Après le suicide de la jeune fille en octobre 2021 et six mois d’enquête, la procureure de Mulhouse a classé l’affaire, estimant que le harcèlement scolaire n’était pas constitué. En colère, la famille s’appuie sur de nombreux éléments du dossiers, consultés par Mediapart, pour contester ces conclusions.
« Je n’ai pas supporté cette conférence de presse de la procureure », lâche Samira Gonthier, mère de Dinah, depuis le service psychiatrique d’un hôpital. « J’ai demandé à être hospitalisée vendredi pour avoir un v . . .
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Journaliste à Mediapart depuis décembre 2020, j’ai travaillé à Loopsider, BuzzFeed et Rue89 auparavant. J’écris principalement sur les sujets liés aux discriminations.
Le brutalisme, c’est un style architectural issu du mouvement moderne né dans les années 50. Avec comme principe : du béton, et un style épuré. Le centre administratif de Strasbourg, ou encore la Maison Rouge sont autant de bâtiments qui racontent cette histoire de la ville et de l’époque. Si les traits de cette architecture de la fin du XXe siècle sont marqués, les architectes ont aussi instillé une identité locale à leurs constructions.
Ce sont des édifices qu’on a l’impression d’avoir toujours vu à Strasbourg. Ils ne sont pas vraiment appréciés, parfois décriés car massifs, rectilignes ou datés, reflétant une époque où la ville se pensait différemment. L’influence architecturale qui vient facilement à l’esprit, quand on pense à certaines églises modernes de Strasbourg, au Centre administratif ou encore à la Maison Rouge, c’est le brutalisme.
On reproche souvent la brutalité de cette architecture, mais l’appellation « brut » vient en réalité des matériaux utilisés, et fait plutôt référence à un style épuré, au plus proche de la matière, souvent du béton. Loin donc de la perception de cette architecture comme hostile.
« Le brutalisme est un style architectural issu du mouvement moderne, qui connaît une grande popularité des années 1950 aux années 1970 avant de décliner peu à peu, bien que divers architectes s’inspirent encore des principes de ce courant. Il se distingue notamment par la répétition de certains éléments comme les fenêtres, et par l’absence d’ornements et le caractère brut du béton. (…) Le terme de brutalisme a parfois servi à désigner de manière générale les édifices massifs en béton, devenus impopulaires à la fin du xxe siècle ».
Wikipédia, « Brutalisme ».
Le brutalisme : un langage de vérité
Gauthier Bolle, maître de conférences à l’ENSAS (École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg) et spécialiste des architectures des Trente Glorieuses, rattache ce style au mouvement moderne, notamment à l’architecte suisse Le Corbusier pour « l’expressivité des matériaux », et à l’Allemand Ludwig Mies van der Rohe, pour « la rigueur et l’intransigeance » du style.
« À Strasbourg, on a des motifs architecturaux qui vont être copiés de manière plus ou moins profonde sans forcément aller au bout de la logique. Le brutalisme est “une vérité constructive”, il y a cette idée que l’édifice doit donner une forme de lisibilité de la façon dont il a été construit, ne pas voir, ne pas montrer est considéré comme un mensonge ».
Gauthier Bolle, maître de conférences à l’ENSAS.
Si la capitale alsacienne est bien moins dotée en réalisations que Bâle ou Karlsruhe, certains bâtiments illustrent bien cette veine et cette philosophie, même si des rénovations ultérieures ont parfois gommé cette filiation.
Il faut d’abord sortir de Strasbourg, et pousser jusqu’à Herrlisheim pour trouver une réalisation emblématique, avec l’église Saint Arbogast, suggère Gauthier Bolle. L’architecte qui reconstruit le lieu de culte endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale, c’est Bertrand Monnet. Il est architecte en chef des monuments historiques, et connu aussi pour la reconstruction bien plus sage du Palais Rohan.
Béton et audace : les églises comme terrain de jeu
L’église d’Herrlisheim propose une rupture avec l’architecture religieuse traditionnelle. Plan triangulaire pour la base, le motif se retrouve sur la façade et le clocher. Béton, bois et galets du Rhin pour la matière. Le clocher, triangle ajouré qui file vers le ciel, est aujourd’hui endommagé et fragilisé. La Fondation du patrimoine a lancé un financement participatif pour sa conservation.
Christ ressuscité à l’Esplanade, Saint-Bernard au quartier des XV, Saint-Benoît à Hautepierre : les églises strasbourgeoises sont un terrain de jeu pour les architectes, plus libres d’oser que pour des commandes contraintes par des usages précis comme les logements ou les écoles. L’église protestante Saint-Matthieu joue à plein la carte du brutalisme par l’utilisation des matériaux et « la lisibilité offerte » de sa structure, estime Gauthier Bolle.
L’identité européenne de Strasbourg à travers ses bâtiments
Pour l’historien, un autre monument emblématique est le Conseil de l’Europe (construit entre 1972 et 1977). L’édifice exprime de manière forte la présence de l’institution dans Strasbourg. Il a été construit par Henry Bernard, également architecte de la Maison de la Radio et de la Musique à Paris.
Le Conseil de l’Europe, un des premiers édifices à imprimer l’identité européenne de Strasbourg (Photo SW / Rue 89 Strasbourg).
Gauthier Bolle a pu fureter dans les archives du lauréat du prix de Rome en 1938, et y a découvert quelque chose d’étonnant :
« J’ai trouvé des esquisses du Conseil de l’Europe qui montrent qu’il avait imaginé l’édifice comme le socle d’une tour à venir, qui aurait été très haute. Elle n’a finalement pas été construite ».
L’identité européenne de Strasbourg se dévoile donc avec la place et l’audace que représente ce monument, premier d’une longue série. L’emplacement et les architectures des lieux institutionnels racontent beaucoup de la vision de la ville, de l’usage qui en est fait, ou à faire. C’est le cas avec le Centre administratif, aujourd’hui siège de l’Eurométropole.
Une ville, des identités à bâtir : l’histoire du Centre administratif
Construit par François Herrenschmidt à partir de 1973, le bâtiment de 43 mètres de haut et 11 étages se décompose en une « galette » au sol (de 3 étages), et une tour (de 8 étages) qui abrite les bureaux des fonctionnaires municipaux et des élus.
Le siège actuel de l’Eurométropole est l’œuvre de François Herrenschmidt. Il a été bâti entre 1973 et 1976 (Photo DAU, SIAF / Cité de l’architecture et du patrimoine / Archives d’architecture contemporaine, 133 IFA 50/1 ).
À l’époque, l’édifice est posé dans un espace qui n’a pas encore vraiment d’identité. C’est un point d’entrée dans la ville, ancienne gare et dépôt de tramways, il se cherche une destination. Le Centre administratif est d’ailleurs en biais par rapport au centre-ville, comme pour ouvrir un pan de la ville à venir, estime Gauthier Bolle.
« Le bâtiment est tourné à 45°, dans la diagonale de cette parcelle. Il y a une rupture que provoque l’édifice avec le contexte urbain. À cette époque, le devenir de la place n’est pas défini, elle n’est pas encore urbanisée. »
Gauthier Bolle.
La place de l’Étoile s’est forgée depuis une identité administrative et citoyenne, par ce bâtiment et d’autres. Avec les bâtiments de la CAF et de l’Assurance maladie, c’est une entrée dans Strasbourg que les citoyens peuvent identifier comme estampillée « service public ». Le choix pour des personnes sans abri d’établir un campement place de l’Étoile saisit la portée symbolique de ce lieu, et la revendique.
Passoire thermique et travaux
Actuellement, le massif Centre administratif est en travaux : sécurisation, réaménagement de l’accueil, l’édifice est aussi une véritable passoire thermique et compte à lui seul pour 11 % de la facture énergétique des bâtiments de l’Eurométropole.
L’objectif des travaux est aussi de couper la galette de la tour : séparer le « lieu du peuple », des espaces de travail (les bureaux des élus et des fonctionnaires), afin de permettre un meilleur accueil. C’était d’ailleurs l’idée de départ de l’architecte François Herrenschmidt. Il y a également des questions de sécurité qui sont en jeu, pour marquer les limites et empêcher le public d’accéder aux espaces de travail. Vincent Cognée est directeur de l’architecture et du patrimoine à l’Eurométropole :
« L’architecte des Bâtiments de France sera consulté : est-ce qu’on garde l’esprit de la façade ou on la casse totalement, ce n’est pas encore décidé. »
Vincent Cognée se dit attaché à ce bâtiment qui marque cette entrée de Strasbourg d’une empreinte « citoyenne ». Il s’est avéré aussi très fonctionnel, souple et adaptable selon lui. Le montant des travaux est estimé à 120 millions d’euros et sera assumé à part égales entre la Ville et l’Eurométropole.
La Maison Rouge de la discorde
Le même architecte, François Herrenschmidt, est aussi à l’origine d’une autre construction emblématique de l’époque : la Maison Rouge, édifiée de 1976 à 1978. À l’époque, le projet fait polémique notamment parce qu’il signe l’arrêt de mort de l’hôtel Maison Rouge, bâti au début du siècle, un très beau bâtiment néoclassique et fantasque.
Mais à l’époque, il faut affirmer l’ambition commerciale du centre-ville. C’est une vision forte du maire Pierre Pfimlin, qui existe ailleurs en France, comme l’explique Sophie Eberhardt dans sa thèse :
« Le début des années 1970 est marqué par d’autres excès de la modernité face à l’héritage et au patrimoine dans les villes françaises et européennes. À Strasbourg, comme ailleurs, cette période se caractérise par la volonté des édiles de constituer un centre-ville dynamique et animé par des activités commerciales importantes. »
Extrait de la thèse de Sophie Eberhart, Entre France et Allemagne, de la ville ancienne à la Neustadt de Strasbourg : la construction du regard patrimonial, Lyon 3, 2015.
La Maison Rouge, place Kléber, a été édifiée à la place d’un hôtel construit au début du XXe siècle (Photo SW / Rue89Strasbourg).
« La Maison Rouge c’est aussi l’histoire d’une destruction, estime Gauthier Bolle. Aujourd’hui, on conserverait certainement cet hôtel ». Mais la création d’Herrenschmidt est intéressante et elle a l’honneur de figurer sur le site web Sos Brutalisme : le toit en pente et la façade cubiste déstructurée revendiquent une signature régionale forte. L’historien de l’architecture souligne :
« Cela revient tout le temps en Alsace : comment intégrer et résonner avec l’identité historique de Strasbourg et de son monument phare, la Cathédrale ? Plus qu’ailleurs, il existe ici cette accroche historique. »
Un héritage architectural mal aimé aujourd’hui
Une généalogie qui se remarque par exemple avec la Porte de France, immeuble d’habitations, à l’entrée de la place de la Bourse : une tour de 50 mètres qui surplombe une dalle, un classique des projets de l’époque. L’ensemble laisse imaginer une ville à étages. Il est signé Pierre Vivien, architecte des Bâtiments de France, connu à Strasbourg pour le quartier de Hautepierre
L’ensemble de la Porte de France, par Pierre Vivien, architecte du quartier de Hautepierre (photo SW / Rue89Strasbourg).
La désaffection pour ce type de bâtiments est perceptible aujourd’hui. Beaucoup de Strasbourgeois les jugent datés, trop massifs, ternes, « des airs de blockhaus » etc… Ce patrimoine négligé n’est pas mis en valeur. Pourtant, les amateurs de cette période sont nombreux, comme Gauthier Bolle. Le maître de conférences regrette les rénovations contemporaines qui trahissent l’esprit et gomment l’originalité de ces projets.
Vue des Halles depuis le toit de l’ex-Printemps, on aperçoit le jardin suspendu, aujourd’hui non accessible (photo By Ji-Elle / cc).
« Avec la place des Halles, par exemple, on est en train d’estomper cette architecture faite de différentes tours. Un bandeau vitré a été appliqué sur le béton pour dissimuler les marques du brutalisme. Le jardin suspendu, situé au coeur du bâtiment, n’est plus accessible ».
Gauthier Bolle, maître de conférences à l’ENSAS.
Ce bâtiment, réalisé par l’équipe d’architectes UA5, rejoint bien sûr l’identité commerciale que les édiles veulent donner au centre-ville, mais il raconte aussi la genèse des mobilités dans Strasbourg. C’est un lieu dédié aux achats, où les piétons peuvent se mouvoir. À l’époque où le centre-ville est tout entier traversé de voitures, on peut y voir la préfiguration d’une piétonisation estime Gauthier Bolle.
En début de saison, le Racing s’est démarqué en recrutant un arbitre pour conseiller les joueurs. En difficulté en ce début de saison, le club accumule des coups de sifflets défavorables et a intensifié ses critiques contre l’arbitrage.
Au cours d’un été particulièrement calme du côté du Racing club de Strasbourg, une recrue a fait un peu plus parler d’elle que les autres. Elle n’a jamais marqué de but en Ligue 1, ni même joué comme titulaire. Mais à 43 ans, elle compte plus de 350 matches, a foulé pendant 13 années les pelouses de France et même de Ligue Europa, la deuxième coupe d’Europe. Frank Schneider était arbitre professionnel jusqu’en 2022. Un tel recrutement est une première en France.
Après une saison mémorable terminée à la 6e place, le président Marc Keller n’a pas renforcé l’attaque, ni le milieu de terrain de son équipe. En défense, seuls les départs des latéraux ont été remplacés. En s’acquittant des services d’un arbitre, le club a pour objectif d’éviter les cartons bêtes pour contestation (« veiller à un comportement individuel et collectif adapté« , selon le communiqué du club), ou de mieux saisir toutes les subtilités des règles (« transmettre une meilleure compréhension des enjeux et de l’évolution des règles »). Avec un rôle de « consultant », il intervient également au centre de formation et a un rôle de formation des jeunes arbitres.
Plusieurs décisions défavorables
Mais depuis l’arrivée de Frank Schneider, c’est un comble, le Racing n’a jamais autant critiqué l’arbitrage. Il faut dire que le Racing, déjà en difficulté dans le jeu et qui accumule les blessés, a perdu plusieurs points suite à des décisions contestables. L’erreur la plus manifeste est un coup de coude contre Clermont (0-0 le 11 septembre), qui a mis l’attaquant Ludovic Ajorque six semaines sur la touche à cause d’un sternum fêlé. La faute était dans la surface de réparation et aurait dû déboucher sur un pénalty comme l’a rappelé dans plusieurs articles L’Équipe.
Frank Schneider échange avec les joueurs en cours de séance. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
Deux semaines plus tard, un carton rouge bien sévère en début de match contre Rennes plombe les espoirs de résister à l’escouade bretonne (défaite 3-1). D’autres décisions litigieuses, contre Monaco (défaite 1-2) ou Auxerre (défaite 1-0) au mois d’août, restent aussi en travers de la gorge des supporters. Au contraire, difficile de retrouver des coups de sifflet indulgents pour le RCSA cette année, contrairement à la saison précédente.
« De nombreux points envolés »
La fin du dernier match contre Toulouse a clairement auguré d’un changement de ton au sein du club. Alors que le Racing était revenu à 2-2, un tacle aurait pu (dû ?) donner lieu à un pénalty, et l’occasion de remporter le match. Dans les mêmes circonstances quelques semaines plus tôt, le même arbitre avait sifflé un pénalty à Montpellier contre le Racing dans les dernières minutes (défaite 2-1).
« Ça fait de nombreux points envolés depuis le début de saison sur des décisions litigieuses, qui nous sont très contraires. Strasbourg mérite plus de respect. Il faut avoir le courage de siffler, même à la 93e minute à l’extérieur, même si l’équipe adverse est à dix. Lorsqu’il y a un penalty, il y a un penalty. Je ne sais pas s’il aurait été transformé ou pas. Mais il faut nous donner le penalty quand on mérite de l’avoir. »
L’entraineur Julien Stéphan a davantage critiqué l’arbitrage qu’à l’accoutumée et est revenu sur le début de saison. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg /cc
Faut-il voir un lien avec le recrutement de Frank Schneider ? Le club rappelle que le natif de Strasbourg n’a pas été recruté pour influencer sur les décisions en cours de match. Le Racing a certes déjà écopé de 3 cartons rouge cette saison, autant qu’en 2021/2022 mais ces expulsions interviennent après coups de sifflets sévères, comme partout en Ligue 1 depuis le debut de l’année. Les joueurs n’ont pas pété les plombs vis-à-vis d’un arbitre après de decisions litigieuses.
Il n’empêche, Julien Stéphan semble critiquer une forme d’attitude générale de l’équipe :
« Si je dois être sanctionné pour le bien du club, ce n’est pas grave. Quand on est trop gentils, trop polis, qu’on ne dit rien, voilà ce qu’il se passe. Si je dois être sanctionné, au moins j’aurais protégé mon club. J’aurais protégé le groupe, les joueurs qui auraient mérité d’avoir ce penalty avec les efforts qu’ils ont fait. »
L’ex-arbitre ramène même ses cartons à l’entrainement. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg /cc
Présents aux abords du stade, Vincent, Christian et Patrick supportent le Racing « depuis 55 ans ». Ils voient bien sûr d’autres raisons au mauvais début de saison comme un recrutement timide cet été, l’accumulation de blessures et « des fins de match difficiles » qui témoignent peut-être d’une mauvaise préparation. Mais l’arbitrage revient également. Le match contre Toulouse est « presqu’un scandale » pour Vincent.
« Ils devraient venir à dix autour de l’arbitre »
Patrick pointe aussi une attitude qui joue contre le Racing :
« Notre club est trop gentil. Aujourd’hui, celui qui la ferme est sanctionné, il faudrait être plus virulent. Quand il y a une décision litigieuse, ils devraient venir à dix autour de l’arbitre pour lui mettre la pression comme les Parisiens ou les Marseillais. »
Christian, Patrick et Vincent viennent presque tous les jours aux entrainements du Racing. (de g. à d.) Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Difficile d’imaginer que Frank Schneider ait conseillé aux joueurs de contester chaque décision et de mettre sous pression l’homme au sifflet. Arbitre au niveau amateur, Patrick tente de se projeter :
« Plus on nous rentre dedans, plus on se remet en question. »
La place de Frank Schneider le questionne. « Que les joueurs et l’entraineur regardent les images ensemble avec un arbitre pour les comprendre, ok, mais que l’arbitre soit là sur le terrain, à conseiller le placement, ça me dérange un peu ». Vincent est plus nuancé sur les apports d’un arbitre « qui ne peut être que correct ». Également arbitre, il craint surtout que « les problèmes d’arbitrage retombent sur nos arbitres de district », avec plus d’agressivité dans le monde amateur.
Le Racing est le seul club a avoir recruté un ex-arbitre dans son staff. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Marc Keller pourrait « ouvrir sa gueule »
Dans ces circonstances compliquées pour le club, les interrogations se tournent aussi vers le président Marc Keller, silencieux sur le sujet. Si les trois amis le qualifient de « super président » par ailleurs, ils estiment que dans cette situation, « il devrait ouvrir sa gueule ». « Entre les lignes, on comprend que Julien Stéphan attend du soutien de Marc Keller », décrypte Christian.
Marc Keller est aussi l’un des vice-présidents de la Fédération Française de Foot (FFF), parfois pressenti pour prendre la tête de l’instance, et donc un patron indirect des arbitres. « A-t-il le droit de s’exprimer ? » s’interrogent les trois supporters. Ils comparent le mutisme de Marc Keller avec Jean-Michel Aulas, autre vice-président de la FFF et président de l’Olympique lyonnais qui n’hésite pas à mettre la pression sur les arbitres en conférence de presse.
À l’issue du match contre Toulouse, un actionnaire minoritaire du club, Thierry Herrmann, a tenté de critiquer l’arbitrage, le qualifiant d’ « objectivement une honte » sans pour autant tomber dans « une machination » contre le RCSA. Le tweet a depuis été retiré.
Le tweet a depuis été supprimé. Photo : capture d’écran
L’arbitrage encore dans les têtes mardi
Mardi avant l’entrainement, l’arbitrage était encore dans les têtes. Lorsque les joueurs passent devant les supporters présents, un « Bravo pour ce que t’as dit Dimitri », est lancé par un fan. Au micro de France Bleu Alsace, le capitaine s’était fendu d’un long coup de gueule contre l’arbitrage.
"On en a ras le bol, ils commencent à nous taper sur le cerveau" AUDIO🔊📢La longue tirade de Dimitri Liénard contre l'arbitrage, après la décision de l'arbitre Jérémy Stinat de ne pas accorder de pénalty au @RCSA en fin de match à Maxime Le Marchand.#TFCRCSA (2-2) #FBsportpic.twitter.com/sXWATas3K5
Lorsque c’est au tour de Maxime Lemarchand de s’avancer, victime de la faute non-sifflée contre Toulouse, « il y avait penalty ! », le réconforte un autre passionné. Le joueur répond « bien sûr » à cette interpellation, sur un ton encore dépité.
Malgré un début de saison compliqué, le Racing garde le soutien de ses fans. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Des arbitres en rivalité
Mercredi, Frank Schneider arbitrait la séance d’entrainement, comme chaque semaine. Dans ces circonstances, son rôle évolue-t-il ? Doit-il justifier les décisions litigieuses de ses ex-collègues auprès des joueurs ?
« Les arbitres sont aussi en compétition entre eux », rappelle Vincent. En fin de saison, les plus mal notés sont relégués en Ligue 2. « Il y a des potes et des hommes qui s’aiment pas » dans ce milieu, appuie Christian. Consciemment ou inconsciemment, les arbitres actuels peuvent ne pas vouloir donner l’impression de favoriser le club qui vient de recruter un ancien membre du corps arbitral.
Frank Schneider s’occupe aussi de la formation des jeunes arbitres. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Christian s’interroge :
« Sa présence est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? Pour l’instant c’est plutôt néfaste que bénéfique, j’espère que ça ne joue pas contre nous. »
« On passe à autre chose »
Le Racing club de Strasbourg n’a pas donné suite à notre demande d’entretien avec Frank Schneider. À l’entrainement de mardi, le coach Julien Stéphan disait « on passe à autre chose », credo qui doit guider l’esprit du club jusqu’à la réception de l’Olympique de Marseille (OM) ce samedi 29 octobre.
Vraiment ? Jeudi, le coach Julien Stéphan constatait que ses déclarations ont eu « peu d’écho » au niveau national. Il pointe que les commentaires se concentraient sur le FC Nantes, également floué à plusieurs reprises face à Nice. Il faut dire que là où le Racing arrêtait de s’exprimer sur le sujet, l’entraineur nantais, Antoine Kombouaré, choisissait d’enfoncer le clou le lendemain sur L’Équipe TV, en revenant sur les propos de l’arbitre et estimant avoir été « pris pour un con ». Deux clubs, deux styles.
Pour Julien Stéphan, les injustices arbitrales ne sont de toute façon « pas le bon vecteur de motivation, bien au contraire ». Pour résister face à l’OM, dans une mauvaise passe mais 5e du championnat, le Racing, 16e, ne devra pas s’en remettre à l’un ou l’autre coup de sifflet, mais hausser son niveau.
Jazzdor propose 37 concerts et rendez-vous du 4 au 18 novembre, dans onze lieux à Strasbourg et alentour, mais aussi à Mulhouse et en Allemagne voisine. La programmation, toujours pointue, s’appuie sur des stars internationales, présentes en nombre pour cette 37e édition, mais aussi sur des talents locaux.
Les 162 musiciens et musiciennes programmés à Jazzdor proviennent des États-Unis, du Bénin, d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Norvège, de Serbie, de Finlande, de Lituanie, de Suisse, de Belgique, de Pologne, du Japon, d’Inde et de France, parfois lointaine comme la Réunion et la Martinique. C’est l’âme du festival : offrir aux Strasbourgeois l’opportunité de voir en concert des artistes rares, mais aussi aux Mulhousiens et aux Offenbourgeois puisque Jazzdor essaime dans sept villes. Le festival donne cependant le plus souvent rendez-vous à la galerie Apollonia à la Robertsau, et au Fossé-des-Treize, quartier Tribunal.
Directeur de Jazzdor, Philippe Ochem détaille son ambition pour le festival :
« C’est une combinaison hétéroclite de styles, d’univers et de publics, mais avec en commun une forme d’exigence et un certain rapport à la musique et au jazz. Mis à part les concerts d’ouverture et de clôture, pour lesquels nous profitons de tournées, les artistes programmés se déplacent sur nos scènes partenaires à l’invitation expresse du festival. Certains concerts sont des créations qui seront présentées pour la première fois au public, d’autres sont des pièces existantes que nous essayons de programmer depuis plusieurs années. »
Parmi ces derniers, Philippe Ochem est heureux d’afficher cette année Lady M, l’opéra de chambre de Marc Ducret, qu’il essaie de programmer depuis trois ans. Cette pièce pour soprano, contre-ténor et petit orchestre, « raffinée, cérébrale et profondément sensuelle » est proposée dans l’écrin de la Cité de la musique, place de l’Étoile à Strasbourg, avec Kuu !, un quartet berlinois « post-moderne, détonant et provocateur. »
Marc Ducret sur scène et jamais loin
Marc Ducret est très présent dans cette 37e édition du festival, dont il a accompagné nombre d’artistes installés ou émergents. Il sera d’ailleurs à l’affiche la veille au même endroit, en invité avec Claudia Solal d’une première française de The Killing Popes. Ce groupe berlinois de free jazz organisé autour du batteur et compositeur Oliver Steidle, et du claviériste Dan Nicholls, oscille entre bruitisme et punk rock.
Chris Potter, Dave Holland, Eric Harland et Lionel Loueke Photo : Govert Driessen
À noter également, le concert d’ouverture vendredi 4 novembre, qui en mettant sur la même scène le contrebassiste Dave Holland, le saxophoniste Chris Potter, le guitariste Lionel Loueke et le batteur Eric Harland, réalise une sorte de fantasme pour de nombreux amateurs de jazz. L’unique album de cette formation anglo-saxonne, nommé Aziza et sorti en 2016, est une démonstration de générosité, entre classicisme des formes et contemporanéité des sonorités, dans une enveloppe funk.
Même explosion de générosité et d’artistes pour le concert de clôture vendredi 18 novembre, avec Black Lives – from Generation to Generation. Une formation avec quinze musiciens noirs sur scène, américains, martiniquais, sud-africains ou haïtiens, aux influences très diverses (musique africaine, hip-hop, jazz, funk, rock, jungle, blues…) mais tous unis dans ce projet démonstratif de l’éclectisme de la communauté afro-diasporique contemporaine.
Les surdoués de la scène locale
Comme à chaque édition, Jazzdor programme aux côtés de ces talents internationaux, des talents strasbourgeois. Cette année, le pianiste Matthieu Mazué sera en quartet avec le saxophoniste new-yorkais Michael Attias mercredi 9 novembre. Le lendemain, c’est le pianiste Erwin Siffer qui présentera une création, le « Projet Bartok » avec Gaspard Beck. Ce dernier est reprogrammé en duo avec la saxophoniste Laure Fischer le samedi 12 novembre.
La préfecture du Bas-Rhin a interdit aux supporters de l’Olympique de Marseille d’être présents samedi au centre-ville de Strasbourg. Ils doivent se regrouper avant d’être escortés au stade de la Meinau par la police.
Le football n’est pas vraiment une fête pour la préfecture du Bas-Rhin ! Craignant des débordements violents à l’occasion du match de l’Olympique de Marseille (OM) contre le Racing club de Strasbourg (RCSA) samedi 29 octobre, la préfète du Bas-Rhin a pris un arrêté excluant les supporters marseillais ou s’affichant comme tels du centre-ville.
Dans cet arrêté daté du mercredi 26 octobre, Josiane Chevalier n’entend pas « détourner de ses missions prioritaires [les policiers] pour répondre à des débordements liés au comportement de supporters dans le cadre de rencontres sportives ou à gérer une foule d’individus prompts à l’affrontement avec des supporters adverses ».
En décembre 2021, l’OM l’avait emporté 2 à 0 contre le RCS – Les supporters Marseillais avaient été interdits de stade et des Strasbourgeois avaient pu occuper le virage « visiteurs ». Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Historique de confrontations
La préfète rappelle les précédents : des rixes aux abords de la Meinau avant la rencontre du 15 octobre 2017, l’escorte des supporters strasbourgeois hors du Vélodrome par des policiers parce qu’ils étaient pris pour cibles en janvier 2018…
Pour la préfecture du Bas-Rhin, chaque rencontre OM – RCS présente un risque élevé de troubles à l’ordre public. La préfète a donc interdit les supporters de l’OM, ou toute personne « se comportant comme tel, de circuler ou stationner sur la voie publique » à la gare centrale et autour, dans le périmètre de la Grande-Île ainsi qu’à la Krutenau, et aux abords du stade de la Meinau.
Entre outre, 600 supporters maximum de l’OM sont autorisés à gagner la Meinau mais après avoir été regroupés avant d’être convoyés et escortés par les forces de l’ordre jusqu’au stade. Le regroupement des bus de supporters est prévu sur l’aire de services du Haut-Koenigsbourg de l’A35. Les supporters marseillais devront en outre quitter Strasbourg directement après la rencontre.
L’arrêté du 26 octobre de la préfecture du Bas-Rhin
Après deux ans de fermeture, 40 millions d’euros de travaux de désamiantage et 160 de surcoûts, les responsables syndicaux de l’incinérateur ont appris début octobre qu’il restait encore de l’amiante dans l’un des fours de l’installation.
De septembre 2016 à juin 2019, le groupe Séché a dû cesser l’activité de l’incinérateur de l’Eurométropole de Strasbourg pour procéder au désamiantage de l’installation. Travaux de désamiantage (40 millions d’euros), détournement des déchets ailleurs (110 millions) et . . .
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Pour la deuxième édition dont elle gère l’organisation, la municipalité écologiste tente de rendre le Marché de Noël un peu plus compatible avec les défis environnementaux. Crise énergétique oblige, elle installera moins d’illuminations pour l’édition 2022. Des commerçants auront la possibilité de faire collecter leurs biodéchets à destination du compostage ou de la méthanisation.
Après une édition 2020 avortée pour cause de Covid, l’édition 2022 du Marché de Noël n’est que la deuxième portée par la municipalité écologiste. À partir du vendredi 25 novembre 2022 ce sera « l’an 2 de la réinvention de cet événement qui accueille 2,5 millions de visiteurs », selon la maire Jeanne Barseghian (EE-LV), lors d’une conférence de presse ce jeudi 27 octobre. Entendre, une réinvention écologiste bien sûr. Les trois leviers d’action principaux pour réaliser cette transformation sont les produits commercialisés (provenance, mode de production, etc.), la consommation d’énergie et les déchets.
20% d’illuminations en moins pour la Ville
Son adjoint Pierre Ozenne (EE-LV), en charge de l’espace public et notamment de l’éclairage, explique que la municipalité installera « 20% de dispositifs d’illumination en moins, pour une consommation énergétique qui baissera de 10% » sur les espaces dont elle a la charge.
Mais cette mesure n’impactera pas l’association de commerçants des Vitrines de Strasbourg, qui gère une grande partie des illuminations des rues du centre-ville. Pierre Ozenne précise pour la partie Ville :
« Nous allons surtout enlever de petits équipements d’éclairage sur des façades et des lampadaires qui teintent l’ambiance lumineuse, par exemple au quai des Bateliers. L’illumination du sapin de Noël deviendra plus sobre de 23h à 1h et s’éteindra de 1h à 5h. Les autres illuminations de la Ville s’éteindront à 23h. Une partie du matériel restera en place toute l’année pour éviter la mobilisation de moyens humains et d’engins dans les processus de désinstallation et d’installation. Si on se rend compte que les dispositifs se dégradent plus vite, on reviendra dessus. »
La consommation énergétique des illuminations devrait diminuer de 10% pour l’édition 2022. Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Autre nouveauté teintée d’écologisme, une expérimentation sur la collecte des déchets alimentaires place Broglie et place de la Cathédrale, à destination du compostage ou de la méthanisation. Les exposants vendant de la nourriture à consommer sur place disposeront, s’ils le veulent, de contenants pour les biodéchets. Des vélos cargo collecteront les aliments jetés quatre fois par semaine, « ou plus si nécessaire ».
Pas d’interdiction de produit en 2022, une réglementation pour 2023
L’adjoint à la maire en charge de la coordination du Marché de Noël, Guillaume Libsig (Labo citoyen, divers gauche), rappelle que, « comme l’année dernière », les visiteurs pourront transformer leurs gobelets en dons pour des associations : plutôt que de récupérer leur consigne, ils pourront déposer les verres dans dix bornes de collecte, ce qui constituera un don de un euros pour chaque gobelet déposé. Certains gobelets connaîtront aussi une petite transformation écolo :
« Pour le Marché OFF, place Grimmeissen et au village du partage, place Kléber, les gobelets seront biodégradables et en matériaux bio-sourcés comme le maïs, pour éviter les perturbateurs endocriniens. »
Pour la règlementation tant décriée des produits, il faudra attendre 2023. D’après l’adjoint à la maire, « la Ville ne formulera pas d’interdictions en 2022 à quelques semaines de l’ouverture du marché, alors que les stocks des commerçants sont déjà constitués ». Jeanne Barseghian appuie que ces évolutions sont demandées :
« 400 Strasbourgeois ont participé à une consultation sur le Marché de Noël. Ce qui revient en premier, c’est la nécessité de revoir le type de produits proposés, pour qu’ils soient plus artisanaux, locaux et qualitatifs. Cette année, une commission passera voir chaque commerçant pour discuter avec eux et faire l’inventaire de ce qu’ils vendent, pour voir comment ils peuvent se renouveler si nécessaire. Un jury citoyen de 50 personnes est aussi associé à la réflexion et livrera ses conclusions au printemps 2023. C’est suite à tout ce travail que nous tirerons la nouvelle réglementation pour les produits de l’édition 2023. »
De gauche à droite, les élus Guillaume Libsig, Jeanne Barseghian et Pierre Ozenne ont annoncé les nouveautés de l’édition 2022 du Marché de Noël de Strasbourg ce 27 octobre. Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Un agencement similaire à l’édition 2021
Dans la disposition des chalets, l’édition sera similaire à celle de l’année précédente, à savoir une répartition sur 14 places. « Les retours ont été très bons concernant la fluidité que nous avons apporté avec les chalets plus espacés, la dédensification de certaines places, l’élargissement des allées de circulation piétonnes », explique la maire. Guillaume Libsig ajoute : « Nous allons continuer sur ce modèle, et déployer une trentaine de zones de convivialité, notamment pour manger ou boire plus facilement. »
Autre changement notable : les squares Louise Weiss et Suzanne Lacore accueilleront le « Village de l’Avent » où se tiendront des ateliers de création de décorations, des spectacles de théâtre, des concerts ou encore des lectures de contes.
Le dispositif de sécurité n’est pas encore clairement établi avec la préfète du Bas-Rhin. Jeanne Barseghian souhaite aussi une organisation semblable à l’édition 2021, qui marquait la fin des checkpoint sur les ponts et des fouilles systématiques.
Alors que le bureau de poste face à la Cathédrale doit fermer à la fin de l’année, un service de conciergerie avec des services postaux va ouvrir de l’autre côté de la place, dans la petite boutique rue Mercière.
Prévue pour la fin juin 2022, la fermeture du bureau de Poste place de la Cathédrale révélée par Rue89 Strasbourg a entraîné une réaction aux sommets de la Ville de Strasbourg et du groupe La Poste.
Après discussion et négociations, un service de conciergerie avec la plupart des services postaux s’implantera dans la boutique située à l’angle de la rue Mercière et de la place de la Cathédrale, ont annoncé la Ville de Strasbourg et le groupe La Poste jeudi matin. Propriété de la Ville de Strasbourg depuis le début des années 2000, ce local de 57 m², a d’abord hébergé la boutique Culture, puis des boutiques éphémères (Alsatrucs, puis Marmelade). Il est actuellement inoccupé.
Services postaux, réparation, aide aux personnes
Quels seront les services proposés ? La Ville a lancé un marché public désormais clos et procède à l’examen des dossiers. Parmi les certitudes, il y aura les services habituels de La Poste pour l’affranchissement, la dépose et le retrait de colis. L’élu en charge du quartier de la Grande-Île, Salem Drici (Place publique), évoque aussi la mise en relation pour des services de réparation de matériel électronique et électroménagers, ou encore avec des professionnels des services à la personne.
Dans le but de « créer du lien », les usages pourraient évoluer au cours du temps, avec la possibilité d’y implanter des « livraisons de paniers de fruits et légumes » ou de la « location de matériel ». En revanche, il ne devrait plus y avoir de distributeur de billets de banque, le secteur du centre-ville étant encore suffisamment pourvu en banques. Parmi les candidats, le groupe La Poste a postulé pour exploiter ce nouveau lieu. Il fera l’objet d’une aide de la collectivité, via un loyer modéré ou une subvention.
Après quelques mois de sursis, le bureau de poste fermera définitivement en fin d’année. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
Ce type d’établissement s’inspire de la « conciergerie solidaire » ouverte fin 2021 au quartier Ampère au Neuhof. L’ouverture du lieu, dont le nom dépendra des propositions des candidats, est prévue en fin d’année 2022 ou début 2023, au moment de la fermeture du bureau historique.
Vers un retour place du Château
Cette évolution s’inscrit dans la stratégie du groupe La Poste, à savoir fermer les bureaux classiques et multiplier les « points de contact » (31 à Strasbourg), dans des enseignes qui proposent « des plages horaires que La Poste n’est pas capable d’assurer », détaille Dominique Adrian, délégué régional du groupe La Poste. En centre-ville, le bureau de poste de la rue du 22 Novembre fait l’objet d’une rénovation et deviendra le « bureau amiral » de Strasbourg, avec un « concept modernisé et épuré, » assure-t-il. L’inauguration est prévue le 22 novembre.
Ce sera un peu plus étroit dans la nouvelle conciergerie qui fera office de Poste. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
Le contrat d’exploitation de la conciergerie sera de deux ans, extensible jusqu’à trois ans. À moyen terme, l’idée serait de faire retourner ces services postaux dans le bâtiment place du Château. « Plusieurs projets sont à l’étude » pour cet immeuble également détenu par la municipalité, explique Syamak Agha Babaei, premier adjoint en charge des Finances. Parmi ceux-ci, y déménager l’Office de tourisme, qui cherche aussi à évoluer. Un nouveau lieu d’accueil pour les visiteurs trouverait place au rez-de-chaussée. Et la conciergerie de la rue Mercière intègrerait alors le bâtiment place du Château.
La Ville de Strasbourg a réalisé, non sans peine, un « diagnostic médico-social » des personnes sans-abris vivant place de l’Étoile. Près de 200 personnes s’abritent sous des tentes et 43 enfants ont été dénombrés.
Dans un communiqué publié mercredi 26 octobre, la Ville de Strasbourg fait état des résultats d’un « diagnostic médico-social » du campement place de l’Étoile que la collectivité a réalisé jeudi 20 octobre avec Médecins du Monde, Agissons 67, Les Petites Roues et le Secours populaire.
Premier résultat : le campement compte au moins 193 personnes et ce, alors que la municipalité a transformé le gymnase du Heyritz en centre d’hébergement temporaire avec 100 places. Un dispositif qui, précise le communiqué, est « complet toutes les nuits. » Les services de la Ville ont reçu 111 personnes du camp de l’Étoile en entretien avec parmi eux, 43 enfants. Selon cette évaluation, « 31 ménages sur 47 rencontrent des problèmes de santé et 22 ménages sont sans couverture médicale ».
Le camp de l’Étoile le 14 septembre 2022 Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Sans nommer la préfecture ni l’État, en charge de l’hébergement d’urgence, le communiqué de la Ville de Strasbourg considère comme « inadmissibles ces situations de précarité et de vulnérabilité, encore plus déshonorantes dans la Capitale européenne des Droits de l’Homme » et rappelle « l’impérieuse nécessité de mettre les personnes à l’abri dans les meilleurs délais et de leur proposer des solutions d’hébergement adaptées à leurs besoins. »
Le camp de l’Étoile est l’un des endroits les plus visibles qui accueille des personnes vivant sans-abris, mais d’autres campements se sont créés à Strasbourg, notamment près des canaux, à Cronenbourg ou à l’entrée de Hautepierre.
Le centre pénitentiaire de Mulhouse Lutterbach avait été inauguré en grande pompe en avril 2021. Vanté et mis en avant comme établissement « pilote », car « favorisant la réinsertion des détenus », il s’avère dysfonctionnel un an après sa mise en service et sur-occupé à 170%. Bien au-delà des taux nationaux.
C’était une inauguration très médiatique. Lorsque le 20 avril 2021 le Premier ministre de l’époque, Jean Castex, et le Garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti se déplacent sur le site de Mulhouse-Lutterbach, les surveillants pénitentiaires de la Maison d’arrêt de Mulhouse pensent alors que les choses vont peut-être, enfin, changer. Près d’un an après l’ouverture de ce nouveau centre pénitentiaire, force est de constater que les conditions sont pires qu’avant. Pour les détenus, comme pour le personnel.
Une prison prévue pour 520 places… avec près de 700 détenus
Sur le site de la préfecture du Haut Rhin en 2021, on peut lire que ce centre flambant neuf de 30 500 mètres carrés devait proposer « 520 places » et remplacer les vieillissantes maisons d’arrêt de Mulhouse et de Colmar.
Le Centre pénitentiaire de Mulhouse Lutterbach, mis en service le 11 novembre 2021, explose déjà avec plus de 170% d’occupation, et des surveillants en sous-effectifs (document remis).
Autre aspect mis en avant par les services de l’État : le nouvel établissement comptera sept quartiers, « dont un dédié aux femmes détenues, un autre aux mineurs incarcérés, et un ”quartier de confiance”, au sein duquel les détenus bénéficient d’une plus grande autonomie ».
Les premières images, publiées dans un article de L’Alsace en avril 2021, font apparaitre des cellules, colorées et propres. Un lit, une douche, un évier, un bureau, une télé. Tout ça, dans 9 mètres carrés. Sauf qu’après l’ouverture du nouveau centre, dès le 11 novembre 2021, les lits simples se sont transformés… en lits superposés comme l’indiquent à Rue89 Strasbourg des surveillants. Et au lieu des 520 détenus annoncés, ils sont à ce jour près de 700 dans le centre pénitentiaire.
« Des petites lampes en hauteur sur les murs, on s’était dit : c’est bizarre »
Les cellules individuelles des deux maisons d’arrêt ont en effet été doublées, immédiatement après l’ouverture. Au lieu des 100 détenus prévus par maison d’arrêt, ils sont 173 dans l’une, et 174 dans l’autre. Soit un taux de sur-occupation de 173 et 174%, bien supérieur au taux moyen d’occupation dans ces établissements qui est de 120%, selon l’Observatoire international des prisons.
Jean-Claude Roussy est le secrétaire général le syndicat Ufap Justice pour la région Grand Est :
« En visitant le centre au début, on a tout de suite vu qu’il y avait une deuxième lampe mise en hauteur, sur les murs dans les cellules. Évidemment, le dédoublement des cellules était déjà prévu… »
Des matelas au sol, « comme au camping ou lors d’une soirée pyjama »
Jean-Claude Roussy raconte qu’à ce jour, dans certaines cellules, les détenus sont même parfois trois. « On a des détenus qui dorment par terre. Ils sont onze, sur les deux centres de détention, à n’avoir qu’un matelas au sol », explique Jean-Claude Roussy.
Dans l’un des tracts du syndicat, diffusé le 10 octobre 2022, on peut lire :
« Bravo en tout cas pour ce bel outil qui devait lutter contre des conditions d’incarcération indignes, là pour le coup c’est réussi… Désormais, avec l’accord de la personne détenue (qui le croira vraiment ?), elle dort au sol sur un matelas, un peu comme au camping ou lors d’une soirée pyjama… »
Outre les conditions de vie pour les détenus, les syndicats dénoncent les conséquences pour la sécurité de tous :
« Derrière tous ces chiffres, il y a de l’humain. Cette proximité, entre trois détenus serrés dans une cellule de 9 m², forcément, ça implique des problèmes de violence. Entre détenus, et avec les surveillants. »
Jean-Claude Roussy, secrétaire général de la région Grand Est pour le syndicat UFAP Justice.
Une surpopulation carcérale invivable pour les surveillants
Car si le nombre de détenus a quasi doublé dans les centres de détention, celui des surveillants, lui, est resté stable :
« Il y a entre 35 et 40 agents qui travaillent chaque jour à Lutterbach. Si on fait un décompte rapide : il en faut déjà six, dans chacun des six bâtiments, pour gérer les postes d’information et de contrôle. Ensuite, il y a deux ou trois portiers par bâtiment, deux agents dans le véhicule d’intervention, un au parloir, un dans l’unité sanitaire, et un qui distribue les repas. Après ça, il en reste environ une vingtaine, pour gérer une population pénale de 700 détenus ! »
Un sous effectif problématique et dangereux pour Jean-Claude Roussy, qui explique selon lui le turn-over important parmi les agents affectés à l’établissement :
« Les demandes de mutation sont trop nombreuses : nous n’arrivons pas à garder le personnel sur cet établissement. Les gens qui avaient espéré un nouveau souffle en quittant les maisons d’arrêt de Colmar et Mulhouse, sont très déçus. À peine arrivés, ils demandent à repartir. »
Car une fois dans le bain du centre pénitentiaire de Lutterbach, les surveillants réalisent les impacts concrets de leur sous-effectif. En dehors des risques d’agressions multipliés et croissants (une agression en moyenne tous les cinq jours), il y a aussi des choix de poste, souvent impossibles à faire.
Un véhicule d’intervention… sans personnel pour le conduire
Dans cette prison ultra moderne, et construite avec l’idée de mieux réinsérer les détenus, exit le mirador à l’ancienne, et les filins anti-hélicoptère. À la place, un véhicule d’intervention pour faire des rondes, et pour intervenir en cas d’évasion, ou de bagarres entre détenus. Le problème ? « Techniquement, on n’est pas assez pour assurer la conduite de ce véhicule », souffle Sébastien Viol-Garayt. Il arrive parfois que ce véhicule soit vide.
Si les surveillants qui ont accepté de parler ont hésité à mentionner ce détail pour des raisons de sécurité, ils ont tout de même décidé de pointer du doigt cette conséquence qui pourrait avoir des effets gravissimes en cas d’incident sérieux.
Pour Sébastien Viol-Garayt, surveillant pénitentiaire depuis 2006, c’est du jamais vu :
« On préfère dépoiler un poste qui est pour nous important – un véhicule d’intervention, c’est important quand même ! – plutôt que de recruter. On vide des postes de sécurité ! Moi, je n’ai jamais vu ça, et pourtant j’ai travaillé dans des énormes prisons, comme à Clairvaux ou même Ensisheim ! »
Pas de cellule anti-suicide les six premiers mois
Quatre décès en un an. Dont deux suicides, survenus dans les six premiers mois. Ce sont les chiffres de Lutterbach. Là encore, pour le délégué local Ufap Justice, c’est la preuve d’un dysfonctionnement du centre pénitentiaire, qui a ouvert avant d’être prêt à accueillir autant de détenus.
« Normalement, lorsqu’on pressent un risque suicidaire chez un nouveau détenu, on le met dans une cellule spéciale, où ils ne peuvent pas se faire mal, avec un matériel pensé pour ça (matelas anti feu, pyjama en papier, draps et couverture indéchirables, NDLR). Mais là, nous n’en n’avions pas au début. Pourtant, l’administration a voulu qu’on entre tout de suite, avec tous les détenus ».
Jean-Claude Roussy, revient sur ce chiffre :
« Quatre morts en moins d’un an (les chiffres se sont arrêtés au 31 août 2022 NDLR), c’est énorme. En France, il y a 187 centres pénitentiaires. Imaginez, s’il y avait quatre morts par établissement chaque année, on serait à 748 décès dans les prisons françaises ! »
Enfin, les deux surveillants dénoncent des dysfonctionnements matériels graves, notamment au niveau des fenêtres. « On a fait l’expérience nous mêmes, il y a quelques mois, elles se démontent en 1 minute 30 avec un coupe-ongles et une fourchette ! », s’insurge Sébastien Viol-Garayt. Pour le surveillant, les conséquences seront, un jour, dramatiques.
« C’est censé être un établissement à sécurité adaptée. Ok, on ne met pas de barreaux aux fenêtres, parce qu’on fait confiance aux détenus. Sauf que dans ces cellules, on met des hommes qui n’ont pas le profil adéquat. Il y a notamment un détenu dangereux, qui purge une peine d’au moins dix ans de détention pour des faits graves, et il se retrouve dans un établissement comme celui-là, au rez de chaussée, avec des fenêtres sans barreaux et qui se démontent super facilement ! »
Réponse de l’administration pénitentiaire : « les conditions sont objectivement meilleures » qu’ailleurs
Contactée, la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) a répondu par écrit sur la suroccupation de Mulhouse-Lutterbach :
« Concernant la surpopulation, le surencombrement concerne surtout le quartier maison d’arrêt hommes. Il faut rappeler que l’administration pénitentiaire n’est pas à l’origine des peines prononcées. Nous sensibilisons régulièrement les autorités judiciaires sur cette situation. À notre niveau, nous orientons régulièrement les personnes condamnées vers les centres de détention de la région pour lutter contre ce surencombrement. »
Interrogée également sur les conséquences de cette surpopulation carcérale, la DISP répond :
« Il y a des incidents comme au sein de tout établissement pénitentiaire accueillant des publics parfois compliqués et difficiles. Les conditions de détention pour les détenus et de travail pour les personnels y sont objectivement meilleures que dans d’autres structures plus vétustes ; même si des marges d’amélioration existent. »
Enfin, sur le sous-effectif des surveillants pénitentiaires, ou encore les dysfonctionnements techniques et matériels, l’administration explique que ces problématiques « sont prises en compte, et que des solutions sont apportées, au fur et à mesure. »
Le collectif strasbourgeois de soutien aux Iraniennes et aux Iraniens en révolte organise une chaîne humaine dimanche, alors que la répression est toujours féroce en Iran.
Partout en France, des manifestations auront lieu samedi en soutien au peuple iranien en lutte. Partout, sauf à Strasbourg parce que le soir, le Racing club de Strasbourg reçoit l’Olympique de Marseille. Les militantes du collectif dont le slogan est « Femme, vie, liberté », ont choisi de ménager les forces de l’ordre et de décaler leur manifestation au lendemain.
Les Strasbourgeois sont donc appelés à afficher leur solidarité avec peuple iranien en participant à une chaîne humaine dimanche 30 octobre à 15h, quai des Bateliers à la Krutenau. De petits groupes devraient cependant se joindre, samedi, au mouvement national de soutien, par quelques performances place de la Cathédrale, devant le Parlement européen, etc.
Le collectif espère que le mouvement d’émancipation de la tutelle religieuse en Iran, débuté mi-septembre suite au meurtre par la police des mœurs d’une jeune fille qui refusait d’ajuster son voile, ne tombe pas dans l’oubli. Des voix s’élèvent face au silence qui menace cette mobilisation populaire spontanée, très durement réprimée par le régime des mollahs. Dans ce contexte, le fait qu’à Strasbourg la manifestation doive céder la place publique à un match de foot est un mauvais signal.
Le collectif de soutien strasbourgeois rappelle que la révolte compte de « nouvelles victimes parmi ses rangs chaque jour » et qu’à Strasbourg « des manifestations silencieuses ont lieu » avec « parfois la participation de citoyens et de citoyennes aux performances, ce qui les rendent encore plus belles ».
Résultat d’un appel d’offres et de la fusion de deux réseaux de chaleur, le nouveau réseau « Strasbourg Centre Énergie » démarre sa vie sans une partie de ses clients. Alors que le changement de délégataire impose de signer de nouveaux contrats, l’importante association des propriétaires du quartier de l’Esplanade s’estime lésée par la hausse du prix de l’abonnement et voudrait renégocier certaines dispositions contractuelles.
Depuis le 1er octobre, la chaleur continue d’arriver dans les appartements de l . . .
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Dans un communiqué, le groupe strasbourgeois d’Extinction Rébellion revendique avoir retiré 200 publicités des panneaux dispersés un peu partout en ville. Cette opération, selon le groupe militant écologiste, vise à « sensibiliser le public à l’impact environnemental et énergétique de la publicité ».
La question de la consommation énergétique de la publicité est ressortie en écho au débat sur la sobriété énergétique, alors qu’une partie des panneaux publicitaires sont devenus des écrans, allumés constamment. Les panneaux ciblés par Extinction rébellion sont des affichages classiques, mais rétro-éclairés avec des néons.
Exemple d’un panneau démonté Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc Exemple d’un panneau démonté Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc Exemple d’un panneau démonté Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
Selon l’association, s’en prendre à la publicité en ville répond à plusieurs revendications :
« La publicité avec ces panneaux et écrans vidéo illuminés accaparent de l’énergie et des ressources précieuses dont les stocks s’amenuisent. Dans le contexte de restriction de consommation de l’énergie, leur extinction devrait être la priorité du gouvernement face aux besoins des personnes (chauffage, usages domestiques, etc.). La publicité entraine la destruction du monde vivant car elle incite à la surconsommation pour écouler des produits dont nous n’avons pas besoin et dont la production est coûteuse écologiquement. En outre, la publicité en ville nous est imposée : on ne peut pas y échapper alors qu’on ne l’a pas choisie. »
Lors du week-end du 22 octobre, Extinction rébellion Strasbourg a remplacé certaines annonces par des panneaux sur la coupe du monde de foot au Qatar, « afin de sensibiliser le public aux dégâts environnementaux et sociaux qu’a provoqué l’organisation de cet événement ».
Dans certains cas, des slogans rappelant les scandales liés à la coupe du monde de foot au Qatar ont été apposés Photo : XR / doc remis Dans certains cas, des slogans rappelant les scandales liés à la coupe du monde de foot au Qatar ont été apposés Photo : XR / doc remis Dans certains cas, des slogans rappelant les scandales liés à la coupe du monde de foot au Qatar ont été apposés Photo : XR / doc remis
Elles ont vécu l’enfer migratoire, puis le cauchemar de la traite prostitutionnelle. Ont été vendues et forcées à se prostituer pour rembourser des dettes fictives à des proxénètes Nigérians. Quand enfin ces femmes trouvent la force de sortir de ces réseaux, et demandent l’asile en France, elles ne l’obtiennent pas. Dans plus de 80% des cas.
Mary se souvient encore des juges de la Cour nationale du droit d’asile devant lesquels elle est passée en mai 2022. « Il y en avait une qui avait l’air de comprendre . . .
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Ce sont des jeunes femmes qui pensaient venir en Europe pour étudier, travailler comme vendeuse ou coiffeuse. Mais à l’arrivée, elles se sont retrouvées prisonnières de réseaux de proxénétisme et ont mis des mois, voire des années, avant d’en sortir.
Winnel (tous les prénoms ont été modifiés) a 25 ans et de longs cils noirs. Cheveux longs et lissés, elle parle doucement, très bas, dans un anglais approximatif. « It’s broken english », explique-t-elle. Celui qu’on parle au Nigeria. La jeune femme vient . . .
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Alors qu’il venait observer la mobilisation lors d’une manifestation samedi, notre journaliste Guillaume Krempp a été menacé par des membres de Strasbourg offender, un groupuscule de hooligans néonazi et violent. Ces intimidations visent à faire taire notre travail sur l’extrême-droite et sa violence.
Après avoir rappelé que la manifestation de samedi 22 octobre en hommage à Lola, une adolescente tuée dans des circonstances horribles, était organisée par une faction de l’extrême-droite alsacienne, notre journaliste Guillaume Krempp s’y est rendu afin d’évaluer la mobilisation et de prendre quelques photos.
Sur place, des membres de Strasbourg offender, un groupuscule de hooligans néonazi et violent évoluant en marge du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA), étaient présents et ont reconnu Guillaume. Ils l’ont immédiatement entouré pour l’intimider avant de le menacer. « Tu as de la chance qu’il y ait du monde, sinon on t’aurait déjà cassé les dents », lui a soufflé l’un d’entre eux tandis qu’un autre lui reprochait d’avoir fait un article sur son frère, arrêté dans le cadre d’une enquête pour trafic d’armes, et menaçait de le frapper immédiatement.
La peur et les pressions, techniques des groupes fascistes
L’échange a duré de longues minutes, alors que le rassemblement d’environ 80 personnes en hommage à Lola se déroulait avec notamment une prière. Guillaume doit son salut au caractère public de la manifestation et à la présence de confrères, dont notamment le reporter de France 3 Alsace. Mais que ce serait-il passé si notre journaliste avait été mis à l’écart ou s’il avait rencontré ces nervis d’extrême-droite seul ? Nous préférons ne pas y penser.
Des membres de Strasbourg offender en novembre 2020 lors d’une manifestation contre la loi Sécurité globale Photo : GK / Rue89 Strasbourg
Ces menaces et ces intimidations visent à faire taire Guillaume, dont le travail sur les hooligans en Alsace, et leurs ramifications avec le grand banditisme, est unique en Alsace. Les membres de Strasbourg offender s’imaginent sans doute que tout peut se résoudre avec des coups de pression et par la peur, c’est la stratégie bien connue des groupes fascistes. Déjà en 2017, notre confrère de Rue89Lyon, Laurent Burlet, avait été menacé par l’extrême-droite lyonnaise, qui était allée porter ces menaces à son domicile. L’extrême-droite n’aime pas la lumière sur ses agissements, ses militants savent très bien que c’est dans l’ombre qu’ils progressent.
Cette tentative de pression ne fonctionnera pas. D’abord parce que toute la rédaction de Rue89 Strasbourg est solidaire avec Guillaume, ensuite parce qu’il est plus que jamais déterminé à continuer son travail, qui démontre une nouvelle fois l’acuité de son utilité publique. Une plainte contre ces menaces a été déposée dès ce lundi auprès de l’Hôtel de police de Strasbourg.