Des sounds-systems – les collectifs organisateurs des free-parties – appellent à participer à la « Manifestive » ce samedi 12 avril dans toute la France, pour défendre la « culture de la fête libre ». « Notre liberté fondamentale de festoyer est aujourd’hui mise en danger », écrit le collectif Tekno Anti Rep. Il dénonce les interdictions des free-parties et les saisies récurrentes de matériel. À Strasbourg, l’heure et le lieu de rendez-vous ne sont pas encore précisément fixés à cause de négociations avec la préfecture.
En Alsace, les arrêtés préfectoraux d’interdiction de ces événements sont récurrents au printemps et en été. Tekno Anti Rep dénonce aussi une proposition de loi déposée en mars par des députés de la majorité présidentielle. Elle vise à renforcer la pénalisation de l’organisation des free-parties, avec des peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement pour toute personne « participant à l’organisation » d’une « rave-party illicite ».
Négociations avec la préfecture
Cette loi élargirait également la liste des organisateurs à toute personne s’impliquant pour l’évènement, pour le transport, l’installation des équipements, la gestion des stands… « Ils veulent tuer notre culture, notre mouvement alors qu’il est aussi important que le rock par exemple, ou d’autres genres », explique Nihilo, l’un des membres de Tekno Anti Rep à Strasbourg.
Mais les organisateurs locaux craignent d’être finalement « réduits au silence ». Suite à la déclaration de la manifestation, ils négocient avec la préfecture du Bas-Rhin et la police nationale. Selon les échanges de mails que Rue89 Strasbourg a pu consulter, la préfecture a refusé le premier tracé proposé parce qu’il traversait les lignes de tram, prétextant le risque d’un nouvel accident après la collision le 11 janvier liée à la descente en arrière d’un tram dans le tunnel sous la gare.
La manifestation strasbourgeoise pour la défense des free-parties avait déjà été annulée en 2024 parce que la préfecture souhaitait que le rassemblement reste statique, ce que les organisateurs avaient refusé. Pour cette édition, les organisateurs indiquent que la préfecture a interdit « les rassemblements festifs à caractère musical de type rave-party, free party, ou teknival ».
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