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Menaces sur les lycées : un strasbourgeois de 17 ans mis en examen

Le procureur de la République a confirmé l’arrestation et la mise en examen pour diffusion de fausses nouvelles d’un jeune homme de 17 ans, dans le cadre de l’enquête sur les menaces de tuerie postées sur Internet contre des lycées. Il a aussi rappelé la facture de l’Etat, qu’il estime à près d’un million d’euros.

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(Photo diffusée par la police)

Le procureur de la République Michel Senthille, pas fâché de mettre fin à cette enquête (Photo PF / Rue89 Strasbourg / CC)
Le procureur de la République Michel Senthille, pas fâché de mettre fin à cette enquête (Photo PF / Rue89 Strasbourg / CC)

Depuis le 17 mai, date où un message menaçant les lycées d’une tuerie a été posté sur les forums de Jeuxvideos.com, des dizaines d’enquêteurs de la police judiciaire ont tenté d’identifier son auteur. C’est finalement en traquant le polo qu’il portait le jour où il a posté le message dans un cybercafé, grâce au logo pris par les caméras de vidéosurveillance, et en épluchant des milliers de traces de cartes bleues, que les enquêteurs ont pu remonter à ce strasbourgeois de 17 ans.

Les menaces diffusées étant jugées crédibles, des centaines de policiers et de gendarmes avaient été déployés devant les lycées bas-rhinois pendant une quinzaine de jours.

Un canular d’un million d’euros

Interpellé à son domicile, l’adolescent a reconnu les faits, s’étonnant des effets produits par son message, qui était évidemment un « fake » selon lui. Mais le canular ne fait pas rire le procureur de la République, Michel Senthille, qui a rappelé que l’engagement des moyens de l’Etat ont un coût : 14 387 heures de policiers, 1 400 jours de gendarmes…

Des vérifications à l’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information, les heures de garde devant les lycées… Bref, près d’un million d’euros selon Michel Senthille :

« Plus l’emploi à temps plein d’une dizaine d’enquêteur de la police judiciaire, qui n’ont pas pu s’intéresser à d’autres cas. Ce coût ne sera jamais connu. »

(Photo diffusée par la police)
La photo tirée de la vidéosurveillance du cybercafé (doc remis)

Un jeune homme brillant

Contrairement à ce qu’il indiquait dans son message, le jeune homme n’est pas désocialisé ni en échec scolaire. Bien au contraire, il a eu son bac à 16 ans avec mention assez bien, avant d’entamer des études de langues et civilisation arabe à l’université de Strasbourg. Ses parents sont divorcés, et ne se sont rendus compte de rien selon Michel Senthille.

L’adolescent se cherche et s’est converti à l’Islam après avoir fréquenté assidûment l’église.

Après sa garde à vue mercredi, le jeune homme a été mis en examen pour « communication ou divulgation de fausse information dans le but de faire croire que des homicides vont être commis ». Une qualification passible de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Ces peines seront réduites de moitié en raison de la minorité de l’adolescent. Il a été libéré à l’issue de sa garde à vue et placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de quitter le département du Bas-Rhin et de pointer régulièrement au commissariat.

17 autres personnes ont été entendues par des policiers dans divers villes de France, avant de pouvoir être finalement mises hors de cause.


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