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Sépultures naturelles, aide au Liban et aux familles sans abris… Les principaux points votés au conseil municipal

Le conseil municipal du 4 novembre a suivi un ordre du jour particulièrement bref. Parmi les points au centre du débat : l’attribution d’une subvention au Liban, la présentation d’un rapport sur le personnel administratif et l’achat de « tiny houses » visant à créer un espace d’hébergement de personnes sans abri.

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Sépultures naturelles, aide au Liban et aux familles sans abris… Les principaux points votés au conseil municipal
Le principal débat aura porté sur l’achat de tiny houses, visant à héberger des familles sans abris.

Avec 45 points seulement à l’ordre du jour et peu de délibérations importantes, le conseil municipal du 4 novembre s’annonçait plus calme que de coutume. Mais plusieurs sujets – les coupes budgétaires, l’aide au Liban ou l’accueil de personnes à la rue à la Robertsau – ont ravivé l’intensité des débats. Au-delà des délibérations examinées, l’opposition a fait usage de tout l’arsenal disponible (résolutions, questions d’actualités, interpellations) face à l’exécutif en deuxième partie de séance.

Les tiny houses de la Robertsau

La délibération la plus âprement débattue fut celle des « tiny houses » de la Robertsau. Dans un terrain situé à l’écart au début de la rue de la Carpe-Haute, la Ville souhaite acquérir cinq à sept micromaisons pour héberger des familles sans-abri, pour un coût total estimé à 480 000€.

Si en principe, l’opposition assure qu’elle n’est pas hostile à l’installation de familles sans abri dans le quartier, plusieurs aspects du projet ne passent pas : son coût, les sanitaires collectifs installés en dehors des maisons ou le manque de clarté avec les riverains. Le point a été adopté avec 47 voix pour, 6 voix contre et 8 abstentions.

Aide d’urgence au Liban

L’exécutif a également mis à l’ordre du jour le versement d’une somme de 15 000€ pour venir en aide au Liban, via deux associations : 7 500€ pour le Fonds d’action extérieur des collectivités territoriales et 7 500€ pour Cités Unies France.

Sur le papier, la nécessité de venir en aide au Liban ne fait pas de doute : le pays est en proie à un risque de pénuries alimentaires et d’épidémies, depuis le lancement d’une offensive de l’armée israélienne au Sud et le déplacement contraint d’environ 1,2 million de Libanais. Au moins 2 467 personnes auraient été tuées et près de 11 000 seraient blessées selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Mais un amendement commun de l’ensemble des groupes d’opposition a été déposé pour changer la formulation de la délibération, remplaçant les premiers paragraphes de la délibération et gommant la mention directe des « attaques israéliennes », préférant plutôt évoquer une « crise humanitaire d’ampleur ». En creux, l’opposition reproche à la délibération d’incriminer l’État hébreu et de manquer de nuance, Gabrielle Rosner-Bloch (LR) allant jusqu’à évoquer un « tract anti-israéliens ».

L’amendement sera balayé et la délibération est tout de même adoptée à l’unanimité.

Rapport social unique

Comme chaque année – c’est une obligation légale – un rapport social unique a également été présenté durant la séance. Ce document livre des données statistiques sur les employés de l’administration municipale et donne une image de son climat social. Entre 2022 et 2023, le premier adjoint Syamak Agha Babaei met en avant l’augmentation des rémunérations, la diminution de l’écart de rémunération entre femmes et hommes et la baisse de l’absentéisme pour maladie ordinaire.

Céline Geissmann (PS) relève en revanche des disparités de genre importantes suivant les secteurs : les femmes représentent 93% des salariés du médico-social, elles sont 79% dans la filière administratives, alors que les hommes représentent 74% des employés de filière technique, et 71% de ceux de la sécurité… Elle souligne que les hommes sont mieux payés de 4,29% que les femmes parmi les fonctionnaires, voire 13,61% mieux parmi les contractuels.

Pour Nicolas Matt (Ensemble pour la République), le rapport social est « quasiment un copier-coller » du précédent, assurant que les données incluses dans le document « continuent d’illustrer le malaise au travail des agents et des agentes ».

La séance s’est achevée plus tôt que de coutume, vers 21 heures.

Sous les racines, les tombes

Le conseil a également adopté une délibération concernant les cimetières. Constatant l’essor des rites funéraires se voulant plus soucieux de la nature, l’exécutif propose d’autoriser les sépultures « naturelles », permettant l’inhumation des défunts avec des cercueils ou des urnes « éco-certifiées » et des sépultures « arborées », qui permettront elles l’inhumation des cendres au pied des arbres, dans un dispositif permettant « la préservation du système racinaire ». Une nouvelle charte fixera le cadre de ces nouvelles pratiques (voir notre article en archive).

La mesure sera d’abord mise en place au début de l’année 2025 au Cimetière Ouest, sur un terrain de 20 ares, puis sera étendue à d’autres cimetières. Le point est adopté à l’unanimité avec 59 voix pour.

Contrat territorial pour l’intégration des réfugiés

La Ville de Strasbourg a signé avec l’État et l’Eurométropole un Contrat territorial d’accueil et d’intégration des réfugiés. Dans la pratique, l’objectif du contrat est de permettre à des réfugiés primo arrivants d’accéder à un meilleur suivi socio-professionnel et à une formation. Surtout, les réfugiés inscrits au dispositif bénéficieront d’un logement temporaire, le temps du suivi. Pour financer le dispositif, la Ville recevra une subvention de 350 000€.

Lumières de Noël

Sujet autrement plus léger, le conseil municipal a adopté sans vote une délibération sur les décorations de Noël. Même si nous ne sommes qu’au début de l’automne, le spectre de Noël – et du surtourisme – est déjà dans l’air. Le conseil a voté pour l’attribution d’une subvention de 320 000€ pour financer les illuminations du centre-ville par les Vitrines de Strasbourg, l’association de commerçants qui s’occupe de ce marché depuis des dizaines d’années.

Vous avez suivi le conseil municipal ? Dites-nous en commentaires ce que vous avez retenu des échanges.


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