Faut-il réapprendre à vivre ensemble ? Depuis le déconfinement, de nouvelles règles s’imposent ou s’installent dans l’espace public, dans les transports, dans les magasins… et provoquent parfois des incompréhensions ou des manifestations d’hostilité.
Ainsi mardi matin, le marché du boulevard de la Marne a été le théâtre de deux incidents, alors que le port du masque sur les marchés a été rendu obligatoire à Strasbourg. Les contrevenants risquent d’écoper d’une amende de 38€.
Dépôt d’une main courante
Sans masque, Francesca Valerio s’est vue sommée de quitter les lieux par trois personnes peu amènes. Il s’avère que l’une d’elle était le chef placier du marché, et qu’il lui incombait de faire respecter le règlement. Elle avoue qu’elle n’a pas mis le masque, qui lui donne l’impression de suffoquer dit-elle, elle a 48 ans.
Sous le choc de ce qu’elle a vécu comme une agression publique, elle est allée dans la journée porter plainte à l’Hôtel de police, une démarche commuée en main-courante sur les conseils des policiers, explique-t-elle.
Un commerçant, témoin de la scène, explique :
« Après deux mois de confinement, on est tous à cran. Et puis on a peur que les marchés ferment alors on est rigoureux sur le port du masque pour qu’on puisse pas nous reprocher un défaut de sécurité. »
Un commerçant du marché de la Marne, Strasbourg.
Les marchés de Strasbourg ont été interdits durant toute la période du confinement, soit pendant huit semaines, malgré les démarches et les propositions d’aménagement de la Ville de Strasbourg.
Des distances de sécurité bien gardées
Autre incident, rapporté cette fois par Miriam. Alors qu’elle était aux abords d’un stand avec son masque, elle s’est écartée presque instinctivement lorsqu’une vieille dame, sans masque, s’est approchée d’elle. La dame ayant remarqué le geste, elle s’est sentie insultée, et elle est repartie en marmonnant qu’elle avait le sentiment d’être « fuie comme la peste. » Maintenir une distance d’au moins un mètre est pourtant recommandé comme « geste barrière. »
Le port du masque prive l’expression d’une bonne part des signaux corporels, qui servent à réguler les rapports sociaux entre inconnus ou entre voisins dans l’espace public. D’autres accrochages de ce type sont à craindre dans les prochains jours.
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