En grève depuis le 16 octobre, les sages-femmes entrent dans une nouvelle phase de leur mouvement visant à faire reconnaître leur statut de praticiennes hospitalières. Lundi, environ 80 sages-femmes d’Alsace avaient rejoint une manifestation à Paris pour rappeler leurs exigences sous les fenêtres du ministère de la Santé, alors que se tenait une réunion d’un groupe de travail sur cette question.
Mais cette manifestation ne s’est pas aussi bien déroulée que la précédente. Les gendarmes en faction pour empêcher les sages-femmes d’approcher les ont repoussées sans ménagement, occasionnant des heurts violents, certaines sage-femmes ont agrémenté leur séjour parisien d’un passage par l’hôpital selon des témoignages.
« Maternités sans sage-femme »
Du coup, les collectifs mis en place dans les maternités ont décidé de durcir le mouvement, et débutent mercredi une campagne intitulée « maternités sans sage-femme » jusqu’à vendredi.
Assignées via le tableau de service depuis le début de la grève, elles vont désormais appliquer à la lettre les procédures et ne se déplaceront que si elles reçoivent un courrier officiel leur signifiant leur assignation. Ainsi mercredi matin au CMCO de Schiltigheim, seules deux sages-femmes étaient présentes pour prendre leur service sur les neuf prévues. Au service des suites de couches, seules deux sages-femmes ont été présentes sur quatre, selon une sage-femme gréviste.
La direction des hôpitaux universitaires de Strasbourg a indiqué de son côté un « taux de mobilisation » de 89% et un « taux de participation » de 49% dans la soirée. Une réunion définitive du groupe de travail au ministère de la Santé doit avoir lieu vendredi. La position finale de la ministre sur le statut et le rôle des sages-femmes dans l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement est attendue peu après.
(Mis à jour pour intégrer les chiffres de la direction)
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