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Les logements des collèges finalement dédiés à 70 jeunes majeurs de la Collectivité d’Alsace

Lundi 24 mars, la Collectivité européenne d’Alsace a entériné la mise à disposition des logements vacants de ses collèges pour 70 jeunes majeurs dont elle a la charge.

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Les logements des collèges finalement dédiés à 70 jeunes majeurs de la Collectivité d’Alsace
L’hôtel du département, à Strasbourg.

Depuis de mois, les personnels éducatifs demandent la réquisition des logements vacants dans les collèges pour y mettre à l’abri les élèves vivant à la rue. Plutôt que de céder à ces demandes, la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) à qui appartient les bâtiments, a décidé d’y loger des jeunes majeurs dont elle a la charge.

Lundi 24 mars 2025, la commission permanente de la CEA a entériné cette décision pour 25 logements qui devraient accueillir 70 personnes à Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Ces jeunes ont entre 18 et 21 ans et dépendent de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le département est dans l’obligation de les loger et de les accompagner dans le début de leur vie adulte. En mars 2022, 60 de ces logements avaient été réquisitionnés pour les Ukrainiens fuyant la guerre.

18 jeunes logés à Strasbourg

Le rapport présenté à la commission note qu’au 31 janvier : « 18 jeunes bénéficient de l’attribution de logements de fonction vacants sur la base de conventions provisoires au sein de 7 appartements, situés à Strasbourg (rattachés aux collèges Lezay Marnésia, Stockfeld et Jacques Twinger). Il n’y a plus de logements vacants à Strasbourg. »

Ainsi, un accord a été conclu entre le rectorat de Strasbourg et la CEA, datée au 1er novembre 2024 et pour une durée de trois ans. Les jeunes pourront rester dans ces logements grâce à une convention d’occupation précaire. Ils seront amenés à déménager si le collège avait finalement besoin du logement pour un membre de son personnel.

Les trois premiers mois seront gratuits pour les jeunes. Passé ce délai, ils devront payer un redevance entre 160 et 220 euros à la CEA en fonction de la taille de la chambre, plus 15 euros de charges. Pour 2025, la collectivité touchera 3 040 euros grâce à ce programme, estime le rapport.

L’opposition inquiète pour les jeunes

Si le texte apporte un cadre légal à une situation qui existe déjà, une élue communiste de la CEA, Fleur Laronze (PCF), craint que le système nuise aux jeunes majeurs. « Leur accompagnement (assuré par l’association l’Étage, ndlr) sera moins individualisé car ces logements sont éloignés des périmètres d’action des travailleurs sociaux », estime l’élue.

Suite à la proposition d’un amendement finalement rejeté, il a été convenu par la commission que les chefs d’établissements de collège devaient donner leur accord à l’arrivée des jeunes. « Mais étant donné que le rectorat a signé, il n’est pas certain que les collèges aient finalement leur mot à dire », explique la conseillère communiste.

Enfin, Fleur Laronze fait le lien entre ces logements et les difficultés de recrutement aux postes d’agents techniques des collèges :

« Fin novembre, il a été dit aux principaux des collèges lors de la présentation de la politique de la CeA que les jeunes majeurs pourraient se voir proposer ces postes. Ceux-ci pourraient difficilement refuser, étant donné que le travail est vu comme un moyen de s’intégrer. On peut donc voir ça comme un moyen d’aller vers l’emploi, mais il est regrettable qu’on ne considère pas plutôt leurs vocations individuelles. »


#Aide sociale à l'enfance

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