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Une lueur d’espoir pour Pinar Selek lors de son 8e procès en Turquie

Les juges turcs se sont penchés sur le cas de Pinar Selek une huitième fois mercredi 30 avril à Ankara. Condamnée à la prison à perpétuité pour terrorisme en janvier 2013, la sociologue en exil à Strasbourg attend la décision finale de la Cour de cassation turque le 11 juin. Plongée depuis 16 ans dans une incertitude juridique, Pinar Selek pense que pour la première fois, les juges ont écouté ses arguments.

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Après 16 ans de combat, Pinar Selek attend avec espoir le verdict de la cour de cassation d'Ankara. (Photo Rue89 Strasbourg/ MG)

Après 16 ans de combat, Pinar Selek attend avec espoir le verdict de la cour de cassation d'Ankara. (Photo Rue89 Strasbourg/ MG)
Après 16 ans de combat, Pinar Selek attend avec espoir le verdict de la cour de cassation d’Ankara. (Photo MG / Rue89 Strasbourg)

Entourée de son comité de soutien, Pinar Selek est apparue souriante et confiante vendredi matin, quelques jours après un ultime procès, cette fois devant la Cour de cassation turque. Le 11 juin, ses avocats seront informés de la décision de la Cour qui statuera sur son implication dans l’attentat du marché aux épices d’Istanbul en 1998.

Soupçonnée par la justice d’être membre du mouvement rebelle kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), elle est accusée d’avoir préparé et déposé une bombe qui avait fait 7 morts et une centaine de blessés. Cependant, un rapport d’expertise en 2003 avait imputé l’explosion à une fuite de gaz. Ce rapport ainsi que la rétraction du principal témoin à charge avaient provoqué la libération de Pinar Selek et par la suite trois acquittements, en 2006, 2008 et 2011 par les tribunaux turcs. Des décisions à chaque fois cassées par la Cour de cassation, jusqu’à sa condamnation en janvier 2013 à la prison à perpétuité.

Une avocate : « les juges se sont montrés attentifs »

Une délégation de douze membres de son comité de soutien strasbourgeois, dont Edouard Mehl, vice-président de l’Université de Strasbourg et Abdelkarim Ramdame, conseiller municipal (EELV) pour la Ville de Strasbourg, s’est rendue en Turquie mercredi pour assister à l’audience. Pendant trois heures, quatre avocats ont défendu la sociologue strasbourgeoise. Camille Bal, avocate, a assisté au procès :

« Point par point, ils ont détruit les arguments contre Pinar. Ils ont montré les incohérences et les contradictions de l’affaire et pour la première fois les juges se sont montrés attentifs. Pinar est jugée pour attentat à la bombe or, pas moins de sept rapports d’expertise menés suite à l’accident n’ont pas démontré l’existence d’un engin explosif. C’est une parodie judiciaire ! »

Pinar Selek : « J’ai un demi-espoir »

Après trois acquittements en appel et quatre condamnations, Pinar Selek a appris la prudence :

« C’est à cause de cette Cour de cassation que mon procès est aussi long. Elle a cassé tous mes acquittements, mais cette fois, j’ai un demi-espoir. Cette lutte n’est pas seulement un procès pour moi, mais aussi un procès pour toutes les personnes victimes d’injustice. La Turquie est le pays dont les ressortissants sont les premiers à saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme ».

Un acquittement signifierait un renvoi devant la juridiction du jugement, la 12e cour pénale d’Istanbul, avec l’ambition de décrocher un nouvel acquittement qui ne pourrait pas être cassé. Dans le cas contraire, Pinar Selek ira devant la Cour constitutionnelle de Turquie, une toute nouvelle instance. Dans les deux cas, le marathon judiciaire de Pinar Selek, qui dure depuis 16 ans, n’est pas terminé.

Aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : Pinar Selek, exilée à Strasbourg, jugée à Istanbul

Sur Le site de Pinar Selek pour suivre son actualité


#Pinar Selek

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