Vendredi 9 mai, il est 11h20. madame Meyer (le nom a été changé) se présente à la porte de la mairie de quartier de la Robertsau, rue du Parc, pour retirer le nouveau passeport de sa fille, et sur la porte une étonnante affiche :
Madame Meyer jette un coup d’œil à travers la vitre : la forte affluence se résume à deux administrés face à trois agents… Comme forte affluence, on fait mieux. Elle tente sa chance en toquant à la fenêtre… rien. Une autre dame arrive avec son bébé dans les bras, râle en voyant la porte fermée. A ce moment, l’un des deux administrés va sortir, un agent la fait passer par la porte de… derrière. Ce qui rend furibardes les personnes qui attendent devant et qui finissent pas entrer dans la mairie de quartier, à force d’insister, mais on prend soin de bien fermer la porte derrière elles !
Et voici ce que nous entendiez s’il vous prenait l’idée de composer le numéro de téléphone indiqué sur l’affichette :
Rush de demandes de papiers et ponts : le cocktail infernal
Aussi surprenant que cela puisse paraître, vous pouvez aller à la mairie de quartier de la Robertsau aux heures d’ouverture et trouver porte close, car les conditions pour fermer l’accès au public peuvent s’appliquer souvent. Ainsi Vivianne Boos, chef du service « Accueil de la population », confirme que les mairies de quartier peuvent être fermées pour des raisons de sécurité, mais aussi par manque de personnel :
« Nos mairies de quartier sont relativement restreintes en terme de place, l’accueil des usagers accompagnés d’enfants voire de poussettes est de nature à saturer rapidement l’espace. Un établissement recevant du public est limité en capacité, et pour des raisons de sécurité, lorsque le seuil est atteint, il est recommandé de fermer la structure. Bien entendu, dès que les conditions de sécurité sont à nouveau remplies, l’accueil du public peut reprendre.
Certaines fermetures sont programmées, notamment en période de congés scolaires. Mais il arrive parfois que des évènements imprévus, tels que des absences pour maladie d’un ou d’une chargée d’accueil, nous obligent à fermer une structure exceptionnellement sans aucune anticipation possible. »
Pas de chance, avec les ponts et les fêtes, la mairie de quartier de la Robertsau était fermée le vendredi 28 mars, puis durant la semaine de Pâques : lundi 14 avril, mercredi 16 avril, samedi 19 avril ! Pas facile pour réaliser les démarches.
Bouchons aux inscriptions
Tout d’abord, l’inscription scolaire et périscolaire n’a débuté que le 7 avril, soit quelques jours après les élections municipales. S’agissait-il d’éviter les mouvements d’humeur dans les mairies de quartier pendant la campagne électorale ? On ne sait, reste que ce qui se faisait habituellement en deux mois à dû être réalisé en 5 semaines.
Pour ne rien arranger, il y avait une nouveauté cette année : un dossier « simplifié » avec une inscription unique pour le périscolaire et scolaire… Mais il est en réalité plus compliqué et il a nécessité un traitement plus long. Et le mois de mai est également la période de renouvellement ou de demande de papiers en vue des vacances, passeports et cartes d’identité.
Des renforts réservés au centre administratif
Face aux restrictions budgétaires, les renforts ont été affectés uniquement au centre administratif et encore au compte-gouttes.
Éric Schultz, le nouvel adjoint chargé de l’état civil, reconnaît un mois difficile :
« Il faudra faire le bilan pour éviter ce genre de situation délicate pour le public comme pour les agents. Je ferai prochainement une tournée des mairies de quartier. J’y rencontrerai les agents bien entendu, mais je souhaite également recueillir l’avis des Strasbourgeois. »
L’avis des Strasbourgeois ? Bonne idée ! L’auteur de ces lignes a lancé un appel à témoignage sur le Blog de la Robertsau.
Aller plus loin
Sur Strasbourg.eu : Centre administratif et mairies de quartier
Sur le Blog de la Robertsau : Appel à témoignages : la mairie de quartier de la Robertsau
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