C’est fait ! À partir du 11 décembre, il sera possible de prendre le train avec un abonnement bus / tram dans les 13 gares de l’Eurométropole. L’abonnement CTS ne coûte même pas plus cher… Les abonnés intéressés doivent cependant se rendre à l’agence de la CTS avec un justificatif de domicile pour faire éditer une contremarque, à placer avec leur carte Badgéo à chaque fois qu’elle est renouvelée.
Cela fait plus de quinze ans que les collectivités (Eurométropole de Strasbourg et Région Alsace puis Région Grand Est) qui financent les transports en commun (via la CTS pour Strasbourg, via la SNCF pour la Région) cherchaient à se mettre d’accord sur les compensations nécessaires. Finalement, l’Eurométropole dédommagera la Région à hauteur de 1,215 million d’euros chaque année mais elle escompte une recette supplémentaire de 400 000€. Ce sont des estimations, les transferts seront ajustés en fonction de l’utilisation de cette nouvelle offre.
Ainsi, Jacques Weil, directeur-adjoint SNCF Mobilités en Alsace a mis en avant lundi lors d’une conférence de presse :
« Un trajet Fegersheim – Strasbourg, qui peut prendre jusqu’à 30 minutes par la route, un usager du TER peut le faire en 12 minutes grâce à 4 trains au départ entre 7h et 8h tous les jours. Même chose à Vendenheim, Strasbourg est accessible en une dizaine de minutes avec une même fréquence pendant les heures de pointe. Sur l’ensemble des gares de l’Eurométropole, les fréquences sont de l’ordre d’un train toutes les demi-heures. »
Pour faire de la place aux nouveaux arrivants, les Régiolis du TER Alsace ont été adaptés par la SNCF afin de rajouter quelques places. Chaque jour, ce sont quelques 150 allers-retours qui sillonnent les gares de l’Eurométropole. Les analystes prévoient au moins 700 nouveaux utilisateurs, ce qui pourrait amener l’Eurométropole à rénover les gares sur son territoire.
Réservé aux abonnés
En revanche, il n’est pas encore possible d’utiliser les trains de la SNCF avec un ticket de tram à l’unité. Ça, c’est la prochaine étape, ont assuré les responsables des collectivités lundi tout en indiquant que cette option pourrait voir le jour dans un an, le temps que les matériels qui édite les billets de transports de la CTS et de la SNCF soient compatibles… Les opérateurs comptent aussi beaucoup sur le numérique, via une application mobile par exemple, pour harmoniser la billettique à l’échelle de l’agglomération.
Bien mais peut mieux faire, selon l’Astus
L’association des usagers des transports en commun (Astus) a bien accueilli cette harmonisation tarifaire. Mais son président François Giordani attend des améliorations :
« Cette offre est encore limitée aux habitants, alors qu’un abonnement similaire est déjà disponible pour tous les usagers dans les agglomérations de Grenoble ou Nantes. Et puis il y a Kehl dans l’agglomération, or la ville allemande est exclue de cette harmonisation, ce qui est vraiment dommage d’autant que le tram traverse bientôt le Rhin. Mais le plus inquiétant est que cette harmonisation s’accompagne d’une baisse de la fréquence des trains : Mundolsheim a perdu 12 trains par jour depuis juillet, Vendenheim a perdu 6 trains par jour… Et des dessertes ont été supprimées le week-end à Lingolsheim, Bischheim, La Wantzenau et Strasbourg-Roethig le dimanche. »
Autrement dit, le bras de fer permanent qui existe entre la Région Grand Est et la SNCF, les premiers demandant aux seconds d’opérer des trains contre une dotation, pourrait bien à l’avenir se jouer à trois sur le territoire de l’Eurométropole si la collectivité souhaite plus de trains, ou un meilleur cadencement… Pour autant, les responsables des collectivités ont indiqué lundi qu’ils ne souhaitaient pas pour l’instant d’une nouvelle instance de régulation opérant les transports à l’échelle de l’agglomération. Pour l’instant, une coordination à quatre (Eurométropole, Région Grand Est, CTS et SNCF) doit suffire.
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