Dans le cadre de son « Plan lycées », la Région Grand Est a décidé de la fermeture prochaine de six lycées polyvalents ou professionnels. C’est ce qu’a communiqué le recteur de l’Académie de Strasbourg à la Fédération syndicale unitaire (FSU, une fédération syndicale majoritaire chez les enseignants) lundi 6 mars. Un seul est situé en Alsace, il s’agit du lycée polyvalent Charles de Gaulle à Pulversheim, en banlieue de Mulhouse. L’établissement accueillera encore des élèves pour une dernière année scolaire en 2023-2024. Ils seront ensuite répartis dans quatre lycées autour de Mulhouse à la rentrée de septembre 2024.
Contactée par Rue89 Strasbourg, Christelle Willer, vice-présidente de la Région Gand Est en charge de l’éducation, rappelle les raisons énoncées par la collectivité :
« Ce lycée coûte 1 400 euros par lycéen et par an, contre 575 euros en moyenne dans les autres établissements. Le taux de remplissage des classes est de seulement 39%. En général, il y a une baisse démographique dans le Grand Est : en 2010, il y a eu 65 000 naissances contre seulement 53 000 en 2020. Cette baisse aura des répercussions ces prochaines années. Nous devons nous adapter à cette réalité démographique. »
« Un choix dogmatique »
Les autres établissements concernés sont le lycée Hurlevent de Behren-les-Forbach, le lycée Jean Morette à Landres, le lycée Simone Veil à Charleville-Mézières et le site de Vivier-au-Court du lycée Jean-Baptiste Clément. Ces derniers fermeront pour la rentrée 2025, avec un « transfert des formations » vers des établissements proches. La FSU Grand Est rappelle que ces fermetures concernent notamment des territoires ruraux :
« Elles mettront en difficulté les élèves et leurs familles contraints à des déplacements plus importants pour se former. »
Christelle Willer assure que malgré les fermetures, les élèves auront d’autres solutions à 10-15 km maximum de leurs anciens lycées : « Nous n’avons pas fermé des établissements dans des vallées enclavées comme celui de Sainte-Marie-aux-Mines par exemple. »
Pour FSU, la baisse des effectifs des lycées professionnels est liée à la loi du 5 septembre 2018 “Pour la liberté de choisir son avenir professionnel”, qui fait la promotion de l’apprentissage :
« La région Grand Est choisit de relayer le choix dogmatique du gouvernement de favoriser, par un soutien financier important, le développement de l’apprentissage aux niveaux bac et pré-bac. Cette orientation va exacerber la concurrence entre les systèmes de formation professionnelle au détriment de leur qualité et de l’accueil des jeunes. »
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