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Un couple d’opposants russes en conférence à Strasbourg : « Nous ne pouvons pas résister en Russie »

Feraposhkin Slava et Davidis Tatiana sont deux militants russes qui dénoncent la persécution des opposants politiques au régime de Poutine. Ils donnent une conférence à Strasbourg mercredi 21 février.

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Un couple d’opposants russes en conférence à Strasbourg : « Nous ne pouvons pas résister en Russie »
Feraposhkin Slava et Davidis Tatiana

« Même reconnaître des personnes comme prisonniers politiques peut constituer un motif d’emprisonnement. » Tatiana Davidis vit à Colmar depuis qu’elle a quitté la Russie en septembre 2022. En raison des persécutions politiques qu’elle a subies, elle a obtenu un visa humanitaire en France, comme son compagnon Feraposhkin Slava, également employé de l’association Memorial. Cette dernière a reçu en octobre 2022 le prix Nobel pour la paix pour son travail de documentation des répressions de masse en Russie et en URSS.

Partir pour continuer de résister

Comme l’explique Tatiana Davidis par mail, dans un français traduit par Google, il était impossible pour eux de poursuivre leur travail de documentation et de dénonciation sur le territoire russe :

« Après le début de la guerre, nous avons participé à des manifestations de rue à Moscou. Ces actions ont eu lieu à Moscou au printemps 2022, à partir du 24 février. Les manifestations ont cependant été dispersées par la police. Nous avons été arrêtés par la police avec notre fille aînée. Nous avons été condamnés à une amende et j’ai été soumis à une arrestation administrative.

Nous avons donc quitté la Russie avec nos trois filles de 10, 13 et 20 ans. Nous avons pris cette décision afin de poursuivre notre travail et pour aider les personnes incarcérées en Russie. Nous voulons parler du sort de ces personnes et unir les citoyens en solidarité avec eux. Memorial poursuit son travail. Les employés vivent et travaillent dans différents pays du monde. »

Traquer et dénoncer la répression politique

La militante russe décrit le travail de l’organisation Mémorial : une veille constante et une récolte d’informations permettant de répertorier les cas de répressions politiquement motivés en Russie. « Il existe de plus en plus d’affaires pénales liées à une position anti-guerre », affirme Tatiana Davidis, qui précise :

« Notre programme collecte des informations sur les affaires pénales, les analyse, tient des listes de prisonniers politiques, diffuse des informations à leur sujet, prépare des rapports. Nous fournissons également une assistance juridique et humanitaire aux prisonniers et à leurs familles. Nous ne pouvons pas mener toutes ces activités de résistance en Russie. »

Interrogé sur la mort en prison du principal opposant politique russe Alexeï Navalny, Tatiana Davidis réagit : « Nous avions compris à quel point les risques étaient élevés pour la vie de Navalny dans une prison russe. Et pourtant, nous sommes choqués par la nouvelle de sa mort. »

Tatiana Davidis et Feraposhkin Slava donneront une conférence au Foyer de l’étudiant catholique le mercredi 21 février à 20h. L’événement est organisé par les associations MAN Centre Alsace, Amnesty Alsace et l’ONG Mémorial.


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