Une résolution sur la « taxonomie européenne des investissements durables » doit être votée mercredi 6 juillet au Parlement Européen, réuni en session plénière à Strasbourg. Au programme notamment, l’étiquetage du gaz et de l’énergie nucléaire par l’Union Européenne, s’agit-il d’énergies écologiques ou non ? Deux manifestations sont prévues à Strasbourg par « Les voix du nucléaire », mardi et mercredi, pour soutenir cette résolution tandis deux manifestations sont organisées mardi et mercredi par plusieurs associations anti-nucléaire pour s’opposer à ce vote.
La taxonomie européenne représente un enjeu crucial. Elle permet d’orienter des investissements vers des activités vertes, qui ont un impact positif pour l’environnement. Pour être qualifiée de durable, l’activité doit correspondre à au moins l’un des objectifs suivants : atténuer le changement climatique ou s’y adapter, utiliser durablement ou protéger les ressources aquatiques et marines, contribuer à la transition vers une économie circulaire, contrôler la pollution ou encore protéger la biodiversité ou les écosystèmes, selon l’Union européenne.
Classer les centrales nucléaires en investissements durables
Le règlement « Taxonomie » a été adopté en 2020 par l’Union européenne pour plus de 90 activités économiques. Lors de sa création, les spécialistes avaient exclu de leurs recommandations le gaz et le nucléaire. Deux ans plus tard, la Commission européenne propose ce nouvel acte, afin d’y intégrer ces deux énergies. Pour l’institution, elles ont un « rôle à jouer pour faciliter le passage aux énergies renouvelables » et à « la neutralité climatique ». Un objectif en vue : la neutralité carbone en 2050.
Concrètement, si le texte est adopté, les investissements dans les centrales nucléaires pourraient être classés comme durables, à condition de présenter des garanties pour le traitement des déchets et le démantèlement des installations.
Louis Thomas, porte-parole de l’association « Les voix du nucléaire » précise son regret de voir les deux énergies, gaz et nucléaire, combinés dans un même texte. Mais l’association soutient malgré tout l’adoption de ce texte.
« L’énergie nucléaire représente le seul moyen de décarboner la production d’énergie de l’Union européenne, et s’opposer à cet acte favorisera le gaz naturel au lieu de le décourager. »
Louis Thomas, porte-parole Les voix du nucléaire
Côté opposants au nucléaire, plusieurs associations nationales, dont le Réseau Sortir du nucléaire, appellent à une manifestation à Strasbourg dont le départ est prévu mardi 5 juillet à midi de la place de l’Université. Un peu avant, le mouvement politique Diem25 prévoit de sensibiliser le public aux dangers de l’énergie nucléaire, avec bidons de déchets toxiques et combinaisons de protection.
Mercredi 6 juillet dès 8h, les opposants au nucléaire prévoient de « réveiller » les parlementaires européen en organisant une « chaîne humaine » devant le bâtiment strasbourgeois. Les partisans de cette énergie seront également présents avec des objectifs opposés.
Une interdiction des manifestations autour du Parlement
Par arrêté du lundi 4 juillet, la préfecture a interdit toutes manifestations, cortèges et défilés les mardi 5 et mercredi 6 juillet de 8h à 19h autour du Parlement européen (voir le périmètre indiqué en rouge ci-dessous). Des « palpations de sécurité, inspections visuelle et fouilles des bagages » seront mises en place aux accès à ce périmètre (indiqués en vert sur la carte ci-dessous).
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