« L’hôtel de la rue 2 » n’a existé que quelques heures. Un collectif de personnes ont pris possession temporairement d’un immeuble vide de trois étages au 12 rue Eugène Imbs, à la Meinau mercredi 8 septembre. Mais en fin d’après-midi, il a été évacué par la police nationale. L’intervention a nécessité l’emploi de gazeuses pour faire sortir les derniers individus présents.
Il s’agissait d’un bâtiment vide du bailleur social Ophéa (ex-Cus Habitat), voué à la démolition. L’immeuble n’a plus d’électricité, de chauffage ou d’eau courante. Ses pièces présentent un état variable, parfois correct ou parfois très délabré. La présence de morceaux de verre au sol rendait l’installation difficile. Les premiers occupants espéraient loger « une trentaine de personnes ».

À la mi-journée, une quinzaine de personnes, dont quelques familles, étaient présentes devant le bâtiment. Soit pour évaluer la possibilité de rester dormir, soit des bénévoles souhaitant aider la mise en place du squat.
Des premiers dons ont été apportés par une association de solidarité à la mi-journée. (photo ML / Rue89 Strasbourg) Les pièces sont abîmées. (photo ML / Rue89 Strasbourg)

Une journée de discussions
Après une longue après-midi de négociations entre les occupants et les responsables d’Ophéa, et notamment son président Salah Koussa, le Centre communal d’action social (CCAS) de la Ville de Strasbourg a pris en charge 5 sans-abri, dont un couple. Trois vivaient jusque-là dans le camp de personnes à la rue de la Montagne Verte, et deux dormaient dans des voitures. « On a réussi à avoir un toit pour 5 personnes grâce à notre action », positive Edson Laffaiteur, l’une des personnes impliquée dans cette occupation. L’ancien sans domicile fixe avait été à l’origine de l’Hôtel de la rue (en cours de fermeture, voir nos articles) à Koenigshoffen à l’été 2019. Il a depuis suivi une formation de médiateur à Nancy, où il réside désormais. Ce jeune collectif ne compte pas s’arrêter à cette ouverture de bâtiment vide à Strasbourg.

En ce début septembre, plus de 100 personnes, principalement des demandeurs d’asile, vivent dans des camps de tentes, notamment à Montagne Verte. Salah Koussa ajoute pour sa part que « la question de places supplémentaires et immédiates sera abordée lors du conseil municipal du 20 septembre. »





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