Le syndicat de la CGT appelle à une grève des agents ce samedi 17 septembre, pour les journées du Patrimoine, en raison du deuxième jour de fermeture des musées de Strasbourg.
La fermeture des musées strasbourgeois un deuxième jour par semaine, et tous les jours de 13h à 14h débutera le lundi 3 octobre. La « mesure d’adaptation du service », selon le jargon de la municipalité, a été officiellement entérinée lors du conseil d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de ce jeudi 15 septembre.
Lors de la réunion, il a été expliqué aux syndicats que cette décision relève du manque de personnel et non des questions d’économie d’énergie. Laurence Siry, secrétaire générale adjointe de la CFDT, détaille :
« On nous dit qu’il y a d’un côté la suppression de 17 postes d’agents d’accueil en 2016, tandis que de l’autre côté, il y a une augmentation de l’enveloppe ressources humaines de 12,5%. Comme il y a moins de personnel, il faut davantage faire appel à des vacataires. Il y a aussi de l’absentéisme, car il ne faut pas oublier que le services des musées a été un service de reclassement pour les personnes souffrant de pathologies professionnelles (en raison des tâches à effectuer qui ne sont pas physiques, ndlr). Donc plus ces personnels vieillissent, plus ils ont des problèmes de santé. Quant au chauffage, il est de toute façon réglé pour la conservation des œuvres, pas le confort des agents. »
Un suivi a été promis pour la fin de l’année 2022 afin de voir l’impact de cette nouvelle . Ainsi qu’un bilan en septembre 2023, ce qui laisse penser que cette fermeture pourrait durer un an ou plus.
L’autre principal syndicat, la CGT (majoritaire), avait déposé un préavis de grève pour le samedi 17 septembre, lors des Journées du Patrimoine, dès la confirmation de la décision fin août. Suite à une rencontre bilatérale avec les élus et l’administration mercredi 14 septembre, il fait part « d’avancées sur les revendications », à savoir la promesse du remplacement des départs à la retraite enregistrés depuis 2020, soit « une dizaine » de postes. Mais les agents du service des musées ont néanmoins voté le maintien de l’appel à la grève.
Une grève et un rassemblement samedi
À trois mois d’élections professionnelles à l’Eurométropole, les deux principaux syndicats n’ont pas la même approche. Pour la CGT, « ces remplacements et la fermeture un deuxième jour par semaine ne sont pas la garantie d’une amélioration des conditions de travail », estime Karim Hadi, le secrétaire général du syndicat à l’Eurométropole. En plus de l’appel à la grève, un rassemblement est prévu à 14h30 devant le Palais Rohan. « On va rentrer dans un débat sur la quantité et la qualité du service public. Pour nous, ce n’est pas au service public de payer la crise énergétique », redoute Karim Hadi.
À la CFDT, « on ne peut pas présager de l’évolution des conditions de travail », fait valoir Laurence Siry. « La décision est prise et appeler à la grève c’est faire perdre de l’argent, ce n’est pas rassurant pour les agents. Si les conditions de travail ne sont plus les mêmes, on réagira ». L’élue du personnel estime aussi que la place du service public va se poser dans les semaines à venir. « Le service des piscines est aussi concerné par le recrutement des vacataires, et il y a eu aussi quelques fermetures inopinées sur des demi-journées pour ces raisons », compare-t-elle
L’importance de la grève connue samedi
Les agents peuvent se déclarer en grève le jour-même. La Ville et l’Eurométropole ne sauront que samedi l’ampleur de la mobilisation, et donc de l’impact sur la programmation.
Dans l’Eurométropole, 102 lieux sont ouverts à la visite du public (parfois sur inscription) samedi 17 et dimanche 18 septembre. Au total, on compte 82 bâtiments et quartiers à Strasbourg et 20 autres dans 11 communes.
Un rapport de la Chambre régionale des comptes publié le 18 juillet pointe les dysfonctionnements au sein de la Chambre régionale de l’Agriculture du Grand-Est, suite au regroupement des trois anciennes régions. Il relève un absentéisme important des agriculteurs qui y siègent, des prises de décisions opaques et une mauvaise coordination dans la promotion de l’agriculture biologique.
Dans un rapport publié le 18 juillet, la Chambre régionale de l’agriculture Grand-Est (CRAGE) est pointée du doigt par la Chambre régionale des comptes (CRC . . .
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Un collectif a dénoncé mercredi 14 septembre la situation humanitaire au campement de demandeurs d’asile de la place de l’Étoile. Il demande à la Ville de court-circuiter la Préfecture et « prendre ses responsabilités et de réquisitionner d’urgence des bâtiments » pour loger les sans-abris. Plus de cent personnes, dont des malades et une quarantaine d’enfants, subissent l’humidité et la proximité avec les rats.
« Si ces personnes sont là, c’est un choix politique », lance Tonio Gomez, figure historique du collectif D’ailleurs nous sommes d’ici (DNSI) 67. Depuis mars, des sans-abris ont installé un campement place de l’Étoile. Mercredi 14 septembre, ils sont plus de cent, dont environ 40 enfants. Tonio Gomez poursuit :
« Le gouvernement Macron a sorti des lois qui ont durci le traitement des migrants. Il assume de ne pas vouloir les accueillir. »
Un collectif de quinze organisations
Attac Strasbourg, DNSI 67, Pas d’enfants à la rue, Casas, la FCPE Bas-Rhin, Solidaires Alsace, la France Insoumise ou encore le NPA 67, quinze organisations en tout, appellent à manifester samedi 17 septembre à 14h, au départ du camp de l’Étoile. Le but initial était d’aller jusqu’à l’hôtel de la préfecture mais ce parcours n’a pas été autorisé selon DNSI 67. Elles ont décidé de créer le « Collectif de soutien aux migrant.e.s du parc de l’Étoile ». Vincent, de l’Organisation communiste libertaire (OCL), qui prend aussi part au mouvement, livre l’une des revendications principales de la manifestation :
« La Préfecture, qui agit sous les ordres de Darmanin, je n’en n’attends rien. Mais la municipalité de Strasbourg, elle, se dit de gauche. Et bien on attend qu’elle agisse et qu’elle cesse d’attendre que l’État le fasse, on a compris qu’il ne le fera pas. Elle doit prendre ses responsabilités. Il y a des bâtiments vides, il faut les réquisitionner. »
« La municipalité ne doit pas être la courroie de transmission de la préfecture car cela met en danger les migrants. On ne veut plus du tri dans les gymnases », ajoute Tonio Gomez.
Après un premier démantèlement du camp de l’Étoile en juillet, les sans-abris ont été emmenés dans un gymnase où leurs situations administratives ont été examinées. Une partie a ensuite été redirigée vers un centre « d’aide au retour » à Bouxwiller, pour les inciter à quitter la France. La plupart étaient donc de retour place de l’Étoile quelques jours plus tard. Ce procédé de la Préfecture consistant à diriger certains migrants vers de tels centres est devenu systématique depuis l’évacuation du camp de Montagne Verte en septembre 2021. Un nouveau centre de ce type a ouvert à Geispolsheim au début de l’été.
Gabriel, un militant pour le droit des demandeurs d’asile, dénonce aussi des passages réguliers des forces de l’ordre :
« Souvent ils viennent à trois ou quatre. Mais il y a aussi eu deux grosses descentes, une le 30 aout, l’autre le 9 septembre, avec des dizaines d’agents, dont certains de la police aux frontières, qui ont encerclé le camp et contrôlé tout le monde. Cela crée un climat très anxiogène. Plus d’une dizaine de personnes du camp ont choisi de quitter la France et d’aller en Allemagne suite à ces descentes. »
Fako est assis sur une chaise à quelques mètres, devant sa tente où il dort avec Miranda, sa concubine. « Pourquoi la police vient ? On ne sait rien », lance t-il. En allemand, il explique qu’il vient de Macédoine et qu’il bénéficiait d’un hébergement d’urgence jusqu’à début aout : « On a reçu une notification stipulant que notre prise en charge était finie. »
Des malades, des enfants en bas-âge
La plupart des personnes ici sont en demande d’asile ou de titre de séjour. Certaines ont reçu plusieurs refus et sont en bout de procédure. Hamza par exemple, doit dialyser trois fois par semaine, sinon il décède. Mais il montre, dépité, le papier attestant du rejet de sa demande d’asile. Il est Rom, et en Roumanie « l’accès au soin est très difficile pour sa communauté », explique t-il.
Bidash, pré-adolescent, n’est pas encore scolarisé comme environ 25 mineurs sur le campement d’après les militants. Il montre un papier attestant d’un rendez-vous vendredi avec le centre d’information et d’orientation qui devrait lui permettre d’intégrer un établissement scolaire. « Où est-ce qu’il fera ses devoirs ? », demande, inquiet, Alex du NPA 67.
Dans la tente voisine, Asia est assise sur un matelas avec son bébé dans les bras. Sa fille de deux ou trois ans joue à côté. Elle ne parvient pas à communiquer en anglais ou en allemand mais semble très fatiguée de ses conditions de vie. Selon Gérard Baumgart, militant membre du collectif, insiste sur le fait que de nombreux enfants en bas-âge vivent sur le camp, dont « un bébé né il y a deux semaines ».
L’humidité dans les tentes, les rats à côté
À l’approche de l’automne, les précipitations devraient se faire de plus en plus fréquentes, et augmenter l’humidité sur le camp. Bien que la Ville ait installé un point d’accès à l’eau et des toilettes sèches, après plusieurs mois, « les conditions sanitaires sont extrêmement préoccupantes », estime Gérard Baumgart. Les sans-abris témoignent aussi de la présence de nombreux rats sur la place.
La municipalité et la préfecture se sont renvoyées la responsabilité du camp de l’Étoile, mais le dialogue n’est pas rompu. Ce mercredi 14 septembre, une réunion s’est tenue pour évoquer l’avenir de ces personnes. Aucune des deux institutions n’a répondu aux questions de Rue89 Strasbourg au moment de publier l’article. Et en attendant, les migrants du camp de l’Étoile restent dans le flou, sous leurs tentes.
Après trois ans de combat judiciaire, les familles de deux françaises détenues dans les camps du nord-est de la Syrie ont obtenu gain de cause. La Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) de Strasbourg a condamné la France, ce mercredi 14 septembre, à réexaminer ces demandes de rapatriement, de façon individuelle et par un organe indépendant. Une victoire longtemps attendue par ces familles et leurs avocats.
Elles se sont longuement serrées dans les bras, à peine sorties de la Grande Chambre de la Cour . . .
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L’historienne Frédérique Neau-Dufour a publié, début septembre, le roman « La Villa des Genêts d’or », sur la maison du Struthof. Une fiction très réelle ancrée dans l’histoire de cette montagne des Vosges alsaciennes : lieu d’excursion devenu camp de concentration nazi pendant la seconde guerre mondiale. Entretien.
Agrégée et docteure en histoire, Frédérique Neau-Dufour a publié La Villa des Genêts d’or le 9 septembre. Le roman inspiré de faits et de personnages réels raconte le destin d’une maison bâtie en 1912, dans les Vosges sur le Mont-Louise par une musicienne allemande nommée Gretel, qui accueillera par la suite le camp de concentration du Struthof. Elle interviendra dans le cadre du festival strasbourgeois Bibliothèques idéales le 17 septembre.
Rue89 Strasbourg : D’où vient ce livre ?
Frédérique Neau-Dufour : Il vient de mes neuf années passées à diriger ce lieu de mémoire qu’est le Centre national du résistant et du déporté sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler. Au quotidien dans mon travail, cela n’a pas été une épreuve, mais j’ai été atteinte personnellement, dans ma conscience : j’ai eu besoin de me libérer de certaines choses choquantes en écrivant. Il est aussi né d’une période de ma vie où j’ai eu à subir des violences, ce livre a servi à extirper ceci de moi, à comprendre comment un bonheur peut se dégrader et devenir un enfer. Et puis je suis tombée sur le journal de Gretel rédigé en allemand, qui a fait construire la maison en 1913. Elle inspire un des personnages principaux du livre. J’ai ressenti un électrochoc. Je me suis dit : « Cette histoire est incroyable, je veux l’écrire. » Pour toutes ces raisons cela a été une évidence, une urgence d’écrire ce roman.
Comment, en tant qu’historienne, aborde-t-on l’écriture d’une fiction sur cette période ?
On arrive armée de connaissances et en même temps on lutte pour ne pas en faire étalage. Je n’ai pas voulu les utiliser de façon directe mais je m’en suis servi comme d’un soubassement pour nourrir la fiction. C’est notamment le cas en ce qui concerne les nazis : ils ont toujours été plus loin que ce dont l’imagination humaine semble capable, cela peut parfois sembler de la fiction, mais c’est bien réel. J’ai encore du mal à croire qu’ils ont pu faire tant de mal en si peu de temps à tant de personnes sur terre.
La fiction donne également une grande liberté : elle permet de combler les vides, les interstices que l’Histoire n’arrive pas à remplir. On ne connaît pas la psychologie des gens, mais dans un roman on peut l’imaginer. Il est vrai que je me demande comment mon livre va être reçu par les historiens. Même si ce n’est pas un livre d’histoire, cela peut aider à mieux comprendre cette période.
Dans le récit, il y a des scènes très dures et détaillées sur le traitement des prisonniers, les tortures subies…
C’était aussi une manière de me libérer de toutes les choses qui m’ont parues barbares, ce sont bien des faits avérés et documentés. Je cite, en début d’ouvrage, le livre de l’historien Robert Steegman (Le KL -Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945, la Nuée bleue, NDLR), beaucoup d’éléments proviennent de ses recherches, notamment dans les conditions de vie des détenus, du camp, son fonctionnement.
Le village de Natzwiller et ses habitants sont peu présents finalement …
C’est le cas dans la troisième partie une fois le camp de concentration construit. La montagne se ferme, le camp se replie sur lui-même. Il y a des échanges avec le village, pour les achats par exemple, mais les relations sont plus distantes. Mais il y a quand même certains personnages, l’aubergiste ou un chien jaune, qui a une certaine importance… et qui en plus a réellement existé ! J’en ai retrouvé la trace dans les archives du village de Natzwiller (les Allemands avaient rebaptisé le village Natzweiler, NDLR). C’est important aussi de raconter le village autour, de s’interroger sur ce que pouvaient ou pas les voisins du camp, de se demander quelle pouvait être leur marge de manœuvre.
Pourquoi le rôle de la maison est-il si important ?
C’est en effet le personnage principal du livre. Pour moi elle symbolise l’être humain : nous sommes comme une maison avec un corps qui se construit et grandit. Et ce corps est habité par une âme. Je trouvais aussi intéressant comme trame, le fait que plusieurs personnes se succèdent dans une maison. Finalement un lien existe avec des gens qui, si différents qu’ils soient, l’ont tous habité et aimé. Dans une chambre d’hôtel, je pense souvent à ceux qui ont dormi avant dans le lit que j’occupe et qui y dormiront après. Je suis troublée par le fait que des humains qui n’ont rien en commun se succèdent. C’est le cas aussi à l’échelle de la planète d’ailleurs. Donc la maison, c’est à la fois un symbole intime et un cadre beaucoup plus large : le monde.
Est ce que ce roman peut apporter quelque chose à la connaissance du passé tourmenté de l’Alsace et notamment sous la période nazie ?
Je pense qu’il peut en effet participer à faire comprendre ce qui s’est passé en 1940-45. Pour comprendre cette période, il faut voir d’où l’on vient. On ne peut pas comprendre les crimes nazis si on ne considère pas la théorie de l’inégalité des races qui était majoritaire et acceptée chez beaucoup de savants au XIXème siècle. Les nazis ne sont pas tombés du ciel. Plus généralement il y a aussi le côté prédateur de l’homme sur la nature ou son prochain : une volonté de prendre, de dominer. L’exploitation du granite rose qui a présidé à la construction du camp, les scènes de chasse aussi, nombreuses dans mon roman, interrogent ce rapport. Chez les nazis cette prédation a dépassé les possibles. On trouve en plus de l’idéologie raciste, la volonté de s’enrichir, de faire fonctionner une économie basée sur la spoliation.
Est-ce que la façon dont ce passé alsacien est abordé est en train de changer ?
Nous sommes à un tournant, les générations qui arrivent vont affronter des choses qui étaient taboues jusqu’à présent. Mais cela ne va pas sans résistance. Il y a des personnes qui ne sont pas d’accord avec ce mouvement. On peut entendre des reproches sur le fait que tel ouvrage n’est pas écrit par un historien… Mais c’est aussi le droit des citoyens de se saisir des archives et d’affronter ces sujets ; ils posent d’excellentes questions. Nous traversons une étape décisive, il faut continuer d’écrire l’histoire : c’est un enjeu politique important. Avec la guerre en Ukraine, c’est plus que jamais le cas : regardez comment la Russie tente d’imposer une réécriture de l’histoire. C’est un enjeu de démocratie : ce n’est jamais au pouvoir d’écrire l’histoire.
Quels sont vos projets ?
Je retourne à l’Histoire. Je suis en train de faire des recherches sur la période de l’épuration (après la guerre, lorsque les français collaborateurs ont été réprimés, NDLR) au Struthof, c’est d’ailleurs de cette époque, de novembre 1944 à novembre 1945, que le lieu a hérité son nom, lorsqu’il était camp d’internement pour des personnes accusées de collaboration avec les nazis. Il y a énormément d’archives dans lesquelles je me suis plongée. C’est une période qui a été peu étudiée.
Mardi 13 septembre, le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a alerté le ministre de la Santé « sur la multiplicité des événements graves » aux urgences et « l’immobilisme dilatoire » de la direction de l’hôpital public strasbourgeois, après un décès survenu jeudi 1er septembre aux urgences.
Mardi 13 septembre, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), Christian Prud’homme, a écrit au ministre de la Santé François Braun :
« Malheureusement, à nouveau, nous devons déplorer un décès dans ce service faisant l’objet d’une déclaration d’indésirable grave en date du 1er septembre 2022. Ce décès intervient 36 heures après le dépôt d’un droit d’alerte fait par nos représentants FO dénonçant une énième situation de blocage et surcharge des urgences du Nouvel hôpital civil (NHC) de Strasbourg. »
50 patients pour 30 places sur brancards
Dans son courrier, Christophe Prud’homme décrit la situation des urgences qui a amené le syndicat à déposer un droit d’alerte :
« Le 30 août à 23 heures, il y avait 50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules en attente dans le sas de dépôt des urgences. Le lendemain, la situation ne présente aucune amélioration avec 40 patients dont 26 présents plus de 12 heures sur brancards. »
Selon le responsable syndical FO, le patient décédé est arrivé en début d’après-midi du 31 août, dans des urgences toujours surchargées. « Le 1er septembre, on dénombre 43 patients pour 30 places avec 25 patients présents depuis plus de 12 heures », écrit Christian Prud’homme au ministre de la Santé.
Promesses non tenues et demande d’enquête
Dans sa lettre au ministre François Braun, le responsable syndical déplore aussi les promesses non tenues par la direction générale, comme « la mise en place d’un gestionnaire de flux sur place aux urgences » ou encore « l’étude pour une mise en place d’un service tampon post-urgence déployable en situation de tension ».
Constatant les « 300 lits fermés pour raisons de ressources humaines (…) et 250 postes d’infirmiers vacants » ainsi qu’une « fuite et un abandon de nos professionnels vers d’autres établissements », Christian Prud’homme demande une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), l’organe de contrôle du ministère de la Santé. Objectif : « qu’une analyse des difficultés de gestion du risque au sein des urgences du NHC soit menée et que les engagements pris soient enfin tenus. »
Contactés, les HUS ont confirmé que « le décès a été déclaré à l’Agence régionale de Santé (ARS) sur le portail national des événements indésirables graves » et ont réitéré leurs « sincères condoléances à la famille du défunt » au nom de la communauté hospitalière. Les HUS ont cependant refusé de répondre à nos demandes de précisions.
Selon le quotidien Les Échos, Électricité de Strasbourg a commis deux importantes erreurs les 6 et 7 septembre. Le producteur et distributeur d’électricité alsacien a vendu sur le marché international respectivement 2,03 gigawatts (GW) et 5,75 GW d’énergie. Sauf qu’ÉS ne disposait pas de cette énergie, ce qui l’a obligé à la racheter « en catastrophe et à prix d’or », détaillent Les Échos. Bilan communiqué le 8 septembre aux marchés financiers par ÉS : 60 millions d’euros de pertes.
L’enquête sur ce dysfonctionnement, dont l’origine n’est pas déterminée, est en cours. Le quotidien économique pointe à titre de comparaison que la capacité théorique de la future centrale nucléaire à réacteur pressurisé de Flamanville est de 1,65 GW.
La communication d’ÉS précise lundi qu’il ne s’agit pas d’une « erreur de trading, ÉS ne pratiquant pas l’achat et la revente de volumes d’énergie. » Cette erreur a cependant contraint RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, d’envoyer un message d’alerte à tous les fournisseurs voisins étant donné les tensions qui sévissent sur le marché de l’électricité, en raison de l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires en France concomitamment.
Laurent Husser, militant nationaliste, avait diffamé Georges Federmann, un psychiatre militant antiraciste strasbourgeois, sur Facebook, en novembre 2019. M. Husser avait été reconnu coupable en février 2022 et condamné à de lourdes amendes. Vendredi, la Cour d’appel de Colmar a jugé que les faits étaient prescrits.
Psychiatre strasbourgeois, Georges Federmann avait été présenté en novembre 2019 comme un passeur et insulté sur Facebook par Laurent Husser, un militant d’extrême-droite strasbourgeois. Collaborateur à Bruxelles des parlementaires européens nationalistes, Laurent Husser avait alors conclu à la suite d’un article des DNA faisant état d’un trafic d’ordonnances que le Dr Federmann était impliqué, ce qui n’était pas le cas. Ce dernier avait alors porté plainte pour diffamation, rejoint par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) en partie civile (voir le compte-rendu d’audience).
En février 2022, le tribunal correctionnel de Strasbourg avait reconnu coupable de diffamation Laurent Husser et l’avait condamné à verser environ 7 000€ d’amendes et de frais d’avocats. Mais vendredi 9 septembre, la Cour d’appel de Colmar a infirmé ce jugement et prononcé l’extinction de l’action publique, en considérant que les faits étaient prescrits.
Une instruction trop lente
Selon Mme Pauly, présidente de la formation d’appel, l’instruction n’a pas rallongé le délai de prescription :
« La Cour relève que les deux courriers du magistrat instructeur, datés des 15 janvier et 2 février 2021, postérieurs à l’avis préalable de mise en examen, visant à interroger par écrit la personne soupçonnée, dont la mise en examen était envisagée, n’entrent ni dans le champ des dispositions dérogatoires et strictes de l’article 51-1 de la loi du 2 juillet 1881 ni dans celui des articles 79 à 230 du Code de procédure pénale, et ne peuvent donc être considérés comme des actes d’instruction réguliers ayant valablement interrompu la prescription. Dès lors, en l’absence de tout acte qui aurait valablement interrompu le délai de prescription entre l’avis préalable de mise en examen du 29 octobre 2020 et l’avis de mise en examen du 11 mars 2011, la prescription était donc acquise en cours d’instruction. »
La Cour ne se prononce donc pas sur le fond du dossier, et n’ordonne donc ni amende ni dépens.
Malgré les efforts de l’équipe, le foyer des Hirondelles peine à protéger toutes ses enfants placées. En 2019, six jeunes filles ont été violées à proximité de l’établissement. Trois ans plus tard, une jeune mineure a accouché en catastrophe, après être tombée enceinte lors d’une de ses innombrables fugues. À cela s’ajoute le fléau de la prostitution facilitée par les réseaux sociaux.
« Je fuguais. Quand j’avais un copain, je partais deux jours. Avec une copine, on allait à Strasbourg, parfois trois ou quatre jours. » Céline (le pr . . .
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« Les Strasbourgeoises et Strasbourgeois engagés », un podcast de Rue89 Strasbourg. Dans cette série de portraits sonores, des militants racontent leur engagement et leur parcours. Sixième épisode avec Gaël Ginot, militant d’Alternatiba.
En avril 2022, le GIEC publiait le dernier volet de son sixième rapport. Selon les experts du climat, il reste trois ans à l’humanité pour limiter les effets du réchauffement climatique. Pas de quoi faire dérailler la campagne présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron. Face à l’inaction des pouvoirs publics, des activistes se mobilisent pour alerter. Gaël Ginot est l’un d’eux. Depuis 2018, il milite au sein d’Alternatiba et de différents groupes écologistes. Partisan de l’action directe, il a participé à la campagne des décrochages de portraits présidentiels. Certains de ces clichés officiels ont été mazoutés le 19 janvier 2022 lors d’une opération militante organisée lors de la venue d’Emmanuel Macon au Parlement européen.
Militant de la génération Nuit Debout, Gaël Ginot ne conçoit pas l’écologie autrement que politique, soucieuse de réduire les inégalités et d’œuvrer à plus de justice sociale. Pour lui – comme pour d’autres – les petits gestes individuels ne sauveront pas le climat : « Très clairement, ce sont les grosses structures de production qu’il faut attaquer ; elles sont complètement nocives pour la vie sur terre ». Mais pour mettre à bas le totem de la productivité et de la croissance sans limites, encore faut-il trouver des moyens de peser sur les décisions politiques et économiques.
Un important séisme a secoué le bassin rhénan samedi 10 septembre vers 18h. Mesuré avec une magnitude de 4,8 et un épicentre à 8 km au sud est de Mulhouse, ce séisme a été ressenti jusqu’à Strasbourg.
Un séisme d’une magnitude de 4,8 sur l’échelle de Richter a été ressenti dans tout le bassin rhénan samedi 10 septembre à 17h58. Selon les données du Réseau national de surveillance sismique, basé à l’Université de Strasbourg (Renass), son épicentre se situe à 8 km au sud de Mulhouse. Toujours selon le Renass, sa profondeur est de 10 à 14 km.
Du 15 septembre au 31 septembre, Musica plonge son public dans l’introspection. La 40e édition du festival de musique contemporaine s’adresse à tous les sens, grâce à des propositions visuelles, sensorielles et parfois même participatives.
« Soudain, l’œil prend le dessus sur l’oreille », peut-on lire dans l’édito de présentation de la 40e édition du festival Musica qui se tient à Strasbourg du 15 au 29 septembre. Et pour cause, monter un festival de musique avec des performances en direct, c’est dépasser la simple écoute. Du casque qui conduit le son via les os du crâne, à la mise en scène théâtrale, en passant par le spectacle participatif et la technique de relaxation par des sons connue sous le nom d’ASMR, Musica 2022 a prévu de s’adresser à tous nos sens.
Écouter autrement pour faire vibrer le corps
Il y a autant de choses à écouter que de manière de le faire. Genevieve Murphy a choisi sa propre histoire, celle de l’anniversaire de ses neuf ans. L’artiste sera entendue grâce à un casque d’écoute. Avec son seul en scène intitulé I don’t want to be an individual all on my own (Je ne veux pas être un individu isolé), l’artiste invite le public à l’empathie et s’empare du thème de Musica pour mettre en scène un récit de soi mêlé à de l’ASMR (de l’exploration des sensations), de la poésie sonore et de la musique électro-pop.
Philippe Gordiani s’est laissé tenter par une forme atypique d’écoute, avec un casque à conduction osseuse. Il s’en sert dans son spectacle H.A.V, présenté dans le cadre d’Ososphère, pour dédoubler le son qui sera également transmis par des haut-parleurs. Le compositeur joue ainsi avec les perceptions, en mélangeant musique électro, extraits de texte de littérature de science-fiction et phénomènes d’hallucination auditive et verbales (H.A.V.). Une proposition audacieuse pour redéfinir la notion même d’écoute et de musique.
En prendre plein la vue
Cette édition de Musica ne manque pas d’œuvres à l’identité visuelle très forte. Cela commence avec Only the sound remains, présenté au Maillon vendredi 16 septembre à 20h30, puis dimanche 18 à 15h. Cet opéra -une première française- est une création de Kaija Saariaho, La compositrice finlandaise y mêle le théâtre nô japonais et la scène contemporaine, les costumes traditionnels à la vidéo et les voix du contre-ténor polonais Michal Slawecki et du baryton américain Bryan Murray à la danse du célèbre japonais Kaiji Moriyama. Kaija Saariaho est l’invitée d’honneur de cette édition du festival. La soirée du samedi 17 septembre lui sera par ailleurs dédiée, avec une projection de son précédent opéra, Innocence, suivi d’un concert
La musique côtoiera également le théâtre dans le très attendu Noir sur blanc, d’Heiner Goebbels, joué les 23 et 24 septembre au Maillon. À partir de la parabole d’Edgar Allan Poe, Ombre, le compositeur-metteur en scène allemand fait vivre sa musique grâce aux 18 musiciens présents sur scène.
Mais la musique n’a pas forcément besoin d’une trame pour raconter une histoire. Mardi 20 septembre à 20h30, Simon Steen-Andersen et l’ensemble Musikfabrik proposent une immersion sonore et visuelle à l’intérieur d’un tuba. Grâce à une caméra endoscopique retransmettant en direct, ils plongeront le public dans un voyage digne d’un film de science-fiction où objets, son et lumière se répondent.
Des concerts secrets pour perdre le sens… de l’orientation
Les Concerts pour soi ont été pensés pour les curieux, celles et ceux qui aiment être surpris, se laisser tenter par la potentialité : celle d’une déception ou d’une révélation. Du 16 au 29 septembre, des concerts secrets auront lieu tout au long de la journée dans des lieux insolites de Strasbourg, parfois même inaccessibles en temps normal. Des musiciens – à l’identité également gardée secrète – proposeront des extraits du répertoire contemporain auprès d’un public très restreint. Pour participer, il suffit de réserver un créneau puis d’attendre. 48 heures avant le concert, le lieu et le programme seront dévoilés par SMS ou par mail. De quoi déstabiliser tous ses sens.
Pour se retrouver, quoi de mieux que de participer à l’expérience Oniropolis de Sebastian Dicenaire ? Après le succès des déambulations dans la zone industrielle du Port du Rhin (Port Data) en 2021, les Ensembles 2.2 proposent une nouvelle expérience immersive, musicale et géolocalisée à Schiltigheim. Après avoir lancé le spectacle sur son smartphone, le spectateur est invité à suivre un récit d’anticipation dans lequel il doit réparer une étrange application qui permet d’enregistrer, de géolocaliser, de partager ses rêves et de glaner ceux des autres. Ce parcours libre sera ouvert au public à partir du samedi 17 septembre.
Le Mini Musica : plonger dans l’art dès trois ans
Les enfants ont tout autant besoin que les adultes -voire plus- de rêver et de stimuler leurs sens. Heureusement, Musica a prévu tout un cycle pour eux : la 3e édition du Mini Musica, constituée de sept spectacles.
Les enfants y apprendront, par exemple, à voir des couleurs devenir musique et du rythme devenir danse avec Do-ré-mi-ka-do de Stilte, les 17 et 18 septembre (dès trois ans). Ils y expérimenteront un casque de réalité virtuel pour « écouter avec les yeux et voir avec les oreilles » dans Volumes de Mathieu Chamagne (dès dix ans). Les mômes pourront aussi prendre part à des ateliers et à de mini-récitals de 30 minutes proposés chaque week-end.
Fermetures de classes, manque de personnel… En Alsace, la rentrée 2022 est émaillée par de nombreuses mobilisations de personnels de l’éducation et de parents d’élèves. Il manque 17 postes d’enseignants en école maternelle et primaire dans le Bas-Rhin, qui seront vraisemblablement occupés par des contractuels. Les syndicats constatent une crise sans précédent de l’attractivité des métiers de l’enseignement.
Vendredi 2 septembre, Olivier Faron, le recteur de l’Académie de Strasbourg, tenait sa conférence de presse de rentrée. Entouré de ses directeurs des services départementaux, sous les moulures dorées d’une salle de l’hôtel du rectorat, rue de la Toussaint, il a énuméré quelques mesures de la reprise, comme la création de « 100 postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans le Haut-Rhin », ou la « future législation sur les réseaux sociaux face au harcèlement à l’école ».
L’ambiance contraste avec la manifestation qui se tient à quelques mètres, devant le bâtiment. Une cinquantaine de personnes demandent trois postes supplémentaires de surveillants (AED) et un poste de conseiller principal d’éducation (CPE) au collège Hans Arp à l’Elsau. Laetitia Delaunoy, documentaliste, résume :
« Depuis 2017, on est passé de 596 à 814 élèves. Il y avait, à l’époque, deux CPE et neuf surveillants. Aujourd’hui, nous avons toujours deux CPE et dix surveillants. C’est très insuffisant, cela crée des situations de tension. »
Vendredi 9 septembre, les enseignants du collège de Rosheim seront en grève et manifesteront aux côtés de parents d’élèves devant l’établissement. Une professeure d’allemand, souhaitant garder l’anonymat, explique :
« Nous comptons 650 élèves en tout, et trop peu de classes. En 6ème, trois classes accueillent 30 élèves, les deux dernières vont jusqu’à 31. Nous avons aussi deux classes de 31 élèves en troisième.
Avec mes collègues, nous considérons qu’à partir de 26-27 élèves, chaque collégien de plus compte double. C’est une sorte de seuil, au-dessus duquel la situation devient de plus en plus critique. Au-delà, on a de moins en moins de possibilités de donner l’attention nécessaire à celles et ceux qui ont des difficultés. Il nous faudrait ouvrir deux classes supplémentaires pour répartir les élèves, afin d’avoir des effectifs de 25 ou 26. »
Manque d’AESH et grève du personnel du rectorat
Simon Hector, de Sud éducation Alsace, rappelle que de nombreux établissements manquent d’AESH à Strasbourg, y compris celui dans lequel il travaille, le collège Jacques Twinger à Koenigshoffen. Rémi Louis, du même syndicat, souligne que les agents chargés de l’informatique du rectorat se sont mis en grève illimitée le 29 août contre une probable externalisation, à Toulouse, de la gestion de leur serveur. Le recteur les a rencontrés jeudi 8 septembre. Il prévoit aussi un échange avec le personnel mobilisé du collège Hans Arp vendredi 9 septembre.
Certaines mobilisations ont porté leurs fruits, comme à Hochfelden, où les parents d’élèves, le corps enseignant et les élus locaux ont réussi à faire annuler la fermeture d’une classe de 4ème. Ce résumé est non exhaustif, tant les mobilisations semblent se multiplier. Interrogé sur ce sujet, Olivier Faron répond que « le rectorat tente de répartir au mieux les moyens qu’il a en fonction des besoins, de la manière la plus objective possible » :
« Nous discutons avec les représentants du personnel pour cibler les attributions de poste, et nous en créons autant que nous pouvons. Notre budget dépend du ministère. Bien-sûr, si on me dit “plus de moyens pour l’éducation”, je suis pour ! »
Des contractuels devant des classes sans aucune formation
« Des économies sont faites partout où c’est possible. De plus en plus de personnels sont en souffrance et sous tension », constate Laurent Feisthauer, secrétaire académique de la CGT Éducation :
« Les classes de 32 à 35 élèves sont de plus en plus nombreuses. Pour combler les postes vacants, le recours à des contractuels devient la norme. Il s’agit de personnes embauchées en urgence, pour une courte période, sans titularisation et souvent sans formation. Ceux qui ont été embauchés, suite au job dating ont eu quatre jours de préparation tout de même. Pour les autres, recrutés en ce moment, il n’y en aura aucune, et ces personnes se retrouveront devant des classes. »
Au moment de publier cet article, le rectorat n’a pas encore communiqué le nombre exacte de postes vacants et de fermetures de classes en Alsace à Rue89 Strasbourg. Sur le site de l’Académie, 24 offres sont visibles le 8 septembre, dont une bonne partie en contractuels. Selon Agathe Konieczka, représentante de le SNUipp-FSU au comité technique spécial départemental (CTSD), instance où se décide la répartition des moyens dans l’Académie, rien que dans le premier degré (maternelle et primaire), 17,5 postes sont vacants dont 2,5 en classes bilingues :
« Cette rentrée 2022, c’est du jamais vu. Concrètement, en attendant le recrutement des contractuels, certains élève se retrouvent sans enseignant pour l’instant. Ils sont donc accueillis dans d’autres classes ou bien ils restent chez eux. C’est le cas à l’école Gustave Doré à Cronenbourg, par exemple. Beaucoup de collègues témoignent être épuisés. On n’a jamais reçu autant de demandes de ruptures conventionnelles et de démissions. »
« Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait autant de postes vacants »
Agathe Konieczka estime qu’il est indispensable de revaloriser fortement les salaires des personnels de l’éducation. « Plus personne ne veut devenir enseignant, vu les conditions de travail et le faible niveau de rémunération », ajoute-t-elle :
« En début de carrière, nous gagnons autour de 1 500 euros nets. Étant donné notre investissement, la mobilité et le niveau Bac+5 demandé, ce n’est pas acceptable. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait autant de postes vacants. »
Fin août, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation, réaffirmait la volonté du gouvernement d’augmenter les salaires des professeurs et d’agir face à la crise de l’attractivité des métiers de l’enseignement. Reste à connaître le calendrier, les montants exacts de cette revalorisation, et si le personnel non enseignant sera concerné.
Au cours des mois de juillet et août 2022, sept incendies ont été rapportés à la Dreal Grand-Est dans des installations classées de la région, dont cinq en Alsace. Une situation parfois aggravée par la canicule qui touche surtout les centres de tri de déchets, mais aussi d’autres installations industrielles, dangereuses et peu soumises aux contrôles.
Les mois de juillet et août ont été marqués par des vagues de chaleur les plus longues jamais enregistrées selon l’association Météo suivi Alsace. En plus de causer des dégâts pour la santé humaine, les ressources en eau et les récoltes, les fortes chaleurs peuvent aussi provoquer ou aggraver les accidents industriels. En Alsace, cinq installations classées pour l’environnement (ICPE) ont pris feu en juillet et en août 2022.
Les installations classées pour l’environnement sont des bâtiments qui, du fait de leur activité industrielle, artisanale ou commerciale, peuvent causer des dommages en terme de sécurité et de protection de l’environnement. Trois de ces incendies ont été provoqués par les chaleurs, deux sont encore en cours d’investigation pour en déterminer les causes. Selon un article du Barpi (le Bureau d’analyse des risques et pollutions industrielles), les incidents et accidents liés aux fortes chaleurs sur ces sites dangereux en France ont été multipliés par huit entre 2010 et 2019, passant de sept événements en 2010, à 56 en 2019.
Les centres de traitement des déchets, particulièrement touchés par les incendies
Le premier en date a eu lieu le 18 juillet dans les locaux de l’entreprise Sardi, un centre de tri de déchets situé rue de Rohrschollen au sud du port de Strasbourg. Le feu aurait pris après la surchauffe mécanique d’un broyeur, directement liée aux chaleurs records du mois de juillet, selon un agent de la Dreal. Deux autres centres de tri et de stockage de déchets ont pris feu, le 28 juillet à Wintzenbach et 1er août à Châtenois. Là encore, les fortes chaleurs seraient en cause.
Les incendies dans les installations industrielles françaises touchent statistiquement plus le secteur du traitement de déchets, selon l’inventaire des accidents et incidents technologiques dressé par le Barpi pour 2021. Ces phénomènes ont plusieurs causes, selon le fonctionnaire de la Dreal :
« Cela peut venir de la fermentation de produits dans les centres de stockage de ces déchets. Il y a aussi les déchets interdits dans les poubelles, comme des téléphones portables avec des batteries en lithium. Dans ce cas, c’est un effet loupe avec le soleil qui peut provoquer une étincelle. »
Une scierie et un fabriquant de pièces aéronautiques en flammes
Dans la ville de Mothern, près de la frontière allemande, un feu s’est déclaré dans la scierie de l’entreprise Gerhard le 1er août à 7h50. Le feu a détruit l’intégralité des quatre bâtiments de 15 000 m2 du site, 40 000 m² d’aires de stockage de bois, des machines et des véhicules, ainsi que trois à cinq hectares de forêt. Seule la scierie a été épargnée. Six des 230 pompiers mobilisés ont été légèrement blessés au cours de l’extinction de cet incendie qui a duré dix heures. L’exploitant a déclaré ne pas stocker de substances chimiques dans son enceinte, lors d’une visite de la police de l’environnement le jour de l’incendie.
Une seconde visite de l’inspection des installations classées le 4 août a tout de même mis en évidence un stockage des bois résiduels « non conforme ». Le préfet a mis en demeure la scierie de remédier à ce problème dans un arrêté publié le 6 septembre. Contacté par Rue89 Strasbourg, l’exploitant n’a pas souhaité répondre à nos questions, considérant que l’enquête est encore en cours.
Un événement similaire s’est produit trois jours plus tard à Molsheim, où un bâtiment d’un site de production de matériel aéronautique de l’entreprise Safran a pris feu. Celui-ci contenait des produits chimiques, comme de l’acide chromique, utilisé pour recouvrir le matériel de chrome, et de l’acide cyanhydrique, extrêmement toxique. Le préfet a mis en demeure l’industriel de procéder à des investigations sur cet accident, et sur les pollutions de l’air et de l’eau.
Contactée par Rue89 Strasbourg, l’entreprise ne souhaite pas donner plus d’éléments et indique ne pas avoir finalisé ses investigations. La préfecture a refusé que la Dreal communique les éléments sur les causes et les conséquences de ces incendies à Rue89 Strasbourg.
Des contrôles déficitaires
Si le rapport du Barpi place les fortes chaleurs comme la cause première de ces événements, il souligne aussi d’autres causes, comme l’absence ou l’insuffisance des contrôles sur ces sites, des choix d’équipements et de procédés inadaptés, ainsi qu’une mauvaise identification des risques en amont.
Paul Poulain, consultant dans le domaine des risques et impacts industriels, souligne des problèmes plus profonds que le changement climatique :
« Le climat n’est qu’un risque supplémentaire. On ne maîtrise pas tout, mais il y a aussi un manque d’investissements qui est décuplé par le vieillissement des sites industriels, pas forcément maintenus comme ils devraient l’être. Le nombre de contrôles est très faible, avec seulement 1 600 inspecteurs des installations classées, pour 500 000 installations. »
Ce problème structurel de contrôle des installations classées est aussi mis en lumière par un rapport de la commission des finances du 7 octobre 2021, qui rappelle que les effectifs au sein du ministère de la Transition écologique, dont dépendent les Dreal, ont baissé de 13,5% entre 2017 et 2022. Le rapport estime qu’il manque 700 emplois en France pour l’inspections des installations classées.
Le groupe Domial a inauguré Les Docks, le premier bâtiment habité de la presqu’île Citadelle, dernière friche portuaire de l’axe Deux-Rives. L’ensemble est composé de plus de 80 logements sur un parking de 400 places, avec une terrasse partagée.
Dans une tradition désormais bien ancrée, l’aménagement de l’axe Deux-Rives se poursuit, bloc après bloc. Tant pis pour la continuité urbaine, l’esthétique et la cohérence d’ensemble, l’aménagement urbain semble incapable de procéder autrement ces temps-ci. Dernier bloc en date : Les Docks, un ensemble de 83 logements, dont la moitié en accession sociale à la propriété.
Ce premier ensemble habité de la presqu’île Citadelle, en face du parc du même nom et juste à côté de la station de tram, est construit sur huit étages autour d’un parking en silo de 444 places. Les façades sont en briques et bois, mais l’intérieur trahit la standardisation de la construction contemporaine. Les appartements vont du T2 au T5, de 43 à 112 m² et paraissent petits. Les chambres par exemple sont dimensionnées autour de 12 m², c’est mieux que l’habituel 9 m² assure-t-on chez Domial, le promoteur qui a dépensé 17 millions d’euros pour construire l’ensemble.
Qu’importe puisque la demande de logements est telle à Strasbourg que presque tous les lots à acheter ont trouvé preneur… Il est vrai que le dispositif d’aide à l’achat, réservé aux ménages modestes, a réduit le prix du mètre-carré autour de 2 800€. Un prix imbattable dans cette ville inaccessible aux ménages modestes qu’est devenue Strasbourg.
La vue au sud de Les Docks devrait rapidement se boucher… Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc