France 3 Alsace a révélé vendredi qu’une enseignante du collège Jacques Twinger à Strasbourg avait été menacée avec une arme vendredi 4 octobre.
Selon les premiers éléments, des jeunes se sont introduits dans la cour de ce collège de Koenigshoffen et ont perturbé les cours en écoutant de la musique. Une professeure est alors intervenue pour les faire sortir et c’est à ce moment là que l’un des jeunes a sorti un pistolet et menacé l’enseignante. France 3 Alsace précise qu’on ne sait pas si l’arme était factice et que les jeunes sont finalement sortis d’eux-mêmes.
#PasDeVague
Alerté, le Rectorat choisit de ne pas communiquer, fidèle au dogme #pasdevague qui sévit dans l’Education nationale lorsque l’institution est confrontée à des faits de violence, d’intimidation, d’épuisement ou plus généralement lorsqu’elle est dans l’incapacité de mener ses missions à bien.
Puis mardi 14 octobre, le Rectorat s’est ravisé en dévoilant un dispositif mis en place suite à l’agression de l’enseignante. Une assistante sociale a été dépêchée sur place l’après-midi même pour évaluer les besoins des personnels et des élèves. Ces derniers ont eu accès à une cellule d’écoute. L’établissement a aussi été doté d’un visiophone pour empêcher ce type d’intrusion.
Le Rectorat a aussi décidé de pérenniser des moyens supplémentaires pour le collège Jacques Twinger :
« L’assistant d’éducation supplémentaire implanté à titre provisoire en 2018-2019 a été renouvelé pour l’année 2019-20 pour renforcer le service vie scolaire. Et un second assistant d’éducation supplémentaire a été octroyé à l’établissement pour cette rentrée. (…) Un inspecteur Etablissements et Vie Scolaire a été nommé pour accompagner les Conseillers Principaux d’Education. »
Une partie de l’équipe pédagogique, traumatisée, et les représentants des parents d’élèves choisissent tout de même d’alerter le public, comme le rappelle Florence Gotesman, enseignante de français, à France 3 Alsace :
« On travaille dans un établissement difficile, on côtoie la violence régulièrement. Mais ce n’est plus supportable. Nous avons eu un moment de sidération puis nous avons réalisé qu’un enseignant venait de se faire braquer au sein même du collège ».
Selon les témoignages recueillis par France 3 Alsace, la situation est tendue dans ce collège en raison d’un manque de moyens humains et logistiques, face à des besoins en augmentation, en raison notamment de l’accroissement de la population du quartier.
L’équipe éducative et les parents d’élèves organisent mardi 15 octobre une opération « collège mort » pour dénoncer cet acte de violence et réclamer la création d’un second collège à l’ouest de Strasbourg.
Chargement des commentaires…