Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au menu du conseil de l’Eurométropole : plan de sobriété et poursuite du tram vers l’Ouest

Au menu du conseil de l’Eurométropole : plan de sobriété et poursuite du tram vers l’Ouest

Économies d’énergie et gros chantier sont au programme du conseil du vendredi 30 septembre. L’assemblée des 33 communes va se pencher sur la prolongation du tramway jusqu’à Wolfisheim. Avant cela, elle doit dévoiler ses mesures d’économie pour l’hiver à venir. À suivre en direct à partir de 9h.

Les maires des 32 communes autour de Strasbourg vont avoir l’occasion de découvrir le Palais des Fêtes. Une magnifique salle mythique et rénovée mais qui n’est pas en mesure d’accueillir des spectacles régulièrement. Au menu du jour justement, l’exécutif n’a pas prévu de grandes festivités. La coalition des écologistes et des maires doit présenter le « plan de sobriété » de l’Eurométropole, confrontée à un quintuplement de sa facture de gaz.

Après les mesures d’économie de la Ville lundi, dont les principales actions sont l’abaissement des températures (jusqu’à 14°C dans les gymnases) et la diminution de l’éclairage, y compris pour les illuminations de Noël, celui de l’Eurométropole peut avoir plus d’impacts directs sur le service public. La collectivité, au budget trois fois plus élevé, gère notamment les piscines, les médiathèques ou les transports en commun. Le débat pourrait s’avérer plus nuancé qu’à la Ville, puisque les maires sont confrontés aux mêmes difficultés dans leurs communes.

A priori, un consensus sur le Tram ouest

Après cela, le principal point concernera le tram à l’ouest de Strasbourg. Il s’agit de la prolongation de la ligne F, jusqu’à Eckbolsheim et Wolfisheim (point 5 – lire notre article), soit 9 arrêts et quatre kilomètres de plus. Après les concertations sur le tracé et les aménagements, le dossier va être soumis à une enquête publique en cette fin d’année, dernière étape avant de pouvoir lancer les travaux. L’infrastructure est estimée à 122 millions d’euros, dont 79 pour les travaux.

À Strasbourg, le dossier n’intéresse guère les oppositions, malgré des craintes exprimées par des habitants sur le plan de circulation. Le sujet n’a été relevé par aucun des trois groupes lors du conseil municipal du lundi 26 septembre. Mais au conseil de l’Eurométropole, ce sera l’occasion d’entendre les maires des deux communes concernées.

Le tram desservira le centre socio-culturel de Koenigshoffen. Photo : doc eurométropole

De Wolfisheim à Eckbolsheim, des maires favorables mais pas forcément confiants

En bout de ligne, Wolfisheim, dont le maire Éric Amiet (LR) est l’un des principaux opposants de Pia Imbs et de son équipe. Mais sur ce point, il soutient la majorité. « Sur ce sujet, je n’ai pas d’observations négatives à formuler », explique-t-il à Rue89 Strasbourg. « Je me bats pour ce tram depuis 20 ans, sur ce dossier, il y a désormais une volonté d’avancer », se satisfait-il. Il reste néanmoins prudent sur la réalisation du chantier. « Les procédures administratives sont tellement complexes et soumises aux revirements politiques », relève-t-il encore échaudé par l’abandon du tram sur pneus en 2013, ou l’extinction à petit feu de la VLIO (Voie de liaison intercommunale ouest), une rocade de 11,7 kilomètres votée à la fin du mandat précédent.

À Eckbolsheim, le maire André Lobstein (LR) siège aussi dans l’opposition. Et si l’élu est « absolument favorable » au tram lui aussi, il est moins satisfait que son voisin de l’évolution du dossier. Selon l’élu local, « le plan de circulation ne convient pas » et redoute un grand encombrement pour les trajets nord/sud en voiture. L’arrivée dans Strasbourg, où la route des Romains sera mise à sens unique, sera plus compliqué en voiture.

André Lobstein s’agace par ailleurs que les travaux vont engendrer un coût de près d’un million d’euros pour sa commune. Son adjoint Ghislain Lebeau développe :

« On a appris en août que nous devions participer aux installations d’éclairage (650 000€ HT) et aux espaces verts (150 000€ HT). C’est un montant estimé dans les études, mais qui part à la hausse avec l’inflation. Nous contestons cette méthode de répartition pour un projet qui ne concerne pas seulement la commune. Pour une zone d’activité, l’Eurométropole paie tout l’investissement et la commune l’entretien. On nous répond que par le passé d’autres commune ont payé pour ces dépenses pour le tram, mais c’était Schiltigheim ou Illkirch qui ont 30 000 habitants et plus de moyens. Notre budget annuel n’est que de cinq millions d’euros. »

Lundi en conseil municipal, les élus ont refusé de voté un avis favorable ou défavorable au tram, mais adopté une délibération qui acte les « points positifs » et « points négatifs ». Le 13 octobre, en guise de protestation, la municipalité va installer des sens interdits tels que proposés par l’Eurométropole pour démontrer aux automobilistes comment la circulation va se compliquer à l’avenir.

Strasbourg – Eckbolsheim et terminus à Wolfisheim, le nouveau tram pour trois communes. Photo : doc eurométropole

La route des Romains en question

Le vice-président aux mobilités Alain Jund (EELV) défend cette longue extension, mais aussi les modifications qui vont en découler. Et justement ce passage de la route des Romains, à Strasbourg – grand axe central de Koenigshoffen – en sens unique sur un tronçon. Une manière de ne plus en faire « un axe de transit », mais de lui donner « une fonction de centralité » dans le quartier.

Ce parti pris est différent de l’aménagement du début de la ligne, achevée en 2020. À l’entrée de la route des Romains, la circulation automobile à double sens a été maintenue au détriment du tram F, réduit à une voie unique (voir la photo ci-dessous).

Une organisation qui empêche les croisements de rames et donc ralentit les fréquences. Réduits à la portion congrue, les trottoirs et pistes cyclables sont exigües. Résultat « personne n’est satisfait » estime Alain Jund.

À l’entrée de Koenigshoffen, la circulation à double sens a été maintenue, au détriment du tram, réduit à une voie, et des trottoirs et pistes cyclables, devenus étroits. Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg

Trafic divisé par deux à Eckbolsheim ?

À Eckbolsheim aussi, Alain Jund imagine « une nouvelle centralité » pour la commune, autour du tram. Et s’il connaît les critiques d’André Lobstein, il espère que la baisse de trafic sera suffisante pour empêcher des bouchons :

« Avec le tram, le besoin d’aller au centre-ville en voiture va s’évaporer. On les entend peu, mais le tram va également desservir les entreprises de la zone d’activité d’Eckbolsheim qui compte 3 000 salariés. Il est vrai qu’il y a des difficultés de circulation nord/sud, avec beaucoup de bouchons, mais on a travaillé avec un bureau d’études qui conclut que le trafic va être divisé par deux. Il n’est pas évident de se projeter aujourd’hui dans 3 – 4 ans. Pour toute extension de tram, à Neudorf ou la Robsertsau, il y a des interrogations de ce type, et une fois que le tram est là, on se demande pourquoi on ne l’a pas fait avant. Je suis convaincu qu’une fois là, on sera satisfait ».

Des chantiers coûteux, mais « nécessaires »

L’enquête publique doit se tenir en fin d’année 2022, puis les travaux entre 2023 et « fin 2025 ». À moins que la conjoncture économique ne pousse à étaler le chantier dans le temps ? « C’est à l’Eurométropole de répondre. Bien courageux celui qui fixe une date. Je ne fais pas de promesse », tempère pour sa part Éric Amiet à Wolfisheim. Pour Alain Jund, ces chantiers sont nécessaires, car ils sont aussi une réponse à l’inflation :

« En investissant dans les transports, on veut proposer un bouclier de mobilités dans l’ouest, c’est-à-dire la garantie de pouvoir se déplacer à bas coût. Nous prévoyons aussi une amélioration du réseau de bus et le TSPO (voir plus bas). On anticipe les difficultés qu’on risque de subir dans quelques années, avec l’essence à 2 euros. »

La présidente de l’Eurométropole Pia Imbs (sans étiquette) indique pour sa part que les investissements seront revus à l’automne, mais que la priorité serait donnée à la transition énergétique et aux transports. Et le projet vient de recevoir 15 millions d’euros en soutien du gouvernement.

La poursuite du chantier du TSPO, en deux temps

Le tram n’est pas le seul projet pour les transports en commun à l’ouest de l’agglomération. Au point précédent (point 4), il est question de la poursuite du Transports en site propre ouest (TSPO) pour améliorer le temps de trajet en autocar.

Il s’agit d’élargir la bande d’arrêt d’urgence sur l’autoroute M351 le long de Wolfisheim et de Hautepierre, afin d’y créer une voie réservée aux autocars. Comme souvent avec l’amélioration des transports en commun, c’est un dossier qui existe sur plan depuis des années, mais qui n’a guère avancé.

Maintenant que l’État en a transféré en 2021 la charge à l’Eurométropole, cette dernière compte enfin réaliser les derniers kilomètres. La section entre Ittenheim et Wolfisheim (4,5 kilomètres) a été mise en service le 24 septembre.

Pour la suite, l’Eurométropole vise de réaliser un premier tronçon jusqu’à la station de tram Paul Éluard pour la fin 2024, puis une deuxième phase d’ici 2026 sur le reste de l’autoroute jusqu’à Strasbourg et la place des Halles, ainsi que le nouveau terminus à l’arrière de la gare. Le projet était estimé à 23 millions d’euros en 2019.

Dans un premier temps, les voies réservées aux autocars du TSPO iraient jusqu’à Paul Éluard, puis jusqu’au centre ville Photo : document Eurométropole

La séance compte 108 points à l’ordre du jour et débute à 9h.

Les viticulteurs alsaciens massivement certifiés Haute Valeur Environnementale, un label peu exigeant

Les viticulteurs alsaciens massivement certifiés Haute Valeur Environnementale, un label peu exigeant

Entre janvier 2020 et janvier 2022, les conversions des viticulteurs à la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) ont plus que doublé en Alsace, passant de 650 à 1 475 exploitations certifiées dans les deux départements. Certains viticulteurs n’ont quasiment pas besoin de changer leurs pratiques pour l’obtenir, tandis que le label Bio, sans pesticides chimiques, perd de son attractivité.

Dans son rapport de juillet 2022, la Cour des comptes a pointé la Chambre d’agriculture du Grand Est pour son manque de promotion de l’agriculture bio. Une des difficultés pointées par les agriculteurs était la concurrence avec la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). En plantant des haies, en gardant des bandes enherbées ou en diminuant leurs volumes de pesticides, les exploitants obtiennent des points pour avoir cette certification. S’ils en ont assez, ils ont le label HVE.

Mais rien ne leur interdit donc de continuer à utiliser des produits nocifs pour la biodiversité comme les insecticides ou le glyphosate. Ils peuvent compenser cela avec d’autres pratiques pour avoir suffisamment de points. Marie-Noëlle Lauer, conseillère spécialisée en viticulture à la Chambre d’agriculture d’Alsace, explique un engouement récent pour cette certification :

« La certification a été remise au goût du jour suite aux lois Egalim en 2018. Le gouvernement a beaucoup communiqué dessus et y a dédié des aides spécifiques. Le principe de cette certification pour la viticulture, c’est que les exploitations sont enherbées entre les rangs de vigne et que les doses d’azote sont régulées. »

Les certifications HVE ont explosé en France entre 2019 et 2021. Photo : Diaporama de présentation du 4 octobre 2021 de la Commission nationale de la certification environnementale / doc remis

Une explosion des conversions chez les viticulteurs

En Alsace, comme dans le reste de la France, le label est très majoritaire dans les exploitations viticoles, selon les chiffres arrêtés au 1er janvier 2022 du Ministère de l’agriculture. Sur 1 600 exploitations HVE en Alsace, 1 475 sont des viticultures, contre 108 grandes cultures (maïs, blé, colza…) et 12 arboricultures (arbres à fruits). Les viticulteurs se sont aussi massivement convertis entre 2020 et 2022, passant de 650 exploitations certifiées à plus du double deux ans plus tard. Cette explosion coïncide avec la mise en place d’un crédit d’impôt de 2 500 euros pour les exploitations converties en 2021, très largement communiqué par l’État dans le secteur.

95% des exploitations certifiées HVE dans le Grand-Est sont des viticultures. Photo : Diaporama de présentation du 4 octobre 2021 de la Commission nationale de la certification environnementale/doc remis

Des chiffres qui s’expliquent aussi par une demande forte de la grande distribution selon Marie-Noelle Lauer, de la Chambre d’agriculture :

« La grande distribution s’en est vite emparé : cela parle aux consommateurs et facilite les ventes. Cette demande massive des grandes surfaces qui ont imposé ça à leurs acheteurs est retombée sur les différentes caves. Les vignerons indépendants sont moins concernés, mais les caves n’ont quasiment pas eu le choix : 100% d’entre elles sont HVE. »

« Je n’ai quasiment rien eu à changer »

C’est dans ce mouvement que Frédéric Becht, viticulteur à Dorlisheim, a demandé la certification en 2019. Son exploitation produit 10 à 15% de raisins en vrac vendus en grande surface. Il l’admet, la certification n’a « pas fait évoluer [ses] pratiques » :

« Ce qui était demandé pour la certification correspondait déjà aux pratiques que nous avions sur le domaine : on avait déjà planté des haies, laissé des bandes d’herbe. »

Pour les intrants chimiques, Frédéric Becht dit utiliser « 70% de glyphosate en moins par rapport à quelques années en arrière ». Les 30% restants sont utilisés dans les endroits du domaine qui sont très en pente, et où le désherbage mécanique est difficile. Il estime être largement en dessous des limites de fréquence de traitement aux produits phytosanitaires imposés.

Les vignes alsaciennes, de plus en plus certifiées HVE, pas sans pesticides pour autant.. Photo : Pixabay

« Le niveau d’exigence n’est pas assez élevé »

Dans les faits, ce label est si peu contraignant que des exploitations peuvent y accéder sans changer leurs pratiques selon Jean-Bernard Lozier, membre de la Confédération paysanne et de la Commission nationale de la certification environnementale (CNCE). Il précise :

« Il y a des items faciles à valider. Par exemple, pour la partie phytosanitaire, si on dit qu’on utilise un outil de désherbage mécanique, on a des points, mais ce n’est pas pour ça que l’on utilise pas de produits chimiques. L’objectif du Green Deal européen c’est de réduire les produits de 50%, mais avec le label HVE, on est loin du compte. »

L’ancienne version de la certification, toujours en vigueur jusqu’à la fin de l’année 2022, permettait même de passer par une voie exclusivement comptable pour obtenir le label : il fallait que les achats d’intrants chimiques soient inférieurs à 30% du chiffre d’affaires.

Mais dans la viticulture, les achats d’intrants représentent de toute façon seulement 14% du chiffre d’affaires en moyenne, soit moins que l’objectif fixé par le label. Cette voie d’accès a été supprimée de la dernière version de la HVE, votée en juin 2022 et validée le jeudi 22 septembre par la CNCE.

L’Alsace fait partie en juillet 2021 des régions concentrant le plus d’exploitations certifiées HVE, avec 811 dans le Bas-Rhin et 928 dans le Haut-Rhin. Photo : Diaporama de présentation du 4 octobre 2021 de la Commission nationale de la certification environnementale/doc remis

Les associations écologistes votent contre la nouvelle version du label HVE

Avant cette modification, le label ne respectait même pas la conditionnalité de la Politiques Agricole Commune (PAC), c’est-à-dire les exigences environnementales minimum pour avoir le droit aux aides européennes. Ces critères d’entrée sont appelés BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales).

Pour cette raison, la Commission européenne a sommé la France, en mars 2022, de revoir les critères d’attribution de cette certification. Mais le vote s’est fait dans la précipitation, et sans adhésion totale, explique Jean-Bernard Lozier, membre de la Commission pour représenter la Confédération paysanne :

« La nouvelle version est passé avec 14 voix pour, neuf abstentions, et quatre voix contre, donc à une voix près. Les seuls favorables étaient les organismes de l’État. Les syndicats majoritaires se sont abstenus. Les organisations France nature environnement, la Ligue de protection des oiseaux et le syndicat agricole Confédération paysanne ont voté contre considérant que les conditions pour être labellisé HVE ne sont toujours pas suffisantes. »

« 90% des consommateurs ne savent pas ce qu’il veut dire »

Éric Casimir, vigneron indépendant à Itterswiller, s’est converti il y a quatre ans, avant d’entamer une démarche en bio. Il ne rejette pas la certification HVE :

« La HVE permet de montrer aux vignerons ce que sont les bonnes pratiques. Quand les négociants ont décidé d’acheter que du vrac HVE, ça a permis à toute une filière de changer. Pour moi c’est aussi une manière de transitionner vers la bio, qui est de plus en plus demandée quand on exporte le vin. Mais la HVE n’est pas une fin en soi. »

Un rapport de la Cour des comptes (CDC) de juin 2022 montre que la certification HVE exerce une « concurrence croissante » avec le label bio, d’abord du fait du manque d’information aux consommateurs. C’est l’avis de Denis Schiele, gérant à la retraite d’une exploitation basée à Ammerschwihr (68), qui entame sa troisième année de conversion au label Agriculture Biologique (AB) :

« Dans notre village il y a beaucoup de bio, et quasiment tout le monde s’est mis à la HVE pour pouvoir vendre. C’est un label de plus, et c’est certain que 90% des consommateurs ne savent pas ce qu’il veut dire. On voit bien sur le terrain que le glyphosate, les insecticides ou encore les pesticides qui pénètrent dans les plantes pour les traiter sont autorisés et font toujours des dégâts sur la faune et la flore. »

Les conversions de viticulteurs vers le label bio stagne en comparaison des conversions vers la certification HVE. (Photo Pixabay)Photo : Pixabay

La HVE accélère, la viticulture bio stagne

La multiplication des labels moins exigeants contribuerait à dégrader l’image de la bio selon le rapport de la CDC. Les consommateurs sont moins prêts à payer des produits bio plus chers, alors qu’une alternative « écologique », moins coûteuse, est proposée.

En parallèle, la viticulture biologique continue de se développer mais à un rythme moins soutenu que le label HVE, avec seulement 67 producteurs convertis en 2021. Selon Marie-Noelle Lauer, de la Chambre d’agriculture d’Alsace, seules 15 conversions en bio ont été faites depuis le début de l’année 2022 en Alsace :

« C’est assez peu, mais cohérent par rapport aux dernières années où les conversions ont été nombreuses et également parce que l’an passée a été une saison difficile à gérer en bio avec toutes les pluies. »

Interrogée sur la concurrence de la certification HVE, Marie-Noelle Lauer temporise :

« Moi je ne confronte pas la bio et la HVE, ce sont deux approches différentes. Il y a aussi des HVE qui sont sur des doses très réduites en pesticides. Pour nous quelque part c’est intéressant car on peut toucher des gens qu’on touchait assez peu, et mieux contrôler les exploitations sur leurs pratiques. »

Cronenbourg : grève jeudi et « collège mort » vendredi à Sophie Germain, pour une classe supplémentaire

Cronenbourg : grève jeudi et « collège mort » vendredi à Sophie Germain, pour une classe supplémentaire

Des professeurs du collège Sophie Germain à Cronenbourg seront en grève jeudi 29 septembre pour demander une classe supplémentaire face au sureffectif d’élèves dans cet établissement d’éducation prioritaire. Vendredi 30 septembre, pour les mêmes raisons, la FCPE appelle les parents à ne pas envoyer leurs enfants en cours.

Le collège Sophie Germain à Cronenbourg sera marqué par deux jours successifs de mobilisation les 29 et 30 septembre. En même temps que la grève nationale pour l’urgence sociale et écologique, la CGT Éduc’action a déposé un préavis local « car les personnels de cet établissement d’éducation prioritaire demandent l’ouverture d’une classe de cinquième ». Fabrice Copyloff, professeur de français et représentant CGT au collège, détaille les raisons de la protestation :

« En théorie, dans les collèges d’éducation prioritaire, les élèves sont à 24 par classe grand maximum. Pour nos huit classes de cinquième, nous avons deux classes de 24 élèves, deux classes de 28 élèves, et les autres sont à 26 ou 27 élèves.

Les élèves viennent de milieux sociaux et culturels défavorisés. Leurs parents ne les aident pas à la maison. Ils sont moins autonomes. Nous avons aussi beaucoup de jeunes qui ne sont pas nés en France, ou bien qui ont des handicaps. Ils ont besoin d’attention. Or là, cela devient très compliqué. En plus, les salles sont prévues pour 24 collégiens maximum, donc on manque de places et de mobiliers. En bricolant, on trouve de quoi faire mais ce n’est pas très sécurisé puisque les sorties de secours sont bloquées. »

Rassemblement devant le collège jeudi

La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a rédigé un tract appelant les familles à « ne pas envoyer leurs enfants en cours » le vendredi 30 septembre :

« Nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour permettre une bonne scolarité à nos enfants. […] Cette dégradation des conditions d’enseignement a lieu dans un établissement déjà très fragilisé par l’insuffisance de moyens. »

La rentrée 2022 est marquée par de nombreuses mobilisations en Alsace comme ailleurs en France pour demander des ouvertures de classes et des créations de postes. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Fabrice Copyloff indique que les professeurs du collège Sophie Germain ont envoyé une lettre au directeur académique le 16 septembre :

« Il est venu lundi 26 septembre pour nous écouter mais il nous a dit que le rectorat n’allait pas créer une classe supplémentaire de cinquième car il n’en a pas les moyens. Pour nous ce n’est pas acceptable. Ces enfants, qui ont déjà une scolarité hachée par la crise sanitaire, n’ont pas les mêmes chances que les autres. »

D’après la CGT, une classe supplémentaire porterait le nombre de section de cinquième à neuf. Les élèves seraient alors 22 par classe, ce qui correspond à un effectif normal de réseau d’éducation prioritaire au collège. Un rassemblement est prévu à 10 heures devant l’établissement jeudi 29 septembre. Selon le syndicat, le taux de participation devrait être de plus de 50%.

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Le site strasbourgeois « Mon Vélo France » est une arnaque

Le site strasbourgeois « Mon Vélo France » est une arnaque

Le site internet mon-velofrance.com propose à la vente des vélos et des scooters électriques. Soi-disant basé à Strasbourg, le magasin est un faux. Mais l’arnaque, bien réelle.

C’est un site internet d’équipements sportifs comme il en existe des centaines. Tout en haut de la page d’accueil, il est écrit que « Mon vélofrance est le spécialiste dans la distribution de vélos, pièces vélo, pièces VTT, d’accessoires vélo et d’équipement running sur internet ».

On y trouve des vélos électriques dernier cri, pour des prix allant de 410€ pour un VTT de base, à 5 500€ pour un vélo de ville électrique haut de gamme. Avec, à chaque fois, des prix défiant toute concurrence. Ainsi le vélo le plus cher, affiché à 5 500€ est un modèle qui coûte en réalité 8 000€. Une promo alléchante pour un magnifique vélo… Le problème de celui acheté sur mon-velofrance, c’est qu’il n’existe pas.

Deux fausses adresses à Strasbourg

Lorsqu’on clique sur l’onglet « nous contacter », le site assure être la vitrine numérique d’un magasin qui existerait à Strasbourg. Son adresse : 9 rue de la Brigade Alsace-Lorraine, dans le quartier de la Krutenau. Mais sur place : aucune trace d’un magasin de vélo qui s’appellerait « Mon vélo France ».

À la place, il y a la porte cochère d’un bel immeuble d’habitations, avec différentes plaques : celles de deux podologues, un garage et un cabinet médical. Aux numéros voisins, une agence immobilière et un magasin de prêt-à-porter pour hommes.

Quand on cherche ensuite sur Google maps si le magasin est référencé, c’est une autre adresse qui apparaît : le 36 rue de la Brigade Alsace-Lorraine. Un numéro qui n’existe pas dans cette rue strasbourgeoise.

Un vrai numéro d’entreprise… à Six-Fours dans le Var

Lorsqu’on tente ensuite une vérification de l’existence de cette entreprise, on trouve sur la page « mentions légales » du site :

« Bienvenue sur le site Internet www.mon-velofrance.com réalisé et édité par Cycle et Volt au capital social de 107 300,00 €, dont le siège social est situé au (…) 83 140 Six-Fours-les-Plages, France, inscrite au RCS Toulon (…). »

Sur la page « Qui sommes nous », du site « Mon Vélo France », un site d’arnaques. Le montage photo est assez évident, mais certains internautes n’y prêtent pas attention (capture d’écran).

Sur le site Societe.com, le numéro SIREN de l’entreprise renvoie bien à une société nommée « Cycle et Volt », dont le gérant serait Franck Rinaudo. Contacté, le gérant de Cycle et Volt – dont le magasin existe, et qui est bien basé à Six-Fours, explique :

« Depuis un an, je reçois des appels quotidiens de clients qui se sont fait arnaquer par ce site, et qui remontent jusqu’à moi. J’ai porté plainte deux fois pour usurpation de numéro de société. Evidemment je n’ai aucun rapport avec cette soi-disant entreprise, qui est un fake. Tout est faux. Il n’y a qu’à voir les promos qu’ils font, pour les produits qu’ils proposent, c’est juste impensable. »

Faux site, vraies victimes

Si le site est une arnaque, les victimes de ces escroqueries, elles, sont bien réelles. Il suffit – là encore – de chercher quelques minutes sur internet pour trouver les dizaines de témoignages de personnes qui se sont fait avoir.

Sur le site signal-arnaque, qui recense près de 330 000 arnaques relevées par des internautes francophones, les témoignages sur « Mon Vélo France » sont nombreux (une vingtaine), comme celui de « JMC », posté en juin 2022 :

« Je pense être aussi victime de cette arnaque. Commande de batterie BOSCH à 489€ passée le 2 juin 2022. Payé par prélèvement (…). Un mois après, toujours pas de nouvelles. J’ai déposé plainte en ligne sur le site de la fraude sur internet. »

Le site propose toujours des promos alléchantes, comme ce vélo censé coûter 2 499€, au prix de 1 599€ sur « Mon Vélo France » / capture d’écran.

Au téléphone, un interlocuteur un peu gêné… qui finit par raccrocher

Sur le site « Mon Velo France », on trouve deux numéro de téléphones portables, présentés comme « téléphone du magasin ». Après plusieurs tentatives infructueuses et un message laissé sur le tchat du site, l’un des numéros a rappelé la rédaction.

Il s’agit d’un certain « Franck Lambert », qui parle dans un français impeccable avec un accent africain. La qualité de la ligne est mauvaise. Nous l’interrogeons immédiatement sur la localisation de son magasin, introuvable à Strasbourg : « C’est notre entrepôt de stockage, ce n’est pas un magasin », explique l’homme au téléphone. Et le numéro 36 inexistant ? « Nous n’avons jamais été au 36, nous sommes au 9, c’est tout ».

Interrogé sur les nombreux clients qui font état d’arnaques et de vélos, commandés et payés mais jamais reçus, « Franck Lambert » répond très calmement :

« Vous savez, ça c’est la concurrence. Il y a beaucoup de concurrents dans le secteur du vélo sur internet, et ils font croire aux arnaques. »

Notre interlocuteur semble avoir réponse à tout. Jusqu’à un certain point :

– « Et votre numéro de Siret ? Il ne correspond pas à votre société, pourquoi ?
– C’est parce que notre société est enregistrée au Royaume-Uni.
– Mais vous, vous êtes basé à Strasbourg ? Quelque part en France ? »

Franck Lambert, ou qui que ce soit, raccroche. Il ne répondra plus.

Plusieurs plaintes, des signalements et un site qui continue de prospérer

Sur internet, les victimes s’interrogent. Comment une telle arnaque peut-elle subsister, malgré les nombreuses plaintes et les signalements faits auprès de la plateforme Pharos (Portail officiel de signalement des contenus illicites de l’Internet) ? Franck Rinaudo – le vrai gérant de la société prête-nom – semble désabusé :

« Je suis allé deux fois au commissariat, j’ai fait un signalement à Google, j’ai fait un signalement sur la plateforme en ligne… Je ne sais plus quoi faire. Les gens que j’ai au téléphone se retournent même contre moi, mais moi je n’y peux rien ! »

Franck Rinaudo raconte d’ailleurs qu’il s’agit de la troisième fausse entreprise rattachée à la sienne. « Ils avaient créé des noms de site toujours un peu semblables, avec France et Vélo dedans. » Avant de conclure, dépité : « De toute façon, le jour où la police fermera le site, ces escrocs en ouvriront un autre. »

À Nambsheim, écologistes et habitants contre un projet industriel et l’arrivée de matériaux radioactifs

À Nambsheim, écologistes et habitants contre un projet industriel et l’arrivée de matériaux radioactifs

Les entreprises qui occuperont la zone industrielle EcoRhena ne sont pas encore connues. Mais des habitants de Nambsheim, dont certains habitent à 60 mètres du site, craignent de futures nuisances. Avec un important port fluvial, EcoRhena pourrait devenir un lieu de passage de matériaux hautement radioactifs, issus de centrales nucléaires, à destination d’un centre de recyclage au niveau de l’ancienne centrale de Fessenheim.

Claudia Harter fait partie du collectif des villageois réunis de Nambsheim, au sud de Neuf-Brisach, créé à l’été 2021 pour s’opposer à un projet de zone industrielle appelée EcoRhena. « Il veulent raser 10 hectares de forêt et artificialiser des zones agricoles mais ils ne savent même pas encore quelles entreprises vont s’installer », résume t-elle. Les arbres que les habitants de la rue du canal aperçoivent depuis les fenêtres de leurs maisons pourraient être remplacés d’ici peu par des usines et des entrepôts. Ils devraient s’étaler sur 55 hectares, soit l’équivalent de la surface de 76 terrains de foot.

Les arbres au second plan pourraient disparaître Photo : remise / Claudia Harter

Le porteur de projet est le syndicat mixte ouvert (SMO), constitué de Voies navigables de France, de la Chambre de commerce et d’industrie Alsace Eurométropole, de la Région Grand Est, de Colmar agglomération et de la Communauté de communes Pays Rhin-Brisach. Son président est Gérard Hug (Divers droite), qui est aussi à la tête de la communauté de communes. Le SMO a les autorisations pour commencer les travaux et a débuté le défrichage de la zone le 23 septembre. Le chantier doit commencer au mois d’octobre.

Le collectif d’opposition a remarqué les premières coupes d’arbres le 23 septembre. Photo : Les villageois réunis de Nambsheim / doc remis

Générateurs de vapeur et réacteurs de centrales nucléaires

Claudia Harter constate que de nombreux habitants de la commune craignent l’apparition « de nuisances sonores, visuelles et olfactives, ainsi que de potentielles pollutions de l’air, de l’eau et du sol ». L’ambiance risque effectivement de changer dans ce village de 600 âmes, situé en bordure du Rhin. Surtout, le collectif redoute l’arrivée de matériaux hautement radioactifs près de chez eux.

EcoRhena se trouve à trois kilomètres du site de l’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim, où EDF a le projet d’installer son technocentre. Le projet est d’y fondre des générateurs de vapeur et des réacteurs des centrales nucléaires françaises et européennes en fin de vie, de récupérer leurs métaux les moins radioactifs et de les réutiliser dans la filière nucléaire, ou dans des filières conventionnelles. Dans un document de présentation d’EcoRhena, le SMO note : « Le secteur 3 pourrait accueillir une rampe Roll on Roll off (RoRo, rouler pour entrer, rouler pour sortir, permettant aux camions de débarquer avec leur chargement, NDLR) destinée au transfert de matériaux liés au projet de technocentre. »

En d’autres termes, cette infrastructure permettrait d’acheminer les éléments radioactifs par camions, transportés sur des bateaux, jusqu’au technocentre. Gérard Hug et Claude Brender, maire de Fessenheim, sont favorables à ce projet de Technocentre, mais EDF hésite encore avec d’autres sites en France comme Tricastin près de Montélimar. Le port fluvial avec une rampe « RoRo » pourrait donc être un important argument en faveur de l’installation du technocentre en Alsace.

« Il n’y a aucune visibilité »

« On ne sait pas pourquoi il y a « Eco » dans le nom du projet. Il n’y a pas de cahier des charges précis sur les entreprises », remarque Claudia Harter. Selon la militante écologiste et habitante de Nambsheim depuis 1997, le collectif compte 130 membres dans le village, ainsi que des sympathisants :

« Nous ne sommes pas dans une opposition de principe. Tout dépend de la nature des entreprises qui s’installent et de comment elles s’intègrent. Nous sommes favorables à l’installation d’entreprises propres, aux projets d’énergies renouvelables, mais en limitant au maximum les nuisances pour les riverains. Le souci, c’est aussi qu’il n’y a aucune visibilité à part le port RoRo. »

Centrale nucléaire de Fessenheim (Photo N. S.)
L’ancienne centrale nucléaire de Fessenheim, à côté de laquelle pourrait sortir de terre le technocentre. Photo : NS / Rue89 Strasbourg

« On peut aussi créer des emplois vertueux »

D’après l’agence de développement économique d’Alsace (Adira), EcoRhena fait partie des projets majeurs en Alsace centrale, où la logique d’artificialisation des terres au profit d’industries et de parcs d’activités ne connaît aucune pause. Sur son site, la communauté de communes explique que le but est de « favoriser le développement industrialo-portuaire » pour créer des emplois, notamment suite à la fermeture de la centrale nucléaire qui faisait travailler 2 000 personnes.

Christine Schwartz, maire de Nambsheim, rappelle aussi que l’usine de chewing-gums Wrigley située à Biesheim, une commune voisine, a supprimé 280 postes en 2021 : « Des emplois disparaissent localement. Nous avons donc la responsabilité d’en créer en tant qu’élus. » Pour Claudia Harter, l’argument de l’emploi ne doit pas être utilisé abusivement :

« Le chômage est résiduel dans les environs. Les employés de la centrale ont été reclassés, certains ont été mutés. Et surtout, ce n’est pas une raison pour accepter des pollutions et un technocentre. On peut aussi créer des emplois vertueux. »

La commune de Nambsheim n’a pas vraiment son mot à dire…

Selon Jean-Luc Ludmann, conseiller municipal d’opposition à Nambsheim, la majorité des élus de la commune trouvent que l’emprise d’EcoRhena est trop proche des habitations :

« La zone industrielle sera à 60 mètres de certaines habitations. Si les usines qui s’installent rejettent des polluants ou suscitent de grosses nuisances sonores, le préjudice sera trop important pour les riverains. Nous souhaitons donc qu’il y ait plus de distance entre l’Est de Nambsheim et le début d’EcoRhena. »

Vue du ciel de la zone sur laquelle EcoRhena doit être aménagée, entourée en violet, avec le gros de la forêt qui doit être défrichée sur la gauche, et le village de Nambsheim au dessus. Photo : Document SMO

De son côté, Christine Schwartz, la maire, soutient le projet et considère que les risques de nuisances sont très faibles, comme « de nombreuses précautions sont prévues par la loi, notamment sur les pollutions ». Elle reconnaît qu’elle n’a, de toute façon, pas vraiment son mot à dire :

« Les zones industrielles, ça se décide au niveau de la communauté de communes. C’est à eux qu’ils faut demander les précisions et quelles entreprises pourront s’installer. »

Mais Gérard Hug, président du SMO et de la communauté de communes du Pays de Neuf-Brisach, n’a pas souhaité répondre aux questions de Rue89 Strasbourg. Jean-Luc Ludmann dénonce une confiscation de la décision :

« Il s’agit de notre commune, mais les réunions avec le SMO sont houleuses et pour l’instant nous ne savons pas s’ils s’adapteront aux revendications des habitants. »

Alsace Nature, soutien au départ puis dans l’opposition

Une manifestation est prévue samedi 1er octobre, près de la future zone industrielle. Des habitants de Nambsheim ont lancé une pétition en ligne signée par plus de 250 personnes. Ils sont soutenus par l’association environnementaliste Alsace Nature et par le collectif anti-nucléaire Stop Fessenheim.

Pourtant, au départ du projet, Daniel Reininger avait participé, en tant que représentant d’Alsace Nature, à l’élaboration d’EcoRhena, avant de quitter le comité de pilotage en septembre 2021. L’association s’investissait dans la conception du projet « pour que les enjeux environnementaux soient pris en compte » :

« Les études d’impact étaient sérieuses et on a réussi, pour une fois, à obtenir de vraies mesures compensatoires : 10 hectares seront défrichés mais la même surface, sur des zones bétonnées ou agricoles, sera reboisée. Nous avons quitté le comité de pilotage car nous avons compris que le port fluvial est calibré pour le technocentre que veut installer EDF à Fessenheim. Alsace Nature est totalement opposée au recyclage d’éléments radioactifs car cela favorise des pratiques dangereuses, des risques non maîtrisés, ou de potentiels problèmes de traçabilité des métaux concernés… »

Daniel Reininger, Alsace Nature

Le collectif Stop Fessenheim s’est aussi joint à la mobilisation, comme l’annonce André Hatz, son président :

« Nous étions, comme Alsace Nature, favorables à un projet de territoire qui prend en compte l’environnement. Nous serons finalement aux côtés des habitants de Nambsheim car il est hors de question qu’il y ait de lourdes nuisances de l’industrie à côté de chez eux. Surtout, nous lutterons contre le projet de technocentre. Quels impacts auraient les transports de réacteurs nucléaires hautement radioactifs ? Quels rejets autour du technocentre en activité ? Ces matériaux faiblement radioactifs pourraient devenir des objets de la vie courante. S’il faut mobiliser des dizaines d’associations pour l’empêcher, on le fera. »

EDF devrait désigner le site retenu pour son projet de technocentre en 2023. La mise en service d’EcoRhena était initialement prévue en 2023, mais les travaux ont quelques mois de retard, ils étaient censé commencer début 2022.

#andré hatz#EcoRhena#Nambsheim

L’Alsace s’intéresse enfin à son passé nazi

L’Alsace s’intéresse enfin à son passé nazi

Alors que s’ouvre l’exposition « Face au nazisme, le cas alsacien » à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, la question des compromissions d’Alsaciens avec le Troisième Reich reste discrète tandis que plusieurs ouvrages ont révélé un passé régional occulté jusqu’à présent.

La Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg présente jusqu’au 15 janvier son exposition « Face au nazisme, le cas alsacien

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Au conseil municipal : fermeture des musées et deuxième round sur la mosquée

Au conseil municipal : fermeture des musées et deuxième round sur la mosquée

Délocalisé au Palais des Fêtes, le conseil municipal de rentrée va revoir les règles de financement des lieux de cultes et aborder de nombreux sujets gênants pour la municipalité, qui entame une phase de « sobriété ». À suivre en direct-vidéo et avec nos commentaires à partir de 12h30.

Haut lieu historique de la musique strasbourgeoise, le Palais des Fêtes a accueilli de grandes symphonies dans le but d’apaiser les âmes. Mais rien ne semble indiquer qu’une grande harmonie sera proposée au public ce lundi 26 septembre, alors que le conseil municipal s’y délocalise pour quelques mois en raison de travaux dans son hémicycle.

Il suffit de regarder les points mis à l’ordre du jour en fin de séance par les oppositions : Fermetures des musées contestée, végétalisation des cours d’écoles qui ne va pas assez vite, inaction sur le camp de l’Étoile, une « commission indépendante du débat public » toujours pas en place, une avenue du Rhin toujours trop fréquentée et polluée…

Plans de sobriété et poursuite de projets

Avant cela, la séance ne manque pas de sujets saillants avec 61 points à l’ordre du jour. Alors que la municipalité va présenter en début de séance son « plan de sobriété » tout juste concocté suite à l’explosion du prix du gaz, la « fin de l’abondance » ne se retrouve guère dans les autres délibérations.

La municipalité va d’abord voter sur la poursuite d’importants projets avec la métropole, comme la prolongation du tram à l’ouest (point 1 – 122 millions d’euros) ou la rénovation du stade de la Meinau (point 4 – plus de 100 millions d’euros).

Il sera d’ailleurs question, une nouvelle fois, du Racing club de Strasbourg – dont le début de saison est compliqué, puisque les subventions annuelles aux clubs sportifs professionnels seront votées au point 43. La convention avec la Ville tente d’immiscer quelques actions écologiques dans la vie du club.

Ainsi, un joueur participera à une « cleanwalk », une opération de nettoyage des rues du quartier de la Meinau, avec des associations et écoles. Deux après-midi par exemple, indemnisées 35 000 euros pour le RCSA. L’ensemble de la convention pour la Ville s’élève à 535 000 euros pour la saison, en plus du marché publicitaire à 229 000 euros.

Tram, cultes, sobriété, musées, camp de l’Étoile… Le premier conseil municipal au Palais des Fêtes annonce d’importantes joutes entre majorité et opposition. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

Les résidences secondaires plus taxées

Le seul point de tension sur les finances locales concerne la taxe d’habitation (point 22). Supprimée progressivement depuis 2017 par les gouvernements d’Emmanuel Macron sur les résidences principales, elle est maintenue pour les résidences secondaires. La loi permet même une majoration jusqu’à 60% de cette taxe, que la Ville a décidé d’activer en cette rentrée 2022.

L’objectif principal de cette augmentation est de remettre des logements sur le marché de la location pour contenir la hausse des loyers. Mais il n’est pas sûr que cette hausse convainque les 5 300 propriétaires concernés. Dans le cas où ces Strasbourgeois garderaient tous leur logement secondaire, cette augmentation représenterait 1,8 million d’euros supplémentaires pour la Ville. Une manne bienvenue en ces temps de disette.

Le financement des lieux de culte, débat le plus attendu

Mais le débat le plus attendu est celui sur les nouvelles règles de financement des lieux cultes (point 14), permis par le droit local (voir notre article détaillé). La municipalité a remis à plat les règles, en fixant un plafond à 1 million d’euros maximum par lieu tous les 10 ans et, surtout, saisira systématiquement la Préfecture pour savoir si les associations demandeuses représentent « une menace ». Même s’il n’est pas directement question de la mosquée Eyyub Sultan, l’épisode de mars 2021 reviendra forcément en filigrane.

Le sujet s’avère également périlleux pour l’opposition. Comme il s’agit d’un travail réalisé et salué par les représentants des cultes, difficile de s’y opposer frontalement ou de se dire contre le principe général de financer les lieux de cultes. Mais en même temps, il n’est pas question de donner un blanc-seing à leurs adversaires après avoir porté tant de critiques sur leur rapport aux religions.

Surtout que, selon ces règles, l’association décriée Milli Görüs pourrait à nouveau soumettre un dossier, si elle passe les contrôles de la Préfecture. Le groupe Renaissance va d’ailleurs proposer un amendement pour qu’un projet en cours de construction ne puisse être abondé, ce qui empêcherait tout financement futur pour la mosquée controversée. Une règle qui « n’existait pas » selon la municipalité.

Et aussi…

Parmi les autres points qui pourraient susciter des débats, figurent également :

    La création d’un « périmètre de prise en considération » pour le centre commercial de l’Esplanade, où il est prévu de rénover les abords. (point 2)La construction d’une passerelle vélo entre l’Elsau et la Montagne Verte. (point 3 – 1,6 million d’euros)La déminéralisation des anciennes routes dans la forêt Illkirch-Neuhof, classée en réserve naturelle et dont la fermeture de certains accès en début d’année a suscité des protestations. (point 7)

L’évolution stratégique de l’opposition

En fin de séance, viendront les résolutions, interpellations, motions et autres questions d’actualité, avec une bonne dizaine de points à débattre. Les Socialistes par exemple proposent de financer la gratuité des fournitures scolaires pour tous, en s’inspirant de ce que fait Lille, une mairie PS. Le groupe Renaissance, lui, demande carrément de voter pour l’ouverture 6 jours sur 7 des musées, soit l’exact opposé de la décision de la maire Jeanne Barseghian.

Personne ne se fait donc d’illusion sur les suites données à ces suggestions, mais l’objectif est de provoquer un vote et de voir les écologistes voter « contre » des projets qu’ils n’ont pas prévus et financés. Une autre demande vise à retirer les pubs de la Ville des panneaux publicitaires vidéo, demande que la municipalité dit avoir formulée vendredi (voir notre article).

Après ces votes et débats, sont prévues les interpellations évoquées en début d’article sur les cours d’écoles, le camp de l’Étoile, le débat démocratique ou encore l’avenue du Rhin. Les thématiques choisies par les oppositions marquent une évolution dans les angles d’attaque. Plutôt que d’insister sur les désaccords idéologiques (l’économie, la place de la voiture), elles portent leurs critiques sur les actions de la municipalité concernant les sujets dits « de gauche », et qui figuraient dans le programme écolo (démocratie, sans-abrisme, solidarité, culture, cadre de vie, végétalisation, etc). Un manière peut-être de faire douter l’électorat écologiste et de gauche, plus nombreux à Strasbourg y compris aux élections législatives de juin, mais qui après plus de deux ans montre des signes d’impatience.

Rénové, le Palais des Fêtes est trop cher à louer et inutilisable

Rénové, le Palais des Fêtes est trop cher à louer et inutilisable

Le Palais des Fêtes va devenir le point de chute des conseils municipaux pendant les travaux du centre administratif. Car malgré une coûteuse rénovation, cette salle historique du quartier de la Neustadt n’est pas en mesure d’accueillir régulièrement des concerts, sa vocation première.

Travaux de rénovation au centre administratif obligent, les conseils municipaux de la Ville de Strasbourg et de l’Eurométropole vont se tenir au Palais des Fêtes pour quelques mois. Entre les réunions préparatoires et les séances . . .

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Les cars du Kochersberg plus rapides grâce à une voie dédiée presque jusqu’à Strasbourg

Les cars du Kochersberg plus rapides grâce à une voie dédiée presque jusqu’à Strasbourg

Deux voies réservées aux cars reliant l’ouest de Strasbourg à l’agglomération sont mises en service samedi. Prévu de longue date, cet aménagement en faveur des transports en commun doit encore s’étendre à l’intérieur de la ville.

Les cars interurbains qui desservent l’ouest de Strasbourg bénéficient d’une voie réservée grâce au projet « Transport en Site Propre de l’Ouest strasbourgeois » (TSPO, voir tous nos articles), ce qui rend le service de transports en commun fiable et efficace. Cependant, cette voie réservée est encore loin d’être présente sur l’ensemble du parcours mais ce samedi 24 septembre, une section de 4,5 km entre Wolfisheim et Ittenheim est mise en service.

La partie indiquée en travaux, 4,5 km, vient d’être mise en service. Photo : doc Eurométropole

Hautepierre en 2024

Cette section dispose donc désormais de trois voies dans chaque sens : deux voies de circulation et une voie réservée aux transports en commun. Des travaux de finition sont prévus jusqu’en novembre (aménagements paysagers, signalisation, etc). Cette opération, qui a consisté à transformer la bande d’arrêt d’urgence en voie circulée, a coûté 36 millions d’euros, financés pour moitié par l’État puis par la Région Grand Est (20,4 %), la Collectivité d’Alsace (20,4 %) et l’Eurométropole de Strasbourg (9,2 %).

Interconnexion prévue à

La suite du parcours doit maintenant entrer dans Strasbourg, le long de la M351 et de la M35. Le principe a été voté par l’Eurométropole, pour une mise en service effective entre 2024 et 2026. Les travaux à Hautepierre doivent débuter dès 2023.

La ligne 230 de la CTBR relie Wasselonne à Strasbourg en 40 minutes, cet aménagement devrait permettre aux cars de gagner quelques minutes sur ce trajet proposé plus de 40 fois par jour. Une interconnexion est prévue avec l’arrêt de tram « Paul Éluard » à Hautepierre.

Strasbourg va retirer ses pubs des panneaux vidéos de JC Decaux

Strasbourg va retirer ses pubs des panneaux vidéos de JC Decaux

La Ville de Strasbourg a demandé à JC Decaux d’enlever ses annonces des panneaux publicitaires vidéos, critiqués pour leur aspect énergivore. Ils devraient également être tous éteints à partir de 23h.

En pleine crise énergétique et dans une période qualifiée de « fin de l’abondance », les panneaux publicitaires vidéo sont de plus en plus décriés. Selon Franceinfo, « un panneau de ce . . .

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Mobilisation et manifestation intersyndicale jeudi 29 septembre pour « l’urgence sociale et écologique »

Mobilisation et manifestation intersyndicale jeudi 29 septembre pour « l’urgence sociale et écologique »

Trois syndicats et plusieurs partis politiques lancent un appel à la grève et à manifester le jeudi 29 septembre, partout en France. Ils dénoncent la situation économique et sociale du pays, dans le contexte d’une rentrée marquée par la crise énergétique.

L’appel est lancé, le départ de la première manifestation interprofessionnelle de cette rentrée 2022 est fixé au jeudi 29 septembre à 14h place Kléber. En cette période particulièrement marquée par la hausse des prix de l’énergie, les contestations porteront – notamment, mais pas seulement – sur les arbitrages réalisés par le gouvernement dans la gestion de cette crise.

CGT 67, FSU 67, Solidaires Alsace, EELV, PCF, PS, LFI, NPA, Attac Strasbourg…

Sur la page de l’évènement Facebook, on peut lire les motifs qui vont mobiliser les participants :

« La hausse des prix rend de plus en plus difficile la vie quotidienne de la grande majorité de la population. Les mesures prises par le gouvernement aboutissent à une baisse des revenus réels, alors même que le patrimoine des plus riches et les dividendes versés aux actionnaires ne cessent de croître et que de nouveaux cadeaux fiscaux pour les employeurs sont déjà programmés. De plus, le gouvernement prévoit de nouvelles attaques frontales contre la protection sociale que ce soit sur la question des retraites ou sur l’assurance-chômage. »

Les revendications du mouvement porteront sur le pouvoir d’achat, les hausses de salaire, les droits des travailleurs et la réforme des retraites.

L’appel à la mobilisation soutenu à Strasbourg par les syndicats comme la CGT 67, FSU 67, Solidaires Alsace, ou encore Attac Strasbourg, mais également par les sections locales du Parti Communiste Français, du Parti Socialiste, de la France Insoumise, le NPA ou EELV.

Quelle mobilisation pour les salaires pour la première manifestation depuis la rentrée ? Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg

Une action pour une « riposte sociale et écologique »

L’évènement social est également marqué par la crise climatique. Que ce soit la hausse des prix de l’énergie, ou les conséquences du réchauffement climatique avec les nombreuses canicules cet été et les incendies dévastateurs dans l’ouest de la France, l’appel à la mobilisation se veut global :

« À cette injustice sociale se combine l’inaction du gouvernement face à la crise climatique, dont les événements dramatiques de cet été sont l’illustration emblématique.

Cette inaction ne fait que renforcer les inégalités puisqu’elle permet aux plus riches de continuer leur mode de consommation, alors même qu’il est le plus destructeur des écosystèmes, et à la plupart des entreprises, en particulier les plus grandes, de continuer à privilégier la logique du profit au dépend du respect des impératifs écologiques. »

« Crise et fin de l’abondance : un refrain ultra-libéral »

Alors que les annonces du gouvernement se multiplient sur les hausses des tarifs de l’énergie et les tentatives de protection des Français (à travers le fameux bouclier tarifaire étendu jusqu’à la fin de 2023), la CGT écrit sur son site internet un communiqué cinglant :

« Macron nous annonce la fin de l’abondance (…) Pour qui ? Pour les 10 millions de pauvres que compte le pays ? L’abondance, nous ne l’avons jamais connue. »

Le syndicat appelle à une taxe sur ce qui est appelé les « superprofits » de la crise, en rappelant que d’autres pays européens comme l’Italie, l’Espagne ou le Royaume-Uni se sont engagés dans cette voie. Emmanuel Macron, lui, dit désormais vouloir porter cette contribution à l’échelon des 27 pays de l’Union européenne.

Pour le 29 septembre, un appel à la grève est également déposé. Il pourrait être suivi dans les transports, les écoles, collèges, lycées et dans les services publics.

Pas de cantine dans les écoles de Strasbourg

Parmi les conséquences dans les services publics, la Ville de Strasbourg a indiqué qu’un service minimum d’accueil serait mis en place dans les écoles avec plus de 25% des enseignants en grève. En revanche, toutes les cantines des écoles seront fermées jeudi midi.

Dans les transports en commun, le mouvement social aura pour conséquence de légèrement réduire le cadencement des bus et trams de la CTS.

Les lignes de tram A, B, D circuleront toutes les 10 à 12 minutes, tandis que les lignes de tram C et E circuleront toutes les 10 minutes et la ligne F toutes les 12 à 15 minutes. La ligne de bus G circulera toutes les 8 à 10 minutes, la ligne H toutes les 10 à 12 minutes. La ligne de bus L1 circulera toutes les 9 à 15 minutes, la ligne L3 toutes les 10 à 14 minutes, la ligne L6 toutes les 10 à 15 minutes entre Pont Phario et Fort Desaix. Pour la desserte de Hoenheim Gare et de Vendenheim Gare, il faudra patienter entre 20 et 30 minutes…

La ligne de bus 2 circulera toutes les 10 à 15 minutes, la ligne de bus 4/4a toutes les 10 à 15 minutes entre Comtes et Capucins. La ligne de bus 13 circulera toutes les 20 minutes environ.

Sang, vampires et programme déjanté : la signature du Festival du film fantastique se déploie

Sang, vampires et programme déjanté : la signature du Festival du film fantastique se déploie

Le Festival européen du film fantastique se déploie dans les cinémas de Strasbourg du 23 septembre au 2 octobre. Avec près de 80 films, la programmation offre des pépites pour tous ceux qui aiment l’étrange, qu’il soit fantastique ou non. 

L’invité d’honneur de l’édition 2022 du Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS), du vendredi 23 septembre au dimanche 2 octobre dans tous les cinémas strasbourgeois, est Christophe Gans. Créateur du magazine Starfix, il devenu réalisateur et donnera dimanche 25 septembre une masterclass suivie de la projection de son chef d’œuvre aux cinq millions d’entrées, Le Pacte des Loups (2001), qui vient tout juste d’être remastérisé. 

Christophe Gans, créateur du magazine Starfix et devenu réalisateur, est l’invité d’honneur du FEFFS 2022. Photo : DR Le Pacte des Loups

80 films, dont 60 longs-métrages

Créé en 2006 sous le nom d’Hammer Festival, le FEFFS s’étale sur dix jours, ce qui permet de présenter soixante longs-métrages et vingt courts sur les écrans des cinémas strasbourgeois, répartis en sélection ou proposés lors d’événements particuliers.

La bande annonce du FEFFS 2022

Le plus connu reste « La Nuit excentrique » qui profite de la discrétion nocturne pour accueillir les pires films des collections de la Cinémathèque française. Le 1er octobre, à partir de minuit, la comédie naturiste L’île aux femmes nues, un film de vampire érotique, et enfin un nanar d’arts martiaux hongkongais se succéderont jusqu’au petit déjeuner. 

Du fantastique sans traumatisme : les événements grand public

On a le droit d’aimer le fantastique sans vouloir avoir trop peur. Ne serait-ce que pour souhaiter passer de bonnes nuits après les projections, ou simplement parce qu’on n’a pas encore l’âge de voir un tueur en série découper sa proie en rondelles avec un couteau à beurre. La compétition de films d’animation propose donc huit films aux identités visuelles très tranchées, et aux histoires parfois fantasques.

Accessible à tous, le film musical L’Île, d’Anca Damian, revisite l’histoire d’un Robinson Crusoé qui aurait rencontré l’unique survivant d’une embarcation de migrant. Présenté comme « un film coup de poing qui a la douceur d’une caresse », Nayola, réalisé par José Miguel Ribeiro suit une adolescente rebelle dans l’Angola en guerre de 2011.

Le choix du film de la traditionnelle projection plein air, mardi 27 septembre place du Château, s’est – cette année – arrêté sur Flash Gordon. Ce space opéra connu pour ses costumes kitsch fera raisonner sa bande-son composée et interprétée par Queen entre les murs de la cathédrale et du Palais Rohan. Une occasion de partager ce film culte entre générations.

La projection place du Château est une tradition du FEFFS. Photo : DR FEFFS

Pour une séance avec des tout petits, privilégiez le conte écologique Le Secret des Perlimps, réalisé par Ale Abreu, déjà venu présenter Le Garçon et le Monde au festival en 2014. Ce joli film coloré retrace l’histoire de deux agents secrets particulièrement mignons, qui devront coopérer devant la menace des géants d’inonder leur vallée. 

Des frissons et du cinéma : courts-métrages et rétrospectives

Le FEFFS, c’est aussi un hymne au cinéma, et davantage quand il se montre audacieux et imprévisible. Les compétitions de courts-métrages sont souvent bien placées pour révéler les talents de demain auxquels on a laissé la liberté de jouer avec leurs caméras – les petits formats étant économiquement moins risqués. 

Chaque sélection – courts internationaux, français et d’animation – comportent sept films, donc sept propositions et sept univers à découvrir par séance. Attention tout de même aux surprises. Cette année, la compétition animation est déconseillée aux moins de seize ans. Quelle(s) histoire(s), entre celle d’une agente de la police secrète pendant la dictature militaire au Chili, du jeune drogué Will ou de l’étonnante recherche d’un cadavre en Amérique du Sud ont valu cette limite d’âge ?

Les films d’animation pour adultes s’installent plus que jamais dans la programmation du FEFFS Photo : DR Unicorn Wars

Côté longs-métrages, le film d’animation pour adultes Unicorn Wars, de l’Espagnol Alberto Vazquez étonne dès la lecture du pitch. Des oursons et des licornes se livrent à une guerre féroce au cœur de la Forêt magique. Une histoire totalement barrée qui dénonce cependant la folie destructrice des hommes. 

En compétition internationale, Sissy, d’Hannah Barlow et Kane Senes, aborde le sujet du harcèlement moral en réunissant, 12 ans après leur lycée, un groupe d’amies pour un enterrement de vie de jeunes filles dans les bois. Mais ces histoires de harcèlement, réels comme virtuels, ressurgissent, déclenchant un étrange jeu de massacre.

Le FEFFS proposera 80 films sur dix jours Photo : DR SISSY

Les cinéphiles seront également heureux de découvrir les rétrospectives de cette année, dédiée à la « French Touch« . De La Belle et la bête de Jean Cocteau (1946) à La Beauté du Diable de René Clair, en passant par la première mondiale de la version restaurée de La Cité des enfants perdu du duo Jeunet-Caro, il y aura de quoi se plonger dans un voyage à travers le cinéma de genre français.

Du cinéma à feu et à sang : Midnight movies et compétition Crossovers

Le FEFFS dédie sa sélection « Midnight movies » à l’horreur pour des soirées cauchemardesques, mais parfois très drôles. Ce sera certainement le cas pour Mad Heidi de Johannes Hartmann et Sandro Klofstein. 

Comme le laisse présumer le titre, la gentille Heidi des montagnes est de retour… mais pour se venger de manière particulièrement sanglante. Un autre massacre aura lieu dans Kids VS. Alien de l’Etatsunien Jason Eisener, puis dans X de Ti West. Un hommage au Massacre à la tronçonneuse qui s’inscrit dans un décor de ferme texane, investie par l’équipe d’un tournage de film pornographique.

Pour les plus courageux, le FEFFS a programmé des films aussi sanglants et gores que terrifiants. Photo : DR Flux Gourmet

D’autres œuvres horrifiques et particulièrement perturbantes se sont glissées dans la compétition Crossover. Flux Gourmet retrace l’histoire d’un journaliste parti rencontrer un trio d’artistes spécialisés en cuisine acoustique, qui assiste à la montée de leurs désaccords. Dans une toute autre atmosphère, Zalava se déroule dans un petit village kurde, à la veille de la révolution iranienne de 1978, alors qu’une jeune femme est soupçonnée d’être possédée par un démon.

Stand up, danse et récital… Le festival OQP a toujours la rage de dire la réalité des quartiers populaires

Stand up, danse et récital… Le festival OQP a toujours la rage de dire la réalité des quartiers populaires

Du 27 septembre au 2 octobre, le festival Opération Quartiers Populaires programme du stand up, des spectacles de danse ou un récital mélangeant rap et théâtre. L’objectif d’OQP depuis plusieurs décennies : donner « une réponse citoyenne à la stigmatisation ».

« Avec le festival Opération Quartiers Populaires (OQP), on veut montrer une autre réalité que celle des médias, qui décrivent ces territoires comme conservateurs et rétrogrades. OQP, c’est pour montrer que ça rigole en bas, ça rigole autant d’islam que de sexualité. » Directeur artistique des Fabriques Artistiques Culturelles et Citoyennes (FACC), Yan Gilg enchaîne les punchlines lorsqu’il décrit l’intention du festival OQP, qui se déroulera du 27 septembre au 2 octobre pour sa 7e édition, entre l’espace culturel Le Point d’Eau à Ostwald et le bâtiment Junckers, plaine des Bouchers, à Strasbourg.

Extrait du récital « La Rage de Dire 2 ». Photo : Document remis

Premier stand up pour le festival OQP

Nouveauté de cette édition 2022, le festival commencera avec une carte blanche donnée à Sihame Hamsi pour une soirée stand up. Originaire de Wissembourg, l’artiste a commencé par travailler la danse avec la compagnie Mémoires Vives, aussi organisatrice d’OQP. Aujourd’hui, Sihame Hamsi prend la parole : « Je voulais m’exprimer pour dénoncer par le rire, pointer les choses qui ne vont pas dans notre société, sans agressivité. » La maîtresse de cérémonie a invité d’autres humoristes locaux, comme Margaux Lagleize, Najim ZIani ou encore Matthieu Bartosz.

Le festival OQP doit aussi offrir un « endroit des dialogues interculturels, des mémoires collectives, des luttes sociales et des solidarités à construire ». Mercredi 28 septembre, le court-métrage « Conte à rebours » du sociologue et cinéaste Saïd Bahij sera projeté au bâtiment Junckers (33 Rue du Maréchal Lefebvre, à Strasbourg) à partir de 19h. La projection sera suivie d’une table-ronde autour des questions de citoyenneté dans les quartiers populaires.

La rage de dire 2 : un mélange de rap et de théâtre

Vendredi 30 septembre, à 20 heures, le théâtre du Point d’Eau accueillera un récital, « entre le concert de rap et la pièce de théâtre ». Directeur artistique du projet, Mouss a accueilli de nombreux jeunes dans le local de la FACC dans le quartier de l’Elsau :

« Ce sont des jeunes des quartiers venus nous rencontrer pour développer leur rap ou leurs projets. Puis, au fur et à mesure, certains ont accepté le défi d’un spectacle. La rage de dire, ce sont donc 15 tableaux de jeunes filles ou de garçons, sortis de prison ou en rupture familiale, qui racontent souvent l’envie de s’en sortir et de s’évader du quartier. »

Extrait du récital « La Rage de Dire 2 ». Photo : Document remis

Ce sera sans doute le spectacle phare de cette édition 2022 d’OQP, Les Autres, dernière pièce de l’ancien directeur du Centre chorégraphique national de La Rochelle et chorégraphe, Kader Attou. « C’est une grosse création, commente Yan Gilg, autour de l’étrange et de l’étrangeté. » À voir le samedi 1er octobre, au théâtre du Point d’Eau.

À l’origine de cette pièce, la rencontre de Kader Attou avec des « musiciens remarquables qui jouent des instruments rares et atypiques (…) Loup Barrow est parmi les grands spécialistes du Cristal Baschet, « l’orgue de cristal » et Grégoire Blanc, l’un des rares utilisateurs de thérémine au monde (l’un des plus anciens instruments de musique électronique, NDLR). » C’est le seul événement payant du festival (billet à acheter ici).

Extrait de la pièce chorégraphique « Les Autres », de Kader Attou. Photo : Document remis

« On existe depuis 30 ans, mais on reste fragile »

Le festival prendra fin avec une « Olympic cup battle ». Cette compétition de danse break est calée sur la discipline olympique qui sera inaugurée lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Le danseur et entraîneur de la FACCrew Sebastien Vela Lopez tient à rappeler son amour de la discipline :

« Si on est tous ici depuis 30 ans, si la rage nous habite encore, c’est parce qu’on est des passionnés, on est corps et âme attaché à ce travail. »

Les danseurs s’affronteront au rythme d’un dj set et sous le regard d’un jury professionnel. L’événement a lieu samedi 2 octobre à 15h30 au théâtre du Point d’Eau.

C’est sur ce spectacle de clôture que le directeur artistique de la FACC choisit de rebondir pour déplorer le soutien insuffisant des pouvoirs publics et autres collectivités territoriales à l’égard des quartiers populaires. Car Yan Gilg aimerait simplement pouvoir organiser OQP toute l’année. Ce serait non plus un festival, mais un lieu dédié aux cultures des quartiers populaires :

« On œuvre pour la création d’un lieu avec le bâtiment Juncker. On sentait un intérêt de la municipalité actuelle, mais finalement non. On arrive à peine à payer des salaires. On existe depuis 30 ans, mais on reste fragile. »

Quinze CRS en plus par jour dans le quartier Gare : « Ce ne sont pas les policiers qui vont rétablir le lien social »

Quinze CRS en plus par jour dans le quartier Gare : « Ce ne sont pas les policiers qui vont rétablir le lien social »

Mercredi 14 septembre, la préfecture du Bas-Rhin a annoncé avoir renforcé le dispositif policier dans le quartier gare de Strasbourg. Enclenché en août, ce renfort ponctuel répond à des plaintes exprimées par plusieurs collectifs d’habitants, qui alertent depuis 2021 sur des nuisances sonores, des bagarres ou des trafics.

Au croisement de la petite rue de la Course et de la ligne de tram, quatre policiers nationaux filent à vélo sur le bord de route. Quelques minutes plus tard, un fourgon se place au milieu de la rue piétonne, six autres policiers débarquent. Ils sont cette fois issus d’une compagnie républicaine de sécurité (CRS). Nous ne sommes pas au milieu d’un dispositif policier lors d’un samedi de manifestation, mais au cœur du quartier Gare de Strasbourg, dans l’après-midi du lundi 19 septembre.

Cinq jours plus tôt, la préfecture du Bas-Rhin avait annoncé un « plan de lutte contre l’insécurité » dans le quartier gare à Strasbourg. Sur BFM Alsace le même jour, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a annoncé quinze policiers CRS supplémentaires par jour, « le temps qu’il faudra ». Si la préfecture n’a pas répondu à Rue89 Strasbourg sur la durée de mobilisation de ces effectifs, certains policiers interrogés indiquent revenir du quartier de La Guillotière à Lyon et estiment être à Strasbourg pour quinze jours.

Une situation plus tendue depuis le Covid-19

L’annonce de la préfecture répond à la demande de plusieurs collectifs d’habitants, constitués autour de la place Ferdinand-Braun, dont Rue89 Strasbourg a décrit la situation début août, la place Sainte-Aurélie, la rue du Faubourg-National, la petite rue de la Course et la rue de la Course. Ces habitants alertent les pouvoirs publics via des courriers et sur les réseaux sociaux depuis novembre 2021 pour des problèmes d’incivilités, de nuisances sonores nocturnes, de rassemblements qu’ils jugent suspects…

Baptiste – dont le prénom a été changé à sa demande, habitant de la rue du Faubourg-National et membre actif de l’un de ces collectifs, constate des « deals » et des « incivilités » :

« On ne peut pas parler d’insécurité, ce n’est pas le mot. Mais il suffit de regarder par la fenêtre, il y a des personnes qui squattent et qui font beaucoup de bruit. Pas besoin d’être inspecteur de police pour constater qu’il y a des trafics qui se font dans ce quartier. »

Sur la place Ferdinand Braun, en août, les habitants se plaignaient de nuisances sonores sous leurs immeubles. Photo : DC / Rue89 Strasbourg / cc

Une réunion avec la préfète et l’opposition mais sans la Ville

Après plusieurs articles de médias nationaux (Le Figaro, Valeurs Actuelles), la préfète Josiane Chevalier a organisé une réunion mercredi 14 septembre en présence de la procureure de la République, Yolande Renzi, d’une dizaine d’habitants et de Pierre Jakubowicz, conseiller municipal d’opposition (Horizons). Ce dernier a été convié car, assure-t-il, il a écrit le 8 août au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour l’alerter sur « l’appel à l’aide des habitants du quartier Gare de Strasbourg ».

En revanche, aucun agent des services de la mairie ni élu de la municipalité n’a été invité à cette réunion. Nadia Zourgui, adjointe à la maire en charge de la sécurité, explique :

« Je ne peux pas me rendre à une réunion à laquelle je ne suis pas conviée. Nous n’avons d’ailleurs pas non plus été informés de la visite de la préfète et de la procureure de la République dans le quartier Gare jeudi 15 septembre. Cela me questionne car le ministre de l’Intérieur lui-même prône un continuum entre l’État et la Ville sur les questions de sécurité. »

« C’est pas un combat politique, on veut juste être peinards »

Baptiste était présent à cette réunion. S’il reconnaît que son mouvement est récupéré par la préfecture et par Pierre Jakubowicz, il ne s’en préoccupe pas :

« On s’est tourné vers la préfecture parce qu’on avait déjà fait des appels à la ville et à la maire mais que pour eux, la situation n’était pas vraiment problématique. Maintenant, c’est que de la politique et chacun agit pour ses intérêts. La majorité municipale se sent attaquée, avec tous les articles qui sortent sur les relations entre la préfète et la maire. On a même eu droit à un article dans Valeurs Actuelles ! Si on avait pu se passer de tout ça, on l’aurait fait. Ce n’est pas un combat politique pour nous, on veut juste être peinards. »

Dans le quartier Gare, ce lundi après-midi, une quinzaine de policiers CRS se sont ajoutés aux effectifs de la sécurité publique, à la demande de la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier. Photo : DC / Rue89 Strasbourg / cc

23 caméras et six policiers municipaux dans le quartier

Dans son communiqué du 14 septembre, la préfète appelle la municipalité de Strasbourg à « utiliser tous les leviers nécessaires » pour améliorer la sécurité dans le quartier Gare. Nadia Zourgui y a répondu dans une publication sur Facebook du 16 septembre, dans laquelle elle affirme que des caméras de surveillance supplémentaires seront installées en 2023 ou 2024, contrairement à des déclarations précédentes des élus écologistes. Elle détaille ces mesures :

« Il y a déjà 23 caméras rien que dans le quartier gare, sur environ 300 à Strasbourg. Nous travaillons pour en installer d’autres à des endroits stratégiques. Nous ne sommes pas contre l’utilisation de la vidéosurveillance, mais pour que celle-ci soit régulée. »

Elle affirme aussi vouloir élargir le périmètre d’application d’un ancien arrêté d’interdiction d’alcool sur la voie publique, qui ne s’applique pas sur toute l’étendue du quartier Gare. Concernant les policiers municipaux, elle note que deux patrouilles de trois agents, soit six agents au total, sont déjà à l’œuvre dans le quartier depuis 2020, et qu’elle ne compte pas en ajouter d’autres.

« Les CRS, ça fait un peu hard »

Pour justifier le renfort de policiers, la préfecture du Bas-Rhin évoque dans son communiqué « plus d’une centaine d’interpellations par mois, dont 20% correspondent à des infractions sur des stupéfiants », sans préciser si cela concerne le quartier Gare. Elle estime aussi que les procédures en matière de stupéfiants ont presque doublé entre 2021 et 2022, passant de 70 à 132 procédures.

Depuis cette annonce, la police nationale communique ses actions de « sécurisation » dans le quartier Gare sur Twitter avec, par exemple, « 26 policiers mobilisés » le 20 septembre dans le quartier, ce qui a donné lieu au contrôle de 112 personnes et à trois interpellations.

Béatrice, qui habite un appartement à l’angle de la petite rue de la Course et de la rue du Faubourg-National depuis 40 ans, reconnaît que la situation s’est un peu calmée avec les passages plus fréquents de la police. Mais elle est surprise par la présence de CRS :

« Je les ai remarqués depuis quelques jours dans le quartier. Bon, ça fait un peu hard hein. C’est plus dans la logique des choses que la police municipale intervienne sur ces lieux. Pour moi les CRS, ça traduit quelque chose de plus grave. »

« Ils vont juste changer de quartier »

Florian traverse la petite rue de la Course pour rentrer dans son appartement près de la rue Kageneck. Lui se dit « dérangé » par la présence de policiers partout et la potentielle installation de nouvelles caméras :

« Les gens qui font du bruit tard le soir, moi je ne trouve pas cela grave. C’est un quartier cosmopolite comme on dit. Après les gens qui squattent, peut-être qu’il faudrait leur trouver un logement avant. Que les jeunes qui n’ont rien à faire et nulle part où aller se tournent vers la drogue, ce n’est pas nouveau. Mais ce n’est pas la répression qui va changer quoique ce soit, ils vont juste changer de quartier. Je crains que l’effet de ces patrouilles vise surtout à contrôler l’identité et arrêter des personnes en situation irrégulière. »

Le communiqué de la préfecture mentionne d’ailleurs que la police aux frontières a depuis le début de l’année interpellé plus de 300 citoyens en situation irrégulière, sans préciser si ces interpellations concernent le quartier Gare. Niabia, habitant de Strasbourg depuis 30 ans, pense aussi qu’il y a d’autres solutions :

« Ce sont souvent des gens qui ont du mal à s’intégrer. Puisqu’ils n’ont pas de travail, que certains ne le peuvent pas, ils traînent. Il faut des politiques sociales pour prendre ces gens-là en charge. Ce ne sont pas les policiers qui vont rétablir le lien social. »

Béatrice, comme d’autres habitants du quartier favorables à la présence policière, se pose quant à elle la question de la pérennité d’un tel dispositif, et de ce qui se passera une fois les CRS partis. Une question à laquelle Nadia Zourgui n’a pas de réponse :

« On est bien content d’avoir les CRS à la gare, mais c’est provisoire. On va continuer le très bon travail en équipe avec la police nationale, grâce au groupe de partenariat opérationnel (qui regroupe la Ville, la police municipale et des habitants, NDLR). Mais on continue de chercher les solutions, notamment par les arrêtés, et la mise en place de caméras. »

Des invitations pour Rascals au Festival du film fantastique

Des invitations pour Rascals au Festival du film fantastique

Plongée dans les années 80, quand l’antiracisme était la norme… Le Festival du film fantastique vous invite à réfléchir sur l’horreur du fascisme de rue, lundi 26 septembre pour une projection spéciale de Rascals, en présence du réalisateur et du scénariste.

Le Festival du film fantastique (FEFFS) et Rue89 Strasbourg vous proposent de tenter de gagner une invitation pour deux personnes à la projection spéciale de Rascals, lundi 26 septembre à 19h30 au cinéma Star Saint-Exupéry, en présence du réalisateur Jimmy Laporal-Trésor et du scénariste Sébastien Birchler.

Le pitch

Paris, 1984. Les Rascals, une bande de potes des quartiers, vont devenir la cible d’un groupe de skins ultra-violents, les Boneheads. Guerriers de la nuit à la française, Les Rascals ressuscite avec brio la période des années 1980, où le nom « Le Pen » inspirait encore l’horreur et où des jeunes de tous milieux luttaient ensemble contre le racisme.

Les Rascals, c’est eux. Photo : doc remis

Le concours

Tirage au sort dimanche 25 septembre à 17h. Seuls les gagnants et les gagnantes seront prévenues.