11 046 places disponibles en première année à l’Université de Strasbourg (Unistra) pour… 68 562 demandes : c’est ce casse-tête que la plateforme Parcoursup a tenté de résoudre pour sa première année de fonctionnement. Mais le site internet qui prend la suite d’Admission post-bac (APB) ne fait pas l’unanimité.
Principale critique faite à Parcoursup, celle de procéder à une sélection déguisée, en hiérarchisant les profils via un système complexe et opaque mêlant notes, appréciations de professeurs, dossier scolaire et lycée d’origine. En outre chaque étudiant peut candidater auprès de dix filières, sans qu’il lui soit possible de hiérarchiser ces voeux. Le vice-président de l’Unistra en charge de la Formation, Benoît Tock, réfute ces accusations :
« La sélection, c’est le droit de dire non. Cela existe déjà dans l’enseignement supérieur, mais uniquement dans des filières comme les classes préparatoires aux grandes écoles. Le cas de l’Université est différent : les licences n’ont toujours pas le droit de dire « non » aux lycéens qui les choisissent. Cependant, il est possible que certains étudiants n’aient pas l’affectation qu’ils souhaitent au terme du processus. »
Au 29 mai à 8h, 3 975 étudiants ont été casés définitivement à Strasbourg. Les admissions se débloquent au fur et à mesure des désistements, et les places sont réattribuées tous les jours aux candidats, qui doivent donc surveiller chaque jour la plateforme et confirmer leurs choix de plus en plus rapidement.
« Le bac reste le seul critère d’entrée à l’université »
Pour les étudiants sans affectation, des recours sont prévus. Ils peuvent saisir la commission académique d’accès à l’enseignement supérieur, une instance chapeautée par le Rectorat de Strasbourg, créée pour l’occasion et qui étudiera les candidatures au cas par cas.
Reste que pour Benoît Tock, Parcoursup a permis de simplifier l’accès aux filières dites « en tension ». Elles se caractérisent par un nombre trop important de demandes par rapport aux places disponibles, limitées par les infrastructures (informatique, gymnases…). Pour appuyer son propos, il évoque la licence Staps (Science et technique des activités physiques et sportives), pour laquelle des cours ont dû être improvisés à l’extérieur lors de la dernière rentrée :
« Nous avons 540 places ouvertes pour l’année prochaine, 260 étudiants ont déjà validé leur venue. Il en reste 913 en attente, mais nous savons que tous ne choisiront finalement pas d’aller en Staps, et sont seulement en attente de places dans d’autres filières. »
Mercredi 29 mai, environ 250 000 futurs bacheliers restaient encore sans affectation en France selon le ministère de l’Éducation à l’approche des épreuves du bac, contre 110 000 à la même période l’année dernière, à l’issue du premier des trois tours de sélection par Admission post-bac. À l’issue du processus début septembre, environ 3 000 néo-bacheliers n’avaient eu aucune affectation, notamment suite au tirage au sort, mais pas à Strasbourg.
L’objectif de l’Unistra est d’arriver à un résultat similaire mais pour Benoît Tock, il est encore trop tôt pour esquisser un bilan de Parcoursup à Strasbourg :
« La qualité de Parcoursup doit s’observer sur le long terme, à l’aune des résultats que le système produit en termes de réussite des étudiants. Dans quelques années, on pourra peut-être en tirer des conclusions. »
En attendant, des centaines de milliers étudiants continuent d’attendre des signes positifs de Parcoursup…
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