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La Locusem prête à relancer un supermarché à l’Elsau mais…

La Locusem, bras armé de la Ville de Strasbourg pour des locations immobilières, a accompagné l’implantation d’un supermarché Aldi à Hautepierre en 2015, puis de quatre commerces en rez-de-chaussée dans le cadre d’une opération immobilière de l’autre côté de la rue, le Cervantès. La suite de l’opération doit aussi permettre à de nouveaux magasins de proximité (dont …

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Le supermarché de l'Elsau est fermé depuis avril 2015 (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)

La Locusem, bras armé de la Ville de Strasbourg pour des locations immobilières, a accompagné l’implantation d’un supermarché Aldi à Hautepierre en 2015, puis de quatre commerces en rez-de-chaussée dans le cadre d’une opération immobilière de l’autre côté de la rue, le Cervantès. La suite de l’opération doit aussi permettre à de nouveaux magasins de proximité (dont une boulangerie) d’éclore. Ces aides indirectes, via un loyer minoré, sont justifiées par le faible nombre de commerces présents dans cet immense quartier, exception faite des enseignes de la galerie commerciale Auchan.

Mais il y a un autre quartier prioritaire de la ville (QPV) où le besoin en commerces est encore plus criant, c’est l’Elsau. Dans ce quartier enclavé à l’ouest de Strasbourg, le supermarché Leclerc a fermé ses portes en avril 2015. Des banderoles annonçant l’ouverture imminente d’un Carrefour City ont un temps été apposées, avant de disparaître. Plus de trois ans après, faire ses courses est une galère, surtout sans voiture. Une situation qui provoque de la rancœur car plusieurs services ont déserté le quartier.

Le supermarché de l'Elsau est fermé depuis avril 2015 (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)
Le supermarché de l’Elsau est fermé depuis avril 2015 (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)

Pas d’incitation politique de la Ville

Pour le conseiller municipal et communautaire Henri Dreyfus (LREM), président de Locusem, c’est aux pouvoirs politiques de donner des consignes :

« Pour intervenir, il faut qu’on ait une incitation par la politique de la ville et c’est vrai qu’on ne l’a pas eu. Notre rôle premier est d’investir dans les quartiers en développement. Avec notre savoir-faire, on nous demande d’intervenir. »

Pour le directeur de cette société d’économie mixte fondée en 2010, Bernard Matter, la question se posera forcément avec la rénovation du quartier :

« L’opération de la rénovation de l’Elsau n’est pas encore engagée. Nous sommes à côté des bailleurs sociaux et complémentaires. Si l’on doit intervenir, c’est avec l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru). Mais quand il y aura quelque chose, nous serons prêts. »

Problème, la rénovation tant attendue (dite « Anru 2 ») a pris du retard, en partie suite à la baisse des APL pour les bailleurs, et l’Eurométropole compte présenter un dossier au « comité d’engagement » pour tous les quartiers concernés en décembre 2018. Les premiers travaux sont espérés mi-2019… Ces délais, les derniers disponibles, ne convainquent plus les habitants qui se sont habitués à ce qu’ils soient sans cesse repoussés.

La situation elsauvienne risque donc de stagner encore au moins six mois voire plus. Le décalage entre le temps de la décision politique et les attentes des habitants a rarement paru aussi flagrant.


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