Cinq personnes logées après une tentative ratée d’ouverture de squat à la Meinau
Face à l’augmentation de la population dans les camps de sans-abri et l’absence de solutions, un collectif de personnes a tenté d’occuper un immeuble. Le bailleur social Ophéa et la police ont fait évacuer le bâtiment, amené à être démoli. Mais cinq personnes auront une solution pour les prochaines nuits.
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Martin Lelièvre
Publié le ·
Imprimé le 21 novembre 2024 à 20h05 ·
3 minutes
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« L’hôtel de la rue 2 » n’a existé que quelques heures. Un collectif de personnes ont pris possession temporairement d’un immeuble vide de trois étages au 12 rue Eugène Imbs, à la Meinau mercredi 8 septembre. Mais en fin d’après-midi, il a été évacué par la police nationale. L’intervention a nécessité l’emploi de gazeuses pour faire sortir les derniers individus présents.
Il s’agissait d’un bâtiment vide du bailleur social Ophéa (ex-Cus Habitat), voué à la démolition. L’immeuble n’a plus d’électricité, de chauffage ou d’eau courante. Ses pièces présentent un état variable, parfois correct ou parfois très délabré. La présence de morceaux de verre au sol rendait l’installation difficile. Les premiers occupants espéraient loger « une trentaine de personnes ».
À la mi-journée, une quinzaine de personnes, dont quelques familles, étaient présentes devant le bâtiment. Soit pour évaluer la possibilité de rester dormir, soit des bénévoles souhaitant aider la mise en place du squat.
Edson Laffaiteur ouvre des squats face à l’absence de solutions pour les personnes à la rue. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Une journée de discussions
Après une longue après-midi de négociations entre les occupants et les responsables d’Ophéa, et notamment son président Salah Koussa, le Centre communal d’action social (CCAS) de la Ville de Strasbourg a pris en charge 5 sans-abri, dont un couple. Trois vivaient jusque-là dans le camp de personnes à la rue de la Montagne Verte, et deux dormaient dans des voitures. « On a réussi à avoir un toit pour 5 personnes grâce à notre action », positive Edson Laffaiteur, l’une des personnes impliquée dans cette occupation. L’ancien sans domicile fixe avait été à l’origine de l’Hôtel de la rue (en cours de fermeture, voir nos articles) à Koenigshoffen à l’été 2019. Il a depuis suivi une formation de médiateur à Nancy, où il réside désormais. Ce jeune collectif ne compte pas s’arrêter à cette ouverture de bâtiment vide à Strasbourg.
Edson Laffaiteur (à gauche) du collectif de squatteur et Salah Koussa le président d’Ophéa (à droite), ont négocié toute l’après-midi. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
En ce début septembre, plus de 100 personnes, principalement des demandeurs d’asile, vivent dans des camps de tentes, notamment à Montagne Verte. Salah Koussa ajoute pour sa part que « la question de places supplémentaires et immédiates sera abordée lors du conseil municipal du 20 septembre. »
Des personnes à la rue ont pu visiter le lieux avec le collectif, avant de repartir. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Après une journée de négociation, et une évacuation du bâtiment par les forces de l’ordre, la porte du 12 rue Eugène Imbs est de nouveau condamnée par les agents de Ophéa. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Des denrées alimentaires avait été amenées par différentes associations, ainsi que des sacs de couchages. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
L’évacuation par les forces de l’ordre ne s’est pas terminée dans le calme. Une personne du collectif est plaquée et s’accroche aux escaliers. Celles qui tentent de s’interposer reçoivent finalement un coup de gazeuse. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Shota vit depuis trois mois en au camp de sans-abris de la Montagne Verte. Il fait partie des 5 géorgiens accueillis à l’hôtel ce 8 septembre. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
Juna est arrivée à Strasbourg le 5 août. Cette nuit, la jeune géorgienne ne dormira plus dans une tente à la Montagne Verte, mais dans un hôtel. Photo : / ML Rue89 Strasbourg
Après une journée de négociation, et une évacuation du bâtiment par les forces de l’ordre, la porte du 12 rue Eugène Imbs est de nouveau condamnée par les agents de Ophéa. Photo : ML / Rue89 Strasbourg
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