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Les soldes, des rabais noyés dans un océan de promos

Avant, les dingues de mode ou les familles au budget ric-rac comptaient les jours avant les soldes. Mais ça, c’était avant les soldes flottants, les ventes privées plus très privées, ou les tombereaux de « bons plans » sur internet. La grand messe de la consommation à prix réduits démarre ce mercredi dans le Bas-Rhin, et se poursuit jusqu’au 31 juillet. Mais est-elle toujours aussi courue ? Pas sûr.

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Les soldes, des rabais noyés dans un océan de promos

Les soldes commencent ce mercredi et se terminent le 31 juillet (Photo David Rodrigues)

Les images de foule se faufilant sous les grilles des supermarchés le premier jour des soldes, le marronnier de la fin juin. Mais se bat-on encore vraiment pour ce petit pull bleu en taille 38 qu’on a repéré la veille dans son magasin favori ? Pas sûr. Depuis un an ou deux, ce petit pull bleu est bien souvent en promotion dès la semaine précédente, pour les bons clients du moins. Celles et ceux qui ont accepté de laisser leurs coordonnées à l’enseigne, qui les abreuve ensuite d’offres « privées » en tous genres. Sarah Ollivier, la blogueuse mode de Rue89 Strasbourg, confie à ce propos:

« J’achète rarement plein pot et encore plus rarement pendant les soldes. En m’inscrivant à des newsletters, je reçois des mails m’indiquant quand ont lieu les ventes privées en boutique, comme chez Princesse Tam-Tam. Je me le note et j’y vais à cette date. Et puis, j’achète beaucoup sur internet, chez Asos par exemple, une marque anglaise, ou chez Urban Outfitters. Ils font des promos régulières, hors soldes… Pour ma génération, c’est naturel d’acheter en ligne, on fait confiance ! Alors, pourquoi aller supporter une foule oppressante quand on peut bénéficier des mêmes remises en restant tranquille dans son canapé ? »

Pour Sarah néanmoins, s’il fallait sacrifier au rituel de la grand messe des soldes, ce serait à Rivétoile, « parce que c’est moins fréquenté que les Halles et qu’il doit rester pas mal de pièces dans les magasins. »

Des ventes privées ouvertes à tous ou presque

Alors, has been les soldes ? Wafa, une autre blogueuse strasbourgeoise, est sur la même ligne :

« Depuis 15 jours, j’ai reçu au moins une dizaine de mails pour des ventes privées. Et notamment de The Kooples, Maje, Sandro, André, American Vintage, Minelli… Ce sont des offres doublées, c’est à dire valables sur internet ou en boutiques. Elles n’ont pas grand-chose de « privées » puisqu’il suffit d’être abonné à la newsletter de la marque pour les recevoir. Il n’y a guère que Le Printemps ou Monoprix qui n’ouvrent leurs ventes privées qu’à leurs clients. Mais il suffit d’une carte de fidélité pour le devenir… »

Elle explique encore:

« A part chez Petit Bateau où les ventes privées ne sont pas du tout avantageuses, les rabais sont aussi intéressants que pendant les soldes, allant de 30 à 50%. C’est pour ça qu’il n’y a souvent plus grand-chose en boutique le premier jour des soldes… Personnellement, j’irai encore faire un tour pour les enfants chez COS et Du Pareil au même en deuxième ou troisième semaine, et chez Zara, qui solde très mal en première démarque. »

Oui aux soldes, non aux soldes flottants

Alors, peut-on encore qualifier les soldes de « fête commerciale », d’ »événement sociologique » ? « Bien sûr », juge (forcément) Pierre Bardet, directeur des Vitrines de Strasbourg, association qui fédère quelque 700 boutiques du centre-ville. Il martèle :

« Les soldes sont toujours intéressants pour les consommateurs, surtout cette année où il y a encore pas mal de stock, parce qu’avec les élections et les conditions météos, les gens n’ont pas trop fait les boutiques au printemps. Pour moi, les ventes privées font aujourd’hui partie des soldes. D’ailleurs, il n’y aurait pas de pré-soldes si les soldes étaient supprimées ! Ce que je n’aime pas, ce sont les soldes flottants : chacun les fait quand il veut, le consommateur achète un t-shirt un jour et le lendemain il est en promo, il a l’impression de se faire arnaquer… L’avantage des soldes, c’est qu’on en connait les dates ! »

Le cheval de bataille de Pierre Bardet cette année : faire un maximum d’ombre au village des marques de Roppenheim (la page Facebook du centre commercial). Il glisse à ce propos :

« Quel intérêt d’aller se mettre dans les embouteillages pour acheter des vieux nanars de l’année dernière, alors que les collections de cette année sont soldées en ville ? Et en plus, à Strasbourg, on achète au milieu d’un beau patrimoine et pas dans un village en carton-pâte, un Eurodisney sans Mickey ! »

Le centre des marques ne renonce néanmoins pas à la bataille, puisqu’il annonce des rabais jusqu’à 80% et propose des aller-retours en navette aujourd’hui mercredi et les deux prochains samedis.

Pour aller plus loin

Sur Au Féminin.com : Must-have de l’été, où les trouver à Strasbourg ?


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