My week with Marilyn, réalisé par Simon Curtis, adapté d’un livre de Colin Clark (indisponible dans nos belles médiathèques), narre les aventures de ce dernier, alors jeune homme, avec la blonde la plus célèbre du monde (à ce propos, le roman de Joyce Carol Oates, Blonde, éditions Stock, est lui disponible aux médiathèques Malraux, Sud, Cronenbourg et Olympe de Gouges).
Le film est-il réussi ? Ce n’est malheureusement pas ici que vous l’apprendrez : pas vu (faute de temps et non d’envie). Mais qu’à cela ne tienne, on peut quand même extrapoler à partir d’un résumé !
Extrapolons
Un tout jeune homme se retrouvant seul à seule avec Marilyn, c’est le centre de la BD Marilyn, de l’autre côté du miroir écrite et dessinée par Christian de Metter (éditions Casterman, disponible aux médiathèques Malraux, Sud, Robertsau et Olympe de Gouges). La référence à Lewis Caroll n’est pas anodine, même si le début du récit ne le laisse pas augurer : notre héros ne reconnaît d’abord pas Marilyn, affublée d’une perruque brune et en train de picoler sec avec Truman Capote. Mais par la suite, ils vont se revoir, faire un tour en auto, tomber en panne et, donc, passer de l’autre côté du miroir. Pas de doute, Marilyn Monroe excite les imaginaires les plus fertiles.
Même pas morte
Patrick Besson dans Marilyn Monroe n’est pas morte (éditions Mille et une nuits, disponible aux médiathèques Neudorf et Olympe de Gouges), raconte une première rencontre, à Bridgeport, avec une femme d’une soixantaine d’années ressemblant furieusement à la fameuse Marilyn. Son drôle de récit devient ensuite de plus en plus farfelu :
« J’avais depuis longtemps rangé cette rencontre dans un coin obscur de ma mémoire –trop insolite pour mes romans et récits semi-réalistes ?– quand apparut, dans une célèbre émission de télévision du samedi soir, le journaliste australien Lucas Spengler. Il était venu présenter un livre : Marilyn Monroe est-elle morte ? Rien, dans l’argumentation singulièrement convaincante qu’il développa ce soir-là, n’avait trait, de près ou de loin, au nord de la Californie, et notamment à Bridgeport. Tout reposait sur l’analyse abyssale des rapports d’autopsie. Le corps, selon Spengler, ne pouvait pas être celui de Marilyn. C’était le corps de quelqu’un d’autre, mais il ne savait pas de qui. Il rejetait la thèse de l’assassinat. Elle ne servait, selon lui, que d’écran de fumée pour masquer une vérité plus troublante : Marilyn Monroe n’était pas morte. Spengler affaiblit un peu sa démonstration par un développement bizarre sur l’astrologie, qui fit sourire Thierry Ardisson et son chroniqueur Laurent Baffie, ainsi que sans doute des millions de téléspectateurs. Il insista avec lourdeur sur le fait que Marilyn Monroe était un Gémeaux du 1er juin, comme le joueur de tennis suédois Björn Borg.
–Vous en concluez quoi, monsieur Spengler ? demanda Ardisson.
–Les natifs de ce signe, notamment ceux du sexe féminin, ne sont jamais où on imagine qu’ils sont. »
Et là, on n’en est qu’au chapitre deux d’un roman certes court, mais riche en surprises et péripéties diverses.
Allez : au lit !
« –Oh, ne t’en va pas, susurra-t-elle en pressant un peu plus son derrière contre le bas-ventre du jeune sénateur.
Ils étaient en position fœtale –l’une des plus confortables pour John Kennedy (Jack dans l’intimité), qui souffrait du dos, et des plus agréables pour Marilyn Monroe, qui aimait le contact charnel sur ses fesses.
–Je veux te garder en moi pour dormir, ajouta-t-elle, jetant le bras en arrière pour lui saisir paresseusement la nuque. »
Oui, voilà, Alina Reyes, célèbre pour ses récits érotiques, voire pornographiques, n’a pas hésitée à raconter Une nuit avec Marilyn (éditions Zulma, disponible à la médiathèque Olympe de Gouges), dans un court roman plus cucul que franchement cul, mais finalement assez joli.
Du lit au divan
Le livre de Michel Schneider, Marilyn dernières séances (éditions Grasset, disponible aux médiathèques Malraux, Sud, Ouest, Neudorf, Meinau et Olympe de Gouges), est nettement plus épais, il est aussi plus proche de la réalité, tout en n’ayant pas peur, lui-non plus, à s’approprier l’intimité de la star :
« Comme les cheveux de Marilyn, ce roman –ces romans emmêlés– est vraiment faux. Contrairement à l’avertissement désuet des vieux films, il s’inspire de faits réels et ses personnages apparaissent sous leur vrai nom, sauf exceptions visant à respecter la vie privée de personnes vivantes. Les lieux sont exacts, les dates vérifiées. Les citations tirées de leurs récits, notes, lettres, articles, entretiens, livres, films, etc., sont leurs propres mots.
A peine si le faussaire que je suis n’hésite pas à imputer aux uns ce que d’autres ont dit, vu ou vécu, à leur attribuer un journal intime qu’on n’a pas retrouvé, des articles ou notes inventés et à leur prêter des rêves et des pensées qu’aucune source n’atteste.
Dans cette histoire d’amour sans amour entre deux personnages réels, Marilyn Monroe et Ralph Greenson, son dernier psychanalyste, attachés l’un à l’autre par les fils du destin, on ne cherchera pas le vrai ni le vraisemblable. Je les regarde être ce qu’ils furent et accueille l’étrangeté de l’une et de l’autre figure comme si elle me parlait de la mienne. »
Poupoupidou
Un film pour clore l’épisode Médiathèque de cette semaine, puisque c’est avec un film que nous l’avons commencé. Poupoupidou, de Gerald Hustache-Mathieu (édité en DVD par Diaphana, disponible aux médiathèques Malraux, Sud, Cronenbourg, Elsau, Hautepierre, Neuhof, Robertsau et Olympe de Gouges), ne met pas directement en scène Marilyn, mais elle y est si présente, de manière si futée et réjouissante que voilà l’objet parfait pour en finir avec les fantaisies autour de Marilyn Monroe. A moins que vous n’ayez d’autres titres à suggérer ?
PS : Il va de soi que tous les films dans lesquels Marilyn s’est illustrée sont disponibles dans nos médiathèques, de même qu’un nombre certain d’ouvrages sérieux, de beaux livres de photos, et vous pouvez même l’entendre chanter sur plusieurs CD.
Chargement des commentaires…