La justice administrative a estimé qu’il n’y avait pas d’urgence à suspendre des travaux de confinement définitif qui débuteraient en juin. L’enquête du parquet pour vérifier si des dissimulations ont eu lieu aura-t-elle le temps d’aboutir d’ici-là ?
Les trois juges administratif ont estimé au contraire qu’il n’y avait pas de caractère d’urgence à suspendre l’arrêté préfectoral signé le 28 janvier car les travaux à caractère définitifs qui concernent le bloc 15 incendié en 2002 (1 615 tonnes de déchets sur les 42 000 entreposés) ne débuteraient qu’en juin 2022 selon la préfecture du Haut-Rhin et la société des Mines des Potasses d’Alsace (MDPA).
Avant cela, les barrages 1 et 2 « sont toutefois installés en fond de galeries et n’empêchent, par eux-mêmes, ni l’accès aux différents blocs ni, le cas échéant, la réversibilité du stockage dans le bloc 15 », estiment les magistrats. Ainsi, « il n’est pas justifié que le juge des référés prenne, dans les délais les plus brefs, des mesures de sauvegarde nécessaires à la protection des libertés fondamentales dont se prévaut l’association requérante », conclut la décision.
Le tribunal a même condamné l’association à 1 000 euros au titre des frais engagés par l’État et les MDPA pour se défendre.
L’enquête réalisée avant juin ?
Déçu, l’avocat d’Alsace Nature, François Zind, estime qu’il faudra passer par d’autres recours… et espère une enquête rapide de la gendarmerie :
« Il faudra passer par un référé-suspension, ni trop tôt pour qu’on ne nous réponde pas qu’il n’y a pas d’urgence, ni trop tard pour pas que ça ne serve rien… Mais comment savoir à l’avance ? On a appris cette date de juin pour les travaux à l’audience, on peut les croire ou ne pas les croire… On suppose que le Conseil régional et la Collectivité européenne d’Alsace se joindront au recours. Il nous faut reprendre contact avec le procureur de Strasbourg pour savoir à quel rythme peut aller l’enquête, il faut que les témoins soient réinterrogés, que des experts indépendant puissent aller au fond de la mine, y compris au bloc 15. »
Pour le confinement des autres blocs que souhaite réaliser le gouvernement et la fin de la « réversibilité » du stockage promise à l’origine, de nouvelles procédures administratives doivent être lancées.
La mini-grève initiée à l’Eurométropole de Strasbourg par la CGT a débouché sur une entrevue et un calendrier de négociations que le syndicat majoritaire chez les agents trouve satisfaisant pour les quatre corps de métier concernés . . .
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Des actuels et anciens agents polyvalents du cinéma Trèfle à Dorlisheim, témoignent de leurs conditions de travail : ils doivent gérer la caisse, la vente de confiseries, le nettoyage des salles ou le bar en alternant les postes en fonction de la demande. Résultat : un turn-over très important avec des vagues de départs de salariés à bout. Enquête . . .
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Le collectif Antifasciste 67 appelait à manifester samedi 12 mars. Des militants d’Allemagne et d’autres villes de France sont venus en soutien après l’attaque, par un groupe de néonazis, d’un événement organisé par les antifascistes strasbourgeois fin février. Des syndicats et partis politiques étaient aussi présents pour dénoncer l’extrême droite, « ennemie des travailleurs et des minorités ».
Drapeaux rouges à la main, vestes noires, des dizaines de manifestants affluent samedi 12 mars place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny à Strasbourg. Certains viennent d’Allemagne, de Paris ou de Lyon. Le collectif Antifasciste 67 appelle à manifester contre l’extrême droite, dont les idées sont « trop présentes dans la campagne présidentielle ».
« C’est important de prendre la rue après un événement comme celui-là, de riposter, et d’affirmer dans l’espace public, des revendications antifascistes radicales. On veut montrer qu’on ne lâche pas face à ces agressions, au contraire. Le soutien est international, comme notre mouvement. C’est symbolique puisque nous luttons contre les nationalistes. »
« L’extrême droite, c’est l’exact inverse du monde dans lequel je veux vivre »
Les militants dressent une imposante banderole « Strasbourg Antifasciste ». Vers 16h20, le cortège part, avec des femmes en tête. Pour Éli, jeune strasbourgeoise de 23 ans, se mobiliser contre l’extrême-droite est logique :
« C’est simple, l’extrême droite est anti-féministe. Elle est contre l’IVG par exemple. Et elle est contre les minorités en général. C’est un mouvement injuste, haineux, l’exact inverse du monde dans lequel je veux vivre. »
À quelques mètres, Amélie, dégoutée par les propos de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, a aussi décidé de venir. Elle est plutôt habituée aux manifestations écologistes. « Avec la banalisation de la présence de l’extrême-droite et de la haine des étrangers dans les médias, j’ai décidé de venir. Je trouve aussi normal de se mobiliser après l’attaque de la table ronde qui a eu lieu à Strasbourg. Face à cela, il faut une forme de radicalité, et de la désobéissance civile », dit-elle.
Des syndicats présents, « parce que l’extrême droite est aussi l’ennemie des travailleurs »
Outre la Jeune Garde, le collectif Antifasciste 67 réunit aussi l’Action Antifasciste Strasbourg, les syndicats Solidaires, FSU, CGT, CNT, Alternative Étudiante, les associations Attac, Planning Familial, le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici, les partis France Insoumise (FI) et Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Haïdar, de la CGT Punch, entreprise de l’industrie automobile, tenait à être présent :
« Historiquement, l’extrême droite a toujours été contre le progrès social, les travailleurs et les syndicats. La population doit en prendre conscience. Regardez Éric Zemmour ! Il considère qu’on ne travaille pas assez, qu’il faut encore repousser l’âge de la retraite, et il dit souvent qu’il déteste les syndicats. »
Sur le même thème, Caroline de la France Insoumise soulève que « le progrès social est la meilleure arme contre l’extrême droite ». « Avec l’obtention de meilleurs conditions de vie, la bifurcation écologique, ou encore des mesures comme le référendum d’initiative partagée, les arguments des fascistes disparaissent », estime-t-elle. Guillaume, du NPA, abonde :
« Il nous faut aussi être plus présents sur les lieux de travail, où des idées d’extrême-droite se diffusent souvent. Nous devons montrer que ce sont des mesures sociales qui peuvent améliorer nos quotidiens, et certainement pas la discrimination raciale. »
« Le gouvernement actuel a aussi des pratiques d’extrême-droite »
Régulièrement, les manifestants font brûler des fumigènes et lancent des pétards. Ils entonnent « Tout, le monde, déteste Éric Zemmour » et « Siamo Tutti Antifascisti » (nous sommes tous antifascistes en italien, NDLR). Aux alentours de 17h, à leur arrivée place Kléber, ils sont environ 700. Après seulement une grosse demi-heure de manifestation, le parcours déclaré auprès de la préfecture est terminé. Mais le cortège poursuit sa route en direction du Molodoï pour une soirée concerts.
La police reste à distance. Louise tient à rappeler que « le gouvernement actuel a aussi des pratiques d’extrême-droite » : « C’est la république en marche qui a pondu la loi sécurité globale, et qui polémique régulièrement sur l’islam. Ils sont allés jusqu’à nommer Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, malgré des accusations d’harcèlement sexuel et des convictions anti-immigration connues. »
Arrivé à l’arrêt de tram Laiterie, des antifascistes allument des feux d’artifice. La manifestation se termine à 17h50 sous des applaudissements. Environ 300 personnes ont pris part au cortège sauvage jusqu’au bout.
Dès 2014, l’ancien conseiller municipal FN Jean-Luc Schaffhauser s’est rendu à plusieurs reprises dans l’Est de l’Ukraine. En décrivant des scrutins comme démocratiques, il a servi de caution aux projets de Vladimir Poutine en Ukraine. Eurodéputée du Rassemblement National et conseillère régionale RN, Virginie Joron a endossé le même rôle.
Depuis l’invasion russe en Ukraine, les cadres du Rassemblement National (RN) ont cessé de faire l’éloge de Vladimir Poutine. Mais ce silence sur le dictateur russe n’efface pas l’engagement de plusieurs hommes et femmes politiques du RN en faveur de la Russie, notamment sur la question ukrainienne. En Alsace, dès 2014, le conseiller municipal du Front National Jean-Luc Schaffhauser se rendait en Ukraine en tant qu’ »observateur » de scrutins dont l’objectif principal était de légitimer la séparation des provinces séparatistes du Donetsk et du Donbass de l’Ukraine. En 2020, l’eurodéputée et conseillère régionale RN Virginie Joron a aussi participé à une délégation d’ »experts internationaux » en Crimée, annexée depuis 2014 par la Russie.
Jean-Luc Schaffhauser, observateur de scrutin et négociateur de prêt russe
En 2014, Jean-Luc Schaffhauser s’est rendu à plusieurs reprises en Ukraine. Le conseiller municipal FN est allé en Crimée en mars, lors d’un « référendum » sur le rattachement à la Russie. Les habitants avaient un choix limité : être rattachés à la Russie immédiatement ou dans cinq ans. Certains bureaux avaient enregistré plus de 100 % de réponses favorables au rattachement immédiat.
En septembre 2014, Jean-Luc Schaffhauser a servi d’intermédiaire pour un prêt de 9,46 millions d’euros de la banque russe First Czech Russian Bank (FCRB) pour le Front National. Selon le Canard Enchaîné, il a perçu 450 000 euros de commission pour cette opération. L’intéressé a démenti, indiquant n’avoir perçu que 100 000 euros pour « une année de travail ».
Ce scrutin a eu lieu dans les deux territoires séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk. Il a fait suite à la victoire des partis pro-européens aux élections législatives ukrainiennes. Il n’y avait qu’un seul candidat à la présidentielle de la république auto-proclamée de Donetsk jusqu’au jour du scrutin, lors duquel deux challengers factices ont finalement été déclarés. Ces élections ne sont reconnues ni par l’Ukraine, ni l’Union européenne, les États-Unis ou l’ONU.
« Je ne regrette pas les missions menées »
Le conseiller municipal FN strasbourgeois a alors servi d’observateur pour des élections qui ont été boycottées par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Jean-Luc Schaffhauser était membre d’une délégation de l’Association pour la sécurité et la coopération en Europe (ASCE), un organisme sans légitimité mais qui permet notamment de donner des images de contrôle démocratique des scrutins aux télévisions russes.
Contacté suite à l’invasion russe en Ukraine, Jean-Luc Schaffhauser n’a pas souhaité répondre à nos questions tout en indiquant : « Je ne regrette absolument pas les missions que j’ai menées ni les points que j’ai défendus. » Ainsi, l’ancien conseiller municipal FN ne souhaite pas non plus se prononcer sur « une guerre qu’il a prédite ».
Les eurodéputés RN voyagent aux frais de la Russie
En juillet 2020, plusieurs eurodéputés RN se sont rendus en Crimée en tant qu’ »experts internationaux ». Parmi les députés nationalistes français : Virginie Joron, également conseillère régionale RN dans le Grand Est. Elle a fait le déplacement avec quatre camarades frontistes du groupe « Identité et Démocratie », dont Thierry Mariani. Ce dernier est notamment salarié du comité consultatif d’un fonds d’investissement franco-russe, comme l’a révélé le journal russe Vedomosti. Sur le site du Parlement européen, on découvre d’autres séjours de Thierry Mariani à Moscou. Par exemple, du 12 au 15 mars 2021, l’eurodéputé RN a voyagé en classe éco et passé deux nuits à l’hôtel Carlton. Le voyage a été financé par la Fondation russe pour la Paix de Leonid Sloutski, président de la commission des affaires étrangères de la Douma.
Sur le site du Parlement européen, les déclarations de l’eurodéputée RN donne les détails du voyage de Virginie Joron en Russie et en Crimée, au début du mois de juillet 2021. La chambre civique de la fédération de Russe a pris les frais de voyage en charge, donc les cinq billets d’avion entre Paris, Moscou et Minsk et cinq nuits d’hôtel. L’eurodéputée RN a été invitée pour observer un référendum sur une réforme constitutionnelle. Elle s’est ainsi rendue en Crimée, où elle a notamment rencontré le président du Conseil d’Etat de la « République de Crimée ».
Un scrutin contesté, les observateurs du RN approuvent
Sans doute fidèles à la mission qui leur a été confiée par la Russie, les parlementaires d’extrême-droite n’ont relevé aucune entorse au processus électoral qui a permis à Vladimir Poutine de rester au pouvoir jusqu’en 2036. L’opposition russe a pourtant qualifié ce référendum d’antidémocratique et l’Union Européenne a invité la Russie à enquêter sur les irrégularités dénoncées. Comme le relate le journal Le Monde, le référendum a été entaché de nombreuses irrégularités :
« L’opposant Alexeï Navalny a qualifié le vote d’“énorme mensonge”, appelant ses partisans à se mobiliser pour les prochaines élections régionales, en septembre. Dénonçant une atteinte “sans précédent” à la souveraineté du peuple russe, l’ONG Golos, spécialisée dans l’observation des élections, a reçu plus de 2 100 signalements sur de possibles violations, notamment des cas de fonctionnaires contraints de se rendre aux urnes. »
L’année suivante, la délégation de soutien à la démocratie du Parlement européen place Virginie Joron sur une « liste noire » au motif que la délégation du groupe « ‘Identité et Démocratie » s’est rendue coupable de « faux voyages d’observation électorale ». Contactée par Rue89 Strasbourg en juin 2021, Virginie Joron avait dénoncé cette décision :
« Je n’ai rien à me reprocher, j’ai rempli ma mission de parlementaire qui est de vérifier que la démocratie est respectée. Tout a été déclaré auprès du Parlement européen, nous n’avons rien fait de répréhensible. Et mettre un pied en Crimée n’est pas un crime contre l’humanité. »
Contactée, Virginie Joron n’a pas souhaité répondre à Rue89 Strasbourg.
Le parquet de Sarreguemines a lancé des investigations au sujet des agissements David Suck, élu aux multiples mandats dans le canton de Bitche en Moselle . . .
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Vendredi 11 mars, l’ancien centre de vaccination de la Bourse a été transformé en centre d’accueil pour des réfugiés ukrainiens. Plus de 500 personnes se sont enregistrées en une semaine à Strasbourg.
Selon un membre de l’association Foyer notre dame, plus de 520 réfugiés en provenance d’Ukraine ont demandé de l’aide à la Ville de Strasbourg depuis lundi le 7 mars. Au centre d’accueil de la Bourse, place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, les réfugiés ukrainiens peuvent s’enregistrer auprès des services de l’État. Ils ont aussi accès à des ressources pour leur logement ainsi qu’aux services médicaux et psychiatriques.
À l’intérieur du centre, les réfugiés sont invités à suivre un circuit. Après s’être rapidement restaurés, à proximité d’un espace où les enfants peuvent jouer, ils attendent qu’une personne de l’Association Foyer Notre Dame leur détaille les ressources disponibles dans leur situation. Ils peuvent ensuite consulter des médecins et des psychologues de la Croix Rouge. Selon les premières observations, peu de réfugiés doivent soigner des blessures de guerre, en revanche beaucoup de femmes enceintes ont été accueillies.
L’afflux est tel qu’une queue d’environ 50 personnes s’était formée à l’extérieur du centre. La Ville prévoit d’installer des tentes pour protéger ces personnes pendant qu’elles attendent.
Strasbourg, un refuge temporaire
Alina Tatarenko, membre du l’association PromoUkraina, mobilisée depuis l’invasion russe pour mettre en place des filières de soutien à Strasbourg et vers l’Ukraine, détaille :
« Nous sommes reconnaissants pour ce soutien de la Ville de Strasbourg et à tous les Strasbourgeois qui accueillent, aident et reçoivent des Ukrainiens chez eux. Malheureusement, cette crise va durer et nous avons besoin que ce soutien continue. Nous avons encore besoin de logements, de vêtements et d’aide pour accompagner nos enfants vers l’école française. »
Interrogés par Rue89 Strasbourg, la plupart ont exprimé leur souhait de retourner en Ukraine à la fin du conflit. Valeria Rozhdestvenska, journaliste ukrainienne d’une trentaine d’années, est venue de Bucha, près de Kiev, avec sa mère Svitlana Protsyk :
« On ne voulait pas partir. On était heureux là-bas mais le silence a disparu, il n’y a plus que le bruit des bombes. Je suis restée dans le sous-sol de notre maison pendant neuf jours et pour rejoindre la Pologne, j’ai dû marcher entre six et huit heures. Je n’ai pas vu ma fille de 5 ans depuis un mois, au moment de l’invasion, elle était en Turquie avec mon ancien mari. »
Nastya Levashova, jeune femme ukrainienne, souhaite également retourner dans son pays dès que la guerre sera terminée :
« Je suis partie dès le lendemain de l’invasion, après le premier bombardement. J’ai rejoint la Pologne en voiture, mais nous avons dû faire la queue pendant cinq heures à pied… Puis la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne… et désormais la France. J’espère que la justice triomphera et que la Russie paiera. L’Ukraine est en train d’être détruite. Je crains qu’il n’y ait plus rien quand j’y retournerai. »
Ce samedi 12 mars, plusieurs manifestations sont organisées au centre de Strasbourg, parfois au même endroit au même moment. Ces rassemblements ont pour objectif d’interpeller à un mois de l’élection présidentielle sur le Climat, l’Ukraine, la prégnance de l’extrême-droite ou l’exclusion du passe sanitaire.
Marche de soutien à l’Ukraine
Une nouvelle marche de soutien au peuple ukrainien est programmée ce samedi à 14h place Kléber. L’association PromoUkraïna continue sa mobilisation en réaction à l’invasion et aux bombardements russes qui sévissent en Ukraine depuis le 24 février. Le cortège prévoit de se rendre devant le consulat de Russie, place Sébastien-Brant dans la Neustadt.
L’objectif est d’adresser un message aux « élus locaux, régionaux, nationaux et européens » pour dénoncer « une guerre et une idéologie agressive du gouvernement de la Fédération de Russie ». Les organisateurs de ce rassemblement appellent les Strasbourgeois à aider les Ukrainiens. Ils demandent également à la communauté internationale d’agir afin de « sauver des vies » et « sauver l’Europe ».
Mobilisation Look Up Strasbourg pour le climat et la justice sociale
« Look Up » fait référence au film « Don’t Look Up » qui dénonce l’inaction des dirigeants mondiaux face aux avertissements des scientifiques sur l’imminence d’une catastrophe climatique. Le but est de mobiliser les strasbourgeois, mais aussi d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur leurs engagements en faveur du climat.
Ce collectif d’organisations écologistes organise partout en France des manifestations pour dénoncer l’urgence climatique, après le rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le compte rendu de cet organisme des Nations Unies démontre que le changement climatique est un problème actuel. Les conséquences de l’inaction face à l’urgence climatique est une véritable menace pour la planète et l’humanité. Plus de détails ici.
Manifestation franco-allemande anti passe
Le collectif Anti Pass 67 organise une manifestation à la gare de Kehl à partir de 13h30. Cette mobilisation devrait rassembler des Français et des Allemands qui se positionnent contre les mesures limitant la liberté de déplacement, comme le passe sanitaire ou vaccinal.
Le collectif Anti Pass souhaite en outre « la réintégration sans condition et l’indemnisation des salariés soignants et libéraux [non-vaccinés] » et « la pleine responsabilité des laboratoires concernant les effets indésirables » des vaccins contre la Covid-19. Le passe vaccinal doit être suspendu en France à partir du 14 mars, même si un passe sanitaire sera toujours demandé dans les établissements de santé.
Manifestation contre l’extrême droite à Strasbourg
Une quatrième manifestation est organisée par le Collectif Antifasciste 67. Cette mobilisation partira à 16h de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny (place de la Bourse) pour dénoncer « un glissement général de la sphère politique vers le racisme et l’intolérance ». Le collectif organisateur souhaite rassembler les strasbourgeois pour « refuser la banalisation [de décisions] politiques haineuses » dans un contexte de campagne électorale. Plus de détails ici.
En raison de travaux de rénovations, environ 70 étudiants de la résidence universitaire Paul Appell à l’Esplanade seront sans logement à la fin du mois de mars. Le Crous ne prévoit que d’en reloger une partie.
Margot, étudiante en psychologie de 20 ans, loge dans la résidence Paul Appell, située dans le quartier de l’Esplanade à Strasbourg, depuis septembre 2019. Mais elle a dû quitter sa chambre en mars, en raison des travaux de rénovation qui doivent débuter dans son bâtiment.
Le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous), propriétaire de ces résidence étudiantes, assure avoir averti ses étudiants locataires de ses projets de rénovation en septembre. Ces travaux sont prévus depuis 2016 dans le cadre du Plan campus.
Mais Margot n’a su qu’elle devrait déménager que par d’autres étudiants, eux-mêmes résidents de la cité universitaire. Du Crous, elle n’a reçu que deux mails concernant ce projet. Un premier, envoyé le 16 décembre 2021, concerne une « Enquête d’hébergement » sondant les occupants de la résidence afin de savoir où ils souhaiteraient loger en cas de travaux. Le second, envoyé le 7 février 2022, lui indique son déplacement du bâtiment C au bâtiment B de la même résidence :
« J’étais stressée au moment où on attendait plus d’informations, je regardais tous les jours ma boîte mail. Il y a des étudiants des 3e et 4e étages [du bâtiment C] qui attendent toujours d’être relogés. »
Margot a vérifié, rien dans son bail n’indique qu’elle aurait à déménager en cours d’année. Le Crous est néanmoins dans l’obligation de reloger les étudiants dont le bail se termine fin août. Or, environ 70 étudiants de la résidence n’ont toujours pas reçu de proposition de relogement.
Directeur adjoint du Crous, Jean Wisson se dit « surpris » par les inquiétudes des étudiants :
« Les étudiants dont le bail se termine fin août seront tous relogés. En revanche, rien n’est prévu pour ceux dont le bail se termine le 31 mars. Ces baux ont bien été signés après avoir précisé aux étudiants que la fermeture du bâtiment C aurait lieu fin mars. »
Sauf que ces baux à fin anticipée mentionnent également que « l’occupation est consentie du 01/09/2021 au 30/04/2022 », soit un mois plus tard. La direction du Crous n’a pas été en mesure de chiffrer le nombre d’étudiants encore à reloger. Jean Wisson admet que la communication du Crous aurait pu être plus claire. Il explique que le directeur d’unité de gestion de la cité universitaire Paul Appell a décidé lui-même d’informer les résidents au fur et à mesure :
« Il a choisi d’avertir les étudiants étage par étage, afin de faciliter les déménagements des occupants. Ces informations ont suscité des questionnements entre les résidents d’étages différents… La communication était d’autant plus compliquée que nous n’étions pas nous-mêmes certains du calendrier des travaux. »
La plupart des 140 résidents du bâtiment C dont le bail prend fin en août ont été relogés au bâtiment B, également prévu à la rénovation à partir du mois de juin. D’autres se sont vus transférés à la résidence universitaire de la Robertsau, à près de 4 kilomètres du campus principal. Sophie Roussel, directrice du Crous depuis début mars, s’est engagée à trouver un logement uniquement à ceux dont le bail échoit au 31 août, mais pas forcément au même endroit.
« Nous voulions proposer des logements au plus d’étudiants possible »
Le plan de rénovation des bâtiments B et C de la résidence universitaire Paul Appell doit se dérouler entre mars et juin 2022, en plein pendant les examens des étudiants. Quant au bâtiment E, il a déjà fermé ses portes depuis plusieurs mois.
Sophie Roussel explique pourquoi le Crous se retrouve dans cette situation :
« Nous avons décidé d’ouvrir les logements des bâtiments prévus à la rénovation en septembre 2021 afin de proposer des hébergements au plus grand nombre d’étudiants possible. Les travaux ont été planifiés entre mars et juin 2022 afin de pouvoir remettre en service ces logements à la rentrée de septembre, car à cette période il est difficile de trouver une chambre en raison de l’afflux important d’étudiants et du peu de logements qui se libèrent. »
Éléonore, représentante d’Alternative étudiante Strasbourg (AES) au conseil d’administration du Crous, estime que le Crous doit trouver une solution de relogement à tous les étudiants et pas seulement ceux dont le bail échoit à la fin de l’été :
« J’ai contacté les collectivités et des bailleurs sociaux, mais je n’ai eu que des réponses négatives ou pas de réponse. C’est de toutes façons au Crous d’assurer la continuité du service public et de permettre à ces étudiants de finir l’année sans avoir à angoisser d’avoir à se trouver un toit. »
Sophie Roussel affirme que le Crous a sollicité ses partenaires pour savoir s’il existe des logements avec des loyers abordables et propose des services d’aides et d’accompagnement aux étudiants qui en font la demande. Mais selon Michel Koebel, représentant de la cellule de veille et d’alerte des étudiants internationaux à Strasbourg, nombre d’entre eux sont étrangers et très précaires. Certains n’ont pas de garant et n’ont ni accès à une bourse ni aux aides de la Caisse d’allocations familiales (CAF) :
« La plupart des étudiants concernés par cette situation étaient des primo étudiants arrivés en 2021. Ils ne savent pas comment fonctionnent les institutions locales et pensaient pouvoir signer un nouveau contrat par la suite. »
Selon Éléonore, le directeur adjoint du Crous Jean Wisson pense que les résidents sans logement pourront dormir sur les canapés des étudiants qui disposent d’un logement, au moins pour un temps. Interrogé par Rue89 Strasbourg, ce dernier précise ses propos :
« Il s’agirait d’une alternative proposée par les syndicats qui se sont toujours mobilisés pour organiser la solidarité. Nous ne souhaitons pas minorer la situation des étudiants et nous faisons notre possible pour réduire au maximum les nuisances rencontrées par les étudiants. »
Des augmentations de loyers obligatoires
L’inquiétude gagne les étudiants déplacés du bâtiment C au bâtiment B, ce dernier étant promis à la rénovation en juin. Où seront logés les étudiants, par exemple en stage, qui pensaient pouvoir compter sur le Crous jusqu’en août ? La direction n’a pas encore programmé leur déménagement, car elle ignore toujours le nombre de logements vacants en raison du départ de nombreux étudiants à cette période.
En outre, les étudiants craignent des augmentations de loyer, une fois ces rénovations achevées. Margot paie sa chambre 175€ par mois mais à partir de septembre, elle affirme que ce sera 293€. Le Crous assure que lors des déménagements de juin à août, le montant mensuel à payer ne devraient pas changer pour les locataires. Ce ne sera néanmoins pas le cas à partir de septembre. Margot ne voit pas bien comment elle pourra continuer :
« Ma bourse et mes allocations permettent à peine de couvrir mon loyer actuel. Je devrais demander plus d’argent à mes parents l’année prochaine si je continue avec le Crous. »
Selon Sophie Roussel, ces rénovations ne peuvent plus attendre :
« Est-ce acceptable en 2022 d’avoir des chambres de 9 mètres-carrés avec sanitaires communs ? À 293€, les étudiants auront un bloc sanitaire dans chaque chambre avec une tarification très sociale, ces prix sont plus abordables que ceux du marché privé. À l’échelle individuelle, la situation peut paraître problématique mais à l’échelle de l’ensemble des étudiants, on ne peut pas faire des miracles. »
De son côté, Éléonore du syndicat AES dénonce un manque de prévoyance et d’investissement régulier :
« Ces rénovations forment l’un des plus gros investissements du Crous pour la cité universitaire mais cela faisait vraiment longtemps que c’était en très mauvais état. À côté de ça, rien n’est fait pour construire de nouveaux logements afin de faire face à la hausse démographique de l’Eurométropole et du nombre d’étudiants à Strasbourg. »
D’autres travaux de rénovation sont prévus par le Crous, notamment à la cité universitaire de la Somme dans le quartier des Quinze. Sophie Roussel indique que le Crous est à la recherche de terrains pour de nouveaux programmes mais aucun projet de construction d’une nouvelle résidence n’est programmé.
Un collectif d’associations écologistes organise samedi 12 mars des manifestations partout en France et à Strasbourg pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur leurs engagements en faveur du climat.
Samedi 12 mars, des marches pour que le climat soit un sujet de l’élection présidentielle auront lieu un peu partout en France mais à Strasbourg, ce sera un rassemblement statique, place Kléber de 14h à 17h.
Bruno Dalpra, membre du collectif d’organisation, détaille :
« On attend entre 500 et 1 000 personnes. L’objectif est d’interpeller les candidats sur la question du climat. Il y aura une prise de parole autour de plusieurs thèmes environnementaux, on souhaite que les candidats en parlent et trouvent des solutions. »
Selon l’annonce de ce rassemblement, il s’agit de rappeler aux candidats « l’ordre des priorités et faire de 2022 l’année où la France prends enfin le chemin d’un avenir juste et soutenable pour toutes et tous. Nous n’attendrons pas 5 ans de plus. »
Les Marches pour le Climat sont connues pour leur pancartes et slogans accrocheurs. Ici, le 12 septembre 2020 à Strasbourg. (Photo ML / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Bruno Dalpra a appuyé la mobilisation sur le mouvement #LookUp, lancé en réponse au film « Don’t look up » qui dénonce l’inaction coupable des dirigeants mondiaux :
« Dans ce film, les avertissements des scientifiques ne sont pas pris au sérieux alors qu’ils dénoncent à chaque rapport que la terre se meurt. Samedi, on interpellera les candidats sur cette nécessité de prendre enfin les avertissements au sérieux. »
L’autre objectif de ce rassemblement est de mobiliser les Strasbourgeois. Après les prises de parole, diverses activités seront proposées, dont une fresque du climat. L’association Fresque du Climat sensibilise les français à la lutte contre le changement climatique en construisant des fresques avec des cartes qui représentent des causes et des effets liés à la crise climatique. En tout, 17 organisations appellent à cette manifestation.
Dimanche 6 mars, es néonazis de Strasbourg Offender sont allés se battre contre ceux de Reims. Plusieurs blessés sont à déplorer, dont certains ont été hospitalisés. Un arrêté préfectoral a pourtant ciblé tous les supporters strasbourgeois du Racing, interdits de porter les couleurs du club lors de son déplacement à Reims . . .
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Quatre secteurs de métiers des services de la Ville et de l’Eurométropole demandent à ce que leur pénibilité soit davantage reconnue alors que se tiennent depuis des mois des négociations à ce sujet.
« Ce n’est pas la même ligne politique qu’avant. On est plutôt en phase avec certaines orientations, mais on veut voir comment elles s’appliquent ». Pour Karim Hadi, secrétaire général de la CGT de l’Eurométropole, la patience du syndicat majoritaire commence à être épuisée.
Vingt mois après leur élection, les écologistes et leurs alliés à la Ville et Eurométropole de Strasbourg font ainsi face à leur première grève interprofessionnelle du personnel. Lundi 14 mars, la CGT appelle quatre catégories de métiers à cesser le travail entre 10h et 12h. Il s’agit des égoutiers, des agents des espaces verts, des mécaniciens qui s’occupent véhicules et des ateliers, ainsi que les agents qui s’occupent des rues et des routes.
Depuis le début du mandat, les grèves des agents municipaux s’inscrivaient dans des mobilisations nationales (cantines, protocole sanitaire des écoles, animateurs, opposition au passe sanitaire dans les médiathèques, etc.) ou étaient relatives à des situations très précises dans certaines médiathèques. Elles ne ciblaient pas les choix du nouvel exécutif.
Une demande de prime pour la pénibilité
Pour comprendre la situation, il faut se plonger un peu dans l’historique, détaille Karim Hadi :
« En 2019, la précédente majorité a mis en place un nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires (Rifseep), avec une garantie par Robert Herrmann (précédent président de l’Eurométropole, ndlr) du maintien de la rémunération. La CGT s’était abstenue, car cela permettait notamment des valorisations dans l’encadrement. Mais cela supposait aussi une négociation à venir pour les métiers à responsabilités et missions particulières, notamment ceux qui sont pénibles ou insalubres. »
Si la CGT appelle spécifiquement les agents des espaces verts, de la voirie et des garages de la collectivité, c’est en raison d’une absence « de reconnaissance de leur pénibilité, alors qu’ils sont dehors ou au contact de substances chimiques dans les ateliers ». Ils ne bénéficient pas de l’indemnité de sujétion.
La CGT, seul syndicat à appeler à cette mini-grève, demande que le niveau 1 de cette indemnité leur soit accordé, c’est-à-dire le plus élevé, soit une augmentation de 140 euros de leur traitement. Une seule exception a été faite depuis le début du mandat concède Karim Hadi, « une revalorisation de 20 euros en juin 2021 pour les agents des espaces verts, sauf ceux qui travaillent dans les serres qui ont été oubliés ».
Pour les égoutiers, le problème est un peu différent :
« La pénibilité est bien reconnue, mais alors qu’ils commencent à 5 heures du matin trois semaines sur quatre, la première heure de travail n’est plus considérée comme une heure de travail de nuit. »
Les égoutiers s’étaient déjà mobilisés en 2018. Photo : CGT Eurométropole, remise
5 millions sur 2 ans pour l’agenda social
Ces revendications précises s’inscrivent dans des négociations globales dans le cadre d’un « agenda social » initié par la nouvelle majorité. Des pourparlers qui patinent selon Karim Hadi :
« On a eu une première rencontre avec les élus en charge du personnel, Syamak Agha Babaei et Valentin Rabot, puis des réunions techniques. À notre dernier échange, on nous a parlé d’un plan de formation. Nous ne sommes pas contre, mais ce n’est pas l’urgence du moment. Sur la question des rémunérations, on nous répond que l’Eurométropole n’a pas encore travaillé là-dessus et que quelqu’un a été recruté pour s’en occuper. On se demande quelle a été la raison d’un tel blocage ! Il nous faut des réponses, que ce soit des politiques ou de l’administration, c’est à eux de se mettre d’accord. Nos revendications sont connues depuis quinze mois. »
Pour la CGT, le temps presse. La majorité a prévu 2 millions d’euros pour l’année 2022 et 3 millions pour 2023 afin de revaloriser les rémunérations des métiers pénibles. « Une délibération pour juin devrait donc être prête en mai. On a l’impression que les délais sont étirés au maximum pour qu’on n’ait pas le temps de réagir. »
L’égalité femme-homme « à ce rythme il y en a pour 20 ans »
Ces négociations globales visent à rattraper les rémunérations entre filières techniques et non-techniques, c’est-à-dire les catégories de recrutement (A ; B ; C), notamment pour répondre à l’égalité femme-homme. « Une cheffe de service administrative peut gagner moins qu’un ingénieur qui n’a pas de d’encadrement », cite par exemple Karim Hadi. Selon le responsable syndical, ce rattrapage est à l’œuvre, mais trop lentement. « C’est du saupoudrage, à coup de quelques dizaines d’euros. À ce rythme-là, il y en a pour 20 ans… Et tant qu’il n’y a pas d’égalité, ceux qui ont une meilleure rémunération ne peuvent plus avancer. »
La grève du lundi 14 mars est limitée à 2 heures afin de limiter les pertes de salaires et permettre un rassemblement devant le centre administratif, avec l’espoir qu’un entretien décante la situation. Sollicité via l’Eurométropole, le vice-président en charge du personnel, Valentin Rabot, n’était pas disponible mercredi 9 mars, jour de l’annonce de cette grève, pour une réaction.
Rue89 Strasbourg révélait en avril 2021 de grosses failles dans le protocole d’acceptation des déchets ultimes à Stocamine. Dans la foulée, Alsace Nature, qui demande leur déstockage, portait plainte pour obtenir un inventaire. Mardi 8 mars, le parquet a saisi un service de police judiciaire. Mais le début des travaux de confinement voulus par l’État est imminent, et pourrait empêcher d’accéder aux preuves.
Peut-être que nous saurons enfin ce qu’il y a précisément sous la nappe phréatique, à Stocamine. D’après les DNA, le pôle environnement du parquet de Strasbourg a annoncé mardi 8 mars avoir saisi l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) dans le cadre de l’enquête pénale en cours sur la nature des déchets enfouis. Il s’agit d’un service de police judiciaire de la gendarmerie nationale spécialisé dans les atteintes à l’environnement et à la santé publique.
En avril 2021, Rue89 Strasbourg publiait une enquête révélant la probable présence de déchets irréguliers parmi les 42 000 tonnes d’éléments contaminés à l’arsenic, à l’amiante ou encore au cyanure dans l’ancienne mine à Wittelsheim. Elle se basait notamment sur les témoignages d’anciens employés de Stocamine. Un incendie survenu en 2002, causé par des déchets irréguliers, avait mis un terme à cette activité de stockage.
Des militants de Destocamine avaient symboliquement bloqué l’entrée du site en septembre 2021. Photo : remise
L’Oclaesp, pour mener son enquête, pourrait chercher les preuves dans la mine
C’est en se basant sur cette enquête et un autre témoignage dans le journal allemand Badische Zeitung, qu’Alsace Nature a déposé une plainte pénale en juin 2021. Elle concerne « la fourniture d’informations inexactes sur l’origine, la nature, les caractéristiques de déchets stockés, et le fait de s’être mis volontairement dans l’impossibilité matérielle de fournir ces informations ». L’objectif de l’association est d’obtenir la réalisation d’un inventaire des déchets de Stocamine.
« Saisi par le parquet, l’Oclaesp doit mener une enquête sur la nature des déchets. Il est tout à fait possible que cela les mène à réaliser des tests sur les big-bags et les fûts dans la mine vu que ce sont des preuves. Nous saurons ça dans les prochains jours », explique l’avocat de l’association Alsace Nature. Pour Maître Zind, le temps est compté pour réaliser cet inventaire. En effet, des travaux de confinement doivent commencer dans la semaine du 7 mars, ce qui entraverait la possibilité d’accéder aux déchets, et donc aux preuves.
Sans déstockage, la nappe phréatique sera forcément polluée un jour
Pour rappel, le gouvernement a décidé le 18 janvier 2021, par la voix de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, que ces déchets allaient être confinés grâce à un sarcophage de béton. Pourtant, la quasi totalité des élus locaux, y compris les présidents de la Collectivité européenne d’Alsace et de la Région Grand-Est, ainsi que de nombreuses associations, plaident depuis deux décennies pour un déstockage le plus important possible des déchets, afin de protéger la nappe phréatique.
La structure pour couler le béton est en place depuis l’été 2021. Photo : remise
Le 15 octobre, la Cour administrative d’appel (CAA) de Nancy avait suspendu l’autorisation de confiner les déchets. La CAA arguait alors que la société MDPA, gestionnaire du site et détenue par l’État, ne présentait pas les garanties financières nécessaires aux travaux. Selon un arrêté publié dimanche 6 mars au journal officiel, le gouvernement a apporté une garantie financière pour l’entreprise de 160 millions d’euros jusqu’en 2030. Forte de cette enveloppe, l’entreprise MDPA s’apprête à débuter le chantier.
Dans le cas où les déchets seraient confinés, ils contamineraient forcément un jour la réserve d’eau potable, à cause des infiltrations d’eau. Difficile de dire en quelle proportion. L’État table sur une forte dilution des éléments polluants, et argue que l’opération de déstockage serait trop dangereuse pour les mineurs. Pour Alsace Nature, cette position n’est pas raisonnable, « vu qu’on ne sait même pas précisément ce qu’il y a dans la mine », dénonce Me Zind, avocat de l’association. De son côté, Jean Rottner, président de la Région Grand Est, a affirmé être en contact avec trois entreprises en capacité de déstocker des déchets. Parallèlement, de nombreux anciens mineurs de Stocamine, dont Jean-Pierre Hecht, de la CFDT, considèrent que le déstockage est tout à fait possible techniquement.
Un référé liberté pour permettre l’inventaire malgré les travaux
Alsace Nature va maintenant tenter de retarder les travaux, pour qu’un inventaire de l’Oclaesp soit possible. Me Zind détaille :
« Je m’apprête à déposer un référé liberté pour suspendre, en urgence, les travaux. J’argumenterai notamment sur le droit à un procès équitable, parce que le coulage du béton empêcherait forcément la manifestation de la vérité concernant notre plainte. J’insisterai aussi sur le droit à vivre dans un environnement sain et garantissant la santé publique. »
Contacté, l’Oclaesp n’a pas encore répondu à nos questions, notamment sur les actions prévues pour leur enquête. Pour Me François Zind, réaliser des tests sur les déchets dans la mine dans le but de mieux connaitre la nature des éléments stockés serait logique. Il rappelle que la mission d’information parlementaire de 2018 stipule que dans le bloc 15, qui a pris feu, des sels de la mine se sont mélangés aux déchets toxiques formant un agglomérat de 30 000 tonnes, « soit un ordre de grandeur proche du reste des déchets stockés dans les autres blocs », dont on ne connait pas la composition chimique exacte.
Enfin, dans le rapport de 2011 du comité de pilotage de Stocamine, les experts estimaient que l’incendie faisait peser « une suspicion générale sur la totalité du dispositif de réception des colis ». Les écologistes espèrent que ces incertitudes sur la nature des déchets, et donc sur leur impact sur la nappe phréatique, pousseront les autorités à les extraire de la mine.
Une mobilisation des psychologues est prévue jeudi 10 mars devant l’Agence régionale de santé à Strasbourg, soutenue par la CGT et le Syndicat national des psychologues. Les psychologues libéraux souhaitent une révision du dispositif de remboursement des frais de consultation mis en place par le gouvernement. Dans l’hôpital public, les professionnels de santé demandent une revalorisation des salaires.
À l’appel du Syndicat national des psychologues, ces professionnels de la santé mentale manifestent jeudi 10 mars à 15h devant l’antenne de l’Agence régionale de santé (ARS) de Strasbourg. Ce rassemblement est soutenu par l’Union syndicale départementale de la santé et de l’action sociale du Bas-Rhin et le syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Ce dernier a déposé un préavis de grève auprès de la direction générale des HUS ce même jour.
Les psychologues libéraux contestent le dispositif MonPsy, promulgué le 24 décembre 2021 dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022. Ce dispositif consiste à permettre le remboursement des frais de consultation chez des psychologues partenaires. Il permet de se faire rembourser jusqu’à huit séances par an, à hauteur de 40 euros pour la première permettant de faire un bilan initial et de 30 euros pour les suivantes.
En novembre 2021, des psychologues avaient déjà participé à la manifestation des travailleurs sociaux à Strasbourg Photo : Rue89 Strasbourg / cc
Selon Guillaume Jung, psychologue à l’hôpital de la Robertsau et coordinateur local du SNP, ce dispositif serait délétère pour le patient :
« En moyenne, une séance d’une heure chez le psychologue coûte 60 euros. On n’est vraiment pas contre le principe de remboursement, mais les tarifs prévus par le dispositif sont trop bas pour assurer des séances assez longues pour le patient, tout en se rémunérant correctement. De plus, il ne permet pas les dépassements d’honoraires. »
Ouvrir des négociations sur les salaires
En plus des libéraux, les psychologues de la fonction publique hospitalière manifesteront au même moment pour demander une augmentation des salaires. Contrairement à d’autres professionnels de santé, les salaires des psychologues n’ont pas été concernés par les revalorisations fixées dans le cadre du Ségur de la santé. La consultation commencée en 2020 prévoyait une nouvelle grille de salaire applicable dès le 1er octobre 2021 pour les employés de l’hôpital public. Celle-ci concerne donc les infirmiers, les aides-soignants, les cadres de santé et les kinés.
Vers 15h45, une délégation du Syndicat National des Psychologue espère être reçue par l’ARS pour demander une réouverture des négociations.
Le nouveau collectif Antifasciste 67 prévoit une manifestation contre l’extrême-droite samedi 12 mars à 16h à Strasbourg. Les militants entendent lutter contre les idées haineuses qui se propagent dans le cadre de la campagne présidentielle.
« La campagne des élections présidentielles est une plateforme pour les pires racistes et réactionnaires. On ne veut pas être absents de cette période », lance William, du collectif Antifasciste 67, qui appelle à manifester samedi 12 mars à 16h, contre l’extrême droite.
Le rassemblement est fixé place de la Bourse et le cortège ira jusqu’au Molodoï, au quartier Laiterie. Dans la soirée, les militants pourront manger et enchaîner avec les concerts des artistes locaux Pauwels (math rock), Dah Conecath (rap), Peter later (pop/rock), Yergachef (rock 70’s) et D.T.M. (volte punk).
Deux semaines après une attaque
L’argent récolté servira à la suite de la mobilisation du collectif, qui organise aussi des tables rondes, des soirées débat ou projection. William détaille :
« Des fachos ont attaqué notre table ronde (le 26 février, NDLR), mais ils ne nous feront pas taire. Nous pensons qu’il est aussi important de prendre la rue, d’être visibles dehors. Pour nous, les quatre candidats Zemmour, Le Pen, Pécresse et Macron ont des idées ou des pratiques haineuses, à différents degrés. Nous en avons assez des polémiques islamophobes, des obsessions sécuritaires et des lois liberticides. »
Un important cortège antifasciste est attendu à Strasbourg. Photo : TV / Rue89 Strasbourg
« Nous souhaitons montrer que la riposte est forte à Strasbourg »
Le collectif Antifasciste 67 s’est formé fin 2021 et regroupe la Jeune Garde Strasbourg, l’Action Antifasciste Strasbourg, les syndicats Solidaires, FSU, CGT, CNT, Alternative Étudiante, les associations Attac, Planning Familial, le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici, et les partis France Insoumise (FI) et Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
William estime que le risque de nouvelle attaque d’un groupe fasciste est faible samedi, comme les antifascistes seront nombreux. « Nous appelons tout celles et ceux qui trouvent insupportable la propagation des idées d’extrême droite dans le débat public. Nous souhaitons montrer que la riposte est forte à Strasbourg », annonce-t-il.
En Alsace, terre de droite, Valérie Pécresse amasse beaucoup moins de parrainages que le candidat « Les Républicains » en 2017. Une tendance qui s’explique par les élus du Haut-Rhin qui ont cette fois-ci privilégié Emmanuel Macron . . .
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