Sur une table de bois pliable face à la salle tout de noir peinte, Fred, Nico et David s’abritent du soleil. « On est en train de faire les travaux d’été », sourit Nico en s’excusant pour les outils éparpillés sur le comptoir du bar. Tous trois sont membres du conseil d’administration du Centre autonome jeune Molodoï, qui compte en tout dix personnes. « Ça fonctionne par cooptation, on propose à quelqu’un de nous rejoindre quand on sent que cette personne veut s’impliquer », esquisse David, membre depuis 2022.
Au-dessus du parking attenant à la salle, une énorme fresque célèbre les 30 ans d’auto-gestion qui marquent l’identité du Molodoï :
« On a toujours refusé de se professionnaliser, on est tous bénévoles. L’autonomie est incompatible avec le salariat et pour que l’auto-gestion fonctionne, il faut que personne n’ait d’intérêt personnel dans le projet. »
Ce modèle, aux antipodes de ce que le capitalisme valorise, permet à l’association et à sa salle de naviguer sur la scène culturelle sans couler ni trahir ses valeurs depuis 1994. « C’est un espace social, culturel et politique, chacun d’entre nous place ces mots dans l’ordre qu’il veut, résume Nico, au Molodoï depuis 2018, un lieu d’expression qui donne leur place aux petites assos. »
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