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Attaquée par les conservateurs turcs, Mine Günbay réplique

Vidéo. – Attaquée par les conservateurs turcs après des propos critiques sur le régime d’Erdogan en Turquie, l’adjointe au maire Mine Günbay réplique en affichant ses soutiens et en indiquant qu’il n’est plus question de se laisser intimider.

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Élue à Strasbourg, Mine Günbay n'entend pas se laisser intimider par les partisans d'Erdogan (Vidéo EJ / Rue89 Strasbourg)

Élue à Strasbourg, Mine Günbay n'entend pas se laisser intimider par les partisans d'Erdogan (Vidéo EJ / Rue89 Strasbourg)
Élue à Strasbourg, Mine Günbay n’entend pas se laisser intimider par les partisans d’Erdogan (Photo EJ / Rue89 Strasbourg)

Lorsque le 11 octobre, alors qu’elle vote au consulat de Turquie à Strasbourg pour les élections législatives turques, l’adjointe au maire de Strasbourg Mine Günbay publie sur Facebook un message parlant « d’État fasciste turc », en réaction à l’attentat ayant fait plus d’une centaine de morts à Ankara la veille, elle ne se doutait probablement pas qu’elle allait déclencher une telle vague d’indignations et de protestations.

Pourtant, depuis ses positions au moment des événements de Gezi à Istanbul, Mine Günbay se savait déjà scrutée par la frange conservatrice de la communauté d’origine turque installée en Alsace. Soutien indéfectible du régime islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, ses membres ont vivement réagi aux propos de Mine Günbay sur les réseaux sociaux d’abord, puis en publiant une pétition demandant sa démission du conseil municipal de Strasbourg.

Il faut dire que toute critique de la politique du président Erdogan est de plus en plus mal tolérée. En Turquie, des librairies sont incendiées par des partisans de l’AKP, le parti au pouvoir et deux chaînes de télévision réputées proches de l’opposition ont vu débarquer la police dans leurs locaux pour les contraindre au silence, deux jours avant les élections législatives de dimanche !

Relativement discrète face à ce déferlement de haine et d’intimidations, Mine Günbay a finalement changé de stratégie depuis dimanche, qui a vu l’AKP obtenir une nouvelle majorité absolue à l’assemblée turque.

« Strasbourg laboratoire politique de l’AKP »

Pour Mine Günbay, « Strasbourg est devenue un laboratoire politique pour l’AKP » :

« Il y a des menaces contre mon intégrité physique, on m’indique que je ne pourrai plus sortir de chez moi. Je tiens à réaffirmer ici que je n’ai pas peur. Sur le territoire français, ce genre de pratiques et de propos ne sont pas acceptables. Tous les Franco-Turcs font les frais de ces méthodes d’intimidation, je parle aussi en leur nom. »

(Vidéo Emmanuel Jacob)

Les attaques ont commencé le 11 octobre. Parmi les premiers soutiens à l’élue strasbourgeoise, on retrouve l’Astu (ancienne association d’aide aux travailleurs turcs, dont Mine Günbay fut présidente), la fédération bas-rhinoise du Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts Alsace, le Parti communiste, le Nouveau parti anticapitaliste, le centre culturel d’Anatolie de Metz, Osez le féminisme ou la Ligue des droits de l’Homme…

Mardi, deux jours après les élections en Turquie, le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), a réaffirmé sa confiance à Mine Günbay et appelé « à l’apaisement et au retour du dialogue serein qui anime habituellement notre cité ».


#communauté turque

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