Lundi matin vers 8h15, des élèves du lycée Marie-Curie, à l’Esplanade, ont choisi d’organiser un barrage filtrant devant leur établissement. Ils entendaient protester contre l’instauration de Parcoursup, un autre genre de barrage filtrant, vers les études supérieures cette fois. Alors que les lycéens étaient une centaine, ils se sont organisés en cortège pour se rendre vers le campus, mobiliser les étudiants et faire une jonction avec leurs camarades du lycée Jean Rostand.
Mais voilà, cette manifestation, comme souvent avec les lycéens, n’est pas déclarée en préfecture et lundi matin, les policiers n’avait guère envie de les protéger sur la chaussée. Au contraire, ils ont assez vite bloqué le cortège alors qu’il se dirigeait vers le campus, au niveau de la rue de Londres. Les lycéens ont envoyé l’un des leurs auprès des policiers… qui l’ont immédiatement interpellé, sans violence mais fermement.
Interpellations en série
Le cortège a alors rebroussé chemin, mais alors que la troupe essayait de rejoindre le campus, la police a procédé à une deuxième interpellation, cette fois beaucoup plus vivement. Une partie de la scène a été filmée avec deux téléphones portables (voir ci-dessous).
Selon plusieurs lycéens présents, cette seconde interpellation a provoqué un mouvement de panique au sein du cortège qui s’est disloqué. Alors que les policiers ont procédé à d’autres interpellations, leurs véhicules ont convergé pour encercler les lycéens.
L’un d’eux détaille :
« On courrait partout. Je me trouvais à quelques mètres d’un ami et une voiture de police s’est arrêtée à sa hauteur, 3 ou 4 policiers en sont sortis et l’ont sauvagement attrapé par derrière, matraque sur la gorge et l’ont interpellé à son tour. Le mouvement a éclaté à cause de la panique générale mais j’ai réussi à regagner le lycée, peu avant 9h. »
Les syndicats d’enseignants demandent la fin de la répression
Plusieurs lycéens ont été choqués par la réponse de la police, qu’ils estiment brutale et disproportionnée. Dans un communiqué commun, les syndicats d’enseignants SNES-FSU, Snesup, SNPTES, CGT, ainsi que les associations de parents d’élèves Peep et FCPE, appellent à la fin des « violences policières contre les lycéens » :
« Après les 17 interpellations de lycéens opérées par les forces de l’ordre le lundi 10 décembre, des informations et des témoignages concordants permettent d’établir que quatre lycéens manifestant pacifiquement ce jour ont été arrêtés sans ménagement. Certains se sont vus infliger des coups de matraque alors qu’ils ne manifestaient aucune résistance. Les organisations et associations soussignées constatent et déplorent une fois de plus la disproportion des moyens utilisés par les forces de l’ordre contre des élèves très majoritairement mineurs. Elles exigent que ces violences policières cessentimmédiatement et que les lycéens soient relâchés. »
De son côté, la préfecture du Bas-Rhin ne reconnaît que 5 interpellations et gardes à vue pour « participation à un attroupement » et 2 « vérifications d’identité. » Tous les lycéens ont été relâchés mais devront répondre des charges qui sont retenues contre eux devant la justice pénale.
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