Dès son annonce, la visite de Thierry Pflimlin, à Sciences Po Strasbourg fait grand bruit. Invité pour s’exprimer sur la « géopolitique de l’énergie » ce jeudi 26 janvier, le directeur marketing de TotalEnergies a fini par annuler sa participation, en réaction à une forte protestation.
La venue d’un ponte du groupe Total avait ulcéré une partie des étudiants de l’école, qui s’était organisée pour faire entendre leur mécontentement. « Quand j’ai vu cette conférence inscrite dans l’emploi du temps, je me suis étouffée », relate Lisa Villy, une étudiante mobilisée contre son invitation. Avec d’autres camarades de promotion, elle critique une sollicitation susceptible de faire de l’établissement « la tribune de TotalEnergies ». Une crainte d’autant plus grande que Thierry Pflimlin figure dans la liste des donateurs de Sciences Po Strasbourg.
Annulation de dernière minute
Quelques heures avant le début de l’événement, le cadre finit par jeter l’éponge, comme l’explique Emmanuel Droit, le responsable du master Relations internationales, dans un mail :
Au regard de l’impossibilité de garantir un déroulement serein de ce débat, Thierry Pflimlin a préféré annuler cette conférence, en accord avec la direction de Sciences Po Strasbourg. La direction de Sciences Po Strasbourg déplore qu’un débat contradictoire, avec un représentant d’une multinationale de l’énergie, n’ait pu avoir lieu.
Si, dans un premier temps, la direction de Sciences Po Strasbourg avait choisi de maintenir la conférence, elle avait accepté de revoir sa copie. Plus de temps devait être accordé au débat entre les étudiants et M. Pflimlin, durant les deux heures de l’évènement. Reste que quarante-cinq minutes de monologue étaient toujours prévues pour ce dernier. Un temps trop long pour les jeunes mobilisés, qui avaient tout de même décidé d’y assister pour débattre, avec pancartes et slogans.
Dans un communiqué, le collectif d’étudiants se félicite de l’annulation de l’évènement, mais se défend toutefois d’avoir voulu couper court au débat :
« Notre action n’avait pas pour but de fermer le débat, mais d’apporter un point contradictoire face à un discours et une rhétorique qui ne tiennent pas compte des enjeux de notre siècle. »
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