Après plusieurs plaintes de ses clients de gaz, Électricité de Strasbourg proposera dès début juin une nouvelle offre éligible au bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement. Celle-ci les protègera donc contre l’augmentation des prix du gaz.
Quelques jours après son concurrent Ekwateur, mardi 17 mai, Électricité de Strasbourg annonce à son tour faire évoluer son offre pour protéger ses utilisateurs contre l’augmentation des prix du gaz. Une solution trouvée suite à la mobilisation de plusieurs de ses clients ayant vu leurs factures atteindre des sommes inédites (voir notre article), comme le fournisseur strasbourgeois avait initialement choisi de s’extraire des tarifs régulés en 2018, empêchant ses clients de profiter du bouclier tarifaire.
« La situation ne convenait pas à nos clients, mais elle ne nous convenait pas à nous non plus », explique Sandra Gauthier, de la communication d’ÉS, jointe par téléphone.
« Tout le monde peut y souscrire »
C’est mercredi 11 mai qu’ÉS a obtenu l’autorisation de commercialiser des contrats indexés sur les tarifs réglementés de vente. « Nous faisons tout pour que les clients puissent y souscrire dès début juin », indique l’entreprise, qui « met en place les derniers détails techniques ».
« Il s’agit tout simplement d’une nouvelle offre », résume ÉS. Tout client pourra donc changer son contrat pour celle-ci s’il n’a pas d’engagement de durée (tarifs fixes). Tant que le bouclier tarifaire sera en place, les clients n’auront pas à s’inquiéter de l’augmentation de leurs factures et les pertes d’ÉS seront compensées par l’aide du gouvernement.
L’offre sera applicable dans la centaine de communes desservies par le réseau R-GDS, en plus de Strasbourg.
Pour les factures passées, une réponse au cas par cas
Comme le craignaient plusieurs clients mécontents, il n’est pas question d’appliquer de manière rétroactive cette offre. « Il n’y a pas de règle générale, chaque client devra voir au cas par cas avec un conseiller », précise ÉS. Donc peu de chance de récupérer les sommes versées jusqu’alors, mais l’assurance de ne pas avoir la même mauvaise surprise l’hiver prochain.
Les tarifs nationaux bloqués jusqu’à juin et sûrement au-delà
L’autorisation obtenue par la Commission de régulation de l’énergie survient après qu’ÉS ait décidé dès 2018 de ne plus proposer ce type de contrats. Ils seront disponibles jusqu’à la fin des tarifs réglementés, prévue en juin 2022.
Cependant ils ne protègent pas d’une augmentation des factures si le bouclier tarifaire est levé. S’il est probable qu’il soit reconduit jusqu’à décembre 2022, le gouvernement est le seul à pouvoir décider de sa prolongation par voie de décret ou législative.
Suite à un match où des propos racistes ont été entendus par des joueurs et un entraineur, le club de Scherwiller s’est engagé à entreprendre « une action de sensibilisation auprès des parents de joueurs et spectateurs » tout en niant toute expression raciste parmi ses supporters.
« Mais quelle déception, hormis le match. Des insultes racistes envers les garçons, sales arabes, sales nègres. (…) Je suis très déçu. » Deux heures après la rencontre entre son club et celui de l’US Scherwiller, mercredi 23 mars, l’entraineur de l’AS Neudorf a déploré sur son profil Facebook des propos racistes lors du match. Deux semaines plus tard, la commission de discipline du district Alsace de la Ligue de football amateur s’est réunie au motif suivant : « Incidents pendant la rencontre et propos à caractère discriminatoire. »
« Ces propos ont traumatisé ses joueurs »
Malgré le refus de transmettre le procès-verbal de cette commission par le district Alsace, Rue89 Strasbourg a pu consulter ce document. Le président de l’entente Scherwiller / Ehk, Éric Fehlmann, a déploré notre précédent article « mettant en cause son club alors même que ses dirigeants prônent des valeurs de partage et de solidarité. Selon lui, les propos rapportés ne sont pas le reflet de la réalité. » Contacté, M. Fehlmann parle d’ « une histoire montée en épingle pour rien du tout » et rappelle que « le vice-président du club adverse, qui était sur le côté du terrain, a reconnu n’avoir rien entendu. Il a déjugé son propre collègue. »
De son côté, l’éducateur de l’AS Neudorf maintient que « quelques spectateurs locaux ont tenu des propos inacceptables envers ses joueurs, voire envers leurs parents et que lui-même en a été choqué. Ces propos ont traumatisé ses joueurs ». Contacté par Rue89 Strasbourg au lendemain de la rencontre sportive, l’entraineur avait maintenu ses propos avant de refuser toute interview sous la pression de la présidente de son club. Un jeune footballeur avait aussi confirmé avoir entendu des propos racistes lors du match :
« Lorsque l’un des membres de l’équipe de l’AS a tiré un coup franc, j’ai pu entendre “bamboula” ou encore “il a de la force parce que c’est un noir”… Après le match, des gens ont traité des joueurs de l’AS de “sale arabe” ou “sale noir”. Il y avait des insultes, mais pas de coups à part durant l’altercation qui a eu lieu à la fin du match. Ces insultes ont continué d’un vestiaire à l’autre… C’était principalement des humiliations, des moqueries générales envers toute l’équipe, mais aussi des injures racistes. »
« On va rappeler la charte contre les discours racistes »
Selon la commission de discipline de la ligue, « les joueurs de Scherwiller ne sont pas mis en cause par les propos discriminatoires, seuls seraient concernés certains spectateurs locaux. » L’instance du district Alsace précise que « le club recevant est tenu d’assurer, en qualité d’organisateur de la rencontre, la sécurité du déroulement de cette dernière. Il est à ce titre responsable des faits commis par des spectateurs. Néanmoins, le club visiteur ou jouant sur terrain neutre est responsable des faits commis par ses supporters. »
Cette réunion de conciliation a abouti à « la condamnation par les deux clubs, de tous propos racistes ou discriminatoires ». « Les faits discriminatoires reprochés n’ont pas été retenus », résume la communication du district Alsace, qui n’a pas non plus donné suite à la demande d’interview de Rue89 Strasbourg. De son côté, le club de Scherwiller s’est engagé à « prendre des mesures de sensibilisation auprès des parents des joueurs et des spectateurs ». « On va rappeler la charte du joueur pour lutter contre les discours racistes ou de haine et demander aux spectateurs de ne pas injurier l’équipe adverse mais d’encourager nos joueurs. »
Contactée, la présidente de l’AS Neudorf Nathalie Gignac n’a pas donné suite à notre demande d’interview.
Le service néonatalogie du Centre hospitalier universitaire de Hautepierre a rejoint l’appel à la grève du mardi 10 mai. Carole, infirmière au sein de ce service, témoigne de ses conditions de travail dégradées et de l’impact sur la prise en charge des patients.
Mardi 10 mai, Carole fait partie de la douzaine de soignants du service de néonatalogie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Hautepierre à avoir répondu à l’appel à la grève nationale d’une intersyndicale CGT – FO – CFDT. L’infirmière aux trente années de carrière avait à cœur de dénoncer les mauvaises conditions de travail qui rythment son quotidien. « Cela fait des années que l’hôpital va mal. Mais depuis septembre, la situation est devenue critique dans mon unité. »
Le service de néonatalogie est composé de trois unités : la médecine néonatale, la réanimation néonatale et les soins intensifs néonataux. Ce sont dans les deux dernières que le manque de personnel se fait le plus ressentir, surtout dans l’unité de réanimation néonatale. Les infirmières des soins intensifs sont ainsi régulièrement appelés à prêter main forte au service de réanimation… sans avoir la formation adéquate. « Un matin, j’ai vu mon nom sur le tableau m’indiquant d’aller travailler en réa. Je n’avais pas été prévenue. On nous a dit d’aller dépanner dans cette unité sans nous proposer la moindre formation » témoigne Carole.
Un problème de sous-effectif
Le pass sanitaire a eu un impact sur ce manque d’effectif. Carole évoque « deux à trois personnes en moins par service. » Cependant, il faut relativiser l’effet de la pandémie : « Le Covid a servi de bonne excuse pour tout. Les difficultés sont beaucoup plus anciennes », poursuit l’infirmière. L’infirmière explique que les personnels en arrêt maladie ne trouvent plus de remplaçant.
Les soignants se retrouvent alors à exercer dans des conditions de travail déplorables : « On n’est plus autorisé à prendre nos vacances ni à récupérer nos heures supplémentaires. Je travaille de 6h30 à 14h non-stop, même ma pause de vingt minutes, je n’y ai plus droit », soupire l’infirmière. De cette situation découle de la fatigue, du stress mais aussi des burn-out au sein du service. « Tout ça, c’est du jamais-vu en trente ans de carrière. »
Une maltraitance institutionnelle presque banale
« Ces conditions de travail épouvantables rendent presque banale une forme de maltraitance institutionnelle. Parfois, je n’ai même pas le temps de prendre un bébé dans les bras pour lui donner le biberon », décrit l’infirmière avant de poursuivre : « C’est déjà arrivé que l’on ne puisse pas s’occuper d’un nouveau-né qui vomissait sur sa mère. »
D’après Carole, le service de néonatalogie manque tout d’abord de personnel, avec un manque tout particulier d’infirmiers et de puériculteurs. Les soignants souffrent donc de conditions de travail dégradées, qui écœurent le personnel en formation. Dégoutés, les jeunes soignants ne restent pas au sein du service. L’infirmière regrette enfin la communication souvent difficile avec ses encadrants : « Le fossé entre ce que l’on vit sur le terrain et les encadrants est devenu infranchissable. On ne parle plus la même langue, ils sont passés dans une logique de rentabilité et de finance. »
Une prime qui déprime
La grève du mardi 10 mai concernait également la mise en place de la prime d’exercice en soins critiques issue d’un décret de janvier 2022. Il s’agit d’une gratification de 100 euros nets par mois pour les infirmiers en soins généraux et pour les cadres de santé.
À travers cette prime, le gouvernement souhaite reconnaître la difficulté de ces professions. Pour rappel, les services dits de soins critiques « prennent en charge les patients qui présentent une défaillance grave d’une ou plusieurs fonctions vitales ou qui risquent de développer des complications sévères », comme l’explique l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale. Environ 30 000 personnes en France sont concernées par ce décret. Le ministère de la Santé estime son coût annuel à 54 millions d’euros.
Les soignants et les syndicats critiquent cette prime pour son aspect inégalitaire. « À l’hôpital, les gens travaillent en équipe pluridisciplinaire. Donc donner une prime uniquement aux infirmiers dans les services de soins critiques exclut tous les autres », souligne Pierre Wach, secrétaire général de la CGT des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS). Parmi ces corps de métiers oubliés, on retrouve les aides-soignants, les infirmiers spécialisés, les psychologues ainsi que les administratifs.
CGT : « Il faut arrêter de payer les soignants à coup de primes »
Cette prime est d’autant plus controversée qu’elle pousse les infirmiers qui l’acceptent à perdre 13 points sur leur « nouvelle bonification indiciaire » (NBI), ce qui représente un manque à gagner d’environ 61 euros par mois. La NBI est un complément de rémunération concernant certains emplois dans la fonction publique. La CGT des HUS demande que ces 13 points NBI puissent être cumulés avec le versement de la prime en soins critiques. Le syndicaliste regrette aussi un manque de communication avec la direction. En effet, cette dernière a supprimé une prime dite de « réanimation-Soins Intensifs » et « intéressement-Soins Intesifs » en janvier 2022 sans concertation avec le personnel. Enfin, Pierre Wach revendique le fait « d’arrêter de payer les soignants à coup de primes car elles ne sont pas prises en compte lors du calcul des retraites. »
Comme chaque année, des organisations de défense de l’environnement appellent à une mobilisation dans le cadre d’une marche internationale contre Monsanto-Bayer samedi 21 mai. Elle aura lieu au départ de la place Kléber à Strasbourg.
Les organisateurs de la Marche internationale contre l’entreprise d’agrochimie Monsanto, rachetée par le Suisse Bayer en 2017, dénoncent l’hypocrisie de ces entreprises qui « empoisonnent pour ensuite vendre leurs médicaments, » indiquent-ils dans un communiqué. Ils réclament un changement radical dans les pratiques de l’agriculture pour qu’elles deviennent respectueuses des sols, des ressources en eau et de la biodiversité.
La marche internationale doit avoir lieux dans plusieurs villes de France et d’Europe le samedi 21 mai. À Strasbourg le départ sera donné de la place Kléber à partir de 14h, après des prises de parole qui doivent débuter à 13h30.
Relayés en Alsace par Alsace Nature, le Chaudron des alternatives, Vents de luttes entre Vosges et Rhin, les organisateurs demandent un changement de la Politique agricole commune (PAC) européenne et de sa déclinaison nationale, pour contraindre le gouvernement à réglementer les organismes génétiquement modifiés (OGM).
Les organisateurs de la marche contre Monsanto-Bayer revendiquent la défense de « la biodiversité, de l’agroécologie et l’élevage paysan, de l’agriculture sans pesticides de synthèse ni OGM, la reconnaissance et la réparation des victimes du système agro-industriel (agent orange, chlordécone, glyphosate et autres pesticides), une redistribution équitable de l’argent de la PAC et la sortie des traités de libre-échange. »
L’ancienne Miss France ne représentera plus les fruits et légumes d’Alsace dès juin. Après avoir publiquement affiché son soutien au Rassemblement national entre les deux tours, c’est pour sa pratique de consommation végane, c’est-à-dire sans produits issus de l’exploitation animale, qu’elle n’a pas été reconduite comme « ambassadrice ».
Voir en Marine Le Pen « une maman pour les Français », ça passe en Alsace. Mais être végane, c’est franchir une limite. Coller aux attentes de l’interprofession fruits et légumes d’Alsace semble être un exercice d’équilibriste raté par la Miss France 2012, Delphine Wespiser. Comme l’a révélé France Bleu Alsace : le contrat de la plus célèbre des Miss Alsace s’arrête début juin et il ne sera pas renouvelé.
En cause, un véganisme qu’elle ne cache pas, sur ses réseaux et dans les médias depuis des années. Or ce militantisme anti-spéciste n’était pas du goût des producteurs de la filière animale alsacienne, comme le justifie à la radio locale Pierre Lammert, le président de l’interprofession des fruits et légumes d’Alsace :
« On a tourné une page, à certains moments, elle ne cadrait plus vis à vis des autres productions agricoles. L’élevage c’est aussi important dans le paysage alsacien. »
« Des syndicats agricoles demandaient la fin de son contrat »
Dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle, Delphine Wespiser s’était exprimé en faveur de Marine Le Pen sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon poste ».
La question de la représentation de l’interprofessionnelle fruits et légumes d’Alsace par une ancienne Miss France ouvertement favorable à un parti aux positions xénophobes tel que le Rassemblement national s’était alors posée. Interrogé sur ce point par France Bleu Alsace, Pierre Lammert maintient que cette décision relève uniquement de « raison professionnelles, agricoles. » Entre les deux tours, le même Pierre Lammert prévenait tout de même : « Ça va lui poser quelques problèmes, car elle est aussi un peu l’ambassadrice de l’Alsace », déclarait-il aux DNA, en rapportant que ses propos créent « du souci » à l’interprofession.
Ces dénégations peinent à convaincre, notamment les éleveurs alsaciens. Car Delphine Wespiser ne mange pas de viande depuis son enfance, comme elle l’explique sur un blog culinaire. Plus récemment, en 2021, l’Alsacienne a affiché ses convictions et son régime végan. Ou en avril, elle était l’égérie de l’association de protection animale PETA, avec une grande affiche gare de Strasbourg.
Un éleveur et ancien président du syndicat Jeunes Agriculteurs du Haut-Rhin, qui a préféré rester anonyme, s’étonne :
« Ça fait plusieurs années que les syndicats demandaient la fin de son contrat. Mais nous avons toujours eu une fin de non-recevoir de l’interprofession. Maintenant pour ne pas dire que son engagement lepéniste est sanctionné, on agite une solidarité avec l’élevage. »
La décision de l’interprofession semble récente, puisque Delphine Wespiser apparaissait encore sur l’affiche d’un événement des « Fruits et légumes de France » prévu en septembre 2022 à Illkirch-Graffenstaden.
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Les négociations continuent entre la Ville de Strasbourg et le Parlement européen pour l’achat du bâtiment Osmose au Wacken. Une décision doit être prise au plus tard le 6 juin.
Le temps passe et les négociations entre la Ville de Strasbourg et le Parlement européen sur l’achat du bâtiment Osmose, faisant partie du quartier d’affaires internationales de Strasbourg “Archipel” n’ont pas encore été conclues. Selon la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV), une décision doit être prise par le Parlement européen pour le 6 juin au plus tard, après une concertation avec les différentes institutions européennes, comme le Conseil européen, la Commission européenne ou encore le conseil de l’Union Européenne.
Osmose : un bâtiment réservé au Parlement européen
Les collectivités locales (Ville de Strasbourg, Eurométropole, Collectivité d’Alsace et Région Grand Est) ont financé ces deux bâtiments à parts égales et « à blanc », c’est-à-dire sans garantie qu’ils seront occupés par les administrations de l’Union européenne.
Si le Parlement européen ne s’est pas décidé le 6 juin ou qu’il décidait de ne pas acheter le bâtiment construit, les locaux d’Osmose seront ouverts aux entreprises qui souhaiteraient s’y installer. La procédure durera entre six et huit semaines. La Ville de Strasbourg avait annoncé une mise en concurrence dès le mois d’octobre 2021 mais la municipalité écologiste a repoussé cette échéance, en espérant que le Parlement européen investisse l’édifice.
De son côté, le Parlement Européen se borne à affirmer que « des échanges sont en cours entre le Parlement et les autorités françaises en vue d’optimiser le fonctionnement du siège du Parlement européen à Strasbourg pendant et en dehors des sessions plénières. »
Un bâtiment contre un autre
Pour rappel, mi-février, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, avait annoncé qu’un accord de principe avait été trouvé pour que le Parlement européen achète le bâtiment Osmose, contre la cession du bâtiment Salvador De Madariaga (dit SDM) dans un entretien accordé aux Dernières Nouvelles d’Alsace.
Le bâtiment Salvador de Madariaga, supposé devenir une résidence hôtelière pour les parlementaires et le personnel du Parlement européen, ne connaît pas encore son sort. Il s’agit d’un bâtiment d’à peu près 40 ans et d’une superficie de 20 000 m2 et qui nécessite une rénovation. Si l’achat se concrétise, ce sont les collectivités locales avec la Caisse des dépôts qui s’occuperont de l’acquisition et des travaux. D’après Jeanne Barseghian : « Il s’agit d’une hypothèse qui a été posée au sein du groupe immobilier du parlement européen, mais rien n’est acté. »
La maire écologiste réitère « sa confiance envers le Parlement européen » et trouve « indispensable que ce dossier puisse avancer. »
L’ordre du jour du conseil municipal du lundi 16 mai présente peu de points marquants, à l’exception des aménagements autour du nouveau stade de la Meinau. Face à cette absence de dossiers, les oppositions déposent un nombre record de résolutions et d’interpellations. À suivre en direct-vidéo et avec nos commentaires à partir de 12h30.
En dépit du nombre réduit de conseils municipaux, sept pour l’année 2022, la séance du conseil municipal du lundi 16 mai présente un ordre du jour inhabituellement maigre, avec 38 points, dont une grande partie relève des affaires courantes.
Les aménagements autour du stade en débat
Le principal sujet (point 2) concernera la rénovation du stade de la Meinau, de ses abords ainsi que de son centre de formation et d’entrainement. La délibération fait suite à une évaluation du projet par la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE) sur laquelle la Ville de Strasbourg doit donner un avis.
Malgré une recommandation de la MRAE pour économiser de l’espace, la Ville ne souhaite pas qu’un parking à étages soit construit avenue de Colmar, face au stade. La collectivité estime que le silo attire les automobiles et suscite des embouteillages très près du stade tout en restant vide en dehors des matchs à domicile du Racing club de Strasbourg Alsace. La majorité écologiste veut donc privilégier les accès en train et tramway. Pour absorber les spectateurs supplémentaires, elle compte aménager un espace rue de la Fédération pour pouvoir stocker jusqu’à six trams en simultané et accroitre le stationnement vélo. Un parking en surface de 258 places sera néanmoins aménagé à l’arrière du stade et réservé aux personnalités les soirs de match.
Pour le reste, la Ville propose de donner suite à cinq des six autres recommandations de la MRAE, à savoir préciser les questions de pollution de l’air, des sols, des émissions des gaz à effets de serre, l’inventaire des arbres, etc. avant de soumettre le dossier à l’enquête publique, qui devrait se tenir entre mai et juillet.
En revanche, la Ville ne prévoit pas de donner suite à la « recherche de solutions significatives » contre le bruit de la nouvelle tribune surélevée, qui pourrait impacter l’Ehpad Sainte-Croix à Neudorf, de l’autre côté.
Les oppositions sont favorables à cette rénovation engagée lors du mandat précédent. Sans s’opposer frontalement, elles devraient avoir envie de s’exprimer sur la conduite de ce chantier, le plus conséquent du mandat. C’est l’Eurométropole qui instruira la suite du dossier.
Myriade d’interpellations
Mais quand les ordres du jour sont faiblards, l’opposition s’occupe de le remplir en mettant d’autres sujets à l’agenda. Ce sera donc un record avec dix interpellations en fin de séance. Pour la première fois, Alain Fontanel, tout juste investit candidat « Renaissance » aux élections législatives, s’en saisit. L’ancien premier adjoint demande de remettre en question le futur plan de circulation de l’Elsau, un quartier de la circonscription qu’il brigue. Il s’essaye aussi pour la première fois aux résolutions, des votes qui engagent la municipalité. Il propose qu’un service minimum soit instauré les jours de grève à la cantine. Elles ont fermé à six reprises depuis la rentrée 2021, lors de mouvements nationaux.
Lors des interpellations, Jean-Philippe Vetter (LR) soulèvera aussi l’avenir du bureau de poste de la Cathédrale, pour laquelle la Ville tente des négociations pour faire changer d’avis La Poste. Deux interpellations du groupe LREM / Modem font aussi écho au « baromètre social ». Dans cet audit interne 59% des agents ont répondu « pas du tout » ou « plutôt non », lorsqu’on leur demande si « ils ont le sentiment que le fonctionnement interne de la Ville et de l’Eurométropole s’améliore » depuis un an.
La socialiste Catherine Trautmann tente aussi de faire adopter une résolution à l’assemblée. Début avril, elle avait rebondi sur la polémique des recours ministériels aux cabinets de de conseil. Elle soumet au vote une résolution pour que le conseil municipal s’engage à publier chaque année les prestations de ces cabinets privés à laquelle elle a recours.
La proposition est d’autant mieux sentie que les écologistes avaient fait une demande similaire à la Collectivité d’Alsace (CeA) que le président Frédéric Bierry (LR) avait rejeté. Les écologistes seront-ils plus exemplaires et transparents en la matière ou feront-ils valoir le « droit d’amendement » pour dénaturer le sens du texte qui leur est soumis ?
Dans ce reportage, Rachel Knoebel a notamment rencontré Isabelle Meyer, 59 ans et bénévole de longue date dans des associations sociales. Elle raconte comment son RSA a été suspendu pendant deux ans :
« En 2016, la CAF m’avait adressé un courrier de “vérification de patrimoine” que je n’ai pas eu, et sans réponse au bout de quatre mois, elle coupe tout. Croyez-bien que si j’avais une résidence secondaire, un château, je m’éviterais l’assistante sociale, le conseiller de Pôle emploi pour les plus de 55 ans… »
Isabelle Maurer a rejoint la Maison de la citoyenneté mondiale, une association membre du Mouvement national des chômeurs et précaires. Avec les autres bénévoles indique l’article de Basta, elle manifeste tous les premiers mardis du mois devant la CAF de Mulhouse.
« Le système a ses failles, il faut que la CAF le reconnaisse »
Basta donne également la parole à Serge Bertelli, autre bénévole de l’association d’aide :
« Il faut sortir de la honte face à la dégradation du service public. Nous demandons non pas du contrôle, mais une relation avec des agents et un accompagnement aidant et non pas culpabilisant. Le système a ses failles, il faut que la CAF le reconnaisse. Elle informe très mal les allocataires, pour ne pas dire pas du tout. Il y a des espaces personnels numérisés, prétendument de dialogue, mais quand vous y posez des questions, vous n’avez aucune réponse. »
L’association a obtenu, à force de mobilisations, des rendez-vous avec des représentants la CAF, afin d’instaurer et de conserver un dialogue avec des référents. Ce dialogue fonctionne mais seulement pour les dossiers qui remontent par l’association, les allocataires qui ne sont pas informés de son existence restants seuls face aux silences de la CAF.
Un immeuble entier situé rue de Bourgogne à la Meinau est occupé par des sans-abris depuis décembre. Suite à une plainte du propriétaire, l’agence In’Li, qui demande leur expulsion, le tribunal judiciaire de Strasbourg a décidé de repousser sa décision au 29 juillet.
L’audience concernant l’occupation d’un immeuble de 54 appartements rue de Bourgogne, par une centaine de sans-abris depuis décembre 2021, a eu lieu vendredi 13 mai. Le propriétaire de ce bâtiment emblématique de la Meinau, l’agence In’li Grand Est, demande l’expulsion immédiate des personnes pour pouvoir le démolir. Maître Sophie Schweitzer, qui représente les 18 squatteurs assignés à comparaitre devant la juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Strasbourg, réclame quant à elle, un délai d’expulsion.
Les occupants n’étaient pas présents dans la salle d’audience. Après une petite dizaine de minutes de plaidoiries, la juge des contentieux a annoncé que la décision sera rendue le 29 juillet. « C’est une bonne nouvelle », assure Me Sophie Schweitzer :
« En général, ces décisions sont rendues en deux semaines, là on a deux mois et demi. Cela laisse encore du temps aux occupants. Si la juge décide d’octroyer un délai, on peut imaginer tenir jusqu’à la trêve hivernale de fin 2022. »
« Des personnes ont demandé un hébergement d’urgence à plus de 100 reprises »
Me Antoine Bon, avocat d’In’li Grand Est, considère aussi que le délai est particulièrement long :
« Même si la décision du 29 juillet est l’expulsion immédiate, la procédure peut prendre du temps. Nous serions dans l’obligation de recourir à la force publique, par le biais de la préfecture, qui devra alors organiser les opérations et trouver, du moins je l’espère, une nouvelle solution d’hébergement pour les personnes. »
Ce dernier estime que « les autorités semblent se satisfaire de ce statu quo », et que la seule solution pour que des hébergements soient proposés est justement l’expulsion, qui « obligerait l’État » à prendre en charge les squatteurs. Pour Me Sophie Schweitzer, rien n’indique que l’État proposera des solutions d’hébergement :
« Plusieurs personnes ont justifié d’avoir demandé un hébergement d’urgence à plus de 100 reprises au 115, sans solution proposée. Elles n’avaient donc d’autre choix que d’occuper cet immeuble. »
L’État est effectivement censé héberger inconditionnellement toutes les personnes qui le demandent, mais il ne le fait pas à Strasbourg. L’avocat d’In’li Grand Est a par ailleurs relevé « des problèmes de sécurité » inhérents à « l’occupation illicite du bâtiment ». « Plus on attend, plus il y a des risques », a-t-il déclaré, évoquant des déchets entreposés, des dégradations commises sur des circuits électriques, l’impossibilité de mettre en place une maintenance dans les conditions actuelles, ou encore des risques d’incendie.
In’li Grand Est veut porter un nouveau projet immobilier sur place
Me Sophie Schweitzer a rétorqué que les appartements étaient très bien entretenus par les occupants, et que In’li Grand Est n’avait fourni aucune preuve que les dégradations constatées avaient été réalisées par ces nouveaux habitants. En février, Rue89 Strasbourg publiait un article sur les incertitudes quand à l’identité des auteurs des dégradations sur le système électrique ayant causé un déficit temporaire de chauffage et d’eau chaude.
L’avocate des squatteurs a également demandé à la juge de prendre en compte la situation humanitaire dramatique des occupants du squat :
« Il s’agit de demandeurs d’asile déboutés, de personnes en demande de titres de séjour et de personnes ayant des titres de séjour mais pas de solution d’hébergement. Certaines travaillent et se disent prêtes à payer un loyer mais n’ont trouvé aucune solution de logement. »
De nombreuses familles, parfois avec des nourrissons, ont trouvé refuge dans l’immeuble. Après la destruction du bâtiment, In’li Grand Est projette de construire, avec d’autres bailleurs, 350 logements sur plusieurs ensembles. « Aucune date n’est avancée » pour le début des travaux de construction, a précisé le responsable juridique du propriétaire, présent à l’audience. Interrogé sur la nature du projet, il a rappelé qu’In’li Grand n’est pas un bailleur social et que les logements proposés par cette entreprise ne seront pas des HLM.
Les électeurs français sont appelés à choisir leurs députés les 12 et 19 juin. Avec notre carte, retrouvez tous les candidats et les candidates en Alsace.
Ils et elles étaient 223 au départ en 2017, on en compte 186 en 2022. Les inscriptions sont closes pour les prétendants alsaciens à un mandat de député. Ils se disputeront 15 circonscriptions, 9 dans le Bas-Rhin et 6 dans le Haut-Rhin. Les élections législatives se tiendront les dimanches 12 et 19 juin partout en France.
La Nupes a ses candidats
Après les 22% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, La France insoumise (LFI) a noué des accords avec les différentes formations de gauche, toutes sous les 5%. Ainsi Europe Écologie – Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF), le Parti socialiste (PS) et LFI forment la Nouvelle union populaire écologique et sociale : la Nupes ! Elle ambitionne d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron avec un programme à gauche.
En Alsace, la Nupes présente 15 candidats : trois pour les écologistes, une pour les Socialistes et onze Insoumis. On ne retrouve pas de personnalité locale de premier plan. La figure la plus identifiée est Sandra Regol à Strasbourg, investie dans la politique locale jusqu’en 2014, avant d’aller à Paris où elle est devenue numéro 2 d’EELV.
À gauche, l’Alsace ne connait pas de candidats PS dissident, même si l’ancien élu local et député Éric Elkouby rempli un peu ce rôle à Strasbourg. Néanmoins, plusieurs petits partis de gauche et écologistes se sont lancés dans la bataille.
C’est notamment à Strasbourg et Mulhouse que les élections s’annoncent les plus indécises, avec des chances pour la Nupes. En 2017, divisée, la gauche n’avait obtenu aucun député en Alsace.
Investitures disputées à Renaissance…
Après la réélection d’Emmanuel Macron, les regards se tournent aussi vers « La République en Marche », tout juste renommée « Renaissance ». Le parti présidentiel continuera-t-il de remplacer la droite, bien implantée en Alsace ? En fin de mandat, la majorité présidentielle (LREM-Modem-Agir) comptait sept députés dans la région.
La formation politique du président peut espérer reconquérir le Kochersberg, après le départ de la majorité de Martine Wonner depuis la crise sanitaire, et faire basculer dans son escarcelle des circonscriptions autour de Molsheim, Colmar ou Ribeauvillé…. « Renaissance » a ainsi choisi l’ancienne ministre déléguée Brigitte Klinkert, qui a fait tout son parcours local à droite, pour conquérir ce bastion historique de la droite alsacienne.
Mais là où elle manque de relais, LREM-Renaissance pratique le parachutage. On retrouve ainsi Patrick Depyl, ancien maire de la Wantzenau, investi dans l’Alsace bossue (Saverne-Sarre Union), très marquée à droite. Adjointe « divers gauche » à l’Éducation à Strasbourg pendant 12 ans, conseillère départementale des quartiers Est (2015-2021) et candidate en 2020 à Strasbourg, Françoise Buffet est quant à elle désormais candidate dans le Kochersberg, où elle indique habiter depuis une décennie.
À Strasbourg au contraire, ou même à Mulhouse, l’enjeu sera de conserver les cinq circonscriptions, sans se faire devancer par l’union de la gauche.
… et refusées chez Les Républicains
Après une élection présidentielle ratée, ces élections sont un bon moyen d’être à jour sur la force de la droite alsacienne. Malgré la vague macroniste en 2017, la droite parlementaire avait plutôt bien résisté en 2017 en Alsace (9 députés sur 15 au soir du 2e tour). Mais le score famélique de Valérie Pécresse en avril a eu raison de plusieurs ambitions. C’est notamment le cas des Strasbourgeois Jean-Philippe Maurer et Jean-Philippe Vetter, qui ont renoncé à se présenter. L’objectif sera de limiter la casse et de conserver un maximum de circonscriptions. En dehors peut-être du Kochersberg ou de la région de Mulhouse, peu de nouvelles conquêtes semblent à portée.
La voie est un peu plus dégagée pour l’eurodeputée Anne Sander qui fait partie des parachutées. L’élue de la Wantzenau est candidate tout au nord de l’Alsace, à Wissembourg. Il faut dire qu’elle avait été réélue de justesse au Parlement européen en 2019 et ça pourrait ne pas repasser en 2024… Elle a beau être aussi élue à la Région Grand Est jusqu’en 2028, mieux vaut avoir deux mandats qu’un seul pour passer d’une assemblée à l’autre et prolonger sa vie politique. Dans le Haut-Rhin, les réélections de jeunes députés comme Raphaël Schellenberger ou Yves Heymedinger s’annoncent disputées.
En embuscade, le parti régionaliste Unser Land compte tirer profit d’un certain embarras de la droite alsacienne sur la question de l’Alsace au sein de la région Grand Est, pour grapiller quelques pourcentages… Et forcer les partis à se positionner.
Quel ancrage pour le RN ?
Le score de second tour de Marine Le Pen a progressé en Alsace par rapport à 2017. Mais malgré ce bon point pour sa présidente, le RN souffre d’un manque d’ancrage et d’élus locaux. Ainsi, il ne part favori dans aucune circonscription d’Alsace.
Comme LR, le RN aura en plus une concurrence supplémentaire avec les représentants de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour. En Alsace, la formation d’extrême-droite n’a pas eu de transfuge d’ampleur et la formation présente surtout des novices. Ses chances sont plus que limitées, mais l’objectif est d’obtenir des financements publics grâce à ce scrutin en se présentant partout.
D’autres partis en quête de voix
Enfin, comme à chaque élections législatives, il y a foule de candidats sans étiquette et de tous petits partis méconnus. Le but de ces candidats est de se faire connaitre, de faire entendre une autre voix ou encore permettre à leur parti d’accéder aux financements publics, selon le principe très lucratif « 1 voix au premier tour = 1,64€ par an » pendant 5 ans ! Il faut cependant atteindre 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions en France pour accéder à cette manne. Un pari qu’avait réussi en 2017 le parti régionaliste alsacien Unser Land, en s’alliant à d’autres partis régionalistes, ou le Parti animaliste. Mais le parti Égalité et Justice avait échoué.
Vous êtes candidat·e et ne figurez pas sur cette carte ? Remplissez notre formulaire (le lien ici – compte Google nécessaire) pour y apparaître. La carte sera fréquemment mise à jour jusqu’à la date limite du dépôt des candidatures
L’édition 2022 des Ateliers Ouverts se tient les week-ends des 14-15 et 21-22 mai de 14h à 19h. L’occasion d’y rencontrer 363 artistes lors de vernissages, concerts, guinguettes et performances dans toute l’Alsace. 38 rendez-vous ont lieu à Strasbourg.
Portée par l’association Accélérateur de particules, les Ateliers Ouverts 2022 ont été pensés en grand cette année, pour faire oublier les deux années Covid et leurs éditions amputées. Motivée par la volonté de promouvoir les artistes installés en Alsace, l’association propose ce type d’événement depuis 1999. Cette 23e édition met en valeur 363 artistes lors de 132 événements dont 38 ont lieu à Strasbourg.
À partir de ce week-end, les visiteurs peuvent découvrir et apprécier les œuvres de musiciens, plasticiens, comédiens, dessinateurs ou encore de céramistes lors d’événements ou d’ateliers ouverts. Une occasion unique d’entrer dans l’univers de ces artistes et d’en apprendre plus sur leur processus de création.
À la découverte des incontournables du territoire
Amoureux de l’art ou curieux, en famille ou entre amis, les visiteurs peuvent jeter leur dévolu sur la large proposition des grands ateliers strasbourgeois. Le bien connu Bastion 14 a élaboré une programmation riche, entre performances, goûters d’écoute et installations. Les paysages fantomatiques de Fanny Buecher, en pastel et fusain, et le travail sur la honte et la colère révolutionnaire de Jamila Wallentin y sont exposés pendant tout l’événement. Des rendez-vous dédiés à la création sonore, un défilé et une performance vidéo rythmeront les deux week-ends.
L’imprimerie associative et maison d’édition Papier Gachette ouvre également ses portes à tous les intéressés. Plus intimiste, ce lieu voit souvent naître des créations aussi drôles qu’artistiques et propose régulièrement des stages ou des cours du soir pour rendre l’art accessible à tous.
Du côté de Port du Rhin, les Ateliers Bois, la Basse Cour des Miracles, le Garage Coop ont aussi répondu au rendez-vous. Tout comme le CRIC (Collectif d’artistes et d’artisans) qui invite les amoureux du spectacle vivant et de la musique à une soirée riche en couleur, samedi 21 mai. De 18h30 à 2h du matin, les histoires drôles et coquines du cabaret de la bouche d’en bas, les concerts de David Lafore et Kaspar et le DJ set de Miss Tricky se succéderont pour une soirée prometteuse.
Plonger dans la curiosité des ateliers, à Strasbourg et ailleurs
Les Ateliers Ouverts sont aussi l’occasion de sortir des chemins battus et de découvrir où se nichent les artistes qui n’ont pas rejoint les grosses structures, comme le Bastion 14 à Strasbourg, le Motoco à Mulhouse ou encore le Parc d’Husseren-Wesserling.
Derrière la porte d’un appartement ou en plein air, ils profitent du retour des beaux jours pour dévoiler leurs ateliers et l’intimité de leurs lieux de travail. Magalie Ors accueille par exemple tous les amateurs d’art à Schiltigheim, dans l’ancienne boutique située derrière l’historique brasserie Fischer qu’elle a transformée en atelier. Elle y partage sa passion des paysages montagneux et de la nature qu’elle immortalise dans des camaïeux outremer et sienne. Le graveur Alban Dreysse et le peintre Patrick Bastardoz font découvrir leurs nouveau lieu de travail, situés tous deux au sein du Parc Gruber, sur l’ancien site de la brasserie du même nom, fermée depuis 1966.
Mais certaines des visites les plus insolites se trouvent en dehors de Strasbourg. A titre d’exemple, Céline Martin présente son travail autour du latex, de la terre et de la couture dans son atelier située dans une ancienne dépendance alsacienne à Houssen, près de Colmar. Petr Beranek accueille les visiteurs dans autre décor particulièrement étonnant : un atelier niché sur le Domaine de l’Abbaye dans une ancienne usine de Masevaux. Parfois, les ateliers deviennent autant art que les œuvres qui y sont réalisées.
Mercredi 11 mai, le sénateur écologiste Jacques Fernique a effectué une visite surprise du centre de détention d’Oermingen. Les bâtiments, construits en 1938, souffrent d’une importante vétusté qui occasionne des « conditions d’hébergement indignes » selon le contrôleur général des lieux de privation de liberté.
1938. Difficile de ne pas remarquer la date de construction de l’actuel centre de détention d’Oermingen, au Nord de l’Alsace. Ces anciennes casernes militaires portent leur date de naissance taillée sur des façades décrépites. Mercredi 11 mai, vers 15 heures, le sénateur écologiste Jacques Fernique vient utiliser son droit de visite des lieux de privation de liberté. La directrice adjointe de la prison Frédérique Matthys l’accueille et évoque d’emblée « un établissement très vieux et vétuste ».
Lors de sa dernière inspection, en septembre 2019, le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait décrit un « établissement qui nécessite surtout qu’un plan d’investissements immobiliers pour la rénovation – voire la restructuration – des bâtiments, proprement indignes à l’hébergement de personnes privées de liberté ».
212 détenus pour 260 places
Le centre d’Oermingen compte 212 détenus pour 260 places. La directrice adjointe de l’établissement évoque une « centaine de surveillants employés, soit un surveillant pour deux détenus ». Des statistiques à faire pâlir d’envie tout employé de la maison d’arrêt de Strasbourg, où vivaient 650 détenus pour 447 places en février 2022. Frédérique Matthys vient justement de quitter la prison strasbourgeoise, où elle travaillait en tant que cheffe de détention. Invitée à comparer les deux établissements pénitenciers, celle qui a débuté en tant que surveillante à la fin des années 90 décrit :
« En maison d’arrêt, il n’y a pas assez de place, on n’a pas le temps de s’occuper des problèmes administratifs, des cartes d’identité ou des titres de séjour des détenus. En centre de détention, tout notre travail, c’est de responsabiliser les détenus pour favoriser leur réinsertion à travers les formations et le travail proposé. »
70% des détenus travaillent
La visite commence par les ateliers du centre de détention d’Oermingen. Ces espaces font la fierté de la direction de l’établissement. Ici, 70% des personnes incarcérées travaillent alors que la moyenne nationale ne dépasse pas les 29%. Au-delà des classiques travaux en cuisine ou à la lingerie, les prisonniers peuvent occuper l’un des 70 postes proposés par cinq « concessionnaires », des entreprises comme Symea, KHK, Brennenstuhl ou l’association Emmaüs. Côté formation, les détenus peuvent bénéficier d’une centaine de places en soudure, en boulangerie, en cuisine, en paysagisme et bientôt dans les métiers du bâtiment.
Chauffage suranné, cellule à deux
En sortant des ateliers, le petit groupe guidé par l’officier Mathieu se dirige vers le bâtiment E. Plus récent que les casernes voisines, il date des années 80. Gilbert (le prénom a été modifié) accueille dans une petite cellule sans rangement. Dentifrices et autres crèmes sont posées sur une lampe au-dessus d’un miroir branlant. La bouilloire tient en équilibre sur les robinets au-dessus d’un lavabo en piteux état. Gilbert n’est pas du genre à se plaindre, il préfère d’abord évoquer « la gamelle qui est très bonne » puis il se réjouit que le chauffage ait été coupé : « Il faisait une chaleur… C’était plus tenable. » Comme l’explique la directrice adjointe, « les radiateurs sont si vieux ici, qu’on ne trouve plus de thermostat pour remplacer les pièces défectueuses. Donc pour éviter que les détenus aient froid, soit le chauffage au fioul tourne à fond, soit il ne tourne pas du tout. Ça nous coûte 500 000 euros par an… »
Puis finalement, Gilbert a quand même quelques reproches à faire à cette prison. Certes, de nouvelles fenêtres ont été installées, « mais les joints ont mal été posés, donc on sent des courants d’air ». Le détenu d’une cinquantaine d’années se plaint aussi des chambres à deux détenus, alors que la loi oblige à ce que les cellules soient individuelles : « Je me suis retrouvé deux fois avec des jeunes personnes bipolaires, qui ont eu des accès de violence. Je ne comprends pas pourquoi ils regroupent pas les gens par âge, par le fait qu’ils travaillent ou non, ou par leur état de santé mental… » Interrogée, la directrice adjointe de l’établissement estime que 20% des détenus vivent seul en cellule.
Dans le seul bâtiment rénové, le contraste est saisissant
En milieu d’après-midi, plusieurs dizaines de détenus profitent des espaces verts au cœur de la prison. Certains jouent au foot, d’autres à la pétanque. Plus loin, un homme fait des pompes, un autre des tractions. Ici, les détenus bénéficient d’une plus grande liberté qu’en maison d’arrêt. Les centres de détention accueillent les personnes qui ont le plus de chance de se réinsérer à la sortie de prison.
Dans le bâtiment D, rénové récemment, le contraste est saisissant. Pour les soixante détenus de cette section, il y a une armoire qui permet d’éviter les empilements précaires comme chez Gilbert. Les murs sont aussi repeints. Les structures des lits superposées sont neuves. C’est la seule section où les douches sont en cellule. Dans d’autres ailes de la prison, les douches sont collectives. Certaines d’entre elles sont mal aérées, l’humidité persistante produit une odeur de moisi. D’autres n’offrent qu’une intimité limitée aux détenus. « Pour poursuivre les rénovations des bâtiments et pour changer tout le système de chauffage, nous attendons encore un financement de Bercy », regrette Frédérique Matthys.
« C’est en prison qu’on observe la réalité concrète de la République. »
Après cinq heures de visite, le sénateur Jacques Fernique dresse un bilan contrasté des conditions de détention à Oermingen. L’élu écologiste apprécie d’abord les démarches entreprises pour permettre la resocialisation et la réinsertion des personnes incarcérées, de même qu’il se réjouit du « parloir flambant neuf » et les « appartements de famille (permettant des visites de quelques heures, voire quelques jours, NDLR) ».
Il déplore néanmoins les « conditions de vie qui confinent à l’inhumain dans des bâtiment très vétustes, avec des chambres exiguës et des installations qui nous ramènent à la ligne Maginot. Même si l’on sent aussi bien du côté des détenus qu’ils ne cachent pas leur préférence pour ce cadre là par rapport aux maisons d’arrêt. « On est au grand air », disent-ils et du côté du personnel, il y a une culture d’établissement manifeste. Le personnel est attaché à donner du sens à ce qu’ils font. Ça exige d’autant plus des pouvoirs publics un effort d’investissement pour la rénovation des bâtiments et la reconnaissance des équipes. C’est une conviction politique personnelle, c’est en prison qu’on observe la réalité concrète de la République. »
Dans un avis publié le 4 mai sur sa page, le déontologue de la Ville de Strasbourg déplore que la municipalité n’ait pas publié sur ses sites les déclarations d’intérêts de ses principaux élus . . .
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À l’heure où Citiz (re)lance une expérimentation vers l’électrification de son parc de voitures en libre-service, une nouvelle société, Shaary, s’implante sur un créneau similaire avec 30 véhicules. Une évolution rendue possible par le déploiement de davantage de bornes à Strasbourg.
En 2020 et 2021, les voitures partagées de Citiz ont moins roulé. Confinements, couvre-feu, isolement, essor de la visio-conférence… Autant de raison de ne plus se déplacer ponctuellement en automobile. Mais après deux ans d’incertitude, la coopérative strasbourgeoise relance à nouveau des projets d’avenir avec la sortie de crise sanitaire. Et ce regain d’optimisme coïncide avec l’arrivée pour la première fois d’un concurrent à Strasbourg, une entreprise française nommée Shaary.
Citiz, qui fête bientôt ses 20 ans, voit à nouveau l’avenir avec optimisme, comme l’explique son directeur, Jean-François Virot-Daub :
« L’une des conséquences du Covid, c’est l’essor des déplacements quotidiens à vélo, donc moins de raisons d’avoir une voiture personnelle. Mais c’est l’occasion pour certains de basculer sur l’autopartage. Il y a surtout une vraie opportunité pour les professionnels qui utilisent moins leur flotte de véhicules, et qui ont donc davantage de besoins ponctuels. »
Regain d’abonnés et recapitalisation
Entre janvier et mai 2022, Citiz a enregistré 1 400 nouveaux abonnés (sur un total de 15 000) dans le Grand Est, la majorité à Strasbourg. Une tendance plus rapide que les 3 000 de 2021 et 2 400 de 2020. Ce retour de l’activité devrait permettre d’éponger les 60 000 euros de pertes étalées sur deux ans à cause de la pandémie. Chômage partiel, PGE, paiements échelonnés, remises de partenaires… Citiz a activé tous les leviers pour limiter la casse après s’être fait très peur, avec 80% d’activité en moins lors du premier confinement.
Elle a aussi pu compter sur le soutien des collectivités locales, qui ont abondé au capital (150 000 euros pour l’Eurométropole et 155 000 pour la Région Grand Est) pour permettre de garder de bons ratios financiers, et donc de continuer à emprunter pour renouveler la flotte. Même au cœur de la tempête, Citiz a pu faire appel à ses sociétaires, qui ont soutenu à hauteur de 50 000 euros en parts sociales.
Pendant cette période creuse, la société a réaménagé ses bureaux, consolidé ses liens avec d’autres coopératives, fait auditer sa comptabilité pour évaluer ses apports à la société, ou encore revu son système de nettoyage des véhicules. Plutôt que « d’ajouter du trafic » et faire rouler les voitures vers une unique station de lavage, ce sont des équipes qui tournent à vélo électrique, équipés de sacoches pour porter le matériel.
Mais ce n’est pas ces réorganisations internes qui font l’actualité de la coopérative en ce printemps. La coopérative reprend à Strasbourg une mutation de ses voitures rouges en libre service Yea! vers l’électrique. « Le virage de l’électrique est là chez les constructeurs. Les trajets des voitures sont souvent plus courts avec les voitures en libre service, donc pour nous c’est cohérent de débuter avec cette flotte », indique Jean-François Virot-Daub.
L’essence reste plus adapté pour l’offre « complémentaire », des voitures en station, avec 200 véhicules à Strasbourg et 350 en Alsace. D’ailleurs, l’ouverture de nouvelles stations, souvent à perte les premières années, a également repris dans tout le Grand Est.
Même tarifs et même zone
Yea! avait lancé en fin 2019 une expérimentation avec deux Smart électriques. Mais le test s’était vite heurté à l’absence de bornes dans l’Eurométropole, à cause d’un gros raté dans le déploiement. Depuis, le marché a été relancé et un déploiement de stations de recharge Freshmile est en cours. Parallèlement, l’autonomie des véhicules augmente.
Comment concilier électrique et facilité d’usage ? « L’utilisateur ne sera pas tenu de se brancher en fin de réservation, on reste un service de freefloating simple », développe Jean-François Virot-Daub. Néanmoins, en plus des équipes qui veilleront à acheminer les voitures avec moins de 20% de batterie vers les bornes, Citiz compte impliquer ses clients avec des incitations financières. Des remises sont prévues pour celles et ceux qui se gareront à une station, ou débrancheront une voiture rechargée.
Pour le reste « rien ne change ». La zone de dépose reste la même, les tarifs sont identiques (39 centimes du kilomètre + 2,5€ ou 5€ de l’heure selon que l’usager ait souscrit à un abonnement ou non).
Six véhicules en test
Avant d’opter pour un modèle, Citiz va faire tester à ses usagers quatre véhicules, desRenault Zoé, Peugeot e-208, Fiat 500e et Smart ForFour EV. Parmi les différences, l’autonomie : 150 kilomètres pour les Smart, 300 pour la Zoé et la Fiat 500 et jusqu’à 350 pour la Peugeot e-208.
En raison des délais d’approvisionnement, le réseau d’autopartage mettra aussi en circulation les mini-voitures sans permis Ami de Citroën. « On est pas mal sollicités dans les petites communes pour ces véhicules car c’est vu comme une réponse au manque de mobilité des jeunes », explique le directeur. Enfin, Citiz mettra en circulation… des Dacia Spring.
Shaary débarque avec 30 Dacia Sping
Les Dacia Spring, c’est justement avec ce véhicule que se lance ce jeudi 12 mai la société Shaary, qui déploie 30 voitures à Strasbourg, sa deuxième ville après Marseille.
À Marseille, Shaary propose de petits électriques deux places. À Strasbourg, il s’agira de voitures plus grandes, compactes et avec une autonomie estimée entre 150 à 200 kilomètres. Les véhicules sont plus grands que les petites citadines Yea!.
Un prix à la minute
Principale différence, un prix uniquement en fonction du temps, à savoir 35 centimes/minute. À l’arrêt, un mode « pause » fait baisser le tarif à 15 centimes la minute. Les prix sont plafonnés à 17€ de l’heure ou 50€ la journée. Compte tenu des modes de calcul différent, il est difficile de comparer les deux services.
La jeune entreprise française basée à Lyon a été lancée fin 2020 par cinq associés et compte 30 salariés. Il s’agit d’anciens de la navette autonome Navya, qui peine à trouver des débouchés. Une partie de ses fondateurs ont par le passé été entrepreneurs pour les sociétés de jeux vidéos Infogrames, Inphonie dans l’internet ou Blablacar.
Diego Isaac directeur marketing ne voit pas l’arrivée de Shaary comme une concurrence directe à Citiz :
« Notre concurrent est surtout la voiture individuelle. Plus il y a d’offre, plus les habitants iront vers l’autopartage. Nous n’avons pas de frais d’inscription et pas d’abonnement. Notre logique est la même partout, faire sauter les barrières à l’usage de l’autopartage. Notre seul coût d’entrée est le déblocage du véhicule. »
Si la deuxième ville est Strasbourg, c’est tout simplement car le contact est allé plus vite avec la municipalité que dans d’autres métropoles. Shaary aura au départ une carte des zones de dépose plus limitée que celle de Citiz au départ. Aussi, les réservations ne pourront se terminer dans la Grande-Île.
Shaary envisage plusieurs évolutions sous quelques mois, notamment de la carte de dépose. « On est encore en discussion avec des hypermarchés et l’aéroport pour augmenter notre nombre de zones de dépose », ajoute Diego Isaac. Le nombre de véhicules pourra aussi être augmenté.
Les voitures sont équipées de GPS. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg L’équipe de Shaary. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
À Strasbourg, Shaary compte un salarié permanent, et bientôt deux à temps plein, qui seront chargés d’acheminer les véhicules vers les bornes Freshmile quand leur autonomie deviendra faible. Shaary se lance en partenariat avec l’Automobile Club d’Alsace, qui met à disposition des locaux et se fera le relais de certaines opérations de communication.
« Égalité de traitement » pour la Ville
Du côté de la Ville de Strasbourg, « l’équité de traitement » entre Shaary et Citiz s’est imposée. Une convention annuelle a été signée lorsque Shaary a soumis un dossier de candidature. Elle fixe une redevance pour la société à 58€ par véhicule et par an. Ces véhicules ne sont pas soumis au stationnement payant. Pierre Ozenne, adjoint en charge de la voirie et l’espace public, espère que cette arrivée débouche sur « une complémentarité » plutôt qu’une concurrence. « Shaary mise sur une facilité d’usage et d’accès encore plus forte. Citiz propose un réseau plus large, avec aussi des stations fixes dans de nombreuses villes en Alsace et en France. Dans les deux cas, on estime qu’un véhicule d’autopartage équivaut à 10 voitures en moins sur la voirie ce qui est vertueux », ajoute l’élu.
C’est surtout la robustesse du modèle économique de Shaary qui déterminera son avenir dans la capitale alsacienne. De nombreuses sociétés se sont lancées dans l’autopartage avant d’y échouer, y compris le groupe Bolloré avec les Autolib, qui avait tenté de s’implanter à Strasbourg en 2015. Les élus strasbourgeois avaient décliné l’offre. Shaary a fixé son seuil d’équilibre à 2h d’utilisation par jour par voiture. Elle se donne plusieurs mois, voire plusieurs années pour l’atteindre. Du haut de ses 20 ans d’expérience, Citiz peut compter sur 15 000 abonnés et des sociétaires impliqués.
Comparatif des offres Yea! et Shaary
Yea! par Citiz
Prix : 2,50€/heure (ou 5€ sans abonnement) + 0,39cts/kilomètre
Déblocage du véhicule : 2,50€
Prix plafonnés : 22€/jour et 0,25 cts/km au-delà de 100 kilomètres
Frais d’inscription : 40 ou 20€ (tarif réduit)
Abonnement : Au choix. Abonnement à 16€/mois qui diminue le prix horaire. Tarif réduit pour les sociétaires.
Autonomie : de 150 à 350 kilomètres pour l’électrique selon les modèles et « illimité » avec les voitures à essence, une carte bancaire pour faire le plein étant fourni.
Réservation à l’avance : oui, facturé au quart d’heure.
Autre avantage : Accès au reste du réseau Citiz en stations dans le Grand Est, avec des stations fixe, ainsi qu’ailleurs en France.
En gris la zone de dépose en début et fin de réservation des voitures Yea! de Citiz.
Shaary
Prix : 35 centimes/minute en roulant, 15 cts/min à l’arrêt
Déblocage du véhicule : 1,50€
Prix plafonnés : 17€ de l’heure et 50€/jour
Frais d’inscription : non
Abonnement : non
Autonomie : de 150 à 200 kilomètres.
Réservation à l’avance : 15 minutes maximum
Autre avantage : Accès au réseau Shaary à Marseille.
La zone de dépose lors du lancement. Il n’est pas possible de mettre fin à sa réservation dans la Grande-Île.
Samedi 14 mai, à partir de 11h, des militants communistes organisent la Fête de l’Humanité 2022 à la salle du Manège, au Neuhof. Après deux éditions annulées, cette manifestation festive, culturelle et politique proposera des débats, des tables rondes et des concerts de groupes locaux.
Pour signer son retour après deux années perturbées par le Covid, la Fête de l’Humanité 67 propose un programme dense dans un nouveau lieu : la salle du Manège située au Neuhof. Si cet espace est un peu excentré, il permet la tenue d’activités intérieures et extérieures.
Comme à son habitude et à l’instar de la Fête de l’Huma nationale, cette journée sera marquée par des échanges, des débats, des tables rondes politiques, une programmation musicale locale, des stands et ateliers pour tous les âges. Principalement porté par des membres du Parti communiste français 67 (PCF 67), cet événement est ouvert à tous : militants, membres associatifs, curieux…
Créée en 1930 par le directeur du journal communiste l’Humanité, Marcel Cachin, cette fête, d’abord nationale, devait à l’origine être un lieu de rencontre et de diffusion du journal. « A Strasbourg, elle s’était déclinée autour du journal L’Humanité d’Alsace Moselle puis de L’Humanité 7 jours, journal local rédigé en français et en allemand », précisent les organisateurs. Samedi, un stand sera dédié au journal pour que les visiteurs puissent s’y abonner ou le soutenir.
Les organisateurs ont prévu une programmation particulièrement riche avec un début des festivités dès 11h. Ils attendent une participation au moins aussi importante que les dernières éditions qui ont connu des pics à 500 personnes. Photo : Programme DR / Document remis
Capitalisme, NUPES et place des municipalités au programme
Tout en étant festive, cette journée est un rendez-vous politique. Dès 11h30, la journée débutera par un débat intitulé « Les municipalités peuvent-elles répondre aux besoins populaires face à l’austérité gouvernementale ? », en présence d’associations, d’organisations politiques et de syndicats locaux. Hülliya Turan, adjointe à la mairie de Strasbourg et organisatrice de l’événement, détaille :
« Dans le contexte électoral que nous traversons, il était important pour nous de soulever cette question. Avec notre pays très centralisé et la réinvestiture d’Emmanuel Macron, nous savons que c’est le choix d’une politique d’austérité qui sera fait, ce qui pénalise forcément nos luttes sociales et écologiques. »
Cette édition de la fête, qui s’est ajustée jusqu’au dernier moment, cherche à être au plus proche de l’actualité politique. Une table ronde pour évoquer la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) a été ajoutée à 16h. Elle réunira Jean-Marie Brom, de la France insoumise, Jacques Fernique, sénateur écologiste, Linda Ibiem, conseillère régionale socialiste, et Hülliya Turan autour d’une question : La NUPES est-elle le Front populaire du XXIème siècle ?
Dans la lignée de ce rapprochement et en perspective des futures éditions de la fête, Hülliya Turan invite les membres d’autres influences politiques à participer à l’organisation : « La fête de l’Huma est un bien commun et ne doit pas être considérée seulement comme un événement communiste. Pour l’instant, il n’y a pas vraiment d’associations ou de groupes dédiés à l’organisation. Nous sommes ouverts aux propositions! »
La Fête de l’Huma, une vieille tradition de la gauche. Photo : Chmee2/wikimedia commons
Stéphanie Roza, chercheuse en philosophie, Eliane Assassi, sénatrice et rapporteuse de la commission d’enquête sur les cabinets de conseil privés et Cédric Lepage, conférencier engagé pour l’éducation populaire, seront également de la partie pour évoquer l’avenir de la gauche et « les conséquences dramatiques d’un capitalisme 2.0 » qui repose, selon ce dernier, sur « une aliénation technologique ».
Des concerts locaux inspirés par les musiques du monde
Trois temps musicaux rythmeront la journée entre les différentes prises de parole. Au programme, des artistes engagés comme le groupe Two Magnets qui s’emparera de la scène à 15h pour livrer leurs chroniques sociales sur une musique blues, rock et folk. Puis les Las Baklavas emporteront le public du côté des Balkans et de l’Amérique latine avec un mélange de chant et de polyphonie électrique. La fête se finira avec le concert de Noufissa Kabbou Quartet qui mêle la poésie et la musique pour proposer un jazz inspiré par des sonorités du monde entier.
Les concerts ainsi que l’intégralité des événements de la fête sont accessibles en entrée libre. Photo : Affiche DR. Polices « Le Murmure » par Jérémy Landes et « Fengardo Neue » par Loïc Sander
« Les participants pourront également déambuler au milieu des stands, se restaurer avec des tartes flambées et participer à différents ateliers », ajoute Hülliya Turan. La fête étant prévue pour recevoir aussi bien les groupes d’amis que les familles, un espace sera réservé à des activités pour les enfants (jeux, contes…), de 11h à 18h. Pour les plus grands, une dictée féministe, des échecs ou encore un atelier brico-récup sont prévus. De quoi passer une belle journée entre culture, politique et détente.