles aujourd’hui dans l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Neuwiller-lès-Saverne. Sa construction date du Xe siècle. Son architecture n’a pratiquement pas été modifiée durant le dernier millénaire. Le reliquaire était présenté à l’époque dans l’alcôve. Les pèlerins venaient en procession de l’escalier de gauche et sortait par celui de droite.
Le reliquaire était présenté à l’époque dans l’alcôve. Les pèlerins venaient en procession de l’escalier de gauche et sortait par celui de droite. Photo : Laurène Jacob
Les reliques de Saint Adelphe, constituées de son crâne et de quelques os. Photo : Laurène Jacob
Grâce à cet important pèlerinage et en se basant sur le miracle du vin, les Strasbourgeois avaient trouvé une bonne raison pour faire la fête chaque 29 août. Et c’est ainsi que la veillée de la Saint-Adelphe s’est transformée, au cours du IXe siècle, en la première fête du vin strasbourgeoise.
De nos jours, la nef est réservée aux touristes, aux croyants et à des rangées de chaises en bois sur lesquelles il n’est pas permis de s’asseoir. Mais auparavant, il faut s’imaginer qu’à l’exception du chœur qui est sacré, la grande nef était utilisée comme place du marché, lieu de rencontre et salle des fêtes. Alors qu’aujourd’hui faire la fête est devenu suspect, voire dangereux, pourquoi ne pas ressusciter la plus ancienne fête du vin strasbourgeoise chaque 29 août ?
Rue89 Strasbourg a rencontré deux habitants de logements sociaux à la Meinau, en grande difficulté pour payer leur loyer. Depuis qu’ils sont seuls et à la retraite, leurs appartements sont devenus trop grands et trop chers. Dans l’Eurométropole, rien qu’en 2019, plus de 1 000 foyers avaient déjà demandé à changer de logement social pour ces raisons. Les bailleurs peinent à leur trouver des solutions.
Ruby (prénom modifié) touche une retraite de 825 euros, après une vie à travailler comme femme de ménage. Son loyer : 700 euros charges comprises. « Je suis piégée dans un logement trop cher pour moi, et la situation a empiré depuis juin 2021, lorsque je suis passée à la retraite et que mes revenus ont baissé », déclare-t-elle, en cette matinée de février lors d’une réunion de l’opération Quartiers connectés menée par Rue89 Strasbourg.
Le F4 de 90 m² de Ruby se situe avenue de Normandie à la Meinau. « Je paye 100 euros de gaz et d’électricité, mes charges sont énormes comme l’appartement est grand », ajoute dépitée celle qui est aussi devenue grand-mère. Célibataire, elle raconte devoir continuer à travailler le soir, deux heures par jour, pour gagner les 200 euros qui « me permettent de manger ». Les larmes aux yeux, elle confie :
« C’est absurde, moi je me ruine, j’ai même dû renoncer à mon assurance vie pour m’en sortir. Et en même temps, il y a des gens qui vivent les uns sur les autres. Ils auraient besoin de mes 4 pièces… »
« Des situations comme ça, il y en a plein autour de moi »
Même situation pour Alain, seul, depuis que sa mère est décédée, dans un appartement de 72 m² situé rue de la Canardière, également à la Meinau. Il paye 716 euros par mois, charges comprises. Le retraité a demandé à changer d’appartement en septembre 2021 :
« Des cas comme ça, il y en a plein autour de moi. C’est le passage à la retraite, le fait de devenir veuf ou de perdre une personne dans le foyer qui peuvent entrainer une chute brutale du revenu. On se retrouve comme ça, seuls, dans des appartements trop grands. »
Un millier de demandes de HLM plus petits et moins chers
D’après Nadia Monkachi, de l’Agence de développement et d’urbanisme de l’agglomération strasbourgeoise (Adeus), en 2019, 8 312 demandes de changement de logement social ont été enregistrées (soit près de 40% du nombre total de logements sociaux, NDLR) dans l’Eurométropole de Strasbourg. Sur ces 8 312 demandes, environ 1 080 correspondent à des foyers qui sous-occupent leur logement et dont le loyer leur impose un taux d’effort (rapport entre le loyer et les revenus) supérieur à 30%.
Comme Ruby et Alain, les personnes concernées vivent donc dans des appartements trop grands pour elles et dont les loyers représentent des coûts trop élevés par rapport à leurs revenus.
Plusieurs centaines de personnes âgées essayent de changer de logement social à Strasbourg, parce que le leur est trop cher. Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg
Yann Thepot est le directeur de l’Association territoriale des organismes HLM d’Alsace (Areal). Il explique que dans l’Eurométropole, en 2021, à peu près 430 demandes concernaient des personnes de plus de 65 ans, qui ont coché comme premier motif que leur logement social est trop grand ou trop cher.
Suzanne Brolly, adjointe à la maire (EELV) en charge de l’habitat, complète qu’en 2020, sur la commune de Strasbourg (à distinguer de l’Eurométropole, qui comprend les 33 communes de l’agglomération), 5 514 personnes souhaitaient changer de logement social dont 680 personnes qui déclaraient, comme motif de demande, que leur logement est trop grand ou trop cher.
Suites aux demandes, des propositions pas toujours adaptées
Daniel Bonnot, président de l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV) du Bas-Rhin, explique que chaque mois, une dizaine de locataires du parc social doivent être accompagnés dans leurs démarches pour changer de logement. « Elles viennent nous voir parce qu’elles n’arrivent plus à payer le loyer. Certaines ont des retards de versements de plusieurs mois », indique-t-il. D’après lui, « il faut aussi considérer que de nombreuses personnes en difficulté financière ne demandent pas de changement de logement social parce qu’elles sont trop éloignées des institutions et que les démarches administratives sont compliquées ».
Avec la CLCV 67, Daniel Bonnot dénonçait déjà en 2017 le manque de moyens des bailleurs sociaux pour produire des logements sociaux peu onéreux. Photo : TV / Rue89 Strasbourg
En moyenne, le traitement d’une demande dure 18 mois, d’après Suzanne Brolly. « En attendant on fait comment ? On va au Secours populaire ? », s’indigne Alain. Et encore, lorsqu’un bailleur social fait une nouvelle proposition, celle-ci n’est pas forcément adaptée.
Par exemple, Ruby a formulé une demande pour changer de logement en 2017, lorsque ses enfants sont « partis de la maison ». En 2019, elle relate que son bailleur social, Alsace Habitat, lui a proposé un F3 mais… à Lipsheim et plus cher (802 euros charges comprises).
« Les logements sociaux récemment construits affichent des loyers plus élevés »
Contactés par Rue89 Strasbourg, les bailleurs sociaux Alsace Habitat et Ophéa n’ont pas répondu sur les taux d’efforts demandés lors des propositions de logements sociaux. Suzanne Brolly estime que le cas de Ruby est anormal :
« Les bailleurs sociaux à Strasbourg visent, dans leurs propositions de logements, un taux d’effort maximum de 33%. La proportion de ménages concernés par une attribution avec un taux d’effort supérieur n’est pas connue de nos services. Mais je pense qu’elle doit rester marginale. »
Nadia Monkachi de l’Adeus commente :
« Les logements du parc social récemment construits, affichent des loyers plus élevés que ceux des anciens immeubles. Donc, parmi les propositions faites suite à une demande de changement de logement social, il peut il y avoir des loyers plus chers. Mais en théorie, si le motif de la demande est que le loyer initial est trop cher, les bailleurs en prennent compte. »
Yann Thepot de l’Areal, ajoute : « C’est même dans l’intérêt des bailleurs, s’ils le peuvent, de proposer des logements adaptés aux revenus de leurs locataires, car ils évitent ainsi des risques d’impayés. »
L’échange de logement social, une pratique autorisée mais méconnue
De son côté, Ruby évoque ces voisins qui « vivent à huit dans un deux pièces. Moi j’en ai 4, dont deux toujours vides. On pourrait échanger tout simplement ?! » Cette démarche est autorisée mais elle est très peu utilisée car méconnue. À noter que près de 3 000 demandes de logements plus grands ont été formulées en 2020 parce que les familles suroccupent leur appartement.
Daniel Bonnot de la CLCV propose de mettre en place des dispositifs pour favoriser les échanges de logements. Selon Suzanne Brolly, des réflexions sont en cours sur ce sujet :
« La mise en place de nouveaux processus tels que les “bourses au logement” (échange de logements entre deux locataires) ou la “location choisie” (possibilité pour un demandeur de candidater sur un logement qui se libère) sont à l’étude. »
La CLCV 67 fait partie du Plan partenarial de gestion de la demande et d’information des demandeurs (PPGDID) de logements sociaux. Elle propose, à ce titre, une autre mesure : « la prise en compte de l’ancien loyer lors d’une réattribution de logement social, pour que le nouveau loyer soit proportionnel à l’ancien en fonction de la surface », expose Daniel Bonnot.
Les bailleurs de logements sociaux, comme ici à la Meinau, peinent à équilibrer les occupations effectives avec les besoins. Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg
La CLCV demande un plan d’ampleur en faveur du logement social
Pour Suzanne Brolly comme pour Daniel Bonnot, le fond du problème vient d’une offre insuffisante en logements sociaux. Suzanne Brolly détaille :
« En 2020, on a compté 23 000 demandes pour 3 400 attributions. Le nombre de logements disponibles baisse chaque année alors que les demandes ne cessent d’augmenter. Sur toute l’Eurométropole, 1 300 logements sont produits tous les ans en moyenne depuis 2017, mais c’est insuffisant. Nous avons augmenté la cadence en soutenant la production de 1 500 logements sociaux en 2021, dont 500 PLAI (logements très sociaux) contre 350 en 2020. »
Daniel Bonnot de la CLCV pointe aussi la réforme de la réduction des loyers de solidarité en 2018 qui a fragilisé les bailleurs sociaux en diminuant leurs ressources. Elle rend donc plus difficile la construction de logements à loyers modérés.
Les ressortissants ukrainiens organisent dans plusieurs endroits d’Europe des rassemblements en soutien à leur pays samedi 26 février. À Strasbourg, l’association Promoukraïna donne rendez-vous place Kléber.
Alors que l’invasion russe de l’Ukraine se poursuit, les Ukrainiens appellent samedi 26 février à une journée de mobilisation en soutien à leur pays et pour la paix en Europe. À Strasbourg, l’association Promoukraïna, qui organise depuis 2014 une Foire ukrainienne à Strasbourg, appelle à un rassemblement place Kléber à 15h. Les organisateurs prévoient de se rendre en cortège jusqu’au consulat de Russie, place Sébastien-Brant dans la Neustadt.
Manifestation jeudi en soutien à l’Ukraine place Kléber Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg / cc
Cette manifestation était prévue depuis plus d’une semaine mais suite à l’invasion, une manifestation spontanée a eu lieu dans l’après-midi de jeudi. Les Ukrainiens de Strasbourg présents ont expliqué l’effroi et la sidération qui les a saisis alors qu’ils apprenaient que leur pays était la cible de missiles, d’avions et de tanks russes.
Les abords du consulat de Russie à Strasbourg ont été tagués avec des croix gammées. L’auteur présumé a été interpellé, après s’être bagarré avec un policier présent.
En début d’après-midi vendredi 25 février, une personne s’en est pris au consulat russe situé place Sébastien-Brant à Strasbourg, en le recouvrant de croix gammées avec de la peinture rouge, selon les DNA qui étaient sur place. Cette personne, dont l’affiliation n’est pas connue à ce stade, voulait protester contre l’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes.
Le consulat russe tagué avec des croix gammées (Photo Anas AlKhole / doc remis)Le consulat russe tagué avec des croix gammées (Photo Anas AlKhole / doc remis)
Une bagarre a éclaté entre cette personne et un policier en civil, qui s’est trouvée être l’adjoint au directeur de la sécurité publique selon France 3 Alsace. L’altercation a duré jusqu’à l’arrivée des agents de la police nationale (voir la vidéo ci-dessous) quelques minutes après. Les barrières de protection qui ont été déployées autour de la représentation diplomatique russe ont été renversées durant cette échauffourée. L’auteur présumé a été interpellé.
Compilation de clips vidéos publiés par des témoins de la scène.
La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg négocie avec les organisations syndicales pour supprimer ou baisser certaines primes et indemnités dont bénéficie le personnel . . .
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