Madame Vidal, je veux bien que vous m’accompagniez pour rassurer ma fille qui depuis ses 15 ans rêve de faire une école d’art, l’école Duperré à Paris, qui, pas de bol, n’est pas dans sa ville d’origine, Strasbourg.
Elle a tout mis de son côté pour cela… C’est un choix pointu on le sait, mais elle a travaillé tout au long de l’année car il faut le bac qu’elle vient de décrocher avec mention bien, mais aussi un dossier de travaux et préparer l’entretien, nécessaire pour ouvrir la porte de cette école publique qui l’a acceptée… en attente. Car on a tout fait comme comme c’était préconisé sur Parcoursup : 10 voeux pour des établissements dans toute la France.
Parcoursup supprime d’un coup tous les voeux
Mais voilà, elle sait que dans le domaine dans lequel elle veut travailler, le design de mode, il lui faut aller à Paris… Au départ aucune réponse positive. Douche froide pour ma fille. Et puis ensuite, au lendemain des résultats du bac, période durant laquelle rappelons-le, Parcoursup était bloqué, plus de voeux du tout… Ma fille a été radiée des listes sans explication ! Nouvelle douche froide et panique.
Après quelques dizaines de coup de téléphone au rectorat de l’académie de Strasbourg, cela a été rectifié. Et là, enfin une réponse positive, mais dans une école de Strasbourg… Dilemme. Oui ça coûterait moins cher, oui elle est prise, mais elle est toujours « en attente » dans l’école de ses rêves à Paris. Doit-elle opter pour une scolarité dans une école par défaut, afin de ne pas prendre le risque de se retrouver sans affectation alors qu’elle est à 15 places de son rêve ?
Comme elle tient à son école, elle est classée « inactive »
Fin juillet, elle y croit encore et donc elle refuse cette dernière proposition. La voilà depuis classée parmi les « inactifs » de Parcoursup… Nous voilà mi-août et plus rien ne bouge. Les deux écoles publiques dont elle attend les réponses ne savent même pas où elles en sont… Elles admettent, dépitées, ne pas avoir la main sur leurs recrutements. Entre temps, ma fille, pour ne pas bloquer le système, a réduit ses choix pour libérer des places.
Le 3 septembre approche mais nous sommes toujours dans l’expectative. Faudra-t-il attendre jusqu’au 21 septembre, date à laquelle vos services promettent, madame la ministre, que tous les étudiants auront une réponse alors que de nombreux étudiants auront déjà fait leur rentrée depuis 15 jours, trouvé leur appartement, acheté leurs fournitures ?
Car l’établissement, c’est une chose mais le logement, n’en parlons pas ! Si vous avez des plans madame la ministre, ce serait sympa… Parce que nous les parents, on ne va pas pouvoir, au pied levé, forcément se déplacer en septembre pour les studios, chambres, ou colocations à trouver et qui sont bien souvent déjà pleins ou loués à cette période. Naïvement, on comptait un peu sur les vacances, vous voyez, pour cela mais maintenant là on fait quoi ?
Il reste finalement les écoles privées hors contrat… C’était peut-être ça le but madame la ministre ? Celle que nous avons repéré, à… Nantes, demande une attestation de désinscription de Parcoursup pour leurs admissions, histoire de s’assurer que les élèves et les parents ne feront pas marche arrière si par miracle cette situation se débloquait. Et tant pis pour la régulation nationale hein… Et je ne vous parle pas du prix ? 8 000 euros en moyenne, par an pour un diplôme qui doit en prendre quatre.
Alors oui madame Vidal je suis désespérée, comme ma fille, car sa nouvelle vie d’adulte est déjà anxiogène avant même qu’elle ne puisse s’envoler de ses propres ailes pour… Ah ben on sait pas.
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