Alors que la France est l’un des pays les plus riches et les plus productifs du monde, peut-on encore faire peser plus lourdement la retraite sur les salariés et les travailleurs ? La réponse est « oui » pour le gouvernement installé par Emmanuel Macron, qui propose de faire reculer l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans et d’allonger la durée minimale de cotisation.
Face à ce programme, les syndicats se sont unis pour organiser une riposte, dans un rare moment d’unanimité sociale. Une journée de mobilisation nationale est programmée jeudi 19 janvier, avec des grèves dans les secteurs privés et publics et des manifestations. À Strasbourg, l’intersyndicale est composée de la CFTC, la CFE-CGC, Force ouvrière, Solidaires Alsace, la CNT, Alternative étudiante, l’Unsa, la CFDT, la FSU, la CGT et l’Unef.
Manifestation à 14h, départ place de l’Étoile
La manifestation est prévue jeudi à partir de 14h, au départ de la place de l’Étoile selon un trajet passant par la Krutenau, devant le Palais universitaire, place de la République, place Broglie et place Kléber. L’objectif de la mobilisation interprofessionnelle est d’obliger le gouvernement à revoir sa position. Dans un communiqué, l’intersyndicale bas-rhinoise détaille :
« Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale. Attachées à un meilleur partage des richesses, des organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le Gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arc-bouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement. »
L’ampleur de la mobilisation de jeudi donnera le ton du mouvement contre cette réforme des retraites, perçue comme injuste et dogmatique par les syndicats, y compris les réformistes. À l’issue de la manifestation, les syndicats prévoient des rencontres avec les organisations de jeunesse, afin d’évoquer avec elles la « prolongation du mouvement de mobilisation et convenir d’autres initiatives ».
Perturbations à la CTS et dans les établissements scolaires
Le principal syndicat de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), l’Unsa, a appelé à la grève le 19 janvier, ce qui devrait provoquer des réductions dans le service des bus et des trams de l’Eurométropole. Le 17 janvier, 452 employés de la CTS dont une majorité de conducteurs de tram et de bus ont déjà déclaré qu’ils feraient la grève, sur 542 travailleurs prévus au départ sur la journée de jeudi. Le personnel technique a jusqu’à mercredi pour se déclarer en grève.
D’après la CTS, jeudi 19 janvier, les trams circuleront seulement de 6h à 20h et desserviront les arrêts avec une fréquence amoindrie : toutes les 16 à 30 minutes selon les lignes. Les bus circuleront normalement, exceptés la ligne G, toutes les 10 à 15 minutes environ.
Du côté de la SNCF, une grève très suivie au niveau des agents de supervision de la circulation va entrainer une interruption du trafic TER en Alsace pour la journée du jeudi 19 janvier.
Dans les écoles et les cantines
Dans les écoles, les cantines scolaires de Strasbourg seront toutes fermées jeudi. Un service minimum d’accueil est mis en place par la Ville de Strasbourg dans quelques écoles pour accueillir les élèves des écoles dont plus de 25% des enseignants sont en grève. À noter que la FSU, dont dépendent les syndicats SNES pour les enseignants des collèges et SNUipp pour les enseignants des écoles, a également appelé à la grève pour la journée du mardi 17 janvier. Dans le Bas-Rhin, le syndicat estime à 54% le taux de participation des enseignants.
Les autres perturbations liées à cette mobilisation contre la réforme des retraites seront ajoutées dans cet article au fur et à mesure qu’elles parviennent à la rédaction.
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