La municipalité de Strasbourg a perdu trois adjoints au maire au printemps 2016. Mine Günbay et Souad El-Maysour avaient démissionné avec fracas en avril, en dénonçant une gestion clanique et masculine des dossiers, ce qui, selon elles, les empêchait de mener à bien leurs dossiers.
En juin, Éric Elkouby, élu député (PS) en remplacement d’Armand Jung en mai, avait quitté son poste au sein de l’exécutif strasbourgeois car il ne pouvait cumuler trois mandats. À la surprise générale, l’élu a préféré garder son siège de conseiller départemental d’opposition.
Quatre nouveaux adjoints
Après un été de réflexion, le maire (PS) Roland Ries a, d’après nos informations, annoncé en réunion d’adjoints les personnalités qui remplaceront les trois anciens élus. Quatre conseillers municipaux, tous encartés au Parti socialiste, deviendront adjoints au maire à la rentrée :
- Françoise Bey, future adjointe en charge au droit des femmes,
- Camille Gangloff,
- Jean-Baptiste Gernet,
- Luc Gillmann, futur adjoint du quartier Koenigshoffen-Montagne Verte-Elsau
Rajeunissement
Deux nouveaux adjoints vont rajeunir l’exécutif municipal, mais leurs futures compétences ne sont pas encore connues : Camille Gangloff et Jean-Baptiste Gernet, ont été élus pour la première fois en mars 2014. Camille Gangloff, proche de la direction du Parti socialiste bas-rhinois où elle siège au bureau départemental, est conseillère eurométropolitaine déléguée à l’accueil des gens du voyage.
Jean-Baptiste Gernet, 28 ans, est conseiller communautaire en charge des mobilités. Ancien attaché parlementaire de Roland Ries, il est classé à la gauche du parti (il avait soutenu la motion B lors du vote sur la ligne politique future du PS en 2015 ou soutient Benoît Hamon dans l’optique de la présidentielle 2017).
… et continuité
Pour les deux autres nouveaux adjoints, dont les futures délégations sont en partie connues, le choix s’explique davantage par la continuité dans les équilibres politiques actuels.
Luc Gillmann était déjà conseiller municipal lors du mandat précédent, mais n’a jamais été adjoint. Il est notamment proche de Serge Oehler, adjoint aux Sports et des quartiers de Hautepierre et Cronenbourg, voisins de ceux dont il va devoir désormais s’occuper. C’est un élu assez discret.
Françoise Bey est aussi une proche de Serge Oehler (ils sont conseillers départementaux sur le même canton à l’ouest de Strasbourg). Elle prendra la mission du droit des femmes, un sujet sur lequel elle était déjà mobilisée par le passé. Vice-présidente à l’Eurométropole, sa délégation qui devait être secondaire – la gestion des déchets – a pris une ampleur stratégique considérable avec la découverte d’amiante dans l’incinérateur de Strasbourg. Il est désormais à l’arrêt pour deux ans et demi.
Des compétences à définir
Parmi les compétences non-réattribuées pour le moment, il reste celles du tourisme et des parcs naturels urbains (que détenaient Éric Elkouby), celle de la démocratie locale (que détenait Mine Günbay, en plus du droit des femmes) et celle des médiathèques (détenue par Souad El-Maysour). La réaffectation de ces portefeuilles pourrait aussi concerner les adjoints déjà en place.
Les alliés écologistes ne récupèrent aucune place, bien que certaines des délégations vacantes les intéressaient. Paient-ils leur soutien trop timide à Éric Elkouby à l’entre-deux tours de l’élection législative partielle ? Pas sûr, les trois élus démissionnaires provenaient tous de la liste PS. Au niveau de l’Eurométropole, l’élue communautaire Jeanne Barseghian (présidente du groupe EELV à Strasbourg) avait cependant obtenu la nouvelle délégation de la réduction et du réemploi des déchets en juin.
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