Le 15 mars 2011, alors que les dictatures d’Égypte et de Tunisie viennent de tomber sous la pression populaire. La Syrie connait la première manifestation de son printemps. Très vite, le pays tout entier s’enflamme pour demander la fin de la tyrannie. Depuis 1970, la république de Syrie est dirigée par la famille El-Assad, Hafez d’abord, puis Bachar, son fils, à partir de 2000. Alors que le régime baasiste réprime dans le sang les manifestations pacifiques, la révolution syrienne se mue en conflit armé. En plus de dix ans, la guerre civile aurait fait plus de 500 000 morts et 13 millions de déplacés, un quart de la population a quitté le pays. La Syrie est exsangue et la guerre continue.
Dès les premières manifestations en 2011, la communauté syrienne de Strasbourg s’organise pour soutenir les révolutionnaires et réclamer, elle aussi, la chute du régime. Parmi les manifestants, Nazih Kussaibi, un professeur d’arabe installé en France depuis 1976. Il connaît bien la nature du régime et espère voir la Syrie devenir un état démocratique « comme n’importe quel autre pays du monde ». En 2012, il prend la présidence de l’association Alsace-Syrie, créée pour apporter un soutien plus direct à la population sur place. L’intellectuel devient alors logisticien et travaille à faire parvenir de l’aide humanitaire aux Syriens.
En tout, ce sont 38 conteneurs qui seront envoyés au Proche-Orient depuis l’Alsace. Grâce aux dons qu’elle collecte, l’association finance également l’achat de biens de première nécessité, la construction d’une école pour les orphelins près d’Idleb et vient en aide aux réfugiés en France. « C’est vrai que ce qu’on envoie ne va pas changer la situation de millions de personnes, mais on fait notre part pour aider la population syrienne qui est dans le besoin. »
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