Plusieurs associations appellent à une « vélorution » dans l’après-midi du samedi 8 octobre à Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. Pour les organisateurs, ces trois communes ne progressent pas assez vite dans l’amélioration des conditions de circulation à vélo.
Les routes du Général de Gaulle et de Bischwiller sont notoirement des axes noirs pour les cyclistes devant circuler à Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim. L’association Strasbourg à vélo et d’autres associations impliquées dans les mobilités appellent à une nouvelle « vélorution », une manifestation à vélo, pour exiger des aménagements cyclistes dans ces trois communes de la première couronne nord de l’Eurométropole de Strasbourg. Le rendez-vous est donné samedi 8 octobre à 14h30, place de République à Bischheim.
Dans un communiqué, le collectif organisateur de la vélorution regrette qu’après une première édition en janvier 2022, « les tensions persistent sur la voie publique route de Bischwiller » et « la place des piétons est menacée aux abords des grands axes (avenue de Périgueux, route de Bischwiller, route de Brumath). »
Le collectif avait adressé aux maires de Bischheim ainsi qu’au vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités, Alain Jund (EE-LV) une série de propositions qui amélioreraient la sécurité des piétons et des cyclistes utilisant ces axes, selon le secrétaire de Strasbourg à vélo, Benoît Écosse, mais « nous n’avons jamais reçu de réponse », indique-t-il. Parmi ces propositions, généraliser une limite de 30 km/h sur l’ensemble de ces trois communes, améliorer l’éclairage des passages piétons, des arceaux à vélo aux abords de ces passages, etc. (Voir la liste sur le blog SAV).
Carte des propositions de Strasbourg à vélo
D’une manière générale, Benoît Écosse déplore une faible mobilisation des élus locaux du nord de l’agglomération strasbourgeoise :
« À Schiltigheim, on a une maire écologiste (Danielle Dambach, NDLR) mais qui attend que l’Eurométropole bouge, à Hoenheim, on ne sait pas bien ce que veut le maire (Vincent Debes, sans étiquette) et à Bischheim, le maire (Jean-Louis Hoerlé, LR) s’oppose à tout ce qui pourrait freiner les voitures. Au final, chaque aménagement prend des mois et des mois… On nous répond qu’il faut attendre le tram mais ces axes sont dangereux ! »
Dans le cadre de l’extension du tram vers le nord de l’agglomération, il est prévu un réaménagement de la route de Bischwiller, en cohérence avec la route du Général de Gaulle à Schiltigheim où devrait passer le futur tram. Mais Benoît Écosse ne veut pas attendre :
« On nous a présenté plusieurs scénarios mais qui concernent des aménagements pour dans quatre ou cinq ans. Il y a des solutions qui peuvent se mettre en place bien plus rapidement, notamment une piste cyclable route de Bischwiller et c’est ce qu’on veut faire comprendre aux élus. »
Le trajet de la vélorution passera par la plupart des points noirs repéré par l’association, dont la route de Brumath, l’avenue de Périgueux et la rue de Lauterbourg. La fin est prévue vers 15h45 au parc Wodli.
44 lycées du Grand Est ont vu des demandes de manuels numériques rejetées par la Région Grand Est au début de l’année scolaire. La situation est depuis réglée pour les élèves mais les syndicats enseignants déplorent une rentrée numérique compliquée.
« Mon manuel numérique n’est arrivé que dix jours après la rentrée. » Professeure de lettres au lycée Louis Armand à Mulhouse, Gaëlle décrit un début d’année scolaire compliqué. Avec certains de ses collègues, elle . . .
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11 000 repas servis dans les cantines des écoles strasbourgeoises tous les jours sont préparés dans des cuisines centrales, refroidis et servis souvent deux ou trois jours plus tard. L’association Strasbourg écologie lance une pétition pour demander la préparation des déjeuners le jour même et sur place, dans les restaurants scolaires.
En février 2022, Rue89 Strasbourg visitait le site de production de l’Alsacienne de restauration à Schiltigheim, qui approvisionne 28 des 46 cantines scolaires de Strasbourg. Les autres sont fournies par API Cuisiniers d’Alsace, dont la cuisine centrale se trouve à Epfig. Les plats des enfants y sont cuisinés avant d’être refroidis entre 0 et 3°C, puis maintenus à cette température pendant un, deux ou trois jours. Ils sont ensuite acheminés dans les cantines, réchauffés sur place et servis aux écoliers.
La restauration collective, un gros enjeu écologiste
L’association Strasbourg écologie lance une pétition pour mettre fin à ce modèle. Au 30 septembre, près de 1 100 personnes ont signé. Le texte s’adresse à Jeanne Barseghian, la maire (EE-LV) de Strasbourg, et Pia Imbs, présidente (sans étiquette) de l’Eurométropole. Il demande l’instauration généralisée de la cuisine sur place dans les cantines. « Nous n’avons pas reçu cette pétition », indique Soraya Ouldji, adjointe à la maire déléguée à la restauration scolaire. Odile Perez, membre de l’association, détaille les revendications :
« Nous n’acceptons pas que les enfants mangent de la nourriture industrielle, préparé par l’Alsacienne de restauration qui appartient en fait à un groupe du CAC 40 : Elior. Nous souhaitons la mise en place d’une régie municipale pour que les repas scolaires ne soient pas entachés par des soucis de rentabilité.
Odile Perez aimerait que Strasbourg s’inspire d’un système en place à Ungersheim :
Globalement, nous souhaitons la mise en place d’une démarche « de la graine à l’assiette ». C’est à dire que la Ville mette des terres à disposition pour cultiver les légumes, aussi pour que les enfants puissent se rendre sur place. Le repas à la cantine est le seul repas équilibré de la journée pour certains enfants de milieux défavorisés. La restauration scolaire peut casser le cycle de la malbouffe, c’est un vrai enjeu de santé publique. Aussi, d’un point de vue écologiste, la restauration collective est un bon levier d’action comme cela concerne de grandes échelles. »
Un projet municipal
Interrogée en février 2022 sur le sujet, Soraya Ouldji, adjointe à la maire de Strasbourg déléguée à la restauration scolaire, assurait déjà qu’un projet municipal est lancé pour permettre la cuisine sur place dans les cantines scolaires de Strasbourg :
« Une entreprise va nous fixer le plan de travaux pour agrandir les cuisines des cantines strasbourgeoises, conçues uniquement pour le réchauffage. Nous estimons que les chantiers seront finis aux alentours de 2030 (le mandat de la municipalité actuelle court jusqu’en 2026, NDLR). »
« C’est dans dix ans, nous ne sommes pas satisfaits. Aucun chantier d’extension n’est terminé après plus de deux ans de mandat (la dernière élection municipale était en juin 2020, NDLR) », dénonce Odile Perez. La Ville impose un cahier des charges à l’Alsacienne de restauration et à API Cuisiniers d’Alsace : 30% du budget est consacré à du bio, et 50% de ce bio vient d’Alsace. « Techniquement c’est compliqué mais on fait comme on peut », insiste Soraya Ouldji : « Les phases de construction des premiers restaurants sur place sont amorcés, certains verront le jour fin 2023 et début 2024. »
Une conférence le 26 octobre
« Nous voulons tendre vers le 100% de légumes bio et locaux, dans une logique d’autonomie alimentaire du territoire », expose Odile Perez. Strasbourg écologie organise une conférence mercredi 26 octobre à la Maison des associations pour évoquer ces sujets, avec notamment les intervenants Pierre-Jean Dessez de UFC-Que choisir et Eloi Navarro, de l’association Sécurité sociale et alimentaire.
77 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale et ses procès d’épuration, deux pasteurs luthériens ont exhumé des compromissions de leur communauté avec les nazis installés en Alsace entre 1940 et 1945. Leurs révélations poussent leur Église à se positionner.
Comment expliquer les scores records du Front National dans les campagnes à majorités luthériennes du Nord de l’Alsace, dès l’arrivée du parti dans le paysage politique des années 1980 ? Que cachait l’assourdissant silence de l’Église protestante luthérienne sur ses pasteurs mutés après la Seconde Guerre mondiale ? À partir de ces questions, Michel Weckel a reconstitué le puzzle d’un réseau nord-alsacien de luthériens orthodoxes, passés de partisans de l’autonomie alsacienne à militants de la cause nazie, et qu’il révèle dans son ouvrage Ces protestants alsaciens qui ont acclamé Hitler (éditions La Nuée Bleue) publié en mars 2022.
Quand le chef de l’Église luthérienne appelait à dénoncer les pasteurs « non-aryens »
Dans La Demeure du silence (publié en octobre 2020 aux éditions Le Verger), son collègue Gérard Janus a quant à lui traqué les trous dans l’histoire de paroisses luthériennes rurales, et rendu public le décret du chef de l’Église luthérienne, Carl Maurer, nommé à Strasbourg par les nazis à leur arrivée en Alsace en 1940. Une autre partie de l’Église luthérienne s’était exilée à Périgueux, aux côtés des évacués.
Le prélat y appelait à dénoncer tout pasteur « non-aryen » et réfractaire à l’idéologie du Führer. Sanctionné en 1948, puis gracié, sa condamnation est ensuite tombée dans l’oubli au profit du souvenir d’un personnage qui aurait protégé les intérêts de son Église face à l’oppresseur. L’auteur s’étonne que l’homme tienne aujourd’hui encore sa place au mur des portraits de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal), sans même une note explicative.
Malaise à l’Uepal, qui rassemble depuis 2006 les deux Églises de droit concordataire luthérienne et calviniste. Acculée, l’institution prévoit d’organiser en novembre 2023 un colloque sur leurs années passées sous Annexion, sous la direction scientifique d’historiens spécialistes de l’Alsace, du nazisme en Allemagne et des religions.
Malaise et séisme dans l’Église protestante : un cas d’école
Pour le Haguenovien Pascal Schneider, qui mène un travail de thèse sur les responsables nazis alsaciens des 140 communes de l’arrondissement nazi de Saverne durant l’Annexion, le séisme en cours dans l’Église protestante est un cas d’école :
« Les Églises protestantes existaient avant, pendant et après l’Annexion. Si l’on considère que l’Université de Strasbourg a fait son mea culpa sur la Reichsuniversität allemande mais pas sur elle-même, l’Uepal sera la première institution en Alsace à regarder son histoire. Est-ce qu’une grande entreprise serait prête à financer la recherche sur cette page de son passé ? »
Fille de pasteur, l’historienne berlinoise d’origine alsacienne Christiane Kohser-Spohn a travaillé dès les années 1990 sur l’épuration des pasteurs en Alsace et en Moselle. De nombreux pasteurs luthériens ont été condamnés au sortir de la Seconde Guerre mondiale plus souvent pour « attitude antinationale » que pour collaboration, puis amnistiés comme les autres épurés. Souvent exilés, leurs agissements sont tombés dans l’oubli avec l’interdiction de faire la publicité de leurs condamnations.
Christiane Kohser-Spohn participera au colloque mais ne cache pas être circonspecte. Elle garde en tête que l’Uepal refusait il y a dix ans l’accès à ses archives :
« Le sujet ne doit pas rester l’apanage de l’Église. Elle doit laisser les choses aux universitaires. Le rapport au nazisme leur appartient de plus en plus, et ça rend le clergé un peu nerveux. Derrière l’organisation de ce colloque, il y a d’abord de sa part l’envie de préserver son institution. »
Des travaux profanes, « un bon début »
Pour elle, les travaux profanes des deux pasteurs sont certes, imparfaits sur le plan scientifique, comme le leur reprochent leurs détracteurs, mais « un mal nécessaire » :
« C’est un bon début dans le désert de la recherche. Au début de toute recherche historique, il y a toujours une histoire mémorielle. Mais il ne faut pas s’arrêter là. »
Le pasteur Michel Weckel a été guidé dans la rédaction de son ouvrage par ses intuitions à travers ses lectures, des rencontres avec des descendants de pasteurs ralliés, et des observations aux archives départementales ouvertes au public en 2015. Mais il mesure aujourd’hui l’ampleur de la tâche qui incomberait à des chercheurs :
« Il y a encore à investiguer aux archives départementales. J’ai sorti quelques dossiers individuels mais il faudrait reprendre la liste du corps pastoral de l’époque, et faire la recherche systématique des dossiers de chacun. Et puis où sont passées les prédications ? Les comptes-rendus des paroisses ? »
D’une corporation étudiante luthérienne à un mouvement calqué sur les Jeunesses hitlériennes
Dans son ouvrage, Michel Weckel décrit la corporation étudiante luthérienne Argentina, fondée avant le rattachement de l’Alsace à l’Empire allemand en 1871. Acquise à la cause d’une Alsace germanique, elle a produit pasteurs, avocats, universitaires et gens de lettres heureux du retour des Allemands en 1940.
Autour d’elle et de ses dizaines de pasteurs installés dans le Nord de l’Alsace, Michel Weckel identifie tout un réseau protestant fascisant : groupe folklorique, groupe de randonnée mais aussi et surtout un mouvement de jeunesse, la Jungmannschaft. Fondée en 1926 comme les Jeunesses hitlériennes et calquée sur le fonctionnement et les codes de celle-ci, l’auteur estime son effectif à 2 000 membres.
Le point de ralliement de tous ces groupes était le château du Hunebourg, près de Neuwiller-lès-Saverne. L’endroit est devenu un haut lieu du rassemblement nazi depuis 1940, en même temps que le mausolée de Carl Roos, exécuté en février 1940 par l’État français pour « espionnage au profit de l’ennemi », et élevé au statut de martyr par les nazis à leur annexion. La bâtisse est aujourd’hui fermée au public, après avoir été longtemps un centre de vacances mutualiste, puis un hôtel.
La découverte par Michel Weckel de ce qu’il qualifie de « minorité significative » n’étonne pas les universitaires qui ont travaillé sur l’épuration. Jean-Laurent Vonau est professeur émérite de la faculté de droit de Strasbourg et vient de publier L’Alsace annexée, 1940-1945, synthèse de ses recherches depuis les années 1990. L’historien du droit confie :
« Nous avons tous des dossiers peu épais sur cette “minorité significative”, mais nous ne connaissions pas l’ampleur du phénomène. J’ai croisé des informations au cours de mes recherches sans en faire un thème à part entière. Je suis ouvert à les partager et à les expliquer. »
Aucune archive sur la Jungmanschaft
Dans ses recherches sur les responsables nazis du secteur de Saverne, Pascal Schneider a constaté de manière quasi-systématique les appartenances à la Jungmannschaft des Alsaciens mis en responsabilités dans les unités locales nazies :
« Les autonomistes de la Jungmanschaft ont été l’épicentre du séisme brun dans le territoire que j’étudie. Un même membre sorti de la Jungmanschaft pouvait endosser quatre mandats dans le système nazi, parce que les Allemands ne trouvaient personne. Depuis des décennies, je tombe sur cette organisation sur des photos d’identité, dans des dépositions de témoins ou d’accusés, dans des rapports de police… Mais concrètement, je n’ai trouvé qu’une carte de membre et deux insignes. Il y a tout à faire, mais il n’y a aucune archive. Elles ont été détruites par les nazis ou les membres. Il ne reste plus, peut-être, que des vieux papiers qui traînent dans des greniers. »
L’enseignant s’est intéressé à la question après avoir trouvé un drapeau à croix gammée et un livret de propagande à la gloire d’Hitler dans le grenier d’une maison de famille. Il a depuis collecté de nombreux objets, archives, et témoignages « pour comprendre », parce que « les réponses des adultes ne [lui] suffisaient pas ».
Il s’est plus tard engagé dans un travail de thèse, tout en poursuivant une carrière de professeur d’histoire et géographie en collège et en lycée. Pascal Schneider se souvient de ses rencontres dans les années 1980 et 1990 :
« J’ai d’abord interrogé des résistants et des FFI (Forces françaises de l’intérieur) de Saverne. Pour faire parler les ralliés, ça a été plus compliqué. J’ai constaté que ces gens se fréquentaient toujours. Les réseaux protestants existaient encore. Ils avaient gardé des liens forts après avoir été bannis ensemble à la Libération et d’avoir connus les camps d’internement. »
Autonomisme et fondamentalisme
Pour lui, c’est avant tout un complexe d’identité qui serait à décortiquer, et qui a conduit ces jeunes protestants germanophones à rallier les nazis, pourtant anti-religion :
« L’État français a laissé se radicaliser des Alsaciens et ça poserait problème de découvrir ça. Ils se sont tournés vers ce qu’ils croyaient être une solution. Ils ont vu l’Annexion comme une opportunité de contrer une France laïque et centraliste, qui avait repris l’Alsace après la Première Guerre mondiale, sans référendum ni égards. Cette minorité avait été mise en procès à Colmar en 1928. En 1940, elle est tombée dans les bras des nazis. À force de ne pas être entendu, on se radicalise et on regarde ailleurs. »
Pour Michel Weckel, les ingrédients de la radicalisation sont aussi religieux :
« On est dans une théologie qui se rapproche du fondamentalisme, et qui va avec une certaine conception de l’Alsace : il serait conforme à la volonté de Dieu que l’Alsace soit allemande… »
À l’occasion des 500 ans de la Réforme en 2017, l’Uepal avait publié une longue déclaration (Luther, les juifs et nous, éditions Vademecum) pour condamner « les terribles écrits antijudaïques de la fin de vie du grand réformateur allemand » Martin Luther, initiateur du protestantisme. Bien après les Églises protestantes allemandes, l’Uepal y dénonçait « l’utilisation pervertie qui en a été faite, en particulier par le régime nazi ». Sera-t-elle prête, six ans plus tard, à endosser l’échec tangible de ses interprètes alsaciens les plus fondamentalistes ?
Les Iraniennes et les Iraniens manifestent depuis deux semaines contre leur gouvernement, suite à la mort d’une jeune femme, enlevée par la police des mœurs pour un port de voile jugé incorrect. Un collectif de solidarité avec le peuple iranien appelle à un rassemblement mardi 4 octobre à Strasbourg.
Deux semaines après la mort de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans, dans les geôles de la police des mœurs iranienne, la révolte continue à Téhéran et dans d’autres villes iraniennes contre le gouvernement des mollahs.
Mahsa Amini avait été arrêtée pour un port du voile jugé incorrect. De nombreuses femmes iraniennes ont dès lors enlevé le leur en signe de soutien et en protestation contre le gouvernement. Mais ce dernier a intensifié la répression, faisant plusieurs morts parmi les manifestants et en bloquant l’accès à l’internet. « Depuis dimanche soir, les étudiants de l’université polytechnique de Sharif de Téhéran ont été isolés, et se font massacrés par la police du régime. Ils n’ont pas d’aide, ni d’eau et de nourriture », indique dans un communiqué un collectif de solidarité avec le peuple iranien de Strasbourg.
Ce collectif appelle les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois à manifester en soutien avec les manifestants en Iran qui réclament au péril de leur vie la fin de la théocratie mise en place en 1979. Le Parlement doit débattre de cette question au même moment.
Rendez-vous : 4 octobre, 14h30, devant le parlement européen de Strasbourg
Il a été militaire en Géorgie puis s’est engagé en Ukraine. S’il avait eu le choix, Makho serait resté au front. Loin de ses enfants qu’il n’a pas vu depuis six ans. Mais le quadragénaire a été envoyé à Strasbourg en mai, en exil dans un pays dont il ne connaît rien sans même l’avoir demandé.
Après plusieurs semaines passées sur le camp de la place de l’Étoile, Makho, quadragénaire, est logé par l’État, en attendant que sa demande d’asile soit acceptée. « Je suis allé à l’accueil pour les Ukrainiens, mais ils ne m’ont offert que du thé », explique-t-il. Et pour cause : Makho est géorgien. Exit donc les procédures accélérées. Pourtant, il se bat pour l’Ukraine depuis six ans. Et s’il est là aujourd’hui, c’est que son état de santé ne lui permet plus de combattre les Russes.
Pour faire sienne la chambre qu’il partage avec un autre demandeur d’asile, Makho a accroché deux drapeaux : un ukrainien et un géorgien. Dans des tasses de camping, il prépare du café soluble et s’allume une cigarette. « C’est pas idéal, mais c’est mieux que ma tente », entame-t-il. Sur sa table de chevet, les ordonnances et plaquettes de médicaments s’empilent.
En Ukraine depuis 2016, engagé « contre la Russie »
« En Géorgie, j’ai suivi une formation militaire d’un an », explique-t-il. Nous échangeons grâce à la présence d’un interprète qui parle georgien. Makho est incapable de comprendre le français. Son pays, au sud-est de l’Ukraine et bordant la mer Noire, faisait partie de l’URSS. Indépendante depuis le 9 avril 1991, la Géorgie partage plus de 700 km de frontière avec la Russie, dont une partie avec la Tchétchénie au sud du massif du Grand Caucase, et compte deux régions séparatistes pro-russes, dont l’Abkhazie et l’Ossétie du sud (ou Tskhinvali). En 2008, un conflit relatif à cette partie du pays éclate, et l’armée russe attaque la Géorgie. Le sentiment anti-russe de Makho ne cesse de grandir : né en 1981, il croit en l’indépendance de son pays et vit les interventions militaires russes comme des ingérences intolérables.
Après plusieurs années au service de son pays et un passage par l’Irak, Makho décide de s’engager en Ukraine. « Je voulais les aider », déclare-t-il simplement. Avec sa formation et son expérience, « il n’y a eu qu’à signer un contrat avec l’armée ukrainienne ». En 2016, il quitte la Géorgie, sa femme et ses quatre enfants.
« Si j’en étais capable, j’y retournerais »
Sur son téléphone, un fond d’écran avec sa famille. Mais aussi des photos de son unité mettant le feu à un drapeau russe, et des vidéos de caméra embarquée lors d’opérations dans une forêt. Sur fond de détonations assourdissantes, on y voit Makho avancer à plat ventre, arme à bout de bras, pour « faire reculer les Russes ».
En montrant ces images, le visage de Makho se ferme. « Si j’en étais capable, j’y retournerais », marmonne-t-il avant de se rallumer une cigarette, expliquant qu’un des deux militaires à ses côtés est décédé début septembre.
Depuis le 24 février 2022, son unité de « 20 personnes maximum » a surtout arpenté le pays pour rassurer les civils et montrer une présence militaire. « On a eu de plus en plus de responsabilités et j’ai perdu beaucoup d’amis, dont deux sont morts dans mes bras », élude-t-il. Chaque jour, lui et son équipe attendent les ordres de leur hiérarchie pour savoir quelles sont leurs missions : « On n’avait pas de journée type, on faisait ce qu’on nous demandait ».
Une opération de contrôle qui tourne au cauchemar
Mais fin avril, c’est une opération de repérage qui fait basculer la vie du militaire et de certains de ses collègues. À l’époque, l’unité de Makho est en service dans la région de Kiev. « Le matin même, on nous a demandé d’aller vérifier un aéroport, voir si des soldats russes y étaient encore présents », se souvient-il. À leur arrivée sur place, l’endroit est vide. « Il y avait juste du gaz », explique-t-il. Une arme chimique dont l’effet est immédiat : « Je n’avais jamais ressenti ça, je ne pouvais plus respirer, c’est comme si mes poumons m’abandonnaient ».
« Je n’avais plus de force et je ne pouvais plus bouger. Pourtant, je n’ai pas eu peur parce que je n’ai pas eu le temps. Dans ces moments-là, tu ne peux pas être pessimiste et penser au pire, tu as une mission et c’est là-dessus qu’il faut te concentrer. »
Makho, ex-militaire géorgien en Ukraine
C’est à l’hôpital militaire de Kiev qu’il est immédiatement transporté. « Mon chef m’a accompagné, j’y ai passé trois jours », se souvient-il. Puis il est ramené sur le camp mais son état ne s’améliore pas. Pendant une semaine, il pense qu’il se rétablira, en vain. « Je suis retourné dans le même hôpital », puis il en ressort, sans amélioration. Difficultés à respirer, effort physique douloureux, maux de dos et de tête font désormais partie de son quotidien. Le militaire retourne pourtant sur son camp. « Le traitement qu’on m’a donné ne suffisait visiblement pas », estime-t-il a posteriori.
« Je ne savais pas où on m’emmenait »
« Je passais mes journées au camp, alité, je n’avais la force de rien faire, même cent mètres à pieds, c’était compliqué », se souvient-il. À bout de force, il pense pourtant toujours qu’il pourra rester combattre. « Ce n’était pas imaginable de déserter, je crois en ma mission et je ne voulais pas abandonner mes amis », explique-t-il.
Un jour de mai, il est sommé par son supérieur hiérarchique de faire ses affaires et de monter dans une camionnette qu’il lui présente comme étant de la Croix rouge : « Je ne sais plus si c’était le matin ou l’après-midi, je n’avais pas toute ma tête, mais ils m’ont cherché directement dans le camp ». Il se souvient de trois travailleurs humanitaires et de quelques civils déjà présents dans le véhicule qui l’emmènera jusqu’à Strasbourg. « J’ai mis quelques habits dans un sac, je pensais que peut-être, on me ramènerait à l’hôpital, comme la dernière fois », avoue-t-il. Une fois embarqué, Makho ne parle à personne.
Il comprend qu’il a été transporté dans un autre pays, lorsque la camionnette le dépose… au Nouvel hôpital civil de Strasbourg. Plus de 2 000 km plus tard, il réalise qu’il est parti d’Ukraine. Des deux jours de voyage, il ne retient rien : « On ne s’est pas arrêtés en chemin ». Il pense qu’ils sont passés par la Pologne, mais n’en est pas certain. Ce qu’il sait, c’est qu’ils n’ont pas changé de véhicule.
Une fois en France, les médecins l’examinent et lui remettent des papiers. Makho se retrouve ensuite seul à Strasbourg, à la rue. « J’ai dormi dehors sans savoir quoi faire », explique-t-il. De rencontre en rencontre, il finit par comprendre qu’il lui faut demander l’asile.
L’impossible retour, l’espoir du rassemblement familial
Il finit par planter une tente – prêtée par un compatriote géorgien – place de l’Étoile, et il y passe huit semaines. Puis, avec une bénévole russophone, il écrit à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) qui lui proposera finalement une place dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, le 28 août 2022. C’est là qu’il vit aujourd’hui, avec quatre autres personnes.
Depuis plus d’un mois, Makho est sous traitement pour calmer ses crises d’angoisse – en plus des médicaments quotidiens liés à son exposition au gaz. Retourner en Géorgie ? Il assure que ce n’est pas possible. Sur un site en russe, il montre sa photo et explique être recherché par l’armée. « Parfois, des militaires viennent rendre visite à ma famille, je sais qu’ils me cherchent », explique-t-il.
Sa femme est décédée en novembre 2021. Ses enfants, qu’il appelle quotidiennement, vivent désormais chez leurs grands-parents. « Il me manquent beaucoup, j’aimerais qu’ils viennent me rejoindre », explique-t-il. Après quatre mois en France, Makho s’y est finalement résolu : « Je ne suis plus en état de me battre ». C’est désormais en France que le père de famille tente d’imaginer son avenir.
Bagdad Rodéo sera à la Maison Bleue samedi 8 octobre pour un concert de rock qui fleure bon la testostérone et la rébellion punk des années 80.
Dans l’air puritain de l’époque, l’existence de Bagdad Rodéo sonne comme une forme de résistance et ça tombe bien puisque c’est exactement leur domaine. Ces cinq musiciens se sont rencontrés à Paris au moment de la (première) invasion de l’Irak par les Américains, avant de s’éparpiller un peu partout en France. Le chanteur et l’auteur des textes, Ludo, vit à Pfulgriesheim :
« Quand on a vu la guerre en Irak lancée sur un gigantesque mensonge, on a voulu y répondre et c’est de là qu’est né le nom du groupe, et tout le concept d’ailleurs. Dans nos chansons, on ne cesse de dénoncer le vernis, les mensonges et les compromissions. Il n’y a pas encore de chanson dans notre répertoire sur l’invasion de l’Ukraine, mais on voit que le monde n’a pas tellement changé depuis les années 90, on présente toujours une guerre comme une confrontation entre des bons et des méchants… »
Tous quadragénaires, les musiciens de Bagdad Rodéo n’ont pas changé non plus et perpétuent fidèlement une forme de rock nerveux et râpeux, obtenu à grands renforts de voix rauque, de riffs efficaces et de sueur, dans la tradition des Béruriers noirs, des Shériff ou des Wampas. Dans leurs chansons très engagées contre le capitalisme, on parle de cons et d’enculés sans « trigger warning » et c’est salutaire.
« On ne voulait pas laisser le champ de la contestation au rap » explique Ludo :
« Il y a un rock assez policé, lissé… Bon, c’est pas notre truc. Nous, on est des sales gauchistes et on veut garder cette forme de protestation contre la marche du monde dans l’univers du rock. On dénonçait déjà Éric Zemmour en 2013, quatre albums plus tard on ne s’est toujours pas calmés. »
Tous les textes de Bagdad Rodéo sont très directs et s’attaquent à peu près à tout ce qui existe (les curés, les patrons, mais aussi la vieillesse…). L’ensemble oscille entre un manifeste politique radical et une somme de propos de comptoir imbibés. Ludo avoue passer « entre une et deux heures par jour » à s’informer, ce qui lui donne une inspiration sans limite et suffisamment d’énervement pour écrire des rimes comme s’ils s’agissaient d’enchaînements de boxe.
On retrouve donc des thèmes vécus par tout le monde dans la plupart des morceaux. Ainsi, Ludo a semble-t-il trouvé l’année 2020 « longue et chiante » et « préférait le monde d’avant. » Heureusement qu’avec des groupes comme Bagdad Rodéo, le monde d’avant est toujours bien vivant.
La flambée des prix de l’énergie suscite de vives inquiétudes dans les offices HLM, en partie oubliés par les mesures gouvernementales. C’est le cas, entre autres, pour Habitats de Haute Alsace, le bailleur social haut-rhinois de la Collectivité européenne d’Alsace, explique notre partenaire Mediapart.
« Certains locataires vont avoir des augmentations de 300 euros par mois, malgré le bouclier tarifaire. Pour un trois-pièces, la quittance va augmenter de 105 euros par mois. On est vraiment face à une urgence sociale », s’alarme Guillaume Couturier, directeur général d . . .
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Peu après son déménagement près de la gare, le Wagon Souk a perdu sa fameuse cuisinière, Adama, alias Mama Souk. La situation résulte d’un désaccord sur ses conditions de travail.
Mafé, thiary, yassa, thieb blanc, domoda et beignets coco… Dans le nouveau local du Wagon Souk, derrière la gare centrale, les plats affichés sur la carte sont restés identiques à ceux qui étaient proposés au parc Gruber, premier emplacement de la structure. Mais Mama Souk n’est plus là.
Depuis la mi-juillet 2022, Adama n’a plus les clés de sa cuisine. Âgée de 65 ans, cette dame d’origine sénégalaise en France depuis 2012, a cuisiné durant plus de trois ans au Wagon Souk alors que la structure s’était installée dans un garage du parc Gruber, dans le quartier Koenigshoffen. Cinq jours sur sept, elle travaillait de 7 heures à 14 heures pour un revenu qui dépendait de l’activité.
Dans un courrier d’Adama à la maire de Strasbourg, daté du 8 août 2022, la Strasbourgeoise désormais sans activité indique avoir « constaté au jour le jour, depuis notre déménagement rue des Remparts, que M. Zaïmo (sic) m’écartait dans mon propre projet. M. Zaïmo a mis d’autres personnes dans ma cuisine et fait passer les plats qui y sont vendus comme étant préparés par “Mama Souk”. » Dans ce même courrier, Mama Souk annonce aussi qu’elle souhaite détacher son projet de cantine du Wagon Souk.
« Mama ne laissait pas cuisiner ses collègues »
Du côté du Wagon Souk, le président de l’association Sauver le monde, Mohamed Zahi surnommé Zaï Mo, indique que la charge de travail a augmenté depuis que la structure occupe des locaux municipaux rue des Remparts et qu’il fallait étoffer l’équipe. Des renforts mal perçus par Adama, qui les a refusés.
Mohamed Zahi affirme que le Wagon Souk est toujours prêt à accueillir Adama dans la cuisine. Mais Mama Souk s’y refuse et dit avoir perdu confiance en Zaï Mo. Aujourd’hui, elle se plaint que son portrait et que son nom continuent d’être utilisés pour la communication du Wagon Souk. Sur les réseaux sociaux du lieu, le point de restauration a récemment changé de nom : la cantine de Mama Souk s’appelle désormais La Cantine, tout court.
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Le Conseil d’État a maintenu la suspension du confinement de Stocamine dans deux décisions rendues mercredi. L’État avait opté pour un confinement définitif des 40 000 tonnes de déchets en 2019 mais la décision avait été contestée.
Cette fois, l’État va vraiment devoir trouver une autre solution pour fermer définitivement Stocamine, cette ancienne mine de potasse au sud de Mulhouse reconvertie en centre de stockage de déchets ultimes, puis fermée sans qu’une solution n’ait été trouvée pour ces déchets.
Selon un communiqué d’Alsace Nature, la 6e chambre du Conseil d’État a donné tort au ministère de la Transition Écologique et à la société MDPA, exploitante de Stocamine, en rejetant les pourvois formés contre l’arrêt du 15 octobre 2021 de la cour administrative d’appel (CAA) de Nancy qui avait annulé l’autorisation d’enfouissement définitif des déchets dangereux (voir notre article).
C’est un peu complexe à suivre mais en d’autres termes, l’État avait choisi de laisser les déchets au fond des puits, de boucher leurs accès et d’espérer que plus rien ne bouge pendant des siècles. Alsace Nature avait contesté ce choix, d’autant qu’une enquête est en cours parce que des déchets dangereux pour l’environnement pourraient y avoir été stockés illégalement (voir notre article).
Une succession de revers pour l’État
La cour administrative d’appel de Nancy avait suivi l’association environnementaliste, en reconnaissant en octobre 2021 que les garanties financières accordées par l’État aux MDPA étaient insuffisantes. C’est cette décision qui a été confirmée par le Conseil d’État. En janvier, l’État avait tenté de débuter les travaux de confinement définitif sans attendre cette décision, mais là encore il s’était heurté à la justice administrative cette fois-ci saisie en référé.
En conséquence, si l’État maintient sa décision d’enfouissement définitif, il devra trouver un autre véhicule légal pour le faire et inscrire dans la loi et dans son budget de fonctionnement la maintenance de ces anciens puits. Selon Alsace Nature, « le préfet du Haut-Rhin est contraint de mettre à nouveau en œuvre une procédure d’évaluation environnementale. »
La vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Danielle Dambach, a présenté en conseil ce vendredi 30 septembre, les premières mesures que la collectivité va mettre en place pour baisser sa facture d’énergie. Pas de fermeture à ce stade, mais surtout un abaissement des températures.
Voici la liste des restrictions que prévoit d’imposer l’Eurométropole de Strasbourg, afin de réaliser des économies d’énergie. Suite au nouveau contrat souscrit cet été, qui entre en vigueur le 1er octobre et jusqu’à la fin mars 2024, la facture de gaz de la collectivité va être multipliée par 5. La maire de Schiltigheim et vice-présidente à la transition énergétique, Danielle Dambach (écologiste) a détaillé la stratégie de la collectivité pour diminuer de 10% sa consommation.
Les mesures les plus concrètes et perceptibles par le grand public concernent les températures des bâtiments. Ces annonces ont surpris le maire d’Illkirch-Graffenstaden, Thibaud Phillips (LR – opposition), qui a expliqué – en séance – que d’autres mesures plus drastiques avaient été évoquées lors des réunions de maires précédentes, comme la fermeture des médiathèques aux horaires les moins fréquentées. Mais de telles décisions n’ont à ce jour pas été arbitrées.
Le détail des températures
Bureaux administratifs, salles de formation et de réunion, lieux de convivialité (foyer, espaces de restauration)
Piscine (mi-septembre /mi-juin – période d’accueil des scolaires)
Pataugeoires : 29°C Bassins ludiques et d’apprentissage : 28°C (en dehors séquence BB nageurs) Bassins sportifs / polyvalents (25 et 50 m) : 27°C Température de l’air : « au moins » 1°C de moins que l’eau
Patinoire
12°C (circulation, gradins) / 19°C (annexe)
Locaux sensibles (serveurs, médical) ou techniques
Température technique selon équipements stockés et les usages
À titre de comparaison la température de l’eau ce samedi 1er octobre était de 29°C dans le bassin sportif et 33°C dans le bassin loisirs à la piscine de la Kibitzenau.
Au total, 840 sondes seront déployées dans les bâtiments de l’Eurométropole pour contrôler en temps réel et s’approcher des températures cibles.
À Strasbourg, réduction de l’éclairage
Ces mesures s’ajoutent à celles de la Ville de Strasbourg, chaque commune ayant la responsabilité de chauffer « ses » bâtiments comme elle l’entend. À Strasbourg, les écoles seront à 19°C, les crèches à 21°C, tandis que les gymnases seront chauffés à 14° C. À partir d’octobre, l’éclairage sera réduit sur les bâtiments publics, et dans les secteurs résidentiels entre 1h et 5h à partir de novembre.
Ces mesures doivent être affinées par un Conseil d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Selon le syndicat de la CGT, le chauffage ne sera allumé que le 7 novembre dans les bâtiments de la Ville et de l’EMS. L’organisation majoritaire se positionne contre ces « conditions de travail inconfortables » et relève qu’actuellement, « les températures dans les bureaux oscillent entre 15 et 17 degrés ».
Repeindre le Maillon en blanc ?
En interne d’autres mesures vont être déployées avec plus de télétravail, des horaires décalés ou des horaires continus pour ne pas faire de rupture.
D’autres mesures à plus long terme sont à l’étude, comme le déploiement d’énergies renouvelables. Et d’autres solutions s’avèrent plus originales. Marc Hoffsess, conseiller délégué à la transition énergétique propose par exemple de « repeindre le théâtre du Maillon en blanc ». Le bâtiment tout neuf situé au Wacken, un gros cube tout noir, attire spécifiquement la chaleur selon l’élu écologiste strasbourgeois. La couleur blanche permettrait de moins capter la chaleur, et donc d’utiliser la climatisation les mois d’été, amenés à être de plus en plus chauds.
En conférence de presse ce vendredi 30 septembre, la procureure du parquet de Mulhouse Edwige Roux-Morizot a annoncé le classement sans suite de la plainte des parents de Dinah. La jeune fille de 14 ans s’était suicidée en octobre 2021.
Près de six mois d’enquête… et aucune mise en examen. Ce vendredi 30 septembre, au tribunal judiciaire de Mulhouse, la procureure Edwige Roux-Morizot a annoncé le classement sans suite de la plainte pour harcèlement des parents de Dinah :
« Les éléments recueillis au cours de l’enquête ne permettent pas d’établir le harcèlement (…) De même, l’enquête a objectivement démontré que l’établissement scolaire a pris en compte le mal-être de la fille, qui a été reçue à plusieurs reprises. Toute l’équipe éducative avait appelé les professeurs de Dinah à la vigilance. Des questions ont été posées, des filles ont été convoquées. Tout est documenté. »
La direction du collège mise en cause par les parents
Les parents de Dinah, Samira et Serge Gonthier, avaient porté plainte pour harcèlement suite au suicide de leur fille le 5 octobre 2021. La famille Gonthier avait aussi déposé une plainte contre X pour « harcèlement moral », « complicité de harcèlement moral », « provocation au suicide », « omission de porter secours » et « homicide involontaire ».
Le suicide de Dinah avait provoqué un fort retentissement médiatique. Très vite, le geste de la jeune fille de 14 ans a symbolisé l’extrémité à laquelle peuvent pousser le harcèlement et le cyberharcèlement dans les établissements scolaires. L’adolescente avait également été la cible d’insultes homophobes. L’affaire Dinah représentait ainsi, en particulier pour ses parents, une défaillance de la direction du collège dans le soutien à une élève harcelée et subissant l’homophobie de certains de ses camarades.
Aucun élément passible de poursuite
Malgré près de 120 auditions et des exploitations d’ordinateurs et de téléphones portables, les policiers de Wittenheim et les gendarmes de l’Office central de lutte contre la haine en ligne ne sont pas parvenus à caractériser des faits passibles de poursuite.
« Il n’était pas question d’aller dans un sens particulier. Les élèves de la classe de troisième de Dinah, toute l’équipe éducative, ses professeurs de troisième… Ils ont tous été auditionnés », assure la procureure du parquet de Mulhouse. Edwige Roux-Morizot indique aussi avoir donné les résultats de l’enquête à la famille Gonthier dès avril 2022, lui laissant ainsi la possibilité de formuler des observations… qui n’ont été transmises que la veille de cette conférence de presse, jeudi 29 septembre.
Aucune poursuite non plus du côté du collège Emile Zola à Kingersheim. La procureure a indiqué qu’aucun élève n’avait été identifié comme harceleur de Dinah :
« Dinah assumait résolument son orientation sexuelle. De même, elle faisait partie d’un collège où 80% des élèves sont issus d’origine diverses. Il n’y avait pas de stigmatisation du fait de son métissage. Il y a bien eu quelques insultes, mais aucun fait répété dans le temps ne permet de caractériser le harcèlement. »
La procureure a décrit l’enquête comme une plongée dans l’intimité de Dinah, à travers ses échanges téléphoniques et sur les réseaux sociaux comme Snapchat et Discord. Les investigations ont ainsi révélé une personnalité « à la fois lumineuse et solaire, et en même temps extrêmement sombre », selon Edwige Roux-Morizot. L’adolescente avait déjà fait une tentative de suicide en mars 2021, « dont la cause immédiate est une déception amoureuse » a affirmé la procureure.
Des CPE menacés de mort, une audience à venir
Suite au suicide de Dinah et aux accusations des parents à l’égard du collège de Kingersheim, les CPE de l’établissement ont subi des menaces de mort sur les réseaux sociaux. « Une des CPE est toujours en arrêt maladie à l’heure actuelle », a précisé la procureure avant d’indiquer que deux des auteurs de ces menaces – un militaire actif et un habitant de la région dijonnaise – ont été placés en garde à vue et seront jugés au tribunal correctionnel de Mulhouse en mars 2023. Selon la procureure, « ce sont de braves citoyens qui disent avoir agi sous le coup de l’émotion, sans aucune volonté de passer à l’acte. »
Mais les parents de Dinah ne s’arrêteront sans doute pas là. Ils ont encore la possibilité de contester ce classement sans suite auprès du procureur général ou de déposer une plainte avec constitution de partie civile, une manière de poursuivre l’enquête en demandant de nouvelles auditions.
Victime d’un curé alsacien quand elle était mineure, Corinne attendait beaucoup de l’Église suite à la publication du rapport d’une commission indépendante sur les abus sexuels à l’automne 2021. Mais un an plus tard, aucun début de prise en charge. La Colmarienne a perdu confiance en l’institution.
« Rien n’a changé pour ma reconnaissance en qualité de victime et pour ma prise en charge. Mais comment puis-je passer à autre chose sans avoir été reconnue en tant que victime ? »
La plainte pour viol sur mineur déposée par Corinne ? Classée sans suite par le parquet de Colmar à cause de la prescription. Le curé qui l’a abusée sexuellement ? Malgré la décision du Vatican qui lui interdit de célébrer une messe, l’archevêque de Strasbourg Monseigneur Ravel a décidé de préserver la réputation de l’agresseur et de ne pas rendre publique cette interdiction apostolique. « Que doit-je faire pour être enfin reconnue comme victime ? », se demande la Colmarienne, la voix pleine de désespoir.
« Nous avançons trop lentement »
En avril 2022, Corinne reçoit une confirmation de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), créée par la Conférence des évêques de France, quant à la prise en charge de sa demande. Quatre mois plus tard, un autre mail de l’Inirr la met hors d’elle. La présidente de l’institution s’y excuse auprès des victimes d’attouchements, d’agressions sexuelles ou de viols qui déplorent une procédure trop lente :
« Nous avançons trop lentement, mais nous avançons, aujourd’hui près de 40 décisions sont rendues dont près de 30 avec un volet financier. À ce jour, 138 situations ont été prises en compte, certaines sont allées au bout de la démarche, d’autres sont en cours. C’est encore trop peu, bien trop peu face aux centaines qui attendent (plus de 700). »
Extrait du mail de la présidente de l’Inirr
« Les gens n’ont jamais envie de parler de ça »
Comme 700 autres victimes, Corinne reste en attente de la désignation d’un référent pour l’accompagner dans la prise en charge par l’Inirr. Une situation qui accentue son sentiment de solitude :
« Il y avait un groupe de victimes alsaciennes. Mais même entre victimes il y a des tiraillements et deux victimes ont finalement créé un nouveau groupe. L’ancienne référente du diocèse en matière d’abus sexuels devait venir me voir en juin… puis plus rien. Et il y a aussi la catéchiste de mon enfance, à qui j’avais raconté que le curé m’avait embrassée. Elle m’a recontactée après que j’ai témoigné dans Libération. Elle évoquait une visite, mais ça n’a jamais marché. En fait, les gens n’ont jamais envie de parler de ça. »
En septembre, « j’ai touché 1,93 euros de salaire »
En arrêt de travail depuis octobre 2019, la greffière n’a pas obtenu de congé longue durée. Après un premier refus de sa demande, Corinne a été expertisée par l’expert psychiatre Henri Brunner, dont les expertises bâclées et les propos destructeurs ont déjà été décrits dans une enquête de Rue89 Strasbourg. La salariée du tribunal judiciaire de Colmar doit continuer à se battre pour enfin bénéficier de cet arrêt de travail réservé aux victimes de maladies graves. Une situation qui confine à l’absurde :
« J’ai eu un seul patron dans ma vie, c’est l’État. Voilà comment cet employeur traite son personnel. Pour le mois de septembre, j’ai touché 1,93 euros de salaire. C’est d’un mépris inqualifiable… »
En mai 2022, Corinne a obtenu une nouvelle expertise psychiatrique, qui reconnaît une partie du traumatisme subi. Sa psychiatre lui a aussi produit une attestation indiquant que « la reprise du travail apparaît actuellement contre-indiquée, le risque d’une rechute aigüe apparaissant très important. » Pourtant, quatre mois plus tard, la situation ne s’est toujours pas arrangée : « On m’a demandé de prendre une disponibilité pour raison personnelle. Mais dans ce cas, je n’ai ni salaire, ni possibilité de percevoir le chômage… »
« Une colère qui monte en moi à force d’être piétinée »
« Je ne suis plus capable de réfléchir, je n’arrive plus à lire un livre ou à regarder un film », continue Corinne. La grand-mère est aux bords des larmes lorsqu’elle évoque les conséquences de sa situation pour son entourage :
« Un jour, devant ma petite fille de trois ans, j’ai réagi à un mail qui m’indiquait encore une fois que ma situation n’allait pas évoluer. Je me suis mise à hurler. Ca m’a fait tellement mal que ma petite fille puisse voir sa mamie déglinguée… »
Aujourd’hui, Corinne a perdu confiance en l’Église et en l’État : « La seule association qui m’aide, m’apporte de l’écoute, de l’empathie et de la bienveillance, ce que j’aurais pu attendre de l’Église, c’est une association laïque qui me le donne, à travers le psy et les cercles de parole de l’Association Syndicale des Familles Monoparentales et Recomposées (ASFMR). » Pour ne pas perdre espoir, la Colmarienne a besoin de témoigner : « Il y a une colère qui monte en moi à force d’être piétinée. Je sais que ce n’est que par la force et la colère que je finirai par obtenir quelque chose. »
Un an après le rapport de la Ciase, l’Inirr tient une conférence de presse dans la matinée du vendredi 30 septembre, pour faire un bilan de son action.
Une riche héritière n’a pas apprécié que la municipalité ferme les musées une journée supplémentaire. Elle a décidé de transférer à un autre musée, encore inconnu, le legs de 5 millions d’euros qu’elle prévoyait d’attribuer aux musées de Strasbourg.
Selon La Tribune de l’Art, magazine en ligne spécialisé, Marie-Claire Ballabio ne veut plus léguer sa fortune aux musées de Strasbourg. En 2019, cette propriétaire d’un important parc immobilier à Paris et Biarritz avait légué avec Jeannine Poitrey une quarantaine d’œuvres du XVIe au XIXe siècle, dont 17 tableaux. Séduite par le Musée des Beaux-Arts et le Musée d’Art contemporain, elle avait alors promis d’abonder le fonds d’acquisition des musées d’une partie de sa fortune, il était question de 5 millions d’euros tout de même.
Mais voilà, la décision de la municipalité écologiste de Strasbourg de fermer les musées une journée supplémentaire par semaine pour faire des économies a choqué la rentière, qui s’exprime dans La Tribune de l’art :
« J’ai donné pour que les œuvres soient vues. Tout cela est inexcusable. L’affaire de fermeture me concerne au plus haut point. »
La Tribune de l’art relate également un différend entre Marie-Claire Ballabio et les musées de Strasbourg, concernant l’exposition et la conservation des œuvres, une raison à laquelle ne croit pas le magazine mais qui explique la rupture selon l’auteur de l’article, Didier Rykner.
Cette affaire vient s’ajouter à la montagne de reproches qui s’accumulent contre la municipalité suite à cette décision d’extension des fermetures, décision que la maire Jeanne Barseghian (EE-LV) et son adjointe à la Culture Anne Mistler ont vainement tenté de présenter lundi en conseil municipal comme une mesure temporaire. Aux protestations de l’opposition, sont venues s’ajouter une réaction sur Facebook de l’ancien maire de Strasbourg, Roland Ries (PS, passé chez LREM) et même de l’actuelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui parle sur France Bleu d’une atteinte « à la force culturelle de notre pays. »
À l’appel de plusieurs syndicats et partis politiques de gauche, 2 000 manifestants ont défilé dans les rues de Strasbourg jeudi 29 septembre pour revendiquer des hausses de salaire face à l’inflation. Dans le cortège, beaucoup de personnes ont témoigné au sujet des conséquences de la hausse des prix sur leur quotidien. Reportage.
« Je suis toujours limite, je ne m’achète plus rien pour le plaisir et je ne sors quasiment plus. » Séverine est fonctionnaire de catégorie C à l’Eurométropole. Elle défile ce jeudi 29 septembre, dans la manifestation initiée par de nombreux syndicats et partis de gauche comme la CGT, FSU, Solidaires, EELV, La France insoumise, le NPA, le PCF ou le PS. Avec ses 1 500 euros nets de salaire, malgré 15 ans de carrière, elle a de plus en plus de mal à boucler les fins de mois :
« Avant, j’essayais de manger cinq fruits et légumes par jour, d’acheter du bio. C’est devenu impossible. On se nourrit beaucoup plus de pâtes et de riz depuis cet été et l’augmentation des prix. Je n’achète plus de paquets de gâteaux ou de chocolat, c’est fini ces petits plaisirs. »
Francine et Julien ne font plus de cadeaux à leurs petits enfants
Séverine, comme beaucoup d’autres dans le cortège, demande une augmentation conséquente des salaires, à la hauteur de l’inflation, qui approche les 10% en un an dans les supermarchés. Au départ de la place Kléber, la foule rassemble environ 2 000 personnes, qui s’élancent au rythme du camion de la CGT et de son groupe de musique militant.
En ce début d’automne, l’ambiance est dynamique derrière la banderole de tête, où des étudiants et des jeunes lancent des slogans anticapitalistes et antifascistes. Anna, en master de langue, témoigne qu’elle ne mange qu’un repas par jour et ne sort plus :
« Avec une petite bourse, des aides au logement et un job étudiant, je gagne 600 euros par mois. Depuis des années on dit qu’il faudrait augmenter les bourses, et arrêter d’augmenter le loyer des chambres étudiantes de 100 ou 200 euros quand elles sont rénovées. »
Francine et Julien, tous les deux retraités, sont venus de Seltz. « Ça fait 100 kilomètres aller-retour. Pour faire ce trajet par exemple, on a calculé pour savoir si on pouvait venir », explique Julien, ancien ouvrier d’usine avec 1 100 euros de retraite. Francine travaillait dans un pressing et n’a que 800 euros. « On ne peut plus faire de cadeaux ou aider nos petits enfants. C’est dur ça », souffle t-elle. Julien ajoute :
« On est dans la ruralité, on a la chance d’avoir un jardin et de pouvoir faire pousser des légumes. Mais avec l’âge ça devient plus compliqué. Et à cause du prix de l’essence, on réfléchit avant chaque déplacement. On n’a pas besoin que les politiques nous le disent pour faire attention. »
Francine et Julien sont venus de Seltz. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« Les collègues qui commencent sont à 1 400 euros, ce n’est pas acceptable vu nos responsabilités. Si on se loupe, on peut se retrouver au tribunal. On doit faire de la route pour arriver sur les lieux d’intervention. C’est habituel chez nous d’avoir 300 à 400 euros d’essence à payer par mois. Et puis, à la SNCF, certains employés sont en dessous du SMIC sans les primes, par exemple les agents d’escale ou de maintenance. En juillet, on a eu une augmentation de seulement 1,4%, c’est ridicule par rapport aux augmentations des prix. »
Clément Soubise, cheminot, dénonce les bas salaires de certains agents de la SNCF. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
À quelques mètres, quatre secrétaires médicales du Centre médico-chirurgical obstétrique (CMCO) de Schiltigheim défilent avec leurs blouses blanches. Malgré l’augmentation de 3,5% du point d’indice des agents publics en juillet, leurs salaires, autour de 1 500 euros, ne sont pas suffisants, dénonce Céline :
« Je bosse au CMCO depuis huit ans. J’ai 45 ans. Quand on travaille depuis des années et qu’on a du mal à remplir le caddie ou qu’on a peur de la venue de l’hiver à cause du prix du chauffage, ça fait mal quand même. »
Des secrétaires médicales du CMCO manifestent en blouse blanche. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« On ne va presque plus au cinéma avec les enfants alors qu’ils aiment ça »
Déléguée du personnel à la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), Delphine Bastian indique que son syndicat, la CGT, ne se satisfait pas des 2,5% d’augmentation obtenus lors des négociations annuelles obligatoires en septembre :
« Quand on commence à 4h du matin ou qu’on finit à 1h30, il n’y a plus de transports en commun. Comme moi, mon conjoint est conducteur de bus et de tram. On a donc besoin de deux voitures pour aller travailler. On travaille avec de grandes amplitudes, les dimanches et les jours fériés aussi, avec beaucoup de pression et de responsabilités. En général, les conducteurs CTS gagnent 1 800 euros nets, ce qui ne suffit plus pour bien vivre. On ne va presque plus au cinéma avec les enfants alors qu’ils aiment ça. On privilégie les balades en forêt, c’est gratuit. »
Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT, est satisfait de la mobilisation du jour. Les grèves ont été bien suivies, notamment dans le secteur de l’éducation avec 22% de participation dans le premier degré selon le rectorat. Toutes les cantines de Strasbourg étaient fermées entre midi et deux et la circulation des trams et des bus était amoindrie.
Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT, est optimiste vu le succès de la mobilisation du 29 septembre. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc Le cortège, composé de milliers de personnes, s’étale sur plusieurs rues. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
« Nous allons continuer à mobiliser et à amplifier le mouvement. C’est un bon signal pour la reprise et de bon augure pour la lutte contre la réforme des retraites », conclut Laurent Feisthauer. Le cortège est arrivé place Kléber vers 16h30. Ailleurs en France, de nombreuses manifestations ont eu lieu, avec par exemple 600 personnes à Mulhouse et environ 40 000 à Paris.