Fondé en 1962 et géré par la famille Horter, le MON (Mulhouse Olympic Natation) est réputé pour avoir formé de grands noms de la natation française tels que les champions olympiques Yannick Agnel et Amaury Leveaux. Dans une longue enquête publié ce vendredi 9 octobre sur le site de France Inter, la cellule investigation de Radio France expose les manipulations politiques et financières qui ont valu plusieurs enquêtes judiciaires au club et à la famille.
On y apprend que le MON a été condamné à plusieurs reprises pour avoir refusé de payer des athlètes ayant nagé sous sa bannière. Une instruction est en cours suite à une plainte pour escroquerie déposée par les parents d’une jeune nageuse, entrée au club en 2015. Il ne sont pas les seuls à dénoncer des pratiques douteuses de la part du club. Mais « il est compliqué de s’attaquer ouvertement à des gens qui maîtrisent autant de leviers dans leur sport », rapporte anonymement un agent sportif.
Montages troubles et tensions politiques
L’article révèle également des montages financiers troubles, des « transferts de subventions » entre différentes sociétés détenues par les Horter ou encore un loyer minoré et en même temps subventionné par l’agglomération de Mulhouse (M2A). Dès 2017, la Cour des comptes lance l’alerte après s’être aperçue d’une différence de 300 000 euros entre les recettes déclarées à l’agglomération et celles validées par le commissaire aux comptes. Selon l’article, la M2A et le club promettent de « simplifier leurs relations financières », mais rien n’a changé en trois ans.
Le dossier a pris une tournure politique fin 2019, lorsque Franck Horter s’est lancé dans la campagne des municipales sur la liste LREM. Il était opposé notamment à la maire sortante Michèle Lutz (LR) et son prédécesseur Jean Rottner, président du Grand Est et écarté de la majorité mulhousienne par les autres maires de la M2A. Début janvier 2020, la procureure de la République de Mulhouse reçoit une lettre anonyme intitulée « La galaxie Horter : Stop à l’impunité », qui a déclenché l’enquête préliminaire. Il y est question de « la gestion du club, des biens immobiliers de la famille et de leurs relations politiques ». Interviewé par les DNA quelques jours avant la parution de l’enquête de Radio France, Franck Horter se défendait et assurait alors que « tout est transparent » dans la gestion des comptes du club.
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