Grand soleil et ronronnements de tronçonneuses. Le cortège entame ce jeudi, depuis la place de la Bourse, la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Strasbourg à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, MNL UNL).
Deux mois après le début du mouvement, environ 2 000 manifestants
« Nous demandons toujours le retrait pur et simple de la réforme », affirme Karim Hadi, secrétaire général de la CGT Eurométropole de Strasbourg. Interrompu par un bruit d’explosion, le représentant syndical ajoute : « Ce mouvement, on le tiendra aussi longtemps que ce projet sera sur la table. »
Deux mois après le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, l’hostilité au projet de loi est la même pour les quelque 2 000 manifestants présents selon les syndicats. Les « projections financières lacunaires » pointées par la Conseil d’Etat dans son avis du 24 janvier et les défauts de l’étude d’impact du gouvernement maintiennent l’espoir de Gauvain End, professeur d’histoire-géographie et co-secrétaire départemental de la FSU.
« Ce sont deux raisons d’être optimiste en plus du soutien de l’opinion qui maintenant se positionne sur un retrait complet de la réforme (ndlr : 51% des Français selon un sondage YouGov publié le 4 février). Nous souhaitons par exemple le retour de la retraite à 60 ans, la conservation des régimes spéciaux, et la prise en compte des interruptions de carrière pour les femmes. »
Arrêt au QG de campagne d’Alain Fontanel
Peu après 15h, quai des bateliers, le cortège s’arrête devant le local de campagne d’Alain Fontanel, candidat (LREM) à la mairie de Strasbourg. Comme lors des précédentes manifestations, les participants criblent les vitres de divers autocollants. En plus de concentrer les critiques du pouvoir en place ce jeudi, il est aussi directement ciblé.
Florian empoigne le micro et dénonce les violences subies lors de la cérémonie des vœux d’Alain Fontanel à la halle du marché de Neudorf le 30 janvier. Interpellé pour des faits de violence ce même jour comme deux autres militants anticapitalistes, il dénonce après son discours un gouvernement « qui ne contrôle plus rien ».
Derrière ses lunettes, Simon, en deuxième année de licence d’histoire pointe « la politique générale du gouvernement, déconnectée, des enjeux écologiques et sociaux » :
Ça fait deux mois que je manifeste, et deux mois que j’ai l’impression que ça ne sert à rien. Mais je suis toujours là ! Je suis également contre la réforme de la formation des futurs enseignants.
Alors que le cortège se disperse place Kléber, environ 200 personnes ont rejoint le commissariat pour demander la libération des trois personnes interpellées le matin même au lycée Marie-Curie.
À dix jours de l’examen du projet de loi par les députés, Gauvain End assure : « Idéologiquement, on a déjà gagné. »
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