Robert Herrmann était déjà venu le matin place de la République, afin d’informer les partisans du mouvement « Nuit Debout » que l’occupation en journée des lieux, n’était pas satisfaisante.
Peu nombreux, les membres lui ont demandé de revenir le soir pour en parler lors de l’assemblée générale (AG) journalière, à 19 heures, où les décisions impliquant le groupe sont votées.
L’adjoint au maire (PS), s’est donc présenté devant les participants. L’une d’entre eux a résumé la situation, pour lancer le débat :
« D’un côté il est demandé qu’il n’y ait pas de campement en journée même si pour la nuit, il n’y a pas de problème, d’un autre, il y a une volonté de faire aussi quelque chose en journée. »
« La Place de la République n’est pas un camping »
Robert Herrmann a de son côté rétorqué que « la mairie ne laissera pas ce campement ». Pour justifier cette position, l’élu explique que certaines personnes se sont plaintes de l’utilisation des lieux :
« Les familles ne vont plus s’y balader avec leurs enfants. Certains ont été choqués de l’installation de latrines à côté d’un monument aux morts. Vous pouvez y rester la nuit, il n’y a aucun problème. Mais vous devez rendre cette place publique en journée . »
En face, c’est l’incompréhension. Certains se regardent avec un sourire en coin, d’autres grommellent. « En quoi ces installations pérennes gênent les autres ? » questionne l’un deux.
D’autres prennent la parole, chacun leur tour, pour solliciter l’avis de Robert Herrmann sur divers sujets, plus ou moins en rapport avec sa présence. La discussion tourne en rond et s’étire une heure avant que le président de l’Eurométropole ne repose ses conditions :
« Recentrons un peu le sujet. Le problème c’est l’occupation de la place. La République à laquelle vous faites référence dans votre discours a des règles et des lois. Et la Place de la République n’est pas un camping. »
La discussion tourne en rond
Pour tenter de trouver un compromis, certains participants ont soumis leurs propositions. L’un pense à « un petit semi-remorque pour y ranger le matériel afin de rendre la place dans un état nickel le matin ».
Une autre demande « si il est possible de laisser des chaises, des bancs et des tables pour se réunir et discuter, tout en retirant les bâches et les tonnelles ». Les propositions fusent mais aucune ne satisfait l’élu :
« À l’origine, le mouvement se faisait de nuit, aujourd’hui vous réclamez le droit d’occuper la place de jour. Mais les installations pérennes ne seront pas autorisées. »
Avant de partir, l’élu tente de faire un point. « Il n’y a pas de proposition concrète ». Le ton monte dans les rangs. Pour autant, Robert Herrmann prévient que « s’il n’y a pas de compromis, chacun prendra ses responsabilités, mais ça ne durera pas trois mois », sans toutefois fixer une date limite.
L’AG vote le maintien des installations en journée
Plus tard dans la soirée, vers 22h30, les participants à l’Assemblée générale votent de ne pas démonter les installations par eux-mêmes. Stéphane, un des membres, résume la position actée :
« On entend la préoccupation de la Ville sur l’esthétique, mais ce n’est pas celle du mouvement. Le but est d’installer des équipements plus légers et beaux. On va travailler sur l’image du mouvement de Nuit Debout, mais il ne faut pas oublier qu’il vient de la précarité des gens. Il ne faut pas les discriminer. »
Les bâches ont été démontées « à cause du risque de vent » et plusieurs membres sont défavorables à ce qu’elles soient remises. Mais il y aura de nouveau des activités ce week-end notamment autour de la convergence des luttes et de la précarité. Pour autant, il a été décidé de ne pas opposer de résistance physique si la police municipale devait démonter les installations.
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