Municipales : Vetter / Fontanel, l’intrigante bataille pour le centre-droit

Les deux candidats aux élections municipales à Strasbourg accentuent leur communication vers une même frange de l’électorat.

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Jean-François Gérard

Publié le 23 février 2020 ·

11 minutes

Ils ont choisi le même jour, vendredi 21 février, pour dévoiler leur programme complet. Ils ne l’ont pas fait exprès, mais la coïncidence est cocasse. Dans ce dernier mois de campagne, Jean-Philippe Vetter (LR) et Alain Fontanel (LREM) enchaînent les propositions pour séduire un électorat réputé pour son intense participation quelle que soit l’élection : le centre-droit strasbourgeois.

Que vaut le centre-droit à Strasbourg ?

En 2014, Fabienne Keller, candidate de centre-droit, a failli reprendre la mairie. L’électorat de centre-droit a aussi contribué à placer Philippe Richert largement en tête à Strasbourg dès le premier tour des élections régionales en 2015. En 2017, une partie de la droite abandonne sa famille politique et place Emmanuel Macron en tête à Strasbourg, devant Mélenchon (Fillon est 3^e). Rebelote aux européennes où la République en Marche est en tête, notamment dans les bastions de la droite. La droite locale espère un effet de balancier inverse en jouant l’alternance face au candidat LREM, premier adjoint sortant venu de la gauche et un gouvernement confronté à l’usure du pouvoir.

L’électorat strasbourgeois de gauche est plus volatile. Malgré l’impopularité de François Hollande, le PS a résisté en 2014 (municipales puis européennes) et mars 2015 (départementales) mais a été sèchement battu dès le premier tour lors des régionales fin 2015 alors qu’un duel Richert (ex-UMP, droite) / Philippot (FN) se profilait. En 2017, Mélenchon est placé deuxième, Benoît Hamon fait mieux que son score national et Emmanuel Macron enregistre aussi un bon score, avec des voix venues de gauche. En 2019, les écologistes prennent le leadership de la gauche locale lors des élections européennes.

« Ce sont des mesures simples, elles n’ont pas été imaginées derrière un bureau où l’on établit des propositions technocratiques. Il n’y a pas de projet fumeux comme un bouclier vert ou un Plan Canopée », lance Jean-Philippe Vetter. Une critique qui vise Alain Fontanel, énarque de 51 ans, souvent décrit comme « un homme de dossiers ». En cette période de vacances scolaires, le prétendant de 40 ans s’est installé dans une école de Neudorf en milieu de matinée. « Choisir ce lieu, c’est marquer une volonté claire : je serai un maire du terrain, un maire du quotidien », théorise le candidat.