Le Théâtre national de Strasbourg reconduit la « Traversée de l’été », une programmation déconcentrée dans les villages et les banlieues, gratuites, afin de briser les verrous qui empêche les gens de se rendre au théâtre. 115 événements sont programmés du 4 au 29 juillet.
L’été n’est pas une saison morte pour le Théâtre national de Strasbourg (TNS). Après deux premières éditions pensées en réaction aux consignes sanitaires de la pandémie, l’équipe du théâtre a décidé de proposer aux Alsaciens une troisième Traversée de l’été. Mêlant proximité et gratuité, le concept reste le même : profiter de la saison estivale pour ouvrir le théâtre et partir à la rencontre du public, dans les banlieues et les villages.
Une cinquantaine d’artistes seront présents pour partager leur passion avec les amoureux du théâtre, mais aussi avec les curieux qui n’y ont jamais mis les pieds. « Nous voulons profiter de l’été pour rappeler que le théâtre est accessible à toutes et à tous », présente Hélène Bensoussan, responsable de la coordination de La Traversée. La programmation de cet événement est pensée comme un mouvement réciproque. Les artistes quittent la boite noire pour aller rencontrer les spectateurs au plus près de chez eux, et le public est invité à (re)découvrir le théâtre en tant que lieu de vie et de travail, en dehors des représentations.
Deux spectacles en itinérance et des lectures nomades
À la conquête de nouveaux lieux et de nouveaux échanges avec le public, deux pièces prendront la route pour investir des jardins, des hôpitaux, des établissements scolaires ou encore des instituts médico-éducatifs. Du 6 au 14 juillet, Nathalie Béasse – qui a notamment été programmée cette année par le Maillon – présentera sa mise en scène de Nous revivrons à Cronenbourg, Epfig, Erstein, Bischheim, Huttenheim et Strasbourg.
Cette création est librement inspirée de l’Homme des Bois, considérée comme étant la pièce la plus optimiste d’Anton Tchekhov. En utilisant la poésie des corps, la metteuse en scène tentera de faire entendre autrement ce beau texte racontant l’histoire d’un homme qui replante les arbres au fur et à mesure que les hommes les arrachent.
La seconde moitié du mois de juillet sera rythmée par les représentations de Combats, écrit par Nicolas Doutey et mis en scène par Adrien Béal. Les représentations auront lieu du 20 au 29 juillet, à Huttenheim, Hoenheim, Schiltigheim, Sélestat, au Neuhof, à la Robertsau et au TNS. En partant de préoccupations simples (Jo n’a pas envie de faire ce qu’elle doit faire, Al n’arrive pas à être lui-même avec Nina car elle l’impressionne…) la pièce propose de changer de perspective et de lier la vie et le jeu, les spectateurs et les acteurs du réel.
À noter que toutes les représentations seront suivies d’une rencontre avec les équipes artistiques autour d’un verre. Une belle occasion d’échanger avec les acteurs et les actrices qui ont tous et toutes suivi le programme Ier Acte qui promeut une plus grande diversité sur les plateaux de théâtre. De leur côté, Les Brigades contemporaines, constituées d’artistes de l’École du TNS proposeront des lectures nomades dans des Ehpad, des établissements médico-sociaux, des foyers de l’enfance,…
Une réappropriation du lieu théâtre
En parallèle des représentations, le public de cet été sera invité à prendre possession du théâtre en tant qu’art, mais également en tant que lieu. Hélène Bensoussan, une des organisatrices de La Traversée de l’été explique pourquoi renouveler cet événement lui semble indispensable :
« Nous nous sommes rendu compte que des personnes avaient peur d’entrer dans un théâtre. Le lieu peut paraître impressionnant, elles ne savent pas forcément quoi aller voir, et ont parfois l’impression de ne pas y être à leur place. Cet événement a pour but de leur montrer qu’elles sont toutes les bienvenues. Elles peuvent venir tester un atelier, faire une visite… Ça n’engage à rien puisque c’est gratuit, et cela peut être une belle découverte ! »
Des visites et des ateliers auront lieu à l’intérieur du TNS. Construits autour de l’écriture, du jeu ou du cinéma, ils seront accessibles à tous à partir de 12 ans, sur inscription. Découvrir les « dramolets », petits drames écrits au XIXe siècle en réaction au théâtre naturaliste, s’interroger sur la forme de l’écriture théâtrale avec Nicolas Doutey, apprendre à se raconter avec Christophe Pellet ou découvrir les ateliers de construction de décors ? Il va falloir poser des vacances pour profiter de la large programmation de cette année.
De prime abord, les écologistes locaux sortent plutôt vainqueurs des élections législatives 2022 à Strasbourg. Mais le scrutin a posé les jalons d’un étonnant rapprochement entre Marcheurs et certains Socialistes au centre, ainsi que d’un potentiel décalage du centre de gravité de l’écologie à Strasbourg.
Au conseil municipal, il n’y a pas vraiment de vainqueur des élections législatives 2022 à Strasbourg… Mais ce scrutin à mi-chemin entre politique nationale et intrigues locales a tout de même remodelé le rapport de force à gauche et à droite. Une nouvelle donne . . .
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« Les Strasbourgeoises et Strasbourgeois engagés », un podcast de Rue89 Strasbourg. Dans cette série de portraits sonores, des militants racontent leur engagement et leur parcours. Quatrième épisode avec Sabine Carriou, présidente de l’association Les petites roues.
À l’été 2017, en pleine canicule, quelques amis se réunissent pour distribuer des repas aux personnes sans-abri. Cinq ans plus tard, la bande de potes s’est muée en association. Vêtements et produits de puériculture se sont ajoutés aux distributions et Les Petites roues vont même jusqu’à financer des nuits d’hôtels pour les personnes laissées à la rue par l’État.
Fondatrice de l’asso, Sabine Carriou a une longue histoire d’engagement associatif. Cette ancienne professeure de mathématiques en reprise d’études a déjà réalisé des missions humanitaires en Afrique, donné des cours de FLE (français langue étrangère) et travaillé avec Caritas avant de participer à la création des Petites roues. Elle revient pour Rue89 Strasbourg sur un engagement qui n’est pas sans impact sur sa vie.
Au conseil municipal du 24 juin, la Ville de Strasbourg doit voter une subvention pour finaliser l’achat de 981 mètres carrés de locaux commerciaux à l’entrée de l’Elsau. Cette opération à 2,6 millions d’euros doit permettre de faciliter l’implantation d’une supérette, d’une boulangerie et d’une maison de santé.
L’opération doit permettre de faciliter l’installation d’une supérette, d’une boulangerie et d’une maison de santé à l’entrée du quartier, au début de la rue Martin Schongauer. Pour concrétiser le projet, la Ville de Strasbourg compte voter une subvention de 245 000€ lors du conseil municipal du vendredi 24 juin 2022.
Une opération à 2,6 millions d’euros
L’achat de la surface commerciale sera réalisé par la société d’économie mixte de l’Eurométropole de Strasbourg, la Locusem. Cette structure sert de bras armé public pour les locations immobilières de la Ville ou de l’Eurométropole de Strasbourg, elle peut se supplanter au marché locatif lorsque certains territoires en manque de commerces par exemple, comme à l’Elsau. Le vendeur est le groupe Keskin, propriétaire du terrain depuis 2016. Au total, l’opération doit coûter 2,6 millions d’euros à la Locusem (1,8 million pour l’acquisition des locaux, 700 000€ de travaux et 100 000€ de gestion).
Sollicitée par la nouvelle municipalité écologiste dès 2020, la Locusem propose le plan suivant pour les 981 m² de locaux :
une supérette de 360 m²,une boulangerie de 165 m²,un local de 10 m² pour un distributeur automatique de billets (DAB),une maison urbaine de santé d’une surface de 455 m².
Pour concrétiser le volet commercial du projet, la Locusem a donc demandé à la Ville de Strasbourg une subvention de 245 000€, qui doit être votée vendredi 24 juin. Cette somme permettra de proposer « des loyers correspondant au marché local au profit des futurs commerces et services de l’immeuble composé de quatre lots ». L’Eurométropole de Strasbourg a aussi été sollicitée à hauteur de 245 000€, de même que l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) pour un total de 70 742€.
Des demandes d’aide financière d’un total de 392 149€ seront faites auprès de l’Anru, la Ville, la Collectivité européenne d’Alsace et la Région Grand Est pour la partie maison de santé du projet. Le projet est porté par un collectif de deux médecins généralistes, deux orthophonistes, quatre infirmières et deux kinésithérapeutes. Il répond aux besoins établis par un diagnostic local, « notamment concernant la prise en charge des polypathologies des personnes âgées, du diabète et des addictions ».
Dans une interview accordée à Rue89 Strasbourg, l’élue référente pour le quartier de l’Elsau Hulliya Turan (Parti communiste) avait affirmé que le supermarché n’ouvrirait pas avant 2023.
Le Pr Benoît Gallix, directeur de l’IHU de Strasbourg, a été démis de ses fonctions suite à ses alertes quant aux flux financiers allant vers l’Ircad et ses filiales, dirigés par le Pr Jacques Marescaux. Derrière ce combat entre blouses blanches se joue l’autonomie de l’IHU et l’omniprésence du Pr Marescaux dans plusieurs projets liés à l’hôpital.
Le Pr Jacques Marescaux a-t-il voulu aller trop vite ? Alors qu’il était directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg . . .
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Le conseil municipal du vendredi 24 juin présente un ordre du jour fourni où il sera notamment question de démocratie locale et de grands chantiers pour la ville. Le conseil est à suivre en vidéo dès 9h, mais, exceptionnellement, nous ne pourrons pas le commenter en direct.
Le conseil municipal de mai était inhabituellement léger. On ne peut pas en dire autant pour celui du 24 juin. L’ordre du jour prévoit 75 délibérations, sur des dossiers importants. En raison de ce programme chargé, la séance débute dès 9 heures et devrait s’étendre jusque dans la soirée.
La séance débutera pour le compte administratif (points 1 à 9), c’est-à-dire l’argent réellement dépensé et encaissé en 2021. C’est un exercice plutôt convenu, où la majorité se satisfait de la gestion financière et où l’opposition s’alarme des hausses des taux d’impôt et de l’endettement. En 2021, la Ville a engrangé 410,4 millions d’euros de recettes (+5,5% en un an) et dépensé 372,7 millions d’euros (+7,3%) pour son fonctionnement ainsi que 91,9 millions d’euros en investissements, à peu près autant qu’en 2020. Le sujet pourrait dériver sur les perspectives budgétaires futures, avec la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, notamment pour les chantiers.
Des chantiers à venir sur le centre-ville
En parlant de chantier, c’est justement le thème de plusieurs points suivants. La municipalité délibère notamment sur le déménagement de la gare routière des Halles vers l’arrière de la gare ferroviaire (point 11). Les autocars interurbains de la Région Grand Est continueraient de déposer des voyageurs aux Halles, mais n’y stationneraient plus avec le chauffage ou la climatisation allumés entre les départs et arrivées. Il est aussi, enfin, question de la prolongation de la ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS) G, une extension dont les prémisses remontent à 2015 (point 12). Toujours à l’arrière gare (ou gare basse), une délibération acte le déménagement du Wagon Souk, un lieu culturel actuellement situé dans le parc Gruber à Koenigshoffen, vers la rue des Remparts (point 15 – voir notre article).
Pour la maire Jeanne Barseghian (EELV), s’ouvre une séquence de dialogues avec la population autour de ces transformations du centre-ville, que la municipalité a intitulé « La ville à vivre » (voir notre article). Ces travaux devraient pour la plupart se finir vers 2025 ou 2026. Ils incluent aussi l’évolution des règles de stationnement, et la diminution de places en voirie, ou le contournement cyclable du centre-ville. Jeanne Barseghian explique cette temporalité :
« Nous avons désormais un calendrier à présenter aux habitants. On ne veut pas arriver avec un plan de circulation défini, ce qu’on nous reproche parfois, car c’est la concertation qui le fixe. Nous avons décidé de regrouper les enjeux, car ils sont tous liés. On ne peut pas fixer les modalités d’une concertation si on ne prend pas en compte les différents enjeux. »
Dans l’opposition, Pierre Jakubowicz (Horizons) critique le timing et estime qu’il manquera des moyens :
« Il n’y a que 5 millions pour déménager la gare routière et créer un nouveau parc aux Halles, il en faudrait surement le triple. Surtout que la SNCF n’a pas prévu de partir et a réinvesti dans son technicentre dans la gare. Pour le Ring vélo, 7 millions d’euros sont prévus pour 3,9 kilomètres, alors que les quais des Bateliers, sur une distance bien plus courte, en ont coûté 6 !
La concertation va en fait servir à décider ce qu’on fait et ce qu’on ne fait pas. Je ne comprenais pas pourquoi ces calendriers étaient si tardifs, mais en fait c’est pour entretenir l’illusion que ces chantiers seront menés plus tard. L’honnêteté serait de dire qu’il faudra choisir, car il n’y a pas les moyens. On concerte la population, mais 90% des projets sont déjà votés ou vont l’être avec ce conseil. »
Réforme de la démocratie locale ou « showroom » ?
La démocratie locale, c’est justement l’autre grand thème de ce conseil municipal, avec quatre délibérations (points 30 à 33). Il s’agit de décider dans quelle mesure on partage (ou non) le pouvoir. Un sujet qui passionne les élus. En règle générale, ce type de vote génère une à deux heures de débats. Le sujet est délicat car les habitants les plus motivés, investis depuis des années, ne se retrouvent pas toujours dans l’évolution des formats de la démocratie participative dans lesquels ils s’étaient épanouis.
Pour rappel, les écologistes ont dissous les anciens conseils de quartier, qui se réunissaient tous les mois, pour mettre en place des ateliers thématiques pour que des volontaires montent des projets précis à proposer ensuite à la municipalité. Pour l’adjointe à la démocratie locale, Carole Ziélinski, les attentes ont évolué :
« On n’aura pas de résultats différents avec les mêmes méthodes. Les instances de démocratie locale ne sont pas des palliatifs à la démocratie représentative. Il faut ouvrir ces espaces et donner une nouvelle coloration au Pacte de la démocratie locale. Il faut traduire nos investissements, nos enjeux en termes de participation citoyenne. »
Parmi les multiples décisions figurent une refonte du conseil des résidents étrangers, fondé en 1992, qui deviendra un Conseil de vie interculturelle et citoyenne (CVIC), ouvert à « toute personne intéressée par ses activités » et qui aura désormais un « droit de saisine » de la maire.
Une autre modification concerne les « pétitions » officiellement reconnues par la Ville (sur son site participer.strasbourg.eu). La majorité abaisse le seuil pour que les porteurs rencontrent les élus et agents (50 signatures désormais), mais pas celui pour être auditionné au conseil municipal (2 800 soutiens), comme ce fut le cas pour la protection de la Ceinture verte et pour obtenir une Atsem par classe. Depuis le début du mandat, cet outil végète et aucune pétition n’a eu de succès en l’absence de campagne de signatures sur le terrain.
Conseil de participation, ateliers de quartiers…
Plus important, le conseil de la participation citoyenne, sorte de grand-messe de la démocratie locale qui se réunissait une à deux fois par an va aussi évoluer. Il va devenir un « forum » dont la mission sera de « valoriser les initiatives et favoriser l’émergence de différentes méthodes » sur ce qui se fait en termes de démocratie locale.
Enfin, le plus important, les ateliers de quartiers, qui correspondent à la nouvelle formule des conseils de quartiers. La municipalité propose une première évolution de sa nouvelle formule en y raccrochant les « ateliers d’initiatives citoyennes », autre dispositif qui rempli la même fonction que les ateliers de quartier. Cette fusion est proposée essentiellement par souci de lisibilité. Un ajustement qui fait partie du « droit à l’erreur » qu’a souvent revendiqué la majorité écologiste. Pour faire simple, le dispositif est le suivant : les 20 quartiers auront une « Assemblée de quartier », dont le but sera de valider des « ateliers de quartiers » sur des sujets précis, dotés de 4 000 euros, pour s’assurer qu’ils répondent à l’intérêt général.
La nouvelle mouture de la démocratie locale dans les quartiers
Ces évolutions ne plaisent pas du tout à Pierre Jakubowicz qui a fait des bouleversements des instances de démocratie locale un angle fort de sa critique contre la majorité :
« Il y a eu des ateliers de travail en groupe sur la démocratie locale, mais pas de restitution aux participants sur ce qui a mené à ces délibérations. La municipalité revient donc de manière unilatérale sur le Pacte de démocratie locale, dont le comité de suivi n’a jamais été réuni. On transforme toute l’architecture des instances de travail, qui avaient un fonctionnement autonome et pérenne, en lieux d’événementiel et de spectacle. Avant, les avis des conseils de quartiers n’étaient pas forcément suivis, mais au moins on les entendait, ils pouvaient se positionner sur les sujets qui les concernent. On se retrouve désormais avec des showroom de la démocratie locale et pas des lieux de dialogue avec la population. »
Début 2021, le conseiller municipal avait fait voter la création d’une « commission indépendante du débat public », qui n’a toujours pas vue le jour. Et ne s’appliquerait donc pas aux discussions autour des chantiers du centre-ville. Suite à un avis du déontologue, le sujet devrait être relancé à l’été.
Une subvention pour l’installation d’une boulangerie, d’une supérette et d’une maison de Santé à l’entrée de l’Elsau rue Martin Schongauer, près de 10 ans après la fermeture du supermarché (point 25 – lire notre article)Une nouvelle baisse de la subvention annuelle des Amis du Zoo, l’association gestionnaire du zoo du parc de l’Orangerie. Après 250 300 euros en 2021, le montant passe à 174 717€ pour 2022, suite au départ progressif d’animaux programmé pour septembre. Le sujet a nécessité une médiation judiciaire par un magistrat nommé par le Tribunal administratif. (point 29)L’installation d’une « plaine festive multi-usage » à l’entrée de la plaine des Bouchers à la Meinau. C’est à cet endroit que doit être resituée la foire Saint-Jean. Le montant est estimé à 6 millions d’euros. (point 46)Le vote sur les orientations de la politique jeunesse, qui vise à mettre en cohérence les différents dispositifs existants et les intensifier. (point 70)
Cantines pour enfants à la rue et skate au tribunal en fin de séance
En fin de séance ce sera le tour des résolutions et interpellations. Pour le groupe socialiste, Céline Geissmann soumet au vote un texte pour permettre de manière « inconditionnelle » des repas gratuits pour les enfants scolarisés et dormant à la rue « avec ou sans papier », comme cela a été voté à Schiltigheim récemment. Aujourd’hui, le tarif le plus bas est de 1,50€ et 1,15€ pour les repas végétariens lorsque qu’une famille dispose du quotient familial le plus faible, ce qui est le cas à Strasbourg des familles sans abri. « À l’heure actuelle certains enfants ne paient pas, mais seulement avec solutions au cas par cas car des associations paient à leur place ou de manière discrétionnaire lorsqu’un élu informe alerte l’école. Ce sont des enfants identifiés, peut-être une centaine, puisque scolarisés et le coût est supportable pour la collectivité », défend la jeune élue. Elle espère que son texte sera voté sans être réécrit en séance comme lors d’une précédente résolution sur les sans-abris.
Pierre Jakubowicz interpelle une nouvelle fois sur les incivilités sur la place Braun au quartier gare. L’opposant estime que là aussi, le sujet est caractéristique des impasses de la démocratie locale : « On a dit aux habitants de créer un atelier de quartier sur la reconquête de l’espace public. » Son autre interpellation concerne la présence de skateur sur le parvis du tribunal et sa place refaite il y a quelques années. Dans un long texte, il se dit faire le relais des habitants, pour la plupart « anti-skate » (80%) et certains « pro skate ». Il voit là une « stratégie du pourrissement » de la situation. Dans l’attente d’un « juste équilibre », certains proposent de les faire partir place de Haguenau. En attendant, certains amateurs de glisse ont trouvé un nouvel endroit agréable, l’aménagement éphémère place du Temple neuf en plein centre-ville.
Les conseils municipaux commentés en direct reprendront le lundi 26 septembre. Ils seront déménagés pour quelques mois au Palais des Fêtes en raison de travaux au centre-administratif.
Ce jeudi 23 juin, le conseil d’administration de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) a démis de ses fonctions le directeur général Benoit Gallix. Ce dernier dénonce « une mesure de représailles directe contre le signalement au parquet national financier ».
Lundi 20 juin, Benoit Gallix alerte le Parquet national financier (PNF) sur de potentielles malversations financières entre l’Institut hospitalo-universitaire (IHU), qu’il dirige, et l’Institut de recherche sur les cancers de l’appareil digestif (Ircad), dirigé par Jacques Marescaux. Trois jours plus tard et après une fuite de cette alerte dans Marianne, le conseil d’administration de l’IHU, présidé par l’ancien président de la Région Grand Est, Philippe Richert, a démis Benoît Gallix de ses fonctions de directeur général.
Dans un communiqué, Benoît Gallix dénonce « une mesure de représailles directe contre le signalement au Parquet national financier (PNF) (…) sur des faits susceptibles de revêtir diverses qualifications pénales. » De son côté, l’Ircad a également envoyé un communiqué, dans lequel l’institut dirigé par Jacques Marescaux prévoit également de saisir le parquet, cette fois-ci pour « dénonciations calomnieuses. »
Un conflit né après un divorce
La guerre entre ces deux professeurs de médecine multi-primés atteint donc son paroxysme, après des échanges de courriers peu amènes entre la direction de l’IHU et celle de l’Ircad. Les relations se sont dégradées dès que Benoit Gallix a remis en cause la pertinence du projet d’hospitel, une sorte d’hôtel dédiés aux patients de l’IHU et de l’hôpital civil initié par le Pr Marescaux lorsqu’il était encore directeur de l’IHU mais dont les coûts et les conditions de passation des marchés semblent suspects aux yeux du nouveau directeur Benoît Gallix.
Selon l’Ircad, cette affaire survient alors que M. Gallix soupçonnait une fin anticipée de son mandat à la direction de l’IHU. Pour Benoit Gallix en revanche, il est évincé après « plus de deux années d’investigations, d’alertes et d’efforts pour assainir la situation financière au sein de l’IHU de Strasbourg, notamment en ce qui concerne ses flux financiers avec l’Ircad. Faute d’une réponse administrative adaptée, il revient désormais à la Justice de se pencher sur ces faits, pour mettre un terme à l’hémorragie de financements publics qu’ils sont susceptibles de causer. »
Jeudi 23 juin, le Vatican a publié un communiqué révélant une visite apostolique du diocèse de Strasbourg. L’inspection débutera lundi 27 juin et portera sur le gouvernement pastoral de l’archidiocèse.
Le Vatican ordonne une visite apostolique du diocèse de Strasbourg. Une « visite » aux airs d’enquête interne. Comme l’expliquent nos confrères de France Bleue Alsace, « l’inspection porterait sur les méthodes de management de l’archevêque, Mgr Ravel, jugé trop strict par certains curés. Des aspects de gestion financière du diocèse sont également évoqués ».
Les Dernières Nouvelles d’Alsace révélaient le 3 juin dernier le licenciement par Mgr Ravel de Jacques Bourrier, l’économe diocésain (personne en charge d’administrer les biens d’un diocèse). Une décision que ce dernier entend contester, la qualifiant de « sanction disciplinaire lourde sans motivation ». De quoi y voir des méthodes managériales trop dures au goût du Saint-Siège ?
Une enquête qui fait suite à « des informations parvenues au Saint-Siège »
Concrètement, une visite apostolique est d’ordinaire planifiée lorsqu’une organisation religieuse « rencontre de graves difficultés qu’elle n’est plus en mesure de surmonter sans aide extérieure », comme le détaillent les DNA. Dans son communiqué de presse envoyé jeudi 23 juin, la nonciature apostolique de France écrit :
« Suite à des informations parvenues au Saint-Siège et relatives au gouvernement pastoral de l’Archidiocèse de Strasbourg, le Saint-Père, après avoir entendu le Dicastère pour les Évêques, a ordonné une Visite Apostolique de l’Archidiocèse. […]
Cette décision pontificale est l’expression de la sollicitude du Pape François à l’égard de l’Église particulière de Strasbourg et vise à aider celle-ci à remplir sa mission de témoin du Seigneur Ressuscité. »
L’inspection du diocèse de Strasbourg débutera le lundi 27 juin. Elle sera supervisée par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise pour le Val-d’Oise, et Mgr Joël Mercier, secrétaire émérite du dicastère pour le clergé.
En avril 2021, la préfète du Bas-Rhin avait suspendu les travaux de Fonroche à Eckbolsheim et Hurtigheim en exigeant des études complémentaires. L’exploitant, renommé Géorhin, avait attaqué ces arrêtés. Le tribunal administratif vient de lui donner tort.
Fin 2020, plusieurs séismes secouent l’Eurométropole de Strasbourg. Face à des événements sismiques qui ont pu atteindre une magnitude de 3,5 sur l’échelle de Richter, la préfète du Bas-Rhin a décidé de prendre deux arrêtés en avril 2021. La société Fonroche Géothermie, devenue Géorhin en 2021, était sommée de suspendre ses travaux à Vendenheim mais également pour deux sites que la société convoitait d’exploiter ultérieurement à Eckbolsheim et Hurtigheim.
Pour prendre en compte les séismes liés au projet de Vendenheim, l’entreprise devait produire des études complémentaires pour ses deux autres sites dans un délai de 18 mois. Toujours déterminée à exploiter d’autres puits, Fonroche avait alors attaqué les arrêtés préfectoraux. Jeudi 23 juin, le tribunal administratif a rendu sa décision : Géorhin, qui à ce jour a produit plus de séismes que de chaleur, perd aussi sur le plan légal.
Une mesure de sécurité proportionnée
Dans un communiqué, le tribunal administratif indique avoir « confirmé les décisions prises par la préfète du Bas-Rhin à la suite des séismes survenus en 2020 » :
« Le tribunal a estimé que les similitudes entre ces deux sites, et celui du chantier entrepris à Vendenheim qui présentait les mêmes risques, étaient suffisantes pour prendre cette mesure de police, qui en outre est apparue proportionnée au regard de l’objectif de préservation de la sécurité et de la santé publiques et de la solidité des édifices. »
De même, le tribunal administratif a jugé que le délai de 18 mois accordé à Géorhin pour fournir les études complémentaires était suffisant, ce que contestait l’exploitant.
Des forages soumis à autorisation de la préfète
Cette décision annule cependant la suspension des travaux de Géorhin à Eckbolsheim et Hurtigheim. En effet, le tribunal administratif a estimé que « cette mesure n’était pas nécessaire, puisque tous les forages sur place sont de toute façon subordonnés à une autorisation préalable de la préfète ».
Géorhin a deux mois pour faire appel de cette décision devant la cour administrative d’appel de Nancy.
La présence d’une espèce de papillon de nuit, la Laineuse du Prunellier, a été documentée en lisière de la forêt de la Hardt, à Munchhouse, au milieu de friches naturelles. Cet habitat pour de nombreuses espèces rares est menacé principalement par un méthaniseur, pour lequel aucun inventaire des espèces n’a été réalisé. À ses côtés, un projet de panneaux photovoltaïques a été redimensionné à la baisse pour ne pas défricher les zones où le papillon a été repéré.
« Le gros enjeu à l’avenir, cela va être d’arbitrer entre la multiplication des infrastructures en périphérie des villes pour produire des énergies renouvelables et la protection des espèces dans ces zones », s’inquiète David Demerges, salarié du Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine. Une problématique qui touche directement l’Alsace centrale puisque dans le cadre du plan « avenir du territoire de Fessenheim », la préfecture du Haut-Rhin prévoit d’y soutenir des projets liés aux énergies renouvelables.
Dans ce contexte d’investissements, deux sociétés, Engie et Kaligaz, ont choisi Munchhouse, une commune au croisement de plusieurs zones riches en espèces protégées, pour la construction de panneaux photovoltaïques pour l’électricité et d’un méthaniseur produisant du gaz naturel.
Munchhouse, lieu de vie et de reproduction de la Laineuse du prunellier
En mai 2022, deux études publiées dans le magazine Oreina et le Bulletin de la société d’histoire naturelle et d’ethnographie de Colmar ont révélé la présence d’un papillon de nuit protégé près de Munchouse, en lisière de la forêt de la Hardt. Ce papillon orange est devenu rare dans toute l’Europe mais des prospections effectuées par l’association Imago entre 2017 et 2020 ont permis d’identifier 30 nouveaux sites en Alsace où cette espèce est présente, en plus des 30 sites déjà identifiés auparavant.
Une espèce de papillon de nuit protégée
La Laineuse du prunellier est une espèce protégée aux niveaux national et européen. Ces deux niveaux de protection interdisent la « destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. » Cela s’applique aux éléments de l’habitat réputés nécessaires pour la vie de l’espèce protégée. Selon les résultats de la recherche de Roberto D’Agostino, entomologiste pour l’association Imago et auteur des deux études, cette espèce pourrait même être considérée « en danger » du fait de sa rareté et de la récession de ses habitats partout en Europe. Pour l’instant, l’UICN qui catégorise les espèces menacées classe la Laineuse du Prunellier dans « données insuffisantes ».
Même si cette découverte constitue un « espoir » pour la conservation de l’espèce, Roberto D’Agostino, entomologiste pour l’association Imago et auteur des deux études, souhaite que l’espèce soit prise en compte dans les projets d’aménagements de la zone :
« La laineuse est liée aux forêts. Entre ces forêts, il y a des cultures de maïs qui ont remplacé son habitat. Mais il reste des petites friches buissonnantes où nous avons trouvé des populations très importantes. Ces friches sont probablement des espaces relais qui permettent à l’espèce de coloniser de nouveaux sites. Si on supprime cette friche, on empêche la laineuse d’exister ailleurs. »
Une risque de destruction de l’habitat par des panneaux photovoltaïques
Trois nids de chenilles ont ainsi été recensés dans la commune de Munchhouse, dans le Haut-Rhin, par des bénévoles de l’association Imago. Des nids ont été identifiés dans la forêt de la Hardt nord, ainsi que sur une ancienne piste d’aérodrome à Munchhouse.
Tant mieux pour la biodiversité mais cette zone a été choisie par la société Engie PV Munchhouse pour l’implantation de 35 882 panneaux photovoltaïques au nord-ouest de la commune, en bordure de la commune voisine d’Ensisheim pour une puissance estimée de 14,7 Mega-wattheure.
En plus de ses travaux pour l’association de sauvegarde la Laineuse du Prunelier, Imago, Roberto D’Agostino a également réalisé l’étude d’impact de ce projet pour Engie en 2019. Celui-ci va entraîner le défrichement d’environ 9 280 m² de boisement au sein du massif de la Harth. Au-delà des forêts, il mentionne aussi la présence de « lisières boisées, haies et fourrées associées aux prairies et pelouses, habitats de la laineuse du prunellier », qui sont relatées comme ayant un « intérêt écologique fort ».
Suite à l’étude d’impact, le projet d’Engie a été revu à la baisse pour tenir compte des espèces protégées explique Roberto D’Agostino :
« Après cette étude d’impact, 10,5 des 26,5 hectares de milieux naturels dans la Zone d’implantation potentielle initiale ont été exclus du projet. L’ensemble des friches abritant des espèces protégées ont été conservées. »
Au total, l’emprise de panneaux photovoltaïques est de 15,25 hectares, soit 7,1 hectares construits au niveau du sol, sur l’ancienne piste de décollage et là où étaient garés les avions. Cinq espaces boisés, sur 0,9 ha seront défrichés. Il s’agit etits boisements de robineraies, âgés de plus de 30 ans, mais jugées comme « invasifs » et dont « l’intérêt pour la faune et la flore est faible ».
Pas d’étude approfondie car présence « non-significative »
Dans l’étude environnementale d’impact du projet de panneaux photovoltaïques près de Munchhouse, la Laineuse du Prunellier est bien identifiée comme une espèce protégée. Ses périodes de reproduction, comme celles des autres espèces, sont prises en compte pour la planification des travaux.
Cependant, l’étude indique que la population de ce papillon est « non significative » dans la zone. Selon la réglementation européenne, autorise à ne pas faire d’analyse approfondie de l’impact du projet sur l’espèce. La Laineuse n’a donc pas été retenue pour cette analyse permettant d’estimer si elle est présente dans l’aire immédiate de construction. La Laineuse n’a donc pas été retenue pour une analyse approfondie permettant d’estimer si cette espèce est davantage présente dans l’aire immédiate de construction.
Me Benjamin Bizarri, avocat en droit public qui a déjà travaillé sur des dossiers d’installation classées, observe une occurrence avec d’autres projets de même ampleur :
« Si on a un projet énorme avec un seul nid d’hirondelles dessus, les porteurs de projet vont considérer l’espèce n’est pas présente, qu’elle est négligeable. C’est du pragmatisme. Mais au sens strict de la loi, s’il y a la présence d’un seul spécimen protégé, la zone est contrainte à une dérogation préfectorale. »
Dans l’enquête publique menée par la préfecture du Haut-Rhin en juillet 2020, le commissaire enquêteur mentionne le fait que le porteur de projet devait rencontrer la Direction régionale de l’environnement (Dreal) « sur la nécessité (ou non) de réaliser un dossier de demande de dérogation au titre de la législation sur les espèces protégées », estimant plus loin qu’une « protection stricte et pointilleuse ne doit pas freiner un développement raisonné de la filière photovoltaïque qui participe au développement durable et à la lutte contre le réchauffement climatique ».
Engie confirme à Rue89 Strasbourg avoir pris contact avec la Dreal, qui a conclu que le résultat de ces études et mesures associées « ne justifiaient pas de dérogation au titre des espèces protégées pour ce projet ». La préfecture du Haut-Rhin a quant à elle décliné notre demande d’interview.
Le projet de méthaniseur de Munchhouse, l’autre menace sans étude d’impact
Un autre nid de cette espèce a été photographié à 100 mètres du terrain de construction d’un méthaniseur à Munchhouse, dans une bande enherbée en limite d’un champ de maïs. Trois nids ont également été identifiés en 2022 dans la zone immédiate du projet de méthaniseur (entourée en rouge ci-dessous). Ce projet, voisin direct des panneaux photovoltaïques, et porté par la société Kaligaz, avait déjà fait l’objet d’un article de Rue89 Strasbourg en juin 2021 pour son potentiel de pollution de l’eau de la nappe phréatique d’Alsace.
Dans le dossier déposé par Kaligaz, un extrait de quatre pages du dossier installation classée ICPE fait état de l’impact potentiel de ce projet sur l’environnement. Le rapport, rédigé par le porteur du projet lui-même, remarque que le méthaniseur sera construit sur le site Natura 2000 de la « zone agricole de la Hardt ». L’étude y est beaucoup moins approfondie que pour le projet de panneaux photovoltaïques. Il mentionne la présence de plusieurs oiseaux protégés, sans en faire l’inventaire sur la zone de construction. Il ne note pas non plus la présence d’insectes, d’amphibiens et de reptiles protégés dans la zone.
Il conclut lui aussi que le projet n’aura « pas d’incidence défavorable ». Pour Me Bizarri, quatre pages ne suffisent pas :
« L’étude d’impact pour les méthaniseurs, c’est normalement 100 pages. Elle doit contenir un inventaire des espèces, des milieux, pour évaluer correctement l’impact sur l’environnement et les potentielles mesures de compensation. »
Les papillons, des espèces « fantômes »
Le principal porteur du projet, David Peterschmitt, n’a pas souhaité répondre à Rue89 Strasbourg sur l’existence d’une étude environnementale pour le projet.
L’association Alsace Nature, qui s’oppose à la construction du méthaniseur sur ce site protégé, a déposé un recours auprès du tribunal administratif à l’encontre de l’arrêté accordant le permis de construire à la société Kaligaz, mentionnant notamment une « étude environnementale insuffisante ».
Pour David Demerges, salarié du Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine et spécialiste des papillons, malgré son statut de protection, la Laineuse du prunellier est rarement prise en compte :
« Peu de personnes étudient les papillons et ces espèces restent assez fantôme. Il y a deux issues à cela : soit on les prend en compte dans les projets, auquel cas on considère ce milieu comme ayant un fort enjeu environnemental et on construit ailleurs. Soit les enjeux politiques prévalent et il faut compenser, sans garantie que ces compensations permettent réellement de conserver la biodiversité. Dans ce cas, le milieu est potentiellement détruit. Ce qui se passe souvent pour la Laineuse, c’est qu’elle n’est pas mise en lumière donc les porteurs de projets et les pouvoirs publics passent à côté. »
Roberto D’Agostino travaille pour l’instant à diffuser le fruit de ses recherches sur ce papillon. À l’instar du « point de vue » de la Mrae Grand-Est de février 2021, qui constate l’ »insuffisance » des évaluations environnementales et études d’impacts qui lui sont présentées pour les projets d’énergies renouvelables, les associations de défense de la biodiversité demandent une meilleure prise en compte des espèces et des habitats dans ces projets visant, justement, à la protection de l’environnement.
La capacité d’accueil des restaurants scolaires d’Ostwald ne pourra pas répondre à la forte demande des parents d’élèves. Certains d’entre eux ont lancé une pétition et une réunion publique a été organisée par la mairie ce 22 juin.
Ostwald compte quatre groupes scolaires (Les sources d’O, le Schloessel, Jean Racine et le Bohrie) et quatre cantines, pour une capacité d’accueil totale de 385 enfants par jour. Cela ne suffit plus pour répondre à la demande dans cette commune de 12 000 habitants. 107 parents se sont vu refuser la demande d’inscription à la cantine pour leurs enfants.
Par exemple Élodie (prénom modifié), habitante d’Ostwald, n’a pas pu inscrire son fils de 4 ans :
« Lors de notre inscription, il n’y avait pas de critères d’admission à la cantine. Alors qu’on travaille tous les deux, mon mari et moi, nous avons reçu un refus à notre demande. Nous sommes confrontés à cette situation pour la première fois. Nous avons pris rendez-vous avec une assistante maternelle mais elle n’est pas sûre de prendre en charge notre fils car elle a beaucoup de demandes aussi. »
Les critères d’admission ne sont pas publics
« En effet, la liste des critères n’est pas affichée dans un souci de confidentialité par rapport aux informations de chacune des familles, et surtout pour garantir la dignité de chacun », déclare Delphine Rideau, l’adjointe à la maire d’Ostwald en charge de la jeunesse et de l’insertion. D’après elle, ce phénomène de saturation des cantines est liées à une augmentation brusque de la demande et l’ouverture de ce service aux élèves de moyenne section de maternelle.
Des parents se sont mobilisés après leurs demandes d’inscription à la restauration scolaire refusées en créant une pétition. Au 22 juin, ils ont récolté plus de 300 signatures.
La mairie d’Ostwald prévoir 49 nouvelles places à la restauration scolaire à partir de septembre 2022. Photo : Rue89 Strasbourg / cc
La situation va s’améliorer à la rentrée
La mairie souhaite modifier le système de réservations pour garantir une meilleure capacité d’accueil afin de répondre à la forte demande des parents. Selon Delphine Rideau, deux formules d’inscription sont désormais proposées, l’une annuelle, dont les inscriptions sont déjà closes, l’autre ponctuelle avec des réservations ouvertes dès le 1er juillet, qui permettra de créer 56 places pour de plus courtes périodes. Un espace de concertation sera mis en place en septembre pour tenir les parents informés si des places se libèrent.
Marie Leonhardt, responsable des affaires scolaires au pôle enfance et jeunesse pour la mairie d’Ostwald annonce également la création de 49 nouvelles places à la rentrée 2022 :
« Nous allons réorganiser les espaces pour accueillir plus d’enfants, et utiliser de nouveaux locaux. Certes cela reste insuffisant mais nous déployons des efforts selon les moyens dont nous disposons. »
Une réunion d’échange sur le sujet avec les élus de la ville a été organisée mercredi 22 juin à 18h30 au centre sportif et de loisirs d’Ostwald, pour trouver des solutions. Élodie espère qu’elle « permettra à la mairie de s’expliquer sur le faible nombre de places, ainsi que les critères d’admission et surtout connaître les solutions concrètes qu’ils prévoient pour que les parents ne se retrouvent plus en difficulté ».
L’Unsa, syndicat majoritaire de la Compagnie de Transports Strasbourgeois, a déposé un préavis de grève pour le week-end du 25 au 26 juin. Le syndicat dénonce « l’insécurité et la mise en danger des personnels sur le réseau ».
La circulation des trams risque d’être perturbée le week-end du 25 et 26 juin. Le syndicat majoritaire Unsa de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) appelle l’ensemble des salariés de l’entreprise de transports à faire grève pour dénoncer « l’insécurité et la mise en danger des personnels sur le réseau ». L’Unsa est le seul syndicat à lancer un appel à la grève au sein de la CTS. Le délégué syndical Unsa Stéphane Daveluy compte sur un « minimum de 30% de grévistes ». Ces dates de mobilisation coïncident avec le premier samedi des soldes d’été, date à laquelle une grande affluence est attendue en ville.
La circulation des trams risque d’être perturbée le week-end du 25 et 26 juin. Le syndicat majoritaire Unsa de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) appelle l’ensemble des salariés de l’entreprise de transports à faire grève pour dénoncer « l’insécurité et la mise en danger des personnels sur le réseau ». Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
Deux incidents en une soirée sur la ligne B
Cet appel à la grève fait suite à des projectiles sur la cabine d’une conductrice du tramway B le dimanche 5 juin à 21h19, juste après avoir quitté l’arrêt Tiergaertel à Lingolsheim. Rapidement, « elle a informé le poste de commandement, indique Stéphane Daveluy, pour que le conducteur de la rame arrivant dans l’autre sens soit informé du danger grave et imminent qu’il pouvait rencontrer ». Mais « cela n’a jamais été fait », affirme le délégué syndical Unsa CTS, avant de rappeler que la conductrice victime des projectiles lors de l’incident du 5 juin est « encore très choquée. Elle a été renouvelée sur sa période d’arrêt pour accident de travail ».
Dix minutes après le premier incident, un second s’est produit dans le même secteur. Il s’agit de jets de cailloux sur une rame par un groupe d’enfants. Là encore, le conducteur a immédiatement informé le poste de contrôle.
Dans son appel à la grève, le syndicat cite trois autres incidents qui ont eu lieu début juin sur le réseau CTS : « une altercation entre clients avec couteau » le 4, un « tir de projectile sur deux rames » le 5 et des « menaces de mort réitérées avec un cutter sur des agents de contrôle » le 8.
Des tirs ou des jets de pierre ?
Auprès de France 3 Grand Est, la communication de la CTS indique que les deux incidents ont été suivis d’une intervention de la police qui a constaté des jets de pierre. Un mineur a été interpellé par la police. Pour la compagnie de transports, l’individu arrêté est l’auteur des deux jets de pierre sur les deux trams B dans la soirée du 5 juin. Contactée, la police n’a pas donné suite à nos questions en renvoyant vers le parquet de Strasbourg. Ce dernier n’a pas souhaité répondre.
Stéphane Daveluy réfute la position de la direction de la CTS. Il indique avoir envoyé des photos des deux impacts sur la vitre de la première rame à un « expert de la police en charge de la balistique ». Selon ce dernier, il serait impossible que ces impacts viennent d’un jet de pierres. Il s’agirait, au minimum, d’un tir d’airsoft. « La direction de la CTS minimise les faits, on ne nous dit pas la vérité », estime le délégué syndical.
La Caisse d’allocations familiales du Bas-Rhin a inventé des revenus à des agentes d’écoles maternelles (Atsem) et appliqué des abattements injustifiés. Résultat, la CAF réclame des milliers d’euros d’allocations prétendument trop perçues à au moins trois d’entre elles. Ce phénomène, que la Caisse ne semble pas en mesure de régler, touche potentiellement de nombreuses Atsem de l’Eurométropole.
Selon son relevé, Nadia aurait reçu 4 000€ de trop de la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Bas-Rhin . . .
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Pour 215 postes en Alsace, seuls 83 candidats sont admissibles au Capes allemand en 2022. Face à ce grand manque d’effectif, l’Académie de Strasbourg organise deux jobs dating à Strasbourg et Mulhouse ce mercredi 22 juin.
L’Académie de Strasbourg organise, mercredi 22 juin de 9h à 17h, deux « jobs dating », un au lycée Marcel Rudloff à Hautepierre et l’autre à la Cité administrative Coehorn à Mulhouse, pour « recruter des enseignants bilingues français-allemand en école, collège et lycée ». Cela veut dire que n’importe qui peut se présenter à ces courts entretiens, sans avoir suivi la formation universitaire habituelle pour enseigner. Il faut néanmoins un Bac+3, un niveau d’allemand courant (niveau C1) et « une bonne connaissance des outils bureautiques » pour être embauché selon l’Académie.
La démarche ne plait pas au syndicat FSU Alsace, qui s’insurge dans un communiqué envoyé le 21 juin :
« C’est avec ce type de solution commerciale que l’Éducation nationale compte résoudre la catastrophe qui s’annonce pour la rentrée prochaine. […] Au lieu de s’attaquer aux réelles causes de la crise du recrutement, le gouvernement préfère recruter en masse des personnels contractuels qui seront précaires et non formés !
L’an prochain, les personnels placés devant les élèves sans avoir appris à enseigner seront encore plus nombreux. En plus de dégrader la qualité de l’enseignement dispensé, cette situation met en souffrance les personnels recrutés. »
L’affiche de l’Académie de Strasbourg qui invite à deux jobs dating en Alsace pour recruter des enseignants d’allemand. Photo : Document remis
Au Capes allemand, 83 admissibles pour 215 postes
FSU relève qu’au Capes, 83 personnes étaient admissibles pour 215 postes en allemand. En temps normal, il y a davantage d’admissibles que de personnes embauchées. Ensuite vient une nouvelle étape de sélection : une leçon d’une heure et un oral de 35 minutes.
D’après Valérie Poyet, secrétaire départementale FSU du Haut-Rhin, « cela fait 10 ans que notre académie manque cruellement de profs d’allemand ». Selon elle, au concours 2022 pour devenir enseignant bilingue dans le premier degré (école primaire), il y avait 15 admissibles pour 50 postes.
Valérie Poyet revient sur les causes et les conséquences de ce manque d’effectif :
« Les conditions d’enseignement sont trop dégradées, pour un salaire trop faible. Si un prof d’allemand est absent, c’est impossible de le remplacer aujourd’hui. Il y a donc des inégalités entre les élèves, qui se retrouvent potentiellement pendant plusieurs mois sans profs selon leur établissement. »
La situation est aussi préoccupante pour d’autres matières. Toujours selon FSU, il n’y avait cette année que 816 candidats admissibles au Capes externe de mathématiques pour 1 035 postes, et 60 candidats admissibles pour 134 postes en lettres classiques. Aucun « job dating » n’a encore été annoncé pour ces matières.
Une quarantaine de salariés de la marque se sont rassemblés, ce 21 juin, devant le siège de l’entreprise au quartier d’affaires Archipel à Strasbourg. La direction d’Adidas France à Strasbourg réfléchit à un potentiel déménagement au siège de Paris et annoncera sa décision le 30 juin sur l’avenir du siège strasbourgeois.
« Adidas doit rester en Alsace », c’est autour de cette bannière qu’une quarantaine de personnes se sont rassemblées à la pause midi ce mardi 21 juin. Au total, 140 salariés du siège de la marque de sport à Strasbourg sont concernés par un probable déménagement vers le siège de Paris. La direction d’Adidas France à Strasbourg doit annoncer sa décision officielle le 30 juin, alors que les syndicats et les collaborateurs ont organisé un rassemblement ce mardi 21 juin devant le bâtiment le quartier d’affaires Archipel, pour dissuader les dirigeants d’abandonner leur projet de déménagement.
Les salariés se sont mobilisés pendant leur pause déjeuner Photo : AEB / Rue89 Strasbourg
« Adidas doit rester en Alsace«
« Les salariés qui ont voulu rejoindre le siège de d’Adidas France à Paris y sont depuis un moment », indique Olivier Apell, délégué syndical au syndicat autonome des salariés d’Adidas France (SASA). « Donc c’est à nous de montrer à la direction qu’il est important que cette idée de déménagement doit être abandonnée et qu’Adidas France reste en Alsace et à Strasbourg.”
Olivier Apell (avec le mégaphone), délégué syndical au syndicat autonome des salariés d’Adidas France. Photo : AEB / Rue89 Strasbourg / cc
La direction d’Adidas France annoncera sa décision le 30 juin
Par ailleurs, sa plateforme de logistique à Dettwiller, près de Saverne pourrait fermer le 30 juin également. Ce sont 11 salariés qui seraient concernés par cette fermeture sans compter les dizaines d’intérimaires qui travaillent sur ce site ouvert en 2012.
Jean-François Kleinhans, salarié chez Adidas France depuis 2007, aujourd’hui membre du comité social et économique de l’entreprise (CSE) exprime son attachement au siège de la marque en Alsace :
La grande majorité des collaborateurs ne pourront pas suivre ce déménagement, cela représente 140 familles qui doivent déménager à Paris, c’est un changement de vie complet avec des frais supplémentaires, c’est inacceptable. D’un point de vue social, il y aura des conséquences terribles. Nous avons tous une attache à la marque en Alsace, et malheureusement on voit d’années en années le groupe détricoter tout ce qui a été construit dans la région et on le regrette”.
Quelques anciens salariés, aujourd’hui retraités, sont également venus en soutien à ce rassemblement.
Jean-François Kleinhans, membre CSE Adidas France. Photo : AEB / Rue89 Strasbourg / cc
Les délégués syndicaux d’Adidas France ont rencontré la direction le 7 juin au sujet de l’avenir du siège. Après deux heures et demie de réunion en comité social et économique extraordinaire, les représentants n’ont pas le sentiment que leurs arguments aient convaincu. Ce qui explique ce rassemblement, alors que la direction d’Adidas France donnera sa décision officielle le 30 juin.
Malgré la déception, les salariés sont toujours ambassadeurs de la marque semble-t-il… Photo : AEB / Rue89 Strasbourg
De leurs côté, les élus des collectivités alsaciennes (Ville, Eurométropole, Collectivité d’Alsace et Région Grand Est) ont rencontré la direction générale d’Adidas France lundi. Les élus ont réaffirmé leur opposition à tout départ, et rappelé que l’installation d’Adidas dans le quartier Archipel au Wacken quatre ans plus tôt avait bénéficié de fonds publics.
Marianne publie des extraits d’une alerte envoyée au Parquet national financier par le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg. Ce dernier s’inquiète de facturations mises en place entre l’IHU et l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif à un moment où le dirigeant des deux structures était Jacques Marescaux.
L’hebdomadaire Marianne a pu consulter une alerte envoyée lundi par le directeur général de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg, le professeur de médecine Benoît Gallix, au parquet national financier (PNF), au nom de « l’article 40 » du Code de procédure pénale qui fait obligation à tout fonctionnaire ayant une présomption de faits délictueux d’en informer la justice.
Dans son courrier au PNF, Benoît Gallix s’étonne de flux comptables entre l’IHU qu’il dirige et l’institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad), créé et présidé par le professeur Jacques Marescaux. Benoit Gallix a passé les deux années depuis sa nomination à la tête de l’IHU à remettre à plat les marchés et la comptabilité de l’établissement public, selon l’hebdomadaire qui publie des extraits de l’alerte au PNF.
Dérives de l’hospitel prévu à la place des Diaconesses
Dans ce document, Benoît Gallix s’alarme notamment sur le projet d’Hospitel, une transformation de l’ancienne clinique des Diaconesses déjà évoquée par Rue89 Strasbourg en 2016. Filiale de l’Ircad, l’hospitel est en fait surtout financé par l’IHU sans modèle économique robuste ni réelle coopération scientifique, selon Benoît Gallix. Initialement chiffré à 2,2 millions d’euros, le projet Hospitel porterait en réalité sur 6,6 millions selon Marianne.
Jacques Marescaux en visite au Rwanda en 2018 Photo : ministère de la Santé du Rwanda / FlickR / cc
Benoît Gallix dénonce également « un ensemble de prestations de services facturées à l’IHU par l’Ircad sous la qualification de “coopération”, » des mises à disposition de salles, de matériel, de formations, de fourniture d’animaux de laboratoire, de services informatiques, etc. Selon le directeur de l’IHU, ces facturations sont établies sans devis, et l’ont été à une époque où Jacques Marescaux était à la fois responsable de l’établissement bénéficiaire, l’Ircad, et de l’établissement payeur, l’IHU. Marianne évoque des sommes allant entre 500 et 600 000 euros par an.
D’autres faits nécessitant une enquête sont listés dans l’alerte de Benoît Gallix au PNF qui, indique-t-il, a divisé par trois les dépenses de l’IHU depuis qu’il a pris ses fonctions. Contacté, le Pr Marescaux n’a pas donné suite à nos sollicitations.