Dans plusieurs secteurs, les grèves sont reconduites au-delà du mardi 7 mars pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites. La navigation sur le Rhin a été bloquée au niveau de Marckolsheim et la circulation des TER est fortement perturbée en Alsace. Le point sur les blocages et grèves en cours.
Après la manifestation du mardi 7 mars contre la réforme des retraites, plusieurs secteurs ont reconduit leurs actions « pour aller jusqu’à la victoire » comme le demande la CGT. Tout au long de la journée, Rue89 Strasbourg se mobilise pour relater la poursuite des blocages et des grèves à Strasbourg et en Alsace.
Blocage de l’écluse de Marckolsheim
Des agents des industries électriques ont bloqué la circulation des péniches sur le Rhin du lundi 6 mars à 22h jusqu’au mercredi 8 mars à 14h en occupant une écluse dotée d’une centrale hydroélectrique EDF à Marckolsheim. Ils ont finalement été évacués par les forces de l’ordre après 40 heures d’action. Environ 60 bateaux étaient à l’arrêt aux alentours du site.
« On est déterminés à ne pas céder. On tiendra autant que possible », déclarait Philippe Charpentier, délégué syndical CGT pour EDF Hydro Est, quelques heures avant l’arrivée de la cinquantaine de policiers chargés de procéder à l’évacuation. Les manifestants avaient bloqué le portail et les accès par des passerelles avec des chaines et des obstacles. Des personnes étaient aussi montées sur le toit pour ralentir l’évacuation, qui s’est finalement déroulée dans le calme.
Aucun représentant de l’État n’a fait le déplacement
L’action a eu lieu à l’appel des syndicats CGT, CFDT et FO de la branche énergie. Le gouvernement souhaite supprimer le régime de retraite spécifique des salariés des industries électriques et gazières. L’âge moyen de départ dans ce secteur est de 60 ans aujourd’hui selon l’annuaire statistique 2021 de la Caisse nationale des industries électriques et gazières. « On ne peut pas finir à 64 ans. Les métiers de notre secteur sont particulièrement dangereux et usants physiquement. On se bat simplement pour une fin de vie décente », estime Philippe Charpentier. Il ajoute :
« Nous demandions le déplacement de la préfète du Bas-Rhin ou d’un ministre pour formuler nos revendications. Le fait qu’aucun représentant de l’État ne soit venu, c’est une forme de violence sociale pour nous, à la hauteur de la réforme qu’ils veulent faire passer. »
Une centaine de techniciens, éclusiers ou encore agents de maintenance ont participé au blocage. La moitié est employée d’EDF Hydro Est d’après le syndicaliste :
« Personne ne part aigri ou résigné. Au contraire, nous sommes fiers de mener la lutte, et nous sommes prêts à nous remobiliser. Déjà là, le trafic mettra une bonne journée à revenir à la normale. »
Pendant un peu plus d’une heure, d’autres salariés de la branche énergie ont bloqué l’écluse EDF de Strasbourg en soutien de la mobilisation de Marckolsheim selon la CGT. La police est rapidement intervenue pour évacuer le site.
Les cheminots toujours en grève
La SNCF estime qu’en moyenne, un TER sur trois circulera dans la région Grand Est et que seuls deux TGV sur cinq circuleront sur la ligne à grande vitesse. L’assemblée générale des cheminots avait voté le 7 mars, en gare de Strasbourg, la reconduction de la grève pour le 8 mars. « Chaque jour on vote la reconduction pour le lendemain », explique Louise Fève de la CGT. L’assemblée générale du 8 mars a voté la reconduction de la grève pour le 9 mars. Les perturbations du réseau SNCF continueront donc au moins jusqu’à jeudi soir.
Grève résiduelle à la CTS
Le trafic sur le réseau de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) est normal mercredi 8 mars, mise à part les perturbations liées à la manifestation pour la journée internationale des droits des femmes. Stéphane Daveluy, de l’Unsa, syndicat majoritaire de la CTS, expose les retours de ses collègues :
« Ils ont surtout dit qu’ils ne pouvaient pas se le permettre financièrement. Il y a quelques grévistes ce mercredi mais c’est résiduel. »
Des bâtiments de l’Université de Strasbourg bloqués
Plus de 300 étudiants réunis en assemblée générale mardi 7 mars ont décidé dans la soirée de reconduire le blocage de bâtiments de l’Université de Strasbourg. À 8h, les bâtiments Atrium, Escarpe, Le Bel, Portique, Patio et ceux de la fac de droit et de la présidence étaient barricadés. Selon la communication de l’Université, en début d’après-midi, tous les bâtiments avaient été réouverts.