Sous le beau temps printanier, la petite troupe qui s’amasse devant le rectorat de l’Académie de Strasbourg, rue de la Toussaint ce vendredi 12 avril vers 14h30, est plutôt joyeuse. Mais la cinquantaine de profs du lycée Jean Monnet, un établissement public du Neudorf, sont pourtant inquiets.
Selon Coline De Dadelsen, représentante du personnel Snes-FSU, le rectorat envisage d’ajouter aux effectifs du lycée une classe de Terminales en sciences technologiques, du management et de la gestion (STMG). Cette classe serait composée d’élèves n’ayant pas obtenu leur baccalauréat l’année précédente.
« On concentre les difficultés dans un établissement, pointe Coline De Dadelsen, alors qu’on nous sort des discours sur l’égalité des chances. En nous ajoutant 35 élèves redoublants, les conditions de travail, déjà difficiles, vont devenir intenables d’autant que les élèves en STMG ont besoin de plus d’accompagnement que les autres. »
Une Première générale en moins
Vendredi, plusieurs élus de gauche avaient fait le déplacement pour soutenir les enseignants, comme Caroline Reys, conseillère régionale d’opposition écologiste, et les conseillers d’Alsace dans l’opposition également, Florian Kobryn et Ludivine Quintallet.
Mais ce petit monde pourra-t-il influer sur les choix du rectorat ? Coline De Dadelsen l’espère d’autant qu’une autre mauvaise nouvelle plane sur le grand lycée du Neudorf : la suppression d’une classe de Première générale.
« On va perdre un élément qui permet de maintenir une diversité sociale au sein du lycée, craint Coline De Dadelsen. Nous pouvons absorber une classe supplémentaire de STMG, mais à condition que les élèves redoublants soient répartis, que les classes ne dépassent pas 28 élèves et qu’on ne nous enlève pas les filières générales ! »
Le lycée Jean Monnet accueille des parcours européens, sportifs ou Abibac. Les enseignants craignent que ces filières d’excellence ne soient boudées, si la réputation du lycée venait à baisser en raison d’un déséquilibre entre le nombre de classes générales et les filières concentrant les élèves en difficultés.
Des propositions ont été envoyées au rectorat, qui n’a pas encore répondu aux inquiétudes des enseignants.
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